N 19. www.tribu12.com. Interview : Marc-Alain Ouaknin. La musique et le chant dans l histoire juive. Découverte : Méa chéarim. Été 2009 Chavouot 5769



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N 19 Été 2009 Chavouot 5769 Interview : Marc-Alain Ouaknin La musique et le chant dans l histoire juive Découverte : Méa chéarim www.tribu12.com

É D I T O R I A L Les règles du je(u) Est-ce qu on emporte sa fortune dans la tombe? Certains auraient-ils oublié qu on est né nu et qu on mourra nu. La crise mondiale est, depuis plusieurs mois, le principal sujet de discussion. Des entrepreneurs, pourtant bardés de diplômes, se sont complètement fourvoyés dans leurs analyses financières et n ont pas vu venir ce qui va rester, n en doutons pas, comme une des plus grandes catastrophes financières de ce siècle. Ces grands patrons ont placé leurs «amis» comme administrateurs, et se sont octroyés 800% d augmentation de salaire en 10 ans (alors que celle de l employé de base n a été que de 25%). Sans parler des parachutes dorés accordés à ceux qui ont été remerciés pour leur échec dans la gestion des entreprises qui leur avaient été confiées. Les règles du jeu qu ils suivent sont claires : «je gagne beaucoup, toi, mon administrateur, tu gagnes avec moi, lui, le modeste salarié, il gagne peu, etc.». Moi d abord et après moi le déluge. Pourtant les ressources de notre planète sont suffisantes pour donner à ses habitants tout ce dont ils ont besoin. C était sans compter que certains se serviraient plus, non pour manger mais pour épargner et capitaliser. La société démocratique, doit avoir des règles qui soient expliquées et acceptées par tous. Moïse a transmis aux ex-esclaves hébreux le décalogue de lois reçu de Dieu et qu il fallait appliquer pour un bon déroulement de la vie sociale. D une voix unanime, les Hébreux ont dit : «Nous ferons et nous comprendrons». Il n est pas sur, que de nos jours, le travailleur qu il soit français, américain, allemand ou d où qu il vienne puisse répéter cette phrase qui témoigne une confiance absolue en ses dirigeants d entreprise ou politiques. Espérons que dorénavant soient respectés les règles du jeu et non du je. Bonnes fêtes de chavouot et bonnes vacances. Guy Fellous I N T E R V I E W Marc-Alain Ouaknin Fils du Grand rabbin Jacques Ouaknin, Marc- Alain Ouaknin, rabbin et philosophe qui partage son temps entre la France et Israël, spécialiste du Talmud et des textes ésotériques juifs, véritable acrobate du langage dont il aime exploiter les infinies combinaisons, vient de publier coup sur coup trois ouvrages et prépare un travail monumental autour de la Bible. Il répond aux questions de Tribu 12. Tribu 12 : Votre père, Jacques Ouaknin, est originaire de Marrakech, au Maroc. Votre maman était native de Lille où, d ailleurs, votre père a officié en tant que Grand rabbin. Vous-même, bien que né à Paris, en 1957 avez longtemps vécu à Lille. Vous êtes en somme un Juif ch ti? Marc-Alain Ouaknin : Tout à fait. Et je le revendique. J ai vécu à Lille de 1963 à 1970. C est là que j ai accompli ma scolarité dans le primaire et au collège avant de rejoindre la yeshiva d Aix-les- Bains. Ensuite, après avoir passé mon bac, j ai rejoint une yeshiva anglaise réputée, Gaeteshead. C est là que j ai appris le yiddish et maîtrisé tout à la fois le Talmud et le tennis. Puis j ai rejoint Strasbourg pour des études de médecine. Mon zéro en anatomie m a conduit à m orienter conjointement vers l École rabbinique, sous l autorité du rav Emmanuel Chouchena et la philosophie à la faculté de Nanterre où, sous la direction d Emmanuel Levinas, j ai obtenu mon doctorat, en 1986 avec une thèse axée précisément sur Levinas intitulée "Pour une philosophie du livre" où la phénoménologie, de Husserl à Derrida, en passant par Heidegger et Levinas, occupe une place importante, thèse qui sera à la base de mon ouvrage "Le livre brûlé. Lire le S O M M A I R E L illustration de couverture a été réalisée par Corinne Bismuth que nous remercions pour nous avoir permis de l utiliser. Éditorial P.3 Interview : Marc-Alain Ouaknin P.3/4 Réflexion : Les transes des portes de la mort P.6/7 Judaïsme : Messie! mais non P.8/9 Portrait : Sammy Ghozlan P.10/11 Onomastique P.12/13 Social : L O.S.E. P.14 Évènement : Les Maccabiades P.16 Billet d humeur P.16 Nouvelles des communautés P.17/18 Carnet P.20 Juifs d ailleurs : à Boukhara P.21 Découverte : Promenade à Méa Chéarim P.22 Les livres de Jipéa P.23 Histoire : Les musiciens juifs P.24/25 Cinéma P.26 Du côté des arts et spectacles P.27 Recettes P.28 Les lecteurs ont la parole P.29 La rubrique juridique P.30 La rubrique médicale P.30 Tribu 12 Junior P.31/34 3

4 I N T E R V I E W Talmud" (1). Déjà, je me posais la question essentielle : comment les choses apparaissent-elles à la conscience, le visible et l invisible, la disparition et, également, la place de l éros. S en sont ensuivies mes "Méditations érotiques. Essai sur Emmanuel Levinas" (2). Tribu 12 : Vous avez fait votre alyah en 1994. Ce qui ne vous empêche pas d être souvent en France M.A.O. : J ai adopté un principe de vie : trois semaines en Israël, une semaine en France. J adore Paris, mais encore plus la campagne, la "France profonde" où j aime me retrouver régulièrement. Cela dit, je suis fier d avoir quatre enfants qui ont servi dans Tsahal. Tribu 12 : Vous venez de publier coup sur coup trois ouvrages. Le premier s appelle "Zeugma, mémoires bibliques et déluges contemporains" (3). Drôle de titre... M.A.O. : "Zeugma" est un mot grec qui renvoie aussi bien à "pont" qu à "lien", "joug" ou "attelage". C est un fil conducteur. Quand je vous disais, tout à l heure, qu à Gaeteshead, je suis parvenu à maîtriser le Talmud et le tennis, je pratiquais un zeugma, tout comme Victor Hugo, dans Booz endormi quand il écrit : "vêtu de probité candide et de lin blanc". Tribu 12 : Dans la deuxième partie de l ouvrage vous vous orientez vers des questions écologiques M.A.O. : Il se trouve, par extraordinaire, que "Zeugma", c est aussi le nom d une ville, en Turquie, qui, à la suite de la construction d un barrage a été engloutie sous les eaux. Cela m a fait penser au Déluge et à Noé. Le déluge contemporain, c est le déluge des mots, des quotidiens gratuits à la sortie des métros à l Internet. Nous sommes devenus par ailleurs des esclaves de l image. D où la question : comment redonner à l Homme la possibilité de son espace. Réponse : c est en investissant les lieux de liberté, c est-à-dire les pôles. La banquise est la métaphore du blanc inhabité où l Homme pourra retrouver sa respiration. La crise de l écologie, c est la perte de l intime. "Écologie" vient de "oïkos", "maison" et de "logos", "parole". On en est loin aujourd hui avec la peopolisation où tout le monde est ouvert à tous. La nécessaire distinction entre sphère publique et sphère privée a disparu. Il n y a plus de chabbat. Il faut retourner aux textes de la tradition, à l Arche, à la Téva et re-entrer dans les mots et dans le langage. Comme le dit si justement Paul Ricœur, il faut retrouver le temps du récit. Je pense à cette pomme du péché originel dont on nous rebat les oreilles. Eh bien il n y a aucune pomme dans le texte T12 : C est une pomme, justement, qui illustre la couverture de votre livre, "Les mystères de la Bible" (4). Quel en est le contenu? M.A.O. : C est une biographie de la Bible : quand est-elle née?, qui l a écrite?, d où vient son nom? Je parle de la Torah et du Nouveau Testament. Ce mot "Bible", d ailleurs tire son origine du premier mot de l Évangile de Matthieu. Tribu 12 : Dans le traité Chabbat du Talmud, il est dit que lorsque Rabba donnait un enseignement, il commençait toujours par un mot d humour qui faisait rire ses élèves. Puis, il s asseyait avec sérieux et commençait son cours. Vous-même êtes un adepte de l humour et vous avez écrit, en collaboration avec Dory Rotnemer, "La Bible de l humour juif" (5) M.A.O. : L humour, c est le "witz" de Freud, basé sur le fait qu un même mot peut avoir deux sens. Un exemple classique : "Vous avez pris un bain?" "Pourquoi, il en manque un?". Oui, l humour est une nécessité. Tribu 12 : Des projets? M.A.O. : Un grand projet : une nouvelle traduction de la Torah, du Houmach, le Pentateuque, avec des commentaires. En tout, cinq gros volumes de 2000 pages chacun, soit 10.000 pages. Une somme commencée il y a de nombreuses années et qui est en voie d achèvement. Propos recueillis par Jean-Pierre Allali (1) Éditions Lieu Commun, 1986 puis Le Seuil, 1993 (2) Éditions Balland. 1992 (3) Éditions du Seuil. 2008. (4) Éditions Assouline. 2008. Peu après, M.A.O. a publié, chez Champs Essais, son "Invitation au Talmud" (5) Éditions Ramsay. Tome 1, 1995. Tome 2, 1997

