VINCENT LE GUENNOU, L HOMME QUI REPENSE L AFRIQUE Vincent Le Guennou est un acteur du monde de la finance dont l action peu visible a pourtant un impact significatif sur une économie africaine en pleine mutation. CEO de Emerging Capital Partners, leader dans le business des fonds d investissement sur le continent, il a une devise, qui est aussi celle de son groupe : «Repenser l Afrique.» PAR MICHEL LOBÉ EWANÉ ET GASTON KELMAN 30 FORBES AFRIQUE AVRIL 2014
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FINANCE EN COUVERTURE Sur la cheminée de ce bureau austère, au troisième étage d un immeuble haussmannien, avenue Hoche, dans le 8 e arrondissement de Paris où Vincent Le Guennou nous accueille, deux photos en noir et blanc attirent immédiatement l attention du visiteur. La première est assez convenue. Elle représente les trois enfants en bas âge du maître des lieux. La deuxième est de celles qui ont le charme et la rareté des pièces de collection, de celles qu auraient certainement souhaité faire le «naturaliste» Yann Arthus-Bertrand, et surtout «l urbaniste» Robert Doisneau. On y voit Vincent Le Guennou serrant la main de Nelson Mandela. Alors, suivant votre regard et avec un émerveillement intact et néanmoins vieux de dix ans, il raconte la genèse de cette image et de cette rencontre unique. En effet, ECP Emerging Capital Partners, fonds d investissement cocréé et codirigé par notre hôte, est la seule structure au monde dont Madiba ait accepté de siéger au conseil d administration après sa retraite publique. Et l aventure durera quatre ans, de 2000 à 2004. Quel est donc cet homme brillant qui a su mériter à ce point la confiance de l exhomme le plus respecté au monde? C est celui qui a créé le fonds d investissement dont la devise est Rethink Africa repenser l Afrique. Tout un programme! Il n est pas surprenant que le père de l Afrique du Sud moderne, pays berceau de la Renaissance africaine, ait été séduit par le porteur de cet appel pour un nouveau regard sur l Afrique. En ces temps d Afro-optimisme, de réclame, où le dithyrambe à tire-larigot est tellement incantatoire qu il semble saisonnier, sinon pipé, où la comparaison est permanente avec les autres continents, il est réconfortant de rencontrer un discours construit sur les «réalités» de l Afrique. AU COMMENCEMENT L homme qui porte cette originalité en est lui-même une. C est celui qui dirige aujourd hui le plus important fonds d investissement privé en Afrique et qui s est donné pour objectif de participer au développement de l Afrique par le financement, l accompagnement, le conseil pour la création de richesses et de d emploi. En outre, ce modèle d investissement n est pas passif puisque ECP y prend des parts. Métis né en France d une mère française et d un père camerounais, Vincent Le Guennou passe les premières années de sa vie en Algérie, poursuit ses études à l université Paris Dauphine et décroche le diplôme d HEC. Un parcours de choix qu il parachèvera quelques années plus tard par le prestigieux MBA de Harvard, aux Etats-Unis. Entre HEC et Harvard, il se frotte au monde de l entreprise, quatre années chez Arthur Andersen, grand cabinet d audit financier, aujourd hui disparu, emporté en 2002 par le scandale Enron, société américaine leader dans le domaine de l énergie, aux pratiques financières douteuses et dont l audit était donc assuré par Arthur Andersen. En 1993, il rejoint la Saur, filiale de Bouygues, spécialisée dans la gestion des services publics de l eau. Le jeune cadre est détaché en Côte d Ivoire comme directeur financier. L aventure Bouygues durera six ans, en deux périodes de trois années chacune, entrecoupées par la préparation du MBA à Harvard. LA NAISSANCE D ECP En l an 2000, Vincent Le Guennou rejoint le groupe EMP (Emerging Markets Partnership) basé à Washington, spécialisé sur les marchés émergents et désireux de s ouvrir sur le continent africain. «En fait, explique-til, mon passage à Harvard aux Etats-Unis m a fait connaître nombre d acteurs américains du secteur du fonds d investissement qui s intéressaient aux marchés émergents. Le thème de mon diplôme portait sur les fonds d investissement et l Afrique. Donc je Parmi les participations de ECP, on trouve Nairobi Java House, chaîne de cafés de l Est africain née au Kenya en 1999. «Je suis basé à Paris, parce qu il n y a pas parmi les 54 pays africains un seul qui fait figure de plateforme rayonnante pour les 53 autres. Nous croyons énormément en cette plateforme régionale qui nous permet d atteindre une taille critique» ECP 32 FORBES AFRIQUE AVRIL 2014
