Staphylococcus aureus (staphylocoques)

Documents pareils
PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

AGREGATION DE BIOCHIMIE GENIE BIOLOGIQUE

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Parasites externes du chat et du chien

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

Item 95 Maladies sexuellement transmissibles : infections urogénitales à gonocoque et Chlamydia trachomatis (en dehors de la maladie de Nicolas-Favre)

Cellules procaryotes Service histologie Pr.k.mebarek

1 Culture Cellulaire Microplaques 2 HTS- 3 Immunologie/ HLA 4 Microbiologie/ Bactériologie Containers 5 Tubes/ 6 Pipetage

Infestation par Dipylidium caninum,

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

RAPID Salmonella/Gélose

Travaux dirigés de Microbiologie Master I Sciences des Génomes et des Organismes Janvier 2015

Des déficiences présentes

Transfusions sanguines, greffes et transplantations

Voies Respiratoires Supérieures

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Les Infections Associées aux Soins

ANTIBIOGRAMME VETERINAIRE DU COMITE DE L ANTIBIOGRAMME DE LA SOCIETE FRANCAISE DE MICROBIOLOGIE

La filtration glomérulaire et sa régulation

L ANGINE. A Epidémiologie :

HTA et grossesse. Dr M. Saidi-Oliver chef de clinique-assistant CHU de Nice

vaccin pneumococcique polyosidique conjugué (13-valent, adsorbé)

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Surveillance des toxi infections alimentaires collectives

POURQUOI L HYGIENE HYGIENE = PROPRETE HYGIENE = PREVENTION DES INFECTIONS COMMUNAUTAIRES ET DES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

Chapitre II La régulation de la glycémie

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins

Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives

ANTICORPS POLYCLONAUX ANTI IMMUNOGLOBULINES

TITRE : On est tous séropositif!

Biochimie I. Extraction et quantification de l hexokinase dans Saccharomyces cerevisiae 1. Assistants : Tatjana Schwabe Marcy Taylor Gisèle Dewhurst

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

5.5.5 Exemple d un essai immunologique

Vaccins du futur Atelier «Croisière dans l archipel des nouveaux vaccins»

CARACTÉRISATION DE LA DIFFÉRENCE DE SENSIBILITÉ À L INFECTION PAR STAPHYLOCOCCUS AUREUS DE DEUX LIGNÉES DE SOURIS

(ERWINIA PECTINOLYTIQUES)

Aspects juridiques de la transplantation hépatique. Pr. Ass. F. Ait boughima Médecin Légiste CHU Ibn Sina, Rabat

A C T I V Méningites à pneumocoque de l Enfant en 2007

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

4 : MÉTHODES D ANALYSE UTILISÉES EN ÉCOLOGIE MICROBIENNE

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

La découverte et l utilisation

Pour ou contre le gluten? Qu est-ce que le gluten?

EXERCICES : MECANISMES DE L IMMUNITE : pages

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

& BONNES POSTURES TMS TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES. Le guide. Guide offert par la MNT

Guide des vaccinations Édition Direction générale de la santé Comité technique des vaccinations

Détermination de la sensibilité aux antibiotiques. Méthode EUCAST de diffusion en gélose

3: Clonage d un gène dans un plasmide

Accidents des anticoagulants

Contexte réglementaire en hygiène alimentaire

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

PRISE EN CHARGE D'UN PATIENT ATTEINT OU SUSPECT DE CLOSTRIDIUM DIFFICILE


VERITAS TUNISIE CATALOGUE ANALYSES LABORATOIRE

NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR. Delphi 0,1 % crème Acétonide de triamcinolone

Figure 1a Wasmannia auropunctata (Ouvrière), morphologie. 1 millimètre

1.3 Recherche de contaminants au cours de la production de Saccharomyces boulardii

Streptocoque B :apports des tests en fin de grossesse, nouvelles propositions.

Don de moelle osseuse. pour. la vie. Agence relevant du ministère de la santé. Agence relevant du ministère de la santé

AGRÉGATION DE SCIENCES DE LA VIE - SCIENCES DE LA TERRE ET DE L UNIVERS

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

BACCALAURÉAT TECHNOLOGIQUE

Service de Biothérapies

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

DIAPOSITIVE 1 Cette présentation a trait à la réglementation sur les thérapies cellulaires.

