Les nouvelles procédures de repérage préopératoire : ROLL et SNOLL

Documents pareils
Cancer du sein in situ

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

F JABNOUN, H BERMENT, R KHAYAT, M MOHALLEM, Y BARUKH, P CHEREL Institut Curie Hôpital René Huguenin, Saint Cloud JFR 2010

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

PROJET DE RECHERCHE. FSF 91 boulevard de Sébastopol Paris

De la chirurgie du nodule aux ganglions

IRM du Cancer du Rectum

UNE INTERVENTION CHIRURGICALE AU NIVEAU DU SEIN

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

Cancer du sein in situ

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Les sciences de l ingénieur appliquées à la prise en charge du

A l Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille, Octobre Rose est l occasion de mettre en valeur la filière de soins dédiée au cancer du sein.

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

Traitement des plaies par pression négative (TPN) : des utilisations spécifiques et limitées

Cancers de l hypopharynx

Qu est-ce que le cancer du sein?

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Docteur, j ai une masse au sein. Est-ce un cancer? UN DIAGNOSTIC DE CANCER est posé chez 11 % des

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Pour l'instant, les connaissances actuelles ne permettent pas d'empêcher un cancer du sein de survenir.

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

DOSSIER DE PRÉSENTATION

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

TUMEURS ET PSEUDO-TUMEURS DES PARTIES MOLLES : QUEL CRÉDIT PEUT-ON ACCORDER À L ÉCHOGRAPHIE?

Apport de l IRM dans la

Livret d accueil des stagiaires

19 thèmes dans 10 villes

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire

Chirurgie assistée par robot et laparoscopie en 3D à l avantage des patients?

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Le traitement conservateur des tumeurs malignes des membres a largement remplacé les amputations

BUREAU CENTRAL DE TARIFICATION - 1 rue Jules Lefebvre Paris Cedex 09 Statuant en matière d'assurance de responsabilité civile médicale

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

BUREAU CENTRAL DE TARIFICATION - 1 rue Jules Lefebvre Paris Cedex 09 Statuant en matière d'assurance de responsabilité civile médicale

Prépration cutanée de l opéré

Radiologie Interven/onnelle sur les nodules pulmonaires. J. Palussière, X. Buy Département imagerie

Case report. Hernie de Spiegel: a propos d un cas. Open Access

L ATROPHIE DU SPHINCTER ANAL EXTERNE en ENDOSONOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE. Vincent de PARADES PARIS

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

Qu est-ce que le cancer du pancréas?

Compte-rendu de la conférence débat du 26 mai 2005 : LA TELECHIRURGIE

SOINS DE PRATIQUE COURANTE. Prélèvement aseptique cutané ou de sécrétions muqueuses, prélèvement de selles

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

GUIDE - AFFECTION LONGUE DURÉE. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer du sein

Découvrez L INSTITUT UNIVERSITAIRE DU CANCER DE TOULOUSE

Positionnement de l implant

va être opéré d un hypospadias

Les formes cliniques. Maxime Breban

Qu est-ce qu un sarcome?

Présenté par Mélanie Dessureault, inf. clin. et Caroline Fortin, AIC radio-oncologie

OSSIFICATION DU LIGAMENT VERTEBRAL COMMUN POSTERIEUR ET DU LIGT JAUNE: MYELOPATHIE CERVICALE SUBAIGUE

Sont considérées comme prestations qui requièrent la qualification de médecin spécialiste en dermato-vénéréologie (E) :

DÉFINITION OBJECTIFS. Information délivrée le : Cachet du Médecin : Au bénéfice de : Nom : Prénom :

Maladies et Grands Syndromes : Angiomes (223) Professeur Guy Magalon Juin 2005

TVP fémorale. Systématisation. La TVP : écho-doppler JP Laroche Unité de Médecine Vasculaire CHU Montpellier. Thrombus mobile

F-FLUORODÉOXYGLUCOSE EN ONCOLOGIE Expérience en Ile de France

«Actualités et aspects pratiques de l antisepsie»

L IRM pas à pas Un module d enseignement interactif des bases physiques de l Imagerie par Résonance Magnétique.

