Réforme de l assurance-emploi : impacts négatifs sur les emplois saisonniers en tourisme

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Transcription:

Mémoire présenté à la COMMISSION NATIONALE D EXAMEN SUR L ASSURANCE-EMPLOI par L ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DE L INDUSTRIE TOURISTIQUE EN CONCERTATION AVEC LES FÉDÉRATIONS D ASSOCIATIONS REPRÉSENTANT LES RÉGIONS ET LES SECTEURS TOURISTIQUES, ATR ASSOCIÉES DU QUÉBEC ET ATS QUÉBEC L Association québécoise de l industrie touristique (AQIT) est le porte-parole des entreprises et de l industrie en matière d affaires publiques et d économie. Association à but non lucratif, l AQIT rassemble et concerte les entreprises et les organismes touristiques du Québec. Elle a pour mission de promouvoir et de défendre leurs intérêts afin de favoriser le développement économique de l industrie touristique, véritable levier pour l économie de la province. Québec, le 16 juillet 2013

L industrie touristique québécoise CRÉATRICE DE RICHESSE En 2011 au Québec, le tourisme générait 12,4 milliards $ de recettes et, par les dépenses des visiteurs internationaux dans la province, se classait au 4 e rang des produits d exportation en importance. À elle seule, l industrie touristique contribue 2,5 % au PIB provincial. Présente dans toutes les régions du Québec, active à l année mais caractérisée par de hautes et basses saisons, l industrie est source de quelque 400 000 emplois directs et reliés, emplois occupés par des Québécoises et Québécois de tous âges et de tout horizon. Bastion de l entrepreneuriat québécois, l industrie touristique compte 30 000 entreprises dont plus de 80 % sont des PME. POSTE DE REVENUS Le tourisme a un impact majeur qui dépasse les limites de son champ d intervention direct. En plus d offrir des emplois et de bonifier la qualité de vie des communautés qui profitent des installations touristiques sur leur territoire, l activité touristique au Québec crée de la valeur ajoutée dans plus de 180 secteurs d activité économique 1. Il a en outre été démontré que le tourisme entre deux pays stimule le développement commercial entre ceux-ci. Selon les données de Tourisme Québec, l impact pour le Québec d une dépense touristique de 100 $ est de 71 $, une proportion largement supérieure à celle de secteurs majeurs de l économie provinciale. À titre de comparaison, 100 $ de dépenses dans les industries de la construction résidentielle et de la fabrication de papier rapportaient respectivement 68 $ et 60 $ à l économie québécoise en 2010. L industrie touristique s affirme ainsi clairement comme un levier financier d envergure pour l économie. On se doit de supporter le développement des entreprises touristiques par des programmes qui prennent en considération leurs particularités et leur potentiel important de retour sur investissement en tenant compte des paramètres dans lesquels elles opèrent. 1 L impact économique du tourisme au Québec en 2010, Tourisme Québec. http://www.tourisme.gouv.qc.ca/publications/media/document/etudesstatistiques/impacts-economiques-2010.pdf 2

EN CONTEXTE D EMPLOI SAISONNIER Au Québec, tourisme et saisonnalité vont de pair. L industrie opère certes à l année, mais plusieurs sous-secteurs tels que les stations de ski, les clubs de motoneige, certaines auberges, les croisières et les campings sont autant de types d entreprises qui œuvrent au sein de l industrie touristique mais à des saisons différentes. La prestation de services touristiques est donc variable selon les périodes de l année, l industrie connaissant des pics saisonniers qui divergent selon les activités et les régions. L été demeure toutefois la période forte pour le tourisme. Selon les plus récentes données de Tourisme Québec, 40 % des recettes touristiques sont réalisées entre les mois de juillet et septembre. Répartition par trimestre des dépenses des touristes au Québec en 2011 Source : Tourisme Québec Cette réalité se traduit par des besoins en main-d œuvre variables sur une année et donc en emplois saisonniers. En haute saison, en comparaison avec la basse saison, les effectifs doublent dans les entreprises touristiques. Abstraction faite des emplois étudiants, deux employés sur trois occupent des postes saisonniers, venant ainsi assurer le fonctionnement de l industrie au cours de la haute saison. Au cœur du produit touristique, ces emplois saisonniers ne sont pas pour autant temporaires ou précaires. En effet, le fondement même d une entreprise s inscrit dans une logique commerciale de long terme et vise à développer un produit de qualité pour satisfaire sa clientèle. Dans l industrie touristique, dont certains sous-secteurs sont saisonniers, l activité commerciale repose particulièrement sur la maind œuvre et la relation d emploi s inscrit dans la durée avec réembauche année après année. Ainsi, la récurrence, la rétention et la fidélisation des employés sont primordiales. 3

