COMPTEURS D ENERGIE ELECTRIQUE D après Techniques de l Ingénieur

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Transcription:

COMPTEURS D ENERGIE ELECTRIQUE D après Techniques de l Ingénieur Introduction : Les compteurs électromécaniques ont été longtemps les seuls utilisés et ont bien résolu une grande partie des problèmes posés, mais les progrès en cours de l électronique et de l informatique ont permis le développement des ensembles moins encombrants et mieux adaptés ou à des systèmes beaucoup plus complexes, capables d améliorer encore la gestion de l énergie électrique. I - Définition du compteur d électricité : Soit x(t) une grandeur électrique (volt, ampère, watt, voltampère, etc.) susceptible de varier avec le temps t on appelle compteur d électricité un appareil qui effectue d une façon continue (ou quasi continue) l intégration : et qui donne à chaque instant (ou pratiquement à chaque instant) le résultat actuel de cette intégration soit sous forme convenant à une lecture directe, soit sous toute autre forme adaptée à l utilisation envisagée. Le comptage de l électricité s applique à des grandeurs électriques très diverses et est utilisé pour des modes de tarification très variés. Pour répondre à ces différents besoins, il existe de très nombreux types de compteurs. Les compteurs les plus répandus sont les compteurs à courant alternatif concernant les trois types d énergie active, réactive et apparente : - Les compteurs d énergie active, appelés aussi wattheuremètres, mesurent l énergie active W consommée dans un circuit où est mise en jeu une puissance active P. L unité de mesure pratique utilisée est le kilowattheure (kwh) qui est équivalent à une énergie de 3 600 000 joules - Les compteurs d énergie réactive, appelés aussi varheuremètres, mesurent l énergie réactive consommée dans un circuit où est mise en jeu une puissance réactive Q. L unité de mesure pratique utilisée est le kilovarheure (kvarh). - Les compteurs d énergie apparente, appelés aussi voltampèreheuremètres, mesurent l énergie apparente consommée dans un circuit où est mise en jeu une puissance apparente S. L unité de mesure pratique utilisée est le kilovoltampèreheure (kvah) ; II - Technologie : Les premiers compteurs, construits il y a une centaine d années, étaient électromécaniques, sur la base de systèmes à pendules relativement complexes ou de petits moteurs électriques. Aujourd hui, les compteurs à courant alternatif sont encore en immense majorité électromécaniques, en particulier pour le comptage dit résidentiel, dans les foyers domestiques. Cependant, la technologie électronique a remplacé la technologie électromécanique pour toutes les applications ayant un caractère plus complexe et à exigence de précision plus élevée, à savoir pratiquement toutes les applications en dehors du comptage 1/13

résidentiel ; Il faut pourtant noter, que la technologie électronique tend à se généraliser et que tous les compteurs neufs posés actuellement appartiennent à cette technologie. III - Principes de mesure de l énergie électrique : III-1 Compteur d énergie active monophasé : L énergie active dans un circuit électrique monophasé est obtenue en intégrant dans le temps le produit des valeurs instantanées de la tension aux bornes de ce circuit et du courant i y circulant. Cela correspond à l application de la formule : Un compteur d énergie active monophasé comporte donc un dispositif multiplicateur complété d un dispositif intégrateur. Ces dispositifs seront très différents selon la technologie utilisée. Dans un compteur électromécanique, la multiplication sera faite par un moteur dont la vitesse sera proportionnelle à la tension d une part et à l intensité d autre part et l intégration est réalisée directement par le dispositif indicateur. Dans un compteur électronique acquisition, multiplication, intégration et affichage seront réalisées par des circuits électroniques analogiques ou numériques. III-2 Compteur d énergie active polyphasé Rappelons qu il est possible de mesurer l énergie électrique consommée dans un circuit polyphasé en utilisant un certain nombre de compteurs monophasés. Ce nombre est déterminé par le théorème de Blondel Pour illustrer le théorème de Blondel, examinons le cas du circuit triphasé à trois fils de la figure 1. Les trois compteurs ont leurs bobines de tension raccordées à un point commun d qui peut différer du neutre n, la différence de potentiel entre d et n étant égale à un. On voit immédiatement que la puissance instantanée consommée dans les charges est : p 1, p 2 et p 3 étant les puissances instantanées traversant les trois compteurs. Si le point d est placé sur l un des fils, par exemple en δ sur le fil 3, et deux compteurs monophasés suffisent donc pour mesurer l énergie totale consommée dans le circuit triphasé. 2/13