En provenance d Israël vins cachers 170 bis, avenue de Paris - 94300 Vincennes (M St-Mandé) 01 43 28 88 34 - email : cesttoutnaturel@orange.fr - www : cesttoutnaturel.fr Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h et le dimanche de 10 h à 13 h 5

6 La transe des portes de la mort Une étrange impression de voyager dans un territoire indescriptible. Un sentiment de sérénité et de paix. Une musique d une rare harmonie. Une sensation de quitter le corps et de flotter dans l espace. Une marche à travers un tunnel obscur. Une rencontre avec des êtres surnaturels. Une vision d une intense lumière Que ressentent-ils, que contemplent-ils, qu entendent-ils ceux qui voient la mort en face? La transe du seuil de la mort : perception de l au-delà, défilé d images hallucinatoires ou mystification pour âmes crédules? R É F L E X I O N 1937, Budapest. AK, jeune Juif hongrois, fils d une famille de la grande bourgeoisie, étudiant marqué par les idéaux de l extrême gauche, s engage dans les Brigades Internationales pour défendre la République espagnole contre le soulèvement militaire franquiste. Comme des milliers de jeunes volontaires, il veut combattre la menace fasciste incarnée par les phalangistes hispaniques et leurs alliés allemands et italiens. Mais AK, fin intellectuel devenu piètre soldat, tombe entre les mains des franquistes. Il n a pas le statut de prisonnier de guerre. Il est jugé et condamné à mort par une cour martiale. Dans le cachot où il attend son imminente exécution, il voit défiler, comme dans un voyage dans un train à grande vitesse, les scènes primordiales de sa biographie : son enfance heureuse à Budapest, ses jeux, ses aventures, son premier amour, son engagement politique, son départ pour l Espagne, son baptême du feu En quelques secondes, il contemple le film de sa vie, le panorama d une existence qui va prendre fin immédiatement. Il sera gracié et après des durs mois de prison, il quittera l Espagne pour se réfugier à Londres, où il deviendra un célèbre auteur de livres remarquables sur la créativité du pouvoir, la mystique et, aussi, sur la grande aventure du sionisme Mais AK n oubliera jamais cet étrange et terrible moment où il s est vu aux portes de la mort. Mme J. a souffert de plusieurs accidents cardiaques. Au cours d une crise récente, elle tomba par terre, perdit connaissance et fut transportée immédiatement dans une clinique. À son réveil, elle déclara avoir entendu clairement les paroles de son mari : «Cette fois c est fini!». Le mari confirme avoir prononcé cette phrase! Mlle C., atteinte de péritonite, raconte que son médecin la croyant à l article de la mort, fit entrer le frère et la sœur de la patiente pour un dernier adieu Puis l infirmière lui administra une piqûre pour l aider à mourir sans douleur. Alors la malade entra, selon son récit, dans un long tunnel, très étroit, très obscur. Elle glissait de plus en plus bas. Rescapée de cette douloureuse expérience, elle garde le souvenir d un tunnel obscur. Le «panorama de la vie» vu par un jeune combattant condamné à mort, l «audition du verdict» par une victime d une crise cardiaque, la "traversée du tunnel" par une jeune femme mourante, ne sont que trois cas parmi des milliers, répertoriés par les chercheurs contemporains. L expérience du seuil de la mort, ou état de pré-mort, ou état de mort imminente (plus connus sous le nom anglais de Near Death Expérience, ou NDE) sont les termes scientifiques aujourd hui utilisés par des médecins, des psychiatres, des psychologues, des psychanalystes pour désigner les processus psychiques de conscience modifiée, vécus par des mourants : malades en état de coma, victimes d accidents ou de naufrages, condamnés à mort dans les moments qui précèdent l exécution. Des psychiatres et psychologues célèbres comme Raymond Moody et Élisabeth Kübler-Ross, ont étudié des centaines de cas de personnes ayant vécu la transe des portes de la mort. La théorie de Moody est fondée sur l idée que la rencontre avec une situation de mort imminente engendre chez le sujet en proie au risque de perdre la vie, des phénomènes psychiques exceptionnels : il croit vivre un vécu incommunicable, entendre une sentence prononcée contre lui, ressentir une sensation de calme et de paix, écouter une musique harmonieuse et apaisante, traverser un tunnel obscur, sortir de son corps physique pour planer dans les airs, rencontrer des personnages surnaturels, angéliques ou prophétiques, contempler une intense lumière, voir défiler les épisodes de sa vie dans une rapide succession, arriver à une muraille fermant le passage, revenir sur terre pour accomplir une mission Comment interpréter ces phénomènes? À l origine, de nombreux savants y ont vu une pure et simple mystification : un récit inventé de toute pièce par des survivants grassement rémunérés pour raconter des histoires invraisemblables. Plus tard, les chercheurs ont reconnu dans ces récits, non une mystification adroite, mais plutôt l expres-

R É F L E X I O N sion d une situation existentielle et psychologique extrême où, au bord de la mort, le sujet, sortant de son fonctionnement psychique ordinaire, vit des impressions énigmatiques, des sensations étranges La transe des portes de la mort serait ainsi un état modifié de conscience (EMC) au même titre que l extase, l expérience psychédélique, ou l hypnose. Le sujet n invente pas, il vit cette expérience mais la vit fantasmatiquement, non réellement. Des prêtres catholiques, des pasteurs protestants, des rabbins ont voulu pourtant aller plus loin et ont vu, dans ces étranges phénomènes, la preuve de la survie de l âme, hors du corps, après la mort. En effet, certains sujets, déclarés cliniquement morts et revenus à la vie d une façon inexpliquée, ont déclaré avoir vu, après leur accident, un être de lumière, une merveilleuse entité lumineuse. Un patient catholique prétend y avoir décelé les traits du Christ dans la Croix. Deux patients juifs, pour lesquels l interdit de la représentation du Divin est fondamental, déclarent plutôt avoir vu des anges lumineux Il y a quelques années, un rabbin fait une tournée de conférences, avec un jeune homme rescapé d un accident de la route, qui déclarait avoir vu, en état inconscient, des anges montant une échelle et portant des lourds dossiers sous les bras Parmi les autorités rabbiniques ayant vu dans les NDE une confirmation scientifique et clinique de l immortalité de l âme, l ancien Grand rabbin sépharade de Tel Aviv, le regretté R. Haïm David Halévy, éminent décisionnaire. Après une lecture approfondie des ouvrages de Raymond Moody et d Elisabeth Kubler-Ross, l auteur rabbinique arrive à une conclusion radicale : «Des médecins et des psychiatres américains qui ont mené des recherches auprès des malades déclarés morts selon toutes les règles de la médecine, mais qui sont revenus à la vie de façon miraculeuse (be-derekh ness) ont trouvé des traits communs dans les récits des personnes examinées, concernant leurs impressions au moment de la «mort», des traits qui témoignent de la séparation de l âme et du corps et de l existence d un monde au-delà de la mort. R. Halévy rejoint ici Moody qui parle de «la vie après la vie» et Kubler-Ross qui écrit que «la mort est un commencement». D autres auteurs, scientifiques et religieux, sont plus prudents et réservés. Pour eux, l immortalité de l âme est une croyance religieuse et philosophique. La science ne peut ni l infirmer ni la confirmer, car elle échappe, par nature, à l observation, à l expérimentation, à la méthode hypothético-déductive. Médecins, psychiatres, psychologues, modestes praticiens de la santé des hommes ici-bas, peuvent décrire ce qui se passe en deçà de la mort, pas au-delà de la mort. Aucun traité de psychopathologie ne découvrira, pour nous, les énigmes du monde «derrière le rideau». Franklin Rausky 5, rue de la Présentation - 75011 Paris Tél. : 01 43 55 28 14 - Fax : 01 43 57 67 08 Port. : 06 66 32 65 25 7

