ATELIER PHILO ELEMENTS POUR LA MISE EN OEUVRE

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Transcription:

1-DEFINITION ATELIER PHILO ELEMENTS POUR LA MISE EN OEUVRE Atelier Ensemble des artisans travaillant dans le même lieu Groupe de travail Philosophie Ensemble de conceptions portant sur les principes des êtres et des choses, sur le rôle de l'homme dans l'univers, sur Dieu, sur l'histoire et, de façon générale, sur tous les grands problèmes de la métaphysique (Larousse) Amour du savoir, recherche de l essence des choses (définition étymologique) 2-FINALITES ET FONDEMENTS THEORIQUES Il s agit de provoquer chez l enfant la découverte qu il est capable d émettre des pensées sur les grands problèmes de l humanité. Un statut particulier est donné à l enfant : co-penseur, habitant de la Terre engagé dans l aventure humaine. On constate des effets dans le domaine des attitudes : responsabilisation, motivation, citoyenneté dans le domaine des apprentissages : langue orale, raisonnement, argumentation Mais l atelier philo ne doit pas être instrumentalisé. Il s agit, avant tout, d un préalable indispensable à la construction de la pensée philosophique, c est dire à l usage de l intelligence pour appréhender ce qui se pas autour pour donner du sens à ce qui est perçu pour comprendre qu apprendre est essentiellement avoir une activité intellectuelle «Cette aptitude à s étonner de la présence et du fonctionnement de l appareil à penser, les bons élèves savent la goûter, mais nous avons à nous demander ce qu il en est pour les autres. Car tous les enfants ont besoin, surtout à notre époque, pour dépasser le règne du «tout-corps», de s accompagner de cette source de force qu est le MOI pensant. Ils ont besoin de se découvrir porteurs de pensées imprévues dont ils ne soupçonnent pas l existence avant de les émettre et dont ils sont étonnés d être les propriétaires.» J. Lévine

3-OBJECTIFS VISES Aider les enfants à se situer comme sujets de pensées qu ils apprennent à exprimer : -prendre la parole pour exprimer une pensée -écouter la parole se l autre -accepter qu il puisse y avoir d autres opinions que la sienne sur une question -accepter que son opinion puisse être discutée par les autres -constater que l on est considéré comme un interlocuteur à part entière : améliorer l estime de soi -prendre du plaisir à penser -dépasser ses émotions, ses préjugés, la conformité -établir des liens, repérer les particularités -se forger un jugement -développer la réflexion personnelle, l envie de remise en question, de découverte 4-DIFFERENTES ENTREES Les approches littéraires (Lipman) -Le maître part d un roman, d un texte. L œuvre littéraire est alors considérée, en plus de sa dimension culturelle, comme un support à la réflexion, voire à la philosophie. -L adulte note les réactions des enfants et choisit parmi les interrogations des enfants une qui ait une portée philosophique. -Puis il s agit de réfléchir ensemble à la question. Les enfants prennent la parole en se manifestant (doigt levé, bâton de parole ). L adulte ne pratique pas de guidage. Le but n est pas de chercher la bonne réponse mais plutôt de clarifier, d organiser, de rapprocher les idées du groupe pour cerner la notion philosophique. Il s agit là de la philosophie dans sa dimension de conceptualisation (cf. Les processus de la pensée) Le protocole «Je est un autre» (Lévine) -Enoncé d une question à dimension philosophique -Prise de parole des enfants dans l ordre du cercle -La discussion est enregistrée et donnée à réécouter -Une 2 ème discussion à propos de ce qui a été dit s ensuit. La parole est distribuée par le maître, mais il ne pratique pas de guidage. L atelier philo permet ici la découverte de sa propre pensée, de l appartenance à une pensée groupale, du débat d idée impliquant la considération de la pensée de l autre. Les ateliers de philosophie (Lalanne) -Enoncé d une question à dimension philosophique -Prise de parole des enfants. La discussion est dirigée par le maître. -Le maître pratique un guidage : aide à la reformulation et la structuration des idées Cette approche se caractérise par la place importante qu elle confère à l adulte. C est le maître qui dirige la discussion : donne la parole, reformule, synthétise, questionne. Il permet ainsi à l enfant de trouver ses propres réponses (maïeutique).

