PARTIE 1 : Introduction à la BioCell

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Transcription:

PARTIE 1 : Introduction à la BioCell I. À savoir : La cellule représente l unité structurale et fonctionnelle de tous les êtres vivants. - 10 14 cellules dans l organisme - 10 15 bactéries (non pathogènes) II. Notions d organisation, d évolution, de programmation d une cellule eucaryote. 1. Procaryotes / Eucaryotes Rappel : Transcription = de l ADN vers l ARN, Traduction = de l ARN vers les protéines Procaryotes (pro=avant) PAS DE NOYAU Traduction cotranscriptionnelle PAS D ORGANITES Eucaryotes (eu = propre) (Mnémo : Oeuf = noyau) Présence d un noyau Traduction posttranscriptionnelle (L ARNm est synthétisées dans le noyau, traduit en protéine dans le cytosol par les ribosomes). Présence d organites. Présence d un noyau délimité par une double membrane. Système Endomembranai re RE : Réticulum Endoplasmique Appareil de Golgi Lysosomes Mitochondrie Peroxysome Cytosquelette (pas un organite) Il correspond à un ensemble de cavités, limitées par une membrane qui vont communiquer entres elles et avec la membrane plasmique. Cette communication se faisant de manière transitoire et utilisant des petites vésicules/canalicules membranaires. Le RE effectue la première modification des protéines. Il joue un rôle majeur dans le processus d'exocytose (faire sortir quelque chose de la cellule), puisqu'il fait l'intermédiaire entre le réticulum endoplasmique et la membrane plasmique. Il régule le transport vésiculaire et se charge de modifier les protéines par glycosylation, sulfatation Il n y en a qu un seul par cellule. Ils ont pour fonction d'effectuer la digestion intra-cellulaire. Elle est la source principale d'énergie pour la cellule eucaryote (Elle produit l ATP). Elle contient une partie de l information génétique (ADN mitochondrial). Ils sont chargés de la détoxification de la cellule L'ensemble est organisé par des polymères biologiques qui confèrent l'essentiel des propriétés mécaniques de la cellule. Cellules de petite taille Cellules de grande taille 2. Organisation de la cellule eucaryote : Système endomembranaire : Organites isolés : Réticulum endoplasmique (RE), appareil de Golgi, Lysosomes, Endosomes, Noyau (qui est un organite (selon Gilson) car il possède une double membrane). Mitochondries, peroxysomes. Cytosol (pas un organite) 3. Evolution cellulaire. A l'intérieur d'une cellule, la phase liquide dans laquelle baignent les organites cytoplasmiques. Tutorat BioCell 2012-2013 Le Tutorat est gratuit, toute reproduction ou vente est interdite 1

On parle de 3 grands groupes de cellules : les eu-bactéries, les archae(- bactéries) et les eucaryotes, ayant tous un ancêtre commun hypothétique appelé LUCA (Last Universal Commun Ancestor). L archae - Elle est extrêmophile (conditions extrêmes) - Elle est utilisée en recherche médicale (génétique). - Elle est procaryote mais se rapproche plus de la cellule eucaryote 4. Les hypothèses sur l origine des cellules - Théorie de l endosymbionte : la cellule eucaryote serait apparue par l endocytose de la bactérie par l archae, (La bactérie serait à l origine des mitochondries). - Théorie du monde à ARN : Au départ, au hasard, on a de l ARN et MONDE ARN (ribozyme) donc des ribozymes (enzymes formées d ARN). Par traduction, on Par traduction (invention des prot) invente les protéines et on arrive au Monde RNP (ARN polymérase) monde RNP. Enfin l apparition de la transcriptase reverse (la même que Par transcription inverse (invention de l ADN) dans les virus) permet d aller d ARN à l ADN pour arriver au Monde ADN. Monde ADN (ADN polymérase) 5. La division des cellules. Le cycle cellulaire est une alternance de mitose (phase M) et d interphase (G1 + G2 + S). - G1 (Gap1) et G2 sont des phases de croissance. - S est une phase de synthèse ou réplication de l ADN. - M est la phase de caryocynèse (division du noyau) et