R E S E A U D E S U R V E I L L A N C E B I O L O G I Q U E D U T E R R I T O I R E 2 0 1 0 Retrouvez le Bulletin de santé du végétal sur le Web! www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr www.agrilianet.com B U L L E T I N D E S A N T É D U V É G É T A L P A Y S D E L A L O I R E > > > G R A N D E S C U L T U R E S 2 6 M A I 2 0 1 0 www.fredonpdl.fr N 25 S I T U A T I O N G E N E R A L E Blé tendre d hiver : Cécidomyies à surveiller en Vendée ; apparition des pucerons sur épis. Orge d hiver : Pression maladie très peu élevée pour la fin de cycle. Triticale : Présence de pucerons sur épis. Colza : Peu de pucerons cendrés observés. Maïs : Pose des pièges à pyrales et sésamies. Pois de printemps : La Floraison est bien entamée ; présence généralisée des pucerons verts. Protéagineux : Formation des gousses. Tournesol : Présence des pucerons verts du prunier. B l é t e n d r e d h i v e r 50 parcelles sont suivies cette semaine. Les températures estivales enregistrées ces jours derniers ont mis à mal certaines parcelles sur lesquelles les blés expriment des symptômes de stress hydriques forts. Cela s ajoute aux inquiétudes nourries suite aux gelées du week-end de l ascension. Des symptômes agroclimatiques sont toujours signalés sur certaines variétés. La floraison des blés a débuté sur la région avec 21 parcelles qui ont atteint cette phase. Une grande majorité des blés est encore en phase d épiaison, 26 cas cette semaine. Il reste encore des parcelles non épiées sur la région. La floraison, qui constitue une des dernières périodes sensible du blé vis-à-vis des maladies, va se faire sur certains secteurs sous des pluies d orage favorables aux fu- sarioses. Les parcelles à risque a priori élevé vis-à-vis de la fusariose (variété sensible, précédent maïs grain, sans labour) sont à surveiller plus particulièrement. Du côté des maladies foliaires, c est le sta- tu quo pour la septoriose et la quasi absence pour les autres maladies. Au niveau des ravageurs, les pucerons font leur apparition sur épis, alors que les céci- domyies orangées du blé sont piégées essentiellement dans la partie sud des Pays de la Loire. Agromyza (mouche mineuse) Des symptômes sont toujours visibles sur quelques parcelles du réseau, sans dépasser les 15 % de plantes atteintes. Agromyza Source : SPS Négoce Agromyza
Page 2 Cécidomyie (S.mosellana) Cet insecte est repéré pour le moment plutôt dans la moitié sud de la région, limitrophe avec le Poitou-Charentes, même s il en est piégé également ailleurs comme en Sarthe par exemple. Dans certains secteurs, les seuils ont été dépassés ce week-end. C est le cas dans le sud de la Vendée, autour de Fontenay-le-Comte par exemple, à Saint-Etiennede-Brillouet. Dans la partie sud du Maine-et et- Loire, autour de Saint-Macaire-du-Bois, là aussi des captures ont eu lieu, dépassant les seuils (7 parcelles avec 20 captures en 48 h au soir du 23 mai) pour diminuer les jours suivants sans qu aucune n intervention n ait eu lieu. Les conditions climatiques actuelles sont particulièrement favorables au vol de cet insecte. A partir du début épiaison jusqu à la pleine floraison. Surveiller plus particulièrement les parcelles situées dans le sud de la Vendée et du Maine-et-Loire. Il est atteint à partir de 10 captures de cécido- myies par 24 h ou 20 par 48 h. h Attention à ne pas confondre la Cécidomyies orangées, qui comme son nom l indique se caractérise par un corps rouge orangé, avec d autres cécidomyies. Cécidomyie Pour le sud de la région Source : SPS Négoce Source : INRA Cécidomyie orangée du blé Piégeage des cécidomyies orangées du blé du 19 au 26 mai 2010 : nombre d individus comptés en cuvette. 0 >0 et 10 >10 et 20 >20 et 50 >50 et 100 >100 Criocères des céréales Les lémas sont toujours observées ainsi que leurs attaques sur les limbes foliaires. Ce sont majoritairement les larves entourées de leurs excréments qui sont à présent visibles. Criocères des céréales Piège à cécidomyie orangée du blé Légende : Source : VGOBS Criocères adulte
