Sociétés et cultures urbaines I/ Le renouveau des villes au Moyen Age Exploitation du travail des élèves en salle informatique à partir du site de la BNF consacré à la vie urbaine au MA 1) Définir les fonctions de la ville médiévale et souligner sa diversité 2) Contextualiser l essor des villes 3) Distinguer les facteurs de cet essor A/ Croissance urbaine et typologie des villes Exploitation des résultats des recherches sur l essor des villes à partir du site de la BNF Complément d informations : - Dans une vision médiévale, la ville est d abord une agglomération d hommes et d activités (pertinence de la phrase d Isidore de Séville VII e siècle : «Ce ne sont pas les pierres mais les hommes qui font les cités») qui ne vit pas directement du travail de la terre. - Quelques spécificités de l espace urbain au Moyen Age : 1- Parfois entourée d une enceinte jouant un rôle de défense mais ayant aussi une portée symbolique (présence pas systématique, quasi-absente en Angleterre ; souvent une simple palissade) 2- Distinguer le territoire intra-muros // la banlieue (une lieue théorique autour de la ville, sous sa juridiction // le plat-pays (les campagnes environnantes, non fortifiées) ; Ces différents ensembles fonctionnent de manière complémentaire. 3- un espace marqué par une absence de ségrégation sociale, parfois structuré en quartiers organisés autour d une famille dominante (résidant dans un palais, parfois muni d une tour).
B/ Les facteurs de l essor urbain Quatre causes principales sont dégagées à partir de l analyse des documents du site de la BNF : - cause politique l arrêt des invasions + retour à la paix = début d une période de prospérité et de sécurité sur les routes. - cause climatologique le refroidissement du climat du XI ème va faciliter la mise en valeur de terres nouvelles (dégradation naturelle de la forêt) - cause liée à l activité agricole amélioration de l outillage des paysans d où meilleurs rendements. Les quelques surplus sont vendus en ville, alimentant les marchés. - cause économique La paix en Occident permet la reprise des échanges à grande échelle (Grand commerce) C/ L émancipation urbaine - Exploitation du travail des élèves en salle informatique à partir du site de la BNF consacré à la vie urbaine au MA : thème des foires à mettre en valeur 1) Notions : bourgeois, charte de franchise, hanse, commune, consul, échevin, foire, métier 2) Contextualiser l essor des villes 3) Distinguer les facteurs de cet essor
II/ L organisation des sociétés urbaines A- Dynamisme des activités économiques B- Le contrôle des villes, objets de tensions et de conflits Question 1+2 Doc1 p.118 (Nathan 2010) : La charte communale de Bruges C/ La ville médiévale, espace de cultures - Etude de cas de Tolède (dossier dans manuel Hachette p145 doc.2-4-5) Question : A l aide des documents montrer que la ville est un lieu privilégié de rencontres culturelles et de partage des savoirs 1) Notions : confrérie, trivium, quadrivium, scolastique 2) Réaliser une synthèse
Informations complémentaires : L encadrement religieux de la ville La nécessité de l encadrement religieux des populations urbaines (agglomérées, nombreuses, cosmopolites ; soumises à de nouvelles influences culturelles) est un défi pour l Eglise. Elle reste omniprésente dans l espace urbain, (construction d églises, forêt de clochers est une image de la ville dans l iconographie) Plus globalement, la ville au 13 e siècle est le lieu d un véritable bouillonnement religieux, avec l apparition de nouvelles pratiques, dont certaines sont qualifiées d hérétiques. - L importance des confréries : associations religieuses volontaires dont les membres (laïcs et religieux), sont liés par un serment. Elles sont souvent liées aux métiers mais avec un recrutement plus larges (femmes, enfants, serviteurs). Leur finalité est religieuse et sociale : fêtes, dévotion commune, entraide et charité. On peut les considérer comme une réaction sociale et spirituelle à l environnement urbain, qui rompt les solidarités villageoises et accentue (par la multiplication des tentations, la place de l argent) l angoisse et la demande religieuse. - Le développement des ordres mendiants (Franciscains, Dominicains, ), autorisé par l Eglise au 13 e siècle, est mouvement fondamentalement urbain, au point que la création de couvent est retenu comme un signe du développement urbain par les historiens. Il est un moyen de s adapter aux spécificités de la vie urbaine, aux mentalités urbaines et aux inégalités sociales mises à jour par la promiscuité. Exemple des Frères Mineurs (Franciscains) : ordre fondé par Saint François d Assise : homme riche qui renonce à ses biens pour prêcher vers 1206, prône modèle pauvreté évangélique, vit de mendicité. Ce mouvement canalise nombreuses contestations, auparavant à limite de l hérésie. Il est reconnu par Innocent III en 1210 et joue dès lors un rôle d aide et de complément de l action du clergé ordinaire, notamment par les sermons prononcés dans l espace public, même si une situation de concurrence peut être mal ressenti (paroissiens s adressant aux ordres mendiants pour les sacrements)
Informations complémentaires : : L émergence d une véritable «culture urbaine» Les villes sont fondamentalement des lieux d échange, de brassage des populations, ce qui constitue un facteur favorable à l innovation technique, mais aussi aux changements des mentalités. Par exemple les notions de profit, d ascension sociale et de liberté, sont des valeurs fondamentalement urbaines, par opposition au monde des campagnes dans lequel la domination seigneuriale pèse de tout son poids. De la même manière un nouveau rapport à l argent apparaît. Ce phénomène est d autant plus important que la ville est grande et intégrée au grand commerce : cas particulier des grandes métropoles cosmopolites, où le brassage est plus important et des cités italiennes où les hommes d affaires sont au pouvoir (Venise, Florence, Gênes, ) Plus globale est l importance des associations volontaires dans la vie urbaine (métiers, confréries, communes, université,.) Ce phénomène s inscrit comme une réponse à la rupture des solidarités villageoises qu implique l installation en ville. On observe enfin de nombreux signes de l affirmation d une identité urbaine (on parle aussi de «culture communale») : sceaux ; édification de monuments beffroi (dont les cloches rythment le temps du marchand par opposition au temps de l Église (J. Le Goff)), palais communal, mais les monuments ecclésiastiques peuvent aussi acquérir une dimension identitaire (cathédrale). De manière générale, politique et religion se mêlent dans le cadre d une véritable «religion civique», qui s exprime dans des fêtes urbaines en l honneur du saint patron que la commune a choisi pour la ville : l espace public est alors investi collectivement lors de fêtes par la communauté qui se met en scène lors de défilés, de processions. Ce phénomène est particulièrement visible en Italie.