ALLOCUTION DE MONSIEUR ALI HADDAD PRESIDENT DU FORUM DES CHEFS D'ENTREPRISE

Documents pareils
Groupe de la Banque africaine de développement. ALLOCUTION D OUVERTURE DE M. OMAR KABBAJ Président du Groupe de la Banque africaine de développement

Je suis honnorée de m' addresser à vous à l'occasion du Onzième Congrès des Nations Unis pour la Prevention du Crime et la Justice Penale.

Fiche d animation n 1 : Pêle-mêle

CHARLES DAN Candidat du Bénin pour le poste de Directeur général du Bureau international du Travail (BIT)

Cérémonie de clôture de la réunion débat sur le thème de la 56 e session ministérielle

ALLOCUTION DE LA 2 ème PROMOTION MBA-IP / SENEGAL «SOUMAÏLA CISSE, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L UNION ECONOMIQUE MONETAIRE OUEST AFRICAINE» A L

ALLOCUTION DE M. BENJAMIN HOUNTON CHARGE DU BUREAU DU HAUT COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L HOMME POUR L AFRIQUE DE L OUEST

Dans ce nouveau siècle, aussi inégalitaire que le précédent mais aussi riche

Allocution d ouverture M. Philippe Boillat, Directeur général, Direction générale Droits de l'homme et Etat de droit, Conseil de l'europe

United Nations (8) Nations Unies

DECLARATION UNIVERSELLE DE L UNESCO

La réforme : une opportunité pour la fonction formation

Notre approche de développement local

La promotion de la pluralité linguistique dans l usage des nouvelles technologies de l information et de la communication

INTERVENTION DE MONSIEUR EMMANUEL RENE MOISE A LA TROISIEME REUNION BIENNALE DU PROGRAMME D ACTION DES NATIONS UNIES SUR LES ARMES LEGERES

Mot d ouverture de Mamadou Lamine N DONGO Lead Results Adviser Banque Africaine de Développement Coordonnateur de AfCoP

FINANCER LA RÉNOVATION DE LA BERGERIE INSOLITE

Commission CI. Session d ouverture. Remarques d ouverture par le Président de la Commission CI

41/128 Déclaration sur le droit au développement

DEUXIÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS CHARGÉS DE L ENREGISTREMENT DES FAITS D ÉTAT CIVIL

Déclaration sur le droit au développement

Assemblée publique annuelle novembre 2011 Trois-Rivières, QC. allocutions de

Le Baptême de notre enfant

BANQUE CENTRALE DU CONGO

RÉUNION DES MINISTRES DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE DES PAYS MEMBRES DU CIHEAM 9ÈME DECLARATION FINALE

Discours à la communauté d affaires française Montréal, 6 février 2014 Résidence du Consul général

DISPOSITIONS LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES DANS LE SECTEUR DE LA DISTRIBUTION ET DE LA GESTION DES CENTRES COMMERCIAUX

Avant de commencer, merci de renseigner les données suivantes :

L Association Française des AIDANTS et le Groupe PRO BTP, partenaires pour soutenir les aidants

exigences des standards ISO 9001: 2008 OHSAS 18001:2007 et sa mise en place dans une entreprise de la catégorie des petites et moyennes entreprises.

LA FEUILLE DE CHÊNE. Depuis 150 ans, la Banque Piguet est toujours jeune, comme la feuille de chêne qui la symbolise. Le chêne représente

26 et 27 mai Discours de clôture de la Présidente du Conseil Général

13 ème Forum pharmaceutique international: Problématique de l accès au médicament. CEREMONIE D OUVERTURE Intervention de la Présidente de la CIOPF

UNIVERSITE DES COMORES LA REFORME UNIVERSITAIRE A L UNIVERSITE DES COMORES MISE EN ŒUVRE DU LMD

Histoire Le Moyen-âge La société féodale

Cité des métiers et de la formation Genève

Catalogue de formations

Agenda 21 de la culture du Québec

Paris Europlace Forum financier international 20 avril 2015 «FAVORISER LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN EUROPE»

El Tres de Mayo, GOYA

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE. Discours de bienvenue de M. Koïchiro Matsuura

Visita ad limina Apostolorum dei Presuli della Conferenza Episcopale del Benin

Allocution de Monsieur le Ministre à l occasion du 1 er meeting sur l information financière

Discours d ouverture de Sem Alassane Ouattara

Sicard et Attias pour un barreau pénal digne

IMPACT DE LA MICRO FINANCE EN MILIEU RURAL EXPERIENCE DE LA CAISSE D EPARGNE ET DE CREDIT

Honorables invités, Mesdames et Messieurs,

AGROPROMKOMLEKTAZIA- KURSK

COURTIERS D ASSURANCES MARITIMES & TRANSPORTS RISQUES D ENTREPRISES.