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Le droit à l image???

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

Chapitre 1 Evaluation des caractéristiques d un test diagnostique. José LABARERE

MODULE NATIONAL D ENSEIGNEMENT DE RADIOPROTECTION DU DES DE RADIOLOGIE

NUMÉRIQUEMENT VÔTRE L INNOVATION AU SERVICE DES PATIENTS ET DU MONDE MÉDICAL

Traitement des Pseudarthroses des Os Longs par Greffe Percutanée de Moelle Osseuse Autologue Concentrée

Assurance-maladie complémentaire (LCA)

Développement d'une nouvelle interface utilisateur multi-modalité en scanner interventionnel

MODULE D EXERCICE PROFESSIONNEL NOTION MÉDICO-ÉCONOMIQUE DES DE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE. Dr F Lefèvre (1-2), Pr M Claudon (2)

Collection Soins infirmiers

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge du cancer du rein

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

Actualités IRM dans la SEP Thomas Tourdias 1, 2

Lymphome non hodgkinien

Les traitements du cancer invasif du col de l utérus

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie

journées chalonnaises de la thrombose

DOSSIER de PRESSE. Du changement à la La Clinique Saint-Vincent, clinique de proximité au coeur de Saint-Denis. Saint-Denis, Janvier 2011

Laserthérapie de la peau et des muqueuses orificielles (FMS)

Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques

Qu est-ce que le cancer de l œsophage?

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Résultat du traitement de la varicocèle chez l'adolescent par l'association coils-sclérosants.

Comprendre. le Cancer du sein. Mise à jour. Guide d information et de dialogue à l usage des personnes malades et de leurs proches

APONEVROTOMIE ENDOSCOPIQUE du Syndrome Compartimental d Effort à l Avant-bras

iuropaisches Patentamt iuropean Patent Office )ffice européen des brevets y Numéro de publication: J 4Z/ bjj Al S) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

Simulation en aviation

Transcription:

Les nouvelles procédures de repérage préopératoire : ROLL et SNOLL Dr Aurélie Bourdon, Service de Médecine Nucléaire, Dr Gauthier Rathat, Service de chirurgie gynécologique Dr Emmanuelle Pages, Service de radiologie CHU Montpellier

Diagnostic des tumeurs du sein au stade INFRA CLINIQUE Généralisation du dépistage Performances des techniques d imagerie (Mammographie/échographie et IRM) Importance du repérage de la lésion pour une exérèse complète + GS Repérage par harpon Repérage isotopique= ROLL-SNOLL

Technique référence: Harpon Avantages = Inconvénients = Précis Coût faible Vérification du positionnement en mammographie possible. Inconfort / Douleur Déplacement pré ou peropératoire Section / ablation peropératoire Difficulté en cas de sein dense ou de lésion profonde Abord chirurgical 1 cas de pneumothorax* Medina-Franco et al., J of Surg Oncology, 2008 / * Tykka et al., Breast, 1993

Technique GS classique La veille ou le jour de la chirurgie Avant ou après le repérage au harpon Injection: 80 MBq Nanocolloïde- 99m Tc (Nanocis ) dans 0,2 ml Une seule injection périaréolaire Lymphoscintigraphie à 1h30-2h

Principe Snoll/Roll Snoll: Radioguided Occult Lesion Localization plus Sentinel Node biopsy Repérage isotopique pré-opératoire des Lésions infra-cliniques (Roll) ± ganglion sentinelle (Snoll)

Pour quelle patiente? Tumeur du sein non palpable (Roll) Avec +/- nécessité de repérage du ganglion sentinelle (Snoll): Cancer infiltrant unifocal Absence d ADM palpable suspecte (risque de FN) Absence d ATCD de chirurgie axillaire A discuter en cas de CIS à risque de micro invasion (étendu, haut grade, micro invasion sur biopsie préopératoire)

