Etude RESPONS Qualité de vie et des soins dans les EMS suisses du point de vue des résidantes et résidants. Sabine Hahn Conférence SHURP 2016

Documents pareils
RESPONS. Info Mail 3 Janvier 2015 RESPONS SHURP ENSEMBLE. Lettre d information de l étude RESPONS

23. Interprétation clinique des mesures de l effet traitement

QUESTIONNAIRE DE DIAGNOSTIC RAPIDE DES NIVEAUX DE CPO ET TMS EN ETABLISSEMENTS DE SOIN

Sondage auprès des employés du réseau de la santé et des services sociaux du Québec - Rapport sommaire -

Recommandez Sunrise. Un partenaire de confiance.

Etude nationale sur l audition Résultats

«Quelle information aux patients en recherche biomédicale? Quels enseignements en retirer pour la pratique quotidienne?»

Baromètre : Le bien être psychologique au travail

Les entreprises familiales vues par les actifs Français.

Institut Informatique de gestion. Communication en situation de crise

Le Baromètre de l économie. BVA - BFM - La Tribune - The Phone House

Danielle D Amour, inf. Ph.D. IUFRS 24 février 2011

Dans le cadre du décret Education Permanente. La Plate-forme francophone du Volontariat présente : ANALYSE. ( signes espaces compris)

COUPLE ET PROBLÈMES SEXUELS

Établir des relations constructives avec les parents en services de garde à l enfance

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

LE DOSSIER PHARMACEUTIQUE

Quels sont les indices observés chez les enfants présentant un trouble de traitement auditif?

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

Journal de la migraine

INAUGURATION Du service de Pédiatrie Dossier de presse JEUDI 14 NOVEMBRE 2013

1 Comment faire pour conserver vos meilleurs collaborateurs?

Information au patient

Sophie Blanchet, Frédéric Bolduc, Véronique Beauséjour, Michel Pépin, Isabelle Gélinas, et Michelle McKerral

mentale Monsieur Falize la création et l utilisation d imagerie interactive, les associations noms-visages, la méthode des lieux.

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le

L'aidant familial face à Alzheimer: la tablette un outil simple et pratique

Moteur de recherche : Daniel Goutaine Page d'accueil Rubrique : contentions

Peut-on faire confiance à une personne démente?

Intervention de Marisol TOURAINE. Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des. femmes. Maison de Santé Pluridisciplinaire

Projet de Femmes et Familles de l Afrique pour la Préparation au Traitement et l Education en matière de Traitement

Qualité de vie des résidents en EMS: Perspectives croisées

Voici des réponses aux questions que vous vous posez:

ITIL Gestion de la capacité

LES FACTEURS DE FRAGILITE DES MENAGES

GESTION PARTICIPATIVE: DES GAINS GARANTIS POUR TOUS!

Consultation sur le projet de mise à jour des indicateurs PEFA, 7 août 2014

«Le Leadership en Suisse»

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

Urgent- information de sécurité

Délivrance de l information à la personne sur son état de santé

Expertis. Étude Stress. Stress. sur le Éléments statistiques. Dr Brigitte Lanusse-Cazalé. Production : Le Laussat.

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

Plan et résumé de l intervention de Jean-Philippe Dunand

Résidence MBV Les FIGUERES -Capendu-

Malgré une image des banques entachée par la crise, les Français restent très attachés à leur agence bancaire

Les Français ais et l assurance l

Les Français et les nuisances sonores. Ifop pour Ministère de l Ecologie, du Développement Durable et de l Energie

CHARTE ETHIQUE DE WENDEL

Observatoire National de la santé des jeunes. Accès aux droits et aux soins

Ordonnance du 27 juin 1995 sur l'assurance-maladie (OAMal)

Une échelle d évaluation semistructurée. B. Gravier

LE Module 04 : SOMMEIL Module 04 :

LES ETAPES DU MANAGEMENT LE CONTEXTE MONDIAL

Les Français et l économie Les journées de l économie Patrick Haas 13 novembre 2014

Les Français et l assurance

La Mutualité en chiffres

LE SOMMEIL: TRAITEMENT DE L'INSOMNIE

Le référentiel professionnel du Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique

Les prérogatives du mineur sur sa santé

QUALITÉ DE L APPRENTISSAGE DE L INTUBATION ORO-TRACHÉALE EN LABORATOIRE DE SIMULATION, SON INTÉRÊT POUR LES PATIENTS.

