Déplacement chimique

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Déplacements chimiques Déplacement chimique B local = B 0 (1 - σ) où: B local est le champ magnétique ressenti par le noyau observé, B 0 est le champ magnétique principal et σ est la constante de blindage. 1

Constante de blindage La valeur de la constante de blindage σ dépend de la densité électronique autour du noyau. σ est influencée par la présence de groupes fonctionnels vicinaux, exemple: double liaison, groupe aromatique, etc Note: σ est une propriété moléculaire. Elle ne dépend pas de l intensité du champ magnétique appliqué. Spectre de CH 3 CH 2 I CH 2 CH 3 Champ magnétique local Fréquence d un noyau La fréquence d un noyau A, ν A est: ν A = γ (1 - σ A ) B 0 2π où: γ est le rapport gyromagnétique du noyau, σ A est la constante de blindage au noyau A et B 0 est le champ magnétique principal. 2

Déplacement chimique Le déplacement chimique d un noyau A, δ A (en ppm) est défini par rapport à une référence: Hz ν A - ν réf δ A = x 10 6 ν réf MHz où: ν A (en Hz) est la fréquence du noyau A et ν réf (en Hz) est la fréquence de la référence. Référence δ pour 1 H et 13 C Tétraméthylsilane ou TMS à δ = 0 ppm: CH 3 CH 3 CH3 Si CH 3 3

δ 1 H vs électronégativité Élément voisin Électronégativité Déplacement chimique (ppm) CH 3 -F F 4,0 4,26 CH 3 Cl Cl 3,1 3,05 CH 3 -Br Br 2,8 2,68 CH 3 I I 2,5 2,16 CH 4 H 2,1 0,23 (CH 3 ) 4 Si Si 1,8 0 Électronégativité δ Bas champ vs haut champ Si δ A a une valeur élevée bas champ Si δ A a une valeur faible 1 H Bas champ Haut champ TMS 10 Champ magnétique 0 δ (ppm) 4

Basse fréquence vs haute fréquence Si δ A a une valeur élevée haute fréquence Si δ A a une valeur faible basse fréquence 1 H Haute fréquence Basse fréquence TMS 10 Fréquence 0 δ (ppm) Noyau blindé vs noyau déblindé Si δ A a une valeur élevée noyau déblindé Si δ A a une valeur faible noyau blindé 1 H Noyau déblindé Noyau blindé TMS 10 0 δ (ppm) 5

Tableau d attribution pour 1 H Déplacement chimique (ppm) Exemple de spectre 1 H CH 3 O δ = 3,7 ppm CH 3 -CO δ = 2,1 ppm Voir cours de chimie organique. 6

δ 1 H vs champ magnétique Exemple: Les protons de CH 3 NO 2 donnent un signal à 259,8 Hz par rapport au TMS (référence) avec un spectromètre de 60 MHz. Quel est le déplacement chimique de ce signal? À quelle fréquence observerait-on ce signal dans un spectromètre de 500 MHz? ν δ = échantillo n ν ν référence référence 6 10 Avec un spectromètre de 500 MHz: 6 259,8 10 MHz 6 δ ( CH 3 ) = 10 = 4, 33ppm 60MHz 500 Δν ( CH 3 ) = 259,8Hz = 2165Hz 60 ν et Δν varient avec le champ magnétique B 0 δ ne varie pas avec le champ magnétique B 0 Meilleure résolution à B 0 élevé Constantes de couplage 7

Constantes de couplage J Couplage spin-spin ou Couplage scalaire ou Couplage hyperfin HF CH 2 Interaction spin-spin par l intermédiaire des électrons de liaison Constantes de couplage J L interaction spin-spin passe par les liens chimiques et est donc véhiculée par les électrons (contact de Fermi): J AB γ A γ B Ψ(0) 2 où: J AB = constante de couplage entre les noyaux A et B γ A et γ B = rapports gyromagnétiques des noyaux A et B Ψ(0) 2 = densité électronique au noyau Les constantes de couplage ne dépendent pas du champ magnétique B 0 8

