Thème - L évasion fiscale en Afrique - cas du Maroc : sortes d évasion et comment la maîtriser?



Documents pareils
DISPOSITIONS FISCALES DE LA LOI DE FINANCES 2015

Point sur la régularisation fiscale des avoirs non déclarés situés à l étranger.

La réforme de l administration fiscale au Cameroun

TROISIEME REUNION DU FORUM SUR L ADMINISTRATION FISCALE DE L OCDE

Dispositions de la loi de finances 2014 relatives à la contribution libératoire

LA LETTRE DES ADHÉRENTS

COMMENT GÉRER UN CONTRÔLE FISCAL?

Focus sur quelques points des lois de finances rectificatives de juillet et septembre 2011

TABLEAU SYNOPTIQUE DES INCITATIONS FISCALES

Dispositions de la loi de finances 2014 relatives à la contribution libératoire GUIDE PRATIQUE DE PLACE

Zones franches et places financières offshore au Maroc

Un contrôle citoyen avec les entreprises

Redressement et stabilisation du cadre. Reformes structurelles de l économie Reformes des finances publiques Bonne gouvernance

UNE ACTIVITÉ LÉGISLATIVE FISCALE INTENSE : IMPACT SUR LES EXPATRIÉS

PROJET DE LOI. NOR : MAEJ L/Bleue ÉTUDE D IMPACT

Note d actualité : Analyse de la loi de finances 2013

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC

S I M O N, D A C O S T A & C A T R O U

Responsabilité pénale de l association

Guide. Fiscal. des PME. Les Guides CGEM Guides PME

Les Politiques macro-économiques

Typologies sur la fraude fiscale

Ce document, support d une présentation orale, est indissociable des commentaires qui l accompagnent.

ROYAUME DU MAROC OFFICE DES CHANGES GUIDE DES MAROCAINS RESIDANT A L'ETRANGER EN MATIERE DE CHANGE. Juillet

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO

NOTE CIRCULAIRE N 723 RELATIVE AU REMBOURSEMENT DU CREDIT DE TAXE CUMULE

GUIDE DIDACTIQUE DU PLAN COMPTABLE DE L ETAT CEMAC TOME 2 RELATIF AUX FONCTIONNEMENT DES COMPTES DIVISIONNAIRES

Chapitre IV. La certification des comptes

LETTRE CIRCULAIRE N

Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d assurance et/ou de réassurance NC31

Intervenant. Patrick MORGENSTERN. Expert-comptable, Chargé d enseignement fiscal à l Université de Bourgogne

Les plus values à la cessation d activité

Rapport du syndicat national Solidaires Finances Publiques

TRANSFERT DU DOMICILE FISCAL DE FRANCE AU MAROC

MESURES INCITATIVES À L INVESTISSEMENT 1

Régime fiscal de la marque

TABLE DES MATIÈRES. I. La comptabilité : une invention ancienne toujours en évolution... 17

PIERRE MOSCOVICI, MINISTRE DE L ÉCONOMIE ET DES FINANCES, PRÉSENTE SON PLAN POUR LE RENFORCEMENT DE LA TRÉSORERIE DES ENTREPRISES

Comité Directeur Confédéral Intervention économique. 16 mars 2011

Approches macroéconomique et fiscale. Introduction à la première partie... 14

Actualité Juridique & Fiscale

concessionnaire, le permissionnaire ou l amodiataire déclare avoir produites au cours du mois précédent.

RAPPORT DU CONSEIL D ADMINISTRATION A L ASSEMBLEE GENERALE

Avertissement : ceci est un corrigé indicatif qui n engage que son auteur

Note à Messieurs les : Objet : Lignes directrices sur les mesures de vigilance à l égard de la clientèle

CAMPAGNE NATIONALE DE SENSIBILISATION «Pour un meilleur partenariat Banques/Petites et moyennes entreprises au service du Développement Humain»

Lois de finances 2015 et rectificatives 2014

LES NOUVELLES MESURES RELATIVES À

I. PRINCIPALES MISSIONS DES SERVICES DU TRÉSOR TRÉSORERIE GÉNÉRALE DE LA RÉGION BOURGOGNE. Trésorier-Payeur Général : Mme Jacqueline ESCARD

Les mesures en faveur de

INDICATEURS D OPÉRATIONS DE BLANCHIMENT

Programme egouvernement

Mesures évaluées % %

Marché : N DAF/AUDIT COMPT FINANCIER/18-08

OPTIMISEZ VOTRE INVESTISSEMENT IMMOBILIER

NOTE D INFORMATION : LA FISCALITE DES FRANÇAIS ETABLIS HORS DE FRANCE ETAT ACTUEL ET EVOLUTIONS EN COURS

FISCALITE DES PARTICULIERS ET DU PATRIMOINE

«La réforme des retraites en France» Présentation de Gérard Rivière Rencontres de l AFERP1, 18 février 2014, GIE AGIRC-ARRCO

Associations Dossiers pratiques

RENTABILITE IMMOBILIERE ET PRESSION FISCALE

Projet de réforme du système fiscal tunisien

Newsletter - Mesures fiscales de la loi de Finances pour 2012

Cadre juridique de la Protection des Données à caractère Personnel

Étude de cas sur les incitations fiscales

Programme de stabilité Quel impact sur l investissement local?

