Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0



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Transcription:

Bernard Fabrot guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 Éditions OEM (Groupe Eyrolles),2004, ISBN 2-7464-0497-4

Chapitre 3 Les premiers contacts

Lorsque l'installation de Linux est terminée, le système se réinitialise. Par la suite, chaque fois que vous démarrerez Linux, le système vous demandera un nom d'utilisateur et le mot de passe correspondant. Cette requête peut s'effectuer soit en mode texte, soit en mode graphique ; cela dépend de la configuration de votre distribution. Par défaut, sous Linux Red Hat 9, c'est un écran de login en mode graphique qui est proposé. Quoi qu'il en soit, le principe est le même : vous devez vous connecter au système avant de pouvoir l'utiliser. Le démarrage de Linux Durant le démarrage de Linux, vous verrez bon nombre d'informations s'afficher à l'écran. Vous ne devrez vous inquiéter ni du fait que vous n'y comprenez rien, ni que certains services ne se chargent pas correctement (le mot «fail» peut, rarement, apparaître en rouge, alors que généralement il est indiqué «OK»). Par exemple : (coupé) Init version 2.84 bootin Mounting proc filesystem Init: Entering runlevel: 5 Montage du système de fichier proc Configuration des paramètres du noyau Chargement de la configuration clavier (OK) (OK) (OK)

52 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 Remontage du système de fichiers en mode lecture-écriture Activation des partitions swap (coupé) (OK) (OK) Notez que tout comme lors de l'installation (et tout comme sur le site français de Red Hat) il s'agit d'un joyeux mélange d'informations données en anglais et en français. L écran de login en mode graphique. L'écran de connexion en mode graphique Vous voici à présent devant l'écran de connexion (également appelé «écran de login») en mode graphique. Vous avez la possibilité d'y changer la langue à utiliser par défaut ou le type de session (par exemple, si vous avez les environnements graphiques Gnome et KDE, tous deux installés, vous pouvez décider avec lequel vous allez travailler). Le plus simple, pour commencer, est d'entrer votre nom d'utilisateur (pierre dans notre exemple) et votre mot de passe. Le chargement de la session Après avoir entré votre nom d'utilisateur et votre mot de passe commence le chargement de la session. Vous devrez patienter un peu, le temps que le système effectue quelques préparatifs (gestionnaire de périphériques, ges-

Chapitre 3 : Les premiers contacts 53 tionnaire de fenêtres, tableau de bord, etc.). Que vous choisissiez Gnome ou KDE comme environnement graphique ne change rien : le système procède aux mêmes initialisations. A présent, du moment que vous utilisez un compte normal, vous pouvez essayer absolument tout ce que vous voulez : vous ne risquez pas d'endommager quoi que ce soit (voir page 55 L'utilisation d'un compte normal). Le chargement d une session KDE. Ça y est, vous pouvez enfin travailler sous Linux!

54 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 L'écran de connexion en mode texte Lorsque vous vous connecterez à Linux en mode texte (par exemple parce que votre système est configuré de la sorte ou parce que vous avez fait appel à un terminal virtuel), vous obtiendrez les informations suivantes : Linux Red Hat release 9 (Shrike) Kernel 2.4.20-8 on an i686 localhost login: pierre <ENTRÉE> Password: Last login: Wed Sep 17 19:24:42 on tty1 (pierre@localhost pierre)$ Après avoir entré votre nom d'utilisateur, également appelé nom de login, le système vous demande le mot de passe correspondant. Comme vous pourrez le constater, le système ne reflète pas le mot de passe à l'écran (même pas par des astérisques). Pour ce qui est du reste, ce premier écran donne déjà un certain nombre de renseignements : Ω la version du noyau (2.4 les deux premiers chiffres sont les plus importants) ; Ω le type de processeur (i686, soit un processeur compatible Intel et équivalent, au minimum, à un Pentium II) ; Ω la date et l'heure de votre dernière connexion (ou, plus précisément, de la dernière fois que vous vous êtes connecté sur ce compte pierre dans notre exemple) ; Ω le nom d'utilisateur (pierre) ainsi que le nom de la machine (localhost, ce nom ayant été choisi par défaut lors de l'installation et qui, pour bien faire, devrait être changé plus tard) et, sur la même ligne, le nom du répertoire dans lequel vous vous trouvez (pierre, comme le nom d'utilisateur dans ce cas-ci).