Page 3 Oïdium Variétés tolérantes Cette maladie est très faiblement observée cette année, y compris en situation à risque. L oïdium nous est signalée sur une parcelle d Apache située à Villaines-la-Juhel (53), touchant 20 % des F2 et 24 % des F3. Aucune autre parcelle du réseau ne porte de traces notables de cette maladie. Pour les variétés sensibles, le seuil de risque est atteint quand plus de 20 % des feuilles F1, F2 ou F3 du moment sont porteuses de symp- tômes d oïdium. Pour les variétés tolérantes, le seuil de risque est atteint quand plus de 50 % des F1, F2 ou F3 du moment sont porteuses de symptômes d oïdium. Variétés sensibles Pucerons des épis (Sitobion avenae) Après avoir été observés depuis quelques semaines sur les feuilles, les pucerons ont fait leur apparition sur les épis. Seule une parcelle à Fontenay-le-Comte (85) a atteint le seuil de 50 % des épis porteurs de pucerons. Sur d autres parcelles vendéennes, autour de Corpé, en moyenne 20 % des épis sont colonisés par de nombreux pucerons. Toutes les autres parcelles sont en dessous de ce pourcentage ou n ont pas du tout de pucerons sur les épis. Le département de la Vendée semble pour le moment plus particulièrement ex- posé. Depuis la sortie des épis jusqu au stade grain pâteux. A partir de 1 épi sur 2 colonisés par des puce- rons (50 % d épis touchés). Sachant qu il existe une très bonne corrélation entre la proportion d épis colonisés et le nombre de pucerons par épis. Ainsi, on considère qu au nombre de 5 pucerons par épis en moyenne correspond le seuil d un épi sur deux colonisé. Pucerons des épis des pucerons sur épis du 19 au 26 mai 2010 : fréquence de plantes porteuses de pucerons sur épis Source : SPS Négoce Pucerons sur épis Légende : Source : VGOBS 0 >0 et 10 >10 et 20 >20 et 50 >50 et 100 >100
Page 4 Rouilles brunes et jaunes Aucun cas de rouille jaune signalé dans le réseau. Des cas sont mentionnés dans certaines régions voisines comme en Normandie sur des variétés sensibles telles que Toisondor ou Altigo. La rouille brune brille par sa discrétion. Septoriose Les semaines se suivent et se ressemblent! L année 2010 ne sera pas un grand cru pour la septoriose dont la pression est faible à mo- dérée, tant au niveau de la fréquence de feuil- les atteintes qu au niveau de l intensité des surfaces nécrosées. Stades Actuellement, pour l ensemble des parcelles observées, ce sont 33 % des F3 qui sont touchées, 9 % des F2 et 3 % des F1. Ces chiffres sont fort logiquement en légère progression par rapport à la semaine dernière avec l apparition des symptômes résultant des dernières pluies contaminatrices. Etat des lieux de la présence de septoriose sur les étages foliaires supérieurs Fréquence d attaques de la septoriose sur les feuilles du moment (%) F1 Epiaison 6 12 39 Floraison 2 9 34 A partir de 20 % des F3 porteuses de symptômes de septoriose. Ce seuil est très souvent dépassé. F2 F3 Septoriose O r g e d h i v e r Ce sont 8 parcelles qui sont suivies cette semaine. Les stades s échelonnent de fin épiaison à grain pâteux. L aspect des orges a fortement changé depuis ce week-end. Leur situation sanitaire demeure très bonne avec essentiel lement de l helminthosporiose et de la rhynchosporiose. Aucun cas de rouille naine n est signalé.
Page 5 T r i t i c a l e 6 parcelles sont observées cette semaine. Les parcelles sont majoritairement en phase de floraison. Les plantes sont très saines au niveau des maladies foliaires. Côté épis, cette espèce n échappe pas aux pucerons qui sont observés sur certaines parcelles sans toutefois dépasser le seuil de risque (seuil identique à celui du blé). C o l z a Ce sont 15 parcelles qui sont suivies cette semaine. La majorité des parcelles est au stade G4 et pour bon nombre d entres elles les derniers pétales ont chuté. Au niveau des maladies, avec l avancement des stades, certaines maladies sont davantage visibles sur les étages foliaires médians. C est le cas de l alternaria par exemple à Challain-la-Potherie (49), du mycosphaerella et de la pseudocercosporella à Pouillé (85). Deux uniques cas de sclérotinia sur tiges sont signalés à Pornic (44) et Challain-la-Potherie. La fréquence de détection de ces maladies est très peu élevée. Au niveau des ravageurs, les pucerons cen- drés sont pour le moment très discrets. Ils sont observés dans 3 parcelles, à Pouillé et Saint-Etienne-de-Brillouet (85), ainsi qu à Pornic (44). Des larves de cécidomyies conti- nuent à être observées à l intérieur de certaines siliques avec localement une présence très forte comme à Assé-le-Boisne (72). M a ï s 12 parcelles de maïs sont suivies cette semaine.
