Mémoire de fin d études



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Transcription:

Faculté de Médecine Deuxième Master en Santé Publique à l Université de Nouakchott, en collaboration avec l Université International de l Andalousie (UNIA) et financé par l Agence Espagnole de Coopération au Développement (AECID). Mémoire de fin d études Profil épidémiologique des accidentés de la voie publique au Centre Hospitalier National (CHN) (du 1 er janvier au 30 juin 2012) Soutenu le 17/03/2013 par Saad Bouh Ould Sidaty Né le 05/06/1975 Sous la direction de : Dr. Abdallah Ould El Vally Professeur assistant en Santé publique Faculté de Médecine de Nouakchott 1

Remerciements Je tiens à remercier la Faculté de Médecine de Nouakchott et la Coopération espagnole pour l organisation de ce master en Santé publique. Mes remerciements vont particulièrement à mes professeurs espagonls et mauritaniens qui ont su donné la formation adéquate tout au long de cette période. Je souhaite adresser mes remerciements les plus sincères au professeur Abdallah El Vally pour avoir accepté de diriger ce travail de recherche. Il m a accordé sa confiance et je lui en suis vraiment très reconnaissant. Je remercie également Messiers Lo Baidy, Pelayo pour leurs conseils précieux,et les discussions fructueuses. Ma gratitude va à mon professeur et ami Pr José pour l aide précieuse qu il m apportée tout au long de ce master...il m est difficile d exprimer en ces quelques lignes ma sincère gratitude et mon profond respect. Je remercie infiniment Mr Blanco pour sa disponibilité, sa gentillesse et son efficacité. Mes remerciements vont également aux participants du Master II pour le climat d amitié, de fraternité et d échange. 2

Sommaire Acronymes et abréviations Résumé I- Introduction I-1- Contexte international I-2- Contexte national I-3- Problématique I-4- Objectifs 1-5- Définitions et terminologie de l étude II- Matériel et Méthodes II-1- Cadre de l étude II-2- Population de l étude II-3- Recueil des données et variables de l étude II-4- Analyse statistique III- Présentation des résultats III-1- Tri à plat des données III-2- Croisement des variables IV- Discussions IV-1- Les contraintes IV-2- Les faits principaux V- Conclusion VI- Bibliographie 3

I- Introduction Les accidents de la circulation (accident sur la voie publique : AVP) constituent aujourd hui une cause principale de mortalité, de morbidité et de perte de productivité au niveau international et national. I-1- Contexte international Selon les estimations de l OMS en 2012, ces accidents entraînent chaque année environ 1,24 million de décès. Ils représentent la première cause de décès chez les sujets jeunes de 15 à 29 ans. Plus de 91% des décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire qui possèdent la moitié du parc mondial de véhicules [1]. En l absence d un nouvel engagement en faveur de la prévention, ce chiffre atteindra 1,9 million en 2020. Ce fléau représente, en outre, une perte économique considérable pour les victimes, leurs familles et pour la nation dans son ensemble qui va enfin supporter les coûts directs et indirects occasionnés par les traitements coûteux et les années perdues de productivité. La plupart des études épidémiologiques menées dans ce contexte ont montré un lien direct entre la vitesse moyenne et la probabilité et la gravité d un accident [2]. Ils ont montré également que leur fréquence est plus importante dans le milieu urbain malgré qu il soit plus grave à la compagne [3]. De plus, d autres facteurs de risque comme les conditions climatiques, l état des pneumatiques et freins des véhicules, le revêtement de la chaussée, la fatigue, le téléphone portable contribuent également au retentissement de ce problème émergent de santé publique. Quant au profil des accidentés, 50 % des tués sur les routes, en France à tire d exemple, sont les piétons et les motocyclistes. 77% sont des hommes. I-2- Contexte national En Mauritanie, les accidents de la circulation constituent un sérieux problème de santé publique en termes de mortalité, de morbidité et de coûts. Durant la période 2003-2010, les accidents enregistrés par les forces de l ordre se lèvent à 67 126 accidents occasionnant 1676 décès sur le lieu de l accident, soit en moyenne 210 décès par an, et 24 954 blessés (toutes blessures confondues), 4