Chapitre 3 : Les premiers contacts 55 Lorsque vous vous retrouvez devant l'invite du shell, après avoir entré votre mot de passe, vous pouvez lancer l'interface graphique en entrant la commande startx : (pierre@localhost pierre)$ startx <ENTRÉE> Donc, en résumé, démarrer en mode texte et entrer ensuite startx revient au même que démarrer directement en mode graphique. L'auteur configure ses différents systèmes de façon à ce que le login s'effectue toujours en mode texte et il démarre ensuite manuellement le mode graphique (à l'aide de la commande startx). Cela peut éviter d'être bloqué si un mode graphique non supporté par le moniteur est malencontreusement sélectionné. Pour forcer le système à démarrer en mode texte, consultez le chapitre 12 Quelques problèmes classiques (voir page 299). L'utilisation d'un compte normal Lorsque l'on découvre pour la première fois Linux, il est fortement conseillé de ne pas utiliser le compte root (encore appelé «compte administrateur») mais bien un compte normal. La raison en est simple : vous serez soit perdu parmi les centaines de programmes accessibles depuis l'interface graphique, soit bloqué à l'invite du mode texte sans avoir la moindre idée des commandes à y entrer. Une fausse manœuvre est alors vite arrivée, ce qui peut, suivant que l'on soit l'utilisateur root ou un simple utilisateur, avoir des conséquences désastreuses ou... aucune importance! En effet, en tant que simple utilisateur vous ne pourrez jamais dérégler le système ni effacer de fichiers importants. Dans le pire des cas, vous pourriez complètement dérégler vos paramètres de configuration, par exemple à un point tel qu'il sera impossible de récupérer la configuration d'origine de ce

56 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 compte utilisateur en particulier. A ce moment-là, il n'y aurait qu'à créer un nouveau compte utilisateur (seul l'utilisateur root a ce droit)... et vous pourriez recommencer vos expérimentations. La procédure de reboot Linux est installé sur votre système et vous êtes capable de vous y connecter, mais il vous reste encore bien des choses à apprendre. En effet, même si l'interface graphique de Linux (que vous utilisiez Gnome ou KDE) présente des similitudes avec Windows, il en va tout autrement du mécanisme intrinsèque du système d'exploitation. Les différences se situent, entre autres, au niveau du système de fichiers, du mode multi-utilisateurs, de l'installation de nouveaux programmes, de l'interface graphique, etc. Avant d'approfondir ces sujets, voici la démarche à suivre pour quitter Linux. Tout comme c'est le cas pour Windows, il vaut mieux quitter Linux proprement. Il ne suffit pas simplement de couper l'ordinateur : cela pourrait endommager le système de fichiers (voire même, mais c'est très rare, endommager physiquement le disque dur). Si l'ordinateur n'est pas éteint correctement, cela se traduira par un prochain démarrage de Linux ralenti (le système vérifiera si la coupure impromptue n'a pas entraîné la perte de fichiers). Aucune méthode n'est meilleure qu'une autre et il n'est pas nécessaire d'apprendre par cœur des commandes fastidieuses (par exemple shutdown -h 0). Nous en présentons simplement quelques-unes afin que vous puissiez vous faire une idée de ce qu'il se passe «sous le capot». L'arrêt depuis l'interface graphique Si votre système est configuré, comme c'est le cas par défaut avec la distribution Linux Red Hat 9, pour démarrer en mode graphique, il suffit de quit-