ECP changé», commente notre homme. En 2005, quand les fondateurs d EMP ont pris une semi-retraite, ils ont permis aux patrons des régions de créer leurs sociétés. Le Guennou saisit la balle au bond. Il quitte la maison mère et, avec deux associés, Hurley Doddy, installé à Washington, et Thomas Gibian, ancien CEO, aujourd hui président du conseil d administration, crée ECP (Emerging Capital Partners). C est avec Hurley Doddy qu il poursuit aujourd hui l aventure. Ils sont cofondateurs et co-ceo. Il séjournera encore un an dans la capitale américaine avant de s installer à Abidjan pour quatre ans, où il ouvre un bureau pour l Afrique de l Ouest, puis demeure six ans à Tunis, pour y implanter un nouveau bureau pour l Afrique du Nord. Il occupe aujourd hui le bureau parisien. Quand on lui demande pourquoi Paris et pas une capitale africaine, il répond comme s il s attendait à la question : «Je suis basé à Paris parce qu il n y a pas parmi les 54 pays africains un seul qui fait figure de plateforme rayonnante pour les 53 autres. Nous croyons énormément en cette plateforme régionale qui nous permet d atteindre une taille critique, et d avoir des opportunités d investissement conforme à la taille de nos investisssements.» Il n exclut pas cette éventualité dans un avenir proche, mais souligne cette espèce d émulation qui règne entre les 54 Etats de l Afrique. «Paris reste donc le compromis et en termes de contacts et d infrastructures, elle est plus proche de tous.» Toutefois, ECP dispose de sept antennes africaines : Abidjan, Douala, Tunis, Nairobi, Johannesburg, Casablanca et Lagos. connaissais EMP. Je n avais pas le projet de lancer un fonds d investissement, mais je connaissais l équipe et elle me connaissait et, donc, quand ils m ont contacté plus tard, je l ai intégrée.» Le groupe EMP à l époque ne ciblait pas l Afrique. Mais il va lancer un premier fonds sur l Afrique de 400 millions de dollars. «C était bien peu de chose par rapport aux sommes investies sur les autres continents. A l époque, il y avait une difficulté à attirer des investisseurs sur le continent africain. Aujourd hui les choses ont bien Filiale de la société de portefeuille d ECP, la Ciprel, compagnie ivoirienne de production d éléctricité, a collecté en 2013 un fonds de 320 millions d euros pour l achèvement d une centrale électrique en Côte d Ivoire. ATTIRER LES INVESTISSEURS Le business des fonds d investissement, même s il connaît un réel développement ces derniers temps en Afrique, reste assez peu connu du grand public, en particulier dans les pays francophones. «Notre métier, celui du prêt exécutif, consiste à prendre des participations en capital dans des sociétés du secteur privé», explique Le Guennou. «Nous prenons des participations qui sont significatives. Notre métier c est aussi de convaincre les investisseurs d investir en AVRIL 2014 FORBES AFRIQUE 33
