Facteurs explicatifs des intentions. par les PME. Determinants of e- government services adoption by SMEs



Documents pareils
L évaluation du transfert des apprentissages suite à un programme de perfectionnement

DETERMINANTS OF INTENTION TO PURCHASE THROUGH A MERCHANT WEBSITE DÉTERMINANTS DE L INTENTION D ACHAT À TRAVERS UN SITE WEB MARCHAND ABSTRACT RÉSUMÉ

REMOTE DATA ACQUISITION OF EMBEDDED SYSTEMS USING INTERNET TECHNOLOGIES: A ROLE-BASED GENERIC SYSTEM SPECIFICATION

Evaluation de l impact des indicateurs du. Cost of Doing Business sur le taux de croissance de Maurice

EVALUATION DE LA QUALITE DES SONDAGES EN LIGNE : CAS D UN SONDAGE D OPINION AU BURKINA FASO

RÉSUMÉ DE THÈSE. L implantation des systèmes d'information (SI) organisationnels demeure une tâche difficile

Attitude à l'égard de la publicité mobile et intention de l'utiliser par les Tunisiens

Chun-Yi Wang Bibliothèque de l institut oriental de technologie Taïwan, Chine. Wen-Chen Lu Institut oriental de technologie Taïwan, Chine

L Internet Banking : quelles valeurs pour le consommateur?

Une méthode d apprentissage pour la composition de services web

Theme Sensorial marketing, from stores to Internet : retailers and sensorial marketing integration in multichannel distribution management.

Les défis du développement du gouvernement électronique. Par Edwin Lau Résumé par Gérard Mongbé

Stratégie IT : au cœur des enjeux de l entreprise

Nicolas DEPORTE Observatoire du GIS Août 2013

Mémoire de Visa Canada au Comité permanent des finances de la Chambre des communes dans le cadre des consultations prébudgétaires de 2015

Cloud Computing: de la technologie à l usage final. Patrick CRASSON Oracle Thomas RULMONT WDC/CloudSphere Thibault van der Auwermeulen Expopolis

CONGRES PARIS-VENISE 2004

Forthcoming Database

ICA Congress, Brisbane 2012 Thème général : Les temps qui changent. La confiance et les archives*

Les tendances de la dématérialisation et les besoins des Entreprises

SAN07 IBM Social Media Analytics:

Les GU comme outil pour améliorer l accessibilité et la qualité des services. Alternative aux services publics existants?

Préconisations pour une gouvernance efficace de la Manche. Pathways for effective governance of the English Channel

Le projet collaboratif 2.0

Guide du promoteur de projets de Commerce électronique

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

Comment mieux lutter contre la fraude à l assurance? Gestion de sinistres Odilon Audouin, le 4 avril 2013

L externalisation des activités bancaires en France et en Europe

Frais bancaires Troisième rapport annuel. 20 février

E-COMMERCE VERS UNE DÉFINITION INTERNATIONALE ET DES INDICATEURS STATISTIQUES COMPARABLES AU NIVEAU INTERNATIONAL

Chercheur au centre de recherche CEDAG EA 1516, Université Paris Descartes

L'impact économique total (Total Economic Impact ) de PayPal France

17/04/2014 LE PARTAGE DES REVENUS DE LA MUSIQUE ENREGISTREE VRAIS CHIFFRES ET CONTREVERITES

Plateforme d informations climatiques au Niger Présentation de l opportunité

CONFÉRENCE DE PRESSE

«Quel Avenir pour l Après : la continuité d usage des systèmes d information collaboratifs *»

Les simulations dans l enseignement des sondages Avec le logiciel GENESIS sous SAS et la bibliothèque Sondages sous R

Mariem Hasni, Doctorante à l IHEC-Carthage, Tunisie Tel : mariouma.hd@gmail.com

Evaluation de l expérience tunisienne dans le domaine de l audit de la sécurité des systèmes d information

Introduction CONTENU EN LIGNE

A quels élèves profite l approche par les compétences de base? Etude de cas à Djibouti

Integrated Music Education: Challenges for Teaching and Teacher Training Presentation of a Book Project

Regards de Français sur les objets connectés dans le domaine de l assurance

MODÈLE DE TRANSFORMATION ORGANISATIONNELLE CONDUISANT À L AUGMENTATION DES VENTES PAR UNE MEILLEURE PRODUCTIVITÉ

Bureau du Projet de l ONU sur la Gouvernance (UNPOG)

RAPPORT FINAL. Étude sur la littératie financière chez les jeunes POR #

La gestion des données de référence ou comment exploiter toutes vos informations

Enquête APM sur le Gouvernement d entreprise dans les PME-PMI : quelques résultats et commentaires

Programme egouvernement

La situation de la sécurité des clés USB en France

LA FINANCE EST-ELLE DEVENUE TROP CHERE? ESTIMATION DU COUT UNITAIRE D INTERMEDIATION FINANCIERE EN EUROPE

Analyse des logiciels d application spécialisée pour le courtage en épargne collective

Article de recherche théorique et article de recherche empirique : particularités 1

Christophe BEZES. Formation. Parcours professionnel. Docteur en Sciences de Gestion Professeur-chercheur en marketing Consultant en marketing

THÈSE. présentée à TÉLÉCOM PARISTECH. pour obtenir le grade de. DOCTEUR de TÉLÉCOM PARISTECH. Mention Informatique et Réseaux. par.