QU EST- CE QU UNE CONSTITUTION

Ouverture des deuxièmes Assises de la Prévention des Risques Professionnels dans les Collectivités Territoriales. Parc des Expositions de la Nordev

ALLOCUTION DE CLOTURE DE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, MINISTRE DE L ECONOMIE, DES FINANCES ET DU BUDGET

Enseignement professionnel. 2 ème degré. Electricité. Institut Saint-Joseph (Ecole Technique)

Patrouilleur TCS. Un métier dans la high-tech, une passion. patrouille tcs

Il y a l'art et la maniere de se faire remarquer

Rapport Annuel d'activités 2005

lj~ion DE L'EUROPE_OCCIDENT ALE Plate-forme sur les interets europeens en matiere de securite La Haye, 27 octobre 1987

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

BELGIQUE. Septième session de la Conférence des Etats Parties à la Convention relative aux Droits des Personnes handicapées

(Cotonou, le 18 Juillet 2013)

DÉCLARATION DE LA HAVANE CINQUIÈME SOMMET CARICOM-CUBA. Adoptée à La Havane, Cuba, le 8 décembre 2014.

Accès des gouvernements aux données du secteur privé

Education, visions d'un monde

Qu est qu un Swami? Par Swami Sai Shivananda

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève ***

Charte du tourisme durable

Médias imprimés Médias en ligne Conception & réalisation. Gestion de données. Creating response

FAST RETAILING WAY (Philosophie d entreprise du groupe FR)

Concours Juliette Astier-Cestion Poésie, contes et nouvelles Fondé en 1965

Intervention de Monsieur le Préfet de police Réunion «Ambassadeurs visibles» Seul le prononcé fait foi

Forum Paris Europlace. Intervention de Michel SAPIN, ministre des Finances et des Comptes publics. Pavillon d Armenonville. Mercredi 9 juillet 2014

en quelques mots 1

Intervention de Marisol Touraine. Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes

Définition et exécution des mandats : analyse et recommandations aux fins de l examen des mandats

PROSPECTION R.C.P.A. Principe de prospection du R.C.P.A. 1. Prise de RDV par téléphone 2. RDV Terrain

Lettre de mission. Services de consultant pour une évaluation à mi-parcours de la Stratégie de l UIP

L ENTREPRISE FACE A SA RESPONSABILITE FORMATIVE APRES LA REFORME DE LA FORMATION :

Excel 2010 Module 13. Comment créer un tableau d amortissement dégressif d une immobilisation. Enseignant : Christophe Malpart

Observatoire des Fonctions Publiques Africaines (OFPA)

LES DROITS CULTURELS. Déclaration de Fribourg

Dans une année, il y a 12 mois. Dans une année, il y a 52 semaines. Dans une année, il y a 4 trimestres. Dans une année, il y a 365 jours.

Des Paniers diversifiés et gérés professionnellement. Les Paniers

Discours d Anne Hidalgo, Maire de Paris

Rapport final IGF-AC, edition 2013, Kinshasa

Vendredi 30 janvier Inauguration espace ainés «La Maison Bleue» Président de la PAC

Qu est-ce qu un programme de dons?

Que fait l Église pour le monde?

ET COMMENT FONT-ELLES?

Réussir sa vie ce n est pas toujours réussir dans la vie.

«En avant les p tits gars» Chanté Par Fragson Mais que chantait-on en Décembre 1913, à quelques mois du déclenchement de la grande tragédie?

LA COMPTABILITE PATRIMONIALE. des milieux naturels et culturels : des différences mais une logique de base

Les symboles français

BOURBON. Intervention de Jacques de Chateauvieux Président du conseil d administration Assemblée Générale mixte - 21 mai 2015 BOURBONOFFSHORE.