Le dictionnaire des relations du travail définit l emploi saisonnier comme un emploi régulier, mais dont la durée se limite chaque année à une période, parfois divisée en deux tranches, pouvant varier de trois à huit mois environ. Un sondage mené par l AQIT auprès d entreprises touristiques à l été 2012 indiquait que la basse saison des entreprises répondantes était d une durée moyenne de 4 mois. C est donc dire que les entreprises touristiques opèrent pendant une période de huit mois par année. L industrie continue de se structurer et de se diversifier afin d accroître son activité et conserver le lien d emploi à l année. Quant au nombre d heures que comporte un emploi saisonnier, le Ministère de l'agriculture, des Pêcheries et de l'alimentation du Québec (MAPAQ) qualifie la main-d œuvre comme étant saisonnière lorsqu'elle travaille moins de 40 semaines durant l'année, peu importe le nombre d'heures par semaine. La capacité des entreprises touristiques à se développer et à offrir des services de qualité repose fortement sur la disponibilité et le maintien en emploi d hommes et de femmes qualifiés occupant des postes saisonniers. On estime que près de 30 % des emplois de l industrie touristique sont saisonniers. 2 Modifications au régime d assurance-emploi UNE CATÉGORISATION DÉFAVORABLE POUR LES EMPLOIS SAISONNIERS La catégorisation instaurée dans la réforme selon laquelle les prestataires du programme d assurance-emploi sont dorénavant identifiés prestataires fréquents, travailleurs de longue date ou prestataires occasionnels a immédiatement inquiété l industrie touristique. Pour cause. La majorité de ses travailleurs qui occupent des emplois saisonniers est désormais étiquetée «prestataires fréquents». Cette catégorisation vient avec des exigences accrues soit l obligation, dès le début des prestations, d accepter un emploi «semblable» à l emploi habituel à 20 % de moins du salaire habituel ainsi que d accepter après 7 semaines de prestations, tout travail «convenable» pour lequel il ou elle est qualifié (avec formation en entreprise au besoin) avec une diminution, cette fois, de 30 % du salaire habituel. Tout cela, dans un rayon de 100 km du domicile du prestataire. Dans un contexte annoncé de rareté de main-d œuvre, l industrie touristique ayant déjà beaucoup à faire pour s ajuster à cette nouvelle réalité, l Association québécoise de l industrie touristique (AQIT) s est vite affairée à évaluer les impacts perçus des modifications au régime d assurance-emploi. Dès l été 2012, l AQIT, en collaboration avec le comité sectoriel de main-d œuvre en tourisme (CQRHT), administrait un premier sondage par courriel auprès des entreprises touristiques. Ce sondage a été complété par des organisations provenant principalement des secteurs de l'hébergement (46 %), des loisirs et des divertissements (45 %), ce, sur l ensemble du territoire québécois. 2 Profil sectoriel du tourisme, Chantier sur la saisonnalité. http://saisonnalite.com/library/pdf/tourisme.pdf 4

