Le voyage à Suippes
?
Oui Suippes, ville de la Marne, 51600.
Mais pourquoi Suippes?
Parce que la ville est située sur une ligne qui subit des combats pendant quasiment toute la durée de la première guerre mondiale, c est une ville du front.
Ce voyage, grâce au partenariat établi avec le collège Pasteur de Suippes, offrait la possibilité d une rencontre via les travaux d élèves de 3èmes des deux établissements entre Béziers une ville de l arrière et Suippes une ville du front.
Voila pourquoi.
avec 42 élèves de 3 ème du collège Krafft 6 accompagnateurs 1 chauffeur
mardi 30 mars
Départ pour un long périple de 845 km
Arrivée en fin de journée au lycée de Somme-Suippe notre «résidence» quelques degrés en moins
mercredi 1 er avril
1 er site visité : la Caverne du Dragon
La Caverne du dragon se situe sur le Chemin des Dames, elle surplombe la vallée de l Aisne, en Picardie. Il s'agit d'un lieu stratégique lors de la Première Guerre mondiale et plus précisément lors de l'offensive Nivelle. Ce sont les Allemands qui, lors de leur occupation de la caverne, l'ont surnommée la caverne du dragon (Drachenhöhle en allemand). Les flammes des lance-flammes, sortant des entrées de la caverne au cours des combats, leur faisaient penser aux flammes crachées par les dragons depuis leurs grottes.
A une trentaine de mètres sous terre, un réseau de couloirs permet de visiter les coins et recoins du site, un hôpital, des dortoirs, des cantonnements où les Allemands avaient amené l eau et l électricité
Visite à 30m sous terre
Et repas collectif
Et dehors
L Hommage Aux Tirailleurs
Le 16 avril 1917, lors de l'assaut, les Allemands sortant de la Caverne du dragon prennent à revers les Sénégalais qui subiront de lourdes pertes, ces silhouettes immenses et majestueuses qui dominent la vallée sont un hommage aux tirailleurs tombés ce jour-là.
Lors de notre passage dans la Caverne du Dragon le 1er avril nous avons découvert diverses choses sur les conditions de vie des soldats. J ai pu constater malheureusement ce qu ils ont enduré pendant ces années, l humidité, le froid, le manque d hygiène et de nourriture. Mais surtout la peur des troupes ennemies, les obus qui défilent un à un. J ai vraiment apprécié cette visite car pendant un instant j ai ressenti leurs sentiments, la haine, l incompréhension et la tristesse. Dans une salle ils ont installé des bougies pour rendre hommage aux morts et ne pas oublier ce qu ils ont fait pour nous. Ces petites lumières dans l obscurité de la caverne, c était très beau et émouvant. Delia Lafdjah
Petit trajet en car vers Craonne La nécropole de Craonnelle Le monument aux Basques
Puis nous sommes montés à l assaut du plateau de Californie comme le 16 avril 1917
Plateforme d observation du plateau de Californie
Nous sommes partis d ici Nouveau village de Craonne
Au Chemin des Dames j ai beaucoup été touchée par l histoire des tirailleurs sénégalais et toutes les personnes venues des colonies pour se battre pour la France et qui sont mortes car elles n étaient pas habituées aux températures très froides. Venir de si loin et être envoyé au combat par les généraux malgré des pieds et des mains gelés! Shadé Babson
Et puis descente vers
Une rencontre passionnante avec Noël
le long d une tranchée
Noël Genteur agriculteur ancien maire de Craonne conteur engagé et captivant de l offensive du Chemin des Dames
jeudi 2 avril
Pendant qu un groupe visite le Une scène de Tron?
