le jardinier un matin un homme le pré le cheval Dans un coin du Moyen-Age, entre collines et vallons, vit Xavier, le jardinier. Il plante des choux et des poireaux, selon la saison. Il sème des fèves, des pois et des lentilles pour les cuisines du château. Un matin arrive un messager tout essoufflé : «Oyez! Oyez! Roi Godefroy est parti combattre ce félon de Baron Léon! Il demande du renfort ; tous les hommes valides doivent y aller!» Xavier va au pré chercher son fidèle destrier. Quand le cheval est prêt, Xavier enfile son armure et attrape sa lance et les voilà partis.
la bataille la flèche la mère les chevaux la peur Quand ils arrivent, la bataille fait rage! Une flèche se plante dans la croupe du cheval qui s enfuit au galop. Xavier le calme et le soigne. Il s apprête à enfourcher son cheval pour aller se battre mais celui-ci refuse : «Tu es fou de vouloir retourner là-bas! Tu n as donc pas peur des flèches? - Non, j ai ma cotte de maille. - Ah oui, et moi? - Il n existe pas de cotte pour les chevaux, répond Xavier. - Je refuse de faire un pas de plus si je ne suis pas protégé. Où as-tu acheté ta cotte? - C est maman qui me l a tricotée. - Alors, allons voir ta mère! Et au trot!
la ferme la dame le blé merci la route Quand ils arrivent à la ferme de Dame Suzanne, c est l été. «Pas le temps de tricoter fiston, amène plutôt ton percheron, on va rentrer la moisson!» Ils entassent tout le blé et le sarrasin dans la grange puis Dame Suzanne prend les mesures du cheval pour commencer le tricot. Après plusieurs essais, la cotte est prête. Xavier embrasse Dame Suzanne : «Grand merci, Maman! Je repars à la guerre!» Et le cheval, enfin rassuré, se remet en route.
la terre le cavalier la fille un homme la semaine Quand ils rejoignent l armée du roi Godefroy, les autres chevaux voient la cotte de maille et refusent de risquer leur vie : «Nous ne voulons plus continuer la guerre sans cottes de maille!» D un seul coup, tous les destriers se cabrent et jettent à terre leurs cavaliers, même le Baron Léon. Xavier reste seul en selle C est là qu arrive le Roi Godefroy, tout heureux que la guerre soit terminée si vite. Il félicite Xavier : «Jeune homme, vous avez fait du bon travail! Je vous aurais bien donné ma fille en récompense mais elle est mariée depuis la semaine dernière. Alors, dites-moi ce qui vous ferait plaisir.» Xavier, un peu étonné, bafouille : «Sire, ça me plairait bien d être euh chevalier.»
le roi la voix le nez les sabots le troupeau Mais des hennissements couvrent sa voix. Tous les chevaux crient que si Godefroy est victorieux, c est grâce à eux. Ils menacent le roi en demandant des cottes en plomb. Godefroy veut s enfuir mais son cheval le désarçonne et dit : «Sire, ça suffit! Sur les champs de bataille, on risque nos vies! C en est assez!» Il se cabre et ses sabots passent sous le nez du roi. Vite, Xavier se précipite, attrape le roi et le prend en croupe. Ils sont poursuivis par le troupeau en furie. «Où allons-nous? crie le roi terrifié. - Chez Maman ; elle saura bien les calmer!». Crie Xavier.
le monde la parole chacun un genou le garçon Dame Suzanne, étonnée, voit arriver tout ce monde dans la cour de sa ferme. Xavier prend alors la parole : «Chevaux, écoutez-moi! Voici un modèle de cotte fabriquée ici même. Vous convient-il?» Les chevaux regardent avec envie la cotte du percheron de Xavier. Le roi dit alors : «Destriers, votre roi vous a entendus. Vous aurez chacun une cotte de maille! «Les chevaux sont contents et veulent bien rentrer à l écurie. Le roi s éponge le front et dit à Xavier : «Mets donc un genou à terre mon garçon. Je te fais chevalier, sois bon, loyal et généreux. Choisis ton blason.
bleu une épée le chevalier le village cent Comme Xavier aime bien le bleu, il prend un blason bleu azur avec un joli dessin de dame poisson et une épée toute neuve. Dame Suzanne a reçu une commande de cent cinquante cottes pour les chevaux du château! Tout le village s est mis au tricot. Quant au destrier de Xavier, il promène son chevalier Xavier de tournoi en tournoi en sifflotant : A la bataille, nous n irons plus, Sans cotte de mailles, tout en ferraille A la bataille, nous n irons plus tout nus