C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S. Des attitudes des Européens face aux risques

Les pratiques des 9-16 ans sur Internet

Stratégie de la surveillance des assurances en Suisse

Enquête internationale 2013 sur le Travail Flexible

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

Compétences de gestion et leadership transformationnel : les incontournables liés au nouveau contexte environnemental

Les Français et l assurance santé

L image de la presse professionnelle auprès des actifs de catégories moyennes et supérieures

ENQUÊTE DE SATISFACTION

Vos clients sont satisfaits... Et après? Gilles Granger - Vinivi

MUSIQUE ET POINTS DE VENTE FOCUS SALONS DE COIFFURE

L EQUIPE ÉTUDES ENQUÊTES: Georgeta BOARESCU psychologue coordonateur études enquêtes Florin CIOTEA sociologue

Évaluations aléatoires : Comment tirer au sort?

Rapport d activité et retours d évaluations du service de coaching en ligne COACHLINE

La chronique de Katherine Lussier, psychoéducatrice M.Sc. Psychoéducation.

Best Styles ou comment capturer au mieux les primes de risque sur les marchés d actions

FM/BS N Contact Ifop: Frédéric Micheau / Bénédicte Simon Département Opinion et Stratégies d'entreprise

Prestations de soins et d assistance dispensées par les proches : temps investi et évaluation monétaire

COMMENT AIDER UN ÉLÈVE QUI BÉGAIE?

epatient, epharma: comment le Web modifie les relations

Déficiences visuelles et accessibilité du patrimoine historique : synthèse des résultats du sondage

DIRECTIVES PEDAGOGIQUES CHEF(FE) DE PROJET E-BUSINESS RNCP AU NIVEAU II*

ANNEXE I REFERENTIEL PROFESSIONNEL AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE CONTEXTE DE L INTERVENTION

ANNEXE I REFERENTIEL PROFESSIONNEL AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE CONTEXTE DE L INTERVENTION

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

Comité national d évaluation du rsa Annexes

Misereor a-t-elle besoin «d études de base»? Document d information à l intention des partenaires

Codirecteur international en assurance-maladie PÉROU

NOTORIETE DE L ECONOMIE SOCIALE SOLIDAIRE ET ATTENTES DE LA JEUNESSE

Berne, le 15 avril Secrétariat d Etat à la formation, à la recherche et à l innovation Monsieur Josef Widmer Effingerstrasse Bern

(septembre 2009) 30 %

«Séniors et adaptation du logement»

LES HABITATIONS NOUVEAU DÉPART pointe-gatineau Gatineau,Qc J8t2c8. Code de vie du «137»

EVALUATION DE LA QUALITE DES SONDAGES EN LIGNE : CAS D UN SONDAGE D OPINION AU BURKINA FASO

L observatoire «Entreprise et Santé»

Enquête sur la santé des résidents des foyers Adoma de Saint-Quentin-en-Yvelines

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

POURQUOI RESSENTONS-NOUS DES ÉMOTIONS?

Insuffisance cardiaque

Transcription:

Etude RESPONS Qualité de vie et des soins dans les EMS suisses du point de vue des résidantes et résidants Sabine Hahn Conférence SHURP 2016 Berner Domaine Fachhochschule de la santé Haute recherche école appliquée spécialisée et développement bernoise Bern University / prestations of Applied en soins Sciences infirmiers, direction Prof. Dr. Sabine Hahn

Contexte

Qualité de vie et des soins en EMS Analyse globale de la qualité des soins qui prend en considération la qualité des soins, la qualité de vie, la gestion, la performance, le contexte économique ainsi que les différentes points de vue des acteurs impliqués. (Centre européen de recherche en politique sociale, 2010)

Contexte Les enquêtes sur la qualité des soins en EMS A ce jour, il n y a pas, en Suisse, d évaluation globale portant sur la qualité des soins du point de vue des résidantes et résidants. En tant que concept multidimensionnel, la qualité des soins englobe aussi bien le point de vue des professionnels que celui des bénéficiaires et comporte des indicateurs de qualité objectifs et subjectifs. Définition de la qualité de vie selon le WHOQOL (1994) La qualité de vie est la perception qu a un individu de sa place dans l existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes.