FICHE N 1 FONCTIONNEMENT DE L EIRL

LACOURTE NOTE FISCALE OCTOBRE 2012

SOMMAIRE ETUDE DU MOIS : FISCALITE MOBILIERE

CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE

Réponse du Conseil d Etat à la question écrite urgente de M. François Lefort : Le Conseil d Etat a-t-il estimé l évasion fiscale à partir de Genève?

Il est institué aux investisseurs étrangers réalisés au Maroc en devises, un régime de convertibilité.

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

Incitants fiscaux à l épargne et piste d amélioration

NOTE D INFORMATION. L Assemblée Nationale a adopté en décembre 2013 la loi de finances pour 2014 et la loi de finances rectificative pour 2013.

FONDS DE SOUTIEN À L INNOVATION. Règlement du Programme d Appui à l Innovation et au Développement Technologique PTR - Appel à projet ouvert -

Italie IMPOSITION DES RESIDENTS ITALIENS

OPTIMISEZ VOTRE INVESTISSEMENT IMMOBILIER

LES SOCIETES DE GESTION DE PATRIMOINE FAMILIAL

PRESENTATION BIENVENUE DANS NOTRE. Créer une société Offshore pour les acheteurs et investisseurs étrangers. Options et avantages

Sciences de Gestion Spécialité : GESTION ET FINANCE

Initiation à la Comptabilité

Les aspects prix de transfert des biens incorporels. Frédéric Lubczinski Avocat à la Cour Département Taxes

«A R A P L de HAUTE NORMANDIE» Association déclarée, régie par la Loi du 1 er juillet 1901 ============ REGLEMENT INTERIEUR TITRE I

Sumatra Patrimoine vous présente les dernières mesures fiscales 2011

UNE FISCALITE MAROCAINE ATTRACTIVE

Newsletter - Mesures fiscales de la loi de Finances pour 2013

BROCHURE DESTINÉE A ACCOMPAGNER LA MISE EN OEUVRE DE LA PART INCITATIVE DE LA TAXE D ENLEVEMENT DES ORDURES MENAGERES

CONDITIONS GÉNÉRALES

Chroniques notariales vol. 56. Table des matières

CF = Produits avec effets monétaires Charges avec effets monétaires. (Méthode directe)

Comment s établir aux États-unis?

Séance du 29 janvier 2015 : avis rendus par le comité de l abus de droit fiscal commentés par l'administration (CADF/AC n 01/2015).

REFORMES OPEREES PAR LE GOUVERNEMENT POUR L AMELIORATION DE L ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES EN RDC

11 Détermination de votre résultat fiscal 2012

NOTE CIRCULAIRE N 716 RELATIVE AU LIVRE DES PROCEDURES FISCALES

Fondation Québec Philanthrope (antérieurement Fondation communautaire du grand Québec)

Guide pratique de l investisseur étranger au Maroc

Transcription:

African Training and Research Centre in Administration for Development المركز اإلفريقي للتدريب و البحث اإلداري لإلنماء Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement Fiscal.2010 Séminaire sur la réforme des politiques fiscales axées sur l innovation et la modernisation des institutions en charge de la collecte et de la gestion du patrimoine public (Comment améliorer les recettes des Etats africains grâce à un système de collecte fiscal plus adapté et à travers une saine gestion des finances publiques) Thème - L évasion fiscale en Afrique - cas du Maroc : sortes d évasion et comment la maîtriser? par Monsieur Abdelhamid HASSOUNE, 29 Novembre 1 er Décembre 2010 Hôtel Intercontinental Tanger (Maroc)

Thème - L évasion fiscale en Afrique - cas du Maroc : sortes d évasion et comment la maîtriser? Introduction Les stratégies d évasions et de fraudes se diversifient, se complexifient et s internationalisent. Eviter l impôt est devenu plus facile dans le contexte actuel marqué par une grande liberté et rapidité de circulation des capitaux et par le développement du commerce électronique. Ces comportements ont pour conséquence d impacter négativement des ressources disponibles pour le financement des services publics indispensables à la collectivité nationale, de créer des distorsions de concurrence et des inégalités au détriment des contribuables honnêtes et de générer de leur part des frustrations et un mécontentement justifié. Le rôle de l administration fiscale étant justement de lutter contre de tels comportements qui altèrent le contrat social. De fait, il y a toujours un décalage entre les moyens de frauder et le contrôle fiscal. En effet l administration agit après coup, au moment où elle démantèle des pratiques ; «l ingénierie en matière d évasion fiscale» se met en marche et plante de nouvelles pratiques de fraude et d évasion fiscale. Pour réduire les coups de cette bataille inégale, les administrations fiscales s intéressent aussi bien à comprendre les manifestations de ce phénomène et ses causes. I- Typologies et mécanismes de la fraude 1-Notions de l évasion fiscale Plusieurs concepts sont aujourd hui utilisés dans la littérature ou le débat public pour caractériser l attitude qui consiste à ne pas être en règle par rapport à ses obligations en matière de fiscalité. Les contours d une définition précise des notions de fraude, d évasion et plus largement d évitement de l impôt ne sont pas toujours clairement délimités. Au niveau international, l OCDE a popularisé la notion «d indiscipline fiscale». Dans certains pays notamment la France, le terme de «fraude» est souvent utilisé pour faire référence à l ensemble des cas de non respect, par un contribuable, de ses obligations fiscales et sociales. 2

