Syndicat Apicole Départemental de la Charente-Maritime fondé en 1961 (Groupement unissant les sociétés d apiculture du département Fédération Sanitaire Apicole Départementale, Abeille Aunisienne, abeille Saintongeaise, abeille Angérienne et Syndicat Aunis Saintonge) Site Internet : www.syndicapicole.com Président : Ch. Giraudet Saujon, le 28 Mars 2009 1, rue des salines 17230 Charron Courriel : christian.giraudet@syndicapicole.com INITIATION FORMATION A la Ferme aux Oiseaux (Commune de GEAY) par Christian GIRAUDET : thème : 1
A ce moment de l'année, les plateaux (pleins ou grillagés) sont nettoyés et changés Le lève-cadres a été soigneusement désinfecté entre les manipulations de chaque ruche Les observations de Mars ont bien été notées sur une fiche (au besoin logée sous le toit). Si on souhaite faire de la "sélection", apporter en cours de mois d'avril des 'cadres à faux-bourdons' (un peu plus espacés à 40 m/m) ou bien insérer une demi-feuille de cire gaufrée (par exemple du modèle de celle qui vous a été montrée...coupée en diagonale) : naturellement, cette sélection de mâles sera réalisée sur une "bonne ruche" dont vous connaissez les performances et les qualités, afin que ces faux bourdons transmettent 50% du patrimoine génétique comportant ces qualités lors des fécondations de printemps. Les vieux rayons sont à changer et il sera bon de donner du couvain (avec présence d'œufs) aux colonies orphelines.au moins à celles dont les ouvrières n'auront pas entrepris de pondre : pour ces dernières, il est conseillé de les balayer à une centaine de mètres du rucher (les ouvrières pondeuses sont incapables de voler et resteront en place au nouveau lieu, les autres reviendront au rucher chercher une colonie d'accueil). Il faudra aussi poser les hausses, mais : sans se presser l'appréciation se fera d'après le nombre d'abeilles à occuper les 10 cadres, la météo et aussi la présence de miellée. En pratique pour nous, il s'agit de celle de printemps; autrement dit le colza. Les ruches sont 'prêtes' au moment de la construction de cires neuves un peu blanches (ce n'est qu'un rappel). En effet, trop tôt vous risqueriez un gros refroidissement ou alors, vous pouvez insérer, entre le corps et la hausse, une feuille de papier journal : les abeilles supprimeront la feuille et coloniseront quand elles auront besoin. Ce n'est pas tout : préparer aussi le matériel (ruchettes) afin de pouvoir recueillir les essaims (ceux qui souhaitent figurer sur la liste du site et qui n'y sont pas inscrits vérifier peuvent me le signaler : le nécessaire sera fait en temps utile). 2
Le nourrissement que nous avons supplémenté en Mars, avait pour but de tenter de "déplacer" le graphique de 'Mai' vers 'Avril' au niveau de la population, afin d'essayer d'obtenir un maximum de butineuses au moment de la miellée (en fin de mois d'avril). Le nombre d'abeilles de vol atteint son maximum après la miellée de colza. Faire de la place pour la ponte de la reine : cadres de cire gaufrée au ras du couvain, mais pas dedans! Et apport aussi de nourriture protéinée. Les besoins en eau sont considérables : vitaux en Mars, Avril, Mai et nécessaires en été (régulation de la température).les diverses possibilités d'approvisionnement sont évidemment les sources et les rivières, mais aussi les zones céréalières : souvenez-vous du petit film récent réalisé par des scientifiques Italiens sur deux plants de maïs : l'un avait reçu une semence enrobée et l'autre était le témoin : "l'exsudat" du plant traité était mortel pour l'abeille en seulement quelques minutes! Si on dispose d'un moyen (abreuvoir) pour ravitailler les abeilles en eau, on risque de limiter la pollution; si ce dispositif est placé suffisamment tôt en saison, les abeilles le fréquenteront laissant les voisins tranquilles et risquant moins l'empoisonnement. Les besoins d'une colonie sont approximativement de 0,15 l/jour soit une soixantaine de litres par an. Pour cet approvisionnement, veiller à disposer aussi des "flotteurs" non polluants ou des dispositifs qui empêcheront les abeilles de se noyer: cailloux, brindilles, etc. Dans ces abreuvoirs remplis d'une eau exempte de germes pathogènes, il est possible de compléter sa qualité par apport :- d'un peu d'acide acétique (vinaigre de cidre), - un peu de sel (1 gramme/litre), - un soupçon d'anis - Pour les attirer au début, un peu de miel aussi. Agrandissement des colonies : En Mars, nous avons partitionné certaines colonies et il est bon de surveiller l'évolution de ces populations : au fur et à mesure de leur développement, il sera nécessaire de déplacer la (les) partition(s) et glisser un cadre bâti entre le dernier cadre bâti et un cadre de pollen. 3