Chapitre 3 : Les premiers contacts 57 ter la session en cours (par exemple en choisissant dans le menu Quitter puis Quitter KDE) : vous vous retrouvez devant l'écran de connexion en mode graphique (voir page 52) et il vous suffira de cliquer sur Arrêter. Cette technique ne fonctionne pas si votre ordinateur démarre en mode texte. En effet, lorsque vous quittez l'interface graphique vous vous retrouvez alors devant l'écran de login en mode texte, qui ne propose pas de bouton Arrêter. Il est également possible d'ouvrir un terminal virtuel depuis l'interface graphique et d'appeler manuellement la commande reboot (ou shutdown). L'appel manuel de la commande reboot Pour couper ou redémarrer l'ordinateur, il faut lancer soit la commande shutdown, soit la commande reboot (qui appellera alors elle-même la commande shutdown avec les paramètres adéquats). Le système se coupera alors proprement. Lorsque vous avez accès à un shell (par exemple si vous avez démarré en mode texte ou si vous avez lancé un terminal virtuel dans votre interface graphique), vous pouvez entrer la commande reboot : (pierre@localhost pierre)$ reboot <ENTRÉE> The system is going down for reboot NOW!!! Init is switching to system level 6 Suivant les distributions de Linux, voire suivant les différentes versions d'une même distribution de Linux, les droits d'exécution de cette commande peuvent varier. Par défaut, Linux Red Hat 9 autorise n'importe quel utilisateur à lancer cette commande et, donc, à redémarrer l'ordinateur. L'appel de la commande shutdown Normalement seul l'utilisateur root a le droit d'appeler la commande shutdown. Dès lors, vous devrez probablement appeler la commande su avant

58 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 de lancer la procédure de shutdown. La commande «shutdown -h 0» (-h pour halt) permet de couper l'ordinateur sans qu'il ne redémarre. Par exemple : (pierre@localhost ~/) $ /sbin/shutdown -h 0 shutdown: you must be root to do that! (pierre@localhost ~/) $ su Password: (root@spyda /home/pierre/) # /sbin/shutdown -h 0 The system is going down for reboot NOW!!! Init is switching to system level 6 Unmounting file system L'utilisateur pierre essaye d'appeler la commande shutdown (présente dans le répertoire /sbin/) mais s'en voit refuser l'accès («you must be root to do that»). Il lance alors la commande su pour devenir l'utilisateur root et il peut ensuite lancer la procédure de shutdown. Certains utilisateurs gardent leur système Linux allumé durant des semaines, voire des mois et ceci soit par nécessité (par exemple parce que le système sert de serveur) soit par facilité (à quoi bon redémarrer un système qui ne se bloque jamais?). La commande uptime permet de voir depuis combien de temps le système Linux est démarré. Par exemple : [carrera@spyda ~/] $ uptime 14:46:59 up 15 days, 9:35, 10 users, load average: 0.19, 0.66, 0.57 [carrera@spyda ~/] $ L'utilisateur carrera constate que le système nommé spyda est allumé depuis plus de 15 jours.

Chapitre 3 : Les premiers contacts 59 La session de secours Même si vous ne connaissez encore aucune commande Unix, il peut être bon de préciser que lors du login en mode graphique vous pouvez lancer une session de secours (dans le menu Session/Secours). Vous vous retrouvez alors devant un bureau vide (aucun environnement graphique, ni Gnome ni KDE, n'est lancé) ne contenant qu'une seule fenêtre : un terminal virtuel. Ce terminal peut alors servir pour réparer le système (par exemple en créant un nouveau compte utilisateur). La session de secours permet d accéder à un terminal virtuel. Le principe multi-utilisateur Comme tous les systèmes Unix, Linux supporte et, surtout, encourage l'utilisation de plusieurs comptes utilisateurs... même si vous êtes le seul à utiliser votre système! Après avoir installé Linux, au moins deux comptes utilisateurs seront présents sur la machine : l'un étant le compte de l'administrateur (root) et l'autre un simple compte utilisateur, que le programme d'installation vous aura invité à créer. Le compte utilisateur Chaque utilisateur dispose d'un répertoire personnel, placé, par convention, dans le répertoire /home/. C'est dans ce répertoire que l'utilisateur pourra organiser, à sa guise, ses fichiers et répertoires personnels. L'on peut même dire que c'est le seul répertoire dans lequel l'utilisateur a le droit de modifier quelque chose!