De plus, à la notion de fraude, sont souvent associées voire assimilées d autres types de comportements, comme l optimisation ou encore l évasion, sans que la frontière entre ces différents concepts ne soit toujours très clairement établie. 1.1 Eléments de définition 1 Les concepts retenus pour caractériser ce phénomène objet de notre intervention sont : -L irrégularité fiscale regroupe l ensemble des cas où le contribuable n a pas respecté ses obligations, qu il ait agi de façon volontaire ou involontaire, de bonne foi ou de mauvaise foi. -La fraude suppose un acte intentionnel de la part du contribuable, décidé à contourner la loi pour éluder le paiement de l impôt ; -L optimisation ou l évasion consiste à tirer parti des possibilités offertes par la législation, en utilisant éventuellement ses failles ou son imprécision pour réduire les prélèvements dus, tout en restant dans la légalité. Il est clair que ces définitions comportent plusieurs limites. En fait, il est souvent difficile de faire la part entre une certaine habileté du contribuable dans l interprétation de la législation, et une réelle malhonnêteté, qui relève de la fraude. L évasion, S il a recours à des moyens légaux, elle entre alors dans la catégorie de l optimisation. A l inverse, lorsqu elle s appuie sur des techniques illégales où dissimule la portée véritable de ses opérations, l évasion s apparentera à la fraude. Par ailleurs, on ne peut étudier le phénomène de la fraude ou de l évasion sans évoquer la notion de l économie souterraine. L économie souterraine regroupe l ensemble des activités légales mais non déclarées aux administrations fiscales ainsi que l ensemble des activités illégales qui génèrent des revenus dans l économie. Le point commun entre ces différentes formes d évitement de l impôt étant la perte de recettes pour l Etat. 1.2 Dimensions de la fraude fiscale au Maroc Trois dimensions caractérisent la fraude fiscale : - Une dimension financière, elle représente une perte de ressources pour l Etat ou les collectivités locales ; - Une dimension sociale, elle va à l encontre de la justice et de l équité ; - Une dimension politique, elle remet en cause la légitimité du pouvoir. 1 La fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle (rapport). Le Conseil des prélèvements obligatoires, 2007 3

L examen de la dimension 2 de la fraude fiscale nous amène à en évaluer l ampleur. L évaluation reste une tâche complexe vu qu il est difficile d évaluer les dissimulations. Les études et réflexions menées sur le système fiscal marocain depuis la mise en œuvre du Programme d Ajustement Structurel n ont abordé qu accessoirement l évaluation de la fraude fiscale. Au Maroc les statistiques officielles en 1985 indiquaient que sur 8780 entreprises assujetties à l impôt sur les bénéfices,4787 soit 54,5% s étaient déclarées déficitaires ; en 1989, une étude menée par le FMI, portant sur 13518 déclarations saisies par voie informatique a montré que 40% des sociétés soumises à l impôt sur les sociétés (22000 en 1989) se déclarent déficitaires et 15% déclarent un résultat d exploitation nul. Le déficit global s élevait à 2,7 milliards de DHS soit 1,3 du PIB. En 2009, Le nombre d entreprises déficitaires représente 40%. Les études et les débats sur la fraude tournent souvent très vite autour des questions de contrôles ou de sanctions, alors qu il est primordial de bien analyser et cerner le phénomène afin d y répondre par une stratégie adaptée dont les contrôles et les sanctions sont un élément nécessaire mais insuffisant. 2. Causes de la fraude fiscale au Maroc Plusieurs approches ont été développées pour expliquer et relater les causes de la résistance à l impôt, ainsi il est difficile d affirmer que tel ou tel facteur est prédominant parmi la longue liste de ceux qui sont traditionnellement avancés comme, par exemple, l inadaptation du système fiscal, le refus des contraintes, l idéologie, l antiétatisme, les mentalités, le goût du risque, la conjoncture économique, et le poids de la pression fiscale D une manière générale, les causes de la fraude au Maroc peuvent être regroupées en causes techniques, politiques, économiques et morales. Causes techniques : Les causes techniques de la fraude résident dans la complexité du système fiscal et dans la difficulté d évaluation de la matière imposable par l inspecteur des impôts. 2 Selon la Banque mondiale, les flux illicites de capitaux transférés aux paradis fiscaux dans les pays en développement représentent une perte annuelle comprise entre 500 et 800 millions de dollars (in La fraude comme art gestionnaire. In : défis sud n 96- Bimestriel - août, septembre 2010) 4

