Sondage le jour du vote 2 nd tour des élections municipales 2014 La perception du Front national L hypothèse d un changement de Premier ministre La politique économique Mars 2014 Sondage réalisé par pour publié le 31 mars 2014
Méthodologie Recueil Enquête réalisée auprès d un échantillon de Français recrutés par téléphone et interrogés par Internet dans la journée du 30 mars 2014. Echantillon de 936 inscrits sur les listes électorales représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Echantillon La représentativité de l échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession du chef de famille après stratification par région et catégorie d agglomération. * Il ne s agit pas d un access panel. 2
Note sur les marges d erreur Comme pour toute enquête quantitative, cette étude présente des résultats soumis aux marges d'erreur inhérentes aux lois statistiques. Le tableau ci-dessous présente les valeurs des marges d erreur suivant le résultat obtenu et la taille de l échantillon considéré : Taille de l échantillon Intervalle de confiance à 9 selon le score 5 ou 9 10 ou 90% 20 ou 80% 30 ou 70% 40 ou 60% 50% 100 4,4 6,0 8,0 9,2 9,8 10,0 200 3,1 4,2 5,7 6,5 6,9 7,1 300 2,5 3,5 4,6 5,3 5,7 5,8 400 2,2 3,0 4,0 4,6 4,9 5,0 500 1,9 2,7 3,6 4,1 4,4 4,5 600 1,8 2,4 3,3 3,7 4,0 4,1 700 1,6 2,3 3,0 3,5 3,7 3,8 800 1,5 2,1 2,8 3,2 3,5 3,5 900 1,4 2,0 2,6 3,0 3,2 3,3 1 000 1,4 1,8 2,5 2,8 3,0 3,1 2 000 1,0 1,3 1,8 2,1 2,2 2,2 4 000 0,7 0,9 1,3 1,5 1,6 1,6 6 000 0,6 0,8 1,1 1,3 1,4 1,4 10 000 0,4 0,6 0,8 0,9 0,9 1,0 Exemple de lecture : Dans le cas d un échantillon de 1 000 personnes, pour un pourcentage obtenu par enquête de 20%, la marge d erreur est égale à 2,5. Le pourcentage a donc 9 de chance d être compris entre 17, et 22,. 3
Analyse des résultats (1/4) 1. Le Front national, un parti comme les autres, dont l implantation locale est perçue de façon mitigée Pour ces élections municipales, Marine Le Pen s était fixé un objectif très clair : entreprendre et surtout réussir le réinvestissement local de son parti, mis à bas en 1999 lors de la scission du parti entre FN et MNR (rappelons qu en 1995, le Front national alors dirigé par Jean-Marie Le Pen, avait remporté 3 villes). Ce soir, elle semble avoir gagné son pari. D après les premiers résultats, outre la ville d Hénin-Beaumont tombée dans l escarcelle du FN dès le 1 er tour, ce sont au moins 4 autres villes que pourrait remporter le parti d extrême-droite (Béziers, Fréjus, Hayange, Beaucaire +?). Comment les Français perçoivent-ils cette implantation locale du Front national? L image qu ils ont du parti s en trouve-t-elle modifiée? BVA, en partenariat avec Le Parisien, a interrogé 936 Français dimanche 30 mars, jour du 2 nd tour des municipales, pour apporter des réponses à ces questions. Les Français ne voient pas forcément d un mauvais œil cette évolution du paysage politique local. Interrogés au cours de la journée de dimanche, près de 4 sondés sur 10 (36%) ont déclaré que si le Front national remportait une ou des mairies et s il augmentait nettement le nombre de ses conseilles municipaux, ce serait globalement «une bonne chose». 13% estiment même que ce serait «une très bonne chose». Soulignons cependant que cette évolution est considérée comme «une mauvaise chose» par une large majorité de Français : 6 dont 36% pour qui il s agit même d une «très mauvaise chose». On observe des lignes de clivage assez nettes sur cette question, comme l appartenance sociale par exemple : ainsi, plus de la moitié des CSP- (5) considèrent que le fait que le FN remporte des villes est une «bonne chose» alors que pour une marge majorité des CSP+ (70%), c est une «mauvaise chose». La proximité partisane constitue une autre ligne de clivage nette : si 58% des sympathisants de la droite (dont 49% des sympathisants UMP et 99% des sympathisants FN) estiment qu il s agit d une bonne chose, 89% des sympathisants de la gauche estiment au contraire qu il s agit d une mauvaise chose (dont 91% des sympathisants PS). Ces résultats en demi-teinte font écho à une tendance lourde : la normalisation du Front national. En effet, une majorité de Français (58%) estime que le Front national devrait être à présent considéré comme un parti comme les autres. C est 16 points de plus qu en septembre 2010 (4 d après un sondage BVA pour la Matinale de Canal+). A l inverse, le FN demeure un parti «à part» pour 4 Français sur 10 seulement (40%). Plus que l expression d un soutien direct au FN, ces résultats constituent sans doute un «constat». C est là le fruit couplé de la stratégie de «banalisation» du FN et du contexte électoral actuel qui démontre qu elle fonctionne. 4
