Conductibilité électrique des sels anomaux et des acides de concentration moyenne

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Conductibilité électrique des sels anomaux et des acides de concentration moyenne E. Bouty To cite this version: E. Bouty. Conductibilité électrique des sels anomaux et des acides de concentration moyenne. J. Phys. Theor. Appl., 1888, 7 (1), pp.306-311. <10.1051/jphystap:018880070030601>. <jpa- 00238841> HAL Id: jpa-00238841 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00238841 Submitted on 1 Jan 1888 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

~z, 306 qli on ne peut suppléer par ce mode de calcul a la détermination - directe d un des éléments, soit e, soit ii soit, ce qui est plus facile, le numéro d ordre d une des franges visées. Les mesures de M. Mouton sont absolument d accord avec les miennes, en admettant pour le retard de la première frange pointée 9 À au lieu de 10. Voici d ailleurs le tableau des résultats : Je trouve donc, par cette interprétation, très légitime à ce clu il me semble, des résultats de M. Mouton, que ces résultats, loin d être en désaccord avec mes mesures, leur fournissent au contraire une vérification excellente. CONDUCTIBILITÉ ÉLECTRIQUE DES SELS ANOMAUX ET DES ACIDES DE CONCENTRATION MOYENNE (1); PAR M. E. BOUTY. En principe, la distinction des électrolytes en sels morj~2ccu.z~ et anomaux doit reposer uniquelnent sur l ol~servation du phénomène du transport des ions. Si, à mesure que la dilution augmente, la perte de sel aux deux pôles s approche de devenir égale, et si elle devient égale à la limite, le sel est normal; dans le cas contraire, il est anomal. J ai établi dans la mesure du possible, eu égard aux renseignements très incomplets que nous possédons sur le transport des (1) Cette Note et la suivante sont extraites d un Mémoire plus étendu publié dans les Annales de Claimie et de Plzyszc~uc, 6e série, t. XIV, p. 36. Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018880070030601

307 ions dans les liqueurs très diluées, que la loi des conductibilités moléculaires s applique aux sels normaux, tandis qu elle est plus ou moins inexacte pour les sels anomaux. D ou il suit, cc posteriori) que, de la mesure des conductibilités, on peut conclure si l électrolyse correspondante est normale ou anomale. C est ainsi que, dans un Mémoire antérieur ( 1 ), j ai pu dresser une double liste de sels paraissant normaux ou anomaux. Il se peut qu une étude plus approfondie de la conductibilité ait pour effet de modifier ces listes et de restreindre le nombre des sels rigoureusement normaux; la loi, telle qu elle a été énoncée, n en subsiste des sels dont l électro- pas moins, et j ai démontré ( 2 ) que, pour lyse est certainement normale, cette loi est absolument rigoureuse. I. vo~~ons ce qui se passe pour les sels neutres anomaux. Mes études ont porté sur les principaux sels de soude. Elles établissent que le rapport Ko de la résistance moléculaire de ces sels à celle du chlorure de po tassium varie, avec la con centration m, comme 1 pour les sels normaux, proportionnellement à un facteur i -~- Am~ ; mais la limi te vers laquelle tend Ko pour m.- o est supérieure à l unité. Ainsi, pour l azotate de soude, le type des sels anomaux, on a Azotate de soude. Les autres sels de soude se comportent de Inèlne, et la limite de Ko pour /7z==o paraît toujours égale à 1,1. Pour le chlorure (1) Journal de Physique, 2" série, t. III, p. 33 r, 332 et 337. (ol) 76~.~ 2e série, t. VI, p. 12-16.

308 de sodium, on a Le carbonate de soude ( ) donne Enfin, pour le sulfate de soude ( r ~, Les quatre sels considérés, diversement anomaux dans leurs dissolutions moyennement, concentrées, possèdent, à la limite, le même degré d anomalie. II. Nous savons que les acides hydratés en dissolution doivent être considérés comme des sels anomaux. J ai fait une étude en disso- spéciale des acides sulfurique, azotique et chlorhydrique lution étendue. A cet effet, j ai pris comme point de départ un acide sulfurique pur du commerce que 1VT. a Joly bien voulu doser et qui m a ensuite servi de terme de comparaison pour doser les autres liqueurs. Les résistances ont été rapportées à celles du chlorure de potassium dont on connaît la valeur absolue. à o d une litre est normale de chlorure ~ soi>ms. ~ 5 a. Acicle sulfurique. - La résistance spécifique dissolution contenant 4og, d acide sulfurique anhydre par 2,237 fois plus faible que celle de la liqueur de potassium. Elle a donc pour valeur 1~ ~ ~3 I5 == 60hms,623. Elle 2,2 7 varie, avec la au température, proportionnellement facteur J ai compare les résistances spécifiques des dissolutions étendues d acide sulfurique à celle de la liqueur normale du même acide, prise pour unité. Le Tableau suivant donne, en fonction de cette unité, les valeurs de la résistance moléculaire po à o. (1 ) Ces deux sels, pour lesquels 1B.0 varic rapidement avec la dilution, avaient été classés, dans mon premier Mémoire, parmi les sels hydratés normaux (Journal de Physique) 26 série, t. III, p. 332 ).,

