Baromètre 2012 des PME



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Agenda pour PME Baromètre 2012 des PME Moral, thèmes et perspectives des petites et moyennes entreprises en Suisse

Sommaire 1 Résumé 4 2 Les PME en Suisse surmontent la crise du franc 5 3 Perspectives commerciales et conjoncturelles des PME : entre confiance et craintes 9 4 Investissements et recrutements : des signaux positifs 16 5 Les PME se préparent aux scénarios de crise 21 6 Activités à l étranger des PME 25 7 Le site économique suisse soumis au jugement des PME 28 8 Comparaison des conditions-cadres régionales 32 9 Exigences formulées à l égard du monde politique 40 Auteurs Pierre-Alain Cardinaux Partner et Responsable de la région Suisse romande Ernst & Young SA Place Chauderon 18 1003 Lausanne Téléphone +41 58 286 5294 pierre-alain.cardinaux@ch.ey.com Alessandro Miolo Partner et Responsable de la région Suisse alémanique Ernst & Young SA Maagplatz 1 8010 Zurich Téléphone +41 58 286 4654 alessandro.miolo@ch.ey.com

Structure de l étude La présente étude se fonde sur une enquête réalisée auprès des directeurs et des propriétaires de 700 petites et moyennes entreprises (PME) en Suisse. Les sondages par téléphone pour l étude ont eu lieu au début de mois de janvier 2012. Les interviews ont été menées pour le compte d Ernst & Young par Valid Research (Bielefeld, Allemagne), un institut de sondage indépendant. Aux plans régional et national, la répartition sectorielle était la suivante : 47 % services, 24 % construction et énergie, 18 % industries et entreprises manufacturières, 11 % commerce. Les entreprises interrogées comptaient entre 30 et 2000 collaborateurs. Le baromètre des PME d Ernst & Young a été publié pour la première fois en 2008. Depuis 2009, il paraît semestriellement. L étude est disponible en trois éditions destinées respectivement à l Allemagne, l Autriche et à la Suisse. Répartition du chiffre d affaires (chiffre d affaires annuel) Graphique 1 Nombre d entreprises interrogées par région Graphique 2 CHF 50 à 100 mio 23 > CHF 100 mio 10 Région* Interviews Espace Mittelland 100 Zurich 100 Suisse orientale 100 Région lémanique 100 Suisse du Nord-Ouest 100 < CHF 50 mio 67 Suisse centrale 100 Tessin 100 Données en % *Les régions auxquelles nous nous référons dans cette étude sont les sept espaces régionaux tels que définis officiellement par l Office fédéral de la statistique pour ses comparaisons régionales à l intérieur de la Suisse et avec d autres régions européennes. Depuis 1997, ces sept grandes régions ont force obligatoire pour la statistique suisse. La Région lémanique comprend les cantons de Genève, Vaud et Valais. L Espace Mittelland regroupe les cantons de Berne, Fribourg, Jura, Neuchâtel et Soleure. La Suisse du Nord-Ouest compte les cantons d Argovie, Bâle-Campagne et Bâle-Ville. La région de Zurich est constituée par le canton de Zurich. La Suisse orientale rassemble les cantons d Appenzell Rh.-Ext. et Appenzell Rh.-Int., Glaris, St-Gall, Schaffhouse, Thurgovie et des Grisons. La Suisse centrale regroupe les cantons d Obwald, Uri, Lucerne, Nidwald, Schwyz et Zoug. Le canton du Tessin forme la région du Tessin. Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 3

1 Résumé Situation commerciale des PME La situation commerciale des PME en Suisse s est stabilisée au niveau élevé atteint au début de l année 2011 : 61 % des entreprises, c est-à-dire autant qu en janvier 2011, sont entièrement satisfaites de leur situation; au total 92 % l évaluent positivement. La plupart des entreprises semblent donc avoir surmonté la crise du franc. Les personnes interrogées indiquent en outre que les activités en fin d année sont globalement (encore) meilleures que celles de l an dernier. Perspectives commerciales Les perspectives des PME se sont assombries par rapport au début de l année 2011, mais restent dans l ensemble positives : 28 % des personnes interrogées prévoient une amélioration de leur situation commerciale, tandis que 12 % anticipent une détérioration. Cet assombrissement peut s expliquer par l aggravation de la crise de la dette souveraine dans la zone euro ainsi que par le ralentissement conjoncturel. La crise du franc joue également un rôle dans cette évolution. Situation économique générale L optimisme qui régnait début 2011 ne s est pas maintenu au cours de l année l avis des PME sur l évolution conjoncturelle s est fortement détérioré et est actuellement plutôt pessimiste : aujourd hui, 37 % des entreprises interrogées prévoient une dégradation de la situation économique de la Suisse; et elles ne sont plus que 18 % à escompter une amélioration. Investissements et recrutements Le climat d investissement parmi les PME reste positif, mais la dynamique risque de s affaiblir. Aujourd hui, la proportion d entreprises qui comptent investir davantage est supérieure de 12 points de pourcentage à celle des entreprises qui vont limiter leurs investissements. Le marché de l emploi tend lui aussi vers un affaiblissement de la dynamique positive de l année précédente. Mais les résultats ne font pas craindre une hausse du chômage : aujourd hui, une entreprise sur six (16 %) envisage d accroître ses effectifs, 8 % seulement comptent les réduire. Site économique suisse Le site économique suisse continue à bénéficier d une compétitivité de premier ordre. Au cours des dernières années, il s est avéré très robuste et a relativement bien surmonté la crise économique et financière mondiale. Les PME se montrent très satisfaites : 86 % des personnes interrogées ont émis un avis positif sur la politique à l échelle nationale; 44 % d entre elles ont même fait part d une satisfaction sans réserve. L infrastructure reçoit des évaluations particulièrement bonnes. La politique de formation est, elle aussi, très bien évaluée. Exigences formulées à l égard du monde politique Les principales exigences des PME concernent l allègement des contraintes administratives ainsi que l accélération des procédures d autorisation : si 44 % des personnes interrogées considèrent qu il s agit là d un champ d action essentiel pour la classe politique, pour 80 % des sondés, c est un champ d action globalement important. Parmi les autres exigences principales des entreprises, citons la réduction des charges salariales annexes, l augmentation des investissements publics et la préférence donnée aux PME lors d appels d offres. Par rapport à l année précédente, les entreprises accordent nettement plus d importance au fait de bénéficier d une promotion (accrue) des exportations. 4 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