Le dispositif coopératif (Desol) -Un conseil d enfants est instauré. Chaque enfant a un rôle à tenir : président, reformulateur, discutant, synthétiseur, observateur -Enoncé d une question à dimension philosophique -Prise de parole des enfants. La parole est distribuée par le président de séance. Dans ce dispositif, la pensée du maître n altère pas celle des élèves. Les enfants sont constitués en «communauté de recherche», c'est-à-dire un groupe de personnes qui décident de s engager dans une recherche à propos d un sujet qui les intéresse. Le but de telles discussions est d amener les élèves à faire des expériences de pensée, à effectuer des opérations intellectuelles où ils puissent penser par eux-mêmes. La méthode de l intervenant (Chazerans) -Une personne reconnue comme philosophe vient rencontrer une «communauté de recherche». -Enoncé d une question à dimension philosophique -Les enfants prennent la parole en se manifestant (doigt levé, bâton de parole ) Ici, l enseignant de la classe n a pas alors de fonction précise. Le «philosophe» est une sorte de médiateur qui peut intervenir ou être sollicité à tout moment. Il représente également un «modèle à pensées». C est une sorte d exemple vivant qu on ne peut pas copier mais dont on peut simplement s inspirer.

5-EXEMPLES DE THEMES POUVANT ETRE ABORDES 4 types de questions philosophiques : QUESTIONS METAPHYSIQUES recherchent ce que sont et ce qui fait les choses Pourquoi les enfants sont-ils pressés de grandir? Qui est Dieu? Est-ce que tout le monde est pareil? Est-ce que j existe? Les animaux pensent-ils? Qu est-ce qu un adulte? Que se passe-t-il après la mort? C est quoi être vieux? Pourquoi le Monde existe-t-il? Ma religion est-elle meilleure que la tienne? C est quoi le corps? Qu est-ce qui se passe quand on dort? Qu est-ce que les rêves? Quelle est la différence entre un garçon et une fille? Pourquoi est-ce qu on parle? Quand on grandit, est-ce qu on change ou est-ce qu on reste le même? Quelle est la différence entre une personne et un animal? Pourquoi sommes-nous nés? C est quoi vivre? C est quoi être malade? C est quoi aimer? C est quoi le pouvoir? C est quoi le temps? Les adultes peuvent-ils se tromper? C est quoi un maître? C est quoi avoir envie? Est-ce que comprendre et apprendre, c est pareil? QUESTIONS EPISTEMOLOGIQUES essaient d expliquer comment on connait ce qui existe Qu est-ce qu avoir raison? Que veut dire être bête? Qu est-ce que le temps? Qu est-ce qui est beau? Comment savoir qu on ne rêve pas? A quoi sert l Histoire? Qu est-ce qui est vrai? Qu est-ce que la science? Pourquoi faire de la philosophie? C est quoi avoir confiance? C est quoi réfléchir? Qu est-ce que j ai dans la tête? C est l œuf ou la poule qui est venu sur Terre en premier? L Univers a-t-il une fin? QUESTIONS ETHIQUES nous interrogent sur la façon dont on conduit notre propre vie Pourquoi ne doit-on pas être violent? Que veut dire «être libre»? A-t-on le droit de tout faire? C est quoi être triste? heureux? avoir peur? être en colère? être jaloux? Qu est-ce qu un ami? Comment grandit-on? Doit-on respecter ce que dit l autre? Comment choisir entre travail et jeu? Doit-on toujours dire la vérité? Est-ce que ça peut être utile de mentir? Qu est-ce que la méchanceté? Qu est-ce qu être raciste? Quand est-ce qu on s embrasse? C est quoi la honte? Peut-on ressentir la souffrance des autres? Peut-on se mettre à la place de quelqu un d autre? C est quoi la méchanceté? C est quoi la politesse? C est quoi vivre avec les autres? C est quoi être égoïste? Pourquoi être le premier? C est quoi être accusé de? Pourquoi veut-on être aimé? C est quoi menacer? Faut-il tout réussir la première fois? QUESTIONS POLITIQUES recherchent les façons dont une société humaine devrait être organisée Pourquoi aider les pauvres? Peut-on vivre seul? A quoi devrait servir l école? A quoi devrait servir la famille? Peut-on vivre sans police? Comment faire des lois justes? Les plus forts ont-ils toujours raison? Est-ce qu on a le droit de tout faire quand on est grand? Doit-on toujours obéir? Est-ce qu on peut être tous d accord? Qu est-ce qu un étranger? A quoi sert l argent? Quand peut-on faire une guerre? Faut-il punir? Faut-il se battre pour avoir quelque chose? Est-on heureux quand on a le pouvoir? Peut-on vivre ensemble sans se fâcher?

