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Transcription:

L économie camerounaise en 2016 et perspectives macroéconomiques pour 2017-18 Avec une population de 22,8 millions d habitants répartie sur un territoire 475 442km 2, soit une densité de 48 habitants/km 2, le Cameroun est le pays le plus peuplé de la Zone CEMAC. Le taux de croissance démographique est de 2,5 % et la population urbaine représente 53,2 % de la population totale. L espérance de vie à la naissance est de 55,1 ans, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans s établissait à 95,0 pour mille. Le pays est classé au 153e rang de l IDH en 2015 sur 187 pays. Au cours des dernières années, l activité économique a été vigoureuse, soutenue par des dépenses élevées d investissements publics dans les projets d infrastructures et par la consommation des ménages (du fait d une inflation modeste). En conséquence, les niveaux élevés de la demande globale intérieure ont pesé sur les finances de l Etat et sur le compte courant de la balance des paiements 1. En 2016, du fait d une économie relativement diversifiée, l activité des entreprises camerounaises a fait preuve de résilience face au contre-choc pétrolier. Elle a également su s adapter et résister à la menace du terrorisme. Tableau 1 : Evolution des principales grandeurs macroéconomique du Cameroun (%) 2014 2015 2016* PIB réel 5,9 5,9 5,1 Inflation 1,8 2,7 0,9 Solde budgétaire de base/pib 0,0 0,9-3,7 Solde global, base engagements, hors dons sur PIB -3,8-2,0-6,0 Solde du compte courant/pib -4,7-4,4-6,8 Taux de couverture extérieure de la monnaie 93,1 86,8 73,6 Encours de la dette publique/pib 22,8 27,7 28,2 Sources : Rapport de surveillance multilatérale (CEMAC), BEAC, FMI * Estimation Au plan macroéconomique 2, en 2016 l activité économique a ralenti par rapport à l année 2015, à cause de la baisse de la production pétrolière alors que le secteur hors pétrole a maintenu ses performances. Les comptes de l Etat ont enregistré un déficit, en raison de la contraction des recettes pétrolières. Le déficit extérieur courant s est creusé et l inflation est restée largement inférieure à 3 %. 1.1. Evolution de l activité et de l inflation en 2016 Maintien de la croissance de l activité à un niveau élevé L activité économique a été vigoureuse, même si, du fait de la baisse de la production pétrolière, le rythme de croissance du produit intérieur brut (PIB) en volume a ralenti, pour se situer à 5,1 % contre 5,9 % en 2015. En effet, la production pétrolière a reculé à cause de la 1. Analyse réalisée à partir des données du Rapport intérimaire de Surveillance multilatérale 2016 ; le Rapport annuel de la Zone franc et le Rapport du FMI 2015 pour le Cameroun au titre de l Article IV. 2. Analyse réalisée à partir des informations du rapport intérimaire de surveillance multilatérale de la CEMAC, mars 2017, de la Consultation de 2015 du FMI au titre de l article IV et du rapport de la Zone franc. 1