Au moment de la floraison du colza, en profiter pour faire bâtir des cires gaufrées : au niveau météo, on attendra qu'il fasse 15 la nuit et 18/20 le jour; en ce moment précis (fin Mars) il fait trop froid et les abeilles ne construiront pas : Ayons toujours à l'esprit qu'à cette période de l'année, lors de chaque ouverture de ruche, nous risquons de refroidir le couvain; elles mettront ensuite 20 heures pour que la température remonte à 35. Par très beau temps (conditions 15-18/20) au courant d'avril, on pourra intercaler un cadre de cire gaufrée en plein milieu du couvain : ce cadre sera construit et pondu en 48 heures; une introduction selon un rythme hebdomadaire peut se prolonger tant que la colonie est en expansion. Lorsqu'elle aura atteint son complet développement, elle boudera une cire gaufrée même introduite au milieu du couvain; cette dernière ne sera pas construite. Une grille à reine? Il est possible de placer une grille pour empêcher la reine de monter dans la hausse, mais alors elle doit avoir suffisamment de place dans le corps. Il n'y aura pas de couvain dans la hausse mais attention au risque "d'essaimage accru"! On peut aussi retirer la hausse sans risquer d'embarquer la reine mais, risque de "cristallisation" de la récolte du colza. Une grille à propolis? Pourquoi pas - A placer tout en haut; s'en servir de couvre-cadres. Elle est en plastique avec des 'interstices' dedans : les abeilles (qui n'aiment pas le vide) les bouchent. La récolte se fait, en fin saison lorsqu'elle est bien garnie, en la passant au congélateur; on déforme la grille et les interstices se libèrent, fournissant une propolis très propre. Par une température élevée, au maximum de la chaleur en plein midi, agir avec délicatesse afin d'éviter, autant que faire se peut d'écraser des abeilles et la reine. Déplacer la vieille ruche 50 cm derrière son emplacement actuel et disposer la nouvelle ruche à l'emplacement de l'ancienne avec 5/6 cadres gaufrés et un cadre bâti au milieu (les butineuses de l'ancienne qui reviennent des champs, vont commencer à y entrer). Pour faciliter l'entrée des jeunes abeilles un peu hésitantes suite aux diverses manipulations, vous pouvez ajouter devant la nouvelle ruche, une planche ou un drap reliant la planche d'envol au sol. Décoller les cadres de la vieille ruche (pour plus d'aisance, commencez par ceux du côté (ils seront probablement à détruire) et brossez les quelques abeilles qui pourraient s'y trouver, au dessus de la nouvelle ruche; celles qui tomberont devant la nouvelle ruche remonteront vers l'intérieur en marchant sur le drap ou la planche. Poursuivre le "démontage" un à un des rayons de la vieille ruche; dans cette dernière, quand vous arriverez aux cadres de couvain, essayez d'en transférer un, deux ou peut-être trois dans la nouvelle ruche avec nourrices et abeilles (et peut-être aussi la reine) qui se trouvent dessus. Compléter cette nouvelle ruche avec de la cire gaufrée; reprendre l'ancienne ruche et la placer 'devant' la nouvelle. Poursuivre le démontage de la vieille ruche en brossant les abeilles au dessus de la nouvelle si elles sont nombreuses ou devant l'entrée s'il y en a peu. Mettre en place le couvre cadres et un nourrisseur et ne pas oublier d'emporter les restes de cadres, rayons et la vieille ruche. 4
Les dessins vous indiquent les 3 grands cas qui peuvent se présenter : si d'aventure la colonie ne couvre pas tous les cadres, il sera urgent de différer. Par contre si la population est nombreuse et que des petites "cires blanches" sont construites aux extrémités des cadres, il est grand temps d'agrandir. Dans l'hypothèse ou toutes les colonies ne seraient pas prêtes en même temps, ce qui est souvent le cas mais que vous sentez que 'ça vient' alors vous pouvez interposer une feuille de journal entre corps et hausse : quand le moment sera venu, les abeilles dévoreront le papier et coloniseront la hausse, sans pour autant mourir de froid : donc attention au refroidissement! En cas d'éloignement du rucher, en présence de fortes colonies, par beau temps et