Constantes de couplage J Si m I (H A ) = +1/2 Si m I (H A ) = -1/2 H X perçoit un champ plus fort donc l énergie de la transition sera plus grande. H X perçoit un champ moins fort donc l énergie de la transition sera plus petite. Noyau X Noyau A Spin = 1/2 Lien chimique E transition 2 Champ plus fort Constante de couplage (J en Hz) 1 Champ plus faible 1 2 Sans couplage Avec couplage Sans couplage Avec couplage Constantes de couplage J J = 0 J > 0 J > 0 AX AX AX 1 E 2 3 B 0 4 A 2 A 1 X 2 X 1 A 2 A 1 X 2 X 1 J = 0 J > 0 J > 0 Effet du couplage ΔE = ± ¼hJ A 2 X 2 J AX Constante de couplage J AX Spectres A 1 X 1 A 1 A 2 X 1 X 2 Noyau A Noyau X Noyau A Noyau X 9

Symboles pour J Nombre de liens entre les noyaux n J J AB Identification des noyaux Exemple: 4 3 2 1 CH 3 -CH 2 -CH 2 -CH 2 OH 4 J ou J 24 ou J HH J CH ou 1 J ou 1 J CH ou 4 J HH Multiplicité de J La multiplicité M d un noyau couplé est: N M = Π (2nI + 1) i = 1 où: N = nombre de groupes de noyaux équivalents couplés au noyau observé n = nombre de noyaux équivalents dans un groupe I = spin du noyau couplé 10

Multiplicité de J L intensité relative des pics dans un multiplet pour un noyau couplé à un groupe de n noyaux (I = 1/2, protons) équivalents: 1 : n : n (n-1) : n (n-1) (n-2)... 1 2 1 3 2 1 Si n = 1 1 1 Si n = 2 1 2 1 Si n = 3 1 3 3 1 Couplage homonucléaire Couplage entre deux noyaux du même type (ex.: 1 H- 1 H; 13 C- 13 C) CH 3 CH 2 OH Couplage 1 H- 1 H Spectre 1 H CH 3 Permet de connecter des groupements liés et rapprochés dans une molécule Maximum = 4-5 liens OH CH 2 11

Multiplicité de J CH 3 -CH 2 - δ CH3 Triplet avec intensité 1:2:1 J J Les protons de CH 2 et les protons de CH 3 sont équivalents M = 1 M = 0 M = -1 Multiplicité de J CH 3 -CH 2 - δ CH2 Quadruplet avec intensité 1:3:3:1 J J J Règle du n + 1 en RMN du 1 H où n est le nombre de protons voisins M = 3/2 M = 1/2 M = -1/2 M = -3/2 12

Multiplicité de J Pour le groupe CH 3 : N M = Π (2nI + 1) i = 1 où: N = nombre de groupes de noyaux équivalents couplés au noyau observé = 1 (le CH 2 ) n = nombre de noyaux équivalents dans le groupe couplé = 2 I = spin du noyau couplé = 1/2 Donc: 1 M = Π (2 x 2 x 1/2 + 1) = 3 pics i = 1 Multiplicité de J simplifiée Règle du n + 1 où n est le nombre de protons voisins: Pour le groupe CH 2 : 3 protons voisins n + 1 = 4 Donc quadruplet Pour le groupe CH 3 : 2 protons voisins n + 1 = 3 Donc triplet 13

Multiplicité de J L intensité relative des pics dans un multiplet suit le triangle de Pascal (I = 1/2, proton): 1 singulet 1 1 doublet 1 2 1 triplet 1 3 3 1 quadruplet 1 4 6 4 1 quintuplet 1 5 10 10 5 1 sextuplet 1 6 15 20 15 6 1 septuplet multiplet Exemple J HH 2,5 2,5 5 2 2,5 9 3 5 6 6 6,5 2,5 3 4 4 J 5 3,5 = 2,5 Hz 7 7 2 2 6,5 5 2 9 3 J 5,6 = 9 Hz 3 J 3 4 = 5 Hz 4 J 3 5 = 2,5 Hz 5 J 3 6 = 2 Hz 3 J 4 5 = 6,5 Hz 4 J 4 6 = 2 Hz 3 J 5 6 = 7 Hz 14