À ce moment, une entreprise sur cinq craignait de voir partir ses employés salariés désignés prestataires fréquents pour un autre emploi, spécifiquement en raison des modifications à l assurance-emploi. Du nombre, 85 % estimaient alors qu elles auraient assez, voire beaucoup de difficulté à réembaucher ce personnel l année suivante. Bien qu il ait été trop tôt pour mesurer l ampleur des impacts de la réforme, certains voyaient déjà poindre les problèmes, comme en fait état ce commentaire d un représentant du Zoo de Granby : «Je peux confirmer que nous avons une première employée saisonnière régulière avec nous depuis 4 ans qui vient de nous aviser qu'elle nous quitte et que nous devrons la remplacer. Elle a confirmé avoir accepté un autre emploi dans le cadre du nouveau processus lié à l'assurance-emploi. Nous nous attendons à devoir faire beaucoup plus de recrutement avant la saison 2013. Il est encore tôt, car nos saisonniers reviennent habituellement vers la mi-avril. Nous avons environ 20 saisonniers réguliers avec nous depuis quelques années qui gèrent plusieurs de nos étudiants et les encadrent. Si certains ne reviennent pas, il faudra trouver du personnel sans expérience pour encadrer nos étudiants ce qui mettra la qualité des services en péril et rien ne nous garantit que nous pourrons tous les remplacer.» À titre de représentant de l industrie touristique québécoise, l AQIT diffusait un communiqué en février 2013 demandant au gouvernement fédéral de suspendre sa réforme qui, dans sa forme actuelle, faisait fi de l apport majeur du travail saisonnier à l économie 3. L AQIT était en contact étroit avec Tourisme Québec afin de poursuivre la documentation du dossier et partageait également ses constats et données avec d autres cabinets provinciaux en charge des échanges sur la question avec leur homologue fédéral. DES CRAINTES AVÉRÉES L AQIT faisait circuler un deuxième sondage dans l industrie à la fin du mois de juin 2013, cette fois, pour apprendre comment les entreprises touristiques avaient vécu les récents changements au régime d assurance-emploi et pour connaître leur perception quant aux années à venir en termes de recrutement et de rétention de la main-d œuvre. Force est de constater que la situation anticipée se matérialise malheureusement et que les entreprises répondantes voient d un très mauvais œil le futur de leurs ressources humaines si le régime actuel est maintenu tel quel. Les répondants à ce plus récent sondage proviennent de 19 régions touristiques du Québec. Les travailleurs saisonniers comptent pour près de la moitié des salariés des entreprises ayant répondu à l enquête, conduite via Internet, du 11 au 24 juin dernier. Le sondage a été répondu en tout ou en partie par 363 entreprises variées, allant de la très petite entreprise à la grande. 3 Loi C-38 Changements au régime d assurance-emploi. L industrie touristique demande elle aussi une suspension de la réforme. Communiqué du 3 février 2013. http://www.aqit.ca/dynamique/communiques-de-presse/37-ae_communiqueaqit-18012013.pdf 5

C est près de 10 % des entreprises répondantes qui ont perdu la totalité de leurs employés saisonniers en 2013 (employés de 2012 qui n ont pas effectué un retour pour la saison 2013) et en moyenne, on parle d un employé sur quatre qui n est pas revenu. Statistique tout aussi désolante et inquiétante lorsqu on vise une bonne gestion et un maintien de compétences en entreprise : près d une entreprise sur deux (48 %) affirme avoir perdu des travailleurs saisonniers qui occupaient des postes-clés au sein de leur organisation. À leurs yeux, la réforme de l assurance-emploi est à pointer du doigt, autant directement que de façon plus insidieuse, pour expliquer ces départs. Au nombre des principales raisons mentionnées par les employeurs pour le non-retour de leurs travailleurs, on compte la réforme de l assurance-emploi (38 %), des employés ayant trouvé un emploi à l année (38 %) et des employés ayant changé de secteur / carrière (32 %). En plus du taux de roulement habituel de l emploi, le changement de secteur ou de carrière peut aussi être attribuable de façon indirecte à la réforme en raison des obligations de recherches d emplois qui incombent aux prestataires fréquents. Comme cela avait été pressenti, le recrutement aussi a représenté une source de tracas importante pour la saison 2013. Une entreprise sur trois ayant participé à l enquête estime que le nombre de travailleurs saisonniers dont elle dispose pour l année 2013 est inférieur à celui souhaité. Ces entreprises évaluent qu il leur manque en moyenne six employés. Lorsqu on compare avec 2012, c est un peu plus du tiers des entreprises (36 %) qui est d avis que le recrutement de travailleurs saisonniers a comporté plus de difficultés. Une fois encore, c est la réforme de l assuranceemploi qui est désignée responsable de la situation, cette fois sans équivoque : 70 % des répondants à cette question la désigne comme étant la raison principale derrière les difficultés encourues en recrutement. Deux des trois autres raisons les plus évoquées par les entreprises pour expliquer les difficultés sont : 1- des employés ayant trouvé un emploi à l année ou 2- ayant effectué une réorientation de carrière, raisons qu il est raisonnable de liées indirectement à la réforme. 6

