C. L'âge du parc construits avant 2006 Manche Nb de logements et répartition (%) construits avant 1949 1949 à 1974 1975 à 1981 1982 à 1989 1990 à 1998 1999 à 2005 39,9% 23,8% 12,5% 9,5% 7,2% 7,1% Ensemble 106 088 63 330 33 164 25 241 19 063 18 788 265 674 Basse-Normandie (%) 36,9% 25,7% 13,7% 9,0% 7,9% 6,7% France métropolitaine (%) 32,6% 28,6% 12,8% 9,7% 9,0% 7,3% Répartition des logements selon leur époque d'achèvement 7,2% 7,1% 9,5% 12,5% 39,9% Avant 1949 De 1949 à 1974 De 1975 à 1981 De 1982 à 1989 De 1990 à 1998 De 1999 à 2003 23,8% Près de 40 % du parc (logements construits avant 2006) est antérieur à 1949 dans la Manche contre moins de 33 % pour l ensemble de la France métropolitaine. Ce parc peut être comparé à celui d autres départements : L Essonne, département urbain, dont 14,4 % du parc date d avant 1949, La Charente Maritime, département côtier, dont le taux de logements construits avant 1949, est relativement proche de celui de la France métropolitaine (34,1 %), La Creuse, département rural, dont le parc datant d avant 1949 représente 55 %. De cette observation, on peut déduire que plus le département est rural, plus le parc risque d'être ancien. La Manche, département relativement rural, possède un parc plus âgé que la moyenne française mais plus jeune que celui d un département de la France intérieure. Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ce phénomène : attraction du littoral, réalisation des programmes «logement» qui ont accompagné les deux grands chantiers du Nord Cotentin, important renouvellement après les destructions liées aux combats de la Libération en 1944. DDTM de la Manche 1
Les logements construits avant 1949 Quel que soit le pays considéré, le parc le plus ancien est aussi le plus important en volume. Le pays du Cotentin affiche le plus grand nombre de logements construits avant 1949, le pays saint lois le volume le plus faible. La part des logements anciens dans le total du parc est nettement plus faible dans ces deux pays (35 % pour le saint lois, 37 % pour le pays du Cotentin) que dans les pays de la Baie (43 %) et du Coutançais (45 %), davantage préservés des bombardements de 1944 et moins urbanisés. La très grande majorité des logements construits avant 1949 sont des maisons (de 83 % pour le pays du Cotentin à 95 % pour le pays saint lois). La situation est plus contrastée lorsqu'on observe la part des résidences principales dans le total des logements construits avant 1949 : de 67 % pour le pays de Coutances à 83 % pour le pays saint lois. Les communes dont le parc est le plus ancien sont rurales, situées dans les marges est du département ou à l'intérieur des terres. DDTM de la Manche 2
Les logements construits entre 1949 et 1974 Plus de 63 000 logements ont été construits entre 1949 et 1974 soit 24 % du parc total des logements construits avant 2006. La Reconstruction qui s'opère après la Libération explique que la part des logements construits lors de cette période dans le parc total soit nettement plus élevée dans le saint lois ( +7 % par rapport au chiffre manchois, soit 31 %). Par ailleurs, il est intéressant de noter que les chiffres du parc de la première moitié du XX ème siècle et ceux du parc des Trente Glorieuses sont proches en pays saint lois alors que dans les autres pays, les logements anciens sont de 1,5 à 2 fois plus nombreux. Les logements d'après guerre sont majoritairement des maisons mais les pourcentages sont nettement moins élevés dans les pays saint lois et du Cotentin (respectivement 54 % et 60 %) que dans les deux autres pays (environ 70 %), ce qui est logique dans la mesure où le bâti de la Reconstruction fait la part belle aux logements collectifs. Par ailleurs, la proportion des résidences secondaires est nettement plus élevée dans le pays de la Baie (25 %) et le pays de Coutances (36 %) que dans le pays saint-lois (8 %) et le pays du Cotentin (14 %). Au sortir de la Guerre et pendant les années de prospérité qui vont suivre, les personnes aisées font construire leur résidence secondaire sur la côte ouest déjà prisée. DDTM de la Manche 3