Multiplicité de J Pour le H5 : N M = Π (2nI + 1) i = 1 où: N = nombre de groupes de noyaux équivalents couplés au noyau observé = 3 (H3, H4, H6 ) n = nombre de noyaux équivalents dans les groupes couplés = 1, 1, 1 I = spin des noyaux couplés = 1/2 Multiplicité de J Pour le H5 : 3 M = Π (2nI + 1) i = 1 H3 H4 H6 M = (2 x 1 x ½ + 1) (2 x 1 x ½ +1) (2 x 1 x ½ +1) = 2 x 2 x 2 = 8 pics 15

Multiplicité pour J égales 3 2 Exemple: CH 3 -CH 2 -CH 2 -X Dans le spectre du 1 H, si J 12 = J 23, Alors M = n + 1 = 5 + 1 = 6 pics En théorie: quadruplet de triplets 4 x 3 = 12 pics 1 1 CH 2 (2) 1 3 3 1 5 10 10 5 1 J 23 J 12 Équivalence magnétique Les déplacements chimiques δ et les constantes de couplage J sont les mêmes pour des noyaux différents dans un même groupe. Ex. CH 3 -CH 2 -OH - Les trois protons du CH 3 sont équivalents - Les deux protons du CH 2 sont équivalents - Un seul signal pour les protons équivalents Les protons sur un même carbone sont habituellement équivalents dans des chaînes flexibles mais pas dans des molécules rigides (cycles). 16

Équivalence chimique Les déplacements chimiques δ sont les mêmes mais les constantes de couplage J sont différentes pour des noyaux différents. Ex. dichlorobenzène - δ 1 = δ 4 δ 2 = δ 3 - J 12 J 13 - J 24 J 34 H 2 H 3 H 1 H 4 Cl Cl Produit un spectre complexe. Couplage fort (homonucléaire) Le couplage est fort quand J Δν > 0,1 où: Δν = différence de déplacement chimique entre les noyaux couplés (en Hz) J = leur constante de couplage - Spectre de deuxième ordre - J non mesurable directement dans le spectre J = 10 Hz J/Δν 0,20 0,25 0,33 0,50 1,00 17

Systèmes de spins 1 H- 1 H Un système de spins est un ensemble de protons couplés: AX -proton A couplé faiblement avec proton X AB - proton A couplé fortement avec proton B ABX -proton A couplé fortement avec proton B -proton B couplé faiblement avec proton X AMX - proton A couplé faiblement avec proton M - proton M couplé faiblement avec proton X AX 2 -proton A couplé faiblement avec deux protons équivalents X AA X - proton A équivalent chimiquement au proton A et couplés faiblement avec proton X etc... Systèmes de spins 1 H- 1 H Structure Système de spins Couplage faible -CH X -CH 2 A - A 2 X -CH X -CH 3 A A 3 X -CH 2 X -CH 3 A A 3 X 2 -CH 2 X -CH 2 M -CH 3 A A 3 M 2 X 2 -CH X -(CH 3 A ) 2 A 6 X 18

Tables d attribution pour 13 C Déplacement chimique (ppm) Exemple de spectre 13 C 1 2 3 4 CH 3 -CHCl-CH 2 -CH 3 2-chlorobutane 62,5 MHz δ (ppm) 77,0 60,38 2 -CHCl- 33,33 24,85 1 -CH 3-11,02 Découplage des carbones-13 par irradiation à la fréquence du 1 H Solvant CDCl 3 3 -CH 2-4 -CH 3-19

Couplage hétéronucléaire Couplage entre deux noyaux de type différent (ex.: 2 H- 13 C) CDCl 3 Spectre 13 C 1 1 1 77,7 ppm Multiplicité de J Pour le 13 C de CDCl 3 : N M = Π (2nI + 1) i = 1 où: N = nombre de groupes de noyaux équivalents couplés au noyau observé = 1 (D ou 2 H) n = nombre de noyaux équivalents dans le groupe couplé = 1 I = spin du noyau couplé = 1 Donc: M = (2 x 1 x 1 + 1) = 3 pics 20