cytocynèse (division du cytoplasme.) La transcription et la traduction se font pendant G1, S et G2, car en phase M, toute l énergie de la cellule se concentre sur la division. La transition G1-S correspond au point Start (départ du cycle irréversible). Lorsque le cycle cellulaire s arrête (Quiescence (réversible) et Senescence (Irréversible)) la cellule passe en G0, c est un stop dans le cycle cellulaire qui se fait à la fin de la phase G1. III. Notions d homéostasie et de cellule souche 1. L homéostasie C est un équilibre qui permet de maintenir constant le nombre de cellules de l organisme. Ainsi, une rupture de l homéostasie peut être due à 2 phénomènes : soit une augmentation de la capacité de division des cellules (cancers ), soit une diminution des processus d apoptose, de sénescence, et de différenciation Division asymétrique : 2. Définition d une cellule souche (CS): CS CS CS CD CD - Est non différenciée CD = cellule différenciée - Est capable de se diviser - Est capable d auto renouvellement (division asymétrique). - Se différencie à la demande (après réception de signaux) 3. Les cellules souches embryonnaires (CSE) : Les cellules souches embryonnaires (CSE) sont les cellules pluripotentes du stade blastocyste. Elles ont une phase G1 courte. Avantages - Elles peuvent donner des cellules des 3 feuillets. Inconvénients - Leur utilisation en recherche pose des problèmes éthiques en France car on est obligé de passer par la création d un embryon. Pour contrer ce problème éthique, on peut aussi passer par les IPS (cellules souches pluripotentes induites), on utilise des cellules adultes différenciées auxquelles on ajoute 3 ou 4 gènes spécifiques qui font revenir la cellule au stade pluripotent. Pas de création d embryon = pas de problème éthique. L utilisation de CSE et IPS en thérapeutique permet de ne pas avoir de rejets. Tutorat BioCell 2012-2013 Le Tutorat est gratuit, toute reproduction ou vente est interdite 2

PARTIE 2 : LA MICROSCOPIE On distingue la microscopie optique de la microscopie électronique. La microscopie optique a une résolution maximale de 200 nm (0,2μm) elle est donc adaptée à l observation des cellules. La microscopie électronique a une résolution maximale de 0,2 nm elle est adaptée à l observation des molécules (à la limite de l observation d un atome). -- La microscopie optique ou photonique --. Pour observer une cellule, les colorants ne sont pas une bonne solution car ils dénaturent ( tuent fixent) la cellule. I. La microscopie en contraste de phase La microscopie en contraste de phase, permet de visualiser les cellules en augmentant le déphasage entre la lumière incidente et la lumière émise, on utilise les fonctions de réfraction de la cellule. (Cf schéma fait en cours) Inconvénient : perte de brillance et de luminosité Avantage : image contrastée, observation de cellules vivantes. On peut par exemple observer une cellule en division, un déplacement cellulaire : Microscopie time lapse (micro-cinéma. La cellule n est pas dénaturée). II. La fluorescence Fluorescence : capacité intrinsèque qu ont certaines molécules à absorber de la lumière et à la ré-émettre spontanément et très rapidement. Ces molécules fluorescentes sont appelées fluorochromes. Il va y avoir absorption d une lumière à une énergie donnée et une longueur d onde donnée, et émission d une lumière avec une ENERGIE INFERIEURE, une LONGUEUR D ONDE SUPERIEURE. 1. La lumière polychromatique passe par un filtre qui sélectionne la lumière d excitation. 2. La lumière d excitation est réfléchie par le miroir dichroïque Ce miroir va réfléchir certaines longueur d onde et en transmettre d autres. 3. Le bleu (lumière d excitation) excite le fluorochrome qui va émettre dans le vert (lumière d'émission). 