PROBLÉMATIQUE DE L AEP ET L ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL EN LIAISON AVEC LA QUALITÉ DE L EAU Laraki Laila (1) INTRODUCTION A l échelon mondial, on peut dire, qu actuellement, 1,4 milliards de personnes, n ont pas accès à l eau potable, 2 milliards sont sans infrastructures sanitaires et 1,5 millions d individus meurent chaque année à causes de la qualité des eaux consommées, notamment par des diarrhées et de la typhoïde. Ces chiffres, publiés par l OMS, montrent les efforts qui restent à faire pour améliorer la qualité de vie des populations surtout dans les pays en développement. LE Maroc a adopté des normes internationales pour la qualité des eaux destinées à l alimentation humaine et l applique à toutes les agglomérations desservies Cette eau ne doit contenir ni substance chimique ajoutée, ni microorganismes Elle doit être aussi agréable à boire que les circonstances le permettent. Les normes marocaines relatives au contrôle et à la surveillance de l eau dans les réseaux d approvisionnement publics sont en cours d actualisation (révisées mais non encore appliquées). 2 - MISE EN PLACE DE RÉSEAUX D EAU POTABLE EN MILIEU RURAL - Le graphique ci après illustre la progression dans ce domaine Les modes de Gestion des installations sont précisés dans l encadré suivant, Dans ce schémas, l ONEP veille à la pérennisation des installations et à l optimisation de leur exploitation. 1 - AXES STRATÉGIQUES DE L ONEP Les axes stratégiques de l ONEP ont pour objectif de répondre à la devise : Le droit à l eau pour tous, avec comme charte : assurer une qualité permanante. En milieu rurale ces axes sont : Pour l eau potable : Mise en place des infrastructures d AEP rurale (Sys tèmes structurants), Gestion, pérennisation et consolidation des acquis, Pour l assainissement : Accompagnement, Promotion des latrines, Fosses sceptiques, Puits perdus, Cette stratégie est accompagnée, en milieu rural, par une campagne de sensibilisation et d une formation dans le domaine de l hygiène et de l économie de l eau. Les Centres ruraux +300 Gestion ONEP Gardiens Gérants (+6000 BF) 80 % Adductions Les Douars +9300 300 Associations d usagers ( BI) 20% PEA 1- ONEP 9
Modes de gestion des installations Opérateur Nature d activité externalisée Impacts Rôle de l ONEP Gardien Gérant (G.G) Gestion, entretien de la BF et vente d eau. Création de l emploi local Continuité du service d eau Entretien et maintien de la BF propre Formation des GG Assistance technique. Surveillance de la qualité de l eau Micro entreprises Gestion de proximité des stations de pompage, travaux d entretien, gardiennage... Création de l emploi Continuité du service d eau Amélioration des rendements et des performances des installations Formation des micro entreprises Assistance technique Achat de petit outillage d entretien A l échelon d un ou plusieurs douars, on essaye de créer une association d usagers, et d arriver à la gestion. Ilustrée dans l encadre. Relation opérateurs / ONEP Opérateur Nature d activité externalisée Impacts Rôle de l ONEP Association des usagers (AUEP ) Gestion des réseaux de distribution au niveau d un ou 2 douars. Continuité du service d eau Coûts d exploitation réduits Factures des CR réduits Formation des AUEP Assistance technique (Chlore résiduel) PME Gestion étendue à plusieurs douars et CR à l échelle d une province et à tous les métiers de l ONEP Création d un nouveau marché Réduction des charges ONEP Formation et assistance technique 10
Exemple de projet structurants d AEP My Yaacoub Youssoufia chemaia 11
3 - CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DE L EAU Le tableau suivant montre qu environ 12 000 analyses ont été effectuée par l ONEP dans le milieu rural. Type d analyse Programmé Réalisé % Bactériologique 10474 92 % Surveillance 764 93 % Physico-chimique 290 97 % Les résultats de ces analyses montrent un taux de conformité convenable de 90 % ( % en nombre de Centres), Les 10% non conformes concernent les cas suivants : - Nitrates : 3.6 % - Fluorures : 0.6 % - Fer : 1.4 % - Manganèse - Sulfates 3.3 % 4 - CONTRAINTES ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉES EN MILIEU RURAL Les contraintes de la surveillance de la qualité des eaux en milieu rural sont : Isolement : notamment dans les zones montagneuses Difficulté d accès : pistes en mauvais état Dispersion : habitat souvent dispersé Vulnérabilité des ressources : ressources locales aléatoires et de débits instables Multitudes de systèmes (puits, mettfias,..) Nombre élevé des points à contrôler les photos ci-joints indiquent que certains captages sont souillés par des rejets d eaux usées dans leur voisinage, ce qui nécessite des traitements et aménagements spécifiques Rejets d eaux usées Accès non contrôles à la nappe 12