Et les alentours du Centre à Suippes Monument à la mémoire des fusillés pour l exemple de 1915
monument inauguré à Suippes le 1er décembre 2007 à la mémoire des caporaux de Souain : Théophile Maupas, Louis Lefoulon, Louis Girard et Lucien Lechat, soldats fusillés pour l'exemple le 17 mars 1915.
l autre groupe se rend sur le site de la Main de Massiges sous la pluie
Pourquoi la main de Massiges? Il suffit de prendre un peu de hauteur pour comprendre. C est un plateau dont la forme sur une carte ressemble à une main gauche posée à plat. Dés septembre 1914, les Allemands s y retranchèrent, transformant cette hauteur en forteresse imprenable. Au cours des années 1914 et 1915, les troupes coloniales de la IVème armée française tentèrent à plusieurs reprises de s en emparer. Ils ne purent jamais l investir entièrement. Il faudra attendre la contre-offensive de 1918 pour s emparer de cette position stratégique.
L après-midi, les groupes inversent les activités et le temps change. (mais peut-on comprendre les tranchées si on les visite sous le soleil?)
La réinvention de la guêtre
Merci à Jean-Pierre, notre guide à Massiges.
L association «La Main de Massiges» a été créée le 16 septembre 2008 Elle a pour but la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine de Massiges, en particulier une partie du champ de bataille de la guerre 1914-1918. Une parcelle de terrain de trois hectares vouée à être remise en culture et portant encore les stigmates du conflit dont deux gros entonnoirs de mines souterraines, a été acquise par les membres fondateurs de l association : Jean-Pierre Mainsant, Eric Marchal, Thérèse Mathieu, Albert Varoquier et Pierre Labat. Less objectifs: - La sensibilisation du public et des jeunes générations sur l histoire de la Grande Guerre - L approche réelle des conditions de vie dans les tranchées et dans les abris - La visibilité d objets provenant du terrain
Illustration de Léon Groc en 1918
Jeudi 2 avril nous avons visité la main de Massiges. Nous avons vu beaucoup de choses, les endroits où ils dormaient, où ils vivaient, leurs couverts, des objets de la vie quotidienne. Nous avons aussi pu remarquer la différence entre les tranchées allemandes et françaises, le confort des cagnas et ça n était vraiment pas pareil : les Allemands s étaient mieux installés, dans l idée de rester, de prendre position. Quand j ai vu comment les soldats vivaient, c était très étroit, et quand il pleuvait, ça devait être très dur. J ai imaginé ces hommes, en hiver, sous la neige, sous la pluie, dans le froid Et quand ils montaient à l assaut, avec leurs armes, leurs sacs, ça pesait entre 20 et 30 kilos, et en plus ils devaient courir, sauter, se cacher Quand j ai compris toutes ces atrocités j ai eu beaucoup de peine pour ces hommes morts sous les balles, pour ceux qui ont vécu cela alors qu ils ne le souhaitaient pas, ils ne le méritaient pas! Merci à Jean-Pierre pour la visite et les explications, merci pour son accueil. Souhaila Hilmi, 3èmeE
Avant de rentrer au lycée, détour par le cimetière russe de St Hilaire le Grand
Le jeudi 2 avril, en fin de journée, nous avons visité un cimetière orthodoxe. L endroit est très contrasté, d un côté la chapelle orthodoxe, au centre des tombes entourées de verdure rendent le lieu symbolique et religieux. Mais plus au loin on trouve un canon qui rappelle la souffrance des soldats. De plus, sur certaines tombes il n y avait même pas l identité du soldat. C est le moment du séjour qui m a le plus touché car j ai réalisé l ampleur des dégâts de cette guerre. Cette étape du séjour m a réellement touché car d une part j ai pensé à leurs familles, habitant en Russie et qui n ont pas forcément l occasion de venir se recueillir. Je trouve ça dur car certaines familles ne le savent même pas.