Couplage hétéronucléaire Couplage entre deux noyaux de type différent (ex.: 1 H- 13 C) HC(OCH 2 CH 3 ) 3 dans CCl 4 15% Couplage 13 C- 1 H Spectre 13 C CCl 4 CH 2 CH 3 Pas de couplage 13 C- 13 C parce que abondance naturelle 13 C = 1,1% CH Multiplicité de J Pour le 13 C du CH 2 : N M = Π (2nI + 1) i = 1 où: N = nombre de groupes de noyaux équivalents couplés au noyau observé = 1 (H 2 ) n = nombre de noyaux équivalents dans les groupes couplés = 2 I = spin des noyaux couplés = 1/2 Donc: M = (2 x 2 x 1/2 + 1) = 3 pics 21

Facteurs influençant J HH Nombre de liens entre les noyaux couplés Type de liens entre les noyaux couplés Géométrie de la molécule Nature des substituants Facteur géométrique affectant J HH Couplage vicinal 3 J HH - variation avec l angle dièdre pour les liens simples Relation de Karplus: H φ H 3 J 3 J = 8,5 cos 2 φ - 0,28 (Hz) si 0 φ 90º 3 J = 9,5 cos 2 φ - 0,28 (Hz) si 90º φ 180º R R R R Molécules rigides (cycles) Angle dièdre 22

Valeurs de 3 J HH Effet des substituants H H C = C X H H 3 C-CH 2 -X X J X H Li COOH CN C 6 H 5 CH 3 OCH 3 Cl Br F J cis 11,6 19,3 10,2 11,75 11,48 10,02 7,0 1,3 7,1 4,65 J trans 19,1 23,9 17,2 17,92 18,59 16,81 14,1 14,6 15,2 12,75 2 J 2,5 7,1 1,7 0,91 1,08 2,08-2,0-1,4-1,8-3,2 Li Si(C 2 H 5 ) 3 H C 6 H 5 CN I Br CH 3 Cl N(C 2 H 5 ) 2 OC 2 H 5 O(C 2 H 5 ) 2 8,90 8,0 7,5 7,62 7,60 7,45 7,33 7,26 7,23 7,13 6,97 4,7 Temps de relaxation 23

Détection TF 1 Impulsion rf àun angle α (90 o, 45 o..) 2 temps 5 Relaxation vers l état d équilibre 4 3 Relaxation Après une excitation par impulsion de radiofréquence, la magnétisation des noyaux revient à l équilibre par relaxation i.e. en échangeant de l énergie avec d autres noyaux ou autres particules environnantes, c est la relaxation. B 0 - Noyau I - θ r IS + Particule S + 24

Temps de relaxation Les temps de relaxation T 1 et T 2 sont des constantes de temps pour des processus de premier ordre. T 1 est le temps de relaxation spin-réseau (spin-lattice). T 2 est le temps de relaxation spin-spin. Les vitesses de relaxation R 1 et R 2 correspondent à l inverse des temps de relaxation: R 1 = 1 T 1 R 2 = 1 T 2 Relaxation spin-réseau T 1 Par échange d énergie avec le milieu (réseau), le noyau relaxe et la magnétisation revient à son état d équilibre M 0. M t M z M t = M 0 t T1 ( 1 e ) Relaxation complète après 5T 1. Impulsion rf à un angle α t 25

Détermination de T 1 Si on acquiert des spectres dans des conditions où les noyaux ne sont pas complètement relaxés i.e. que ces noyaux sont saturés, l intensité du signal sera diminuée et le T 1 peut être calculé. Des expériences plus complexes utilisant plusieurs impulsions peuvent être utilisées pour mesurer T 1, par exemple l expérience d inversion-récupération. Mesure de T 1 Méthode 1: Inversion-récupération Séquence: 180º-τ-90º-Acq z z τ x z z y 90º x z z y x y 180º x y τ moyen x z y 90º x z y τ 0 x y 90º x y 26

Mesure de T 1 Méthode 1: Inversion-récupération Séquence: 180º-τ-90º-Acq Mesure de T 1 Méthode 1: Inversion-récupération Séquence: 180º-τ-90º-Acq M τ = M 0 (1-2e -τ/t1 ) ln M 0 -M τ M 0 = ln 2 - τ T 1 ln M 0 - M τ 2M 0 Pente = -1/T 1 τ τ nul Quand signal nul (M τ = 0) T 1 = τ nul = ln 2 0,693 27