Analyse des résultats (2/4) Sur cette question, l appartenance sociale apparaît comme un facteur moins clivant, en dépit de résultats quelque peu différents : ainsi, le FN doit à présent être considéré comme un parti comme les autres pour 68% des CSP- contre 51% des CSP+. L appartenance politique demeure en revanche un critère segmentant : 28% seulement des sympathisants de la gauche considèrent le FN comme un parti comme les autres contre 80% des sympathisants de la droite. Dans le détail, à droite, le FN est un parti comme les autres pour 74% des sympathisants de l UMP, pour l ensemble des sympathisants FN (100%, logiquement), et même pour la moitié des sympathisants du MoDem (50%). Pour autant, ces résultats laissent-ils à penser que Marine Le Pen pourrait remporter son pari à long terme? Son but là aussi est clair : pouvoir afficher un bilan au niveau local pour être crédible ensuite au niveau national, dans la perspective de 2017. De ce point de vue, les Français sont pour l heure assez dubitatifs et sans doute encore dans l expectative : pour 4 Français sur 10 seulement (39%), les villes qui auront un maire Front national seront «bien gérées» tandis qu elles seront «mal gérées» pour 56% des sondés. On retrouve à nouveau les mêmes lignes de clivage : si pour 86% des sympathisants de la gauche, les villes FN seront «mal gérées», pour 61% des sympathisants de la droite (dont 56% des sympathisants de l UMP), elles seront au contraire «bien gérées». En réalité, c est à l épreuve des faits que ces chiffres seront ou non confirmés. A ce titre, il sera intéressant de dresser des bilans réguliers au cours de la mandature qui s ouvre. Si le Front national parvient progressivement à convaincre les Français de sa capacité à gérer des villes, alors la stratégie de sa présidente pourra s avérer payante à long terme. 2. Les Français réclament un changement de Premier ministre et font de Manuel Valls leur favori Alors que ces élections municipales constituent une remise en cause de la politique gouvernementale, les trois-quarts des Français (74%) ne souhaitent pas que Jean-Marc Ayrault reste Premier ministre à l issue de cette séquence électorale. Toutes les catégories de la population se retrouvent sur ce point, y compris les sympathisants de la gauche : 59% d entre eux ne souhaitent pas que Jean-Marc Ayrault demeure plus longtemps à Matignon, un score qui s élève à 60% chez les sympathisants du Parti socialiste. A titre de comparaison, à l issue du 2 nd tour des municipales de 2008, 66% des Français souhaitaient que François Fillon reste Premier ministre. 5
Analyse des résultats (3/4) Manuel Valls confirme son statut de favori. S il y avait un changement de Premier ministre, 31% des Français souhaiteraient le voir à ce poste. En écho peut-être aux résultats des élections municipales, à la progression du Front national et une potentielle demande de «plus d autorité» qu il incarne, il est loin devant l ensemble des autres candidats possibles : Martine Aubry (17%) devance légèrement Laurent Fabius (16%). Le maire sortant de la capitale, Bertrand Delanoë, ne semble pour le moment pas promis par les Français à une destinée nationale : seuls 8% aimeraient le voir au poste de Premier ministre. Les autres personnalités politiques testées arrivent loin derrière : Jean-Yves le Drian (6%), Claude Bartolone () et enfin Michel Sapin (3%). Cette hiérarchie diffère en revanche nettement selon la proximité politique des sondés : si Manuel Valls est le «premier ministrable» préféré des sympathisants de la droite (40% dont 38% des sympathisants UMP et 46% des sympathisants FN) et du MoDem (48%), il rencontre moins de succès à gauche. Les sympathisants du PS lui préfèrent Martine Aubry (30% contre 24% pour Manuel Valls), tout comme l ensemble des sympathisants de la gauche (36%). 