2 Les PME en Suisse surmontent la crise du franc Où se situe l économie suisse au début de l année 2012? Selon une estimation du Secrétariat d Etat à l économie, le produit intérieur brut de la Suisse a progressé de 1,8 % en 2011 par rapport à l année précédente. 1 En revanche, on table pour 2012 sur un net affaiblissement de la croissance (0,5 % seulement). Les signes de ce ralentissement conjoncturel sont apparus dès l automne 2011 : pour la première fois depuis le début de l année 2009, la création de valeur par l industrie est retombée en dessous de la valeur de l année précédente et les exportations de biens ont accusé un léger repli. Le marché de l emploi a, lui aussi, donné des signes d évolution négative : pour la première fois depuis deux ans, le chômage a enregistré une légère augmentation (en données corrigées des variations saisonnières). L économie suisse est-elle donc sur le point de subir une nouvelle crise? Le fait est que la crise de la dette souveraine dans la zone euro a eu un impact net sur le commerce extérieur en 2011 : certes, les exportations ont augmenté au total de 2,1 % par rapport à l année précédente, mais cette croissance est principalement imputable à la hausse de 6 % des exportations vers l Allemagne, le principal marché d exportation de la Suisse, ainsi qu à la progression des exportations vers l Asie (+ 10 %) et vers l Amérique du Nord (+ 2 %). En revanche, les exportations dans la plupart des pays de la zone euro sont en net recul. La fermeté du franc, dont le cours a grimpé à un niveau record jusqu à l intervention de la Banque nationale suisse (BNS) en septembre 2011, a pesé sur l économie suisse et sur les exportations. Certes, le cours plancher instauré par la BNS a stabilisé la situation monétaire pour les entreprises et leur a apporté un bol d air. Mais le cours du franc reste très élevé (environ 1,21 CHF/EUR). Pour rester compétitifs au plan international, les exportateurs ont dû consentir des rabais considérables. Au total, les prix ont baissé de 5,5 %, ce qui constitue la baisse de prix la plus importante jamais enregistrée. Pourtant, on ne voit pas se profiler actuellement une crise de l ampleur de celle de fin 2008, notamment en raison de la forte demande intérieure, soutenue par une consommation publique et privée stable, et de la conjoncture favorable dans Amélioration de la situation commerciale malgré la crise de la dette «Comment évaluez-vous la situation commerciale actuelle de votre entreprise?» Graphique 3 Pourcentage de «Bonne» et «Plutôt bonne» 74 65 52 43 57 55 61 41 61 Juil. 11 Janv. 12 Services 96 94 Construction/énergie 95 92 34 53 35 32 37 25 32 31 23 19 8 10 9 2 7 6 5 6 1 2 3 4 2 1 1 1 2 janv. 08 nov. 08 fév. 09 mai 09 fév. 10 juin. 10 janv. 11 juil. 11 janv. 12 Commerce 94 91 Industrie 91 89 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 94 91 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 97 96 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 91 93 Bonne Plutôt bonne Plutôt mauvaise Mauvaise Données en % 1 Sauf indication contraire, tous les chiffres économiques cités dans le Baromètre 2012 des PME proviennent du Secrétariat d Etat à l économie (SECO). Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 5

2 Les PME en Suisse surmontent la crise du franc Les PME suisses se montrent robustes face au marasme conjoncturel d ampleur mondiale et à la crise de la dette souveraine qui sévit en Europe, et continuent de faire de bonnes affaires. le secteur de la construction. Si les incertitudes liées à la crise de la dette européenne représentent assurément le principal risque conjoncturel, un retour durable du calme sur les marché financiers devrait avoir un effet clairement positif sur l économie suisse. Le sondage semestriel organisé pour le Baromètre des PME ne montre pas, en tout cas à première vue, de signe d évolution vers une crise. Au contraire, les PME suisses semblent actuellement en excellente forme : 61 % d entre elles, c est-à-dire autant qu au début de l année 2011, sont entièrement satisfaites de leur situation; au total 92 % l évaluent positivement. Le moral des entreprises semble être remonté depuis août 2011, au pic de la crise du franc. Les PME renouent désormais avec la croissance initiée à la mi-2009. Une comparaison entre les secteurs fait cependant apparaître de fortes disparités. La situation est particulièrement bonne pour les secteurs principalement orientés vers l intérieur : pour les prestataires, la crise est définitivement derrière près de deux entreprises sur trois (64 %) affichent une satisfaction sans réserve. Dans le secteur de la construction et de l énergie également, la proportion de satisfaits sans réserve est extrêmement élevée (62 %). En revanche, les entreprises industrielles se montrent un peu moins positives. Le ralentissement des exportations de l an dernier a particulièrement affecté ces entreprises plutôt orientées vers l export, si Situation commerciale actuelle comparaison sectorielle Comment évaluez-vous la situation commerciale actuelle de votre entreprise? Services Constr./énergie Commerce Industrie bien qu une entreprise sur deux seulement (52 %) considère sa situation comme bonne. La comparaison en fonction de la taille de l entreprise fournit une image similaire. Les grandes entreprises réalisant un chiffre d affaires supérieur à 100 millions de francs suisses, particulièrement actives à l exportation, ont bénéficié dans une moindre mesure de la reprise de l an dernier : seulement 59 % d entre elles 64 62 59 52 Graphique 4 Données en % Bonne Plutôt bonne Plutôt mauvaise Mauvaise Situation commerciale actuelle comparaison selon la taille de l entreprise Comment évaluez-vous la situation commerciale actuelle de votre entreprise? Graphique 5 > CHF 100 mio CHF 50 à 100 mio < CHF 50 mio 59 64 60 Données en % Bonne Plutôt bonne Plutôt mauvaise Mauvaise 30 30 32 37 34 32 31 qualifient leur situation actuelle de bonne sans réserve. En revanche, les entreprises de taille moyenne, dont le chiffre d affaires est compris entre 50 et 100 millions de francs suisses, se montrent nettement plus satisfaites : elles sont en effet pas moins de 64 % à considérer leur situation comme bonne sans réserve. L une des causes possibles réside probablement dans l orientation sur le marché intérieur traditionnellement plus forte des entreprises de taille moyenne. 4 6 9 8 2 2 3 7 4 6 3 6 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

