Objectifs et fonctionnement du projet Grignon Energie Positive

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L ' E N V I R O N N E M E N T À T R A V E R S L A S I M U L A T I O N N U M É R I Q U E : D E L ' I N G É N I E R I E D U B Â T I M E N T

Transcription:

Objectifs et fonctionnement du projet Grignon Energie Positive Débuté en 2006, le programme Grignon Energie Positive (GE+) est une action collective visant à optimiser la performance environnementale, économique et sociale des exploitations agricoles. En réponse à l'enjeu global et majeur qu'est le réchauffement climatique, le programme GE+ vise à faire comprendre les impacts climatiques et environnementaux de l'agriculture, et à faire connaître et reconnaître les actions et démarches positives engagées par les filières. Il s'intéresse en particulier aux possibles voies de progrès des exploitations agricoles pour la réduction de leur consommations d'énergie et émissions de gaz à effet de serre (GES). L'originalité du projet réside dans son approche de la triple performance de durabilité des exploitations : environnementale (énergie, gaz à effet de serre), économique (création de revenus et d'emplois) et nourricière (capacité à produire des biens alimentaires). FIGURE 1 : LES CRITERES DE LA TRIPLE PERFORMANCE MESUREE DANS LE PROGRAMME GE+ Piloté par AgroParisTech (ferme de Grignon) et le Céréopa 1, le projet GE+ est soutenu par un consortium de partenaires techniques et financiers représentant des filières agricoles au sens large (interprofessions, coopératives, instituts techniques et agro-fournisseurs). FIGURE 2 : LES PARTENAIRES DU PROGRAMME GE+ (ACTE 3 : 2014-2017) Après 10 ans d'expérimentation à la ferme AgroParisTech de Grignon et 6 ans de démarche élargie à l'échelle d'un réseau de 24 fermes, le projet GE+ valide la faisabilité et l'intérêt d'une gestion plus durable des systèmes de production. 1 Centre d'etude et de Recherche sur l'economie et l'organisation des Productions Animales 1

Consommations d'énergie en MJ/litre de lait Fiches de synthèse du projet Grignon Energie Positive (2006-2015) 10 ans d'expérimentation à la ferme AgroParisTech de Grignon Depuis 2006, on mesure à la ferme de Grignon l intérêt de pratiques et techniques innovantes pour l amélioration de l'efficacité environnementale du «système ferme». A l'issue de ces dix années d'engagement dans le projet, les résultats mesurés illustrent la faisabilité d'atteindre une amélioration significative de la triple performance économique, environnementale et nourricière du système de production. L'amélioration de l'efficacité environnementale (Energie, GES) du lait produit à Grignon... Entre 2006 et 2015, l'optimisation du fonctionnement de la ferme a permis de réduire de respectivement 14% et 34% les émissions de gaz à effet de serre et consommations d'énergie par litre de lait produit. A Grignon, la réduction des impacts du lait produit provient essentiellement d'une réduction du coût de l'alimentation du troupeau laitier et d'une amélioration de la productivité laitière. Sur le même laps de temps, le coût de production du lait à Grignon reste globalement maitrisé : autour de 340 /1000 L en coût complet (intrants, main d'œuvre, charges de structure) pour les campagnes 2006 et 2015 et malgré la variabilité interannuelle des résultats économiques. 5,0 4,5 4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,1 1,0 0,9 0,8 0,7 0,6 Emissions de GES en kg éq CO2/litre de lait FIGURE 3: EVOLUTION DES RESULTATS ENERGIE ET GAZ A EFFET DE SERRE PAR LITRE DE LAIT PRODUIT A LA FERME DE GRIGNON (HORS COMPENSATION PRAIRIES & BIOGAZ)...est concomitante d'un fort développement de l'activité de la ferme et de sa capacité nourricière. Cette amélioration de l'efficacité environnementale du lait est concomitante d'un développement important de la production laitière à la ferme de Grignon : de 1,4 million de litres produits en 2006 à près de 2 millions en 2015 (sortie des quota). La performance nourricière de la ferme de Grignon augmente de 60% entre 2006 et 2015 sur le critère nombre de personnes nourries par les protéines animales livrées (bilan net) : de 4200 à 6700 personnes par an. Le potentiel nourricier lié à l'énergie nette livrée diminue de 10% sur la même période à Grignon (4800 personnes en 2015), résultat fortement lié à la perte de surface exploitable par la ferme. 2