EN COUVERTURE Afrique dans des secteurs couverts par ECP. Les marchés occidentaux du fait de leurs difficultés économiques sont moins prisés. Et l Afrique devient le nouvel eldorado. Il est question de leur expliquer ce que c est que l Afrique et de les convaincre d investir dans nos fonds.» ECP mobilise différents fonds pour ses opérations sur l Afrique. Par exemple, les Family funds. «Ce sont des familles nanties qui cherchent où investir», explique-t-il. «Elles vont créer une société dont la fonction est d investir les ressources de la famille. Nous attirons également des fonds souverains et des fonds de fonds. Dans ces derniers, il est question de grands investisseurs, par exemple des caisses de retraites, des fonds de pension, ou des entreprises qui disent : Nous voulons investir en Afrique mais nous ne connaissons pas l Afrique. Alors nous contactons des gestionnaires de fonds qui eux-mêmes vont choisir les meilleurs managers de fonds, d où la notion de fonds de fonds. Une de nos grandes fiertés est d avoir attiré de plus en plus de fonds sur l Afrique au fil des dix dernières années.» ECP attire même aujourd hui des fonds africains. «La caisse de sécurité sociale ghanéenne a par exemple investi dans un de nos fonds», souligne Le Guennou. «Autre exemple, c est le fonds gabonais d investissement stratégique (FGIS), un fonds Le 20 mars 2009, ECP devenait propriétaire à 100 % de la holding bancaire du groupe Orabank. Récemment, le fonds souverain gabonais en est devenu actionnaire. En 2008, ECP a pris 20 % du capital de la NSIA Nouvelle société interafricaine d assurances. Le groupe qui a démarré ses activités en 1995 est un acteur majoritaire de la banque et de l assurance en Côte d Ivoire. «QUAND JE RÉUSSIS À CONVAINCRE UN INVESTISSEUR QUE DANS LES MILLIARDS QU IL GÈRE, IL DEVRAIT METTRE QUELQUE CHOSE À LA DISPOSITION DE L AFRIQUE, JE ME SENS BIEN.» 34 FORBES AFRIQUE AVRIL 2014 souverain, qui vient d investir dans une de nos sociétés. Nous avons repris en 2009 une banque dont le siège est au Togo, Financial Bank, présente dans cinq pays. Nous l avons rebaptisée Orabank. Elle est maintenant présente dans douze pays. Et le fonds souverain gabonais vient de prendre une participation dans cette banque.» UNE APPROCHE RÉGIONALE ECP pèse aujourd hui 2 milliards de dollars en fonds d investissement sur l Afrique. Sans doute, l une des toutes premières enveloppes de private equity. Il gère trois fonds de private equity. Les secteurs où il a le plus investi sont celui des services financiers (27 %), les télécoms (23 %) et les ressources naturelles (14 %) (voir graphique p. 36). Le fonds est présent dans 45 pays. Il apporte le financement aux acteurs du privé avec prise de participation dans leur capital et accompagne les entreprises de son portefeuille dans la gestion y compris en proposant des équipes de management. Enfin, il prépare sa sortie du capital, en général au LEO PAUL RIDET POUR FORBES AFRIQUE - ECP FINANCE
Afrique sub-saharienne Des capitaux engagés au sein de 45 pays 50 millions de dollars 25 49 millions de dollars 25 millions de dollars Cap-Vert Sénégal Gambie Guinée-Bissau Gambie Liberia Mauritanie Maroc Côte d Ivoire Mali Burkina Faso Algérie Nigeria Ghana Cameroun Togo Guinée Bénin équatoriale Gabon Niger Rép. du Congo Tunisie Libye Tchad RCA Rép. dém. du Congo Égypte Soudan Érythrée Djibouti Éthiopie Kenya Somalie Ouganda Tanzanie Rwanda bout de dix ans. Cette démarche est assez standard, car il ne s agit pas de créer un système spécifique, un système à béquilles pour l Afrique. Néanmoins, Vincent Le Guennou sait que l on ne peut pas travailler en Afrique sans tenir compte de certains facteurs culturels, historiques. Il revendique donc une approche panafricaine des affaires. On serait tenté de dire : comme tout le monde! Mais justement, ce n est pas comme tout le monde. Il ne se réclame pas de cette approche que nous qualifierons d afrocentriste. Celle-ci s appuierait sur un passé commun et accessoirement ou essentiellement grandiose. Il ne pense pas non plus l Afrique comme un tout, du Cap au Caire, ou alors dans cette dimension où la couleur de la peau serait le ciment de la fraternité. Son panafricanisme est porté vers le futur et il doit se fonder sur des piliers réalistes, puisés dans la dynamique de cette Afrique en construction. Plutôt qu une Afrique globale, il privilégie la notion d intégration régionale dont il pense qu elle est un outil indispensable pour le développement de nations qui partagent une