Comment s est déroulée la fin de l année pour les PME suisses? Les résultats de notre sondage montrent que, contrairement aux craintes de certains observateurs, les entreprises n ont pas enregistré une perte considérable d activité par rapport à l année précédente. Au contraire, leur chiffre d affaires et leur carnet de commandes se sont globalement améliorés. Une entreprise sur trois (33 %) affirme avoir réalisé pour les mois de novembre et décembre un chiffre d affaires supérieur à celui de l année précédente et 28 % ont vu leurs entrées de commandes progresser. Seules 15 et 17 % des PME interrogées ont dû faire face respectivement à des baisses de chiffre d affaires et des baisses de commandes. Pour toutes les autres entreprises, le chiffre d affaires et le carnet de commandes restent inchangés par rapport à la même période de l année précédente. La fin de l année a été particulièrement positive pour les prestataires de services. En revanche, les entreprises industrielles enregistrent seulement des croissances comparativement faibles. Légère hausse du chiffre d affaires «Comment le chiffre d affaires de votre entreprise a-t-il évolué au cours des deux derniers mois par rapport à la même période de l année précédente?» Graphique 6 Il a nettement diminué (de plus de 5%) 2 LIl a légèrement diminué (jusqu à 5%) 13 Est resté à peu près inchangé 52 Il a nettement augmenté (de plus de 5%) 5 Il a légèrement augmentén (jusqu à 5%) 28 Différence entre «augmenté» et «diminué» Services 26 Construction/énergie 15 Commerce 13 Industrie 9 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 17 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 25 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 19 Données en % La situation en matière de commandes s est aussi légèrement améliorée «Comment les entrées de commandes de votre entreprise ont-elles évolué au cours des deux derniers mois par rapport à la même période de l année précédente?» Graphique 7 Elles ont nettement diminué (plus de 5%) 2 Elles ont légèrement diminué (jusqu à 5%) 15 Elles ont nettement augmenté (plus de 5%) 5 Elles ont légèrement augmenté (jusqu à 5%) 23 Différence entre «augmenté» et «diminué» Services 18 Construction/énergie 9 Commerce 9 Industrie 2 Sont restées à peu près inchangées 55 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 10 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 18 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 12 Données en % Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 7

2 Les PME en Suisse surmontent la crise du franc Les personnes interrogées indiquent que les activités en fin d année sont globalement (encore) meilleures que celles de l année précédente : le chiffre d affaires et le carnet de commandes des PME se sont améliorés. Situation commerciale actuelle comparaison entre les régions «Comment évaluez-vous la situation commerciale actuelle de votre entreprise?» Graphique 8 Zurich 58 39 3 97 Espace Mittelland 66 30 2 2 96 Suisse orientale 62 32 3 3 94 Région lémanique 69 24 5 2 93 Suisse du Nord-Ouest 55 35 8 2 90 Suisse orientale 58 28 11 3 86 Tessin 54 27 16 3 81 Suisse 61 31 6 2 92 Données en % Bonne Plutôt bonne Plutôt mauvaise Mauvaise Total de «Bonne» et de «Plutôt bonne» Une comparaison avec les résultats de certaines régions suisses révèle que la situation des PME varie fortement selon les régions. La situation actuelle est particulièrement positive à Zurich, dans l Espace Mittelland, en Suisse centrale et dans la Région lémanique. La proportion d évaluations positives y est de 93 % ou plus. Par contre, les évaluations sont nettement plus réservées au Tessin, en Suisse orientale et dans la Suisse du Nord-Ouest. Au Tessin et en Suisse orientale, ce phénomène s explique probablement par le fait que l économie italienne, avec laquelle les PME de ces régions entretiennent traditionnellement des relations étroites, n a pratiquement pas envoyé d impulsions de croissance en 2011. Selon Eurostat, le produit intérieur brut italien n a en effet progressé en chiffres réels que de 0,5 % l an dernier. Conclusion : la situation actuelle des PME suisses s est stabilisée au niveau élevé atteint au début de l année 2011. La crise du franc, qui a eu un net impact sur les comptes des entreprises à la fin de l été, semble avoir été surmontée par la plupart des PME, et en particulier pour les secteurs plutôt orientés vers le marché intérieur comme les services et la construction/ l énergie. A l opposé, l industrie fortement orientée à l exportation n est pas encore parvenue à renouer avec les taux de croissance de l an dernier et continue à souffrir de la faiblesse conjoncturelle dans la zone euro et de la fermeté persistante du franc. Contrairement à la crainte largement répandue, les résultats du sondage reflètent une stabilisation de la conjoncture à la fin de l année : de façon générale, les PME affirment que les activités de fin d année ont été (encore) meilleures que l année précédente. 8 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

3 Perspectives commerciales et conjoncturelles des PME : entre confiance et craintes Interrogées sur leurs perspectives commerciales, les PME suisses identifient deux tendances depuis le début de l année 2009, point culminant de la crise économique et financière. Au cours des deux premières années au moment de la reprise de la conjoncture mondiale elles ont retrouvé une certaine confiance : la proportion d optimistes n a cessé d augmenter, tandis que la proportion de pessimistes baissait. Le pessimisme, prédominant en février 2009, a évolué en un état d esprit principalement confiant : en janvier 2011, 43 % des entreprises anticipaient une (nouvelle) amélioration de leur situation commerciale, et elles n étaient plus que 5 % à prévoir une dégradation. Depuis lors, les perspectives commerciales des PME se sont à nouveau quelque peu assombries, mais restent encore globalement positives : 28 % des personnes interrogées prévoient une amélioration de leur situation commerciale, tandis que 12 % anticipent une détérioration. Il est tentant d expliquer principalement ce retournement de tendance par l aggravation de la crise de la dette européenne. Les prévisions des PME reflètent surtout le repli de l économie mondiale qui se dessine en Europe ainsi que la persistance du risque de crise des marchés financiers. Et la crise du franc jouera également un rôle. Cependant, après l intervention réussie de la BNS en septembre de l an dernier, elle ne peut plus expliquer la détérioration des prévisions commerciales depuis juillet 2011. A ce stade, il est intéressant d examiner les résultats d un sondage comparable réalisé en Allemagne («Baromètre Ernst & Young 2012 des entreprises de taille moyenne»). Celui-ci montre aussi que les attentes des PME ont connu, jusqu au début de l année 2011, la même évolution positive qu en Suisse. Mais à la différence de la Suisse, les prévisions commerciales des entreprises en Allemagne se sont stabilisées à un niveau élevé : pas moins de 45 % des personnes interrogées prévoient une nouvelle amélioration de leur situation commerciale dans les six prochains mois et ce, alors même que la situation économique de nombre d entreprises est d ores et déjà excellente. Seulement 6 % prévoient une dégradation. Cet état d esprit positif est remarquable, étant donné que l économie allemande, fortement orientée à l export, dépend au moins autant que la Suisse de la conjoncture dans les autres pays européens. Manifestement, les entrepreneurs allemands sont moins pessimistes que les Suisses sur l issue de la crise de la dette souveraine. Perspectives commerciales en baisse «Comment la situation commerciale de votre entreprise va-t-elle évoluer dans les six mois à venir?» Graphique 9 47 52 57 19 16 27 36 47 41 43 34 28 60 57 59 48 56 52 37 29 5 16 7 3 5 7 12 janv. 08 nov. 08 fév. 09 mai 09 fév. 10 juin. 10 janv. 11 juil. 11 janv. 12 Différence entre «S améliorer» et «Se dégrader» Juil. 11 Janv. 12 Services 29 21 Industrie 24 13 Construction/énergie 32 8 Commerce 25 4 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 20 13 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 33 26 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 37 18 S améliorer Rester inchangée Se dégrader Données en % ou en points de pourcentage Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 9