baisse des rendements sur les nouveaux champs qui ont été mis en exploitation il y a quelques années. En revanche, la valeur ajoutée du secteur hors pétrole a progressé de 5,6 % contre 5,1 % en 2015, en rapport essentiellement avec l amélioration de l offre énergétique, ainsi qu avec le dynamisme des branches du BTP, des transports, de l hôtellerie et de la restauration eu égard notamment à l organisation de la Coupe d Afrique des Nations (CAN) féminine. S agissant toujours du secteur non pétrolier, les branches agriculture, élevage et pêche ont contribué positivement à la croissance. La hausse de la production agricole s explique par les mesures gouvernementales de soutien à la filière, notamment la modernisation des techniques agricoles, la poursuite de la distribution des plants et des semences à hauts rendements. La plupart des branches industrielles ont consolidé leur production pour faire face la fermeté de la demande intérieure en produits manufacturés locaux. Il en est ainsi de la branche «industries» qui a renforcé sa production, du fait de l amélioration de l offre d énergie liée à la montée en puissance de la centrale à gaz de Kribi. Les industries agroalimentaires, tirées principalement par les industries brassicoles et sucrières, ont enregistré une hausse de la production. Les branches des services ont tiré profit de l embellie observée dans les autres secteurs de l économie pour accroître leurs activités. C est notamment le cas des services aux particuliers et de la branche commerce qui ont bénéficié des retombées de la CAN féminine et de la consolidation de la consommation des ménages. Faible hausse des prix à la consommation des ménages L inflation, mesurée par l indice harmonisé des prix à la consommation des ménages, s est établie à 0,9 % en moyenne annuelle contre 2,7 % en 2015. Cette faible progression de l inflation s explique essentiellement par le ralentissement de l augmentation des prix des transports, en rapport avec la stabilité des prix à la pompe des carburants. 1.2. Aggravation des déficits budgétaires En 2016, la politique budgétaire a porté essentiellement sur l amélioration des recouvrements et l accroissement des dépenses d investissement dans le cadre du plan triennal d urgence. En ce qui concerne les ressources, les recettes totales ont baissé de 11,2 % par rapport en 2015 pour s établir à FCFA 2732,9 milliards, notamment à cause du fléchissement de 41,8 % des recettes pétrolières, insuffisamment compensées par la faible augmentation de 2,3 % des recettes hors pétroles. S agissant des charges, les dépenses budgétaires totales ont augmenté de 10,8 % pour se situer à FCFA 3785,2 milliards. Les dépenses courantes ont progressé de 1,9 %, particulièrement sous l effet des régularisations des situations administratives des fonctionnaires. Par contre, afin de maintenir l effort de construction des infrastructures pour couvrir la CAN féminine et le plan d urgence triennal, les dépenses publiques d investissement ont augmenté de 29,9 %. En conséquence, l exécution budgétaire s est traduite par un déficit budgétaire, base engagements et hors dons, de 6,0 % du PIB contre -2,0 % du PIB en 2015. 2

Le déficit global de FCFA 1052,3 milliards, l amortissement de la dette extérieure de FCFA 199,4 milliards, la variation des arriérés de FCFA 100,9 milliards, les prêts accordés à des pays tiers de FCFA 30 milliard et le désengagement auprès du système non bancaire pour FCFA 70,7 milliards, ont inféré un besoin de financement global de l Etat de FCFA 1284,2 milliards. Ce besoin a été couvert par le système bancaire et non bancaire pour FCFA 750,9 et, sous forme de tirages et des dons, par les non-résidents à hauteur de FCFA 533,5 milliards. 1.3. Détérioration de la balance des paiements Le déficit des transactions courantes s est creusé pour représenter - 6,8 % du PIB contre - 4,4 % du PIB en 2015. Il a été causé par l accroissement des déficits de la balance commerciale (baisse des recettes d exportation et hausse des importations, notamment celles liées aux grands projets d investissement public), des services et des revenus primaires (rapatriements des bénéfices des sociétés étrangères). Par ailleurs, l excédent du compte de capital et d opérations financière s est réduit, d une part du fait de la baisse du volume des investissements directs étrangers et, d autre part, à cause d importantes sorties de capitaux au titre des «autres investissements». En définitive, le solde global de la balance des paiements est ressorti déficitaire de FCFA 159,7 milliards en 2016 contre un excédent de FCFA 483 milliards en 2015. Ce déficit a été financé par une baisse des réserves officielles. 1.4. Menaces sur la viabilité de la dette à moyen En matière de dette publique, l analyse de viabilité de la dette (AVD) du Cameroun réalisée par le FMI et la Banque mondiale a permis de mettre en évidence les risques qui pèsent sur la viabilité de la dette du Cameroun 3. Le Cameroun avait bénéficié d un allègement important de sa dette en 2006, à telle enseigne que la dette publique et à garantie publique ne représentait plus que 12,0 % du PIB en 2007. En moins d une décennie, l encours de cette dette a été multiplié par 3,5 passant de FCFA 1171 milliards à FCFA 4149 milliards, pour représenter 28,2 % du PIB en 2016. La hausse la plus significative s est produite au cours des dernières années. En effet, pour financer l important programme d investissements, le pays emprunte de plus en plus à l extérieur et sur les marchés financiers de la CEMAC, à des conditions onéreuses. Par ailleurs, le ralentissement des exportations en valeur au cours des prochaines années du fait de la faiblesse des prix des matières premières, constitue une menace sur la dette à moyen terme du Cameroun. En outre, les faibles performances financières de certaines entreprises publiques, dont l Etat a garanti totalement ou partiellement certains emprunts, pourraient engendrer des passifs conditionnels que le Gouvernement serait dans l obligation de prendre en charge. Dans ce contexte, eu égard au rythme actuel d endettement, l AVD réalisée faisait ressortir «un risque de surendettement élevé» du Cameroun. 3. FMI et Banque mondiale, analyse de la viabilité de la dette, 2015 3