8 La crise économique mondiale a suscité plusieurs réactions des hommes de foi : quel discours la religion peut-elle apporter pour penser le présent? On a tout entendu : une réflexion sur la futilité de la course à l argent, un appel à soutenir les plus fragilisés par cette situation désastreuse, des théories sur les bienfaits de la crise etc Et, bien entendu, l incontournable discours sur la délivrance ultime : la crise serait un signe de plus de l imminence des temps messianiques! Facile Voilà du pain bénit pour bien des pseudo kabbalistes qui n ont pas manqué l occasion de trouver des allusions eschatologiques dans les textes sacrés (à coup de valeurs numériques vaseuses ou de jeux de mots enfantins). Quelques minutes passées sur Internet permettent de découvrir de nombreux discours nous assurant que le Messie sera là d un instant à l autre. J U D A Ï S M E Comme si l Histoire juive n avait pas assez souffert de ces effets d annonces fiévreux qui, de Bar Kokhba (que Rabbi Akiva lui-même identifia à tort au Messie) à Sabbataï Tsvi, de Napoléon (en qui certains rabbins ont jadis vu le libérateur) à Jacob Frank, ont provoqué d effroyables crises. Des crises à la mesure de la déception des gens naïfs qui avaient pris pour argent comptant les élucubrations d illuminés sans conscience. Faut-il rappeler aussi l immense désarroi qui suivit, il y a quelques années, le décès du dernier Rabbi de Loubavitch en qui certains avaient vu le Messie? Il faut donc, calmement et sereinement, rappeler quelques principes. Commençons par le Talmud (traité Sanhédrin p.97b) qui met en garde : «que le vent emporte ceux qui calculent la date de la fin des temps» ou encore «celui qui annonce une date messianique n a pas part au monde futur» (Dérekh Erets Raba, 11). À quoi bon toutes ces déclarations stériles, qui, selon l expression de Maïmonide «n apportent rien, ni crainte ni amour de Dieu» (Lois sur les rois, 12,2) si ce n est l occasion pour des soidisant rabbins transformés en gourous de jouer les devins en ridiculisant la pensée juive? Quelle parole opposer à ces diseurs de bonne aventure? Eh bien déclarer haut et fort que le Messie ne viendra pas cette année! C est avec courage qu agit ainsi, par exemple, le grand maître hassidique Rabbi Chalom de Belz (1779 1855). À son époque, des rumeurs circulaient sur l imminence de l arrivée du Messie. Le sage déclara alors publiquement et solennellement que le Messie n était pas pour cette année. Son idée, telle un pari pascalien inversé, était la suivante : «si je me trompe, je serais un simple menteur. Mais si je dis vrai et que le Messie ne vient pas, j aurais évité les terribles effets de ces annonces messianiques irresponsables : le désarroi et la perplexité de milliers de fidèles qui risquent d être si déçus qu ils finiront par n accorder plus aucun crédit au judaïsme». Dans le même esprit, citons pour mémoire l étonnant commentaire de Rabbi Yéhouda ha Hassid (Allemagne, XIII ème siècle) à propos de certains kabbalistes faisant part, en leur temps, de révélations messianiques obtenues par divination et autres procédés obscurs : «ces hommes ont fini par déranger les anges célestes qui leur ont donné de fausses informations pour les punir de vouloir découvrir ce qui doit rester caché». Le ciel n aime visiblement pas trop qu on s amuse à jouer les prophètes Plus récemment, Rabbi El hanan Wasserman (1874-1941, principal disciple du Hafets Haïm) écrit : «promettre que la délivrance messianique est imminente c est faire un témoignage mensonger».

Messie! Mais non... Le Messie ne viendra donc probablement pas cette année et il faudra attendre encore un peu Combien de temps? Certains se rassurent car nous sommes en 5769 et que le Talmud (traité Sanhédrin, p.97b) enseigne que «le monde durera au maximum six millénaires» et que «les deux derniers millénaires seront messianiques» (le Messie viendra donc forcément entre l an 4.000 et l an 6.000). La fin des temps est proche et le Messie doit forcément venir d ici l an 6000 Le septième millénaire sera, à l image du Chabbat hebdomadaire, l aboutissement de l Histoire universelle. Néanmoins, imaginons le pire : l an 6 000 arrive mais rien ne se passe... Les Juifs vivront-ils alors ce que les millénaristes chrétiens ont vécu en l An mil? Mieux vaut donc prendre d ores et déjà les devants et rappeler plusieurs choses : d abord, il faut situer ces enseignements dans leur contexte : un passage talmudique où des dizaines de scénarios messianiques contradictoires sont proposés par les sages babyloniens, y compris un avis selon lequel le Messie ne viendra jamais! L enseignement sur les six mille ans n est en tout cas pas retenu par Maïmonide qui considère que cette opinion a été rejetée par les sages du Talmud eux-mêmes (Guide des Egarés, 2,29). Pour Rabbi Ména hem haméïri (1249-1316, rabbin à Perpignan, auteur notamment d un monumental commentaire du Talmud), l expression «les deux derniers millénaires seront messianiques» ne signifie pas que le Messie viendra avant l an 6 000 mais que cette période sera marquée par une attente impatiente du Messie. L Histoire lui donne raison L étude de l ensemble des enseignements rabbiniques portant sur le sujet conduit à une seule proposition : rien n est joué d avance et l Histoire est à écrire. Que conclure? Que plutôt que de perdre son temps avec ces calculs stériles mieux vaut, hic et nunc, œuvrer à rendre le monde meilleur et tendre -par nos actes plus que par nos déclarations fumeuses- à agir, à notre modeste échelle, en faveur d une société plus juste et plus équitable. Comment mieux résumer la sagesse du judaïsme qu en évoquant ce bel enseignement de Rabbi Yo hanan : «Si tu es en train de planter un arbre et que l on vienne t annoncer l arrivée du Messie, finis de planter l arbre puis va accueillir le libérateur» Sébastien Allali PLOMB DURCI Lors de la guerre qui a opposé il y a quelques mois l armée d Israël aux terroristes du Hamas à Gaza, j ai entendu dire et lu ici ou là que le nom de l opération, «Plomb durci» a un rapport avec la fête de Hanoucca. Je suis très étonné. Savez-vous quelque chose à ce sujet? Sources : Francine Kaufmann. Newsletter du CRIF (09-01-09) Services d Information de l Ambassade d Israël Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme (Éditions Robert Laffont) J E V O U D R A I S S A V O I R par JIPÉA Vous avez bien lu. Il y a un rapport étroit. Tout d abord, il faut savoir que c est un ordinateur de Tsahal qui, lors de conflits livrés par l armée d Israël, propose, en fonction de paramètres qu on lui fournit, des noms de code pour les opérations menées. Les chefs militaires choisissent alors parmi ces propositions. Pourquoi donc, «Plomb durci», en hébreu «Ofereth Yetsouka»? C est le 27 décembre 2008, au moment d allumer la septième bougie de Hanoucca qu a été déclenchée l opération israélienne. L expression «Ofereth Yetsouka» est tirée d un couplet d une chanson de Hanoucca très populaire en Israël et dans le monde juif. Dans cette chanson, dont les paroles sont dus à l un des plus grands poètes juifs, Haïm Nahman Bialik, il est dit : «En l honneur de Hanoucca, papa a allumé des bougies, maman a cuit des galettes, mon frère m a offert une toupie de plomb durci ( sévivone mé ofereth yetsouka). En effet, à l époque où vivait Bialik, les toupies de Hanoucca (sur lesquelles, on le sait, sont inscrites les initiales de la phrase «Ness Gadol Haya Cham», «Un grand miracle eut lieu là-bas) comme de nombreux jouets étaient fabriqués en plomb durci coulé dans des moules qui durcissait en se refroidissant. C est en pensant à la similitude avec la guerre héroïque menée par le Grand Prêtre Matthatias de Modiin et ses cinq fils, les Maccabim contre Antiochus Épiphane et les Hasmonéens, que l ordinateur de Tsahal a choisi cette expression : «Plomb durci». 9