soit 3120 blessés par an. En 2012 et selon les services du Ministère de l Equipement des transports (MET), 7742 accidents ont été enregistrés par les autorités compétentes (Gendarmerie, police, Groupement général de la sécurité routière (GGSR)) [4]. Parmi les accidentés, 168 personnes sont tuées et des milliers blessés1. Les pertes matérielles liées à ces accidents s élèvent à 1-2% du Produit Intérieur Brut (PIB). Selon la même source, les causes principales des accidents sont l excès de vitesse ; l imprudence ; la somnolence du chauffeur ; la défaillance mécanique (crevaisons ), la situation des routes, la divagation des animaux, le mouvement des dunes de sables sur les axes routiers. En se basant sur ces statistiques, la Mauritanie (avec 13 décès par 100.000 habitants et par an) reste la plus touchée par ce fléau par rapport aux pays limitrophes. Ainsi, le taux de mortalité des accidents de la circulation est de 12 par 100.000 par an en Algérie et au Maroc. Cependant, il ne représente que 3 par 100.000 au Sénégal et 5 au Mali. I-3- Problématique Les statistiques disponibles sur les accidents de la voie publique ne concernent que les données, collectées sur le lieu de l accident, par les forces de l ordre qui n ont souvent la vocation ni les compétences nécessaires pour la description des lésions et le devenir des blessés survivants. D où l intérêt de réaliser une étude hospitalière menées par des patriciens de la santé. C est dans ce cadre que s inscrit la présente étude, qui s est déroulée au Centre Hospitalier National (CHN) de Nouakchott durant la période du 1er janvier ou 30 juin. Il s agit d une étude prospective (en avant) observationnelle individuelles (coupe transversale). En effet, l interrogation qui se trouve à l origine de ce travail de recherche est de savoir quel est le profil épidémiologique des accidentés de la route admis aux urgences du CHN? I-4- Objectifs 1 On peut citer parmi les célébrités tuées : Jiddou ould Saleck en 1979 (personnalité charismatique de 10 juillet), Ahmed Ould Minnih en 1998(Chef d Etat Major national), Saidou Kane en 200. (homme politique et historien), Mohamed Lemine Ould Ahmed (Ministre), Abdel Aziz Sy (Imam et érudit) 5

I-4-1- Objectif général L objectif de ce travail était de caractériser le profil épidémiologique des accidentés de la voie publique afin d améliorer, d une part, la qualité de prise en charge au niveau hospitalier, et d autre part, d orienter les services publics et privés concernés dans les mesures de prévention adéquates. I-4-2- Objectifs spécifiques Il s agit de : Déterminer la fréquence des accidents aux urgences Décrire les circonstances de l accident Décrire la population touchée par l accident (âge, sexe, lieu de résidence, ) Déterminer le taux de mortalité pré hospitalière et hospitalière Décrire les lésions et classer leur gravité Déterminer l ITT (Incapacité totale temporaire) 1-5- Définitions et terminologie de l étude Accident de la route : ou Accident de la circulation routière. Un accident de la route est un accident impliquant au moins un véhicule routier en mouvement. Il provoque des dommages matériels et éventuellement corporels. Les véhicules considérés peuvent être motorisés (voiture, camion, camionnette, bus, car, motocyclette, cyclomoteur, engin agricole et de chantier) ou non (bicyclette) (Laumon, 1998) Décès : selon la Convention de Vienne sur la circulation routière (1968) : victime décédée sur le coup, avant l arrivée des secours ou dans les trente jours qui suivent l accident. Victime : Tout individu impliqué (directement concerné par la survenue ou les conséquences immédiates d un accident) dans un accident et présentant des lésions corporelles Gravité des lésions d un victime : Les lésions initiales de chaque victime sont codées selon l échelle Abbreviated Injury Scale (AIS)15 version 1990. 6

