Présentation du Service de Psychiatrie de l Enfant et de l Adolescent et du Centre de Référence des Troubles du Langage et des Apprentissages du CHU de Clermont-Ferrand Dr Françoise NOTON-DURAND Colloque régional d orthophonie, 28 février 2014 Le service de Psychiatrie de l Enfant et de l Adolescent du CHU de Clermont-Fd Rattaché au pôle Psychiatrie (Pr Jalenques) Réparti sur plusieurs sites:
Enfants et adolescents de 0 à 18 ans Service sectorisé (une partie de l agglomération clermontoise, le sud-ouest du département). Les règles de sectorisation sont appliquées de façon souple, notamment pour pallier le manque de moyens de l intersecteur Est et répondre aux demandes urgentes. L effectif médical comporte : 4 praticiens hospitaliers temps-plein, 1 praticien hospitalier temps-partiel,1 assistant-chef de clinique, 3 ou 4 internes (DES de Psychiatrie ou de Pédiatrie), des médecins attachés L équipe comprend également: infirmiers, puériculteurs, éducateurs spécialisés, éducateurs de jeunes enfants, aides-soignants, ASH, psychologues, neuropsychologue, psychomotriciennes, assistantes sociales, secrétaires, cadres de santé Activités cliniques: 1- Psychiatrie du jeune enfant et périnatalité (Dr Noton-Durand, Claveirole, Angonin) L Unité de Soins Ambulatoires pour Jeunes Enfants (USAJE) reçoit des enfants de 0 à 5 ans. Le service de pédopsychiatrie du CHU est le seul, dans le département, à assurer la prise en charge pédopsychiatrique des enfants de moins de 3 ans ; la sectorisation n est donc pas appliquée aux enfants de cette tranche d âge. Consultation et CATTP (4 places, 30 à 35 enfants/ semaine) Indications : - troubles interactifs précoces ou des difficultés d ajustement parent-bébé - troubles des grandes fonctions (appétit, sommeil) - troubles précoces du développement (troubles du spectre autistique notamment) - difficultés de socialisation. Travail en périnatalité: - travail en réseau, liaison (Maternité CHU, PMI), travail indirect -groupe thérapeutique mères-bébés (partenariat avec la PMI)
2- Psychiatrie de l enfant (Dr Lévy, Claveirole, Angonin) Consultations de 5 à 12 ans, du lundi au samedi matin. Pas de liste d attente. Hôpital de jour: -Psy. Générale (12 places): Troubles du comportement, troubles de la personnalité, pathologies de l attachement - Autisme (15 places) (Au total, 70 à 80 enfants / semaine) La quasi-totalité des enfants pris en charge à l hôpital de jour ne viennent qu à temps partiel et sont scolarisés. 3- Psychiatrie de l Adolescent (Dr Fénéon, Baklouti) 12-18 ans - Maison Des Adolescents (dispositif associé) : lieu d écoute, d orientation et de soins, dans un environnement chaleureux, à distance des structures de psychiatrie infanto-juvénile et en centre-ville pour en faciliter l accès - Service d hospitalisation à temps complet (12 lits; en 2012: 101 patients hospitalisés); accueil via les urgences, ou programmé. DMS: environ 3 semaines - hospitalisation de jour - Activité de consultations à destination des adolescents et de leur famille. - en projet: équipe mobile
4- Le CMP d Issoire (Dr Claveirole, Fénéon, Angonin) Recrutement sectoriel 5 à 18 ans Consultations 5 jours/semaine CATTP 4 jours / semaine, 5 places (environ 30 à 35 enfants/ semaine) Indications: -Troubles des apprentissages, au sens large - Troubles de la personnalité - Difficultés d adaptation sociale - Problèmes psycho-affectifs en lien avec des situations socio-familiales préoccupantes (précarité) Les troubles du spectre autistique ne sont pas pris en charge sur ce lieu (ils relèvent de l USAJE ou de l Unité Enfants). 5- Le site Estaing Liaison et urgences (astreintes 365 jours/an, 24h/ 24) Unité d évaluation: consultation «hospitalière» non sectorisée (recrutement régional) sur adressage médical exclusivement et pour des pathologies ciblées (enfants > 3 ans) CRTLA
Le CRTLA Les textes: la circulaire du 4 mai 2001 Les centres de référence ont été mis en place à partir de 2001, dans le cadre du plan d action interministériel en faveur des enfants atteints de troubles spécifiques du langage Les missions: - permettre des consultations multidisciplinaires comportant au minimum la possibilité d une consultation médicale, orthophonique et psychologique, éventuellement psychomotrice et neuropsychologique. - assurer le suivi et la coordination des soins qui seront réalisés en ville; si le centre n a pas vocation a intervenir en première intention, il doit en revanche pouvoir réévaluer toute situation qui n évoluerait pas favorablement au bout de quelques mois, puis définir un projet thérapeutique individualisé et aider à une mise en place des adaptations scolaires nécessaires en mettant en place un travail en réseau - participer à la formation des professionnels de santé - valoriser une activité de recherche - développer un rôle de conseil vis-à-vis des équipes éducatives, soignantes ou du secteur médico-social Le centre de référence doit être individualisé dans le secteur pédiatrique du CHU Le CRTLA du CHU de Clermont-Ferrand Il est situé à l hôpital Estaing (rez-de chaussée) L équipe comprend: - un mi-temps médical partagé entre 2 médecins pédopsychiatres praticiens hospitaliers (Dr Lévy, Dr Noton-Durand), et 2 médecins attachés (Dr Blanc, Dr Grenier-Roche) - une neuropsychologue (mi-temps): Ania Miret - une psychomotricienne: Laetitia Cathala - une infirmière: Sandrine Brugière - une secrétaire: Anne Médina - pas d orthophoniste pour l instant (recrutement en cours) L équipe et les locaux sont partagés avec l unité d évaluation et l unité de liaison.