L étude RESPONS

Les questions Comment les résidant-e-s des EMS décrivent-ils leur qualité de vie et leur satisfaction à l égard des soins? (Indicateurs de qualité subjectifs). Quels sont les liens existant entre la qualité de vie, la satisfaction à l égard des soins, les caractéristiques des résidant-e-s et les facteurs liés à la structure d accueil? Question élargie En collaboration avec l étude SHURP: quels sont les liens entre les indicateurs de qualité subjectifs et objectifs ainsi que les caractéristiques du personnel soignant? 6

Méthode Plan d étude Etude transversale multicentrique Echantillon Les EMS de l étude SHURP: randomisé et stratifié par région linguistique et taille de l EMS Résidant-e-s: randomisé, selon des critères d inclusion et d exclusion Outils Questionnaire Resident Quality of Life (Kane et al., 2004) Echelle de dépendance aux soins pour évaluer la dépendance aux soins Cognitive-Performance-Scale pour évaluer les capacités cognitives Collecte des données Entretiens standardisés oraux avec les résidant-e-s

Echantillon de résidant-e-s Critères de sélection Critères d inclusion Critères d exclusion Participation volontaire (accord écrit et oral) Parler et comprendre l allemand, le français ou l italien Troubles cognitifs sévères (score 4 sur l échelle Cognitive Performance Scale) Mauvaise santé physique, qui ne permet pas de participer à une interview, p.ex. dyspnée sévère, épuisement Mauvaise santé psychique, p. ex. troubles anxieux, dépression profonde, crise psychotique aiguë

Outil Questionnaire Resident Quality of Life Documente la qualité de vie en tant que construction multidimensionnelle Documente la satisfaction et le bien-être émotionnel Instrument d entretien structuré, développé par Kane et al. (2004) Traduit et testé dans le cadre de l étude RESPONS Comporte 6 dimensions de la qualité de vie Confort Organisation de la vie quotidienne Vie privée Autonomie Dignité La personne au centre

Résultats descriptifs de l étude RESPONS

EMS participants EMS petits: 20-49 lits EMS moyens: 50-99 lits EMS grands: 100 lits 16 EMS petits 16 EMS moyens 6 EMS grands 7 EMS petits 5 EMS moyens 1 EMS grands Pas de participants Forme juridique des EMS public 21 privé 12 subventionné privé 18 Nombre d EMS (n=51)

Les résidantes et résidants participants Caractéristiques Participants (n=1035) Age moyen en années (SD) 85.5 (±7.84) Sexe Nombre de femmes (%) 787 (76.0) Capacités cognitives CPS 0 = intactes 474 (45.8) CPS 1 = état limite 225 (21.7) CPS 2 = troubles légers 193 (18.6) CPS 3 = troubles moyens 143 (13.8) Participants (n=1035) Nombre (%) Dépendance aux soins Dépendance aux soins faible 737 (73.6) Dépendance aux soins moyenne 198 (19.8) Dépendance aux soins élevée 67 (6.7) Participants (n=1002) Nombre (%)

Comparaison des dimensions de la qualité de vie 3.0 2.5 2.0 2.88 2.88 2.62 2.52 2.45 2.23 1.5 1.0 Confort (n=945) Organisation vie quotidienne (n=903) Vie privée (n=913) Autonomie (n=1029) Dignité (n=1021) La personne au centre (n=974)

Dimension du confort Dimension de l autonomie

Douleurs physiques? Illustration: Avez vous des douleurs physiques?

Dimension de l organisation de la vie quotidienne 1) Y a-t-il des activités qui vous font plaisir ici? (n=1011) 1.9% 17.7% 18.9% 61.5% 2) Y a-t-il des activités le week-end qui vous font plaisir? (n=993) 4.1% 29.3% 19.7% 46.8% 3) Pouvez-vous modifier des choses que vous n'aimez pas ici? (n=976) 17.7% 17.8% 16.8% 47.6% 4) Aimez-vous les repas ici? (n=1028) 4.3% 0.1% 21.7% 73.9% oui 5) Sert-on ici parfois votre repas préféré? (n=868) 4.1% 21.8% 16.2% 57.8% partiellemen t non 6) L'atmosphère lors du repas est-elle agréable? (n=1025) 5.9% 0.3% 18.7% 75.1% 7) Etes-vous dérangé par le bruit dans votre chambre? (n=1031) 6.5% 11.8% 0.3% 81.4% 0% 20% 40% 60% 80% 100%

Les activités du week-end qui font plaisir? Illustration: Y a t il des activités le week end qui vous font plaisir?

