SYNTHESE D ACTIVITE 2013

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GROUPEMENT HOSPITALIER NORD Hôpital de la Croix-Rousse 103, Grande-Rue de la Croix-Rousse 69317 Lyon cedex 04 France SYNTHESE D ACTIVITE 2013 C. S. A. P. A. Centre de Soins, d Accompagnement et de Prévention en Addictologie Accueil : 04 26 73 25 90 Fax : 04 26 73 25 91 Secrétariat administratif : 04 26 73 25 82 Horaires d accueil : Lundi 9 h 00 16 h 30 Mardi 9 h 00 13 h 00 Mercredi 9 h 00 16 h 30 Jeudi 9 h 00 16 h 30 Vendredi 9 h 00 14 h 30 Fermeture : Samedi Dimanche Jours fériés Accès : Métro Ligne C Station Hénon Situation : Bâtiment C 1 er étage Centre de Soins spécialisés : Chef du Service Hépatologie et Gastroentérologie : Pr. Fabien ZOULIM Praticien Hospitalier, responsable du Centre : Dr. Philippe LACK Le premier accueil est assuré par les infirmiers. Il permet d évaluer la situation globale du patient afin d organiser sa prise en charge future. Le CSAPA de la Croix-Rousse propose différentes modalités de prise en charge : Praticiens Hospitaliers : Praticiens Attachés : Psychologues : Assistantes Sociales : Infirmiers : Infirmiers remplaçants : Cadre de Santé : Secrétariat : Dr. Olivier LEJEUNE Dr. Philippe JOUBERT Dr. Brigitte DAVID Dr. Nathalie DUVERNAY Mme Claire NICOD Mme Nadia JANIN Mme Hélène SCARNA Mme Cécile ROCHUT Mme Audrey RULLIAT Mr Frédéric BUATHIER Mme Claudine HOYET Mme Delphine ROUPSARD Mr Jacques TROUILLEUX Mr Thierry CATRY Mme Claudie DURILLON Mme Magali GISCLON Sevrages ambulatoires et organisation de sevrages hospitaliers. Programmes de substitution : METHADONE SUBUTEX SUBOXONE. Prise en charge des addictions sans produit (jeu pathologique, cyberaddiction, dépendance affective et sexuelle ). Prise en charge des femmes enceintes et des mères de nouveaux-nés. Soins médicaux. Soins infirmiers. Prise en charge psychologique. Accompagnement social, accès aux droits sociaux, aide à la réinsertion, orientation vers les post-cures, et les réseaux de familles d accueil. Consultation «Grossesse Addiction» : Suivi médico-psychologique des femmes enceintes et des mères de nouveaux-nés. Dr. Brigitte DAVID médecin addictologue Mme Claire NICOD psychologue clinicienne (addiction à tout produit : produits illicites, alcool, médicaments) Les consultations avec les différents intervenants (hors accueil), ont lieu sur rendez-vous. L accueil et la prise en charge médico-psycho-sociale des personnes usagers de drogues sont régis par les principes de la Loi du 31/12/1970 : libre adhésion, gratuité des soins, anonymat. 1