60 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 En effet, étant donné le système de permissions d'accès utilisé par Linux, un utilisateur se voit dans l'impossibilité d'effacer ou de modifier des fichiers importants. C'est ce qui explique notamment que les virus ne peuvent pas se reproduire ni d'un utilisateur à un autre, ni d'une machine à une autre. C'est ce qui explique également pourquoi Linux est si robuste : il est impossible qu'une application installée par un utilisateur dérègle tout le système! Le répertoire principal d'un utilisateur contient également ses fichiers de configuration c'est-à-dire les fichiers de configuration créés par les différents programmes auxquels l'utilisateur a recours. La capture d écran suivante montre le contenu du répertoire principal des utilisateurs pierre et robin. Notez qu'il a fallu devenir super utilisateur, ou root, pour pouvoir lister le contenu du répertoire /home/robin/ : c'est normal, il n'y a aucune raison que l'utilisateur pierre puisse avoir accès aux informations personnelles de l'utilisateur robin! Le message classique qu'obtient un utilisateur essayant d'ouvrir un fichier auquel il n'a pas le droit d accéder est : «permission non accordée» (ou parfois «permission denied» puisque les programmes de la Red Hat ne sont pas tous traduits). Si votre terminal n'est pas correctement configuré (ou si un programme n'est pas correctement configuré), il se peut également que le message s'affiche en gérant mal les caractères accentués (par exemple : «permission non accord?e»). Nous verrons plus loin comment configurer le terminal pour remédier à ce problème (voir page 302). La plupart des fichiers contenus dans les répertoires de ces deux utilisateurs sont des fichiers cachés (leur noms commencent par un Le contenu des répertoires /home/pierre/ et /home/robin/. point), qui correspondent aux

Chapitre 3 : Les premiers contacts 61 fichiers de configuration des programmes utilisés. L'on peut ainsi constater, par exemple, que l'utilisateur pierre a déjà utilisé l'environnement Gnome tandis que le répertoire /home/robin/ ne contient que quelques fichiers cachés (c'est normal, car il s'agit d'un compte tout fraîchement créé). Quant aux fichiers personnels, l'utilisateur pierre dispose de quelques images (.gif,.png et.jpg) et de deux fichiers.html. A noter également la présence du répertoire.metacity, qui indique que l'environnement graphique Gnome utilise le gestionnaire de fenêtre metacity (nous en verrons plus à ce sujet au chapitre 7 L interface graphique). Rien ne vous force à consulter le contenu de votre répertoire personnel depuis un terminal, vous pouvez tout aussi Le contenu des répertoires /home/pierre/ et /home/robin/. bien recourir à un navigateur de fichiers, tel Nautilus. L'ajout d'un nouveau compte utilisateur Vous pouvez ajouter un nouveau compte utilisateur en vous rendant, par exemple, dans le menu Paramètres systèmes / Groupes et utilisateurs. Le nom d'utilisateur employé pour le login doit être écrit en minuscules. Le répertoire utilisé par défaut se trouve dans le répertoire /home/ et porte le nom de login (par exemple /home/robin/ pour l'utilisateur nommé robin).

62 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 L ajout d un utilisateur nommé robin au système. Ajouter un nouvel utilisateur consiste simplement à créer une nouvelle entrée dans les fichiers de connexion (notamment dans le fichier /etc/passwd qui contient tous les utilisateurs) ainsi qu'un nouveau répertoire dans le répertoire /home/. Le compte root Le compte root est quelque peu particulier puisqu'il s'agit du compte de l'administrateur du système. Tout d'abord, il n'est pas situé dans le répertoire /home/ des utilisateurs normaux mais bien directement à la racine du disque dur (répertoire /root/). Ensuite, l'utilisateur root est l'administrateur du système et il a donc tous les droits.

Chapitre 3 : Les premiers contacts 63 Pour effectuer certaines tâches vous serez obligé d'être, du moins momentanément, l'administrateur du système. Il en sera ainsi, par exemple, lorsque vous désirez installer un nouveau programme ou créer un nouveau compte utilisateur. Etant donné que l'administrateur a tous les droits, il peut modifier ou effacer n'importe quel fichier. Une seule fausse manœuvre peut alors suffire à compromettre tout le système et c'est pourquoi il est très fortement recommandé de n'utiliser le compte root que lorsque c'est vraiment nécessaire. Les terminaux virtuels Quelle que soit la version de Linux que vous utilisiez, plusieurs terminaux virtuels sont disponibles et ce avant même que vous ne soyez connecté. En effet, étant donné que Linux est multi-utilisateur et multi-tâche il est possible de connecter simultanément plusieurs utilisateurs (ou plusieurs fois le même utilisateur) au système. Il est par exemple possible d'ouvrir simultanément plusieurs consoles en mode texte sous X (l'interface graphique des systèmes Unix) et de s'y connecter sous différents noms d'utilisateur. De même, il est possible d'accéder à différents terminaux virtuels ; ce qui, en plus d'être très impressionnant, est fort pratique! Sur la capture d écran présente à la page suivante, on peut constater qu'il y a quatre terminaux X ouverts. Deux appartiennent à l'utilisateur carrera, un à l'utilisateur pierre et un à l'utilisateur root (le super utilisateur). On accède à une console en mode texte en combinant les touches <CTRL>+<ALT> avec la touche de fonction correspondant au numéro du terminal qu'on désire obtenir. Par défaut, Linux Red Hat 9 (et beaucoup d'autres distributions de Linux) permet d'utiliser six terminaux virtuels en