3 Perspectives commerciales et conjoncturelles des PME : entre confiance et craintes Prévisions commerciales comparaison entre les régions «Comment la situation commerciale de votre entreprise va-t-elle évoluer dans les six mois à venir?» Graphique 10 Tessin 36 52 12 24 Espace Mittelland 28 64 8 20 Région lémanique 30 59 11 19 Zurich 35 48 17 18 Suisse du Nord-Ouest 26 66 8 18 Suisse centrale 23 66 11 12 Suisse orientale 20 66 14 6 Suisse 28 60 12 16 Données en % S améliorer Rester inchangée Se dégrader Différence entre «S améliorer» et «Se dégrader» Un autre constat a néanmoins été fait : l optimisme prédomine aussi actuellement parmi les PME suisses. Aussi, l économie suisse devrait-elle évoluer de manière globalement positive au premier semestre 2012, car un optimisme, même mesuré, des entreprises renforce et prolonge la phase de croissance : confiantes dans la poursuite de l amélioration de la situation, les entreprises seront davantage disposées à effectuer des investissements, à engager des collaborateurs supplémentaires, etc. Pour le premier semestre 2012, les résultats du sondage laissent espérer une nouvelle croissance en Suisse, même si celle-ci sera probablement moins importante que la dernière. Un scénario de crise n est donc pas envisagé actuellement. L examen sectoriel fait apparaître des différences notables dans l état d esprit des entreprises, même si la confiance prédomine dans tous les secteurs. Les plus optimismes pour l avenir sont les prestataires de services, tandis que le scepticisme est nettement plus présent dans le secteur du commerce. La comparaison entre régions révèle que, partout, les optimistes sont plus nombreux que les pessimistes. Les PME basées au Tessin sont les plus confiantes. Plus d une entreprise sur trois (36 %) table sur une amélioration de sa situation commerciale, et seulement 12 % anticipent une dégradation. A l inverse, le scepticisme règne surtout parmi les entreprises de Suisse orientale. 10 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

L optimisme qui régnait début 2011 ne s est pas maintenu au cours de l année la proportion des pessimistes dépasse à nouveau celle des optimistes pour la première fois depuis 2009. Scepticisme à propos des prévisions conjoncturelles Pour l évaluation des perspectives économiques générales en Suisse, un revirement est également intervenu l an dernier. L optimisme régnant au début de l année 2011 ne s est pas confirmé. Si les prévisions commerciales des entreprises se sont assombries, tout en restant empreintes de confiance, les avis sur l évolution conjoncturelle se sont eux fortement détériorés : actuellement, 37 % des entreprises interrogées prévoient une dégradation de la situation économique de la Suisse au cours des 6 prochains mois; et elles ne sont plus que 18 % à escompter une amélioration. Cet état d esprit principalement pessimiste s observe dans tous les secteurs et toutes les régions. Seule exception : le Tessin où le nombre d optimistes dépasse légèrement celui des pessimistes. Prévisions conjoncturelles fortement assombries «Comment va évoluer la situation économique générale en Suisse dans les douze mois à venir?» Graphique 11 33 6 24 23 43 47 47 35 18 Différence entre «S améliorer» et «Se dégrader» Juil. 11 Janv. 12 Commerce 24-13 39 45 Services 28-18 52 70 38 40 45 46 54 37 Industrie 12-20 Construction/énergie 30-25 15 17 8 7 11 janv. 08 fév. 09 mai 09 fév. 10 juin. 10 janv. 11 juil. 11 janv. 12 S améliorer Rester inchangée Se dégrader Données en % ou en points de pourcentage Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 11

3 Perspectives commerciales et conjoncturelles des PME : entre confiance et craintes Les entreprises n ont aucune idée précise du moment où une reprise nette animera à nouveau la conjoncture intérieure. Prévisions conjoncturelles comparaison entre les régions «Comment va évoluer la situation économique générale en Suisse dans les six mois à venir?» Graphique 12 Tessin 26 50 24 2 Zurich 25 46 29-4 Suisse centrale 19 47 34-15 Suisse orientale 16 45 39-23 Suisse du Nord-Ouest 16 44 40-24 Région lémanique 16 40 44-28 Espace Mittelland 13 45 42-29 Suisse 18 45 37-19 Données en % S améliorer Rester inchangée Se dégrader Différence entre «S améliorer» et «Se dégrader» Les entreprises n ont aucune idée précise du moment où une reprise nette animera à nouveau la conjoncture intérieure : 42 % des dirigeants ne se prononcent pas, 11 % seulement s attendent à une reprise encore en 2012 et 31 % l espèrent dans deux ans au plus tard. Les PME sont donc partagées : certaines ont confiance dans leurs atouts et leurs perspectives commerciales, tandis que de nombreuses autres sont plus dans l incertitude quant à l évolution économique générale. Les prévisions sur l évolution de la conjoncture sont difficiles «Et pour quand escomptez-vous une nette reprise de l économie suisse?» Au plus tard dans 3 ans Au plus tard dans 2 ans Au plus tard dans 1 an Données en % Pas de prévisions 11 14 33 42 Graphique 13 12 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