En moyenne, près d un travailleur saisonnier sur quatre (24 %) n est pas revenu en 2013 Postes-clés occupés par des travailleurs saisonniers qui ne sont pas revenus en 2013 UN POIDS INDU SUR LES EMPLOYEURS, UN RISQUE POUR LA QUALITÉ DU PRODUIT TOURISTIQUE ET POUR LA PÉRENNITÉ DES ENTREPRISES Le marché du travail vit un resserrement général depuis les années 2000. Pour combler les emplois saisonniers durant la période estivale, l industrie touristique fait traditionnellement appel à la main-d œuvre étudiante. 42,3 % des jeunes sont engagés durant l été et 61,7 % des étudiants durant la saison scolaire. Le déclin annoncé de la population des 15 à 24 ans jusqu en 2021, laisse présager une pénurie de maind œuvre, que l on prévoit encore plus grave dans le secteur touristique. On estime que l industrie touristique devra pourvoir l équivalent de 30 000 postes laissés vacants par les jeunes. 4 Le maintien en emploi et le recrutement de personnel compétent pour répondre aux besoins saisonniers des entreprises touristiques n était déjà pas une mince affaire. Or, les paramètres de la réforme dévaluent grandement le travail saisonnier, pourtant essentiel à l industrie touristique. Les modifications au régime d assurance-emploi, effectuées sans réelle étude d impact, ne font qu ajouter aux difficultés de recrutement et de maintien d employés d expérience qualifiés, allant même jusqu à encourager l exode de ceux-ci. Pour plus de 40 % des 4 Étude sur la place de la main-d œuvre étudiante dans l industrie touristique. Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT), 2010. 7

entreprises ayant répondu à cette question, le nombre d employés saisonniers qui ne sont pas revenus travailler cette année est supérieur aux années précédentes. On parle actuellement de rareté de main-d œuvre pour l industrie touristique. Avec la réforme, les employeurs dont l entreprise touristique est saisonnière sont maintenant soumis à un fardeau supplémentaire, celui de devoir allouer plus de ressources et de temps à la recherche et à la formation de nouveau personnel, et ce, de façon répétée d une saison à l autre s il s avère impossible de maintenir le personnel qualifié en emploi. Pour tirer sa juste part du marché en expansion du tourisme international, le produit touristique québécois se doit d être de calibre mondial. Pour ce faire, la destination québécoise doit pouvoir s appuyer sur des gestionnaires professionnels ainsi que sur des ressources humaines compétentes, qui sont indissociables du produit touristique. Or, cette année déjà, les entreprises touchées par la rareté de la main-d œuvre saisonnière et qui se sont prononcées sur les impacts de la réforme, ne pourront consacrer leurs ressources au développement d entreprises : pour près des deux tiers (58 %) d entre elles, la direction devra délaisser une partie de ses fonctions pour travailler aux opérations, 33 % disent que cela risque d affecter la rentabilité de l entreprise et 31 % devront réduire leurs opérations, la prestation de service. L employé en tourisme est essentiel dans la prestation de services, en plus d agir comme ambassadeur d une entreprise, d une région. Pour l industrie touristique, les emplois saisonniers sont indispensables à la vitalité des entreprises, voire à leur survie. Le tiers des entreprises ayant répondu au sondage croit qu il devra réduire les opérations / la prestation de services (31 %) et que cela risque à coup sûr d affecter la rentabilité de l entreprise (33 %). DES PERSPECTIVES PEU RÉJOUISSANTES Pour les entreprises touristiques, les effets négatifs de la réforme ne sont pas passagers. En fait, on prévoit que les effets seront cumulatifs et qu il en résultera des difficultés grandissantes avec les années. Alors que plus du tiers des répondants au sondage (36 %) sont d avis qu ils ont eu plus de difficulté à recruter des travailleurs saisonniers en 2013 qu en 2012, ce nombre grimpe à 50 % des entreprises répondantes qui croient que la tâche sera encore plus ardue en 2014. Autant de difficulté 34% Je ne sais pas 12% Moins de difficulté 4% Plus de difficulté 50% Difficultés anticipées de recrutement de la main-d œuvre saisonnière pour 2014 8