Performance Eléments clés de l étude

master Principes de Finance d Entreprise Corporate Finance Création de valeur Philippe Thomas Collection BANQUE FINANCE ASSURANCE

European IPR Helpdesk

Transformez votre manière de travailler grâce à un logiciel de BPM moderne. DANS LE CLOUD

Plan. Quelles sont les conditions à remplir pour une approche ebusiness? Définition. Les domaines pouvant être touchés par l ebusiness

Viser une démarche de recherche organisée


Jean-Mathieu Fallu Candidat au doctorat en marketing, HEC Montréal. Proposition de thèse

ERA-Net Call Smart Cities. CREM, Martigny, 4 décembre 2014 Andreas Eckmanns, Responsable de la recherche, Office Fédéral de l énergie OFEN

Eric BARGET, MCF à la Faculté des sports de Poitiers CEREGE (Centre de Recherche en Gestion), IAE de Poitiers

L évaluation de la qualité d un dispositif d apprentissage en ligne. Quelles traces mobiliser? Comment les interpréter?

Rapport d'expérience final

régionale pour le Margaret Simmonds Directrice

Consumer. Fiche Synthètique. Journey. Enquête sur les parcours d achat Secteur Fournisseurs d accès à internet (FAI)

Corporate Cards. Embarquement immédiat pour l Europe

INTELLIGENCE ECONOMIQUE : ENJEUX ET RETOUR D EXPERIENCE PILOTE DANS SEPT PMI DE BOURGOGNE

INTRODUCTION. Master Management des Ressources Humaines de l IAE de Toulouse Page 1

[ACTION COLLECTIVE] «Modélisation et intégration des technologies d identification et de traçabilité dans la supply chain»

Introduction Le phénomène que représentent les Services de Gestion des Documents Managed Document Services (MDS) Une définition du concept

INFORMATIONS DECISIONS ACTIONS. Entreprises Informations Décisions Actions État des ventes Prévisions Comportement consommateur. Augmenter 20 % le CA

COMPTE DE RESULTAT PAR DESTINATION ET INFORMATION SECTORIELLE. Presentation de Mr. Christian MULLIEZ

F1 Security Requirement Check List (SRCL)

Séminaires Système D Information. Formation Conduite du Changement. Préambule

Discours de Eric Lemieux Sommet Aéro Financement Palais des congrès, 4 décembre 2013

IDENTIFICATION ET VALIDATION DES FACTEURS CRITIQUES DE SUCCES D UN PROJET DE MISE EN PLACE D UN DISPOSITIF DE VEILLE STRATEGIQUE

Certification électronique et E-Services. 24 Avril 2011

Sciences de Gestion Spécialité : SYSTÈMES D INFORMATION DE GESTION

ÉVALUATION DE L UTILISABILITÉ D UN SITE WEB : TESTS D UTILISABILITÉ VERSUS ÉVALUATION HEURISTIQUE

Freddy Huet. Adresse professionnelle : Adresse personnelle :

Comment le Health 2.0 peut contribuer à l'autonomie éclairée du citoyen. Sarah Cruchet, Célia Boyer, Maria-Ana Simonet et Vincent Baujard

Politique de sécurité de l information et des technologies. Direction des systèmes et technologies de l information

Les Ontariens rejettent catégoriquement le projet de création d une école afrocentriste

DISPOSITIONS FISCALES DE LA LOI DE FINANCES 2015

Estimation des coûts d un crédit d impôt pour la condition physique des adultes. Ottawa, Canada Le 25 septembre

Portrait de la recherche en commerce électronique Revue des principales revues en Marketing et SI

Entreprises Citoyennes: Sécurité et Risques Industriels. Journées Annuelles du Pétrole. Christiane Muller, Air Liquide. Les Hydrocarbures de l extrême

Synthèse n 16, Février Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire

Comptabilité à base d activités (ABC) et activités informatiques : une contribution à l amélioration des processus informatiques d une banque

Acceptation de la publicité mobile : focus sur la vie privée

Les entreprises qui adoptent les communications unifiées et la collaboration constatent de réels bénéfices

Le test de produits en ligne: substitut ou complément à la présence du vendeur en magasin?