IMMUNOLOGIE. La spécificité des immunoglobulines et des récepteurs T. Informations scientifiques

Les piscines à usage collectif Règles sanitaires. à usage collectif

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

HUMI-BLOCK - TOUPRET

Prépration cutanée de l opéré

Toxicité à long-terme d un herbicide Roundup et d un maïs modifié génétiquement pour tolérer le Roundup

Le VIH et votre foie

L AUTOGREFFE QUELQUES EXPLICATIONS

Mécanisme des réactions inflammatoires

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

Vaccinologie et Stratégie de Développement des Vaccins

LES TOXI - INFECTIONS ALIMENTAIRES

Explorations des réponses Immunitaires. L3 Médecine

THESE Pour l obtention du Doctorat En Sciences Médicales MALADIES INFECTIEUSES

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

Le don de moelle osseuse :

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Bisolax 5 mg comprimés enrobés. Bisacodyl

A-ESSE s.p.a. FICHE DE SÉCURITÉ

La maladie de Still de l adulte

INFECTIONS POST- TRAUMATIQUES SUR MATÉRIEL D'OSTÉOSYNTHÈSE. Accidentologie et épidémiologie bactérienne

Coombs direct positif (et tout ce qui se cache derrière) : Gestion et interprétation. Dr J.C. Osselaer, Luxembourg,

Réception du tissus documentation examens sérologiques inspection préparation façonnage

Insulinothérapie et diabète de type 1

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

TEST DE DÉTECTION DE LA PRODUCTION D INTERFÉRON γ POUR LE DIAGNOSTIC DES INFECTIONS TUBERCULEUSES

CONCOURS DE L INTERNAT EN PHARMACIE

Vaccination et tuberculose en Gériatrie. Unité de Prévention et de Dépistage: Centre de vaccination et centre de lutte anti tuberculeuse CH Montauban

Critères pour les méthodes de quantification des résidus potentiellement allergéniques de protéines de collage dans le vin (OIV-Oeno )

Unité d enseignement 4 : Perception/système nerveux/revêtement cutané

Transcription:

Staphylococcus aureus (staphylocoques) Les staphylocoques sont des bactéries ubiquitaires qui peuvent se retrouver partout, dans l air, les sols, les eaux, ceux sont des bactéries commensales de la peau et des muqueuses humaines et animales, elles sont très fréquemment isolées au cours des pathologies humaines et particulièrement lors des suppurations. Elles appartiennent à la famille des staphylococcaceae genre staphylococcus, les plus importantes sont : Staphylococcus aureus la plus pathogène. Staphylococcus épidermidis. Staphylococcus saprophyticus. * Portes d entrée de Staphylococcus aureus C est un germe commensal de la peau et des muqueuses de l homme et des animaux (rhinopharynx et intestin), dont un tiers des sujets normaux l hébergent dans leurs muqueuses nasales (affinité à l épithélium) la transmission est manuportée. Le réservoir nasal contamine rapidement les mains en assurant la pérennité de la maladie, en outre, le portage intestinal est aussi fréquent. Morphologie En général, ceux sont des cocci Gram(+) isolés, en diplocoques et surtout en amas en groupe de raisin, immobiles (car cocci), asporulées dont la majeure partie est capsulée.

Caractères culturaux Ceux sont des bactéries non exigeantes, elles se suffisent d un milieu de base tel que la GN (gélose nutritive). Elles sont Aéro-anaérobies facultatives, pouvant être impliquées dans les infections superficielles ou profondes. Sur une gélose ordinaire (GN) elles se présentent comme des colonies de 1 à 2 mm de diamètre rondes, lisses, bombées, produisant un pigment jaune doré pour la plupart des souches. En milieu liquide, après quelques heures de culture, il présente des troubles homogènes, avec un dépôt au fond du tube. C est une bactérie cultivant dans des conditions idéales de température (35 C, PH=7.5) mais qui peut même supporter des grandes variations. Aureus est halophile, elle peut en effet, se développer dans un milieu hyper-saccharidique dont les concentrations peuvent aller de 5-7 grammes pour 100, c est la propriété principale utilisée dans le milieu sélectif de CHAPMAN (NaCl, mannitol, rouge de phénol) surtout en présence d un prélèvement polymicrobien. Caractères biochimique En ce qui concerne les enzymes respiratoires : Catalase + Oxydase Nitrate réductase + (stade nitrite) Fermentent le mannitol et le glucose (TSI : culot jaune) Uréase +