L obscurité du droit fiscal se nourrit effectivement de la multiplication des textes, de la croissance de leur volume et du caractère incessant de leur modification. A ce sujet, des recommandations de différents organismes internationaux préconisant la simplification et la stabilisation de la norme fiscale. Au Maroc, La problématique de la fraude et de l'évasion fiscale a été facilitée par la multiplicité des taux d'imposition, l'importance démesurée des exonérations et la relative complexité de la législation fiscale. Le système fiscal a connu des aménagements se traduisant par la diminution du nombre d'impôts et de taxes, par la diminution des taux d'imposition et la réduction progressive des mesures dérogatoires. Par rapport à la complexité du système fiscal, la D.G.I est entrée dans un processus de simplification du système actuel autour de trois principaux impôts (IR, IS, TVA). L'adoption de dispositions communes a permis l'avènement du code général des impôts en 2007. Causes politiques Pour sa stabilité le système politique fait recours aux recettes fiscales pour financer les exigences de son environnement en termes de dépenses publiques. Au Maroc, Les choix politiques d octroi des avantages fiscaux et le poids fort des groupes de pression dans la de décision fiscale ont attisé la tendance à la fraude. Consciente de cet état de fait, l administration fiscale marocaine œuvre, depuis quelques années, pour la réduction progressive des dérogations fiscales et la consolidation d une certaine l équité fiscale, à l instar des actions menées au niveau international. Il y a lieu de rappeler brièvement que l histoire du Maroc a connu des cas de non consentement à l impôt. Ceci justifie le fait que les parlementaires marocains avaient refusé, en 1982, d ériger la fraude en un délit pénal comme le proposait le projet de loi gouvernemental sur la réforme fiscale. Causes économiques : La situation économique du contribuable affectée par la conjoncture économique commande souvent son comportement en matière fiscale et peut l inciter à la fraude. Ainsi, le niveau de prélèvement constitue un facteur important dans l incitation à la fraude. Plus le niveau d un prélèvement est élevé, plus l incitation à la fraude sera forte. Par ailleurs, les coûts supportés par le contribuable et découlant de la complexité des opérations de paiement des prélèvements pèsent sur l attitude du contribuable par rapport à ses obligations fiscales. Ces coûts comprennent le 5

temps nécessaire pour se conformer aux formalités, les frais encourus parce qu il faut, le cas échéant, faire appel à un comptable et les coûts indirects qui découlent de la complexité de la réglementation fiscale ; Causes morales et psychologiques : Plusieurs facteurs comportementaux ou psychologiques ont été identifiés comme ayant un impact sur les comportements des contribuables vis-à-vis de leurs obligations fiscales : La perception des politiques faite de la lutte contre la fraude ; Les normes sociales et culturelles, ainsi que les considérations psychologiques et morales des contribuables ; Les interactions avec les pouvoirs publics et l appréciation des contribuables envers l administration fiscale, le système fiscal, voire les politiques publiques en général. Les principales raisons de ces comportements peuvent être classées comme suit 3 : L équité : Le comportement du contribuable est influencé par deux sentiments, à savoir que le système le traite injustement par rapport aux autres et que le gouvernement fait très peu avec les recettes collectées ; Différence individuelle : Les individus qui ne se conforment pas aux obligations fiscales sont souvent de contribuables égoïstes ayant une attitude positive à l égard de la fraude fiscale et une attitude négative à l égard de l administration fiscale. Les normes sociales : lorsque le citoyen croit que l indiscipline fiscale est une pratique courante, la probabilité qu il ne respecte pas lui même les obligations fiscales serait plus grande ; Mécontentement à l égard de l autorité fiscale traduisant une faible adhésion à l impôt. Aussi n est-il pas nécessaire de s interroger sur la nature même de cette fraude et sur les différents moyens qu utilisent les contribuables fraudeurs pour éviter l impôt. 3 BENJELLOUNE Samir. Du consentement de l impôt a la bonne gouvernance fiscale (Mémoire). In : http://intranet.impots.finances.gov.ma 6