D autre part, cela m a pris au cœur car je peux comprendre le manque de l absence d un proche qu on ne reverra plus. Savoir les conditions de leur mort rend le moment encore plus émouvant. A cet instant je n ai pu retenir mes larmes, je pense que la fatigue, le souvenir des proches partis et le lieu ont rendu ce moment particulièrement triste pour moi. Lors de ce séjour j ai réellement pris conscience des conditions de vie infâmes des soldats. Cela m a permis d ouvrir les yeux et de me dire que notre vie est tellement agréable et qu on devrait être plus conscients de la chance qu on a. Badra Kafouf
vendredi 3 avril
Le collège Pasteur de Suippes nous accueille et nous permet de présenter l exposition du Club Centenaire
Je tiens tout d abord à remercier chaque personne qui nous ont permis de venir, ici, à Suippes. Grâce à vous et à tous les guides que nous avons rencontrés, nous avons pu vivre une expérience fantastique et que, personnellement, je n oublierai jamais. Le voyage dans toute son intégralité a été mémorable. Mais il est évident que certains endroits m ont plus marqué que d autres, notamment le site de la Main de Massiges. Les tranchées que nous avons pu parcourir comme les soldats un siècle plus tôt m ont à la fois fascinée et émue. Fascinée car savoir qu avec mes camarades, mes professeurs et Jean-Pierre, notre guide, nous nous trouvions au fond d une tranchée où des combats, des drames la guerre dans toute son horreur s étaient déroulés. Cela m a émue aussi car sentir que sous mes pieds des hommes, de pauvres innocents, et même des jeunes, que l on pourrait qualifier d enfants, criaient à l agonie sans que personne ne viennent les aider m a fait monter les larmes aux yeux. Chaque personne peut ressentir cette émotion en voyant le paysage.
Lorsque je m y suis rendue avec mon groupe le jeudi 2 avril et que nous y avons passé la matinée, il a plu. Les conditions climatiques m ont permis l espace de quelques instants d apercevoir le millième de ce que ces pauvres gens ont pu vivre pendant quatre longues années. Bien sûr que comparé à eux j étais dans le confort et surtout ce n était que pour quelques heures. La compassion et le chagrin sont de bons mots pour d écrire l état d esprit dans lequel j étais. La Main de Massiges est un lieu que je pourrais à nouveau voir. En fin de journée, nous nous sommes arrêtés dans un cimetière où reposent des soldats russes morts au front. J ai parcouru cet endroit, j ai lu chaque nom écrit sur les pierres tombales. J étais étrangement captivée, révoltée et chamboulée à la fois. J étais captivée sans doute pour les mêmes raisons qu à la Main de Massiges, mais quelque part j avais à la fois l impression que mon corps était face à toutes ces tombes et que mon esprit s était divisé en deux parties. L une était spectatrice des faits et gestes de mon corps et l autre était à un siècle de là, à contempler la guerre sous toutes ses formes. Voilà pourquoi j étais captivée dans ce cimetière.
J étais révoltée car ce cimetière est un symbole de fierté et de respect. Fierté de savoir que ces hommes se sont battus pour que nous ayons un monde meilleur et respect car leur destin n en a été que plus tragique. Enfin ce sentiment de révolte est dû au fait que ces deux principes n ont pas été respectés lors de notre visite. J ai vu certains de mes camarades courir entre les tombes, j ai été révoltée. Révoltée car c est un manque d humanité et de maturité. Enfin le chamboulement n est pas le terme exact pour décrire toutes les émotions que j ai ressenties lors de cette journée et de l intégralité du séjour. Ce fut un honneur de contempler et admirer toutes ces merveilles qui ont fait preuve d horribles tragédies. Je tiens à faire remarquer que les habitants de Suippes ont une chance immense de pouvoir voir tous ces beaux endroits chaque jour. J espère qu ils en ont conscience. Mes remerciements les plus sincères à tous ceux qui ont permis ce voyage que j ai eu plaisir à savourer. Avec toute ma gratitude. Yasmine Lafdjah, élève de 3ème D, collège K. et M. Krafft, Béziers
Et ce fut l heure du retour Avec notre nouveau co-pilote
Pour des raisons météorologiques nous ne verrons pas la croix de Lorraine.
1 ère halte repas, Fouad oublie son sac sur l aire d autoroute Philippe, le chauffeur qui nous a accompagné tout au long du voyage
2 ème halte repas, Fouad n a toujours pas réclamé son sac
Ce fut le retour à Béziers Fouad a oublié son manteau dans le bus