P O R T R A I T 10 Sammy a vingt ans en 1962 à Constantine en Algérie. Une veille de chabat, juste avant de quitter le lycée technique où la majorité des élèves sont des Arabes algériens et où il est pion, il est menacé et mis en danger de mort par un groupe de personnes appartenant à un mouvement de libération. Le dimanche qui suit, c est un signal convenu qui informe que Sammy court un grand péril et qu il doit partir très vite. Tribu 12 : Dans quelles conditions avez-vous quitté votre terre natale? Sammy Ghozlan : Je quitte précipitamment Constantine pour Marseille seul avec ma mère puis nous montons sur la Seine-Saint-Denis, près de Paris. Il faut se rappeler qu en Algérie, la guerre de libération se terminait mais les Pieds Noirs juifs n avaient pas tous quitté le pays. Quelque temps avant, un ami de mon père qui était aussi dans la police et mon oncle (également policier) se font assassiner un vendredi juste avant chabat. Autour de leur dépouille, les femmes arabes voilées de leur sari blanc lanceront des youyous, des cris de joie. Une image qui me marquera toute ma vie. Tribu 12 : Vous intégrez la police mais, pour vous qui êtes respectueux des fêtes juives et de la cacheroute, cela ne devait pas être facile? S.G. : J ai demandé à mon chef d avoir un secteur cachère dans le restaurant du commissariat. Mais cela ne pouvait se faire que si au moins dix personnes en profitaient. Certains de mes collègues, parmi lesquels le petit fils d Adolphe Crémieux, viennent m aider pour que ma requête réussisse. Quand mon responsable me demande le jour de repos que je souhaite prendre dans la semaine, c est naturellement le samedi que je donne. Mais cela m est refusé car c est le jour où il y a le plus de travail. Je passais mon chabat sans le profaner au commissariat. Ce sera la seule fois où j irai travailler chabat. Mon chef, voyant que j étais par ailleurs efficace dans la semaine, Sammy Ghozlan : un ancien «flic» au service de la Communauté. m accordera le samedi comme jour de repos. Tribu 12 : Pouvez-vous nous raconter quelques unes de vos missions de policier. S.G. : Je suis envoyé en mission à Aulnay-sous-Bois pour rétablir le calme alors que la ville est en pleine excitation. En six mois, je fais tomber la criminalité à zéro. La presse internationale s est fortement intéressée à ce succès que j ai pu obtenir grâce à une méthode bien à moi : mener la vie dure aux délinquants et peser sur eux par une présence policière de tous les instants. Je ferai patrouiller par mes équipes plusieurs fois par jour dans les immeubles de la banlieue afin que les trafiquants et les délinquants sachent que la police pouvait arriver à tout moment. Le journal Libération titrera ainsi sa une : "Poulet cachère à Aulnay-sous-Bois". Une autre fois, de retour de vacances début août 1982, je suis convoqué par Pierre Mauroy, Premier ministre, au lendemain de la tuerie de la rue des Rosiers. Il me donnera pour mission de rétablir la confiance des résidents traumatisés de ce quartier juif. L objectif sera atteint en trois mois. Fort de ces succès, le ministre de l Intérieur me demande de rejoindre la nouvelle direction du recrutement de la police nationale où je serai chargé de recruter et de former les jeunes recrues selon mes méthodes. Je serai nommé commissaire de police en 1990 et finirai ma carrière de policier avec ce grade. Tribu 12 : La retraite arrive et la reconversion aussi? S.G. : Je pensais pouvoir profiter de ma retraite mais c était sans compter sur mon destin. En effet, Radio J et Actu J me sollicitent car suite à la 1ère Intifada en Israël, l antisémitisme se développe particulièrement en région parisienne et ces médias reçoivent beaucoup d appels et de courrier de personnes agressées. Ces principaux médias souhaitent que je m occupe de ce problème. En octobre 2001, je réactive le SPCJ qui à l époque ne voyait l antisémitisme que venant de l extrême droite et pas des bandes de voyous arabes. Je crée une fiche de renseignements pour définir l origine des problèmes

qui venaient principalement des villes de banlieues dirigées par des communistes. Je me rends vite compte que des dirigeants et des formations politiques faisaient de l activisme. Je suis fortement suspicieux par nature et je reste sur mes gardes même quand l État français annonce qu il protègera sa communauté juive. Car tous les Constantinois ont dans leur mémoire collective un événement qui s est passé le 5 août 1934 : suite à une rumeur d émeute fomentée par les Algériens contre la communauté juive de Constantine, les représentants de cette dernière vont voir le préfet, le général et le maire pour leur dire ce qui se tramait. Ils reçoivent la garantie de la protection de l administration et de l armée française mais, trois jours après, les émeutiers tuent 25 personnes juives dont des femmes et des enfants, sans que les représentants de l État français n interviennent. Tribu 12 : Comment vous organisez-vous à présent? S.G. : Après avoir créé le BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l Antisémitisme), je crée un CCJ (Conseil des Communautés Juives) dans chaque département d Ile-de-France qui sera une source d information pour l organe central de vérification des actes antisémites. Naturellement et spontanément, beaucoup de bénévoles se présentent pour aider l organisation. C est à ce moment que le SPCJ et le BNVCA se séparent. Le centre Simon Wiesenthal, la Licra, l UPJF nous soutiennent sans qu ils aient à s immiscer dans notre travail. Ma connaissance du milieu politique et des principaux dirigeants de la police a été un des facteurs essentiels dans la réussite de la mission que je me suis fixée et dont la relève est à mes côtés aujourd hui. Auparavant les actes antisémites existaient et les victimes avaient peu de moyens de se défendre ou d en informer l opinion mais aujourd hui il est plus facile de le faire grâce au BNVCA. Mon souhait est que, dorénavant, tout acte antisémite soit sanctionné avec la plus grande sévérité partout dans le monde. Propos recueillis par Guy Fellous Vous recevrez 4 numéros de Tribu 12 dans votre boîte aux lettres. CIC Etienne Marcel André Hamzalag, Directeur de l agence vous réservera le meilleur accueil 11, rue de Turbigo - 75001 PARIS Tél. 0820 010 638 - Fax : 01 40 28 90 98 hamzalan@cic.fr Tribu 12 est une publication éditée par l Association éducative du 12 ème Directeur de la publication et rédacteur en chef : Guy Fellous - Tel : 01 43 41 48 01-8, rue de Madagascar - 75012 Paris Mél : tribu12@gmail.com - Site : www.tribu12.com Comité de rédaction : J-P Allali rédacteur en chef adjoint - J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag. Ont collaboré à ce numéro : S. Allali - B. Baxter - C. Bismuth - A. Hamzalag - E.Hillel - Jipéa - N. Lasry - M. Mimoun Nadine - A. Nataf - F. Rausky - M. Rausky - Rémy - F. Serfati - N. Wagman Publicité au support : G. Fellous, A. Sarfati - Tel : 01 43 41 48 01 Imp. Réaction Graphique : 06 18 72 55 53 Tiré à 4000 exemplaires Tribu 12 est diffusé dans les endroits dont la liste se trouve en page 26. 11