Les PME misent sur les économies de coûts «Avez-vous pris les mesures préventives suivantes dans l attente d un ralentissement de la conjoncture mondiale?» Graphique 14 Mise en œuvre de programmes de réductions des coûts 59 Dans une telle situation, une planification à moyen et à long terme est uniquement possible dans une certaine limite. C est pourquoi les entreprises doivent continuer à accroître leur flexibilité et à optimiser leur structure de coûts afin d être parées à toute éventualité. De fait, 59 % des personnes interrogées indiquent mettre en œuvre des programmes de baisse des coûts, en réaction au ralentissement de l économie. Les prévisions des PME relatives à l évolution de la conjoncture mondiale sont encore nettement plus pessimistes que les attentes relatives à l évolution de la conjoncture intérieure. Plus d une personne interrogée sur deux (57 %) prévoit une dégradation de la situation économique mondiale en 2012. Seulement 13 % tablent sur une amélioration. Le Fonds monétaire international est d un avis différent. Dans son rapport actualisé sur l économie mondiale de janvier 2012, il prévoit une croissance de 3,3 % pour l économie mondiale. Pour la Suisse en revanche, ce chiffre est seulement de 1,4 %. 2 Augmentation du financement par fonds propres Programmes visant à renforcer le financement interne Report d investissements prévus en Suisse Réduction de l effectif des collaborateurs Report d engagements de collaborateurs prévus en Suisse Coverture contre les fluctuations des taux de change Report d investissements prévus à l étranger Report d engagements de collaborateurs prévus à l étranger Transfert de postes de travail de Suisse à l étranger Hausse du CA par une diversification dans d autres domaines Données en %; plusieurs réponses possibles Sombres prévisions pour la conjoncture mondiale «Comment la situation commerciale mondiale va-t-elle évoluer dans les douze mois à venir?» 34 13 30 1 7 9 10 20 20 24 29 28 39 Graphique 15 Différence entre «S améliorer» et «Se dégrader» Juil. 11 Janv. 12 Commerce 24-31 41 Industrie 12-38 Construction/énergie 30-47 57 Services 28-47 25 janv. 11 janv. 12 2 Le World Economic Outlook actualisé du Fonds monétaire international ne contient pas de prévisions pour la Suisse. Les prévisions mentionnées ici sont les plus récentes disponibles et datent de septembre 2011. S améliorer Se dégrader Rester inchangée Données en % ou en points de pourcentage Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 13

3 Perspectives commerciales et conjoncturelles des PME : entre confiance et craintes Souci n 1 : la crise de la dette en Europe Les prévisions commerciales des PME et leurs attentes relatives à la conjoncture intérieure et mondiale se sont (fortement) dégradées au cours de l année écoulée. Quelles craintes sont à la base de ce jugement? Les résultats de notre sondage sont éloquents : 41 % des entreprises qualifient la crise de la dette souveraine européenne de problème particulièrement urgent. Ensuite, les entreprises citent le manque de main-d œuvre qualifiée (35 %), puis le prix élevé des matières premières (32 %). Signalons l importance comparative-ment faible accordée par les entreprises à la problématique du cours de change et à l évolution de la conjoncture à l étranger : seulement une entreprise sur quatre (24 %) s inquiète de la fermeté actuelle du franc; seulement 17 % craignent le repli conjoncturel à l étranger. Principaux soucis des PME : la crise de la dette en Europe «Quelles sont vos préoccupations actuelles?» Crise de la dette en Europe Pénurie de main-d œuvre qualifiée Prix élevé des matières premières Evolution conjoncturelle en Suisse Hausse du prix de l énergie Stabilité du franc suisse Evolution conjoncturelle à l étranger Menace d inflation Endettement public aux Etats-Unis Données en %; jusqu à trois mentions possibles 9 11 17 24 28 30 32 35 41 Graphique 16 Actuellement, le principal souci des PME est la crise de la dette en Europe. Telle une épée de Damoclès, elle plane aujourd hui au-dessus de l évolution économique en Suisse et en Europe. En effet, en dépit des nombreuses décisions prises lors de différents sommets européens p. ex. réduction de la dette de la Grèce, engagement accru dans la discipline budgétaire, recapitalisation des banques et nouvelle augmentation du Fonds européen de stabilité financière la crise de la dette souveraine ne s est pas apaisée comme espéré. Au contraire. Si, au début, elle était considérée comme un problème concernant les nations périphériques de la zone euro, elle a depuis lors contaminé le cœur de l Union européenne. En 2011, la perte de confiance s est, pour la première fois, propagée à des pays phares de la zone euro comme l Italie et, dans une certaine mesure, la France. 14 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

Les PME suisses observent avec beaucoup de scepticisme les efforts entrepris par les pays de la zone euro afin de dégager une solution à la crise de la dette souveraine qui frappe l Europe : trois managers sur quatre craignent que le pire de la crise de la dette soit encore à venir. Peu de confiance dans le Fonds de secours de l euro «Dans quelle mesure êtes-vous d accord avec l affirmation suivante?» Graphique 17 Le pire de la crise de la dette de l UE est encore à venir 12 2 10 42 32 74 La Suisse aussi devra en fin de compte contribuer dans une mesure considérable à éponger les dettes des Etats de la zone euro 35 11 24 36 13 49 L extension du Fonds de secours de l euro a permis de résoudre les principaux problèmes dans un premier temps 57 20 37 20 4 24 Pas d accord du tout Plutôt pas d accord Plutôt d accord Données en %; points de pourcentage manquants jusqu à 100 : indécis Tout à fait d accord L avis des PME en Suisse sur la crise de la dette est marqué par le plus grand scepticisme : un manager sur quatre seulement (24 %) estime que l augmentation du Fonds européen de stabilité financière résoudra les principaux problèmes. Trois personnes interrogées sur quatre (74 %) craignent en revanche que le pire de la crise de la dette soit encore à venir. Et une sur deux craint même qu en fin de compte la Suisse doive, elle aussi, supporter les dettes des pays de la zone euro. Ces évaluations sont-elles réalistes? Indubitablement, la crise de la dette européenne constitue actuellement la principale menace pour la conjoncture en Europe et dans le monde. Plus longtemps l incertitude liée à la crise pèsera sur les marchés financiers, plus l économie réelle risquera de subir des conséquences négatives. Dans le pire des cas, il pourrait y avoir une crise bancaire internationale de grande ampleur aux conséquences imprévisibles pour la conjoncture mondiale. Une fois encore, il est intéressant de se pencher sur les évaluations des PME en Allemagne le pays qui, de l avis général, a le rôle le plus important à jouer pour surmonter la crise de la dette européenne et qui apporte le plus gros volume de garantie dans le Fonds européen de stabilité financière. Tout en haut de l échelle des soucis figurent les prix élevés de l énergie et des matières premières qui inquiètent respectivement 47 et 42 % des entreprises. La crise de la dette européenne arrive seulement en quatrième position, après le manque de main-d œuvre spécialisée. Dans ce domaine également, les PME sont moins pessimistes concernant la crise de la dette en Allemagne qu en Suisse. On observe que la crise de la dette européenne pèse largement sur les attentes des PME en Suisse quant à l évolution de la conjoncture intérieure et mondiale. En effet, la majorité des économistes estiment que cette crise représente actuellement le principal risque pour la conjoncture. Cela dit, les prévisions conjoncturelles du Fonds monétaire international et celles des PME allemandes traduisent une confiance nettement supérieure dans la capacité à surmonter la crise. Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 15