superbe miellée, on peut naturellement apporter plusieurs hausses sur les corps, au besoin avec une feuille de journal pour limiter le volume ainsi nouvellement constitué. Si vous tardez à poser les hausses alors que la population de votre ruche en a besoin, les abeilles seront vite confinées et risquent de lancer le processus d'essaimage pour cause de surpopulation; ce processus est décidé bien avant ledit essaimage et une fois la décision prise, vous ne pourrez pas faire grand' chose sauf à "couper" la ruche en deux ou plus pour faire des essaims. Optima météo pour la miellée : Une floraison importante et "attrayante"; de la chaleur (activité max. entre 15-35 ) de l'humidité relative et pas de vents contraires. Ces conditions idylliques seront réunies la plupart du temps en fin de miellée...ceux qui le désirent peuvent prier St-Ambroise, le patron des apiculteurs afin de satisfaire à toutes ces conditions et aussi des abeilles bien sûr!! L'apiculteur qui aura fait le maximum afin de préparer au mieux ses abeilles, peut espérer obtenir suffisamment de butineuses pour récolter cette première miellée de l'année mais aussi faire construire ses cadres dans le but de changer ces derniers le plus souvent possible : habituellement il est conseillé de remplacer au moins deux cadres 5
(voire d'avantage) par ruche et par an pour réaliser une bonne prophylaxie mais encore augmenter le nombre de ses colonies au moyen de l'essaimage artificiel et/ou production de reines et paquets d'abeilles en Avril. Les mâles transmettent la capacité de rendement et une certaine résistance aux maladies infectieuses (les loques) : ces caractères sont héréditaires prouvant si nécessaire, leur utilité autrement que pour la seule reproduction. Ils naissent d'un œuf non fécondé; leurs organes sexuels sont formés à l'émergence mais ne sont opérationnels que 8 à 20 jours plus tard. Immédiatement après leur naissance, ils sont nourris par les abeilles et leur durée de vie est d'environ 57 jours. Ils sont particulièrement nomades et peuvent s'inviter dans une ruche quelconque. Ils sont plus grands que l'abeille, ne possèdent pas de dard ni de "corbicule" à pollen. Leurs yeux composés présentent une surface plus importante (13090 omatidies) que ceux de l'abeille ouvrière (6300). Ils seraient féconds dans la limite de 20 % de leur nombre, sachant que 20 % sont totalement inaptes; concernant les 60% restant, leur aptitude serait très moyenne à mauvaise. Néanmoins leur nombre procure une 6
bonne diversité génétique et le brassage est tel, qu'une jeune reine a très peu de chances d'être fécondée par un faux bourdon issu de sa colonie. En Aout, les faux bourdons sont chassés des ruches, sauf dans les orphelines pourtant, certains peuvent passer l'hiver et même être féconds au printemps suivant. Leurs cellules sont plus grandes que celles des ouvrières et ils apparaissent en Avril. Pour que la rencontre "reine/faux bourdons" soit fertile, les "abeillauds" doivent être matures et donc émerger avant les reines : pour ce faire, la nature a prévu un décalage suffisant dans l'ordre des naissances : celles des faux-bourdons précédant celle des reines. Lors de sa sortie, la reine bénéficie d'une fécondation multiple : de 6 à 13 mâles pour une mise en réserve (spermathèque) d'environ 6 millions de spermatozoïdes. Il est à noter que les colonies sauvages comportent environ 20 % de mâles, ce qui est loin d'être le cas de nos colonies. Du fait de notre apiculture moderne, l'apport de cires gaufrées d'ouvrières diminue considérablement le nombre des mâles (sauf à prévoir l'insertion de ½ cadres de cire gaufrée). Comment se prépare l'essaimage : La colonie souche demande une attention particulière d'autant qu'elle prévient par son comportement et l'apiculteur doit apprendre à reconnaître cette fièvre pour tenter par exemple, une récupération de l'essaim ou bien 7