O N O M A S T I Q U E Nous poursuivons notre exploration des patronymes juifs en vous proposant dans ce numéro d analyser les noms suivants : Benhamou, Darmon, Farhi, Giuili, Marek 12 Benhamou Jacques BENHA- MOU, fidèle de Nevé Chalom aimerait connaître l origine des Benhamou. Le nom BENHA- MOU vient de l arabe et signifie Fils de «Hammou», prénom masculin archaïque dont est probablement dérivé Mohammed. Claude Mezrahi renvoie à une tribu berbère, les Aït Hammu de la région de Dadès, au Maroc. Il évoque aussi la filiation hébraïque «haïm», «la vie» d où une similitude avec le patronyme Haïm. En Israël, de nombreux Benhamou sont devenus des «Ben Ami» Variantes : Ben-Amou, Ben Amou, Ben Hammou, Benamou, Benamu, Hammou, Hammo, Hamou, Ohamou, Ohamo, Hamoui, Hémo, Benamo. Célébrités : Plusieurs rabbins marocains ont porté ce nom, tels, Moché (Sefrou), Yahia (Fès) et Yossef (Debdou). Le docteur Edmond Benhamou fut professeur à la faculté de Médecine d Alger. Son confrère Georges Benhamou fut aussi, dans les années 50 un homme politique de gauche. Sans oublier le journaliste de L Union, Guy Ben Amou, le réalisateur de télévision Roger Benhamou, le notaire Jacques Benhamou, le professeur de pathologie Jean-Pierre Benhamou, le banquier Max-Louis Benhamou qui fut président de campagne de l AUJF, le cinéaste israélien Gérard Benhamou et l écrivain d origine algérienne, Georges-Marc Benhamou Darmon Eric DARMON, médecin dans le 12 ème arrondissement et fidèle de Chivté Israël, aimerait en savoir plus sur son patronyme. Le nom DARMON vient du berbère. C est en fait le nom d un village : Dharmon dans les territoires des tribus Haouara du côté de Tébessa, en Algérie. En arabe, Darmon renvoie à "jeune enfant en bonne santé". Ce patronyme est attesté sur des actes du consulat de France à Tunis datant du XVII ème siècle et faisant état d un négociant : Mordekhay Darmon. Par ailleurs, toujours en Tunisie, une kettoubah datée du 31 décembre 1789 enregistre le mariage de Mardochée Hay, fils de Isaac Darmon et de Léa, fille de Joseph Darmon. Variantes : Djarmon, Jarmon, Germon, Darmond, Darmont, Darmoun, Darmony, Darmouni, Darmoni, Ben Darmoun. Célébrités : On pense d abord, bien sûr, au grand champion de tennis tunisois, Pierre Darmon, plusieurs fois champion de France et, pour une période plus récente, à l acteur et chanteur, né à Paris, Gérard Darmon De nombreux rabbins d Afrique du Nord ont porté ce nom, tels Moïse Darmon, cabaliste tunisien et Messaoud Darmon, d Oran. Sans oublier l avocat et écrivain tunisien, Raoul Darmon, spécialiste des cultes et auteur d une précieuse monographie sur La Goulette, le peintre israélien d origine marocaine, Jonathan Darmon, les écrivains Paule Darmon et Pierre Darmon, le journaliste Richard Darmon (Tribune Juive), le banquier Jacques Darmon, originaire d Algérie, l éducateur Simon Darmon, le chef scout marocain André Darmon (Otarie), l avocat Marc Darmon qui fut directeur de cabinet de Robert Badinter, garde des Sceaux, et le publiciste Jean- Claude Darmon. Farhi Fidèle de Chivté Israël, Mireille FARHI aimerait connaître les secrets de son nom. Le patronyme FARHI vient de l arabe et signifie "gai, joyeux" Variantes : Farhan, Farah, Farhat, Farhon, Ifrah Célébrités : Eliezer Farhi (1850-1937), pionnier de la littérature et de la presse judéo-arabe en Tunisie. Plus près de nous, les rabbins libéraux Daniel Farhi et son fils Gabriel Farhi. Ou encore l écrivain turc Moris Farhi. Sans oublier Andrée Farhi, l une des dirigeantes en France de la Coopération Féminine Giuili Edmée GIUILI, fidèle de la rue Chevreul, nous demande des explications sur son nom. Il semblerait que ce patronyme soit une variante ou tout simplement une déformation du nom ZUILI. Le nom ZUILI vient de l arabe et renvoie à un ville de Tunisie, Zawila, en réalité une presqu île, près de Mahdia. Variantes : Zvili, Zouili, Jouili Célébrités : L ancien député, ambassadeur d Israël en France, Nissim Zvili, natif, précisément, de Mahdia, en Tunisie.

Marek Fidèle de l Est parisien, Danielle BORGEL est née Marek et voudrait en savoir plus sur son nom. Si l on en croit Paul Sebag, ce nom vient de l arabe "araka" et signifie "lutter". Marek voudrait donc dire : combatif, batailleur voire querelleur. Pour Claude Mezrahi, ce patronyme vient de l araméen "maarouk" et de l hébreu "arak" qui renvoie à la notion d exil et de réfugié. Claude Mezrahi pense aussi à une référence berbère en rapport avec la localité d Aït Maarek près de Tizi-Ozou en Algérie. Ce nom est attesté sur une kettoubah tunisienne qui enregistre le 29 novembre 1865 le mariage de Benjamin fils de Isaac Sulema avec Simha, fille de Haïm Maarek. Variantes : Maarek, Maareck, Mareck Célébrités : Le rabbin tunisien Jacob Maarek, le journaliste tunisois Messaoud Maarek, son fils, le journaliste et militant sioniste Henri Maarek. Sans oublier l économiste Gérard Maarek, polytechnicien, prix de l Académie des Sciences Morales et Politiques en 1985 Guy Fellous et Eliahou Hillel E T V O U S T R O U V E Z Ç A D R Ô L E? Les lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement consulter la bibliographie sélective proposée dans le numéro 8 de TRIBU 12. Notre site Internet www.tribu12.com vous permettra de consulter les précédents numéros de notre magazine. N hésitez pas à nous demander d analyser votre nom. N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité les noms suivants : ALLALI (6), AOUATE (10), ASSERAF (9), ASSUIED (13), ASSOULINE (11), ATTIA (16), AYACHE (16), BARANES (10), BAROUHIEL (16), BELAHSSEN (11), BENHAMOU (19), BERDUGO (11), BESNAÏNOU (9), BLUM (8), BOCCARA (15), BOUKOBZA (8), BRAMI (7), CHEMLA (11), CHETBOUN (11), CHOUFANE (8), COHEN (7), CUKIERMAN (9), DAHAN (6), DAOUDI (16), DARMON (19), ELKOUBY (13), FARHI (19), FELLOUS (9), FITOUSSI (7), GHIDALIA (6), GIUILI (19), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15), GOLDMANN (9), GUEDJ (17), HADDAD (13), HAGEGE (14), HAMZALAG(12), JAIS (16), KAHN (9), KARSENTI (17), KTOURZA (14), LAHMI (13), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAREK (19), MESSAS (9), MIMOUN (14), NATAF (12), NIZARD (15), OUAKNIN (12), RAUSKY (12), RIEH (13), ROUMANI (14), SAADA (10), SARFATI (15), SARRABIA (8), SIRAT (9), SITRUK (9), SMADJA (17), TEMIM (12), TOUITOU (14), WIZMAN (17), ZAOUI (15) ZRIBI (10) et ZRIHEN (10). Un touriste américain visite Beer-Cheva un jour de grande chaleur. Il est près de succomber, lorsqu'il arrive devant une charmante petite maison à la porte de laquelle est assis un homme âgé, pionnier bien conservé. - Hello, pourriez-vous avoir la gentillesse de me donner à boire - Bien sûr, entrez, je vous en prie L'Américain entre, se désaltère, puis examine les lieux d'un œil bienveillant - C'est mignon, chez vous. Et vous avez combien de terrain? - Oh, environ un quart d'hectare devant la maison et un hectare derrière. - Moi, je suis du Texas, vous connaissez? Quand je prend ma voiture le matin pour faire le tour de mes terres, je n'ai pas terminé le soir même. Alors le pionnier, malicieux: Oui, moi aussi, j'ai déjà eu une voiture comme cellelà! Un type (juif) arrive dans un magasin de pompes funèbres. Et le responsable (juif) lui dit : - Bonjour, que puis-je pour vous? - Eh ben, voilà ma femme est morte et je dois lui trouver un cercueil. - Mais, vous n'avez pas perdu votre femme l'année dernière déjà? - Si, mais je me suis remarié... - Ah bon, je savais pas!! MAZAL TOV!! J'ai deux nouvelles à t'annoncer. - Commence par la bonne. - Non, non, c'est deux mauvaises. Un homme rentre dans une bijouterie et demande un bijou pour sa femme. Le bijoutier : vous voulez de l or, de l argent, du diamant? C est pour quelle occasion? L homme : c est pour une rupture Le bijoutier : alors il vous faut du plaqué Deux mères juives sont en train de discuter de leur fils respectifs qui sont l'un comme l'autre en prison. La première dit: - Oïe, si vous saviez, mon fils, il a vraiment pas de chance. Il est dans un QHS à Fleury-Mérogis, on ne lui permet pas de voir d'autres personnes, il a tout juste le droit de marcher une heure par jour, tout seul... La deuxième lui répond: - Oh, le mien, il est à la prison de Fontainebleau. On lui laisse pas mal de libertés: il a droit au parloir, il m'écrit toutes les semaines, il a accès à la librairie de la prison comme il veut, il est même en train de prendre des cours pour passer son bac... Alors la première : - Oïe, comme vous devez être fière! 13