4 Investissements et recrutements : des signaux positifs La propension à investir des PME en Suisse s inscrit dans la même tendance que les prévisions commerciales et conjoncturelles. Après un plus bas au début de l année 2009, les entreprises se sont à nouveau montrées plus enclines à investir, cet optimisme accru allant de pair avec l embellie conjoncturelle générale et atteignant un plus haut provisoire au début de l année 2011 : en janvier, la proportion d entreprises désireuses d investir davantage était supérieure de 25 % à celle des firmes indiquant planifier des coupes dans leur budget d investissement. Mais depuis lors, la dynamique s est à nouveau inversée. Aujourd hui, la part des PME qui comptent investir davantage n excède plus que de 12 points de pourcentage celle des entreprises qui entendent limiter leurs investissements. On constate néanmoins avec satisfaction que si la propension à investir est en baisse, elle reste positive dans tous les secteurs. Les entreprises industrielles sont particulièrement prêtes à investir, de même que les firmes dont le chiffre d affaires est compris entre 50 et 100 millions de francs. En revanche, les grandes entreprises réalisant un chiffre d affaires de plus de 100 millions de francs se montrent nettement plus prudentes dans leurs prévisions. La propension à investir reste positive «Avez-vous l intention d augmenter, de maintenir ou de réduire les investissements totaux de votre entreprise (p. ex. équipements, machines et bâtiments) durant l année à venir?» Graphique 18 36 16 14 23 21 25 31 26 20 Différence entre «Augmenter» et «Réduire» Juil. 11 Janv. 12 Industrie 26 15 57 61 62 66 70 68 63 68 72 Services 17 12 Commerce 24 11 Construction/énergie 19 9 22 16 20 7 9 7 6 6 8 janv. 08 nov. 08 fév. 09 mai 09 fév. 10 juin. 10 janv. 11 juil. 11 janv. 12 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 18 11 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 21 17 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 26 6 Augmenter Maintenir Réduire Données en % ou en points de pourcentage 16 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

Pour l instant, les PME suisses montrent encore des signes de croissance, mais la dynamique d investissement risque de faiblir. Intentions d investissement comparaison entre les régions «Avez-vous l intention d augmenter, de maintenir ou de réduire les investissements totaux de votre entreprise (p. ex. équipements, machines et bâtiments) l année prochaine?» Graphique 19 Suisse du Nord-Ouest 23 73 4 19 Zurich 24 70 6 18 Suisse centrale 20 71 9 11 Espace Mittelland 19 73 8 11 Suisse orientale 20 68 12 8 Région lémanique 17 72 11 6 Tessin 14 74 12 2 Suisse 20 72 8 12 Données en % ou en points de pourcentage Augmenter Maintenir Réduire Différence entre «Augmenter» et «Réduire» Dans la comparaison des régions, les «petites» sont à présent nettement en tête : dans le Nord-Ouest de la Suisse et à Zurich, la propension à l investissement des PME est nettement supérieure à la moyenne. Mais dans les autres régions, le climat d investissement reste globalement positif. En conclusion, on peut donc affirmer qu en 2012 les dépenses d investissement des entreprises contribueront à nouveau de manière positive au développement économique de la Suisse. Les résultats du sondage témoignent d un climat favorable aux investissements dans les PME, mais indiquent un affaiblissement de la dynamique. Quels signaux les entreprises envoient-elles au marché du travail? Brève rétrospective : à la suite de la crise économique et financière mondiale, le chômage a nettement progressé en Suisse pour atteindre la valeur de 4,2 % à fin 2009. Au quatrième trimestre 2009, les entreprises ont recommencé à engager, avec pour conséquence un recul du chômage à partir du début de l année 2010 pour arriver à un taux de 3,0 % en juillet 2011 (données corrigées tenant compte des variations saisonnières). Au dernier trimestre 2011, le nombre de chômeurs a recommencé à progresser en données corrigées des variations saisonnières. Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 17

4 Investissements et recrutements : des signaux positifs L emploi devrait augmenter légèrement «Dans les six mois à venir, pensez-vous que les effectifs de votre entreprise (en Suisse) vont diminuer, rester inchangés ou augmenter?» Graphique 20 20 16 10 18 25 26 26 16 Différence entre «Augmenter» et «Diminuer» Juil. 11 Janv. 12 39 Industrie 21 11 63 63 70 73 70 70 67 76 Services 17 9 Commerce 15 7 56 Construction/énergie 25 6 21 17 20 5 9 5 4 7 8 janv. 08 nov. 08 fév. 09 mai 09 fév. 10 juin. 10 janv. 11 juil. 11 janv. 12 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 11 9 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 28 10 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 24 1 Augmenter Rester inchangés Diminuer Données en % ou en points de pourcentage Les résultats du sondage permettent d espérer au minimum une stagnation du chômage. En effet, une PME sur six (16 %) envisage d accroître ses effectifs, 8 % seulement comptent licencier. Toutes les autres entreprises ne prévoient pas de modifier le nombre de leurs employés. Ces résultats indiquent que la dynamique globalement positive pour le marché du travail de l an dernier risque de s affaiblir au premier semestre 2012; les entreprises désireuses d engager restent cependant majoritaires, et ce, dans tous les secteurs et toutes les régions. La tendance à la hausse sur le marché de l emploi ralentit «Dans les six mois à venir, pensez-vous que les effectifs de votre entreprise (en Suisse) vont diminuer, rester inchangés ou augmenter?» Différence entre «Augmenter» et «Diminuer» Graphique 21 34 3 9 20 22 19 janv. 08 nov. 08-5 -10 fév. 10 juin. 10 janv. 11 juil. 11 janv. 12 fév. 09 8 mai 09 Données en % 18 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