Le fonctionnement Activité clinique: pour qui? Le CRTLA s adresse à des enfants - de 3 à 12 ans - ayant déjà été évalués par des professionnels de santé: ce n est pas un centre de 1 intention Chez qui est suspecté - un trouble du langage oral ou écrit - un trouble des fonctions logico-mathématiques (dyscalculie) - un trouble de l acquisition des coordinations (dyspraxie) - un trouble attentionnel avec ou sans hyperactivité (TDAH) Les enfants doivent être adressés par un médecin. Les objectifs d une évaluation Évaluer dans une perspective neurodéveloppementale les difficultés d apprentissage et les troubles de développement du langage de l enfant Repérer d éventuelles comorbidités psychiatriques Poser un diagnostic précis Proposer un projet thérapeutique prenant en considération les ressources de l enfant et son environnement Suggérer l application d aménagements scolaires.
Activité clinique: comment? La demande est faite par les parents auprès de l infirmière de consultation qui les guide dans la constitution du dossier Le dossier: - formulaire rempli par le professionnel de santé qui adresse l enfant et qui doit préciser son questionnement - formulaire «parents» exposant leurs attentes - observations de l enseignant - comptes-rendus des bilans et consultations déjà réalisés - CBCL, questionnaire de Conners Après l étude de celui-ci, - soit une consultation multidisciplinaire est proposée - soit l enfant est redirigé (notamment s il n y a pas eu réellement au préalable d évaluation de 1 ligne) - soit un avis «sur dossier» est donné sans qu une consultation soit nécessaire Les intervenants peuvent être définis d emblée, ou en fonction de nos observations cliniques Une synthèse est réalisée à la fin de l évaluation et un compte-rendu écrit est adressé aux parents et aux intervenants de leur choix. Dans certains cas nous proposons de reprendre contact pour avoir une idée de l évolution de l enfant, et vérifier si nos recommandations ont pu être appliquées. Le délai d attente est de quelques mois (plus long en 2013 du fait du départ du Dr Geneste qui n a pas été immédiatement remplacé: l activité du CRTLA est restée en suspens pendant quelques mois). L activité de conseil Auprès des équipes scolaires, de services ou établissements médico-sociaux ou des professionnels du secteur libéral A propos d une situation Dans le cadre d une réunion (ou éventuellement par téléphone) Le 1 jeudi du mois, à 9h30 et 11h, dans nos locaux, sur rendez-vous.
En l absence d orthophoniste actuellement dans l équipe, cette partie de nos missions ne peut se faire que partiellement. Quelques problèmes pratiques La question du diagnostic de 1 ligne Le rôle du CRTLA n est pas de substituer à une évaluation de 1 ligne mais d intervenir dans un second temps en cas de difficultés au niveau du diagnostic (cas complexes) ou de la prise en charge (les thérapeutiques mises en place n ont pas l efficacité attendue). En théorie, l évaluation de 1 ligne de difficultés d apprentissage doit avoir été coordonnée par un médecin: médecin scolaire, médecin de PMI, pédiatre, ou pédopsychiatre, intervenant en libéral ou en CAMSP, CMP, CMPP ou SESSAD (liste non exhaustive) Notre mission n est pas de réaliser les bilans initiaux qui n auraient pas pu être faits ailleurs. L évaluation de 1 ligne devrait idéalement comprendre: - une évaluation clinique - une évaluation de l anamnèse développementale et des antécédents médicaux - une évaluation de l environnement socio-familial - une évaluation de la personnalité de l enfant et/ou d une psychopathologie éventuelle - un examen des fonctions sensorielles (vision, audition) - une évaluation psychologique (bilan psychométrique) - un bilan orthophonique s il s agit de troubles du langage oral ou écrit - un bilan psychomoteur s il s agit d une suspicion de dyspraxie En pratique, nous sommes très souvent sollicités dans des situations qui n ont pas fait l objet d une évaluation de 1 ligne convenable. Si cette évaluation préalable n est pas réalisée, notre intervention ne peut pas être considérée comme étant «de 2 ligne». Souvent aussi, les enfants ont fait l objet de nombreux bilans de qualité, mais ceux-ci n ont jamais été coordonnés.
Les «dossiers MDPH» Dans certaines situations une consultation au CRTLA est sollicitée par la MDPH pour «valider» un diagnostic fait par une autre équipe. Cette démarche nous paraît discutable (disqualification du travail des équipes de 1 ligne, retard à la mise en place des aménagements, aides ou orientations susceptibles d aider l enfant). Les recommandations pédagogiques Nous ne sommes pas toujours clairement informés de ce qui a déjà été mis en place (ou pas). Les parents eux-mêmes sont en difficultés pour nous informer sur ce point. Certains enseignants attendent la «reconnaissance de handicap» pour mettre en place des aménagements pédagogiques alors que ce devrait être la première étape, dans le cadre de la formalisation d un PAP (plan d accompagnement pédagogique), avant même que soit posé un diagnostic définitif. L intervention d un AVS n est pas suffisante à elle seule! Merci de votre attention!