64 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 Quatre terminaux virtuels sont ouverts simultanément. mode texte (numérotés de 1 à 6). Au démarrage, on est connecté soit au premier terminal en mode texte, soit au premier terminal en mode graphique. Un exemple valant mieux qu'un long discours, voici la démarche à suivre : Ω démarrez Linux ; Ω connectez-vous en entrant votre nom d'utilisateur vous vous retrouvez alors face soit à l'invite d'un shell (en mode texte), soit à l'écran de login de l'interface graphique (suivant la façon dont le système est configuré) ; Ω appuyez sur les touches <CTRL>+<ALT>+<F2>...

Chapitre 3 : Les premiers contacts 65 Rassurez-vous, vous ne venez pas de faire un reset du système, mais simplement d'accéder pour la première fois à un terminal virtuel, en mode texte. Vous pouvez vous en assurer en «retrouvant» l'interface graphique (<CTRL>+<ALT>+<F7>) ou votre ancien terminal (<CTRL>+<ALT>+<F1>) tel que vous l'aviez quitté. Lorsqu'on se connecte pour la première fois à un autre terminal, on se retrouve devant l'invite login:. On peut très bien se connecter sur le même compte utilisateur depuis différents terminaux virtuels. π π Puisque le système propose par défaut six terminaux virtuels en mode texte (de <F1> à <F6>), le système permet d'accéder à l'interface graphique à l'aide de la touche <F7> (<CTRL>+<ALT>+<F7>). Nous verrons plus loin qu'il est même possible de lancer plusieurs interfaces graphiques simultanément et de passer de l'une à l'autre (voir page 297). L'utilisation de plusieurs terminaux A priori, recourir à différents terminaux ne vous semble peut-être pas utile. Voici donc quelques exemples d'utilisation de ces terminaux et, à n'en pas douter, vous en trouverez bien d'autres... Ω Lorsqu'on utilise Linux chez soi, il vaut mieux travailler en tant que «simple utilisateur» mais il est parfois nécessaire de lancer des commandes en tant qu'utilisateur root et de passer d'un compte à l'autre. Ω Si votre shell ou votre interface graphique plante (ce qui est très rare) ou que vous êtes bloqué dans un logiciel, la commande <CTRL>+<ALT>+<F2>, par exemple, fonctionne généralement encore. Vous pouvez alors rétablir l'ordre dans votre système (par exemple en tuant les processus douteux depuis le compte root).

66 Guide de référence Linux Red Hat 9 et Fedora 1.0 Ω Si vous effectuez des manipulations depuis le shell sur deux répertoires simultanément et que ces deux répertoires ne se trouvent pas du tout au même endroit dans votre système de fichiers, il peut être pratique d'avoir un terminal ouvert sur le premier répertoire et un autre sur le second (sur la capture d écran page 64, on peut par exemple voir que l'utilisateur carrera a un shell ouvert sur son répertoire principal /home/carrera/, indiqué par le caractère ~ et un autre sur un répertoire.../screenshots/). Ω Certaines tâches mettent du temps à s'exécuter et peuvent donc monopoliser un terminal ou encore afficher des informations et donc bloquer le terminal (en utilisant, par exemple, un terminal pour visualiser en continu un fichier de log). Dans ce cas, il est fort pratique de pouvoir quitter le terminal en question. Il est également fort pratique de pouvoir y revenir de temps à autre, afin de voir où en est l'exécution de la tâche. La touche <CTRL> n'est nécessaire que lorsqu'on désire quitter l'interface graphique pour un terminal virtuel en mode texte (pour passer d'un terminal virtuel à un autre terminal, ou à l'interface graphique, la combinaison <ALT>+<FX> suffit), toutefois, il est plus facile de ne retenir que la combinaison <CTRL>+<ALT>+<FX>, qui fonctionne à tous les coups.