Il faut dès lors s attendre à une légère hausse du nombre d employés au sein des PME en Suisse. Mais la dynamique sur le marché du travail a faibli de manière perceptible. Evolution des effectifs comparaison entre les régions «Pensez-vous que les effectifs de votre entreprise (en Suisse) vont diminuer, rester inchangés ou augmenter dans les six mois à venir?» Graphique 22 Zurich 20 75 5 15 Suisse centrale 17 78 5 12 Suisse du Nord-Ouest 15 80 5 10 Espace Mittelland 14 81 5 9 Région lémanique 16 73 11 5 Suisse orientale 15 71 14 1 Tessin 12 76 12 0 Suisse 16 76 8 8 Données en % ou en points de pourcentage Augmenter Rester inchangés Diminuer Différence entre «Augmenter» et «Diminuer» Actuellement, c est dans l industrie et dans les entreprises ayant un chiffre d affaires annuel allant jusqu à 100 millions de francs que la volonté d engager se manifeste le plus. En revanche, les grandes entreprises dont le chiffre d affaires dépasse les 100 millions de francs ne prévoient pas d embauches ou seulement très peu. Les PME de la région de Zurich envoient des signaux particulièrement positifs au marché du travail régional : une entreprise sur cinq prévoit d engager des collaborateurs supplémentaires et seulement 5 % envisagent des licenciements. Les perspectives pour l emploi du Secrétariat d Etat à l économie pour 2012 sont nettement plus pessimistes : le SECO prévoit une hausse continuelle du taux de chômage jusqu à 3,9 % en raison du repli conjoncturel attendu au fil de l année. Il pronostique une moyenne annuelle de 3,6 %, contre 3,1 % en 2011. Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 19

4 Investissements et recrutements : des signaux positifs Si le niveau d emploi n a pas encore atteint celui d avant la crise, le marché de l emploi s est nettement mieux rétabli dans notre pays que dans la plupart des autres nations industrialisées. En comparaison internationale, la Suisse affiche un bilan de l emploi tout à fait respectable depuis le début de la crise économique mondiale en 2008. Les statistiques le montrent : 3 si à la fin de l année 2011 le niveau d emploi n a pas encore atteint celui d avant la crise, le marché de l emploi s est nettement mieux rétabli dans notre pays que dans les autres nations industrialisées. En 2011, le taux de chômage en Suisse était encore supérieur de 14 % au taux de 2008, ce chiffre étant de 26 % en France, de 41 % en Grande- Bretagne et même de 85 % en Espagne. L Allemagne constitue un cas absolument particulier : il s agit en effet du seul pays industriel où le niveau d emploi est supérieur à celui des années de boom ayant précédé la crise. Le manque persistant de main-d œuvre qualifiée reste un gros défi pour les PME en Suisse. Et en dépit d une légère hausse du chômage, aucune détente n est en vue dans ce domaine. Plus d une entreprise sur trois (35 %) éprouve manifestement de grosses difficultés à trouver les collaborateurs dont elle a besoin et y voit une menace pour elle-même. Les entreprises classent donc ce problème devant l assombrissement des perspectives conjoncturelles en Suisse et la fermeté du franc. La pénurie de main-d œuvre qualifiée est particulièrement aiguë dans le secteur des mathématiques, Suisse : le chômage n est pas encore revenu au niveau de 2008 Evolution du chômage de 2008 à 2011 Données en % Allemagne Suisse Italie Japon France Grande-Bretagne Pays-Bas Portugal Etats-Unis Espagne 19 de l informatique, des sciences naturelles et de la technique. On peut donc craindre que ce problème constitue un réel obstacle à la croissance des PME. 14 21 23 26 Grèce 116 41 45 48 55 85 Graphique 23 3 Source : «Annual macro-economic database», AMECO, Commission européenne; calculs propres. 20 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

5 Les PME se préparent aux scénarios de crise En 2011, les PME en Suisse ont été confrontées à une série de défis qu elles ont réussi à maîtriser : en dépit de la crise du franc qui a menacé d atteindre des sommets au milieu de l année et de la crise de la dette européenne qui s est aggravée, les entreprises évaluent leur situation commerciale comme très positive. Pourtant, les perspectives des PME se sont assombries par rapport à l année précédente. La crise de la dette suscite en particulier un malaise croissant. La confiance de nombre d acteurs du marché dans la solvabilité de certains pays de la zone euro semble avoir été durablement entamée et les tentatives des gouvernements de restaurer celle-ci fonds de solidarité, engagement en faveur de la discipline budgétaire et effacement de la dette n ont pas porté tous les fruits escomptés. Les entrepreneurs, les économistes et les hommes politiques conviennent que la crise de la dette constitue de loin le risque conjoncturel le plus important, non seulement dans les pays européens mais aussi dans le monde entier. crédit résultant d une crise financière poserait de graves problèmes de financement à de nombreuses PME. A la différence de la dernière crise économique et financière mondiale qui avait totalement surpris la plupart des acteurs et n avait donc pas été anticipée, une nouvelle crise serait davantage annoncée. Une question se pose dès lors : les PME en Suisse sont-elles bien préparées à un éventuel scénario de crise? Les entreprises ont-elles tiré les bons enseignements de la crise passée et pris les mesures requises? Les résultats du sondage incitent à la confiance. Une grande stabilité La grande majorité des PME qualifient leur situation actuelle de stable : deux entreprises sur cinq considèrent leur situation comme très stable, et plus d une sur deux (54 %) comme plutôt stable. Et même si cela représente une légère détérioration par rapport à l année précédente, la situation des PME s est, selon leurs dires, nettement améliorée par rapport à 2008. Il est particulièrement satisfaisant de constater que cette grande stabilité vaut pour tous les secteurs et toutes les entreprises quelle que soit leur taille, à quelques nuances près. Les PME à nouveau stables à un niveau élevé «Comment décririez-vous la situation actuelle de votre entreprise?» 36 40 45 41 Pourcentage de «Très critique» et de «Plutôt critique» Graphique 24 Janv. 11 Janv. 12 Industrie 6 6 Construction/énergie - 5 Si cette crise devait réellement s aggraver, il s ensuivrait une crise conjoncturelle aux lourdes conséquences pour les PME en Suisse : un recul de la demande sur les marchés étrangers toucherait en outre l économie d exportation, déjà affaiblie par la fermeté du franc; le resserrement du 56 7 1 3 5 4 1 mai 09 fév. 10 janv. 11 janv. 12 Très stable Plutôt stable 57 50 Plutôt critique Très critique 54 Services 7 4 Commerce 8 2 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 5 5 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 5 3 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 6 4 Données en % ou en points de pourcentage Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 21

