L avenir de l Abbatiale de Payerne se trouve entre nos mains...
Historique Fondé entre 950 et 960, prieuré clunisien dès 965, le monastère connaît un riche développement sous l autorité des rois de Bourgogne et des empereurs germaniques jusqu au XIème siècle. A partir du XIIème siècle, il passe sous l autorité de la Maison de Savoie pour être élevé à la dignité d abbaye par Amédée VIII en 1444. Au XVIème siècle, avec la Réforme et l arrivée des Bernois, les moines sont chassés et l abbaye est supprimée. Les bâtiments conventuels connaissent alors des usages profanes variés, successivement dépôt, atelier, caserne ou prison, ils seront ainsi exploités par la commune jusqu au milieu du XIXème siècle. En 1892, sous l impulsion du «père de l histoire de l art en Suisse» J. R. Rahm qui appelle à son sauvetage, l abbatiale est déclarée édifice religieux voûté le plus grandiose de toute la Suisse, puis classé en 1899. Entre 1926 et 1994, des travaux de restauration sont entrepris. Parallèlement, des fouilles archéologiques systématiques mettent en évidence sous l église, les fondations de la villa romaine de Paternus à l origine du nom de Payerne, ainsi que celles de la première église conventuelle. Les études permettent d identifier les différentes étapes de construction de l Abbaye actuelle, bâtiment clunisien et bourguignon située dans la lignée de Cluny II. éditée par l Association du Vieux Payerne
Etat initial de l Abbatiale Un déséquilibre structurel est déjà présent lors de la construction aux alentours de 1100. Des murs plus épais ou plus élevés au-dessus de la naissance des voûtes auraient été nécessaires pour équilibrer la poussée au vide des voûtes. Année : 1100 Coûts :
L instabilité des structures Dès 1926, Louis Bosset s est trouvé confronté aux problèmes de l instabilité structurelle entraînant la dégradation des voûtes. En 1945, il a tenté d y remédier par l adjonction d un réseau de renfort en béton armé placé sur l intrado des voûtes de la nef est des bas côtés. Aujourd hui force est de constater que cette intervention n a pas résolu le problème, les fissures sont réapparues rapidement après l intervention de renforcement, depuis 1954, les témoins de contrôle de l évolution de ces fissures montrent que l instabilité perdure, particulièrement alarmante dans le bas côté nord de la nef. Le mandat d études parallèles pour la désignation des mandataires portait notamment sur la méthodologie d approche des architectes et des ingénieurs pour traiter ce problème fondamental de l Abbaye. photos de JPH Daulte
Les problèmes d humidité Des traces d humidité sont apparues sur le sol du narthex de l Abbatiale, sur les parois et le sol de la chapelle d Estavayer et des venues d eau dans la chapelle Saint Pierre. On a constaté également de l humidité sous la dalle béton qui couvre l espace d accès aux fouilles archéologiques sous la nef et les bas côtés. Cette humidité affecte les enduits et met en péril les décors peints sur les murs et les voûtes du narthex (décors du XVème siècle) ainsi que les sépultures mises au jour par les fouilles archéologiques. Les dernières interventions structurelles sur l Abbatiale remontent à plus de quarante années. Malgré les opérations d entretien menées les dernières années, les toitures montrent des signes de faiblesse en de nombreux points qui peuvent expliquer une partie des problèmes sanitaires de l édifice. Les faiblesses sont aussi d ordre conceptuel comme l absence de chenaux sur certaines toitures en cascade qui entraînent la sollicitation systématique des sous-toitures et engendrent par éclaboussure une humidité importante sur les murs, pieds de murs, contreforts et voûtes, aggravée par l absence d enduit de protection sur les appareils de pierre ou la défaillance des joints de finition. photos de JPH Daulte
L abbatiale de payerne : un haut-lieu culturel - concerts d orgues, notamment sur le fameux orgue de style Renaissance italienne, datant de la fin du XXème siècle. - concerts de choeurs, d orchestres avec des invités de renommée - expositions d art - offices religieux