Sans grande surprise, la quasi-totalité des répondants (82 %) évoquent que la réforme de l assurance-emploi est l une des causes de ces difficultés. Une fois de plus, des raisons que l on analyse indirectement liées à la réforme sont également mises en cause. En effet, 38 % des répondants croient que la complexification du processus de recrutement découlera du fait que certains employés auront trouvé un emploi à l année alors que 29 % se tournent vers le changement de secteur ou de carrière de certains employés pour expliquer cette nouvelle réalité. Globalement, on perçoit à 55 % que la réforme a des impacts négatifs sur la rentabilité des entreprises, à 62 % qu elle nuit à la rétention des employés et à 66 % que ses impacts sont négatifs sur le recrutement. Bref, pour une très forte majorité des participants à l enquête (72 %), la réforme du régime d assurance-emploi présente un impact négatif pour l industrie touristique dans son ensemble. Ce qui est d autant plus déstabilisant et inquiétant pour les entrepreneurs touristiques, et ultimement pour l économie, c est le manque d option pour contrer les entraves découlant de la réforme et ainsi s adapter au nouveau régime. Seulement 26 % des entreprises sondées affirment avoir pris des mesures en ce sens. On peut présumer que ce faible pourcentage est attribuable à la présence d une majorité de très petites entreprises disposant de peu de ressources pour explorer des solutions. Un régime d assurance-emploi qui répond davantage aux besoins des Québécoises et des Québécois EN MATIÈRE D ACCÈS À LA FORMATION L expérience des employeurs et des travailleurs permet de constater que certains programmes et normes réglementaires ne sont pas adaptés à l activité saisonnière du marché du travail. Ils ne sont pas appropriés face à la réalité des pics saisonniers, ni à l intensité et à l irrégularité des horaires propres au travail saisonnier. De plus, ils ne favorisent pas le développement de la compétence des travailleurs saisonniers. 5 5 Recommandations faisant suite au 1er Colloque sur la saisonnalité (nov. 2012) et aux travaux du Chantier sur la saisonnalité (2010-2012) Pour un développement durable de l emploi. http://saisonnalite.com/ 9