3. mécanismes de la fraude Les mécanismes de fraude vont des actions les plus simples aux montages les plus complexes La dissimulation ou la minoration de recettes et sous facturation : Il s agit d occulter à l administration fiscale l existence d une activité économique ou la perception d un revenu. Les fausses justifications : Une deuxième grande catégorie de fraude, plus élaborée, consiste, pour le contribuable fraudeur, à chercher à travestir la réalité de sa situation de façon à minorer le montant d impôt normalement dû. Le développement des montages : A l inverse des catégories précédentes, la dernière grande catégorie de fraude est beaucoup plus sophistiquée : de complexité extrêmement élevé, d autant que, pour les grandes entreprises, ils comportent souvent une dimension internationale et s inscrivent dans des structures de groupe elles-mêmes complexes. En matière d impôt sur le revenu, les montages visent souvent à tenter d échapper à l imposition des plus-values. Les montages sur les droits d enregistrement visent également à échapper au paiement des droits de mutation, notamment à travers des donations d immeubles. Prix de transfert : L internationalisation des activités économiques a conduit les entreprises à agir de plus en plus indépendamment des frontières. Le mécanisme des prix de transfert, bien connu des multinationales, consiste à manipuler les prix des transactions entre filiales d une même entreprise afin de diminuer l imposition dans le pays de production et/ou de destination. Ainsi, du pays de production, une marchandise ou un service est exporté à un prix sous-évalué vers une filiale installée dans un paradis fiscal ou autre pays à bas taux d imposition, filiale qui le revendra à une autre branche de l entreprise dans un troisième pays à un prix surfacturé. Le bénéfice sera donc déclaré dans ce paradis fiscal où il sera peu ou pas taxé. La loi marocaine prévoit que Lorsqu'une entreprise a directement ou indirectement des liens de dépendance avec des entreprises situées au Maroc ou hors du Maroc, les bénéfices indirectement transférés, soit par voie de majoration ou de diminution des prix d'achat ou de vente, soit par tout autre moyen, sont rapportés au résultat fiscal et /ou au chiffre d affaires déclarés. 7

En vue de cette rectification, les bénéfices indirectement transférés, sont déterminés par comparaison avec ceux des entreprises similaires ou par voie d appréciation directe sur la base d informations dont dispose l administration. Et que Lorsque l'importance de certaines dépenses engagées ou supportées à L étranger par les entreprises étrangères ayant une activité permanente au Maroc n'apparaît pas justifiée, l'administration peut en limiter le montant ou déterminer la base d'imposition de l'entreprise par comparaison avec des entreprises similaires ou par voie d'appréciation directe sur la base d informations dont elle dispose. Paradis fiscaux La liberté de circulation des capitaux, la rapidité des échanges, la concurrence fiscale, la faible fiscalité qui est appliquée dans certains territoires, l opacité juridique et bancaire ou bien encore les nouvelles technologies sont autant d éléments qui constituent les principaux ingrédients de ce phénomène qui touche tous les pays et qui affecte particulièrement les budgets publics et sociaux. Paradis fiscaux et judiciaires existent toujours, le secret bancaire perdure, il est toujours possible de monter des sociétés écran, et l échange d informations est extrêmement limité, surtout lorsqu il s agit de fraude fiscale. Compte tenu de la diversité des législations fiscales, qui restent nationales, et face à l internationalisation et à la mobilité croissante de l activité économique, la question est de savoir si l administration fiscale (dont les missions restent la gestion, le recouvrement et le contrôle de l impôt) s est suffisamment adaptée ou non. Plus que jamais, le contrôle fiscal des opérations internationales est nécessaire. Au niveau de l administration fiscale marocaine, Les cas de fraude constatés lors des vérifications des comptabilités en matière de L impôt sur les bénéfices, la TVA et les droits d enregistrement ont permis de dégager les procédés des irrégularités frauduleuses les plus fréquents : Les fraudes sur les comptes de gestion en matière de l Impôt sur les bénéfices et TVA les procédés de fraude constatés sont : La minoration des produits, la majoration ou les minorations des achats, l évaluation fictive des stocks et travaux en cours, la comptabilisation de charges fictives non liées à l exploitation, La fraude sur les comptes du bilan : - les anomalies et irrégularités de l actif: immobilisations fictives, provisions non justifiées, taux d amortissement élevé..; 8

- les anomalies et irrégularités du passif : provisions non justifiées, dissimulation du CA et de recettes au titre des comptes courants des associés, dettes et autres créanciers.. Les technologies de l information et de la communication peuvent faciliter la fraude fiscale. En fait, la tâche des fraudeurs est incroyablement facilitée à cause de la généralisation des technologies de l information et de la communication (TIC) au sein de notre économie et de notre société. Le commerce électronique et l internet, la comptabilité informatisée et d une manière générale la dématérialisation de l économie constituent de véritables opportunités de fraude. II- La lutte contre la fraude fiscale au Maroc Bien que les contrôles demeurent un outil fondamental et nécessaire de lutte contre l indiscipline fiscale, les facteurs qui sous-tendent le comportement des contribuables dans un domaine de risque particulier sont souvent complexes. A ce titre, on ne peut guère espérer les neutraliser à l aide d une stratégie à composante unique en particulier une stratégie basée exclusivement sur la vérification et l exécution de la loi. Les autorités fiscales sont appelées à accorder une attention plus grande aux facteurs qui déterminent le comportement des contribuables afin qu ils puissent ensuite concevoir et mettre en oeuvre un ensemble de réponses plus efficace à savoir des réponses qui s attaquent aux causes sous-jacentes de l indiscipline et non aux symptômes. 1- La stratégie du contrôle fiscal Le contrôle fiscal ne peut être une finalité en soi, il procède d une vision globale qui contribue à instaurer la transparence dans les obligations commerciales, la concurrence loyale entre les entreprises et réaffirmer l égalité des citoyens devant l impôt. Ainsi, le contrôle fiscal devrait être conçu comme un outil d accompagnement du développement de l entreprise, lui offrant en plus un service d audit fiscal. L administration fiscale doit définir une politique de contrôle fiscal responsable et acquérir (ou conquérir) les moyens de pilotage de sa politique, en vue d instaurer le civisme fiscal et lutter contre la fraude fiscale. Le dispositif législatif La mission de contrôle fiscal au Maroc, s opère dans le cadre des dispositions légales prévues par le Code Général des Impôts, adopté en 2007. Le cadre législatif du contrôle fiscal s'appuie sur un dispositif important de moyens légaux, assorti de sanctions pour lutter contre la fraude fiscale. On citera : 9

