Le séminaire a été animé par les Experts, mis à disposition par la CAC

Documents pareils
Cérémonie de clôture de la réunion débat sur le thème de la 56 e session ministérielle

Pour une coopération parlementaire régionale accrue avec les organes de traités relatifs aux droits de l homme

CONVENTION PORTANT CREATION D UNE COMMISSION BANCAIRE DE L AFRIQUE CENTRALE

11 janvier DÉCRET-LOI n portant création et organisation de l Agence nationale de renseignements.

(Cotonou, le 18 Juillet 2013)

Allocution de M. Hassan B. Jallow Procureur du TPIR et du MTPI, devant le Conseil de sécurité de l ONU 10 décembre 2014

LA COUR DE JUSTICE DE LA C.E.M.A.C.

ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA PRINCIPAUTE DU LIECHTENSTEIN ET LE MATIERE FISCALE

La rémunération de l apprenti :

SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS

CONVENTION CONCERNANT L ASSISTANCE ADMINISTRATIVE MUTUELLE EN MATIÈRE FISCALE

SIGNATURE DE CONVENTION AVEC LA CHAMBRE DE COMMERCE. Madame le Directeur général de la Chambre de Commerce et d Industrie de Côte

Ce texte est une version provisoire. Seule la version qui sera publiée dans la Feuille officielle

exigences des standards ISO 9001: 2008 OHSAS 18001:2007 et sa mise en place dans une entreprise de la catégorie des petites et moyennes entreprises.

La fraude fiscale : Une procédure pénale dérogatoire au droit commun. Par Roman Pinösch Avocat au barreau de Paris

Code du Travail, Art. L à L

Ill. Commentaire des articles p. S IV. Fiche financiere p.s v. Fiche d' impact p. 6

LUTTER CONTRE LE HARCÈLEMENT

Pour le Développement d une Relation Durable avec nos Clients

Le Groupe des Pensionnés de Bell (GPB) Inc. Chapitre de Québec

Notre expertise au service des personnes morales

Africa-Info : Cameroun: Première opération du cœur par radiofréquence au Cameroun Jeudi, 16 Février :22

Honorables invités, Mesdames et Messieurs,

Conseil économique et social

Lutte contre les spams par SMS et vocaux. et les prospections téléphoniques non-désirées

COMMENT PREPARER AU MIEUX SON CONTRÔLE TVA?

BUREAU DIRECTEUR FEDERAL Vendredi 17 Juin 2011 / 16H00 19H00 PARIS

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

TABLE RONDE DES MINISTRES AFRICAINS CHARGÉS DES TIC EN PRÉLUDE À LA 42 ÈME RÉUNION DE L ICANN. Hôtel Méridien Dakar, SENEGAL.

VIGIPIRATE DE VIGILANCE, DE PRÉVENTION ET DE PROTECTION FACE AUX MENACES D ACTIONS TERRORISTES. Partie publique du Plan gouvernemental

NOTE SUR LES SUBVENTIONS. - Récapitulatif des obligations des associations subventionnées

Conseil économique et social

Caisse Nationale de l'assurance Maladie des Travailleurs Salariés Sécurité Sociale

SEMINAIRE REGIONAL AFRICAIN SUR LA GOUVERNANCE LOCALE Octobre 2008 a Saly Portudal - Senegal L initiative d Apprentissage Mutuel entre Pairs

ALLOCUTION DE LA 2 ème PROMOTION MBA-IP / SENEGAL «SOUMAÏLA CISSE, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L UNION ECONOMIQUE MONETAIRE OUEST AFRICAINE» A L

Observatoire Economique et Statistique d Afrique subsaharienne

JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N 42 11

La prise illégale d intérêts

Conférence régionale du Forum d Action pour la gouvernance Locale en Afrique Francophone

Loi n du 7 juillet 1993 relative à la participation des organismes financiers à la lutte contre le blanchiment de capitaux

INSTALLATION DE LA NOUVELLE AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL

Réguler les jeux d'argent : Le rôle de l'autorité Bruxelles le 12 octobre Intervention de M. Jean-François VILOTTE, Président de l ARJEL

Répertoire des instruments juridiques nationaux En rapport avec le fonctionnement des ONG en République Démocratique du Congo

Mes parents, mon éducatrice, mon éducateur, partenaires de mon développement! Parce que chaque enfant est. unique. mfa.gouv.qc.ca

MEMORANDUM. 6 août 2010 CONSEIL DES GOUVERNEURS CONSEIL D ADMINISTRATION OBJET:

JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N 56

Le Comité d Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail : 1 er niveau

Mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme - Belgique

OFFICE DES NATIONS UNIES CONTRE LA DROGUE ET LE CRIME Vienne

La dématérialisation fiscale

CIRCULAIRE CDG90 PROTECTION SOCIALE COMPLEMENTAIRE

MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE MINISTERE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS ET DE LA REFORME DE L ETAT. Paris, le 18 janvier 2012

DECRETS. Ministre des transports. maritimes et de la marine marchande. Ministre des transports. 18 Ramadhan septembre 2007

Règlement d INTERPOL sur le traitement des données

MORPHO CRIMINAL JUSTICE SUITE

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Décrets, arrêtés, circulaires

TERMES DE REFERENCE POUR LE RECRUTEMENT d un(e) ASSISTANT ADMINISTRATIF CONTRATS-FINANCES-MARCHES (AACFM) auprès du RAF ECOFAC V du RAPAC

STATUTS DE L ASSOCIATION DES BANQUES CENTRALES AFRICAINES

Forum Pan-Africain des Secrétaires Généraux de Gouvernements

(Lettre du Gouvernement japonais)

Redressement et stabilisation du cadre. Reformes structurelles de l économie Reformes des finances publiques Bonne gouvernance

Le compte épargne temps

Mise en place par Décision unilatérale de l employeur

Résultats et impacts

THEME : LES ENJEUX DE LA COMMUNICATION A LA GARDE DE SECURITE PENITENTIAIRE

JORF n 0283 du 5 décembre Texte n 19

Mécanisme d examen de l application de la Convention des Nations Unies contre la corruption Documents de base

Décret n /PRES/PM/SGG-CM du 17 juillet 2002 (JO N )

Barèmes 2015 impôt à la source

Barèmes 2014 impôt à la source

Au Bureau d'assistance judiciaire de la Cour de cassation, en application des articles 644 et suivants du Code judiciaire,

Aux entreprises de gardiennage autorisées pour la gestion de centraux d'alarme

Extension de l accord du 24 juin 2010 relatif à l activité de portage salarial

Paris, le 8 juillet 2010 N 20/02-10

Guide des bonnes pratiques. Les différentes manières dont on saisit la justice pénale

50 Fonds placés 102 Provisions pour travaux

COMMUNIQUÉ DE PRESSE Pour diffusion immédiate

LOI N /AN BURKINA FASO IV E REPUBLIQUE PORTANT REGLEMENTATION DE LA PROFESSION DE COMMERÇANT AU BURKINA FASO

Ordre du jour provisoire pour la COP12

GROUPE BRACCO CODE ETHIQUE

Préavis n 10/14 au Conseil communal

Guide de l inscription en ligne des étudiants

ALLOCUTION DE M. BENJAMIN HOUNTON CHARGE DU BUREAU DU HAUT COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L HOMME POUR L AFRIQUE DE L OUEST

Erol GIRAUDY et Martine ROBERT LE GUIDE JURIDIQUE DU PORTAIL INTERNET/INTRANET

Association diocésaine de Blois 2, rue Porte Clos-Haut BLOIS

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ; CHEF DE L'ETAT ; CHEF DU GOUVERNEMENT ;

ASSOCIATION DES BANQUES CENTRALES AFRICAINES (ABCA) 36 ème REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES GOUVERNEURS LISTE DE DECISIONS

Projet d Actions pour le Renforcement de l Etat de Droit et des Associations (PAREDA) 10ème FED

La garde des sceaux, ministre de la justice,

INTERVENTION DE MONSIEUR EMMANUEL RENE MOISE A LA TROISIEME REUNION BIENNALE DU PROGRAMME D ACTION DES NATIONS UNIES SUR LES ARMES LEGERES

Texte n DGI 2009/36 NOTE COMMUNE N 17/2009

Référence : Circulaire nationale d'organisation émise le 8 décembre 2014 par l'académie de Nancy-Metz. Nombre de candidats inscrits : 215 candidats

Je suis honnorée de m' addresser à vous à l'occasion du Onzième Congrès des Nations Unis pour la Prevention du Crime et la Justice Penale.

Préservez votre crédit. Empêchez le vol d identité. GUIDE DES AVANTAGES

NOTE D INFORMATION RELATIVE A LA DÉTECTION DES OPÉRATIONS DE BLANCHIMENT PAR LE PERSONNEL DES BANQUES

GUIDE DE L'ARCHIVAGE OCTOBRE 2012

GROUPE DE RÉDACTION SUR LES DROITS DE L HOMME ET LES ENTREPRISES (CDDH-CORP)

PROJET DE DÉCRET n Publics concernés : administrés dans leurs relations avec l administration.