Relaxation spin-spin T 2 Par échange d énergie avec d autres noyaux de même nature, le noyau relaxe créant une diminution du signal et un élargissement des raies. La largeur de raie à mi-hauteur Δν 1/2 est proportionnelle à T 2. Δν 1/2 1 T 2 = πδν 1 2 e -t/t2* En général, T 2 <T 1. FID Facteurs affectant T 1 et T 2 Le moment magnétique d un noyau relaxe par interaction avec des noyaux proches ( 1 H, 13 C ) de la même molécule ou de molécules différentes (solvant). L efficacité de la relaxation dépend de la fréquence des fluctuations de champ magnétique existant dans la même molécule ou dans les molécules voisines. Donc, T 1 et T 2 dépendent de la taille des molécules, de leur structure, du solvant, de la température Les valeurs de T 1 peuvent fournir des informations sur la mobilité des molécules. 28

NT 1 Mobilité N = nombre de protons T 1 de 13 C vs mobilité 17,5 CH 3 OH (1,4 T; 30ºC) HO 0,31 0,55 0,31 0,29 0,30 0,30 0,40 0,85 2,5 0,40 4,8 2,4 0,32 0,45 0,9 0,31 0,27 0,9 0,60 1,8 2,0 0,55 0,3 0,98 0,30 0,55 0,28 1,09 0,74 0,54 (1,4 T; 48ºC; CDCl 3 ) HO 4,0 1,6 1,6 (2,1 T; 35ºC; CDCl 3 ) 0,34 0,46 0,67 1,7 Temps de corrélation τ c τ c =temps moyen entre les collisions moléculaires pour un mouvement translationnel ou τ c = temps moyen pour tourner de 1 radian pour un mouvement rotationnel. τ c = 4πηa3 3kT η = viscosité a = rayon moléculaire pour rotation 29

Temps de relaxation vs τ c 1 b 2 loc T 1 C 1 τ c 1 + ω 2 τ c 2 10 3 T (s) 1 τ = 2πν c = 0 1 ω T 1 10-1 1 C b 2 3 τ c loc C 2 τ c + T 2 1 + ω2 τ 2 c 10-5 T 2 10-9 10-15 10-11 10-7 10-3 τ c (s) Fréquence du noyau Mouvement moléculaire rapide Mouvement moléculaire lent Relaxation vs champ magnétique Relaxation dipôle-dipôle γb0 ν0 = 2π Le temps de relaxation varie avec le champ magnétique. Temps de corrélation 30

Intensité des signaux Facteurs influençant I Quantité de produit Nombre de noyaux équivalents contribuant au signal (ex. CH 3 ) Temps de relaxation T1 Type d excitation 31

Types de I Intensité relative: rapport d intensité entre le signal désiré et un standard observé simultanément Intensité absolue: intensité permettant de déterminer une concentration (mm) après correction pour les paramètres expérimentaux Intégration Pour un produit pur, l intensité des signaux (surface sous les pics) mesurée par intégration permet d estimer le nombre de protons contribuant à chaque pic. Acétate de benzyle C 6 H 5 -CH 2 -OCOCH 3 C 6 H 5 CH 2 CH 3 Intensités relatives 32

Intensité des signaux: mélange Pour un mélange, l intensité des signaux (surface sous le pic) mesurée par intégration permet d estimer la proportion de chaque composant du mélange. Mélange éther méthylbenzylique : toluène CH 2 OCH 3 CH 3 C 6 H 5 -CH 2 (A)-OCH 3 (B) : C 6 H 5 -CH 3 (C) Exemple: isomères cis:trans trans- et cis-4-tertbutylcyclohexanol dans acétone-d 6 +D 2 O OH trans H-1 cis OH cis H-1 trans 1 H 400 MHz trans:cis = 71:29 H-1 trans: 3,40 ppm, triplet (10,8 Hz aux protons anti 2,2 ) de quadruplets (4,3 Hz aux protons syn 2,2 et OH) Après échange D 2 O: triplet de triplets 13 C 100 MHz H-1 cis: 3,92 ppm, sextuplet (3,0 Hz avec 4 protons synclines et OH) Après échange D 2 O:quintuplet 33