Figure 1 Application du théorème de Blondel au cas d un circuit triphasé à trois fils Pour des raisons d économie, qui n ont de sens qu avec des compteurs électromécaniques, on peut parfois s écarter de l application stricte de ce principe mais avec une diminution de la précision de la mesure. Un tel exemple d écart est fourni par un compteur monophasé à trois fils branché comme l indique la figure 2 : III-3 Compteurs d énergie réactive et apparente La puissance réactive, l énergie réactive, la puissance apparente et l énergie apparente ne sont pas des grandeurs physiques mais des grandeurs dont la définition est purement théorique. Leur intérêt réside dans le fait que le dimensionnement de production et de transport d électricité est fixé par la puissance apparente totale fournie à la clientèle et qu il existe, sous certaines restrictions une relation entre puissance (énergie) active, puissance (énergie) réactive et puissance (énergie) apparente. La définition la plus correcte de la puissance apparente S en régime monophasé est donnée par la formule : S = U eff I eff, où U eff est la valeur efficace de la tension u et I eff la valeur efficace du courant i présents dans le circuit monophasé considéré ; ces grandeurs efficaces sont la résultante des grandeurs à la fréquence fondamentale composées avec leurs harmoniques respectifs. 3/13

La puissance apparente s exprime en voltampères (VA) ou en kilovoltampères (kva). Intégrée au cours du temps, elle donne naissance à de l énergie apparente qui s exprime en voltampèreheures (VAh) ou en kilovoltampèreheures (kvah). La puissance réactive, en régime monophasé, est généralement définie par la formule : Q = U I sin ϕ où U est la valeur de la tension à la fréquence fondamentale, I est la valeur du courant à la fréquence fondamentale et ϕ l angle de phase entre cette tension et ce courant. On voit donc que cette définition n est strictement valable qu en l absence d harmoniques dans la tension et dans le courant. Fort heureusement, pour les applications pratiques, on se satisfera de valeurs dérivées des mesures fournies par les compteurs. Dans la mesure où les ondes de tension et de courant sont proches d une forme sinusoïdale, c est-à-dire avec peu d harmoniques, il existe donc entre puissance active P, puissance réactive Q et puissance apparente S la relation suivante : S 2 = P 2 + Q 2 puisque à la fréquence fondamentale, nous avons la relation bien connue pour la puissance active : P = U I cos ϕ où la grandeur cos ϕ est généralement appelée facteur de puissance. La puissance réactive s exprime en voltampères réactifs (var) ou en kilovoltampères réactifs (kvar). Intégrée au cours du temps, elle donne naissance à de l énergie réactive qui s exprime en voltampèreheures réactifs (varh) ou en kilovoltampèreheures réactifs (kvarh). La mesure de l énergie réactive ou de la puissance apparente ne présente vraiment d intérêt que pour les gros consommateurs. En effet, les petits clients consomment généralement peu de puissance réactive ; aussi se contente-t-on donc de mesurer l énergie active qui est alors seule facturée. En revanche, les consommateurs importants ont souvent des installations dont le facteur de puissance est nettement inférieur à 1 et les sociétés d électricité doivent tenir compte des pertes que leur impose l obligation de fournir un courant dont une partie, la composante réactive, est sans action sur les compteurs d énergie active. C est pourquoi, elles introduisent dans leurs tarifs un terme dépendant du facteur de puissance, ou, ce qui revient au même, soit de la puissance ou de l énergie réactive, soit de la puissance ou de l énergie apparente consommées. III-31 Compteurs d énergie réactive : Comme la mesure de la puissance et de l énergie réactives est impossible par un processus physique, les compteurs d énergie réactive fonctionnent tous selon le principe suivant : on déphase la tension par rapport au courant d un angle de π/2 ramenant ainsi la mesure de l énergie réactive à une mesure d énergie active. En effet, la mesure Q = U I sin ϕ est remplacée alors par Q = I U cos (ϕ + π/2), formules qui sont mathématiquement équivalentes. Ce déphasage supplémentaire de π/2 entre tension et courant peut être réalisé de différentes manières selon la technologie. Les principaux types de déphasage utilisés sont : - Le déphasage analogique inductance/résistance (compteurs électromécaniques) ou capacitance/résistance (compteurs électroniques) ; 4/13