- Le renforcement du droit de communication qui permet de recueillir tout renseignement utile à l assiette et au contrôle de l impôt ; - Le contrôle de comptabilité et de la situation fiscale d ensemble permettant de s assurer du bien-fondé et de la sincérité des déclarations souscrites par le contribuable ; - Le droit de visite sur place conçu en matière de la taxe professionnelle qui permet de constater sur place les moyens d exploitation du contribuable; - Le droit de constatation : Il s agit de contrôle sur place de la facturation et de l existence matérielle des éléments physiques de l exploitation pour rechercher les manquements aux obligations prévues par la législation en vigueur. - Le paiement obligatoire par chèque au-delà de 10.000 DHS pour une meilleure traçabilité des transactions opérées par les contribuables ; - La réglementation de la facturation en ce qui concerne le contenu et la chronologie de son établissement ; - Le recensement pour l identification de nouveaux contribuables ou la régularisation de la situation fiscale des contribuables existants ; - L affichage obligatoire de l article de la taxe professionnelle et la mention obligatoire de l article des patentes lors des ventes en tournées; - Les sanctions pécuniaires ou pénales applicables en cas de manquement aux obligations fiscales. Pour contrebalancer les prérogatives dévolues à l administration, le législateur a prévu des garanties en faveur des contribuables, notamment le droit à la prescription fiscale, le droit d aviser le contribuable du contrôle avant toute intervention sur place, la limitation de la durée du contrôle, l obligation de motiver les redressements, la procédure contradictoire en matière de contrôle et le recours devant les commissions d arbitrage et devant les tribunaux. Le dispositif organisationnel La configuration des structures de contrôle fiscale marocaine en vigueur est orientée «client» prenant en considération les exigences de la marche de modernisation entamée par la DGI depuis quelques années. Les structures régionales de la DGI L évolution des structures du contrôle fiscal est marquée par la restructuration des services régionaux des vérifications en fonction de la population cible de la région. Ainsi, sur le plan géographique, ces structures sont réparties en distinguant la Direction inter-préfectorale des vérifications de CASABLANCA et les différents Services Régionaux des vérifications des Directions Régionales à travers le Royaume. 10

Complétant la vision de la gestion adaptée au profil des usagers, deux Directions des Grandes Entreprises de CASABLANCA et de RABAT sont chargées de la gestion et du contrôle des entreprises dont le chiffre d affaires annuel est égal ou supérieur à 50millions de DH et des sociétés de crédit et de banque, des compagnies d assurance et de réassurance, des établissements stables des sociétés étrangères et établissements publics ainsi que des sociétés de bourse et les OPCVM. Les structures centrales de contrôle de la DGI La généralisation de l organisation basée sur le principe de la gestion par portefeuille a été concrétisée par la création, au niveau central, de la Direction du Contrôle Fiscal qui intègre toutes les tâches fonctionnelles liées aux différentes étapes de la vérification. Elle se subdivise en trois divisions, dont les missions et attributions sont résumées ainsi : - une division de la programmation, des recoupements et des monographies ayant pour mission de procéder à la collecte et au recoupement d informations, la réalisation d enquêtes fiscales utiles à la programmation, l établissement et le suivi de l exécution des programmes de contrôle ; elle est chargée également de la conception d études monographiques et de fiches d information générale d aide et d assistance au contrôle ; - une division du suivi des vérifications régionales et des recours, chargée de l examen régulier des documents du contrôle, de l étude approfondie de dossiers présentant un intérêt particulier, ou ayant fait l objet de requêtes ainsi que de l élaboration de notes et de fiches d harmonisation des méthodes d approche ou procédures ; elle veille également au suivi des recours devant les commissions locales de taxation, à la formulation des pourvois de l administration fiscale devant la commission nationale du recours fiscal et l étude des décisions de cette dernière ; - une division des vérifications Nationales ayant pour missions le contrôle des comptabilités des entreprises présentant un enjeu financier important, notamment les sociétés de groupes, les organismes financiers privés et publics et les établissements stables d entreprises étrangères. Cette entité intervient sur tout le territoire national. La sélection des contribuables qui feront l'objet d'une vérification s effectue moyennant une batterie de critères tels que, l évolution anormale des indicateurs de performance de l entreprise ou par comparaison avec ceux des activités similaires, les recoupements dont dispose l administration fiscale, les résultats des vérifications antérieures, les dénonciations appuyées de justifications valables, etc. 11