Un gain d'efficacité environnementale est également constatée sur les cultures Les productions végétales vendues bénéficient également de l'effet des changements de pratiques avec une tendance nette à la baisse des consommations d'énergie et émissions de gaz à effet de serre relatives entre 2006 et 2015 (exprimées en MJ par personne nourrie et en tonnes éq. CO 2 par personnes nourries) de l'atelier cultures (hors fourrages). L'augmentation de la part d'engrais organique dans les apports d'azote aux cultures (de 30% en 2006 à 45% en 2015) est un exemple de gain de performance technique réalisé sur les cultures (valorisation maximisée des effluents d'élevage). L'amélioration du coût environnemental des produits végétaux doit cependant être relativisée par la forte variabilité interannuelle des résultats, signe de l'impact déterminant de l'aléa climatique (et des pertes de rendements associées) sur le rendement des cultures et l'efficacité des intrants. Le gain d'efficacité Energie et GES est fortement liée à l'optimisation technique du système de production La baisse du coût Energie et GES du lait produit à la ferme de Grignon est le fruit d'une démarche continue d'optimisation des pratiques et de l'adoption de technologies innovantes. Le gain d'efficacité environnementale de la production laitière concerne en grande partie le poste alimentation des vaches. L'optimisation de la performance technique des aliments se traduit par exemple par une réduction significative de la quantité d'aliments ingérés efficaces (en kg de matière sèche par litre de lait produit) : passant de 1,07 à 1,02 entre 2006 et 2015. Un deuxième facteur technique déterminant est l'augmentation de la longévité des vaches en production (allongement de la durée de vie productive et productivité individuelle). Parmi les pratiques et techniques mises en œuvre les plus impactantes sur l'évolution de l'efficacité environnementale de la ferme, on peut citer l'introduction de foin de luzerne et de tourteau de colza gras dans la ration, la gestion optimisée de l'azote (minéral et organique) grâce à l'utilisation d'outils de pilotage (bilans et mesure de reliquats azotés) couplés à des techniques et matériel innovants (système d'autoguidage des tracteurs, relevé et analyse d'images satellite des parcelles), la réduction des consommations d'énergie (installation d'un pré-refroidisseur) et la production d'énergie renouvelable (avec la couverture Nénufar 2 assurant la production de biogaz valorisé in situ). TABLEAU 1 PRATIQUES ET TECHNIQUES ADOPTEES A LA FERME DE GRIGNON ENTRE 2006 ET 2015 2 http://nenufar-biogaz.fr/ 3

Enseignements du réseau de fermes GE+ (2009-2015) Le projet Grignon Energie Positive a été déployé pendant 6 années dans un réseau de 24 fermes assurant la mise en œuvre d'une démarche de progrès continu de leur triple performance. Il ressort finalement de la démarche réseau qu'une réduction notable des coûts Energie et GES des produits agricoles (respectivement -20 et -10%) peut être obtenue en même temps qu'un gain de performance technico-économique des systèmes de production. A Grignon comme dans les autres fermes du réseau GE+, on teste l'intérêt de nombreuses pratiques et techniques agricoles visant la réduction des empreintes Energie et GES de l'activité, tout en s'assurant du maintien des performances économiques et nourricières des exploitations. Durant 6 années d'animation du réseau GE+ (2009-2015), de nombreuses données ont été collectées auprès des 24 fermes engagées : 24 diagnostics PerfAgroP 3 3 et 60 suivis annuels d'exploitation ont été réalisés. FIGURE 4 : REPARTITION DES 24 FERMES DU RESEAU GE+, TYPES DE PRODUCTION ET DATES D'ENTREE DANS LE PROJET Les exploitants impliqués dans le réseau se sont concrètement engagés avec la mise en place de nouvelles pratiques et l'investissement dans du matériel innovant. Parmi les voies de progrès identifiées, modélisées et mises en œuvre dans le réseau de fermes GE+ on trouve les actions 3 Outil de modélisation de l'exploitation agricole, développé par le Céréopa 4