4. La lumière verte passe le miroir dichroïque. Le deuxième filtre ne va laisser passer que la lumière verte, ou lumière d émission, il élimine les impuretés. On va pouvoir localiser les endroits de la cellule où il y a eu fluorescence. La lumière la plus énergétique est la lumière d absorption ou d excitation, La lumière la moins énergétique est la lumière d émission. 1. Les fluorochromes - La GFP est une molécule NATURELLE et PROTEIQUE - Chromophore = triade d acides aminés - UNIVERSELLE : elle garde ses propriétés de fluorescence dans toutes les cellules où elle est incorporée. - Elle est excitée par le BLEU et émet dans le VERT. On peut changer les acides aminés du chromophore et créer des fluorochromes artificiels et permettre une gamme d émission et d absorption dans tout le spectre. - Rhodamine : absorbe dans le Vert et émet dans le rouge. - La FITC = fluorescéine a des propriétés comparables à la GFP car elle absorbe dans le bleu et émet dans le vert. 2. Introduire la GFP seule dans la cellule Comment introduire la GFP dans nos cellules? a. La micro-injection C est une méthode longue et fastidieuse qui consiste à injecter directement le fluorochrome dans la cellule à l aide d une micro-pipette. Chaque cellule est traitée individuellement. b. L électroporation On va mettre la cellule en présence d un champ électrique qui va «percer» la membrane d une multitude de petits trous qui vont permettre de laisser entrer le fluorochrome. Les trous vont se refermer très vite. On va pouvoir traiter un grand nombre de cellules à la fois. Cette technique est traumatisante pour la cellule sans remettre en cause sa nature vivante. c. La vectorisation par vésicules C est la méthode la plus douce et la plus naturelle. Elle va consister à encapsuler les fluorochromes dans des vésicules lipidiques, qui vont venir fusionner avec la cellule et déverser leur contenu dans le cytoplasme. Tutorat BioCell 2012-2013 Le Tutorat est gratuit, toute reproduction ou vente est interdite 3

Le problème de ces trois techniques, c est qu on introduit des nouvelles molécules dans la cellule, et on ne saura pas si le comportement de la cellule n est pas biaisé par cette introduction artificielle. Il est donc plus avantageux de faire exprimer par la cellule elle-même les molécules fluorescentes. 3. Exprimer un gène codant pour une protéine fluorescente, méthode moléculaire - On va juste permettre la transcription de la GFP (possible car c est un fluorochrome protéique) en mettant un promoteur à côté d un gène artificiel codant pour la GFP, et enclencher la machinerie transcriptionnelle pour permettre sa synthèse. Cependant cela n a pas beaucoup d'intérêt car il ne sert à rien de créer une GFP seule dans la cellule. - Ce qui est beaucoup plus intéressant c est d associer la synthèse de la GFP directement à une protéine, celle qu on veut observer On va introduire la séquence (d acide nucléique) qui code pour la GFP à côté de la séquence du gène qui code pour la protéine qui nous intéresse : protéine X, on crée un gène hybride. L appareil transcriptionnel ici lit la séquence codant pour la GFP en même temps que la séquence de la protéine. On crée une protéine hybride X-GFP. Grâce à la microscopie à fluorescence on peut suivre le trajet de la protéine hybride. Cependant les résultats de l observation (localisation, fonction...) sont des suggestions. Transgénèse : But : On veut suivre le déplacement des protéines au sein de la cellule. Méthode : On couple la protéine d intérêt avec la GFP pour qu elle soit visible. Conclusion : Le résultat est soumis à des réserves. On ne peut pas être certain qu il s agit du fonctionnement normal de la protéine que l on observe car on voit notre protéine d intérêt MODIFIÉE. Il est possible de faire des tests fonctionnels (la protéine a bien la même fonction hybridée et non hybridée) pour confirmer partiellement l hypothèse. 