Les usages des réseaux sociaux numériques en entreprise : des registres privés, et professionnels... individualisés. Karine Roudaut, Nicolas Jullien

RAPPORT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES SUR LES ETATS FINANCIERS ARRETES AU 31 DECEMBRE 2012

Le ROI du marketing digital

Transcription:

Facteurs explicatifs des intentions d adoption du gouvernement électronique par les PME Résumé L objectif principal de ce travail est d identifier les déterminants des intentions d adoption du gouvernement électronique, particulièrement le service de la télé-déclaration, par les PME tunisiennes. La conception du modèle de recherche s est basée sur les théories de la diffusion des innovations, de l influence sociale et du risque perçu. Les résultats de l étude empirique, réalisée par questionnaire administré en face à face et par courrier électronique à un échantillon de 72 entreprises du secteur des services, montrent que l avantage relatif et la facilité perçue d utilisation constituent les facteurs explicatifs des intentions d adoption de la télédéclaration par les PME tunisiennes. Determinants of e- government services adoption by SMEs BENDANA Mohamed Institut Supérieur de Comptabilité et d Administration des Entreprises (Université de la Manouba) Unité de recherche E.T.H.I.C.S mohamed.bendana@gmail.com Mots clefs : E-gouvernement Adoption Innovation - Sécurité - PME. Abstract This paper develops a theoretical model integrating the theories of innovation diffusion, social influence and perceived risk to explain the adoption of the tele-decalaration among SME in Tunisia. The validation of the model has been performed through a survey data using 72 Tunisian SME and shows that the relative advantage and perceived ease of use are positively related to the adoption decision. Key-words: E-government Adoption Innovation - Security - SME. SADOK Moufida Institut Supérieur des Etudes Technologiques en Communications de Tunis Unité de recherche E.T.H.I.C.S moufida.sadok@gmail.com 1

Introduction L émergence de la société de l information incite les gouvernements à jouer un rôle actif et efficace dans l exploitation des TIC pour soutenir le développement de l économie immatérielle. Dans ce cadre, le gouvernement électronique se réfère à l utilisation des TIC pour délivrer aux citoyens et aux entreprises des informations et des services sécurisés. Les principaux bénéfices attendus d une telle utilisation résident dans la simplification des procédures administratives et l amélioration de la qualité des services en termes de convenance et d accessibilité. Le gouvernement électronique devrait également valoriser le rôle économique et politique de l Etat pour supporter la croissance à l ère numérique ainsi que son rôle social lié à l amélioration de la qualité de la vie des citoyens et la réalisation de l équité sociale. L expérience du gouvernement électronique en Tunisie a démarré depuis septembre 1997. Trois actions ont été menées par l Etat tunisien dans le but d instaurer et de promouvoir le gouvernement électronique à savoir : 1) la création de nouveaux services à distance et des sites Web informationnels, 2) la création des entités de certification, de régulation et d audit, 3) l'établissement d un cadre légal pour réglementer la cryptographie, la signature électronique, la protection des données personnelles et les transactions électroniques. L objectif principal de cette recherche est d identifier les facteurs significatifs des intentions d adoption d un service de e-gouvernement en Tunisie par les PME à savoir la déclaration des impôts à distance. La télé-déclaration nommée «e-tasrih» est un service créé par le ministère des finances, en 2000 et devenu opérationnel en septembre 2005. Il permet aux contribuables de faire leurs déclarations d impôts et de les régler à distance (par prélèvement bancaire ou postal) à travers une interface protégée par un certificat électronique et un mot de passe. Selon la loi des finances 2009, la télé-déclaration est obligatoire pour les contribuables qui réalisent un chiffre d affaires annuel brut dépassant deux millions de dinars. Elle concerne la déclaration mensuelle des impôts, la déclaration de l impôt sur les sociétés, la déclaration de l avance due par les sociétés de personnes et assimilées, la déclaration des acomptes provisionnels, et la déclaration de l impôt sur le revenu des personnes physiques. Notre contribution est double. Sur le plan théorique, nous mobilisons la théorie de la diffusion des innovations de Rogers qui fournit un cadre de référence pour l adoption de nouvelles technologies au sein des entreprises. De plus, nous proposons d enrichir le modèle de Rogers par d autres facteurs explicatifs spécifiques à l adoption des technologies de l information et du commerce électronique. Sur le plan empirique, nous réaliserons une enquête par questionnaire auprès d un échantillon de 150 PME tunisiennes, et ce pour dégager les facteurs explicatifs des intentions d adoption des services gouvernementaux dans le contexte spécifique des entreprises tunisiennes. Ainsi, le plan de notre travail est organisé en trois sections. La première se propose de présenter le cadre théorique de la présente recherche. La deuxième est consacrée à la présentation d une étude empirique permettant de vérifier nos propositions. La discussion des résultats obtenus est réalisée dans la troisième section. Nous terminerons par une conclusion et des perspectives futures de recherche. 1. Facteurs explicatifs des intentions d adoption du gouvernement électronique 1.1. Cadre théorique Nous avons choisi trois théories pour identifier les facteurs susceptibles d expliquer et de comprendre les intentions d adoption des services électroniques, et ce dans le but de les intégrer dans un modèle conceptuel d adoption du gouvernement électronique. 1.1.1. La théorie de la diffusion des innovations Selon Rogers (1983), il existe cinq facteurs qui déterminent l adoption d une nouvelle technologie. Il s agit de : - L'avantage relatif qui indique le degré d après lequel une innovation est perçue comme étant meilleure que celles qui existent déjà. Il n est pas nécessaire que cette innovation possède beaucoup plus d avantages que les autres mais, ce qui est important, c est que l individu la perçoive comme étant avantageuse. - La complexité qui mesure le degré auquel une innovation est perçue comme étant difficile à comprendre et à utiliser. Les nouvelles idées qui sont simples à comprendre seront adoptées beaucoup plus rapidement que d autres qui nécessitent de nouvelles compétences avant de pouvoir les assimiler. Ce facteur a été également identifié par le modèle d acceptation des technologies (Davis,1989). Selon Davis, la facilité perçue d utilisation influence les attitudes et les comportements d utilisation d une technologie. Le modèle d acceptation des technologies constitue le modèle le plus dominant dans l explication de l utilisation des technologies de l information. 2