Transcription:

RAPPORT DES SEMINAIRES DE FORMATION DU PERSONNEL DE L ANIF ET DE SENSIBILISATION DES INSTITUTIONS FINANCIERES EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT D ARGENT ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME EN GUINEE EQUATORIALE (LAB/CFT) Sous le haut patronage du Ministre des Finances et du Budget, l ANIF, en collaboration avec la CAC a organisé du 27 au 31 juillet 2015, dans la salle de conférences du Ministère des Finances et du Budget, un séminaire subdivisé en deux ateliers consacrés à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Guinée Equatoriale. Dans ce sens y ont pris part, le personnel de l ANIF du Ministère des Finances et du Budget (Douanes et Impôts), le personnel du Ministère de la Sécurité Nationale, les responsables des Banques et des Sociétés d assurances. La liste des participants à ces deux ateliers est jointe à l annexe du présent rapport. Le séminaire a été animé par les Experts, mis à disposition par la CAC Les travaux se sont déroulés en deux étapes essentielles : la cérémonie solennelle d ouverture et les travaux techniques proprement dits, auxquels il faut ajouter la présente cérémonie de clôture I/ De la cérémonie solennelle d ouverture Elle a été marquée par deux faits : L allocution de bienvenue du Directeur Général de l ANIF et le discours d ouverture du Ministre des Finances et du Budget. a) De l allocution de bienvenue du Directeur Général de l ANIF Dans son propos de circonstance, le Directeur Général de l ANIF, après avoir salué la présence des différents invités, a par la suite remercié les experts qui vont animer le séminaire et signifier toute la gratitude de l ANIF de la Guinée Equatoriale à l endroit de la CAC, qui, dans le cadre de la réalisation de son plan d actions 2015 a tenu à organiser cette session de formation. 1

Le Directeur Général de l ANIF a ensuite tenu à remercier le Gouvernement, à travers le Ministre des Finances pour son assistance multiforme à l ANIF. Enfin, le Directeur Général de l ANIF a présenté le format global de la formation qui se présente sous la forme d une série de deux ateliers. b) Du discours d ouverture du Ministre des Finances et du Budget Après avoir souhaité la bienvenue aux différentes autorités présentes dans la salle et aux participants, Monsieur EUSEBIO IPIKO PENDA, Secrétaire d Etat chargé du Contrôle Financier auprès du Ministre des Finances et du Budget a salué la présence des chefs des représentants des départements ministériels acteurs de la promotion de la bonne gouvernance ; tout comme il apprécié à sa juste valeur la présence des membres du corps diplomatique et les représentants des organisations internationales, qui sont des acteurs et des témoins privilégiés des efforts de la Guinée Equatoriale en matière d assainissement de la moralité publique. Le Ministre a ensuite remercié la CAC, tout en réitérant l engagement du Gouvernement de la Guinée Equatoriale à soutenir les actions de cette association des Cellules de Renseignement Financier de la sous région dont les objectifs concourent à lutter de façon efficace contre le blanchiment d argent et le financement du terrorisme. S agissant du blanchiment d argent et du financement du terrorisme et après avoir relevé les risques graves de ces crimes dans nos Etats, au plan économique et surtout sécuritaire, il a présenté les actions entreprises pour y faire face dans la sous région et dont les plus significatives sont entre autres la mise en place d une institution de coordination et d animation de la politique sous régionale et l adoption des règlements qui encadrent la lutte contre ces fléaux. Dans le même sens, il a fait un bref rappel des actions entreprises par la Guinée Equatoriale, sous l impulsion avisée de Son Excellence Theodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la République, Chef de l Etat et du Gouvernement ; l action majeure ici étant la création d une Cellule de Renseignement Financier, notamment l ANIF, à travers le décret N 11/2007 du 05 février 2007. Revenant enfin sur le séminaire proprement dit, il s est réjoui du fait que la formation concerne des acteurs de premier plan : l ANIF et les assujettis du secteur financier deux acteurs dont la collaboration est indispensable pour une lutte efficace. Il a terminé son propos en invitant tous les participants à contribuer de façon significative aux travaux. 2