1 - Présentation du CSAPA Le CSAPA (Centre de Soins, d Accompagnement, et de Prévention en Addictologie) est une des unités de soins ambulatoires du service d Hépatologie et Gastroentérologie du Pr. Fabien ZOULIM, au sein du Groupement Hospitalier Nord des Hospices Civils de Lyon. Le CSAPA est situé sur le site de l Hôpital de la Croix-Rousse Les usagers concernés par les soins au CSAPA sont des usagers dépendants et/ou abusifs. Les toxico-dépendances ont des causes et des conséquences à la fois biologiques, physiques, psychologiques et sociales. La prise en charge des usagers de drogues au CSAPA doit donc tendre à être globale et pluridisciplinaire : médicale, psychologique et sociale. Le CSAPA propose une offre de soins multiples, diversifiés, et pragmatiques, c est-à-dire adaptés aux personnes accueillies, à leur parcours dans la dépendance, et leur démarche de soin. Le CSAPA propose une prise en charge des addictions sans produit, principalement le jeu pathologique, mais aussi les addictions sexuelles et affectives. En Mai 2012, une consultation «Grossesse addiction» a été mise en place au CSAPA, pour des femmes enceintes ou ayant un désir de grossesse dans un contexte d addiction, quels que soient les produits concernés. Le Dr. Philippe LACK est "Médecin Relais" dans le cadre des Injonctions Thérapeutiques. Le CSAPA propose différentes modalités de prise en charge : - Sevrages ambulatoires et organisation de sevrages hospitaliers. - Préparation et orientation vers les post-cures résidentielles, ou en familles d accueil. - Programme de substitution : Méthadone (centre de délivrance) et Buprénorphine Haut Dosage. - Consultation dédiée «Grossesse Addiction». - Soins médicaux, dont la prise en charge des hépatopathies virales et de l infection par le VIH. - Soins infirmiers. - Accès à du matériel de réduction des risques et des dommages. - Prise en charge psychologique. - Prise en charge sociale, accès aux droits sociaux, orientation vers les dispositifs d aide à la réinsertion. - Accueil des familles et des proches. - Groupe thérapeutique : «Photolangage». 2

s de prise en charge C.S.A.P.A. Chef de service : Pr. Fabien ZOULIM Responsable médical : Dr. Philippe LACK Cadre de Santé : Mme Claudie DURILLON Accueil / Evaluations : Infirmiers Secrétariat : 0,5 ETP «Dépendance aux opiacés» «Dépendance aux psychostimulants» «Addictions sans produit» «Grossesse Addiction» «Sevrages» «Soins somatiques» «Psychothérapeu -tique» - Opiacés illégaux - Mésusage de TSO - Dépendance aux médicaments antidouleurs - Traitements de substitution : * Buprénorphine * Centre Méthadone - Cocaïne - Autres psychostimulants - Nouveaux Produits de Synthèse - Pratiques de "SLAM" --------------------------------- Consultation Cannabis - Jeu pathologique - Cyberaddiction - Achats compulsifs - Addictions sexuelles et affectives - Femmes enceintes ou ayant désir de grossesse, tout produit concerné - Ambulatoires - Hospitaliers - Orientation vers des centres thérapeutiques résidentiels ou des familles d accueil - Hépatopathies virales - Infection par le HIV - Médecine générale - Psychothérapies individuelles : consultations psychologues - Psychothérapies de groupe : Photolangage - Entretien motivationnel - Soins psychiatriques Médecins : Infirmiers : Assistantes sociales : Psychologues : 2,4 ETP 3 ETP (Interventions transversales) 1,2 ETP 1 ETP 3

2 - Activité 2013 En 2013, la file active (*) comptait 722 patients, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2012, en lien avec le pourcentage élevé et en progression, du nombre des nouveaux patients : 308 (42,6 % de la file active). (*) File active : nombre de patients ayant consulté un professionnel du CSAPA au moins une fois dans l année % de nouveaux patients 2010 32,5 % 2011 35,1 % 2012 37,8 % 2013 42,6 % Activités de consultations et actes : 2012 2013 Consultations médicales 3152 3341 Entretiens psychologues 836 825 Consultations sociales 444 428 Actes infirmiers 17305 17556 Ensemble des actes 21737 22150 On note une légère augmentation des actes globalement (+ 1,8 %), en lien avec une augmentation des actes médicaux (+ 5,6 %), et des actes infirmiers (+ 1,4 %). 4