- Le déphasage par branchement, pour les compteurs polyphasés (compteurs électromécaniques et électroniques) ; - Le déphasage d un quart de période du fondamental de la tension ou du courant de mesure (compteurs électroniques numériques uniquement). III-32 Compteurs d énergie apparente : Dans le monde du comptage, la mesure de l énergie apparente, en tant que donnée de facturation, n est pratiquement jamais réalisée. En fait, c est la puissance apparente qui intéresse les acteurs de la production et la distribution de l électricité et donc, en pratique, c est la mesure de la puissance apparente moyenne sur un intervalle d intégration donné, ses variations et son maximum qui sont recherchés. Cette mesure est réalisée par un appareil intégré au compteur et appelé indicateur de maximum. L indicateur de maximum mesure en fait l énergie consommée sur un court intervalle de temps, appelé période d intégration, dans la pratique selon le pays, 10 min, 15 min, 30 min ou une heure, et calcule la puissance moyenne consommée sur cet intervalle. Il compare ensuite les valeurs mesurées et n affiche que la plus grande qui est appelée maximum de puissance. Le traitement de cette grandeur varie selon le type de tarification qui est appliqué. IV- Classes de compteurs : La CEI définit pour les compteurs un courant de base Ib, qui est la valeur du courant en fonction de laquelle certaines caractéristiques du compteur sont fixées, et un courant maximal Imax, qui est la valeur la plus grande du courant à laquelle le compteur doit satisfaire aux prescriptions relatives à la précision. L indice de classe est le nombre qui donne la limite permise de l erreur en pourcentage, pour toutes les valeurs de courant comprises entre 0,1 Ib et Imax, pour un facteur de puissance égal à l unité (et, dans le cas de compteurs polyphasés, avec charges équilibrées), lorsque les compteurs sont essayés dans les conditions de référence telles qu elles sont définies dans les recommandations. Il existe actuellement les classes de compteurs suivantes : o Les classes 0,5 ; 1 et 2 pour les compteurs électromécaniques d énergie active ; o Les classes 0,2 ; 0,5 ; 1 et 2 pour les compteurs électromécaniques d énergie réactive ; o Les classes 2 et 3 pour les compteurs d énergie réactive. 5/13

V- Compteurs électromécaniques : V- 1 Principe du moteur à induction à rotor massif : C est l Italien Ferraris qui a énoncé, en 1884, le principe du moteur à induction à rotor massif sous la forme suivante : 6/13

V- 2 Action d un flux sinusoïdal non uniforme sur une plaque conductrice : L action exercée sur une plaque conductrice plane, d épaisseur constante, par un flux magnétique non uniforme sinusoïdal Φ dont les lignes d induction sont perpendiculaires à son plan, résulte des actions individuelles exercées par ce flux sur les lignes ou tubes de courant qui circulent dans la plaque (figure 3) et qui se comportent comme des spires. 7/13