- La compatibilité mesure le degré d après lequel une innovation est perçue comme étant consistante avec les valeurs existantes, les expériences passées, les pratiques sociales et les normes des utilisateurs. Une idée qui serait incompatible avec les valeurs et normes actuelles, prendrait plus de temps à être adoptée qu une innovation compatible. - La testabilité consiste en la possibilité de tester une innovation avant de s engager à l utiliser. L opportunité de tester une innovation permettra aux éventuels utilisateurs d avoir plus de confiance dans le produit car ils auront la possibilité d apprendre à s en servir. - L'observabilité est le degré auquel les résultats et les bénéfices d une innovation sont clairs. Plus les résultats de l adoption de l innovation sont clairs et plus les individus l adoptent facilement. Dans le cadre des services de l e-gouvernement, nous supposons que l avantage relatif, la compatibilité et la facilité perçue d utilisation constituent des facteurs déterminants de l intention d adoption de tels services. Quant à la testabilité et à l observabilité, nous pensons que ces deux facteurs ne sont pas pertinents pour expliquer l adoption des services de gouvernement électronique. Concernant la visibilité, nous pensons que dans le contexte des services du gouvernement électronique, il est difficile d observer d autres individus utilisant ces services vu le caractère privé et confidentiel de telles opérations. Quant à la possibilité de tester l innovation, nous considérons qu elle n est pas appropriée au contexte des services de gouvernement en ligne puisque la majorité des sites proposant de tels services offrent des démonstrations. De plus, tester ces services ne nécessite pas un engagement de la part de l usager. 1.1.2. La perception du risque des échanges en ligne La perception du risque des échanges en ligne peut être définie comme le manque de confidentialité et de sécurité des informations personnelles à travers les transactions en ligne (Kumar et al., 2005). Ostlund (1974) affirme que les individus perçoivent un nouveau produit en fonction du risque associé à ce dernier. Plusieurs chercheurs ont identifié la perception du risque comme un déterminant significatif du comportement du commerce électronique sur Internet (Grazioli et Jarvenpaa, 2000 ; Bendana et Rowe, 2003 ; Forsythe and Shi, 2003 ; Cunningham et al. 2005). Carter et Belanger (2004) considèrent qu il existe des similarités entre les services du commerce et du gouvernement électronique. Le développement d'internet comme support des services du gouvernement électronique exige une vigilance accrue en matière de sécurité. Les usagers peuvent avoir le sentiment d'un manque de confidentialité, la crainte de vol d'informations personnelles ou de numéros de cartes de crédit. La perte d'intégrité des flux d'information, l'atteinte à la vie privée et l'usurpation d'identité représentent autant de menaces auxquelles les organisations publiques doivent s'efforcer de répondre afin d'assurer la sécurité des échanges avec les usagers. Dans le cadre de notre recherche, nous retenons la sécurité comme un facteur significatif d intention d adoption. 1.1.3. L influence sociale : Le concept d influence sociale a pour origine des théories explicatives du comportement (Ajzen et Fishbein, 1980 ; Triandis, 1979). Il découle du concept des normes subjectives des travaux de Ajzen et Fishbein qui le définissent comme «la perception d un individu que les personnes qui lui sont importantes pensent qu il doit ou ne doit pas adopter le comportement en question.». De même, le modèle de Triandis, largement mobilisé pour expliquer le comportement d utilisation en système d information, considère que l effet de l influence sociale est.significatif. Par ailleurs, Rohads (1997) affirme que l influence sociale fait référence aux causes de changement de l individu quant à son comportement, ses attitudes et ses croyances. Il considère que l influence peut être exercée par un agent ou un praticien sur une cible. Plus spécifiquement au contexte d utilisation des moyens de communications, Schmitz & Fulk (1991) notent que le contexte social influence les attentes et les normes de l individu en conditionnant ses comportements en matière d adoption des technologies de l information. Dans le contexte des services de gouvernement électronique, nous considérons la cible comme les entreprises adoptant de tels services et l agent comme toute entité de l environnement de l entreprise ayant le pouvoir d inciter et d influencer l adoption des services de gouvernement en ligne. Le développement des services de gouvernement en ligne nécessite une implication de la part des organisations publiques et des experts (avocat, expert-comptable, conseiller financer et fiscal) pour influencer les entreprises à adopter ces nouveaux services. 3