Par ailleurs, une programmation ponctuelle est prévue et concerne essentiellement les cessions et les cessations d entreprises dont l enclenchement du contrôle revêt un caractère urgent pour sauvegarder les intérêts du Trésor. Pour remplir sa mission en la matière, l administration fiscale recourt généralement à deux formes de contrôle : un contrôle sur pièces et un contrôle sur place. - un contrôle sur pièces initié par les services d assiette dont l objet vise à s assurer que les déclarations fiscales souscrites par les assujettis ne présentent pas d irrégularités apparentes. Ce contrôle permet également l identification des contribuables défaillants au regard de leurs obligations déclaratives et de paiement de l impôt ; - un contrôle approfondi matérialisé, soit par une vérification de comptabilité sur place lorsqu il s agit d entreprises, soit par un examen de l ensemble de la situation fiscale, s agissant de revenu global des personnes physiques soumises à l impôt sur le revenu. La maîtrise et la rationalisation de la gestion du contrôle fiscal sont l objectif principal de la mise en œuvre de contrats-objectifs par structure et l évaluation des résultats par la quantification des indicateurs de performance. Dans ce cadre le système de quantification des travaux de vérification mis en place est basé sur une série d indicateurs synthétiques de performance. 2 Les actions et les mesures envisagées Le système d analyse risque : pour une meilleure programmation du contrôle L usage des outils d analyse de risque (risk management) permet de classer les contribuables selon le degré de transparence fiscale. Les contribuables qui se conforment à la loi bénéficient d un traitement différencié. Le degré de transparence est mesuré aussi bien par la conformité aux obligations fiscales que par les résultats du contrôle. Collecte et exploitation de l information Pour réussir ses interventions, l administration fiscale doit mobiliser le bon renseignement. Pour cela, elle doit d une part se doter de structures d enquête et de collecte de renseignements à l échelle régionale, coiffée par une structure centrale d analyse et de synthèse et équipée de technologies d informations appropriées et d autre part, développer la coopération et l échange électronique de renseignements avec les partenaires internes et internationaux. Les structures chargées actuellement des opérations de recensement physiques des immeubles et des locaux professionnels peuvent faire office de brigades mobiles chargées des enquêtes et de la collecte des renseignements. Il suffit 12

dans ce cas de transformer le statut d agent recenseur en agent enquêteur ou agent en renseignements fiscaux. La dématérialisation des déclarations fiscales et des paiements en cours de réalisation doit pouvoir fournir des masses de données à croiser pour détecter les omissions et les incohérences. La prise en charge de la gestion des droits d enregistrement et la fiscalité locale par le SIT et basée sur l exploitation des autorisations de construire, des permis d habiter, des abonnements en eau et en électricité, des attestations et autorisations administratives d exercer. Le rapprochement de toutes ces données permettra d accroître le volume des renseignements à exploiter. Par ailleurs, l administration fiscale doit s ouvrir sur ses partenaires en interne et en international en vue de mener des actions conjointes et complémentaires de contrôle et d échange de renseignements pour lutter contre l informel et les fraudes fiscales complexes. Par le biais de l assistance administrative, elle pourra faire valoir le droit de communication des renseignements sur toutes les opérations commerciales, financières et bancaires réalisées à l étranger par les résidents au Maroc et sur les multinationales qui opèrent au Maroc, directement ou par le biais de leurs établissements stables : le secret du renseignement ne doit pas se poser et l échange d informations doit être automatique. La programmation La mobilisation du renseignement est une étape décisive pour la sélection des dossiers à vérifier. ainsi, la DGI entend substituer le système d analyse risque aux méthodes traditionnelles de programmation des vérifications, construites autour des propositions faites par les gestionnaires des dossiers, le plus souvent insuffisamment étayées. A cet effet, deux modules principaux de la programmation ont été conçus : Le module PGV en charge de la prise en compte du processus de programmation, du suivi des fiches de renseignement, des propositions remontées vers l administration centrale et de l analyse de la pertinence des critères de sélection ; Le module SAR en charge d effectuer les analyses de risques à partir d une liste de critères ou à partir d une population cible. Le module SAR doit fournir, pour une population cible ou pour des listes de critères, un ensemble de contribuables avec une estimation préalable de probabilité de non-conformité (scoring). 13