S O C I A L L O.S.E. : des missions tous azimuts Riche d une histoire de près d un siècle, l OSE continue sa mission au service des familles juives. Nous avons voulu en savoir plus sur son travail et ses projets : Rencontre avec son Président Jean-François Guthmann Quel est le travail de l OSE aujourd hui? L OSE est une association importante avec un budget de près de 30 millions d et un effectif dépassant les 600 salariés présents sur 5 métiers. Deux métiers historiques : l action médicale et le soutien aux enfants en difficulté dans leurs familles. Trois métiers «nouveaux» : Le handicap des adultes et des enfants, avec un centre d aide par le travail, l ESAT Jules et Marcelle Lévy (Paris 12 e ), un centre d accueil de jour, le CAJ Robert Job (Paris 12 e ) et un institut médico-éducatif, le Centre Raphaël (Paris 11 e ), qui accueille des adolescents polyhandicapés ; La dépendance et la maladie d Alzheimer, avec 2 accueils de jour : le centre Edith Kremsdorf situé dans le 3 ème arrondissement de Paris et le centre Joseph Weill dans le 12 e arrondissement ; L écoute et le soutien aux anciens et aux survivants de la Shoah à travers un lieu de rencontre ouvert tous les jours (Paris 3 e ), des groupes de parole, des ateliers d écriture animés par des professionnels, ainsi qu un service Archives et Histoire dirigé par une historienne. Le métier historique de l OSE en direction des enfants est-il encore nécessaire? Aujourd hui, on est surpris de savoir qu il y a, dans notre pays, encore beaucoup d enfants qui ont besoin de structures comme l OSE. Et la communauté juive connaît, hélas, les mêmes maux que l ensemble de la communauté nationale. On estime qu un enfant sur trente est dans une situation de souffrance grave. Face à ces situations de détresse, il est important qu existent, dans la communauté, des structures d accueil permettant aux enfants de s en sortir. À cet égard, la loi française en matière de protection de l enfance en danger est exemplaire. Elle confie aux pouvoirs publics et aux tribunaux pour enfants le soin de prendre toutes les mesures nécessitées par la situation ; cela peut aller de mesures de protection éducative confiées à un travailleur social qui sera désigné pour accompagner un enfant dans son environnement familial jusqu à la décision judiciaire de placement en maison d enfants ou en famille d accueil. L OSE suit actuellement plus d un millier d enfants, dont 220 placés dans une de nos de 4 maisons d enfants à Draveil (91), à Saint-Germainen-Laye (78), à Taverny (95) et à Luzarches (95) et près de 100 enfants confiés à des familles d accueil. Notre service de placement familial emploie une soixantaine de familles d accueil et recherche des familles juives. L OSE a une tradition médicale. Qu en est-il aujourd hui? Nous sommes très présents dans le domaine médical ; nous disposons d un centre médical et dentaire ouvert à tous, le Centre de santé Elio Habib (25 bd de Picpus, Paris 12 e ) qui prodigue des soins y compris gratuits notamment pour les personnes les plus démunies. Cet établissement est fréquenté, chaque jour par quelques 200 patients qui trouvent sur place, outre la médecine générale et trois fauteuils dentaires, une quinzaine de spécialités médicales avec une large place faite à la psychiatrie. Quels sont les projets de l OSE? - Nous inaugurerons cette année une extension de notre centre de santé avec une structure dédiée aux enfants et adolescents notamment en ce qui concerne le suivi psychologique et la prévention des addictions. - Nous envisageons dans les prochaines années l ouverture de nouveaux accueils de jour pour personnes atteintes de la maladie d Alzheimer notamment à Nice, dans l ouest parisien ainsi que dans le Val-de-Marne afin de répondre à une demande sans cesse grandissante. - Nous avons le souhait également, de développer notre présence auprès des communautés de banlieue et de province pour y créer des «petites maisons de l OSE» tournées vers les jeunes. - Enfin nous avons à cœur dans la perspective des célébrations du centième anniversaire de l OSE de renforcer nos liens avec les associations OSE dans le monde (au Maroc, en Italie et au Mexique), auprès des communautés juives d Europe de l Est et surtout de développer des projets partenariaux avec des associations sociales en Israël. Pour ce faire, le soutien de nos amis nous est absolument indispensable. Chaque euro reçu permet de mobiliser des fonds publics, souvent dans un rapport de 1 à 10. En aidant l OSE, vous pouvez déduire 75% du montant de votre don de votre impôt sur le revenu (jusqu à 510 euros et 66% au-delà) et surtout pour les personnes assujetties à l ISF, de déduire de cet impôt dans la limite d un don de 66 666 euros 75% du montant de celui-ci en libellant vos dons à FJF-Fondation OSE. C est à partir de la générosité de chacun que nous pourrons réaliser ces projets en direction des familles et des enfants dans la souffrance. OSE - 117, rue du Faubourg du Temple - 75010 Paris Tél. 01 53 38 20 03 - www.ose-france.org 14

LE MACCABI : mon club, ma fierté É V È N E M E N T Cette année, comme tous les quatre ans en juillet, auront lieu en Israël les 18 ème Maccabiades, les Jeux Olympiques des Juifs du monde entier. David Ben-Gourion résumait ainsi la valeur des Jeux : «Le Maccabi est, sans aucun doute, une des plus importantes ramifications du Mouvement Sioniste. Son importance se traduit par son infusion de vie sur l état physique du peuple juif, affaibli par des siècles d exil et de dispersion. Les juifs retournant sur leur terre, comme ceux qui y sont nés, doivent avoir une résistance physique, comme ils doivent posséder une vigueur en science et en technologie ; notre existence dans notre terre ancestrale requiert autant la force physique que l excellence intellectuelle». Certains d entre vous ont un jour participé un jour à des "maccabiades", que ce soit à l école, aux EI, ou dans n importe quel mouvement de jeunesse. Au-delà de l aspect convivial, il y a un réel engouement, une véritable recherche de performances. De grands noms du sport ont participé à ces Maccabiades dont Mark SPITZ en fut le porte drapeau le plus célèbre ou Micky BER- KOWITZ (capitaine de l équipe israélienne de basket) le plus emblématique. Les premiers clubs Maccabi apparurent au début des années 1900 dans une Allemagne qui n était pas encore nazie mais où un certain antisémitisme obligeait déjà les Juifs à démissionner de leurs clubs allemands pour se regrouper au sein de clubs de "culture physique". C est ainsi qu officiellement le "Maccabi World union" vit le jour en 1921, lors du 12 ème Congrès Sioniste mondial à Carlsbad. Mais pourquoi le nom MACCABI? Le nom Maccabi indiquait la nouvelle orientation sioniste de l union mondiale. La saga des Maccabi originels célébrée lors de la fête de Hanoucca illustre le combat courageux, livré des milliers d années plus tôt, pour la liberté de conscience et de religion, pour l autonomie et la souveraineté - les idéaux du sionisme moderne. Le nouvel emblème représentait les initiales des quatre lettres hébraïques qui épelaient Maccabi sous la forme d une étoile de David. (Mi Camokha Baelim A-donaï qui veut dire : Qui est comme Toi parmi les Puissants, Ô Éternel) Ce sont ces idéaux qui relient tous ces sportifs qui ont à nouveau l envie et la joie de se retrouver, car participer à des championnats Maccabi, c est partager plus qu un sport, c est aussi retrouver un sentiment de fierté que de faire du sport avec une étoile de David sur le maillot. Ne perdons pas de vue que les premiers Jeux Maccabi étaient appelés les jeux de l Alyah car de nombreux athlètes et accompagnateurs en profitaient pour rester en Israël après les jeux À propos de fierté, je me souviens que lors de la 13 ème Maccabiade en 1989, je faisais partie de l équipe des Maccabi de France de basket ball, et le jour de notre match contre l Angleterre, un terroriste palestinien s était jeté sur le chauffeur d un bus qui roulait entre Tel Aviv et Jérusalem faisant une dizaine de morts. Après la présentation des équipes et les hymnes nationaux, la minute de silence qui fut respectée juste avant le match m avait particulièrement ému car ici, en Israël il ne s agissait pas du décès du trésorier et d un supporter d un club, mais de nos frères juifs qui ne sont morts que parce qu ils étaient juifs. Lors de la Hatikva qui fut ensuite jouée, tous les joueurs présents avaient les yeux remplis de larmes. Aujourd hui, le Maccabi est la première fédération sportive mondiale. On trouve des clubs Maccabi dans la plupart des pays d Europe, aux États Unis et au Canada, mais aussi en Amérique du Sud, dans différentes ex-républiques soviétiques, en Australie et dans de nombreux pays d Asie ainsi qu en Inde. Le plus connu de tous ces clubs est bien entendu le Maccabi Tel-Aviv, qui fut à de nombreuses reprises champion d Europe de basket. En France, il y a plusieurs dizaines de clubs Maccabi (dont le Maccabi Villeurbanne qui créa la surprise dans les années 90 en faisant un parcours remarquable en coupe de France de Football, et bien sûr le Maccabi de Paris qui, en basket joua de nombreuses saisons en 3 ème division du championnat de France). Ces clubs sont regroupés au sein d une fédération nationale. Ayant participé à plusieurs compétitions nationales et internationales dans différents clubs ainsi qu au Maccabi Paris, jamais je n ai éprouvé ce sentiment particulier : entendre jouer pour moi La Marseillaise et l Hatikva. Quel fierté et quelle émotion on éprouve quand, au moment de la cérémonie de clôture, debout sur la pelouse on entend dans le stade de Ramat Gan les 50.000 spectateurs reprendre notre hymne pour nous sportifs juifs de tous les pays du monde réunis pour cet évènement. Quelle belle fin de fête que les retrouvailles de tous les participants sur l esplanade du Kotel. André Hamzalag 15