1.2. Modèle et hypothèses de recherche En nous basant sur les concepts présentés dans le cadre théorique de notre étude, nous avons formulé cinq hypothèses quant aux intentions d adoption de la télé-déclaration par les PME. Les hypothèses sont exposées dans le tableau n 1 et le modèle de recherche qui en découle est résumé dans la figure n 1. H1 : Les intentions d adoption de la télé-déclaration par les PME dépendent de la perception de sa facilité d utilisation H2 : Les intentions d adoption de la télé-déclaration par les PME dépendent de la perception de son avantage par rapport à la déclaration conventionnelle H3 : Les intentions d adoption de la télé-déclaration par les PME dépendent de la perception de sa compatibilité avec leurs pratiques habituelles H4 : Les intentions d adoption de la télé-déclaration par les PME dépendent de la perception de sa sécurité H5 : Les intentions d adoption de la télé-déclaration par les PME dépendent de l influence sociale Tableau n 1 : Les hypothèses de recherche Facilité perçue H1 Avantage relatif H2 Compatibilité H3 H4 Intentions d adoption de la télé-déclaration Sécurité H5 Influence sociale Figure n 1 : Modèle de recherche 2. Méthodologie 2.1. Choix de l échantillon L étude empirique a visé un échantillon de cent cinquante PME opérant dans le secteur des services et situées dans la région du Grand Tunis. Pour les entreprises interrogées, la déclaration des impôts par Internet n est pas obligatoire selon la législation en vigueur. L échantillon est constitué par choix raisonné, qui est un mode de sélection fréquemment rencontré dans les recherches en management pour effectuer des traitements quantitatifs ou qualitatifs (Royer et Zarlowski, 1999). 2.2 Elaboration et administration du questionnaire La collecte des données a été réalisée à travers un questionnaire que nous avons administré par courrier électronique ou en face à face. Le questionnaire est composé d une question ouverte qui porte sur les motivations des répondants quant à l adoption du service «e-tasrih» et de 7 questions fermées mesurant les concepts de notre étude. Les questions posées mesurent le degré d accord ou de désaccord des répondants concernant des affirmations relatives aux variables du modèle conceptuel en utilisant une échelle à 5 points allant de «tout à fait d accord» à «pas du tout d accord». Ces concepts ont été évalués par des mesures provenant d autres travaux de recherche que nous avons adaptées au contexte des services de gouvernements en ligne. La variable «Intentions d adoption» a été évaluée par une mesure en 3 points (Oui sûrement ; Oui peut être ; Non sûrement pas). Le tableau n 2 expose les sources des mesures utilisées. 4

Concepts Mesures Sources Avantage relatif Facilité d utilisation Compatibilité Sécurité so- Influence ciale Intentions d adoption de déclarer vos impôts plus rapidement de déclarer vos impôts plus facilement de réduire les coûts de vos déclarations fiscales d avoir, d une façon générale, beaucoup d avantages directs et indirects. qu apprendre à utiliser le service «e-tasrih» est facile que la procédure «e-tasrih» est claire et compréhensible qu il serait facile de devenir habile à employer le service «e-tasrih» est compatible avec notre façon de communiquer est compatible avec notre manière de communiquer avec l administration fiscale est compatible avec nos valeurs et nos besoins que les informations communiquées sur le site «e-tasrih» sont sécurisées que les informations communiquées sur le site «e-tasrih» sont protégées que les informations communiquées sur le site «e-tasrih» ne seront pas utilisées pour d autres fins que les paiements effectués sur le site «e-tasrih» sont sécurisés l administration fiscale vous incite à utiliser le service «e-tasrih» votre expert comptable ou votre conseiller fiscal vous incite à utiliser le service «e-tasrih» il existe des encouragements de l Etat pour utiliser à utiliser le service «e- tasrih» nous envisageons d utiliser l année prochaine le service «e-tasrih» nous avons l intention d utiliser le service «e-tasrih» nous prévoyons d utiliser dans le futur le service «e-tasrih» Tableau n 2 : Mesures des variables du modèle conceptuel Carter et Belanger, 2004 ; Chen et Barnes, 2007 Carter et Belanger, 2004 Carter et Belanger, 2004 Chen et Barnes, 2007 Rohads, 1997 Carter et Belanger, 2004 3. Résultats et discussion 3.1. Déterminants des intentions d adoption du service «e-tasrih» Sur les 150 PME contactées, 75 ont répondu à notre questionnaire. Parmi les réponses obtenues, 72 questionnaires ont été exploités pour les besoins de cette étude. Le taux de réponse de notre questionnaire est de 48%. Avant de vérifier nos hypothèses, nous avons réalisé des analyses de validité (analyse factorielle) et de fiabilité (alpha de cronbach) des concepts mobilisés. Le tableau n 3 résume l ensemble des analyses effectuées et montre la validité des mesures utilisées puisque toutes les variables ont obtenu un alpha de cronbach acceptable (> 0,65). Concepts Items Score factoriel Facilité (α = 0,70) Sécurité (α = 0,77) Compatibilité (α = 0,76) Influence sociale (α = 0,70) Avantage relatif (α = 0,65) Intention d adoption (α = 0,66) Item 4 Item 4 0,747 0,812 0,838 0,866 0,863 0,631 0,761 0,860 0,817 0,806 0,912 0,955 0,538 0,670 0,773 0,691 0,702 0,879 0,754 0,548 Tableau n 3 : Résultats des analyses de fiabilité et de validité 5