proximité géographique et bien souvent culturelle et ethnique. En effet, force est de constater qu une intégration panafricaine globale est bien loin de la réalité quotidienne. «Il faut quarante-trois visas pour faire le tour de l Afrique.» Même s il botte en touche quand on lui demande de donner son sentiment entre la CÉMAC et la CÉDÉAO, il reconnaît que les choses ne sont pas identiques sur toutes les régions. «Dans notre monde ECP est le premier fonds d investissement dédié au continent africain à avoir levé plus de 2 milliards de dollars! Les placements de capitaux permettant de soutenir plus de 50 000 emplois. Angola Namibie Zambie Botswana Zimbabwe Afrique du Sud économique, le panafricanisme est une notion d intégration régionale», estime-til. «Et une des meilleurs zones est l Union économique et monétaire ouest-africaine (UÉMOA), car les gens peuvent s y déplacer, les biens peuvent y circuler librement. Ce sont des conditions nécessaires pour faciliter le développement. Les échanges au sein de l Afrique augmentent considérablement, et les échanges avec l Occident augmentent aussi considérablement.» Pour lui, l Afrique doit se suffire à elle-même. Elle doit générer ses propres capitaux, fluidifier la circulation des biens et des personnes au niveau régional et avec les pays émergeants des autres continents. «Il faut créer des entreprises en Afrique qui conservent leur centre de décision en Afrique, cela me paraît important. On a besoin de banques qui comprennent la région, qui puissent vous accompagner. J ai travaillé dans la Compagnie ivoirienne des eaux (CIE). J ai été très marqué par le directeur général, Marcel Zadi Kessy, qui disait qu on ne peut pas importer sans adapter les modèles managériaux à l intérieur. Il faut adapter en tenant compte de nos spécificités Lesotho Swaziland Malawi Mozambique Burundi Île Maurice «Il faut créer des entreprise en Afrique qui conservent leur centre de décision sur le continent.» Madagascar AVRIL 2014 FORBES AFRIQUE 35
FINANCE EN COUVERTURE Répartition sectorielle du capital investi 3% CONCURRENCE LIMITÉE Energie 8% et eau Transports et logistique 4% 10% 4% Gaz et pétrochimie Agroalimentaire 14% Ressources naturelles RESSOURCES NATURELLES 7% autres Capitaux engagés au travers de fonds panafricains et les Africains sont les mieux placés pour faire ces adaptations requises. Il faut que nos entrepreneurs n aient plus cet esprit qui les pousse à aller chercher ce dont ils ont besoin ailleurs, au Nord. Nos nouvelles élites qui prennent le pouvoir ont une mentalité différente, qui leur permet de traiter d égal à égal avec les Chinois. On est sur un chemin positif. Il faut que l Afrique retrouve son propre chemin, ait ses propres modèles. Elle est suffisamment riche en ressources pour pouvoir générer son propre modèle.» Il n hésite pas à jouer avec toutes les cordes sensibles de ses partenaires. Une illustration. Etant en concurrence au Kenya avec un groupe canadien qui présentait une offre technique plus intéressante que la sienne sur un projet, il a su faire jouer deux arguments. L Afrique dispose de cadres compétents qui coûteront moins cher que les Canadiens qui, inévitablement, viendraient porter l opération. Ainsi, à la longue, grâce au recrutement local, le coût final de son projet sera inférieur à l offre canadienne. Les exemples se 27% Services financiers, 23% Biens de consommation Télécommunications, CLASSES MOYENNES EN PROGRESSION multiplient. En Côte d Ivoire, il présente un projet à des dirigeants africains qui y sont favorables, parce qu ils pensent que Bouygues en est le partenaire stratégique, ce qui les rassure. Il leur explique que tel n est plus le cas et que la filiale du groupe Bouygues a été rachetée par son groupe depuis trois ans. Il s est attelé à la double tâche de convaincre les Africains de leur potentiel et les investisseurs occidentaux du potentiel de l Afrique. UN POTENTIEL À EXPLOITER Le groupe ECP n épouse pas les frontières courantes entre l