3. Les Français très partagés concernant le cap à suivre Si les Français réclament clairement un changement de Premier ministre, ils sont un peu moins explicites s agissant du cap que s est fixé le gouvernement. Ils apparaissent au contraire beaucoup plus partagés : si près d un Français sur deux souhaite que les réformes annoncées se poursuivent après les municipales (48%), une proportion strictement équivalente (48% également) souhaite au contraire qu elles soient stoppées. Cette position mitigée reflète d importants clivages politiques : si les sympathisants de la gauche (73%) et même ceux du Modem (54%) souhaitent majoritairement la poursuite des réformes, une large majorité des sympathisants de la droite souhaitent le contraire (6). Au premier rang de ces réformes figure le Pacte de responsabilité. Un sondage réalisé par BVA pour Le Parisien et i-télé en janvier, juste après les vœux présidentiels, avait montré que l annonce de cette réforme ne bouleversait pas le jugement des Français à l égard de la politique de François Hollande à destination des entreprises. Notre sondage d aujourd hui confirme ces résultats : pour les Français, le Président mène toujours une politique pas assez favorable 6
Analyse des résultats (4/4) aux entreprises (49%). Seuls 20% des personnes interrogées estiment que la politique menée par François Hollande est bien équilibrée pour les entreprises, un chiffre en recul de 7 points depuis janvier dernier. Enfin, 26% estiment au contraire qu elle leur est trop favorable, un résultat en hausse de 7 points depuis janvier. Cette évolution résulte d un jeu de vase communicants entre ces 2 items : si 29% seulement des sympathisants de la gauche estimaient en janvier que la politique économique du Président était trop favorable aux entreprises, ils sont désormais 43% (+14 points) à le penser. On observe également une légère crispation au sein du socle des sympathisants socialistes : en janvier, 70% d entre eux jugeaient cette politique bien équilibrée, montrant que François Hollande avait su bien placer le curseur les concernant. Aujourd hui, ils ne sont plus que 58%, soit 12 points de moins. Enfin, comme en janvier, les sympathisants de la droite estiment toujours dans leur grande majorité que la politique économique du président de la République n est pas assez favorable aux entreprises (77%). Ces résultats montrent bien à quel point il est difficile voire impossible de contenter tout le monde en matière économique. Alors que les sympathisants de la gauche avaient plutôt bien accueilli le Pacte de responsabilité, ils se montrent aujourd hui plus critiques alors que dans le même temps, les sympathisants de la droite estiment que ces efforts sont insuffisants. En tout état de cause, quelles que soient les options retenues par le président de la République dans les prochains jours, il est difficile d imaginer que les réformes engagées en cours ou nouvelles pourront donner des résultats tangibles d ici aux élections européennes. Dès lors, un changement de Premier ministre, souhaité par une très large majorité des Français, apparaît comme le seul moyen éventuel de donner un nouveau souffle au quinquennat et d éviter un camouflet trop sévère lors des prochaines échéances électorales. Cette option ne constitue toutefois en aucun cas un «remède miracle» et présente un inconvénient majeur : elle ne pourra plus constituer un recours possible après les européennes en cas de nouveau désaveu. Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice adjointe de BVA Opinion 7
La perception du Front national 8
Perception de la progression du Front national au niveau local A l issue des élections municipales, si le Front national remportait une ou des mairies et si le Front national augmentait nettement le nombre de ses conseillers municipaux, globalement, diriez-vous que cela serait? S/T MAUVAISE CHOSE 6 Ne se prononce pas* Une très bonne chose 13% S/T BONNE CHOSE 36% Une très mauvaise chose 36% Plutôt une bonne chose 23% 9 Plutôt une mauvaise chose 26%
Perception de la progression du Front national au niveau local Selon la proximité partisane A l issue des élections municipales, si le Front national remportait une ou des mairies et si le Front national augmentait nettement le nombre de ses conseillers municipaux, globalement, diriez-vous que cela serait? ST Bonne chose ST Mauvaise chose Ensemble 13% 23% 26% 36% 36% 6 Sympathisants de la gauche 9% 19% 70% 11% 89% Sympathisants de la droite 26% 3 27% 14% 1% 58% 41% Dont UMP Dont sympathisants de l UMP 8% 41% 3 14% 49% 49% Dont FN Dont sympathisants du FN 8 17% 1% 99% 1% Une très bonne chose Plutôt une bonne chose Plutôt une mauvaise chose Une très mauvaise chose Ne se prononce pas* 10
Opinion concernant la gestion future des villes ayant élu un maire du Front national Selon vous, les villes qui auront un maire Front National seront-elles.? S/T MAL GÉRÉES 56% Très mal gérées 24% Ne se prononce pas* Très bien gérées 6% Plutôt bien gérées 33% S/T BIEN GÉRÉES 39% Plutôt mal gérées 3 11