Pour vérifier les hypothèses de notre modèle, nous avons opté pour la régression linéaire avec la méthode pas à pas. Les résultats montrent que la régression est significative au seuil de 5% (F= 6,027, sig. = 0,004). Le coefficient de détermination R² est de 0,15. L ensemble des variables dépendantes significatives représente 15% de la variance de la variable à expliquer à savoir les intentions d adoption de la télédéclaration. D après nos résultats, nous constatons que seules les variables «avantage relatif» et «facilité d utilisation» ont une influence significative sur la variable à expliquer. Par opposition, les variables «compatibilité», Sécurité» et «influence sociale» n ont pas d effet significatif sur les intentions d adoption de la télédéclaration. Le tableau n 4 présente les coefficients et la signification de l ensemble des variables explicatives de notre modèle. Ainsi, les hypothèses relatives à l influence de l avantage relatif et à la facilité sont confirmées alors que celles relatives à la compatibilité, la sécurité et l influence sociale ne sont pas vérifiées. Variables explicatives Bêta t Signification Avantage relatif 2,75 2,19 0,032 Facilité d utilisation 2,45 2,46 0,016 Compatibilité 0,091 0,801 0,951 Sécurité -0,057-0,509 0,985 Influence sociale 0,142 1,019 0,637 Tableau n 4 : La signification des variables explicatives 3.2. Discussion L étude empirique a montré une utilisation limitée de la télé-déclaration par les PME constituant notre échantillon et ce, malgré la mise en application de ce service depuis 3 ans. En effet, seulement 12,5% des entreprises interviewées utilisent actuellement la déclaration à distance malgré la connaissance relativement importante de l existence de ce service (66,7% des entreprises contactées affirment connaître le service). De plus, l étude de leur intention montre une réticence quant à l utilisation future de la télédéclaration (les intentions d adoption obtiennent un score de 1.78 sur une échelle de 3 points). Dans ce cadre, plusieurs autres études ont signalé la diffusion limitée des services gouvernementaux en ligne et le manque d implication des citoyens et des entreprises. Les principaux facteurs qui expliquent cette situation sont l analphabétisme dans le domaine des TIC, l inertie organisationnelle, le manque d expérience et de compétences techniques, la résistance au changement et le manque d un cadre légal fiable régulant le commerce et l échange des données électroniques (Reddick 2004; Jaeger et Thompson 2003; Moon 2002; Holden et al. 2003; Roy 2003; Mahler et Regan 2002; Ho 2002; Edmiston 2003). Malgré cette réticence, l échantillon constitué perçoit très favorablement les avantages procurés par la déclaration en ligne en termes de rapidité et de facilité d accomplissement. Quant à la question ouverte liée aux principales motivations d utilisation du service e- tasrih, «le gain du temps», «la réduction du coût notamment du transport» et «la transparence des procédures» constituent les réponses les plus mentionnées par les répondants. Ce résultat a été également vérifié à travers des études réalisées dans d autres pays en identifiant les bénéfices perçus et l amélioration de la gestion comme étant des facteurs significatifs de l adoption des services gouvernementaux à distance (Tung et Rieck, 2005 ; Phippen and Lacohée 2006). L hypothèse liée à la facilité perçue d utilisation est vérifiée d après notre étude empirique. Ceci peut être expliqué par le fait que l utilisation de la technologie Internet pour effectuer la déclaration à distance ne pose pas particulièrement des problèmes d ordre technique. Elle ne requiert pas non plus l acquisition de nouvelles compétences pour réaliser cette tâche. De ce fait, l utilisation de l Internet est perçue comme un facteur facilitateur pour accomplir les différentes étapes de la télé-déclaration. Le système de télé-déclaration est simple d application et ne demande pas des connaissances avancées en informatiques ou des investissements supplémentaires, il suffit d être connecté à Internet. Ce résultat est également confirmé après avoir effectué un tri simple de la question ouverte du questionnaire (question n 7). En effet, la facilité perçue d utilisation représente le pourcentage le plus élevé (40%), suivi des gains en termes de temps (34,55%) et de coûts (20%). Le tableau n 5 résume les résultats obtenus lors du tri simple de la question ouverte. Pourcentage (n=55) 1 Facilité perçue 40 Gain de temps 34,55 Réduction des coûts 20 Autres 5,45 Total 100 Tableau n 5: Motivations de l utilisation du service «e-tasrih» 1 Parmi les répondants, 55 entreprises ont répondu à la question ouverte relative aux motivations d utilisation du service «e-tassrih» 6