A cet effet, la DGI a lancé un appel d offre pour l acquisition d outils plus génériques de datamining ou de business intelligence pour permettre une approche plus progressive dans la mise en place d un système d Analyse Risques, tout en bénéficiant d un retour d expérience. Par ailleurs, les outils de l analyse risque de contrôle du remboursement de la TVA sont élaborés et un planning de déploiement au niveau des services déconcentrés est arrêté. Améliorer l organisation et la qualité du contrôle fiscal Pour réaliser ces objectifs, l administration devra s appuyer sur des équipes de vérificateurs experts et crédibles, formés dans toutes les disciplines en rapport avec le droit des affaires et sensibles aux valeurs d engagement et d éthique. Pour couvrir l ensemble du tissu fiscal, il est nécessaire d augmenter l effectif des vérificateurs et de doter les Directions Régionales de brigades de vérification. Leur présence constituera un facteur essentiel de dissuasion. L administration favorisera également le contrôle d assiette en assurant des formations et un encadrement approprié aux gestionnaires des dossiers présentant le profil adéquat. Chaque année, le département des ressources recrute des cadres de haut niveau, leur assure une formation théorique et des stages pratiques d au moins deux années dans les services d assiette. Ils sont ensuite affectés au contrôle fiscal où ils sont en doublure sur des dossiers, avec des vérificateurs chevronnés, pendant une période allant de six mois à une année, avant de se lancer dans des vérifications individuelles. La fiscalisation de l économie informelle Le phénomène de l informel est, incontestablement, au cœur des préoccupations des pouvoirs publics, notamment en matière de politique et d administration fiscales, car il est responsable de l enlissement de la base imposable et du maintien des taux d imposition élevés sur les unités organisées. La problématique de la fiscalisation du secteur informel réside dans la délimitation de son champ et l appréhension de ses causes et ses manifestations. La dimension de l informel est variable et extensible selon l observateur ou l analyste. Pour l administration en général, elle couvre les activités licites et illicites non identifiées auprès du fisc, de la CNSS et ne disposant pas de registre de commerce (RC). Pour le patronat, l informel s entend aussi des entreprises identifiées auprès de l Administration et du RC et qui pratiquent de la sous facturation. 14

S il est utile de concevoir un support législatif pour attirer les unités informelles vers l économie organisée, ce dernier, au risque de multiplier les régimes d imposition, doit différencier entre toutes les dimensions composites de l informel. La réflexion pourra s orienter en direction d un régime de réhabilitation fiscale des unités non identifiées, d une part et, d autre part, d envisager des déclarations rectificatives, sans majoration d assiette ni de paiement pour les entreprises identifiées et qui pratiquent de la sous-facturation. L expérience menée avec les promoteurs immobiliers peut être généralisée à d autres organisations professionnelles. Ainsi, afin d encourager la fiscalisation de l économie informelle, le projet de la loi de finances pour l année budgétaire 2011 prévoit un taux de 15% en matière de l impôt sur les sociétés pour la Très Petite Entreprise (TPE) dont le chiffre d affaires hors taxe réalisé est inférieur à 2.000.000 de dirhams. Par ailleurs, et afin d encourager la formalisation pour les TPE qui viennent volontairement régulariser leur situation, le projet de la Loi de Finances pour l année budgétaire 2011, prévoit, pour l intégration des contribuables exerçant dans l informel, l imposition des revenus acquis et des opérations effectuées à compter de la date de leur identification. Etablir des relations de confiance avec les partenaires La promotion du civisme fiscal est le principe même de la fiscalité consistant à obtenir des contribuables le paiement spontané de leurs impôts. Aujourd hui, dans de nombreux pays on assiste à l émergence d un nouveau concept, celui de «Voluntary compliance». A titre d exemple, en Allemagne, il existe une loi qui vise à promouvoir l honnêteté fiscale. Le civisme fiscal peut être obtenu en : Renforçant la transparence des actions de l administration pour instaurer des liens basés sur la confiance ; Simplifiant les procédures pour rendre accessible la matière fiscale aux contribuables et obtenir une application uniforme de la loi par l ensemble des services fiscaux ; Proscrivant les régularisations fiscales des situations antérieures quand des changements de doctrine fiscale interviennent, offrant ainsi une sécurité juridique aux redevables ; Instituant un conciliateur chargé de la négociation des bases d imposition résultant d une évaluation administrative ou de redressements fiscaux ; 15

CONCLUSION L'effort soutenu pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscale sous forme d'actions concrètes visant la réduction de l'informel, l'amélioration de l'efficience du système fiscal, la modernisation de l'administration fiscale pour améliorer l'efficacité du contrôle a eu pour résultat le bon comportement des entreprises au niveau des déclarations parallèlement à l'augmentation du rendement du contrôle. En effet et à titre d exemple, on constate que la part du contrôle dans les recettes gérées par la DGI, s est améliorée de manière significative en passant de 2,9%en 2008 à 4,2%. en 2009 Rendement du contrôle par rapport aux recettes des impôts gérées par la D.G.I. En Millions de DH Recettes totales Droits recouvres suite a vérification Année 2008 Année 2009 Année 2008 Année 2009 2008 % 2009 % 117 819 104 953 3 454 4 434 2,9% 4,2% 16