Chaque lésion est décrite selon un code en six caractères qui permet de spécifier la région corporelle16, l organe atteint et la nature de la lésion. À chaque lésion est affecté un score de gravité immédiate appelé score AIS, prenant en compte le risque vital, la rapidité, la complexité et la longueur attendue des soins. Il est compris entre 1 (gravité mineure) et 6 (gravité maximale : lésion toujours mortelle). Pour chaque victime, on appelle MAIS le score de la lésion la plus grave. Selon la gravité des lésions les victimes sont repartis en six stades de 1 à 6 de gravité croissante. MAIS1 : victime présentant une ou plusieurs lésions mineurs ; MAIS2 : victime présentant une lésion modérée ; MAIS3 : victime présentant une lésion sérieuse ; MAIS4 : survie avec une lésion sévère ; MAIS5 : survie avec une ou plusieurs lésions critiques ; MAIS6 : décès. Incapacité temporaire totale (ITT) de travail: est un état dans lequel se trouve une personne qui, à la suite d un dommage corporel, ne peut plus exercer d activités professionnelles pendant une certaine période. II- Matériel et Méthodes II-1- Cadre de l étude II-1-1- Type de l étude Il s agissait d une étude en avant transversale descriptive, qui s est déroulée sur une période de six (6) mois, du 1 er janvier au 30 juin 2012 au niveau des urgences et services d hospitalisation (Neurochirurgie, Orthopédie, Réanimation, Pédiatrie) du Centre Hospitalier National (CHN). Pour administrer le questionnaire, nous avons recruté Six (6) étudiants en 5ème année Médecine pour assurer la partie relative aux urgences. Quant aux services d hospitalisation, la mission est confiée aux surveillants / infirmiers majors. Les informations relatives à l ITT et MAIS ont été renseignées par un professeur assistant en Orthopédie traumatologie. Cette étude a bénéficiée d une aide financière de l OMS et de l une des ONG actives dans la lutte contre les accidents de circulation. 7

A l origine, cette étude fait partie d une activité de recherche initié et suivi avec l orthopédiste traumatologue susmentionné. II-1-2- Lieu de l étude L enquête s est déroulée au niveau du CHN après l autorisation écrite du Directeur Général de l institution (voir annexes). Ce centre hospitalier constitue une référence en matière de prestations de soins créé par décret en 1966, et érigé en établissement public en 1989. En matière des ressources humaines [5], l effectif de cet hôpital est reparti en 3 catégories: - Fonctionnaires et agents de l Etat régis par la fonction publique au nombre de 422 - Personnel recruté par le CHN et payé sur le budget de l établissement est de 124 - Vacataires payés par le CHN sont au nombre de 176 Il dispose presque toutes les spécialités médicales et chirurgicales. Il reçoit tous les malades référés ou non. En quelques sortes, il représente un centre de santé et un hôptial en même temps. Ce qui affecte fortement la qualité des soins et perturbe le travail des soignants. L ouverture de la Polyclinique des Urgences en 2005 pour accueillir les malades référés pour des soins d urgence fait face à un afflux quotidien de patients qui ne sont pas toujours de nature hospitaliére. Ce qui a surchargé sensiblement son activité et a causé la surexploitation de ses équipements. Par ailleurs, cet établissement a une vocation sociale, du fait du volume important des malades indigents qu il prend en charge sans contrepartie financière[6]. II-2- Population de l étude La population de l étude était composée de l ensemble des accidentés admis aux urgences à la suite d un accident de la voie publique. Critères d inclusion : il est inclus dans notre étude les accidentés de la voie publique arrivés vivant ou mort au cours du transport, aux urgences du CHN 8

Critères de non inclusion : - victime d un accident survenu hors voie publique - Les victimes indemnes des accidents de la circulation - Les victimes décédées sur le lieu de l accident II-3- Recueil des données et variables de l étude Le recueil de données s est effectué en moyen d un questionnaire administré auprès des patients ou, le cas échéant, leurs parents, au niveau des urgences. Les accidentés hospitalisées ont été suivi au niveau des services concernés. Au niveau des urgences, chaque accidenté ou son accompagnant a répondu à deux types de question : - des questions relatives à l accident : date de l accident lieu de l accident milieu de l accident le nombre des véhicules impliqués types de véhicules nombre de décès nombre de blessé causes de l accident mécanismes de l accident type de ramassage et de transport. - Des questions relatives à l accidenté : Age sexe- provenance état d arrivée- type de lésions- localisation des lésions- MAIS ITT état de sortie- soins dispensés. Les questionnaires ont été testés avant le démarrage de l enquête proprement dite. II-5- Analyse statistique La saisie des données ainsi que leur exploitation statistique ont été effectuées par le logiciel SPSS (version 20.0). dans un premier temps, une description des variable a été faite avant d examiner, en suite le croisement de certaines variables et leur significativité selon le test de χ 2 II-6- Biais de l étude Malgré l effort deployé pour réduire/ éliminer les différents biais qui peuvent entacher la qualité de notre étude, il reste des risques liés essentiellement aux facteurs suivants: 9