Opinion concernant la gestion future des villes ayant élu un maire du Front national Selon la proximité partisane Selon vous, les villes qui auront un maire Front National seront-elles.? ST Bien gérées ST mal gérées Ensemble 6% 33% 3 24% 39% 56% Sympathisants de la gauche 1 33% 53% 1 86% Sympathisants de la droite 13% 48% 29% 61% 34% Dont UMP Dont sympathisants de l UMP 54% 33% 6% 56% 39% Dont FN Dont sympathisants du FN 48% 49% 1% 97% Très bien gérées Plutôt bien gérées Plutôt mal gérées Très mal gérées Ne se prononce pas* 12
Image du Front national Vous personnellement, estimez-vous que le Front National devrait être à présent considéré comme un parti comme les autres? Ne se prononce pas* RAPPEL SEPTEMBRE 2010 57% Non 40% Oui 58% RAPPEL SEPTEMBRE 2010 4 13
Image du Front national Selon la proximité partisane Vous personnellement, estimez-vous que le Front National devrait être à présent considéré comme un parti comme les autres? ENSEMBLE SYMPATHISANTS DE LA GAUCHE SYMPATHISANTS DE LA DROITE SYMPATHISANTS DE L UMP 40% 58% 70% 28% 18% 80% 23% 3% 74% Oui Non Ne se prononce pas* 14
L hypothèse d un changement de Premier ministre 15
Opinion concernant le sort de Jean-Marc Ayrault en tant que Premier ministre Souhaitez-vous ou pas qu après les élections municipales Jean-Marc Ayrault reste Premier ministre? Ne se prononce pas* Oui 21% RAPPEL MARS 2008 2 RAPPEL MARS 2008 66% Non 74% Les rappels proviennent d une étude CSA réalisée le jour du 2 nd tour des élections municipales de mars 2008. La question concernait à l époque le sort de François Fillon en tant que 1 er ministre. Nota bene : cette mesure intervenait 11 mois après l élection de Nicolas Sarkozy 16
Opinion concernant le sort de Jean-Marc Ayrault en tant que Premier ministre Selon la proximité partisane Souhaitez-vous ou pas qu après les élections municipales Jean-Marc Ayrault reste Premier ministre? ENSEMBLE SYMPATHISANTS DU PS SYMPATHISANTS DE LA GAUCHE SYMPATHISANTS DE LA DROITE 21% 4% 36% 36% 1 74% 60% 59% 86% Oui Non Ne se prononce pas* 17
Quel premier ministre à la place de Jean-Marc Ayrault? S il y avait un changement de Premier ministre, qui, parmi les personnalités suivantes, préfériez-vous au poste de Premier ministre? ENSEMBLE SYMPATHISANTS DU PS SYMPATHISANTS DE LA GAUCHE SYMPATHISANTS DE LA DROITE Manuel Valls 31% 24% 20% 40% Martine Aubry 17% 30% 36% 4% Laurent Fabius 16% 17% 13% 16% Bertrand Delanoë 8% 10% 1 Jean-Yves le Drian 6% 4% 3% 9% Claude Bartolone 6% Michel Sapin 3% 6% 4% 3% Ne se prononce pas* 14% 4% 7% 17% 18
La poursuite des réformes et la perception de la politique économique 19
Opinion concernant la poursuite des réformes annoncées Souhaitez-vous ou pas qu après les élections municipales les réformes annoncées se poursuivent? Ne se prononce pas* 4% RAPPEL MARS 2008 2 Non 48% Oui 48% RAPPEL MARS 2008 67% Les rappels proviennent d une étude CSA réalisée le jour du 2 nd tour des élections municipales de mars 2008. La question concernait à l époque les réformes annoncées par le gouvernement de François Fillon. Nota bene : cette mesure intervenait 11 mois après l élection de Nicolas Sarkozy 20
Opinion concernant la poursuite des réformes annoncées Selon la proximité partisane Souhaitez-vous ou pas qu après les élections municipales les réformes annoncées se poursuivent? ENSEMBLE SYMPATHISANTS DE LA GAUCHE SYMPATHISANTS DE LA DROITE 48% 4% 48% 24% 3% 73% 6 3% 3 Oui Non Ne se prononce pas* 21
Opinion concernant l orientation de la politique économique de François Hollande Vous personnellement, estimez-vous que François Hollande mène actuellement une politique économique? Ne se prononce pas* Trop favorable aux entreprises 26% RAPPEL JANVIER 2014 19% RAPPEL JANVIER 2014 51% Pas assez favorable aux entreprises 49% Bien équilibrée, ni trop ni pas assez favorable aux entreprises 20% RAPPEL JANVIER 2014 27% 22
Opinion concernant l orientation de la politique économique de François Hollande Selon la proximité politique Vous personnellement, estimez-vous que François Hollande mène actuellement une politique économique? ENSEMBLE SYMPATHISANTS DE LA GAUCHE SYMPATHISANTS DE LA DROITE 4% 49% 26% 20% 13% 4 43% 77% 13% 6% Trop favorable aux entreprises Bien équilibré, ni trop ni pas assez favorables aux entreprises Pas assez favorables aux entreprises Ne se prononce pas* 23