Par ailleurs, l examen des moyennes du facteur «influence sociale» montre que l échantillon obtenu ne perçoit pas favorablement les incitations de l Etat ou de l administration fiscale à utiliser la télédéclartaion. Ceci est expliqué par le manque de mesures incitatives de la part du gouvernement tunisien pour motiver les contribuables à déclarer leurs impôts à distance. Ces mesures peuvent inclure des motivations financières ou des conditions facilitatrices pour accomplir la déclaration en ligne. Or, dans le contexte tunisien, le contribuable doit toujours imprimer la demande d'adhésion, la remplir et ensuite l'amener au bureau du contrôle des impôts. Et pour obtenir son mot de passe, le contribuable (ou son représentant) doit se rendre au bureau de contrôle des impôts après un délai maximum de 24 heures. Il doit également se présenter en personne, pour sa première inscription à l'agence Nationale de Certification Electronique qui n est pas représentée au niveau régional. Pour les entreprises, les pièces annexées aux déclarations, comme les états financiers et les relevés détaillés des amortissements et des provisions, doivent être envoyées au bureau de contrôle fiscal en suivant un modèle préétabli. En outre, il n y a pas de personnel spécifiquement affecté pour aider les contribuables à effectuer leurs déclarations à distance notamment à travers des guichets spécialisés ou des centres d appel. Sur le plan financier, les contribuables ne bénéficient pas d une réduction particulière du montant de la déclaration comme c est le cas dans certains pays comme la France. Cependant, le traitement des réponses relatives à cette variable montre que l expert-comptable a une influence relativement importante et significative pour inciter à l utilisation de la télé-déclaration par les entreprises contactées. En effet, l analyse des réponses à l item «incitation de l expert comptable à utiliser le service» montre un taux d accord relativement important signalé par presque (82,5%) des entreprises interrogées. Le tableau n 6 résume les résultats du traitement des réponses à la question «l expert comptable ou le conseiller fiscal incite à utiliser le service». Pourcentage (n=72) Tout à fait d accord 4,2 Plutôt d accord 30,6 Moyennement d accord 45,8 Pas d accord 15,3 Pas du tout d accord 4,2 Total 100 Tableau n 6: Traitement des réponses à la question «l expert comptable ou le conseiller fiscal incite à utiliser le service» Ce résultat est relativement cohérent au résultat du tri simple de la troisième question ouverte du questionnaire administré concernant le moyen par lequel l entreprise a connu le service où l expert comptable est considéré par 48% des entreprises interviewées comme étant la source d information à travers laquelle elles ont fait connaissance du service «e-tasrih». Ainsi, les experts comptables peuvent être considérés comme étant des prescripteurs importants du service «e-tasrih» et de ce fait, le gouvernement devrait plus les sensibiliser afin de garantir une meilleure diffusion de ce service au sein des entreprises. Enfin, l examen de la moyenne de la variable compatibilité révèle un score important reflétant l inadéquation de la déclaration en ligne par rapport aux habitudes de communication des entreprises avec l administration fiscale. Malgré l importance de ce facteur, la variable compatibilité ne constitue pas un obstacle significatif à l adoption de la télé-déclaration. Dans ce cadre, l étude de Ebbers et al. (2008), révèle qu il serait opportun d adopter une stratégie basée sur plusieurs canaux de communication choisis en fonction des caractéristiques de la cible ou de certains facteurs situationnels afin d améliorer l interactivité avec les services de l e-gouvernement. Conclusion Les résultats empiriques de notre étude montrent que la facilité perçue d utilisation et l avantage relatif constituent des facteurs explicatifs des intensions d adoption par les PME d un service du gouvernement électronique. Celui-ci est perçu comme un service sécurisé en bénéficiant de la garantie de l Etat et son image de confiance. Pour les entreprises, la déclaration à distance permet de réduire les coûts en termes de temps et de logistique. Pour une meilleure adhésion au gouvernement électronique, l Etat devrait encourager les entreprises en leur accordant plus de privilèges par rapport aux procédures habituelles notamment en termes de délais, d avantages financiers et d allégement des procédures. Ainsi, les apports escomptés de la mise en place du gouvernement électronique sont tributaires du respect d un certain nombre de conditions techniques, organisationnelles et managériales à cause notamment du caractère complexe et hétérogène de l administration et des services publics. En effet, le recours au gouvernement électronique implique une reconfiguration de la structure et un changement de l organisation administrative notamment dans les procédures de travail et les mécanismes de coordination afin de répondre à des clients physiquement distants et qui peuvent solliciter divers services en fonction de leur disponibilité. Il est important dans ce cadre d opérer un redéploiement et une formation 7