II) Des travaux proprement dits Les travaux, qui se sont déroulés du 28 au 31 juillet 2015 en deux ateliers, par des présentations interactives et des cas pratiques : le premier atelier a concerné le personnel de l ANIF, tandisque le second atelier était destiné aux responsables des institutions financières, les banques et les sociétés d assurances notamment. a) Du premier atelier Le premier atelier de formation du personnel de l ANIF avait comme thème central «l analyse de la déclaration de soupçon». Il a été question pendant deux jours d apprendre et d amener le personnel de l ANIF à traiter une information financière. Pour se faire les participants ont été édifiés sur les notions de blanchiment et de financement du terrorisme, le cadre juridique qui encadre la lutte contre ces crimes. Ils ont pris connaissance des missions, du rôle et de la place centrale de l ANIF dans le dispositif national de lutte contre le blanchiment d argent et le financement du terrorisme, avec un accent particulier sur la coopération au plan national et international. Les participants ont appris à lire les différents documents bancaires qui constituent les éléments fondamentaux en analyse financière. Cet atelier s est achevé par un cas pratique qui a permis de renforcer les capacités d investigation des analystes de l ANIF, à travers un examen approfondi d un processus de blanchiment réellement vécu, partant d une déclaration de soupçon à la rédaction d un rapport à transmettre aux autorités judiciaires. b) Du deuxième atelier Le deuxième atelier qui a commencé le jeudi 30 juillet 2015 était basé sur les obligations des institutions financières et les méthodes de détection des opérations suspectes. Les participants ont été édifiés ici sur les notions théoriques du blanchiment d argent (en précisant ses étapes) et du financement du terrorisme, le rôle d une Cellule de Renseignement Financier et la nature des relations qui doivent s établir entre les institutions financières et l ANIF. Ils ont ensuite pris connaissance du dispositif répressif lequel vise aussi bien les criminels que les professions assujetties. Sur les obligations ou les diligences à mettre en place, les experts ont présenté entre autres, l obligation d identification et l obligation de la connaissance des clients, l obligation de détection des opérations suspectes, l obligation de conservation des documents, mais surtout l obligation de déclaration de soupçon à l ANIF, S agissant des méthodes de détection, les experts, après avoir donné la définition d une opération suspecte, ont insisté sur la nécessité pour les assujettis du secteur financier de catégoriser leurs clients en fonction de niveau de vulnérabilité au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme. 3

Les experts ont par la suite proposé des normes de traitement des opérations suspectes et présenté des indices devant permettre d éveiller des soupçons au niveau des institutions financières Cet atelier s est également achevé par un cas pratique au cours duquel les Experts formateurs ont testé le niveau de compréhension des présentations théoriques faites. Ainsi, sur la base d une simulation de transactions financières, les participants ont été invités à détecter les opérations suspectes et à faire une déclaration de soupçon à l ANIF Recommandations Au terme des travaux, les participants des deux ateliers ont formulé les recommandations suivantes : Au Ministère des Finances et du Budget - De continuer comme par le passé à soutenir les efforts de l ANIF afin de faire de la Guinée Equatoriale une place financière répondant aux normes et standards internationaux en matière de sécurité financière. Dans ce sens, les participants souhaitent que le Gouvernement mette à la disposition de l ANIF tous les moyens nécessaires pour lui permettre d adhérer rapidement au Groupe Egmont. A l ANIF - D organiser d autres ateliers de formation, afin d approfondir les connaissances acquises, d élargir et d étendre cette formation à tous les autres assujettis et à l ensemble des acteurs du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Guinée Equatoriale. - Les participants recommandent également que l ANIF développe des mécanismes d échange et de collaboration rapprochés avec les assujettis (les banques et les assurances notamment), afin de créer un climat de confiance mutuelle permettant de stimuler la communication des renseignements dans la stricte confidentialité. 4

Aux Institutions financières Les participants recommandent ce qui suit : - De mettre effectivement en pratique tous les enseignements reçus en matière d adoption des procédures et politiques internes de détection des opérations suspectes et de déclaration à l ANIF. - De banaliser la déclaration de soupçon afin qu elle ne soit plus considérée comme une dénonciation, mais comme une information à l ANIF d une opération atypique. - D organiser en interne des sessions de formation thématique de tout le personnel, avec l assistance technique de l ANIF si nécessaire. Fait à Malabo, le 31 juillet 2015 POUR LES PARTICIPANTS : Le Secrétaire Exécutif de la CAC, Le Représentant de la BEAC, MEBA JEAN BERTIN AUGUSTO ROKU GAETJENS Le Représentant de la SG B Le Représentant de l ANIF GENARO MOSIBE RODRIGUEZ AGRIPINA MECHEBA RODRIGUEZ 5