- biais d information: comme le biais de mémorisation et le biais de Berkson (risque de ne prendre en compte que les blessures graves), - biais de non réponse, - perdu de vue surtout à J30, - biais de mensonge (surtout les chauffeurs pour des raisons juridiques (pénales)) III- Présentation des résultats III-1- Tri à plat des données Au terme de 6 mois, nous avons pu collecter les données relatives à 695 accidentés, soit 116 accidenté en moyenne par mois et 4 accidenté par jour. Ce nombre ne reflète pas exactement le chiffre réel des accidentés admis à l hôpital durant cette période. Cet écart peut être expliqué par les pertes des fiches mal renseignées, le passage inobservé des accidentés par nos enquêteurs,etc.. III-1-1- Répartition des accidentés selon le sexe Les résultats de l énquête montrent que les hommes représentent 70% des accidentés. Tableau (1): Répartition des accidentés selon le sexe Effectifs Pourcentage homme 482 69,4 femme 213 30,6 Total 695 100,0 III-1-2- Répartition des accidentés selon l âge Le tableau (2) montre que l âge moyen est de 26,13 an avec une dispersión mesurée par un écart type de 18,5 an. La répartition en tranches d âge nous indique que les accidentés dont l âge est compris entre 15 et 29 ans représente 29,5% de l effectif total. C est la tranche d âge la moins touchée par les AVP comme le visualise la figure (1) 10

Tableau (2): Répartition selon l âge N Minimum Maximum Moyenne Ecart type Age de l'accidenté 695 1 93 26,13 18,489 Figure (1): Répartition des accidentés selon les tranches d âge III-1-3- Répartition des accidentés selon le lieu de résidence 88% des accidentés admis aux urgences du CHN résident dans les différents quartier de Nouakchott. Le reste vient essentiellement des wilayas du sud (axe route de l espoir). 11

Figure (2): Répartition des accidentés selon le lieu de résidence III-1-4- Répartition des accidentés selon le type de ramassage Les résultats de l enquête montrent que le ramassage et le transport médicalisés des accidentés sont quasi absents. Le cas rare enregistré sont pris en charge par des étrangers (des européens) qui coincide leur passage par hasard avec un accident sur l une des routes nationales 12

Figure (3): Répartition des accidentés selon le type de ramassage III-1-5- Répartition des accidentés selon le lieu de decès Selon les informations fournies par les accidentés, le nombre de morts sur les lieux des accidents durant la période en question s élève à 36 contre 15 décédés après l arrivée à l hôpital (Soit un rapport de 3:1 à peu près). Aucun cas de décès sur la route à l hôpital n a été enregistré. Figure (4): Répartition des accidentés selon le lieu de decès III-1-6- Répartition des accidentés selon le nombre des bléssés La figure (5), ci-contre, montre que plus de 68% des accidents occasionne un seul blessé, et 9,5% deux blessés. Le cas de 30 blessé est lié au renversement des mégabus qui assurent le transport entre les wilayas. 13

Figure (5): Répartition des accidentés selon le nombre des bléssés III-1-7- Répartition des accidentés selon l état d arrivée Selon l état d arrivée des accidentés aux urgence, 93% sont conscients et 5,3% inconscients. Cette classification est basée sur la constatation des enquêteurs et non sur les échelles connues dans ce domaine. 14