Page 6 Les températures actuelles font le plus grand bien au maïs qui a besoin de chaleur pour se développer. Les stades vont de 1 à 6 feuilles avec toujours des hétérogénéités intraparcellaires. Au niveau des bioagresseurs, à signaler une attaque de cicadelles en Vendée (Sigournais) sur 20 % des plantes ainsi qu une attaque de mouches du semis sur quelques pieds. Des attaques de taupins sont signalées en Vendée, y compris en parcelles protégées au semis. Par contre, si l activité des limaces est globalement très peu soutenue en ce printemps sec, on signale toutefois quelques dégâts comme aux Mées (72). Sur des parcelles, des surfaces doivent être ressemées suite à des dégâts d oiseaux. Les pièges à pyrales et sésamies se mettent en place dans le réseau cette semaine. P o i s d e p r i n t e m p s 4 parcelles sont observées cette semaine. La floraison a démarré pour la majorité des parcelles. Les plantes sont saines même si quelques traces d anthracnose sont signalées. Premières fleurs Pucerons verts Ils continuent à être détectés et localement le seuil peut être dépassé. Durant toute la période de floraison. Tordeuses du pois Il est atteint quand il tombe en moyenne plus d une dizaine de pucerons par «bouquet de tiges» (voir méthode de comptage dans le BSV du 18 mai 2010). Il est important également de suivre la dynamique de croissance Pucerons verts sur pois de printemps Avec la floraison des pois, le moment est venu de surveiller ce lépidoptère dont les larves sont responsables de la dégradation de l aspect des grains. Le suivi des tordeuses du pois se fait par la pose de pièges sexuels à phéromones dans les parcelles, dès le début de la floraison des pois. Actuellement, ces pièges se mettent en place dans le réseau et les premiers résultats des comptages seront présentés la semaine pro- chaine. De début à fin floraison. Le seuil est fonction du débouché des pois. Débouché en alimentation humaine ou production de semences : le seuil est de 100 captures cumulées en présence des premières gousses plates. Débouché en alimentation animale : le seuil est de 400 captures cumulées en présence des premières gousses plates.
Page 7 P r o t é a g i n e u x d h i v e r 3 parcelles de féverole et 2 de pois sont suivies cette semaine. La floraison se poursuit sur ces espèces ainsi que la formation des gousses. Des pucerons verts sont observés sur les pois. Un cas d attaque de pucerons noirs nous est mentionné sur féverole, en Maine-et et-loire Loire. L anthracnose prédomine sur ces deux cultures sans «exploser». Un cas de mildiou sur féverole d hiver est signalé à La Ferrière (85). 25 % des plantes sont atteintes. Mildiou sur féverole d hiver Source : CA 85 Pucerons verts sur pois T o u r n e s o l Ce sont 7 parcelles qui sont suivies cette semaine. Si sur certaines parcelles les plantes lèvent encore, sur d autres les plantes sont à 4 pai- res de feuilles étalées. La chaleur actuelle fait du bien aux tournesols. Certaines parcelles battantes soufrent énormément suite aux pluies d orage du 10 mai. C est le cas d une parcelle aux Essarts (85). Tournesol à 4 paires de feuilles
Page 8 Pucerons Les pucerons signalés la semaine dernière en Vendée sont également détectés cette semaine en Sarthe (Fyé) et en Maine-et et-loire (Chemellier). Les pucerons sont souvent visibles sur la face inférieure des feuilles. Il s agit fréquemment de petits pucerons verts du prunier qui colonisent les composées à la belle saison. La présence de signes de crispations sur les feuilles doit inciter à observer minutieusement le dos des feuilles. Ces crispations sont la conséquence de la salive toxique injectée lors de la prise alimentaire des pucerons. Les symptômes de crispation sont souvent spectaculaires mais pour autant la nuisibilité reste souvent mesurée et faible si les attaques sont tardives. En cas d attaques précoces, les symptômes sont plus intenses et souvent irréversibles en bloquant le fonctionnement des plantes qui se trouvent fragilisées. Du stade 2 feuilles au stade bouton étoilé. Le seuil de risque se situe à 10 % de plantes présentant de forts signes de crispation. En effet, en dessous de 10 % de plantes crispées, l'attaque peut rester contenue ou cesser d'elle-même sous l effet de conditions climatiques peu favorables notamment. En présence de moins de 10 % de plantes présentant de faibles signes crispation, l attaque est jugée faible et l observation doit être renouvelée au bout d une semaine. En présence de moins de 10 % de plantes présentant de forts signes de crispation, les pucerons sont en phase d installation sur la parcelle. L observation doit être renouvelée au bout de 3-4 3 jours. (*) 1 = risque faible; 2 = risque assez faible; 3 = risque moyen; 4 = risque assez fort; 5 = risque fort R E S E A U D E S U R V E I L L A N C E B I O L O G I Q U E D U T E R R I T O I R E 2 0 1 0 Directeur de publication : Jean-Loïc LANDREIN - président du Comité régional de surveillance biologique du territoire. Rédacteur : Hervé FRANÇOIS - Chambre régionale d agriculture des Pays de la Loire (CRAPL) - herve.francois@sarthe.chambagri.fr 9 rue André-Brouard - BP 70510-49105 ANGERS CEDEX 02 Groupe technique restreint : Arvalis, Chambres départementales d agriculture (CA 44, CA 49, CA 53, CA 72, CA 85), CRAPL, CETIOM, Coop de France Ouest, Négoce Ouest Observateurs : Acti Négoce, Agriculteurs, AGRIAL, AgriNégoce, AMC, Arvalis, CAVAC, CA 44, CA 49, CA 53, CA 72, CA 85, CRAPL, CFPPA Segré, Comptoir Rural, Coop Herbauges, FDGDON 49 et 53, FNAMS, HAUTBOIS SAS, Lycée agricole de Luçon-Pétré, MAUDET SAS, Pelé Agri-Conseil, SAS JEUSSELIN, SPS Négoce, TERRENA. Ce bulletin est produit à partir d observations ponctuelles. S il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La CRAPL dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu ils auront réalisées sur leurs parcelles.