Les logements construits entre 1975 et 1989 Les logements construits entre 1975 et 1989 sont plus de 58 400, ce qui représente 22 % du parc total des logements construits avant 2006. On les retrouve en plus grand nombre dans le quart nord ouest du Cotentin, sur la côte ouest, à Saint Lô et dans sa périphérie, à Avranches et dans sa périphérie, à l'extrémité sud du département. La part des logements construits entre 1975 et 1981 oscille entre 11 % pour le pays coutançais et 14 % pour le pays du Cotentin. Le pays du Cotentin se caractérise par un pourcentage de logements construits entre 1982 et 1989 très nettement supérieur à celui des autres pays : près de 13 % contre 7 à 8 %. Ce chiffre est le reflet de l'action conjuguée de deux phénomènes : la périurbanisation de l'agglomération cherbourgeoise et les grands chantiers du Nord Cotentin, qui ont fait venir des cadres désireux de construire près de leur lieu de travail. Entre 1975-1981 et 1982-1989, la progression des maisons a été très franche dans les pays de la Baie (77 % contre 91 %, soit +14 %), du saint-lois (77 % contre 90 %, soit +13 %) et du Coutançais ( 78 % contre 88 %, soit +10 %). L'évolution des résidences principales, quant à elle, a été notable dans le pays de Coutances (67 % contre 78 %, soit +11 %), très timide voire nulle ailleurs. DDTM de la Manche 4
Les logements construits entre 1990 et 1998 Le nombre de logements construits entre 1990 et 1998 s'élève à plus de 19 000. Cette catégorie représente 7 % du parc total des logements construits avant 2006. Les secteurs qui affichent une forte proportion de logements construits entre ces deux dates sont les suivants : stations balnéaires de Granville et d'agon Coutainville et leur périphérie, vastes «couronnes» autour de Cherbourg Octeville, d'avranches et au sud est du département, de Saint Hilaire du Harcouët, arc de cercle au nord/nord ouest de Saint Lô. La part des logements construits entre 1990 et 1998 dans le parc total des logements construits avant 2006 excède celle de la catégorie antérieure (1982-1989) pour le pays de la Baie, elle l'égale pour le pays coutançais. On peut y voir le signe de la vitalité de ces territoires, dont les côtes attrayantes sont un atout de taille pour l'implantation de résidences secondaires. Pour étayer cette thèse, on peut souligner qu'en pays coutançais, la part des résidences principales qui avait nettement progressé en 1982-1989, régresse de nouveau au bénéfice des résidences secondaires (retour, pour les résidences principales, à un niveau proche de celui d'avant 1982). Les logements construits entre 1999 et 2005 Le département de la Manche compte 7 % de logements construits entre 1999 et 2005 soit 18 788 logements. La périphérie des principales villes du département concentre les pourcentages les plus élevés, signe de l'ampleur prise par le mouvement de périurbanisation. A l'intérieur des pays, la situation est contrastée : Dans le pays coutançais, il y a une scission entre l'ouest «bâtisseur» (proximité de la côte : zone à résidences secondaires) et l'est, nettement plus en retrait. Dans le pays saint lois, plus on s'éloigne de la villepréfecture, plus la part des logements construits entre 1999 et 2005 dans le parc total des logements construits avant 2006 est faible. Quelques communes en première couronne se distinguent par leur dynamisme. Le pays de le Baie se caractérise par une part de logements construits entre 1999 et 2005 assez nettement supérieure à celle des autres pays (entre + 0,8 % et + 2,2 %). L'ouest du pays, exception faite du secteur Pontorson Le Mont Saint Michel Saint James, est le principal «contributeur». Dans le pays du Cotentin, c'est le quart nord ouest qui est le mieux représenté pour la part de logements construits entre 1999 et 2005. DDTM de la Manche 5
Pour tous les pays, le nombre moyen annuel de logements construits est le plus élevé entre 1975 et 1981. Dans les pays saint lois et du Cotentin, la moyenne la plus faible est celle de la période 1990 1998. Dans le pays coutançais, c'est également cette dernière période qui recueille le chiffre le plus bas mais à jeu quasiment égal avec la période 1949 1974. Dans le pays de la Baie du Mont Saint Michel, la moyenne la plus basse est celle la période 1949 1974. Concernant le seul pays du Cotentin, les deux périodes successives qui ressortent très nettement du graphique sont les périodes 1975 1981 et 1982 1989. La périurbanisation de l'agglomération cherbourgeoise et l'accueil des grands chantiers dans le Nord Cotentin expliquent la forte proportion des logements construits pendant ces quinze années. Tous les pays sont concernés par la baisse du nombre moyen annuel de logements construits entre la période 1975 1981 et 1982 1989. Toutefois, cette baisse ne dépasse pas les 20 % pour le pays du Cotentin alors qu'elle est supérieure à 40 % dans les autres pays. La tendance s'inverse si on considère l'évolution entre la moyenne 1982 1989 et la moyenne 1990 1998 : c'est le pays du Cotentin qui présente la diminution la plus marquée ( 55 %) et seul le pays de la Baie du Mont Saint Michel affiche une progression, certes timide, mais réelle (+2 %). DDTM de la Manche 6