Figure (6): Répartition des accidentés selon l état d arrivée III-1-8- Répartition des accidentés selon le type de lésions La figure (7), ci-dessous, montre que les plaies pénétrantes sont les blessures les plus fréquentes (43%) suivis par des lésions légères non spécifiées (20,6%) et les fractures (10,5%). Figure (7): Répartition des accidentés selon l état d arrivée III-1-9- Répartition des accidentés selon la localisation de lésions Les résultats montrent que les organes les plus touchés par les accidents sont les membres, la tête, le thorax et pelvis. 15

Figure (8): Répartition des accidentés selon la localisation de lésions III-1-10- Répartition des accidentés selon l état de sorite Parmi les accidentés admis aux urgences, seulement 17% est hospitalisé. La majorité, blessés legèrement, ont quité les urgences chez eux après des soins legers (examens, actes,..) 16

Figure (9): Répartition des accidentés selon l état de sorite III-1-11- Répartition des accidentés selon le milieu de l accident Les accidents restent un phénomène urbain. Plus de 82% des accidents sont déroulés en milieu urbain notamment à Nouakchott. Figure (10): Répartition des accidentés selon le milieu de l accident 17

III-1-12- Répartition des accidentés selon les causes de l accident Les résultats de l enquête montrent que 62% des accidents ont été le résultat direct de l eccès des vitesse.la duvagation des animaux est responsable, elle aussi, de 31% des accidents. Figure (11): Répartition des accidentés selon les causes de l accident III-1-13- Répartition des accidentés selon les mécanismes de l accident La répartition des accidents selon le mécanisme, montre que les piétons ont été les plus concernés (57%) suivi par les passagers (35,57%) 18

Figure (12): Répartition des accidentés selon le mécanisme de l accident III-1-14- Répartition des accidentés selon l ITT Comme l indique le tableau (3) ci-dessous, cette variable n est renseignée que pour 299 accidentés. On constate que107 patients vont passer 7 jours avant de retourner vers leur rythme normal du travail, 55 vont passer 55 jours de repos. Tableau (3) répartition des accidentés selon l ITT Effectifs Pourcentage 5 1,1 6 1,1 7 107 15,4 10 52 7,5 14 55 7,9 15 1,1 21 16 2,3 30 11 1,6 Valide 44 1,1 45 15 2,2 47 1,1 50 1,1 60 21 3,0 90 8 1,2 120 7 1,0 180 1,1 Total 299 43,0 Manquante Système manquant 396 57,0 19

Total 695 100,0 III-2- Croisement des variables III-2-1- Croisement avec le sexe Le tableau (4) nous montre que la tranche d âge la plus lésée est celle de 29 à 93 ans chez les hommes et les femmes. Le pyramde des âges montre la prédominance de la tranche d âge (5-40) qui représente 73,4% des patients. Tableau (4):Tableau croisé Sexe * âge Tranche d âge Total 1-15 1-29 29-93 homme 146 153 183 482 Sexe femme 81 52 80 213 Total 227 205 263 695 20

Figure (3) : Pyramide des âges des accidentés Par rapport au milieu de l accident, on constate que 571/675 ont été enregistrés en milieu urbain contre 124 en milieu rural. Tableau(5): croisé Sexe * milieu de l'accident milieu de l'accident Total rural urbain homme 86 396 482 Sexe femme 38 175 213 Total 124 571 695 Quant au tableau qui présente état de sortie de l Hôpital par sexe, il montre que parmi 80,14% liberés 33% étaient des femmes. En revanche, 17% des accidentés ont été hospitalisés. On constate également la prédominance des hommes parmi les décédés (15 :4) 21

Tableau (6):Tableau croisé Sexe * Etat de sortie Etat de sortie Total libéré hospitalisé décédé homme 373 94 15 482 Sexe femme 184 25 4 213 Total 557 119 19 695 III-2-2- croisement des tranches d âges Le tableau (7) montre que 92,5% sont arrivé à l hôpital conscient et 5% inconscient. Tableau (7): croisé âge * Etat d'arrivée Etat d'arrivée Total conscient inconscient décédé 1-15 211 13 3 227 15-29 192 10 3 205 29-91 240 14 9 263 Total 643 37 15 695 Le tableau (8) nous indique que 86% de la tranche d âge (1-15) est libéré, contre 82,4% de la trancha d âge (15-29) et 73% pour (29-91)an. Tableau(8): croisé âge * Etat de sortie Etat de sortie Total libéré hospitalisé décédé 1-15 195 28 4 227 15-29 169 31 5 205 29-91 193 60 10 263 Total 557 119 19 695 22