Billet d humeur À nouvelle génération, nouveau mode de vie. 16 C est une fâcheuse habitude que nous, les «vieux de plus de 50 ans», avons de comparer l époque de notre jeunesse à celle que vivent aujourd hui nos enfants. Quand on écoute et quand on voit tout ce qui se passe actuellement, on se rend compte des progrès qui ont été réalisés depuis et du changement de mentalité. Par exemple, quand nous étions bébés, notre maman nous mettait dans des landaus peints avec des peintures à base de plomb, ce qui est, selon une directive européenne, formellement interdit aujourd hui. Plus tard, enfants en bas âge, nos parents inconscients nous asseyaient à l arrière de la voiture sans ceinture de sécurité. À l âge de l apprentissage du vélo et de l équilibre, nous ne portions ni casque ni protection pour les coudes ou les genoux. C est vrai qu il y a eu des chutes mais jamais de gros dégâts. La rue était notre terrain de jeu ; les voitures le savaient et les conducteurs devaient faire attention. Parmi nos jeux simples, il y avait le ballon prisonnier, la poupée, les noyaux d abricot, les gendarmes et les voleurs, les pétards à l occasion de Pourim. Avec deux morceaux de bois on s inventait deux épées pour refaire le film de cape et d épée que nous venions de voir. Ces jeux ne respectaient pas les normes NF ou CE. Il n était pas venu à l idée de nos parents de porter plainte contre Fanfan de la Goulette qui avait laissé sur le sol huileux de sa gargote une frite sur laquelle on avait marché et glissé. À la Marsa, au café du Saf-Saf bien connu des Tunisois, tout le monde buvait de l eau, que le chameau remontait du puits, dans le même haleb en terre cuite peint à la main. Certains ont du attraper de sales maladies mais ça n a pas fait la une de la presse. En ces temps-là, la bouteille d eau minérale n était pas encore popularisée et le verre était réservé au thé à la menthe. C était notre façon de nous immuniser contre les maladies. Nous aurions aussi pu courir de grands risques en allant à l école. Heureusement à l époque, la République nous offrait la possibilité d apprendre et le collège n était pas un facteur aggravant dans les processus délinquants. Aucun enfant n est allé voir le psychologue ou le psychopédagogue. Lorsque nous ne respections pas les règles de conduite, l instit nous donnait des pages d écriture ou des coups de bâton sur les doigts mais jamais un enseignant n a été agressé ni une école incendiée en représailles. Le téléphone portable ne faisait pas partie de nos affaires scolaires. Il est vrai qu aujourd hui les parents ont peur de ce qui pourrait arriver à leur enfant qui doit être joignable à tout moment. Pour communiquer, il nous arrivait de donner un coup de fil à un ou une amie. On en avait de vrais, des réels, en chair et en os. Ils s appelaient Patrick, Michel, Cécile et non puce57, binou75 ou laguil@xx.com. Les soirs d été, on prenait nos vélos ou bien on se donnait rendez-vous sous le lampadaire de la place, le seul allumé, et on refaisait le monde. On ne passait pas une heure, voire plus, sur MSN. On a fait l expérience de la liberté, du succès et des échecs, de la responsabilité. Il est vrai qu aujourd hui nos enfants ne vivront pas la vie que nous avons vécu quand nous étions enfants. Nouvelle génération, nouveau mode de vie. Ben Baxter Tribu 12 ok.indd 3-3

ASHKÉNAZE DE «VINCENNES» Activité exceptionnelle Un repas «Milchtig» (Halavi) sera organisé comme tous les ans le premier jour de Chavouoth Pour se renseigner sur les activités régulières et les activités à venir, contacter Bruno Blum, président de la communauté ashkénaze. SÉFARADE DE «VINCENNES» Rappel des Cours et Activités régulières Pour les offices, cours et études à la synagogue ou au centre communautaire Hatikva, renseignez vous au secrétariat. Rappel : Tous les dimanches à 10h au stade des Minimes, match de foot pour les enfants de 7 à 77 ans Centre communautaire Hatikva Vincennes 30, rue Céline Robert 94300 Vincennes Tel : 01 43 74 38 47 «RUE CHEVREUL» Activités régulières Pour vous renseigner sur les offices qui sont respectés toute la journée ainsi que pour les cours et études contactez le président Robert Cohen au 01 43 67 00 77 Activités exceptionnelles La commission administrative a fêté Lag Bahomer dans la salle Itzhak Rabin du centre communautaire de Chivté Israël. Un belle animation en musique sous la baguette de Yoav Bouhnik et une nombreuse assistance ravie. Beth Eliahou : 4, rue Chevreul 75011 Paris «LA RUE ROBERT-ANDRE VIVIEN» Activités régulières Du lundi au jeudi : Cha harit à 7h00 et Arvit à 19h30. Dimanche : Cha harit à 8h00 et Arvit à 19h00 Chabat matin : 9h00 - Mikvé pour dames: réservation au plus tard 24 heures à l avance Mme Altabé : 01.43.28.45.08 ou Mme Esther : 06.62.32.69.01 Synagogue Rachbi 46, rue Robert-André Vivien 94160 Saint-Mandé «BETH LOUBAVITCH DU 12 ème» Cours De nombreux cours particuliers à domicile ou au bureau sont dispensés. N hésitez pas à nous contacter. Club du mercredi Un club pour enfants et adolescents le mercredi après-midi, est organisé avec apprentissage de la lecture de l Aleph-Beth, quelques notions du judaïsme et de nombreuses activités récréatives. Pour plus d'informations contactez : Mme Altabé au : 06 66 20 07 19. Vérification de tefilines et mézouzot Nous nous déplaçons à domicile pour faire vérifier vos téfilines et mézouzot ou pour vous en procurer des neufs. Tél : 01 44 74 60 08-06 64 75 02 45 «CHARENTON-LE-PONT» Pour terminer cette année 5769, la communauté de Charenton propose un spectacle de danse le 7 juin, (Complet). Pour l année nouvelle qui s annonce, pensez tout au long des mois de juin et juillet à vous inscrire aux différentes activités de rentrée (danse, gymnastique, tennis, football, krav maga, guitare et piano, cuisine, peinture, théâtre). Toutes ces activités sont ouvertes à toutes et à tous, jeunes et moins jeunes. Penser aussi à inscrire les enfants des écoles et des collèges de Charenton-le-Pont et de Saint-Maurice aux repas cachers qui seront servis tous les jours au centre communautaire. Les tarifs sont identiques à ceux pratiqués par la ville. Activités régulières avec l A.C.I.C. Le Beth Hamidrach est ouvert tous les jours et propose des cours adaptés à chacun. Nouveau : création à la rentrée de septembre d une Halte-Garderie et d une aide aux devoirs. Nouveau : ouverture prochaine d un mikvé à Charenton Pour tout renseignement sur les activités, les réservations pour les spectacles et voyages contactez : ACI Charenton 42 ter, rue des Bordeaux - 94220 Charenton-le-Pont - Tel : 01 43 76 98 29 «GEORGES LEVEN» Les offices sont dirigés par le Rav Mordechaï Atia Alliance Israélite : 30, bd Carnot 75012 Paris NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS JUIVES DE L EST PARISIEN 17