La plaque circulaire représentée sur la figure peut tourner autour d un axe passant par son centre C et qui lui est perpendiculaire. L axe polaire du circuit magnétique perce la plaque en un point O distinct de C. De ce fait, les lignes de courant en pointillé sur la figure 3 sont plus serrées à gauche de O qu à droite et la zone polaire agit beaucoup plus à gauche qu à droite, ce qui a pour effet de créer une force moyenne résultante F, dirigée suivant OC en raison de la symétrie de la figure, et par conséquent de couple nul par rapport à C. Le sens de F est fixé par la loi de Lenz. Un tel dispositif ne permet donc pas d obtenir une rotation uniforme d un disque circulaire. Tout au plus permet-il d obtenir une rotation partielle si l axe ne passe pas par le centre C ou si le disque n est pas circulaire et prend une forme dissymétrique, comme c est le cas dans certains appareils de mesure à induction, dont l usage est aujourd hui tombé en désuétude, en raison en particulier de leur sensibilité à la fréquence et à la température. V- 3 Action mécanique de deux flux sinusoïdaux sur un disque : 8/13

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V- 4 Autofreinage du disque : La rotation du disque dans les flux inducteurs produit des forces électromotrices d induction et donc des courants, analogues aux courants de Foucault obtenus avec un flux inducteur constant dans le temps. Il en résulte un couple de freinage proportionnel à Ω (Vitesse de rotation du disque) et à B² (Induction magnétique). V- 5 Application aux compteurs : La première condition à remplir pour réaliser un compteur moteur est de créer un couple moteur proportionnel à la puissance à intégrer. Cela s obtient en créant l un des deux champs, d induction B 2 par exemple, par un enroulement peu résistant et de faible inductance, parcouru par le courant I du circuit d utilisation, et l autre champ, B 1, par un enroulement très résistant et de grande inductance ; dans cet enroulement, le courant est proportionnel à la tension d utilisation U et déphasé d environ π/2 par rapport à celle-ci. - Le flux Φ 2 est en retard sur I d un petit angle β et l on impose à Φ 1 un déphasage de (π/2) + β par rapport à U. L expression du couple moteur obtenu dans le deuxième cas particulier devient : C m = K B 1 B 2 ω sin ψ = K B1B2 ω cos ϕ = k 3 UI cos ϕ avec K et k 3 constantes, ϕ déphasage de I par rapport à U. Ce couple est proportionnel à la puissance active. - En mettant l enroulement de tension en série avec une grande résistance, on obtient un flux Φ 1 déphasé d un petit angle β 1 par rapport à U et, si l on impose à Φ 2 le même déphasage par rapport à I, le couple devient : C m = k 3UI sin ϕ Ce couple est proportionnel à la puissance réactive. La deuxième condition à remplir est de créer un couple résistant proportionnel à la vitesse de rotation. Le couple d autofreinage répond à cette condition, mais il est beaucoup trop faible pour que les couples parasites soient négligeables devant lui, et l on réalise un 10/13

freinage plus puissant au moyen d un aimant permanent qui agit sur le disque principal ou sur un disque auxiliaire. V- 6 Exemples de réalisation : Compteurs à courant alternatif monophasé : Compteurs à courants alternatifs polyphasés : 11/13

VI- Compteurs électroniques : VI- 1 Principe de fonctionnement : Pour un compteur d électricité électronique, la formule fondamentale de la mesure de l énergie électrique est toujours représentée par l intégrale : Un compteur électronique devra donc réaliser un certain nombre de fonctions telles qu acquisition, multiplication, intégration, traitement des mesures, mémorisation, sommation pour un compteur polyphasé et affichage. Le principe de fonctionnement peut être représenté par le schéma bloc de la figure cidessous qui montre la configuration la plus complète pour les diverses fonctions utilisées. Selon la technologie employée pour le compteur, certaines fonctions pourront être regroupées : c est le cas, par exemple de certains types de multiplicateurs qui travaillent directement à partir des signaux de tension et de courant et ne nécessitent donc pas de circuits d acquisition de ces données. VI- 2 Exemples de réalisation : 12/13

Schéma de principe du compteur à transconductance (typa A11) (Schlumberger Industries) Compteur A12E (Schlumberger Industries) Compteur ACE 5000 (Actaris) 13/13