5 Les PME se préparent aux scénarios de crise Une grande partie des PME en Suisse considèrent qu elles sont en grande forme, même si un ralentissement conjoncturel mondial durable devait survenir. Les résultats actuels du sondage montrent qu une grande partie des PME en Suisse considèrent qu elles sont en grande forme, même si un ralentissement conjoncturel mondial durable devait survenir : plus d une entreprise sur trois (35 %) ne se sent absolument pas menacée par un ralentissement conjoncturel mondial durable; une personne interrogée sur deux (51 %) estime qu elle serait affectée par un ralentissement conjoncturel de plus de six mois. Seulement 2 % des PME estiment déjà qu un ralentissement conjoncturel de moins de deux mois les toucherait. Peu de PME directement menacées par le ralentissement conjoncturel «Si la conjoncture mondiale devait continuer à ralentir, au bout de combien de temps votre entreprise serait-elle menacée à votre avis?» Graphique 25 Entre 2 et 6 mois 12 Plus de 6 mois 51 Moins de 2 mois 2 Pas menacée 35 Pourcentage de «6 mois ou moins» Construction/énergie 16 Services 15 Industrie 13 Commerce 9 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 14 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 17 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 10 Données en % 22 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME

Les PME se sentent mieux positionnées qu en 2008 Deux entreprises sur cinq (40 %) se sentent aujourd hui mieux préparées à une éventuelle nouvelle crise qu en 2008. Seulement 7 % s estiment moins bien armées. Toutes les autres entreprises considèrent qu elles sont aussi bien armées qu en 2008, les grandes entreprises réalisant un chiffre d affaires de plus de 100 millions de francs se montrant particulièrement positives. Les PME se sentent mieux positionnées qu en 2008 «Par rapport à la crise de 2008, pensez-vous que votre entreprise est aujourd hui mieux armée, toujours aussi bien armée ou moins bien armée pour affronter une crise?» Graphique 26 Moins bien armée 7 Différence entre «Mieux armée» et «Moins bien armée» Janv. 12 Mieux armée 40 Commerce 44 Industrie 37 Services 32 Construction/énergie 28 Aussi bien armée 53 Chiffre d affaires < CHF 50 mio 33 Chiffre d affaires CHF 50 à 100 mio 30 Chiffre d affaires > CHF 100 mio 41 Données en % ou en points de pourcentage Ernst & Young Baromètre 2012 des PME 23

5 Les PME se préparent aux scénarios de crise Afin de pouvoir réagir rapidement en cas d urgence, les PME suisses ont toujours gardé le pied à proximité de la pédale de frein. Les entreprises attachent une grande importance à l accroissement de la flexibilité de leurs procédures de production. A la différence des périodes de boom précédentes, par exemple celle de l essor d Internet autour de l an 2000, la plupart des PME ont exploité leurs opportunités de croissance durant la période de relance persistante depuis 2009 et ont évité les excès : elles ont accru de manière raisonnable les investissements dans les capacités et le personnel. Afin de pouvoir réagir rapidement en cas d urgence, elles ont toujours gardé le pied à proximité de la pédale de frein. Les résultats du sondage le montrent, les entreprises attachent une grande importance à l accroissement de la flexibilité de leurs procédures de production : elles veulent être bien préparées aux fluctuations de la demande et pouvoir réagir rapidement en permanence. Progrès surtout au niveau de la flexibilité, des coûts et de la compétitivité «Comment la situation de votre entreprise se présente-t-elle aujourd hui par rapport à 2008 en ce qui concerne les facteurs suivants?» Flexibilité des procédures de production Efficacité en termes de coûts Compétitivité de nos produits Dotations en fonds propres Degré d endettement Proximité du client/présence sur les marchés étrangers Positionnement dans notre secteur clé 5 6 6 5 7 5 5 35 34 38 38 42 Graphique 27 45 44 Nombre d entreprises ont aussi réalisé des progrès du point de vue de l efficacité en termes de coûts et de la compétitivité de leurs propres produits. Une évolution qui s explique par l expérience de la crise économique mondiale et par la crise du franc de l an dernier : pour conserver leurs parts sur les marchés mondiaux, les PME en Suisse ont en effet été obligées, plus que dans d autres pays, à réduire leurs coûts et à augmenter la compétitivité de leurs produits. La prudence des PME dans leur stratégie de croissance se traduit par l amélioration globale de la dotation en fonds propres des entreprises : en dépit de la crise économique qui a contraint beaucoup d entreprises à prélever sur leurs propres ressources, 38 % des personnes interrogées indiquent avoir amélioré leur dotation en fonds propres par Confiance des stakeholders externes Comptes temps de travail de nos collaborateurs Moins bonne qu en 2008 Meilleure qu en 2008 Données en %; points de pourcentage manquants jusqu à 100 : similaire à 2008 rapport à 2008. Seulement 5 % évoquent une détérioration depuis cette date. Le fait que les PME indiquent avoir réduit leur niveau d endettement est un autre indice de la solidité de leur politique de financement. En outre, des progrès manifestes ont été réalisés pour d autres thèmes principaux comme la proximité avec le client/la présence sur les marchés étrangers et le positionnement sur le marché. 6 5 24 28 24 Ernst & Young Baromètre 2012 des PME