4. Les applications de la fluorescence a. Le FRET (Fluorescence Résonance Energy Transfer) Le FRET sert à étudier la configuration spatiale de complexes protéiques (intermoléculaire) ou de molécule (intramoléculaire). Procédé : - On envoie une lumière d excitation qui excite un premier fluorochrome. Celui-ci renvoie une lumière d émission. - Cette lumière d émission va exciter un deuxième fluorochrome qui lui même va émettre une radiation d énergie inférieure. On a eu un transfert d énergie non radiatif (entre les 2 fluorochromes, la lumière émise par le premier est tout de suite absorbée par le second, on ne peut pas l observer). Ce transfert est possible à 2 conditions : La distance entre les deux fluorochromes NE DOIT PAS ETRE SUPERIEURE À 10 nm. Les spectre des 2 fluorochromes doivent se chevaucher au moins partiellement. verra que le rouge. Il y a deux applications au FRET : (Le spectre d émission du donneur doit recouvrir au moins partiellement le spectre d'absorption du receveur). Par exemple on peut avoir la GFP qui va absorber le Bleu, émettre du vert, ce vert va exciter la rhodamine, qui va absorber dans le vert et réémettre dans le rouge. On ne L intermoléculaire : on va pouvoir vérifier si deux protéines se trouvent proches dans la cellule (moins de 10 nm), et interagissent (ex. elles appartiennent au même complexe protéique) Exemple : Avec GFP et Rhodamine. On envoie du bleu, si on observe du vert, il n y a pas eu FRET, les molécules de GFP et de Rhodamine (et les protéines auxquelles elles sont rattachées) sont à plus de 10 nm. Si on observe du rouge il y a eu FRET, on peut donc affirmer que la GFP et la Rhodamine sont à moins de 10 nm. L intramoléculaire : Permet d étudier la conformation spatiale d une molécule. On peut chercher à savoir si une molécule est en conformation étendue ou rapprochée (après interaction avec un substrat par exemple). Tutorat BioCell 2012-2013 Le Tutorat est gratuit, toute reproduction ou vente est interdite 4

Exemple d application : Un exemple d application du FRET intra moléculaire est la sonde calcique Caméléon. On sait qu en présence de calcium, la calmoduline est modifiée, change de conformation, rapprochant les deux acides aminés marqués par la CFP et la YFP. Ce rapprochement qui ne se fait qu en présence de calcium va permettre le transfert d énergie. Plus il y a de calcium, plus la calmoduline change de conformation, plus le FRET a lieu, plus on observe les radiations à une longueur d onde spécifique. b. Le FRAP (Fluorescence Reapparence After Photobleaching) Pour le FRAP et le FLIP on utilise le photo-blanchiment d une cellule fluorescente grâce à un laser qui va irradier la cellule. Le fluorochrome est photo blanchi et perd sa fluorescence. Attention, la perte de fluorescence des molécules est irréversible, cependant, la perte de fluorescence de la zone transitoirement irradiée ne l est pas. Dans le FRAP on va juste irradier pendant une courte période, et on voit réapparaitre petit à petit la fluorescence au niveau de la zone irradiée. Cela permet d observer la dynamique des fluorochromes dans la cellule grâce à la réapparition (ou non) de la fluorescence. On a eu ici un photoblanchiment ponctuel. La réapparition de la fluorescence est due au déplacement des protéines sur la membrane. Une application du FRAP est l étude des protéines membranaires. c. Le FLIP (Fluorescence Loss In Photobleaching) Dans le cas du FLIP on a une irradiation en continu par le laser. Mais cette fois, au lieu d étudier la zone photoblanchie, on étudie une zone située à un autre endroit de la cellule. On va voir petit à petit disparaitre la fluorescence. On étudie la PERTE de la fluorescence. Ici, on va pouvoir déterminer la VITESSE de déplacement des molécules fluorescentes. 