1.5. Situation monétaire L évolution des principaux agrégats monétaires du Cameroun au 31 décembre 2015 a été marquée par une baisse des avoirs extérieurs nets 4, un accroissement du crédit à l économie et une baisse de la Position Nette du Gouvernement 5. Les avoirs extérieurs nets ont diminué de 34,4 %, en raison du fléchissement des exportations (pétroles, bois et cacao, essentiellement) en valeur et de la hausse des importations des biens d équipement pour couvrir les grands chantiers des travaux. Du fait de l activité relativement robuste, le crédit à l économie a progressé de 41,2 %. Ces crédits sont allés essentiellement aux entreprises et à l administration centrale dont la position nette vis-à-vis du système bancaire a été débitrice. Le taux de couverture extérieur de la monnaie (avoirs extérieurs sur les engagements à vue) s est situé à 73,6 % contre à 86,8 % au 31 décembre 2015. 1.6. Perspectives économiques pour 2017 et à moyen terme Les perspectives macroéconomiques du Cameroun pour l année 2017 seraient toujours robustes, soutenues par le dynamisme du secteur hors pétrole qui progresserait de 6,3 %, alors que le secteur pétrolier enregistrerait une baisse 10,7 % de la production de pétrole, en raison de la diminution des rendements des champs actuellement en production et du maintien des cours du baril de pétrole à un niveau faible qui n encourage pas les investissements dans l exploration des nouveaux champs. Dans ce contexte, le taux de croissance de l économie serait de 5,6 % en 2017. A moyen terme, les perspectives restent positives dans la mesure où le pays bénéficie d une économie relativement diversifiée et que de grands projets d infrastructures (barrage hydroélectrique de Lom Pangar, port en eau profonde de Kribi et centrale thermique à gaz de Kribi 6 ) sont mis en exploitation. Le taux d inflation se situerait légèrement en-deçà de la limite du critère de convergence multilatérale (3 %). La maitrise des dépenses publiques courantes, l accroissement modéré des investissements publics et l amélioration du recouvrement fiscal contribueraient à ramener le déficit budgétaire, base engagement, hors dons à 3,9 % du PIB au lieu -6,0 % du PIB enregistrés en 2016. 4. Avoirs extérieurs nets : créances ou engagements nets des institutions monétaires (Banque Centrale et banques) sur l extérieur. Il s obtient en déduisant des avoirs extérieurs bruts, l ensemble des engagements extérieurs, y compris les engagements à moyen et long terme. 5. Position Nette du Gouvernement (PNG) = Dettes du Trésor après du système bancaire créances du Trésor sur les banques. Par convention, une PNG créditrice est précédée du signe (-) alors qu une PNG débitrice est précédée d un signe (+). 6. Communiqué de presse de la fin de la mission du FMI au Cameroun,7 mars 2017 4

Par ailleurs, le solde du compte courant demeurerait déficitaire à 6,3 % du PIB contre - 6,8 % du PIB en 2016. En effet, en dépit de la hausse des revenus d exportation, l augmentation des importations des biens d équipement liés aux grands travaux d investissement et le rapatriement à l extérieur des revenus d investissement seraient à l origine du maintien du déficit courant à un niveau relativement élevé du PIB. 1.7. Situation sociale Le Cameroun met en œuvre depuis janvier 2010 sa stratégie décennale pour la croissance et l emploi. Elle constitue la première phase de la marche vers l émergence, mais aussi de cadre de référence de l action gouvernementale pour la période 2010-2020. Cette stratégie vise globalement l amélioration des conditions de vie du plus grand nombre de Camerounais. Toutefois, le niveau et le modèle de croissance camerounaise ont contribué de façon marginale à la réduction de la pauvreté. 1.8. Relations du Cameroun avec la BDEAC Les relations entre la BDEAC et le Cameroun sont excellentes. En effet, depuis 2003, les concours de la BDEAC en faveur du Cameroun se chiffrent à FCFA 221 883 millions pour trente-une (31) opérations. Les projets approuvés sont répartis comme suit : Repartirion sectorielle des engagements 2003-2016 Télécommunications 9% Finance 4% Immobilier 3% Industrie et agroindustrie 23% Infrastructures 61% Les projets du secteur public représentent 55,0 % du volume d approbations en faveur de ce pays. 5