11 Micro entreprises «prélèvements» qualifié Accès non contrôlés à la nappe Utilisation de tests sur place pour mesurer quelques paramètres Nitrates, Fer, Manganèse Autres activité Au niveau du consommateur, d autres contraintes engagent la responsabilité du citoyens tant pour le transport de l eau que pour son stockage. 5- MESURES DEVANT ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT DE L ADDUCTION D EAU POTABLE EN MILIEU RURAL Les renforcement des capacités de prélèvement des échantillons d eau en affectant suffisamment de personnel spécifique à cette opération est illustré par les photos ci-après. 13
Bactériologiques - Sensibilisation de la population : pour sensibiliser la population on fait appel aussi bien au système moderne de communication ( TV, radio, presse ) qu à l organisation sur place de journées d études et d information. Actions grand public par le biais des différents médias nationaux ( TV, Presse, ) Développement de chloration de l eau en absence d électricité Actions directes sur site destinées aux différents groupes cible ( jeunes, femmes, populations rurales, agriculteurs,..) Développement de technologie de traitement 14
- Évacuation des excrétas: 35% des douars sont pourvus de dispositifs d évacuation d excrétas Usage de moyens et de supports de sensibilisation appropriés ( manifestation, ateliers de travail, expositions distributions de documents, ) 6 - ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL - Évacuation des eaux ménagères : 88 % sont rejetés directement dans la nature. Parallèlement au programme mené dans le milieu rural en matière d AEP, les pouvoirs publics attaches une grande importance à l assainissement surtout dans les petites agglomérations où cette action constitue l élément de base pour garder un milieu propre et hygiénique. La situation actuelle en milieu rural : En réseau collectif le taux de réalisation est de 9 % seulement. Le taux d accès à l assainissement autonome, pour les ménages des douars équipés en AEP, serait comme suit : Latrines sèches traditionnelles : 30,7% Latrines à siphon hydraulique : 34,3% Fosses sceptiques : 2,7% Réseaux collectifs d assainissement : 2,5% Résultat des enquêtes ménages réalisées dans le cadre de l étude de diagnostic. Les actions d assainissement engagées par l ONEP en milieu rural concernent : Actions d accompagnement et de sensibilisation Études en matière d assainissement rural: Diagnostic, Analyse, Solutions, conceptions techniques, de gestion et de recouvrement des coûts. Établissement du guide d AEPA Projets pilotes ruraux du grand Casablanca, Mhaya, Tinjdad, Goulmima Actions d accompagnement et de sensibilisation 15
Impacts du cas d habitation desservie par l AEP mais sans assainissement approprié Les interventions de l ONEP en matière d assainissement, se basent sur les critères suivant : Accompagner le programme de généralisation de l AEP rural notamment l AEP par BI Contribuer à l amélioration des conditions sanitaires des populations rurales et éviter tout risque sanitaire suite à l utilisation des eaux Protéger les ressources vulnérables et réduire l impact environnemental sur les milieux récepteurs des rejets d eaux usées Minimiser les coûts des investissements initiaux relatifs aux infrastructures d assainissement supplémentaires. Les contraintes de développement de l assainissement en milieu rural peuvent être résumées comme suit : Contraintes juridiques et réglementaires : grande dispersion des textes. Contraintes institutionnelles : Bien que l activité de l assainissement rural relève des compétences des communes (la charte communale le permet). Ce secteur doit bénéficier de plus d importance. Contraintes financières : L handicap financier est directement lié à l handicap institutionnel. Contraintes socio-économiques et socio- culturelles : Capacité financière limitée des ménages, manque d encadrement technique, Ignorance des hommes pour le calvaire vécu par les femmes Contraintes techniques : manque ou non adaptation des guides, absence d assistance technique, impacts négatifs d expériences antérieures Contraintes de gestion : elles consistent surtout dans le devenir des matières de vidange et l entretien des installations. Contraintes liées à la structure et la nature de l habitat : nature des constructions dominées par le pisé et les pierres sèches 16
7 PERSPECTIVES L action en matière d eau potable est liée à l action d assainissement. Ces 2 actions contribuent à l amélioration de la qualité de vie des populations Sans la maitrise de l assainissement, la qualité de l eau serait difficile à assurer. Dans ce contexte, les perspectives seraient : Poursuite de la généralisation de l accès à l eau potable Mise à niveau, visant la sécurisation et la restructura tion des installations réalisées dans le cadre des an ciens programmes. Sécurisation et de restructuration; Renouvellement et/ou réhabilitation des installations connaissant des dysfonctionnements; Poursuite de la prise en charge des petits centres ruraux qui représentent des pôles de développement du rural avoisinant. Développement progressif des branchements à domicile au niveau des douars basé sur la demande avec prise en compte de la problématique de l assainissement Promotion et développement de l assainissement rural 17