Plutôt que de contraindre des travailleurs intéressés et formés dans un secteur à délaisser celui-ci en raison des paramètres non traditionnels dans lequel il opère, l industrie touristique souhaite voir des initiatives faisant la promotion de l impact socio-économique du travail saisonnier, notamment en favorisant la formation continue entre les périodes d emploi. L application du régime d assurance-emploi doit avoir la flexibilité nécessaire pour permettre à un travailleur qui occupe un emploi saisonnier de développer ses compétences en lien avec son métier et ainsi occuper ce type d emploi de façon durable. EN RECONNAISSANT LES PARTICULARITÉS DE L EMPLOI SAISONNIER : UN «EMPLOI CONVENABLE» L AQIT est d avis que la reconnaissance d un statut d emploi saisonnier est primordiale. L industrie touristique, en partenariat avec cinq autres secteurs industriels du Québec (pêches, aménagement forestier, horticulture ornementale, transformation alimentaire et production agricole), se concentre depuis quelques années sur les divers aspects de la saisonnalité. Regroupées au sein du Chantier sur la saisonnalité, les industries ont convenu, aux termes d un colloque en novembre 2012, d enclencher des représentations afin que le statut d emploi saisonnier soit reconnu. Ainsi défini, ce statut pourrait entre autres prendre en compte la récurrence de l emploi, les compétences spécifiques associées aux métiers, le paiement hebdomadaire des vacances, l accès à la formation continue et l étalement des heures de travail. Cette dernière mesure a d ailleurs été priorisée par les entreprises touristiques au sondage de l été 2012 car elle permet de garantir à l employé une période plus longue d embauche. Cette reconnaissance d un statut d emploi saisonnier doit sans contredit s étendre au régime d assurance-emploi, dont la plus récente réforme oriente le programme de façon diamétralement opposée à la réflexion de longue haleine qu ont accordé nos secteurs au maintien et au développement de l économie sur l ensemble du territoire et à l apport essentiel du travail saisonnier pour y parvenir. L actuel régime d assurance-emploi vient étiqueter les travailleurs qui occupent des emplois saisonniers, pourtant essentiels à la survie de plusieurs industries, comme étant des chômeurs fréquents. On semble tenter à tout prix de les orienter vers un autre travail permanent, sous peine de subir un appauvrissement important. En présentant ainsi le travail saisonnier comme peu souhaitable et en y limitant les perspectives de carrière à long terme, le programme d assurance-emploi met non seulement en péril le maintien d employés compétents dans les entreprises, mais vient grandement nuire au recrutement de futurs employés pour ces secteurs contributifs à l économie québécoise. Un programme d assurance-emploi qui répondrait mieux aux besoins de notre économie ajouterait l emploi saisonnier à sa liste «d emplois convenables». Il viendrait renforcer la possibilité pour des entreprises saisonnières de maintenir un lien d emploi avec leur main-d œuvre formée aux exigences de ces emplois et dont l horaire atypique n est pas synonyme de précarité. Ainsi modifié, le régime d assurance- 10

emploi qui accepterait l emploi saisonnier comme étant un emploi régulier ne pénaliserait pas le travailleur qui retourne à son métier la saison venue et encouragerait plutôt celui-ci à parfaire son employabilité et ses compétences par des incitatifs. En conclusion L industrie touristique québécoise a fait ses preuves en tant que secteur névralgique de l économie québécoise, voire canadienne. Elle a été identifiée dans le dernier budget provincial comme étant un des neuf secteurs stratégiques de l économie provinciale dans lequel on se doit de promouvoir et de stimuler les investissements privés. Aucun entrepreneur ne voudra investir dans une entreprise saisonnière s il doute de sa capacité à maintenir en emploi pour plus d une saison le personnel qualifié nécessaire à ses opérations. Loin d encourager l essor de l industrie, le présent régime se positionne en barrière tangible et importante au développement socio-économique, compromettant même le maintien de certaines activités pourtant essentielles à l économie et à l occupation du territoire. Comprenant l importance de mettre à jour un programme comme le régime d assurance-emploi afin qu il réponde à ses objectifs d incitation au travail et d arrimage entre les besoins du marché et les travailleurs disponibles, nous insistons toutefois sur l importance pour ce programme de ne pas faire fi du phénomène très réel et immuable de la saisonnalité. Nous proposons donc la reconnaissance du statut d emploi saisonnier qui se traduirait dans le régime d assurance-emploi par un ajout de ce type de travail aux «emplois convenables» et par une application ajustée des paramètres du programme à la spécificité de cet emploi, reconnaissant entre autre, son caractère récurrent. Par sa réforme plaçant les travailleurs saisonniers dans la catégorie des chômeurs fréquents et décourageant clairement la poursuite d un emploi saisonnier comme carrière, l actuel programme nuit véritablement au développement et à la pérennité de l industrie touristique québécoise. 11