des compétences disponibles dans d autres tâches de back-office nécessaires au bon fonctionnement d un système de prestation à distance. Il est également opportun de former des compétences pluridisciplinaires aptes à résoudre des problèmes transversaux nécessaires à l efficacité du gouvernement électronique en permettant d obtenir des compétences capables d intégrer les niveaux physiques (management du système de prestation) et informationnels (management du système d information). Cette recherche présente cependant deux principales limites. Sur le plan théorique, la revue de la littérature n a concerné que les théories de la diffusion de l innovation, la théorie de l influence sociale et la théorie de la perception du risque des échanges en ligne. D autres théories peuvent être mobilisées afin d identifier d autres facteurs d adoption notamment la théorie du coût généralisé (Reinsch et Beswick, 1990) et l influence des dimensions culturelles sur l utilisation des technologies d information (Hasan et Ditsa, 1999 ; Bagchi et al., 2004). Sur le plan empirique, l échantillon étudié n est pas représentatif et ne nous permet pas de généraliser nos résultats. Ainsi, il serait opportun de tester notre modèle conceptuel avec un échantillon plus large afin d améliorer la validité de nos résultats. Une autre voie future de recherche serait de tester le modèle dans des régions différentes et/ou des secteurs d activités différents. Références bibliographiques Ajzen I. et Fishbein M., (1980) «Understanding Attitudes and Predicting Social Behavior», Prentice-Hall, Englewood Cliffs, NJ. Bagchi K.; P. Hart et M. F. Peterson (2004) National Culture and Information Technology Product Adoption Journal of Global Information Technology Management; 7, 4 Bendana M., Rowe F. (2003). "Du Minitel à l Internet : perception du risque et transition chez les internautes utilisateurs des services bancaires", Revue les annales de télécommunications, Vol. 58, n 1/2, pp. 197-211. Carter L., Belanger, F., (2004), The Influence of Perceived Characteristics of Innovating on e-government Adoption, Electronic Journal of e-government, Vol. 2, Iss.1, pp.11-20. Chen Y., Barnes S. (2007), Initial trust and online buyer Behavior, Industrial Management & Data Systems, Vol. 107, No. 1, pp. 21-36 Cunningham L. F., Gerlach J.H., Harper M. D., Young C..E., (2005) Perceived risk and the consumer buying process: internet airline reservations, International Journal of Service Industry Management; 2005; 16, 3/4; ABI/INFORM Global pg. 357 Davis Fred D., Richard P., Bagozzi P. & Warshaw P., User Acceptance of Computer Technology: A comparison of Two Theorical Models, Management Science, 35(8), Aygust 1989, 982-1003. Ebbers W.E., Pieterson W.J., Noordman H.N., (2008) Electronic government: Rethinking channel management strategies, Government Information Quarterly, 25, pp. 181 201. Edmiston, K. D. (2003) State and local e-government: Prospects and challenges, American Review of Public Administration, Vol 33, No. 1, pp 20 45. Forsythe, S.M., Shi Bo (2003), Consumer patronage and risk perceptions in Internet shopping, Journal of Business Research, Vol. 56, No. 11, pp. 867-875 Grazioli S., Jarvenpaa S. (2000), "The perils of internet fraud : an empirical investigation of deception and trust with experienced Internet consumers", IEEE Transactions on Systems, Man, and Cybernetics 30, 4 (2000), pp. 395--410. Hasan H. et Ditsa G. (1999), "The impact of culture on the adoption of IT: An interpretive study", Journal of Global Information Management, 7(1), 5-15. Ho, A. T. (2002) Reinventing local governments and the e-government initiative, Public Administration Review, Vol 62, No 4, pp 434 444. Holden, S. H., Norris, D. F. and Fletcher, P. D. (2003) Electronic government at the local level: Progress to date and future issues, Public Performance and Management Review, Vol 26, No 4, pp 325 344. Jaeger, P.T., Thompson, K.M. (2003) E-Government around the world: lessons, challenges, and future directions, Government Information Quarterly, Vol 20, pp 389 394. Kumar V, Mukerji B, Butt I and Persaud A (2007) Factors for Successful e-government Adoption: a Conceptual Framework, The Electronic Journal of e- Government, Vol.5 Iss. 1, pp. 63 76 Mahler, J. and Regan, P. M. (2002) Learning to govern online: Federal agency Internet use, American Review of Public Administration, Vol 32, No 3, pp 326 349. Moon, M. J. (2002) The evolution of e-government among municipalities: Rhetoric or reality?, Public Administration Review, Vol 62, No 4, pp 424 433. Ostlund L.E. (1974), «Perceived attributes as predictors of innovativeness», Journal of Consumer Research, vol. 1, n 1, pp.23-29. Phippen A. and Lacohée H. (2006) egovernment issues in citizen engagement, BT Technology Journal, Vol 24, N 2, pp 205-208. Reddick, C.G. (2004) A two-state model of E- Government growth: theories and empirical evidence 8

for US cities, Government Information Quarterly, Vol 21, pp 51 64. Reinsch, N. L. and R. W. Beswick, Voice Mail versus Conventional Channels: A Cost Minimization Analysis of Individuals Preferences, Acad. Management J., 33 (1990), 801 816. Rhoads, K., (1997), Working psychology: Introduction to Influence disponible sur le site http://www.workingpsychology.com/definit.html Rogers, E.M., (1983), Diffusion of Innovations, 3éme edition, The Free Press, New York. Roy, J. (2003) The relational dynamics of e- governance: A case study of the City of Ottawa, Public Performance and Management Review, Vol 26, No 4, pp 391 403. Royer I. et Zarlowski P. (1999) «échantillon(s)» p. 188-223 dans Méthodes de recherche en management Thiétart R-A et coll. Dunod, Paris. Schmitz J. et Fulk J. (1991), «Organizational Colleagues, Media Richness and Electronic Mail : a test of the Social Influence Model of Technology Use», Communication Research, 18(4), 487-523. Triandis Harry C. Values, attitudes, and Interpersonal Behavior in Nebraska Symposium on Motivation, University of Nebraska Press, 1979, 195-259. Tung L. L., Rieck O., (2005) Adoption of electronic government services among business organizations in Singapore, Journal of Strategic Information Systems, 14, pp. 417 440. 9