Technique Snoll La veille de la chirurgie dans le service de radiologie Une seule injection = repérage tumeur + GS Injection: 120 MBq Nanocolloïde- 99m Tc (Nanocis ) dans 0,3 ml Intra-tumorale: Echographie Mammographie Lymphoscintigraphie à 1h30-2h Détection peropératoire Sonde de détection: GS Tumeur GS Tumeur

Données de la littérature Meta analyse Lovrics et coll 2011: Bénéfice sur les marges chirurgicales Bénéfice sur % de reprises secondaires Repérage + rapide Nadeem Breast 2005/ Thind Clin Radiol 2005 /Martinez AJR 2009 douleur et + esthétique Rampaul Br J Surg 2004 / Moreno J Exp Clin Cancer Res 2008 Meilleures qualité d exérèse ( marge saine) Martinez AJR 2009/ Nadeem Breast 2005

Expérience Montpelliéraine Mise en place de la technique en 2009 Collaboration entre les services: Service de Gynécologie, ADV Service de Radiologie, Lapeyronie. Service de Médecine Nucléaire, Lapeyronie. > 190 patientes avec T. infra-clinique

Étude comparative SNOLL vs Harpon SNOLL (43 patientes) Harpon (86 patientes) P T histologique 13.3 (6.2) 12.5( 4.7) 0.973 Vol exérèse Vol exérèse/ vol idéal 70 (13-360) cc 3.9 (0.7-11.5) 81 (10-3O4) cc 4.5 (0.4-17.1) 0.525 0.362 Non in sano 9.3% 12.7% 0.772 % recoupes 13.9% 31.3% 0.026 Marge mini M mini/m idéale 9.5 (5.8) 1 (0-2.2) 6.9 (6.1) 0.5 (0-2.5) 0.015 0.016 M maxi/m mini 2.8 (1.3-14) 5 (1-50) 0.008 Giacalone, Eur J Surg Oncol. 2012.

Résultats chirurgie axillaire SNOLL HARPON P Gg BLEU ET CHAUD 2 (0-7) 2 (0-8) 0.326 Gg BLEU 1 (0-3) 1 (0-6) 0.792 N+ 9 14 0.518 N- Mmi Curage axillaire 34 0 9 69 2 14 0.534 Détection du GS préopératoire: 97.6% en Snoll et 93% en harpon.

TUMEUR GS AXILLAIRE GS AXILLAIRE Lymphoscintigraphie

SNOLL

Repérage bilatéral CCIS Gauche ROLL CCI Droit SNOLL (4 Ax. + 5MI)

Synthèse Pour le repérage: Bonne tolérance clinique (EVA moy=1.9) Rapidité du geste Une seule injection pour le repérage du GS et de la lésion Quelques précautions à prendre: Volume injecté < 0.5 ml sinon risque de diffusion. Attention aux contaminations cutanées: Seringue vissée Ne pas purger la seringue Laver rapidement la peau en cas contamination Difficultés lors du repérage préopératoire

Contamination cutanée

Pour le repérage: Limites: Synthèse hématome, double repérage de lésions proches Micro-calcifications: Pas de vérification possible du repérage Injection concomitante de produit radio-opaque + radiotraceur Rampaul Br J Surg 2004

Synthèse Pour le chirurgien: Période d apprentissage Activités différentes entre la tumeur et le ganglion: 5% de l activité injectée dans la tumeur arrive jusqu au GS Réglage de la sonde détection, collimation Dosimétrie < 1μSv pour le chirurgien 1 msv pour la patiente

Synthèse Pour le chirurgien: Avantages: Meilleurs résultats esthétiques: Libre choix du site d incision Ne gène pas les manœuvres de desépidermisation quand nécessaire Qualité de l exérèse: Moins de recoupes Meilleure centricité

Merci