NOUVELLES DES COMMUNAUTÉS JUIVES DE L EST PARISIEN 18 «CITÉ MOYNET» Activités régulières Reportez-vous aux informations parues dans les précédents numéros de Tribu 12 ou renseignezz vous auprès de M. le rabbin Dov Lellouche. Aide pour les célibataires qui peuvent s inscrire gratuitement dans un fichier et le consulter Des repas de chabat pour les personnes seules sont organisés tous les chabats soir et midi. S inscrire avant mercredi. Activités exceptionnelles et conférences Pour la 3 ème année, Danielle Ferra, Nadine Lévy et Sylvain Zenouda ont organisé la commémoration du Yom Hashoah avec l allumage des bougies en mémoire des disparus de la Shoah. Les enfants Hadassa, Enath et Élise Aouate ainsi que Simon Attia ont participé à la cérémonie en récitant des poèmes et en interprétant au violon la Hatikva. La commission a organisé et offert un repas avec animation dans la salle communautaire à l occasion de Lag Baomer. Dès la fin de la période scolaire, le rabbin Lellouche organisera à nouveau à Chivté Israël, un centre aéré pour les jeunes. Si vous souhaitez inscrire votre enfant, prenez rapidement contact avec le rabbin Lellouche. Information pour toutes les femmes Espoir 12 propose des réunions hebdomadaires les mardis de 14h00 à 17h00 Sorties Musées Restaurant Cinéma Voyages Scrabble Jeux de cartes Conférences Cours de cuisine Activités manuelles Explication de la Paracha Venez nombreuses vous distraire avec nous Appeler le 06 62 38 47 02 Le président Michel Guez et sa commission rappellent qu ils louent la salle communautaire à des tarifs très abordables Chivté Israël : 12, cité Moynet 75012 Paris Tel : 01 43 40 45 71 site Internet : http://chivteisrael.org/ «NÉVÉ CHALOM» Activités régulières et exceptionnelles Une nouvelle fois, M. le rabbin Dahan et la commission administrative ont organisé un weekend avec barbecue party pour toute la communauté à Hérouval. Pour toute information sur les activités de la communauté, se renseigner auprès de M. Brami au 01 43 46 02 24 Névé Chalom 106, avenue du Général Michel Bizot 75012 Paris «RACHI DE SAINT-MANDÉ» Activités régulières Cours de Thora par le Rav Itshak Altabé : Cours de Guémara : le lundi de 13h à 14h Cours de Pensée juive : le mardi de 20h30 à 21h30 Cours d Oulpan : le dimanche de 9h30 à 11h (Débutants) et de 11h à 12h30 (Avancés) Cours de Danse orientale : les lundis, mardis et jeudis de 17h à 18h et le mercredi de 11h30 à 12h30. (Jours et heures selon âges et niveaux) Cours de danse Hip-hop : le lundi de 18h15 à 19h15 Des conférences (notamment du rabbin Sébastien Allali le 2 ème lundi de chaque mois) et des expositions sont également organisées régulièrement. Pour tous renseignements, vous pouvez nous contacter au 01 53 66 31 15 ou 06 19 71 21 20 Nous louons également notre salle polyvalente aux fidèles qui souhaitent y fêter les différents évènements de la vie juive. Si vous souhaitez être régulièrement informés sur nos activités, envoyez-nous vos coordonnées par mail à l adresse suivante : letincellesm@wanadoo.fr Centre Rachi -21 bis, avenue Sainte-Marie 94160 Saint-Mandé Tél. : 01 53 66 31 15 e-mail : letincelle-sm@wanadoo.fr «FRATERNELLE MONTREUILLOISE» Activités régulières Cours de Guemara par le rav Bénadiba tous les mardis de 20h30 à 22h00 Activités particulières et conférences Pour tout renseignement sur les activités de la communauté, appelez le 06 69 41 80 88 Fraternelle Israélite Montreuilloise 113, rue Parmentier Montreuil

Une vie - Un hommage Né à Essaouira au Maroc en 1933, Jaïs Lévy grandit à Marrakech. En plus de ses activités professionnelles il consacra beaucoup de son temps à la communauté dans son ensemble. Amoureux d Israël, il aida le mouvement sioniste sur place, recevant notamment de nombreuses personnalités politiques israéliennes. Membre actif de la communauté juive de Marrakech, il fut toujours à l'écoute des plus démunis. On dit qu'une minute suffit pour ressentir les hautes qualités d une personne, d une heure pour l'apprécier, d un jour pour l'aimer et que toute une vie nous paraît courte à ses cotés. Cela a été le cas avec monsieur Jaïs Lévy qui nous a quitté le 6 juin 2008 (le 3 sivan 5768), et qui fait partie de cette catégorie de personne. Il restera à jamais dans nos cœurs et sera pour toujours un exemple de sagesse, de bonté et de générosité pour tous ceux qui l'ont connu. Grâce au Sepher Thora qui sera inauguré à sa mémoire en juin 2008 à l'initiative de son épouse Perla Lévy, de ses enfants et petits enfants, son Zekhout brillera dans la communauté de NÉVÉ CHALOM 75012 19

C A R N E T NAISSANCES Elisheva, fille de Rachel et Jonathan Guez (rabbin de la Varenne- St-Hilaire) et petite fille de Martine et Michel Guez Sarah Allouche, Chalva Gabison, Roy Ohayon, Shaï Partouche, Simon Teboul, Ruben fils de Déborah et Jonathan Saal, Hillel Dan fils de Shanone et Benjamin Trojman et petit fils de Serge Ytro Brami Yossef Itshak Eliahou, fils de Ruth, la fille du rav Shimon Dahan Sarah, fille de Delphine et Isaac Amsellem Ella, fille de Marc et Carine Ryszfeld et petite fille de Michel et Liliane Ryszfeld EN SIVAN 5769 Chabat Nasso 6 juin début 21 h 32 / fin 22 h 55 Chabat Béaalotékha 13 juin début 21 h 37 / fin 23 h 01 Chabat Chéla h Lékha 20 juin début 21h 40 / fin 23 h 04 20 COUPE DE CHEVEUX - NOMINATION Aaron Bigeard petit-fils de M. Sitbon Ayaba Ouaknine, Éliana Assayag, Mayane Nataf BAR MITSVA ET BAT MITSVA Alexandre Messica, petit-fils de Liliane et Robert Messica et de Simone et Michel Kalfon Julien Sebag, Isak Aferiat, Lucas-Yacov Pesce-Hazan Alexandre Abitbol fils de Marilyne et Meyer Abitbol Ilan Hamzalag fils de Eva et André Hamzalag Jonathan Zribi fils de Véronique et d Edmond Zribi et petit-fils de l ancien président M. Zribi Jonathan Bardavid fils de Anne et Philippe Bardavid Shaï Benhamou fils de Nathalie et Michel Benhamou Sacha Klejman, Jérémie Cukierman, Samuel Nezri, Gad Ebgui, Joseph Sultan, Yoël Saadoun, Ilan Cohen, Naor Hanoufa, Dan Hagège, Clément Zano, Josh-Moché Belacen, Ethan Boukris, Nathan Djebali, Ryan Zeitoun, Gary Corcos, David Elbaz, Samuel Mamane, Yossef Eliot Bellaiche, Alexis Marthan, Kevin Sekly, Marvin Fitoussi, Benjamin Allali, Yohan Sadoun, Yohan Bitton, Ilan Sabbah, Jérémy Ayache. Dina Pariente, Elsa-Esther Saada Mazel Tov à tous ces jeunes et à leurs parents MARIAGES ET FIANCAILLES Cindy Balouka et Yoni Cohen Nathalie Mergui et Didier Harfi Joyce Tsipora Naim et Jonathan Mergui Alexandra Brahami et Eric Assuied Karine Wajnryb et Moshé Mimran Emmanuelle Brami et Jean-Claude Sabatier Claire Abou et Laurent Médioni Ilana Amsellem et David Dadouche Toutes nos félicitations à eux et à leur famille DÉCÈS Bruno Journo a perdu son grand-père Mr Abraham Chelly Michel Zeitoun a perdu sa maman Hanina Nelly Zeitoun Le rabbin de Vincennes ashkénaze Yéhuda Berdugo a perdu sa maman Rachel Berdugo Guy Javice Philippe Melki a perdu sa maman Julie Melki Abraham Benchétrit père du rav Yahia Benchétrit Simon Wizman a perdu son père EN TAMOUZ 5769 Chabat Kora h 27 juin début 21 h 40 / fin 23 h 04 Chabat Houkat-Balak 4 juillet début 21 h 39 / fin 23 h 01 Chabat Pin has 11 juillet début 21 h 35 / fin 22 h 56 Chabat Matot-Massé 18 juillet début 21 h 30 / fin 22 h 47 EN AV 5769 Chabat Dévarim 25 juillet début 21 h 22 / fin 22 h 37 début du jeûne du 9 av mercredi 29 juillet à 21 h 33 Chabat Vaet hanan 1 er août début 21 h 13 / fin 22 h 26 Chabat Ekev 8 août début 21 h 02 / fin 22 h 13 Chabat Réé 15 août début 20 h 50 / fin 21 h 58 EN ELOUL 5769 Chabat Choftim 22 aout début 20 h 37 / fin 21 h 44 Chabat Ki Tétsé 29 août début 20 h 23 / fin 21 h 28 Chabat Ki Tavo 5 septembre début 20 h 09 / fin 21 h 13 Chabat Nitsavim-Vayélèkh 12 septembre début 19 h 54 / fin 20 h 57 1 er jour Roch Hachana 5770 19 septembre Vous souhaitez communiquer une naissance, une bar mitsva un mariage ou un décès dans Tribu 12. Appelez le 01 43 41 48 01 ou envoyez un mail à tribu12@gmail.com. Vous pouvez soutenir le magazine en faisant un don à AE - 12 8, rue de Madagascar - 75012 Paris et vous recevrez un reçu Cerfa en retour.