VP + Indole Réduction du tellure de potassium en noire (mise en évidence dans la recherche des staphylocoques dans les aliments et les eaux) Produits élaborés par les S.aureus : Les aureus libèrent des protéines diffusibles douées soit d activité toxique soit d activité enzymatique, ou seulement des substances antigéniques. Les toxines : les hémolysines (α, β,g, δ) douées d action cytotoxique sur la membrane des eucaryotes. a) Hémolysine α : Provoque la mort des cellules en particulier, les monocytes et les plaquettes, d où la libération des cytokines et des médiateurs de la réaction inflammatoire est importante ce qui conduira par conséquent, à un choc septique, par les désinfections sévères. En outre, elle cause la destruction des cellules endothéliales et une métastase infectieuse par dissémination des bactéries. b) Hémolysine β : Sphingomyélinase de type C provoque une hémolyse accrue des GR, en présence particulière des S. agalactiae (groupe B : CAM test) c) Hémolysine g: Action pro-inflammatoire. d) Hémolysine δ :

Agit comme un détergent sur les membranes. Toxines du choc septique staphylococcique. (TSST-1) Leucocidine de PANTON et VALENTINE = PVL Exofoliatine (épidermolysine) Les entérotoxines (A, B, C1, C2, C3, D, E, H) 2. Les enzymes : Coagulase libre Coagulase liée (Clumping factor) Fibrinolysine Hyaluronidase DNase Antigénicité (molécules) de S.aureus Les polysaccharides de surface (capsule) : classés en 8 sérotypes capsulaires. La Protéine A : constitutive de la paroi liée au peptidoglycane, son rôle est de fixer les fragments Fc des Ig. Antigène de types et de sérotypes : il existe environ 30 facteurs antigéniques. Manifestations cliniques Les manifestations cutanéo-muqueuses : Les formes cutanées sont : Folliculite pilo-sébacé, folliculite, furoncle, furonculose. Atteintes péri-anguéales (autour de l angle) => Onyxis.

Atteintes sous cutanées : panaris (coin de l angle) Impétigo. Les formes muqueuses sont : Otites, sinusites, conjonctivites. Manifestations généralisées : Septicémies: soit secondaires à un foyer cutanéomuqueux, soit iatrogènes par introduction du germe directement dans le sang par la mise en place d un matériel étranger. Formes intestinales : Intoxications alimentaires : absorption d entérotoxines préformées dans l aliment. Entérocolite aiguë pseudomembraneuse : en post antibiothérapie ayant sélectionné une souche de staphylocoque entérotoxique. Syndrome de choc toxique staphylococcique : production de la TSST-1 : fièvre, choc, éruptions et desquamation de la peau puis atteintes secondaires (musculaire etc) Antibiogramme et ATB utilisés L antibiogramme est réalisé sur gélose Mueller Hinton (écouvillon, ) ATB : Pénicilline, Oxacilline. Aminosides (Genta, amika, kanamycine) Macrolides (Spiramycine ) Vancomycine (toutes les Gram(+) sont y sensibles) MRSA : complète l antibiogramme. On effectue une recherche d une résistance hétérogène à l Oxacilline : Mueller Hinton + 4% Nacl + 6 µg d Oxacilline

puis incubation pendant 18 à 48 heures. Traitement La sensibilité des Staphylococcus aureus est en constante évolution surtout les souches hospitalières (d où l intérêt de l antibiogramme) Actuellement, plus de 80% des souches sont résistantes à la pénicilline. Les souches communautaires sont en général, sensibles à l Oxacilline, tandis que les souches hospitalières sont plus en plus résistantes à tous les B- lactamines (MRSA) Au cas où la souche est sensible à l Oxacilline on donne l Oxacilline seule ou associée à un Aminoside. Si la souche y est résistante, on donne la Vancomycine + Phosphomycine ou Vancomycine + Rifampicine ou Vancomycine + Aminoside ou Vancomycine + acide fusidique. La durée du traitement dépend de la sévérité de l infection de 15 jours à 3 mois.