Je viens vous préparer à cet évènement : L illumination des consciences

DOSSIER DE PRESSE 25 mai 2011 Contact presse : Cécile Mériguet cecile.meriguet@savoie-technolac.com Illustrations et photos sur demande

LAURENT FABIUS, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES

Bienvenue - Welcome. Parc de Nature et de Loisirs en Berry

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23.

Centrale de Communications Luxembourg S.A. Rapport de Gestion

Accès aux médicaments et à la santé de qualité

Transcription:

ALLOCUTION DE MONSIEUR ALI HADDAD PRESIDENT DU FORUM DES CHEFS D'ENTREPRISE Au colloque organisé par le FCE à l occasion de la journée de l étudiant Sur le thème : «POUR UN PARTENARIAT ENTREPRISE RECHERCHE AU SERVICE DU PROGRES TECHNOLOGIQUE ET DE L INNOVATION» Alger, 26 mai 2015 Mai 2015

Mesdames et Messieurs les chefs des établissements de l'enseignement supérieur, Mesdames et Messieurs les Directeurs des centres de recherche scientifique, Mes confrères chefs d entreprise, Honorable assistance. Bonjour et bienvenue à toutes et à tous. Je suis heureux de vous voir si nombreux à cette rencontre, pour deux raisons importantes à mes yeux : La première, c est que nous organisons cette rencontre, d abord et avant tout, pour commémorer la Journée Nationale de l Etudiant, que notre pays célèbre le 19 Mai. Cette date, le 19 Mai 1956, est une date sacrée ; elle porte pour nous une très haute signification : Elle symbolise le sacrifice de milliers d étudiants et lycéens qui ont interrompu leurs études et, pour beaucoup d entre eux, donné leur vie pour la liberté de notre chère Algérie. Sans le sacrifice suprême de ces étudiants et de milliers d autres jeunes, morts à la fleur de l âge, nous ne serions certainement pas ici, pour débattre d un sujet impossible à imaginer pour les Algériens, il y a seulement 60 ans. C est pourquoi, le 19 Mai 1956 doit rester dans notre mémoire collective comme le symbole de l engagement éternel de la jeunesse algérienne envers sa patrie, envers le peuple algérien. Comme hier, dans le combat libérateur, la jeunesse algérienne, les travailleurs, les étudiants, les chefs d entreprise, sont appelés, aujourd hui, à gagner un autre combat. Nos ainés nous ont montré le chemin pour nous permettre d exister. Ce chemin, c est celui du sacrifice, du travail, de l effort, c est le chemin du dévouement à notre pays, dont nous avons, aujourd hui, la responsabilité de préserver et de développer. Oui! Aujourd hui comme hier, le défi pour nous est d exister en tant que peuple, en tant que nation, souverains et libres. 2

Et pour exister dans un monde qui entame, en ce début de 21 ème siècle, une ère nouvelle fondée sur la connaissance, l innovation, l originalité et la créativité ; nous devons comprendre que combien même les possibilités qui découlent de l expansion continue de la technologie sont potentiellement illimitées ; elles ne le sont, toutefois, que pour les pays qui sauront accorder la priorité à la plus grande ressource qui soit, à savoir la ressource humaine. Car, au cœur des percées technologiques prodigieuses auxquelles nous assistons dans le monde, se trouvent l éducation et l enseignement supérieur, la recherche, la formation technique. C est tout cela qui permet de multiplier la capacité créatrice humaine de manière exponentielle. Ceci m amène, mesdames et messieurs, à la seconde raison qui me réjouit de vous voir participer nombreux à cette rencontre : c est précisément l importance du sujet dont nous vous proposons de débattre : Comment organiser la relation entre le monde de l entreprise et le monde scientifique, et en particulier entre l entreprise et le système de recherche? Il ne fait aucun doute que cette relation est déterminante pour la poursuite du développement économique et social de notre pays, pour l émergence de notre économie, pour son ancrage dans la modernité. Pour rester accroché à ce mouvement de progrès universel et pour pouvoir demeurer à la hauteur des exigences de l avenir, c est dans ces domaines que notre pays doit avant tout investir. Investir dans la ressource humaine signifie qu il faut consacrer davantage de ressources et moyens aux étudiants, aux enseignants, aux écoles de métiers, aux universités, à la recherche, à l innovation, à la compétitivité des entreprises. Tous les gouvernements dans le monde subventionnent leurs entreprises et consacrent des budgets considérables pour soutenir la recherche, développer les compétences, former une main-d œuvre qualifiée, développer l esprit d entreprise, attirer les meilleurs chercheurs, scientifiques, et managers, créer des pôles d excellence, faciliter la création d entreprises, etc. Certes, les efforts consentis ces dernières années par notre pays dans nombre de ces domaines sont immenses ; ils restent à les intensifier pour nous adapter au changement, pour permettre à notre pays de s engager 3