Les 309 Acide sulfurique. Les valeurs calculées de po ont été obtenues par la formule on a donc pour la résistance spécifique no la formule En ce qui concerne la variation de la résistance avec la température, on a en général A mesure que la dilution augmente, x augmente et tend vers la limite o,02108, qu on peut considérer comme atteinte à partir de n2 = 0,01; ~ tend vers zéro. b. Acides azotique et - ch lorltuvdrique. dissolutions étendues des acides azotique et chlorhydrique, faites à équivalents égaux, possèdent à o" des résistances spécifiques sensiblement Identiques; contrairement à ce qui a lieu pour l acide sulfurique, ces résistances varient assez lentement avec la dilution; on a pour l acide azotique 1 et pour l acide chlorhydrique

310 Ces formules, correctes pour in o,1, y sont encore applicables, avec une approximation passable, jusqu au voisinage de nz z. Si l on compare entre eux les acides sulfurique, chlorhydrique et azotique au plus grand état de dilution possible, on voit que les rapports de leurs résistances moléculaires sont voisins de l unité. Ils varient avec la température, quoique dans des limites assez étroites. En prenant pour unité les résistances limites de l acide sulfurique aux difl érentes températures, les résistances correspondantes des deux autres sont :*. L acide azotique, plus conducteur que l acide chlorhydrique a o, ; est moins conducteur que lui à 32. Si l on essayai t de comparer ces acides aux sels neutres, les résultats dépendraient essentiellement de la température. Ainsi la résistance limite de l acide sulfurique à oo est 3,go6 fois moindre que celle d un sel normal ; à I 6 elle n est que 3,4of~ fois et à J2 que 3,16~ fois moindre. Il demeure donc bien établi, comme je l avais annoncé précédemment ( ~, que les acides étendus se comportent, au point de vue de leur conductibilité, d une manière qui varie d un acide à un autre, même dans le cas des acides sulfurique, azotique et chlorhydrique, et que ces conductibilités ne sont pas comparables à celles des sels neutres. En résumé, les résistances spécifiques des sels neutres anomaux et des acides en dissolution de concentration moyenne sont représentées par des formules telles que La limite B diffère de la valeur t2 ~ ~%332y caractéristique des sels neutres normaux, et la limite de u peut aussi s écarter beau- (1) Journal de Plzysic~ue, 2e série, t. III, p. 344 et suiv.

Si coup de o, 0333. C est, en particulier, ce qui a toujours lieu pour les acides. 3II Il ne peut y avoir de loi générale à chercher relativement aux coefficients de la formule précédente, si ce n est par la comparaison de ces coefficients aux coefficients d anomalie, c est-à-dire aux nombres caractéristiques du transport des ions. CAS GÉNÉRAL DE LA CONDUCTIBILITÉ DES MÉLANGES; PAR M. E. BOUTY. J ai démontré ( ~ que, si l on mêle p litres d une dissolution d un sel neutre normal de concentration ~n et de conductibilité a litres d un autre sel normal de même concentration et de et c~ conductibilité b, la conductibilité x du mélange sera 1 Sels normaux. -- l on admet cet énoncé dans toute sa généralité, il est facile de calculer la conductibilité d un mélange de deux dissolutions quelconques de sels neutres sans action chimique, pourvu que l on connaisse la loi de la variation de la conductibilité de chacune d elles avec la dilution. On supposera, pour ce calcul, que les dissolutions primitives ont d abord été concentrées ou diluées jusqa à contenir le nombre ni de molécules que contiendra le mélange, puis mêlées dans la proportion convenable pour reproduire celui-ci. Soient, par exemple, une dissolution de chlorure de potassium à o6q,i I et une dissolution d azotate de potasse à oéq., 2 que l on mêle à volumes égaux, ce qui donnera une dissolution contenant en tout 0~1 15 de sel par litre. Prenant pour unité la conductibilité de la dissolution de chlorure, on trouve que la conductibilité de la dissolution d azotate est r,6g8; mais la conductibilité du mé- ( ) Journal de Physique, 2e série, t. VI, p. J,-I8.