réaliser des colonies nouvelles par division. La veille de la naissance de la nouvelle reine, les abeilles entraînent leur vieille mère : Il s'agit de la méthode "naturelle" de multiplication des colonies (les naissances des individus concourent quant à elles, à la 'puissance' à l'intérieur de la colonie). Il sera donc nécessaire de suivre la relation entre l'étendue du couvain et une forte population ainsi que la place dont dispose tout ce monde; il n'est parfois pas possible de s'opposer à l'essaimage car c'est LE mode de multiplication (reste à composer : essaimage artificiel, paquets d'abeilles, etc. ). Les chercheurs ont calculé que, lorsque 10 à 15000 butineuses apportent du nectar à la ruche, 25 à 30000 abeilles sont nécessaires pour mûrir et transformer ce nectar en miel; cela suppose une population de 45000 abeilles pour que la récolte soit convenable. Si la population est moindre, la récolte le sera également. Limitons nos interventions : les abeilles mettent une vingtaine d'heures à thermo réguler le nid à couvain. Au besoin, utiliser une 'couverture' au-dessus des cadres afin de diminuer l'entrée d'air frais lors des visites et agir sans précipitations certes mais rapidement. Il est question de 'caractères héréditaires plus ou moins prononcés'. Pendant des décennies et plus encore, des apiculteurs d'europe de l'est ont élevé des abeilles pour en faire des essaims : la "Carniolienne"; ces gens vivaient principalement du commerce des essaims et à force, ils sont arrivés à obtenir des souches.essaimeuses. Néanmoins, ne pas perdre de vue qu'il s'agit aussi de la méthode naturelle de multiplication : elle s'est juste trouvée un peu amplifiée. Les races d'abeilles peuvent être déterminées hors analyse de l'adn par l'examen de l'indice cubital (sujet longuement abordé et traité lors d'une précédente séance voir le compte-rendu adéquat). Les facteurs favorisant l'essaimage outre les lignées et races, résultent de l'engorgement du nid à couvain (problème de logement), de naissances très nombreuses, de mauvais temps, de pause tardive des hausses.tant qu'il y a "déséquilibre". L'âge de la reine est également un facteur favorisant : la tentation d'essaimer est pratiquement nulle; pour une jeune de l'année, les chances d'essaimer sont d'environ 2 à 3 %; pour une reine d'un an 20 % et 50 % avec une reine de 2 ans. La cohésion de la ruche, qui est en liaison avec la production de la 'phéromone de cohésion sociale' produite par la reine; la température, l'exposition de la ruche et son aération; les rentrées irrégulières de nectar stimulent la ponte de la reine : c'est d'ailleurs ce que nous essayons de faire pour activer et motiver la reine 8
en dehors des miellées traditionnelles (en Mars par exemple), nous utilisons à notre profit ce 'déséquilibre' de la colonie. En revanche, un apport massif de nourriture provoque un blocage de ladite ponte (les abeilles garnissent les cellules de sirop/miel et la place vient à manquer pour la ponte, (dans la mesure où cette place est insuffisante) surtout si le corps est bloqué par une grille à reine. Tout cela résulte de la gestion d'une contradiction : l'essaimage est une cause plutôt naturelle mais l'apiculteur souhaite une bonne récolte avec présence de nombreuses abeilles, il est donc nécessaire de veiller à : l'équilibre. N'oubliez pas les hausses. Tenter de prévenir l'essaimage : Prévenir les émergences en donnant de la place et des cires gaufrées : il est nécessaire que les butineuses butinent, que les cirières construisent. On pourra "réguler" une ruche trop puissante en prélevant un cadre de couvain (sans abeille) au profit d'une colonie nécessiteuse en population et tout cela avant la décision par la colonie de s'en aller fonder une nouvelle famille. La "fièvre d'essaimage" se reconnaît au fait que les abeilles sont inactives, tranquilles sur la planche d'envol et en grand nombre (une barbe). Il sera urgent de mettre en place des "ruchettes pièges" à proximité de votre rucher. Des "maisons" ayant déjà servi, composées de quelques vieux cadres et aussi de cire gaufrée, qui auront été préalablement passées au chalumeau afin d'en exhaler les odeurs; on peut ajouter aussi de "l'attire essaim" sur les planches d'envol. Ces ruchettes seront utilement accrochées à la fourche d'un arbre (mais aussi de : plusieurs) en dehors des vents dominants et orientées sud/sud-est. En cas de capture, pensez qu'il sera nécessaire de fermer cette ruchette pour la délocaliser à plus de 3 kilomètres (il faut donc qu'elle soit dans un état correct). Par contre, si vous capturez l'essaim et l'enruchez vous-même dès après sa sortie, il peut être placé dans le rucher (encore que certaines abeilles peuvent se perdre et revenir à leur souche). Rappel : la surface de butinage exploitée par une ruche est d'environ : 2800 hectares. Le Secrétaire du SAD 17 michel.duret@syndicapicole.com 9