résolument dans la voie de la modernité, et pour profiter du puissant mouvement du savoir, de la compétence et des capitaux induit par la mondialisation. Il nous faut aller de l avant avec optimisme. Certes, la tâche qui nous attend est immense, tout autant que les responsabilités ; mais nous devons tout faire pour ne pas rater les occasions historiques qui se présenteront à nous l avenir. Voilà pourquoi le FCE porte un si grand intérêt au thème de ce colloque. Depuis sa création, notre association mène une action continue pour favoriser l éclosion et l enracinement, dans notre société, des valeurs du travail, d entreprenariat, de responsabilité, de transparence. Nous œuvrons aussi à promouvoir toutes les actions susceptibles de nous pousser à mieux organiser le fonctionnement de nos entreprises et de notre économie. Le questionnement que porte le thème de ce débat fait partie des grands sujets qui constituent nos préoccupations permanentes. Mesdames, Messieurs Le défi majeur devant lequel est aujourd hui placé notre pays, est d avoir à réussir son émergence en comptant, non plus sur les revenus de ses ressources naturelles, mais sur le travail et la créativité des algériens. Un tel défi nous met face à l impératif, pour poursuivre notre développement économique et social, d avoir à développer rapidement nos capacités compétitives, d innovation technologique et de dynamisme créatif, et cela est indissociable de la nécessité de concevoir et de mettre en œuvre une politique vigoureuse et renouvelée de recherche scientifique et technique. Je dis renouvelée, parce que, de mon point de vue, nous devons opérer de profondes révisions dans notre manière d organiser les rapports du monde économique, c est-à-dire des entreprises, et du monde scientifique, c està-dire de toutes les institutions d éducation, de formation et de recherche, et dans la manière d assoir les passerelles entre l entreprise et le système de recherche, notamment dans le segment «recherche appliquée». Nous devons le reconnaître sans détour : L expérience de notre université comme celle de l entreprise, depuis 50 ans, n ont permis ni l émergence d une entreprise compétitive, ni celle d un système d enseignement et de recherche efficient. 4

Je ne veux pas revenir sur le contexte dans lequel ont évolué l entreprise et l université, mais le résultat est que, en s ignorant, les deux mondes sont jusqu ici demeurés dans un cloisonnement qui n a servi ni l entreprise, ni l université et donc ni le développement du pays. C est ce cloisonnement, cet enfermement qu il faut absolument briser si l on veut engager un processus durable qui permette une intégration réelle de l université dans le système productif et social. A cet égard, nous nous félicitons de l initiative de nombreuses universités du pays qui ont mis en place des «Bureaux de Liaison Entreprise- Université» en vue de l établissement d une démarche de partenariat pour commencer à construire ces synergies que nous appelons de nos vœux. Je veux réitérer ici notre volonté et notre disponibilité d établir des relations étroites, structurées et durables entre le monde de l entreprise et l université. Il nous appartiendra à nous tous, associations d entrepreneurs et établissements d enseignement et de recherche, de nous organiser pour que ces initiatives importantes puissent constituer un point de départ pour concevoir une démarche nouvelle qui libérerait le potentiel de notre économie et qui permettrait aux porteurs d idées et de projets de réaliser leur créativité. Je ne doute pas que les éminents spécialistes qui composent les panels réunis pour cette discussion puissent nous apporter les éclairages précieux qui nous aideront à organiser une telle démarche. Je suis également convaincu qu avec la grande qualité de l assistance présente, nous aurons un débat de haut niveau qui ne manquera pas de favoriser l indispensable dialogue, dont ont besoin aussi bien les entreprises algériennes que nos institutions d éducation et de recherche. Je ne voudrai pas terminer sans remercier vivement l ensemble des responsables et des experts qui nous font l honneur d animer cette réflexion et tous les participants ici présents Je vous remercie de votre aimable attention. 5