3 - Profil des patients Sexe : Hommes : 73 % Femmes : 27 % Age : moyenne d âge : 38,3 ans (de 16 à 77 ans). < 20 ans 1,8 % 18 ans 29 ans 23,3 % 30 ans 49 ans 62,7 % > 50 ans 12,2 % Augmentation de la tranche d âge > 50 ans (dont 11 patients âgés de plus de 60 ans) s expliquant par la consultation «Jeu pathologique», mais aussi par le vieillissement des patients toxicomanes substitués. Situation matrimoniale et familiale : - 66,5 % des patients sont célibataires, - 33,5 % vivent en couple, - 40 % sont parents d enfant(s), et - 20 % ont des enfants à charge. Niveau de scolarité : - 18 % niveau primaire, BEPC, - 38 % niveau BEP, CAP, - 44 % niveau BAC, études supérieures. On constate ces dernières années, une augmentation du pourcentage des patients ayant atteint le niveau du bac et des études supérieures (27,2 % en 2010). Situations sociales : Un logement précaire pour 15,2 % des patients pris en charge, dont 5 % de patients SDF. Le pourcentage de SDF est en diminution par rapport aux précédentes années. Sans ressource 19,5 % RSA 16,6 % ASSEDIC 8,9 % AAH 12,2 % Ressources emploi 42,8 % Les situations sociales restent précaires avec une augmentation de patients bénéficiant d une Allocation Adulte Handicapé. 5

Origine de la demande de prise en charge : Patient / Proches 46,8 % Médecin de ville 20,7 % Unités d addictologie 13,8 % Services Hospitaliers 7,6 % Services sociaux et médico-sociaux 4,9 % Orientation Justice 6,2 % Lieux de résidence : Département du Rhône : 94,4 % (dont Lyon, Caluire, Villeurbanne = 63 %) - Villeurbanne 6,8 % - Lyon 1 er 9,3 % - Lyon 2 ème 4,4 % - Lyon 3 ème 5,1 % - Lyon 4 ème + Caluire 13,6 % - Lyon 5 ème 2,5 % - Lyon 6 ème 3,2 % - Lyon 7 ème 9,5 % - Lyon 8 ème 3,5 % - Lyon 9 ème 5,7 % - Rillieux-la-Pape 2,5 % Hors département du Rhône : 9,2 % de la file active, dont 3,7 % viennent de l Ain, et 1,4 % de l Isère. Nationalité : 87 % de la file active est de nationalité française. A noter que 6,7 % de la file active est d origine des pays de l Est, et russophone. Leur prise en charge nécessite souvent un interprétariat physique (147 demandes pour 34 patients en 2013). Antécédents judiciaires : 27 % des patients ont des antécédents d incarcération. Antécédents Psychiatriques : - 18,5 % des patients ont des antécédents de tentatives de suicide, - 22 % des patients ont des antécédents d hospitalisations en secteur psychiatrique (hors hospitalisation pour sevrage). 6

Infections virales : 6,1 % des motifs de consultations médicales et 245 prélèvements sanguins pour leurs bilans. Hépatite C File active Injecteurs Sniffeurs Ni injecteur, ni sniffeur 30 % (dont 36,7 % ARN +) 46 % 13 % 1,5 % En 2013, 14 patients ont bénéficié d un traitement de l hépatite C, dont 8 par trithérapie avec des antiprotéases. Expérimentation des TROD (Tests Rapides d Orientation Diagnostique) pour l hépatite C, chez les usagers de drogues (CSAPA, CARRUD, squatt), en partenariat avec le CIDAG. - 205 TROD utilisés, - 15 découvertes d infection HCV (7,3 %) dont 40 % avec une PCR positive. Lieu Nombre de TROD % HCV + CSAPA 39 7,7 % CARRUD 126 8,7 % squatt 40 2,5 % Hépatite B - 9,5 % des patients présentent une séquelle sérologique d hépatite B, - 0,4 % présentent une hépatite B chronique (antigène HBs +), - 52 % des patients ont été vaccinés. Infection par le VIH 2,5 % des patients sont infectés par le VIH, 138 tests de dépistages effectués (dont 31 TROD). Pas de découverte de nouvelle infection. 7