Dimension de la personne au centre 1) Le personnel s'intéresse-t-il aux choses que vous avez faites dans votre vie? (n=1019) 6.9% 32.9% 27.9% 32.4% 2) Le personnel vous connaît-il bien, c'està-dire sait-il ce qui est important pour vous et à quoi vous attachez de la 10.5% 10.1% 22.2% 57.2% 3) De manière générale, le personnel saitil ce que vous aimez ou n'aimez pas? (n=1004) 18.9% 10.0% 14.1% 57.0% oui 4) Le personnel vient-il parfois vers vous juste pour discuter? (n=1026) 5) Pouvez-vous vous confier à quelqu'un qui travaille ici? (n=1008) 0.9% 9.3% 8.0% 30.3% 24.9% 22.8% 44.0% 59.8% partiellemen t non 6) Les autres résidants vous connaissentils bien, c'est-à-dire savent-ils ce qui est important pour vous et à quoi vous 4.8% 37.7% 32.4% 25.1% 0% 20% 40% 60% 80%

Le personnel passe-t-il parfois juste pour discuter? Illustration: Le personnel vient il parfois vers vous, juste pour discuter?

La satisfaction à l égard des soins 1) Le personnel écoute-t-il ce que vous dites? (n=1021) 15.7% 1.7% 3.9% 78.7% 2) Le personnel soignant vous explique-t-il ce qu'il fait lorsqu'il effectue vos soins quotidiens? (n=911) 12.7% 9.3% 8.7% 69.3% oui 3) Avant que le personnel n'entre dans votre chambre, attend-il d'avoir été invité à y entrer? (n=1023) 12.6% 11.4% 2.6% 73.3% partiellemen t non 4) Le personnel s'est-il déjà mis en colère contre vous? (n=1024) 9.5% 7.3% 3.9% 79.3% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Evaluation globale de la qualité des soins Très bonne: 39.4%; bonne: 53.3%; moyenne: 7.3%

Le personnel en colère? Illustration: Le personnel s est il déjà mis en colère contre vous?

Evaluation globale de la qualité de vie 4.0% 0.5% 9.3% 24.2% très bonne bonne moyenne mauvaise très mauvaise 62.0%

Relations entre qualité de vie, satisfaction, caractéristiques des résidants, facteurs liés aux établissements Les comparaisons entre les régions linguistiques, la taille et la forme juridique des institutions ne présentent que des différences mineures, sans tendances nettes, en matière de qualité de vie et de soins. Les résidants qui présentent un degré de dépendance élevé, des capacités cognitives moindres et un état de santé qu ils jugent euxmêmes comme mauvais ont tendance à donner une évaluation plus critique de la qualité de vie.

Conclusions

Conclusions I L évaluation de la qualité de vie des résidantes et résidants des EMS exige une démarche structurée, une collaboration étroite avec les institutions ainsi qu une équipe d intervieweuses et intervieweurs formés. Les résultats obtenus du point de vue des résidants donnent pour la première fois en Suisse des indications aux établissements sur les actions à entreprendre dans le cadre de la gestion de la qualité pour améliorer les soins et éventuellement poursuivre la réflexion.

Conclusions II Dans les EMS suisses, les personnes interrogées jugent que la qualité de vie est bonne. La protection de la dignité et le respect de la vie privée et de la sphère intime sont garantis. Confort Thème central de la douleur, gestion de la douleur L autonomie n est pas totale La gestion du quotidien est un défi Investissement dans la personnalisation des soins et de la prise en charge Satisfaction Bonnes notes pour les EMS suisses Du point de vue des résidants, la qualité des soins est jugée bonne.

Conclusions III Les troubles cognitifs et les problèmes de santé constituent un risque de moins bonne qualité de vie et des soins Tendance à une moins bonne évaluation en cas de degré de dépendance élevé et de troubles cognitifs ainsi qu en cas d état de santé subjectif qui se dégrade Cela rend difficile la participation à la vie sociale l exercice de l autonomie

Remerciements

L étude RESPONS remercie son partenaire, l étude SHURP, pour son important soutien bénéficie du soutien financier de: Association Alzheimer Suisse Fondation Pflegewissenschaft Schweiz Haute école spécialisée bernoise est soutenue dans son concept par: CURAVIVA Suisse Association des homes et institutions sociales suisses Fédération suisse des patients Association suisse des infirmières et infirmiers ASI Association suisse des directrices et directeurs des services infirmiers senesuisse Association d établissements économiquement indépendants pour personnes âgées

Merci de votre attention! Sabine Hahn, responsable de l étude RESPONS sabine.hahn@bfh.ch Domaine Berner de Fachhochschule la santé recherche Haute appliquée école spécialisée et développement bernoise / Bern prestations University en of soins Applied infirmiers, Sciences direction Prof. Dr. Sabine Hahn