III-2-3- croisement du nombre des morts Le tableau (9) montre que les accidents ruraux sont mortels selon les observations des accidentés admis alors que les informations fournies par les accidentés sur le décès sur le lieu montrent l inverse Tableau(9 : croisé milieu de l'accident * nombre des morts nombre des morts lieu de l'accident à l'hôpital milieu de rural 11 10 l'accident urbain 25 5 Total 36 15 IV- Discussions A partir des résultats précédents, nous pouvons combiner une synthèse analytique des résultats en se basant sur la significativité de l association entre les variables (confirmée pour l ensemble des tableaux de croisement), et la comparaison de ces résultats avec les résultats prouvés et validés au niveau international et régional. Des résultats importants peuvent être dégagés : Les hommes sont les plus touchés par les accidents. Résultat attendu, étant donnée leur mobilité et leurs poids importants dans la vie économique. Ce résultat corrobore, par conséquent, les taux de recherche précédents. L âge moyen de l accidenté est de 26 ans, mais il cache une grande dispersion. Avec un coefficient de variation (Cv= 0,77>0,33), les données sont éparpillées et éloignées de la moyenne (26,1±18,5) Les accidents sont plus fréquents dans le milieu urbain, mais plus mortels dans le milieu rural. Ce résultat peut être expliqué, entre autres, par l excès des vitesses sur les routes et l apparition inopinée des animaux divagués (errants), les mouvements dunaires, 23

La tranche d âge (15-29) reconnu dans la littérature comme l âge de risque représente la 3 ème position par rapport aux autres classes. Cette «contradiction» peut être dépassée si on prend en compte la mobilité rapide et la sortie précoce au marché du travail, ce qui les expose au risque. Concernant " la létalité" hospitalière des accidents, nous avons obtenu un rapport de 1 :3. Un décès à l hôpital contre 3 décès sur le lieu de l accident. Cette proportionnalité (presque) est confirmée par plusieurs études empiriques. La comparaison de nos résultats avec le travail de Konan (2006) qui porte sur le même sujet montre un niveau de concordance consdiréble surtout à propos des marqueurs de risque et les paramètres de l accident. Cette comparaison est présentée dans le tableau suivant : Age moyen des accidentés Notre enquête 26,1 29 KONAN K.J., (2006) Sexe 69,4% homme 55% homme Milieu 82,16% 67,82% urbain Mécanismes 57% piétons Piétons 25,8%, passager 60,6% Mode d évacuation 0,88% 84,64% pompiers, 2,3% ambulance Type de lésions Membres, tête,thorax, pelvis Cutanomuqueuses 69%, membre 10,15% Etat de sortie 80,14% libérés, 17% hospitalisés 84,64% libérés, 15% hospitalisés V- Conclusion 24

Première de son genre dans le milieu hospitalier mauritanien, cette étude avait pour objectif de caractériser le profil épidémiologique des accidentés de la voie publique au niveau du CHN, centre hospitalier de référence le plus important du pays. Les résultats de cette enquête peuvent compléter les données collectées sur le lieu de l accident par les forces de l ordre, évaluer l incidence humaine et financière des accidents, repérer les variables d action qui peuvent assurer l efficacité et l efficience de la prise en charge au niveau hospitalier et de jouer le rôle du vecteur directeur des activités des ONG actives dans la lutte contre les AVP. Ces résultats peuvent être utilisés également par les services du Ministère de la santé pour examiner la fiabilité et la faisabilité de la mise en place d un centre national de traumatologie, permettant de prendre correctement en charges les accidentés et de développer les interventions de pointe dans ce domaine. VI- Bibliographie http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs358/fr/index.html Sahara Médias - Nouakchott Lundi 19 Novembre 2012 Konan K.J. et al. (2006)" Profil épidémiologique des traumatisés de la voie publique aux urgences du CHU de Yopougon", Rev. Int. Sc. Méd. Vol. 8, n 3, pp. 44-48 Ould Dahi Sid Ahmed (2010), Centre Hospitalier de Nouakchott: une référence en difficultés, doc non publié VII- Annexes 25