4 - Produits à l origine de la prise en charge 5 - Le programme de Traitement de Substitution aux Opiacés Méthadone Le programme Méthadone concerne 45,5 % de notre file active de patients : 329 patients. - 62 patients ont eu une primo-prescription au CSAPA. - 25 patients ont été pris en relais définitif au CSAPA en 2013 (issus d autres CSAPA, ou sortis de prison). - 12 patients ont eu une délivrance au CSAPA en relais temporaire. - 208 patients ont poursuivi ce traitement, initié les années précédentes, sous la forme sirop. - 22 patients bénéficient d une prescription de Méthadone gélule au CSAPA (prescription par le médecin du CSAPA et délivrance en pharmacie de ville). 23 patients sont passés en relais de ville, la stabilisation de leur situation permettant le relais par un dispositif de droit commun (prescription par le médecin traitant et délivrance en officine pharmaceutique). 8

Buprénorphine Haut Dosage (Subutex / Suboxone ) Le CSAPA est aussi fortement sollicité par des patients toxicomanes, pour des prescriptions de traitement de substitution par la Buprénorphine Haut Dosage (26,5 % de la file active). 191 patients ont bénéficié d un traitement de substitution par la Buprénorphine, dont 62 nouveaux patients : 33 initiations (21 Suboxone, 10 Subutex, 2 Buprénorphine ), et 29 patients en relais de prescription de médecin généraliste). Nous assurons dans certaines circonstances des délivrances momentanées, ou "de dépannage" : 243 délivrances de BHD en 2013. 6 - Les sevrages Le CSAPA prend en charge des patients dans une demande de sevrage : 47 patients soit 6,5 % des demandes de prise en charge initiales. Il s agit le plus souvent de sevrage de produits opiacés : héroïne, produits de substitution en mésusage, mais aussi dans des contextes de consommation de cocaïne ou d alcool. - 13 sevrages hospitaliers, - 34 sevrages ambulatoires. 7 - La consultation cannabis Nous ne disposons pas d une consultation «Jeunes consommateurs», néanmoins 56 patients (soit 8 % de la file active), ont consulté au CSAPA de la Croix-Rousse pour une prise en charge spécialisée concernant une addiction au cannabis. L accueil et le suivi sont assurés par un infirmier du CSAPA permettant une évaluation de la consommation, un repérage des conséquences sanitaires et sociales de cette consommation. Certains patients consultant pour une dépendance au cannabis, présentent des problématiques personnelles complexes, nécessitant alors une prise en charge pluridisciplinaire. 8 - Cocaïne et Nouveaux Produits de Synthèse Psychostimulants La demande de prise en charge des cocaïnomanes et autres psychostimulants, a doublé en 2013, passant de 16 patients en 2012, à 31 patients en 2013. En 2013, 10 % des nouveaux consultants consomment de la cocaïne (toxicologie urinaire initiale) et 20,6 % des patients de la file active pris en charge, déclarent consommer de la cocaïne ou d autre(s) psychostimulant(s), comme produit(s) associé(s) le plus souvent aux opiacés. Le CSAPA participe à un PHRC (Programme Hospitalier de Recherche Clinique) intitulé «Psychocoke», étudiant les facteurs cliniques, génétiques, et environnementaux, associés à la survenue de symptômes psychotiques chez les cocaïnomanes. On constate aussi l émergence de demandes de prise en charge de patients dépendants des Cathinones de synthèse dans des pratiques de «SLAM» (4 patients en 2013). La prise en charge des usagers de produits psychostimulants nécessite une adaptation des dispositifs de soins. 9