5. La fluorescence induite Dans ce cas, le fluorochrome ne va devenir fluorescent qu une fois fixé sur la molécule étudiée. Par exemple, les colorants DAPI et Hoetsch vont devenir fluorescents qu une fois qu ils se seront fixés sur les bases de l ADN T et A. (Ne reconnaît que celles de l ADN et pas de l ARN). On a aussi des intercalants entre la double hélice d ADN : l iodure de propidium et le bromure d ethydium. Cela permet de distinguer l hétérochromatine qui est de l ADN très condensé (peu de transcription) car la fluorescence y sera plus forte, de l euchromatine ou cette fois, l ADN est décondensé et ou la fluorescence sera moins forte. Visualisation de la quantité de calcium dans la cellule : La molécule Fura-2 possède des propriétés fluorescentes en fonction de sa fixation au calcium. L augmentation de l intensité de la fluorescence est proportionnelle à la concentration en calcium. Ainsi les endroits de la cellule riches en calcium seront d avantage fluorescent (Exemple : le RE). 6. L immuno - fluorescence indirecte Dans ce cas, on va procéder en plusieurs étapes : - On va injecter un antigène à un animal (ex un lapin) pour provoquer la création de très nombreux anticorps (qui serviront d anticorps primaires) contre cette molécule. Cette étape sert uniquement à la création d anticorps primaires. - On va ensuite récupérer ces anticorps primaires et les injecter dans la cellule d intérêt ( cellule du lapin). - On achète ensuite des anticorps génériques (ANTICORPS SECONDAIRES) qui vont être des «anti-anticorps» pour le lapin par exemple. Ils vont se fixer sur les anticorps primaires (de lapins, ceux qui reconnaissent spécifiquement l antigène), mais aussi sur tous les autres anticorps de lapins qui pourraient se trouver dans notre cellule d étude. Cet anticorps secondaire est couplé à un fluorochrome et donc permettra de localiser les anticorps primaires et donc, la protéine qu on étudie. Attention, si on veut localiser 2 molécules à la fois, il faut que les deux anticorps primaires et les deux anticorps secondaires proviennent de deux animaux différents, ET, que les fluorochromes aient des longueurs d onde d émission différentes. Tutorat BioCell 2012-2013 Le Tutorat est gratuit, toute reproduction ou vente est interdite 5

7. Le FISH (Fluorescence In Situ Hybridation) Il est difficile de localiser de l ADN car il n y a pas d anticorps anti ADN spécifiques, (un anticorps ne pourra pas reconnaitre spécifiquement la séquence d un gène donné). Le FISH peut s appliquer à l ADN ou à l ARN. L ADN formé d un double brin doit d abord être dénaturé, c est à dire qu on va défaire les 2 brins qui seront chacun seuls. On introduit alors une sonde fluorescente et qui possède la séquence en nucléotide complémentaire du gène que l on cherche à localiser. La sonde va donc se fixer à sa moitié complémentaire. Ceci fonctionne aussi avec l ARN (sans dénaturation car l ARN n a qu un seul brin). On utilise le brin anti-sens de l ARN. On parle d hybridation de la sonde fluorescente à l ARN ou l ADN. Comment rendre la sonde fluorescente? On peut greffer des fluorochromes aux nucléotides. On peut greffer un antigène reconnu ensuite par un anticorps marqué par un fluorochrome. 8. La microscopie confocale (en 3D) Elle permet d étudier la structure tri dimensionnelle d une cellule (en microscopie normale on observe une cellule écrasée). Le diaphragme appelé pin-hole va littéralement exclure toutes les images hors du champ pour se focaliser sur une zone précise. Cela permet d observer des échantillons épais. La résolution est de l ordre du micron (μm). 9. La microscopie à super résolution ou microscopie nanométrique On ne peut pas distinguer deux éléments à partir d une certaine distance à cause des propriétés de diffraction d une onde. Avec la microscopie standard on visualise juste une «crêpe». On a une superposition de spots flows (ronds verts). On va donc faire toute une série d images, tous les fluorochromes ne vont pas être excités et réfléchis au même moment ce qui permettra une meilleure résolution on observe finalement un «donut». Observation au Microscope standard Objet observé au microcope à super résolution Tutorat BioCell 2012-2013 Le Tutorat est gratuit, toute reproduction ou vente est interdite 6