Charlevoix Lanaudière Saguenay Lac-Saint-Jean Laurentides Bas-Saint-Laurent Mauricie Outaouais Québec Gaspésie Cantons-de-l'Est Centre-du-Québec Montérégie Abitibi-Témiscamingue Montréal Chaudière-Appalaches Duplessis Manicouagan Îles-de-la-Madeleine Laval Plusieurs régions Rural Urbain Faits saillants des résultats du sondage été 2013 MÉTHODOLOGIE Un sondage a été administré par courriel, du 11 au 24 juin 2013 à l industrie touristique par le biais de la plate-forme SurveyMonkey. 363 entreprises variées, allant de la très petite à la grande entreprise, ont complété le sondage. La marge d erreur maximale associée à cet échantillon se situe à ± 5.1%, 19 fois sur 20. Notons que le rapport complet du sondage réalisé par la firme Processus marketing sera disponible en septembre 2013. 1. PROFIL DES RÉPONDANTS La proportion des entreprises interrogées semble assez équivalente d une région touristique à une autre. Toutefois, les régions périurbaines de la Mauricie et des Laurentides, respectivement à 7% et 9%, avaient également connu un haut taux de participation lors du sondage de l été 2012. 60% 50% 40% 30% 20% 54% 46% 10% 10% 10% 9% 9% 8% 7% 6% 6% 5% 4% 4% 4% 3% 3% 2% 2% 2% 1% 1% 1% 0% Dans quelle région touristique est située votre entreprise? Entreprise en milieu... Les travailleurs saisonniers comptent pour près de 50% de l ensemble des salariés des entreprises interrogées. NOTE : Cette question ne tenait pas compte de la représentativité étudiante. 60 55,3 50 40 30 24,9 20 10 0 16,0 2,0 6,0 14,1 1,0 0,3 0,0 Moyenne Médiane Moyenne Médiane Moyenne Médiane Moyenne Médiane Moyenne Médiane Nb de salariés à l année Nb de salariés saisonniers Nb de salariés occasionnels Nb de travailleurs étrangers temporaires 12,0 Nombre total d'employés 1

Faits saillants des résultats du sondage été 2013 2. RÉTENTION DES TRAVAILLEURS SAISONNIERS En moyenne, un travailleur saisonnier sur quatre (24%) n est pas retourné chez son ancien employeur en 2013. 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 38% Aucun 26% Entre 1 et 24% 15% Entre 25 et 49 % 13% Entre 50 et 99% 8% 24% 13% La totalité Moyenne Médiane Proportion des employés saisonniers qui ne sont pas revenus cette année Secteur du tourisme Près d une entreprise sur deux (48%) affirme avoir perdu des travailleurs saisonniers qui occupaient des postes-clés au sein de leur organisation. Non 49% Je ne sais pas 3% Oui 48% Commentaires de répondants : «Emplois saisonniers : employées clé partis.» «Le régime ne nous aide pas du tout à garder nos employés compétents.» Un peu plus du tiers (35%) des entreprises affirment qu il leur manque des travailleurs saisonniers en 2013. Supérieur au nombre souhaité 1% Je ne sais pas 5% Inférieur au nombre souhaité 35% Juste ce qu il faut 59% 2