9 - Les addictions sans substance ou addictions comportementales Le CSAPA accueille des personnes qui présentent une addiction sans produit : 55 patients. Nous proposons une prise en charge médico-psycho-sociale, principalement aux personnes présentant une addiction aux jeux (jeu excessif, jeu pathologique) mais aussi aux personnes souffrant de cyberaddiction et/ou d achats compulsifs. En 2013 nous avons été sollicités par 20 patients souffrant d addictions dites «affectives et sexuelles». Il peut s agir d une dépendance aux sites Internet pornographiques, aux sites de rencontres, voire d une dépendance à un comportement sexuel compulsif. 10 - La consultation «Grossesse addiction» Le CSAPA de l Hôpital de la Croix-Rousse a décidé de s engager auprès des partenaires et des patientes, dans l accueil et la prise en charge des femmes enceintes, usagères de produits licites et/ou illicites. Il est en effet, du devoir des professionnels en addictologie, de tout mettre en œuvre pour faciliter l accès aux soins des femmes dépendantes aux produits psycho-actifs qui, de fait, présentent des grossesses à risques. Leur situation exige une attention spécifique, des soins adaptés, de proximité, et un travail de concertation important. Ces femmes, particulièrement vulnérables, doivent pouvoir bénéficier d un accès rapide et efficient à la filière des soins addictologiques. Le CSAPA propose une consultation dédiée à la prise en charge des femmes enceintes, ou en désir de grossesse, dépendantes aux produits illicites, à l alcool, ou aux médicaments. Cette consultation est assurée, en lien avec l ensemble de l équipe du CSAPA, par deux professionnelles du CSAPA, le Dr. Brigitte DAVID, médecin addictologue, et Madame Claire NICOD, psychologue clinicienne. Depuis début 2014, le Dr. Nathalie DUVERNAY renforce la présence médicale de ce dispositif. En 2013 : 20 nouvelles patientes ont bénéficié du dispositif. Un rapport d activité spécifique est rédigé annuellement. 10

11 - Synthèse et perspectives La file active du CSAPA de l Hôpital de la Croix-Rousse a augmenté de 10 % en 2013, avec 42,6 % de nouveaux patients. On constate des demandes de prise en charge de patients plus insérés socialement, des niveaux de scolarité plus élevés, avec néanmoins une augmentation des patients relevant de dispositifs liés au handicap (12,2 %). Les demandes de soins psychothérapeutiques se renforcent, accompagnant les prises en charge médicales de nos patients. Les dépendances aux opiacés restent les demandes de prise en charge majoritaires avec une forte sollicitation pour des traitements de substitution. Plus de 200 patients bénéficient d une délivrance de Méthadone au CSAPA avec une rétention notable dans ce programme, liée en partie aux difficultés de relais vers la médecine de ville. Depuis deux ans, de nouveaux profils de patients dépendants des opiacés, consultent au CSAPA. Il s agit de patients présentant des addictions aux médications opiacées (médicaments antidouleurs hors TSO). Ils représentaient en 2013, 12 % des demandes de prise en charge des patients dépendant des opiacés. Cette année, 20 patients ont consulté pour des dépendances affectives et sexuelles, nécessitant des accompagnements plus spécifiques. Avec l augmentation des demandes de prise en charge de cocaïnomanes, on constate aussi l émergence des Nouveaux Produits de Synthèse ; principalement la consommation de Cathinones de synthèse, chez des usagers homosexuels ayant des pratiques dites de «SLAM» (terme désignant l injection de produits divers, de type psychostimulant, dans un contexte sexuel). Les conséquences sanitaires, infectieuses (dont des hépatites C aiguës), mais aussi psychosociales, conduisent ces usagers à consulter au CSAPA. Les demandes de prise en charge sont de plus en plus variées, et nécessitent une adaptation des dispositifs de soins. Le CSAPA structure progressivement ses outils de prise en charge autour de dispositifs dédiés, pragmatiques et adaptés aux problématiques des patients. Le succès de la consultation «Grossesse addiction» montre l efficience de ces dispositifs. C est ainsi qu au dernier trimestre 2014, le CSAPA mettra en place un dispositif de prise en charge de patients cocaïnomanes, et dépendants des Nouveaux Produits de Synthèse Psychostimulants. 11