d'optimisation technique du système (intrants, travail), l'introduction de nouvelles cultures et pratiques culturales, la réduction des consommations d'énergie directe et la production d'énergie renouvelable. FIGURE 5 : EXEMPLES DE TECHNOLOGIES ET PRATIQUES MISES EN OEUVRE DANS LE RESEAU GE+ Pour 14 des 24 fermes engagées dans le réseau, des tendances sur l'évolution des résultats après 4 à 5 ans de suivi ont pu être dégagées. Ces résultats portent soit sur le système ferme dans sa globalité et ramenés au nombre de personnes potentiellement nourries par l'exploitation, soit sur l'atelier principal de production et ramenés aux volumes produits (par an). Sur 14 systèmes de production suivis (ferme ou atelier principal de production) : 12 ont baissé leurs consommations d'énergie relatives* (-6 à -32% entre la première et la dernière année de suivi)*, 10 ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre relatives* (de -2 à -8%). 13 systèmes sur 14 améliorent par ailleurs leur performance nourricière entre la première et la dernière année de suivi. * performance Energie et GES relatives exprimées par nombre de personne nourrie ou unité de production (principale. ex : L de lait). FIGURE 6 : REPARTITION DES RESULTATS DE PERFORMANCE ENERGIE ET GES % D'EVOLUTION DES PERFORMANCES ENERGIE ET EFFET DE SERRE ENTRE LA 1ERE ET LA DERNIERE ANNEE DE SUIVI La performance économique des fermes engagées (suivi de l'ebe) évolue de manière très variable dans le temps et entre les systèmes. Les aléas "prix" et "climat" rendent compliqués la lecture des marges 5

nettes dégagées par les exploitations. On relève une évolution positive de l'ebe pour la moitié des fermes suivies sur le critère économique et une baisse des résultats pour l'autre moitié. Néanmoins, les travaux de modélisation (sous PerfAgroP3) réalisés en parallèle du suivi pluriannuel des exploitations ont permis de mesurer l'intérêt économique des pratiques mises en œuvre, en s'affranchissant de l'effet des aléas économiques (prix de marché) et climatiques (sécheresse, etc.) et des évolutions du périmètre d'activité (taille du système, type d'ateliers). A Grignon par exemple, on a pu estimer un gain de marge (approx. EBE) potentiel de 7% associé à la mise en place de nouveaux intrants (tourteaux de colza gras, luzerne) et cultures (prairies, légumineuses) et l'augmentation de la productivité laitière (+1000 litres/vache/an), à périmètre d'activité et contexte "prix" constants. Le lien entre les évolutions de pratiques au sein des exploitations et l'évolution des revenus restant difficile à mesurer de manière empirique, on peut néanmoins constater que les améliorations des résultats environnementaux (énergie, GES) s'expliquent assez généralement et au moins partiellement par une optimisation technico-économique du fonctionnement des ateliers de production et souvent la maitrise des charges en intrants (azote, aliments) et énergie directe (fioul, chauffage, etc.). Il ressort finalement des 6 années de démarche "réseau GE+" qu'une réduction notable des coûts Energie et GES des produits agricoles (respectivement -20 et-10%) peut être obtenue pour des systèmes variés faisant appel à des pratiques visant la triple performance. Ces résultats sont encourageants mais l'effort doit être poursuivi si l'on s'en tient aux objectifs fixés par la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte 4 (réduire de 40 % des émissions de GES en 2030 par rapport à 1990, diminuer de 30 % la consommation d énergies fossiles en 2030 par rapport à 2012) applicable au secteur agricole. Afin d'atténuer davantage les émissions de GES des exploitations agricoles, il semble nécessaire de lever certains freins technico-économiques assez généralement perçus par les exploitations : problème de compétitivité-coût, baisse des revenus, aléa climatique, pression réglementaire. Les actions à déployer par les opérateurs des filières et les acteurs institutionnels pourront notamment porter sur la gestion des risques technico-économiques induits par la mise en œuvre de "nouvelles pratiques" et accompagner le développement d'outils et méthodes de valorisation des progrès environnementaux réalisés par les exploitations. 4 http://www.chambres-agriculture.fr/agriculteur-et-politiques/politiques-environnementales/energie-et-climat/ 6