Faits saillants des résultats du sondage été 2013 3. RECRTUTEMENT DE LA MAIN-D ŒUVRE SAISONNIÈRE EN 2013 Des entreprises ayant répondu, 36% sont d avis que le recrutement de travailleurs saisonniers a comporté plus de difficultés en 2013. Moins de difficulté 10% Je ne sais pas 13% Plus de difficulté 36% Autant de difficulté 41% 70% des répondants ayant eu de la difficulté à recruter en 2013, désignent la réforme de l assurance-emploi comme étant la principale raison derrière les difficultés encourues en recrutement. 80% 70% 70% 60% 50% 40% 33% 30% 23% 22% 20% 10% 10% 4% 0% Réforme de Employés ont l assurance-emploi trouvé un emploi à l année Roulement habituel dans le secteur Employés ont changé de secteur, de carrière Rareté de main d'oeuvre Employés ont quitté pour un concurrent Raisons expliquant que l'on ait plus de difficulté à recruter de la main-d œuvre saisonnière en 2013 Secteur du tourisme Les entreprises ayant pu se compromettre quant aux impacts de la réforme de l assuranceemploi estiment, dans une proportion de 58%, que la direction devra délaisser une partie de ses fonctions pour travailler aux opérations. 3

Faits saillants des résultats du sondage été 2013 70% 60% 58% 50% 40% 30% 34% 33% 31% 20% 18% 10% 0% La direction doit également travailler aux opérations Les employés salariés font du temps supplémentaire Cela va affecter Notre entreprise la rentabilité de doit réduire ses notre entreprise opérations, sa prestation Nous employons moins de personnes et les faisons travailler davantage 8% Autre 2% Aucun impact Impacts de la rareté de main-d œuvre saisonnière sur les opérations, la prestation de services ou la production Secteur du tourisme 4. DIFFICULTÉS ANTICIPÉES DE RECRUTEMENT DE MAIN-D ŒUVRE SAISONNIÈRE POUR 2014 Des 50% qui prévoient avoir plus de difficulté à recruter de la main-d œuvre saisonnière en 2014, la quasi-totalité, soit 82% évoquent que la réforme de l assurance-emploi sera l une des causes. 90% 80% 82% 70% 60% 50% 40% 38% 30% 29% 20% 18% 10% 0% Réforme de Employés vont l assurance-emploi trouver un emploi à l année Employés vont changer de secteur, de carrière Roulement habituel dans le secteur 6% 4% Employés Rareté de la maind'oeuvre quitteront pour un concurrent 1% Changements au régime forestier Raisons expliquant que l'on prévoit avoir plus de difficulté à combler ses besoins en main -d œuvre saisonnière en 2014 Secteur du tourisme Commentaire d un répondant : «Est-ce que notre entreprise existera encore en 2014?» 4

Faits saillants des résultats du sondage été 2013 5. IMPACT DE LA RÉFORME DE L ASSURANCE-EMPLOI POUR L ENTREPRISE Pour une très forte majorité des participants à l enquête (72%), la réforme de l assuranceemploi présente un impact négatif pour l industrie touristique dans son ensemble. Positif Négatif Ni positif, ni négatif Je ne sais pas Recrutement de la main-d œuvre 8% 66% 17% 9% Rétention des employés 6% 62% 17% 15% Coûts de formation 4% 51% 31% 15% Prix des produits et services 2% 35% 43% 21% Rentabilité de l entreprise 3% 55% 24% 18% Impact global pour l industrie 5% 72% 11% 12% Commentaires de répondants : «Je suis découragée des changements et je ne sais pas s'il faut continuer dans mon secteur d'activité (tourisme).» «Nous ne voyons pas comment nous allons nous en sortir positivement si nous perdons notre personnel qualifié qui est chez nous depuis autant d'années. C'est tellement insécurisant. Il se pourrait même que cette réforme mette en danger la survie de l'organisme [ ]» 6. MESURES POUR S ADAPTER AU NOUVEAU RÉGIME D ASSURANCE-EMPLOI Seulement 26% des entreprises sondées affirment avoir pris des mesures pour contrer les entraves découlant de la réforme et ainsi s adapter au nouveau régime. Commentaire d un répondant : «Quelle mesure voulez-vous prendre? Je ne peux tout de même pas payer 12 mois mes employés qui travaillent 5 mois. C'est difficile de se substituer à l'assurance emploi. Si les employés quittent la région, on va encore écoper!» 5