6-MISE EN ŒUVRE : Le protocole «Je est un autre» (Lévine) Nombre de participants 1 groupe d une quinzaine d élèves Proximité d âge des participants Disposition Autant de chaises que de participants, adulte compris Les élèves sont placés en cercle Dispositif La question est énoncée. 10 minutes Le dictaphone passe de main en main Chacun s exprime ou non sur la question dans l ordre du cercle 10 minutes On réécoute certains passages Chacun peut lever le doigt et s exprimer Présentation aux enfants : «Comme toutes les personnes de Terre, de tous les pays, d hier et d aujourd hui, adultes et enfants, nous nous posons des questions. Nous allons réfléchir ensemble autour d une question. En réfléchissant ensemble, on comprend mieux. Ces questions sont moins difficiles, douloureuses si on les partage. Nous ne trouverons pas de réponse définitive, mais nous aurons apporté notre contribution à la réflexion de l humanité.» Rappel des règles de fonctionnement : Pendant la 1 ère partie : -la 1 ère partie dure 10 minutes -chacun parle à son tour, dans l ordre du cercle -on ne parle que lorsqu on a le dictaphone -personne n est obligé de parler -c est celui qui a le dictaphone qui le passe au suivant et pas le suivant qui le prend - ce qui se dit aujourd hui est confidentiel. Chacun peut exprimer ses pensées. Ce la ne sera pas répété à l extérieur. Il n y a ni bonne, ni mauvaise réponse -le premier tour consiste à ce que chacun se nomme -le maître, dernier du tour, se nomme, et annonce la question Réécoute -la réécoute dure 10 minutes -les enfants qui veulent intervenir lèvent la main, on arrête la cassette -chacun s exprime à son tour, en fonction du moment où il a levé le doigt -c est le maître qui distribue la parole La question : -1 seule question -reformulée par un enfant ou l enseignant Durée : 2 fois 10 minutes Fréquence : Modulable : hebdomadaire, bimensuelle, mensuelle Séquence d une dizaine de séances

Trace : -Micro ou dictaphone pour enregistrer -Les séances sont retranscrites par écrit de manière anonyme -Insister auprès des enfants sur la confidentialité des propos tenus Matériel -1 dictaphone, magnétophone, caméscope -1 bâton de parole éventuellement pour la 1 ère partie en cas d enregistrement vidéo Pour la réécoute si nécessaire Rôle du maître : 1 ère partie : -énonce la question -reformule éventuellement -s occupe de l enregistrement -reste silencieux Réécoute -distribue la parole -garde une place discrète -se garde de donner son avis -relance le débat : Qui est resté silencieux? Pourquoi? Qui peut redire la question? Ces deux idées sont-elles de même nature? Qui n est pas d accord avec cette idée? Ai-je les compétences pour mener un atelier philo? Il suffit de s être posé soi-même les questions existentielles et de ne pas avoir de certitudes philosophiques. Variantes : -la réécoute se fait à un moment ultérieur -la première phase se déroule après un temps de réflexion personnelle : texte, illustration légendée ou juste réflexion -la question est donnée le matin pour une discussion après la récréation du matin (elle ne doit pas être donnée trop tôt pour ne pas que les enfants se forgent une opinion) Différents points de départ : -Les questions sont émises par les enfants (boite à question) -Lecture d albums sur le thème abordé en atelier philo -Proposition d une maxime, d un dicton à la place d une question -Anecdotes tirées de la collection «Les gouters philo», Milan Evaluation -Bilan à mi-parcours et en fin de parcours -Items Parole mieux partagée lors des ateliers philo Prise de parole de tous les élèves Discussion plus constructive : moins de hors-sujet, prise en compte des interventions d autrui Utilisations spontanée par les enfants de la discussion pour résoudre des problèmes