Afrique francophone et l Afrique anglophone, même si comme tout le monde, Vincent Le Guennou reconnaît que les Français ont formé des agents administratifs là où les Anglais laissaient libre cours à l initiative privée. «ECP n est absent que dans trois pays en Afrique», assure-t-il. Et, quand on voit ces trois pays, on peut comprendre les raisons de cette absence. Il s agit de la Somalie, où l absence d Etat et le règne de l absurde ne permettent point la moindre initiative. La République centrafricaine qui offre aujourd hui un environnement peu propice aux affaires. La non-présence du groupe en Ethiopie, Le Guennou ne semble pas se l expliquer. «C est le pays le plus intriguant. On n a pas trouvé la clé pour y entrer. Il reste assez centralisé, assez bureaucratique.» Vincent Le Guennou se méfie de ces approches assez simplificatrices qui, systématiquement, veulent comparer les nations africaines aux Etats émergeants des autres continents, notamment l Asie. Les Asiatiques ont créé des voies vers le développement qui correspondent à leur tempérament, à leur histoire. Il appartient aux nations africaines de faire de même. «Les élites qui prennent le pouvoir ont une mentalité qui leur permet de traiter d égal à égal avec les Chinois. Il faut que l Afrique retrouve son propre chemin, ait ses propres modèles. Elle est suffisamment riche en ressources pour pouvoir générer son propre modèle.» 36 FORBES AFRIQUE AVRIL 2014
«C est au cours de mon premier séjour en Côte d Ivoire à travers les négociations que je menais, que j ai compris l importance des valeurs africaines dans le développement de ses nations, au premier rang desquelles, le dialogue.» Les obstacles, les retards, les blocages africains, il les connaît trop bien. A commencer par ceux du Cameroun, son pays d origine. L enfant de Ndama, un village de la région du Centre, non loin de Yaoundé et de la localité d Obala, le dit subtilement : «Le Cameroun a un formidable potentiel qui n est pas exploité, une énergie qui ne se libère pas. Il faut trouver le moyen de libérer cette énergie.» Pour lui, l Afrique a des rattrapages à faire dans le domaine des infrastructures, du transport aérien. Mais, sur le plan humain, on assiste à l émergence d une classe moyenne très active. Sur le plan politique, des grands progrès ont été fait un peu partout. La démocratie est un levier incontournable, mais il convient de toujours adapter les avancées au contexte local. Il n oublie pas le franc CFA qui est pour le moment un compromis acceptable. En effet, le coût social de sa disparition pourrait être aujourd hui plus lourd que celui de sa présence. Mais rien n interdit la réflexion sur sa fin et la mise en place de monnaies nationales ou régionales. Sans fausse modestie mais sans triomphalisme, ce pionnier d un modèle d investissement responsable pour l Afrique conclut : «Oui, j aide l Afrique dans son développement. Quand je réussis à convaincre un investisseur que dans les milliards qu il gère, il devrait mettre quelque chose à la disposition de l Afrique, je me sens bien. Quand je réussis à convaincre un dirigeant africain qu il n a pas besoin de partenaires stratégiques occidentaux, alors, je me sens utile. Quand j investis et que j aide à la création d emplois, je me dis que j ai fait quelque chose.» Continental Reinsurance l un des principaux acteurs du secteur de la réassurance au Nigeria fait partie du portefeuille d ECP depuis février 2007. Vincent Le Guennou en est l administrateur. ECP 2000 1500 1000 500 0 Retour sur investissement (en millions de dollars) 1 022 $ 357 $ 347 $ 318 $ COÛT D INVESTISSEMENT 1 563 $ 332 $ 479 $ 753$ SOMME DES FLUX REÇUS ET VALEUR ACTUALISÉE DES FLUX À VENIR RÉALISÉ PARTIELLEMENT RÉALISÉ ET/OU CONVERTI EN ACTIONS À VENIR Note : rentabilité des investissements au 31 décembre 2011 (états financiers vérifiés). «La démocratie est un levier incontournable, mais il convient de toujours adapter les avancées au contexte local.» AVRIL 2014 FORBES AFRIQUE 37