Annexe 1 : Le questionnaire Profil épidémiologique des accidentés de la circulation au niveau du CHN de Nouakchott FICHE D ENQUETE 1.Date : 2. Heur : 3. Fiche N : 4. AC N : I - INFORMATION SUR L ACCIDENT / 5. Date et heur de l AC : 6.Lieu de L AC (distance de Nkt et Axe) : 7.Milieu : urbain Rural 8.Nombre des véhicules impliqués : 9.Types des véhicules : 10.Nombres des personnes impliqués : 11.Nombres des blessés : 12.Nombres des morts : 26

Sur le lieu de l AC A l hôpital Au cours du transport 13.Causes de l AC : Vitesse Fatigue Bétails Qualité de la route Autres 14.Mécanisme de l AC : Collusion Renversement Corporel Autre. 15.Type de ramassage - Médicalisé Non médicalisé 16.Type de transport à l hôpital : Médicalisé Non Autres II- INFORMATIONS SUR LA VICTIME : 17.Nom et prénom : 18.Age : 19Sexe : 20. Provenance 21N TEL : 22.Etat d arrivée : Conscient inconscient décédé 23.Types de lésion : Plaie superficielle Fracture Luxation Entorse Plaie pénétrante Délabrement Autre 24.Localisation des lésions : Tête Cou Face Thorax Abdomen Pelvis Membres Rachis Autre 27

25.Conclusion : MAIS 26. Etat de sortie Libéré hospitalisé* décédé 27.Soins dispensés aux urgences : Examens Médicaments Actes 28. ITT 29.Service d hospitalisation *Réservé aux malades hospitalisés Chirurgie Orthopédie Neurochirurgie Réa Autres NB : En cas de passage dans plusieurs services veillez préciser l ordre. 30.Durée de séjours aux urgences (en heures ) 31.Durée d hospitalisation 32. Sois dispensés Examens Médicaments Actes 28

33. Evolution à J30 : Favorable Complications Décès Si complications, préciser le type 34. ITT Non et signature de l enquêteur : 29

mécanisme de l'accident Effectif observé Effectif théorique Résidu collusion 136 173,8-37,8 renversement 116 173,8-57,8 corporel 397 173,8 223,3 autres 46 173,8-127,8 Total 695 type de lésion Effectif observé Effectif théorique Résidu aucun 23 24,8-1,8 plaie superficielle 300 24,8 275,2 fracture 73 24,8 48,2 luxation 6 24,8-18,8 Entorse 12 24,8-12,8 Plaie pénétrante 11 24,8-13,8 Délabrament 2 24,8-22,8 Autres 143 24,8 118,2 plaie superficielle,fracture 48 24,8 23,2 plaie superficielle, luxation 3 24,8-21,8 plaie superficielle, entorse 6 24,8-18,8 plaie superficielle, plaie pénétrante 16 24,8-8,8 plaie superficielle,délabrament 1 24,8-23,8 plaie superficielle, autres 21 24,8-3,8 fracture, luxation 1 24,8-23,8 fracture,plaie pénétrante 2 24,8-22,8 fracture, Autres 3 24,8-21,8 luxation, Entorse 1 24,8-23,8 luxation, Autres 1 24,8-23,8 Entorse, Autres 2 24,8-22,8 Plaie pénétrante, Autres 1 24,8-23,8 30

125 4 24,8-20,8 126 3 24,8-21,8 plaie superficielle,fracture,autres 8 24,8-16,8 134 1 24,8-23,8 157 1 24,8-23,8 567 1 24,8-23,8 1245 1 24,8-23,8 Total 695 Test mécanisme de type de lésion l'accident Khi-deux 408,177 a 4130,387 b ddl 3 27 Signification asymptotique,000,000 a. 0 cellules (0,0%) ont des fréquences théoriques inférieures à 5. La fréquence théorique minimum d'une cellule est 173,8. b. 0 cellules (0,0%) ont des fréquences théoriques inférieures à 5. La fréquence théorique minimum d'une cellule est 24,8. 31