7-MISES EN GARDE L enseignant ne doit pas intervenir dans la discussion, que ce soit par des paroles, par des gestes ou pas des mimiques, ni pendant, ni après Ne pas chercher à transmettre une connaissance : il s agit d une préparation à la pensée philosophique Ne pas instrumentaliser les ateliers philo pour résoudre des questions autres (des actes de violence, des manifestations d intolérance, un deuil qui ne passe pas ) Éviter au début les questions concernant la mort ou l abandon, qui réclame une certaine pratique des élèves et de l enseignant Éviter les questions sur lesquelles les enfants ont déjà des certitudes en lien avec la situation locale (religion, racisme ) qui provoqueraient des confrontations stériles Garantir la confidentialité des propos tenus (pas de divulgation aux parents ) Si la parole privée émerge dans le groupe, l objectif recherché n est pas de la solliciter Il ne doit pas y avoir de débat à 2. Si un enfant est interpellé, il doit attendre son tour pour répondre LES PROCESSUS DE LA PENSEE Les étapes successives du développement cognitif AU CYCLE 1 Les enfants échangent surtout à partir de ce qui fait référence à ce qu ils connaissent et qui fait sens pour eux, sans lien apparent avec ce que disent les autres élèves. Ils s opposent. Ils utilisent souvent «Je ne suis pas d accord.» AU CYCLE 2 Une distanciation apparait. Les interventions des enfants sont empreintes de réalisme. Ils prennent appui sur les différences et les oppositions pour s exprimer. AU CYCLE 3 Les enfants découvrent l apport du point de vue des autres, l argumentation, l interrogation de leurs propres pensées. Les prises de parole se font en tentant de prendre appui sur ce qui rassemble, comme si ils craignaient qu une opposition les sépare trop. Dans les ateliers philo, la pensée est considérée en développement, en construction. Les 3 processus de la pensée - Conceptualiser : tenter de définir les termes que l on utilise où auxquels on se réfère afin d en préciser le ou les sens et de minimiser les écarts d interprétation Avec des enfants, nous expliquons qu il s agit ici de demander ou donner des définitions aux mots importants que l on emploie dans la discussion. - Problématiser : rechercher et formuler ce qui crée le doute dans les affirmations développées, tenter de présenter la ou les questions à la source des interrogations, se demander si ce qui est dit est vrai. Avec des enfants, problématiser correspondra à poser ou se poser des questions qui n ont pas forcément une seule réponse. - Argumenter : expliciter ce qui prouve la véracité ou l inexactitude des thèses défendues ou apportées, rechercher l universalité. Avec des enfants, nous expliquons cette exigence intellectuelle en demandant de dire pourquoi on pense ce que l on dit et d indiquer les raisons qui nous font penser qu on est dans le vrai. Il ne s agit pas de considérer ces processus de la pensée de manière chronologique, mais de manière interdépendante. «Pour conceptualiser une notion, il faut problématiser sa représentation donc argumenter son doute.» M. Tozzi dans Penser par soi-même, Chroniques sociales

OBSERVATIONS FAITES EN ATELIERS PHILO Les interventions des enfants -des interventions encourageantes : «C est bien ce que tu as dit» -des affirmations catégoriques : «C est comme ça.» -des injonctions : «Tu ne dois pas dire ça» -des références : «Maman dit» -des questions : «Pourquoi tu veux pas?» -des hypothèses : «Si» -des manifestations de désaccord : «Je ne suis pas d accord avec toi.» -des interventions pour recentrer : «C est pas le sujet, là» -des tautologies : «Mon nounours est beau parce qu il est joli.» - Les enfants qui ne parlent pas Certains enfants sont intimidés par le dispositif (dictaphone, groupe ) sont atteints émotionnellement par ce qui se dit ont besoin d écouter L appropriation du dispositif se fait peu à peu. L ambiance d écoute, de sérieux et de respect est favorisante. Lors du premier tour de dictaphone, chacun annonce son prénom pour que chacun ait parlé une fois et puisse entendre sa voix lors de la réécoute. Dans les ateliers philo, la pensée est alimentée aussi bien par le langage interne (les pensées intimes de chacun) que par le discours explicite. Même ceux qui ne parlent pas ont une activité réflexive intense. Les enfants en difficultés scolaires peuvent prendre plus facilement la parole que les bons élèves, désarçonnés par le caractère non scolaire de l activité. Le potentiel de réflexion de chacun est mis en valeur. Le sérieux -Vif intérêt des élèves -Enthousiasme et plaisir des enfants et de l enseignant -Moment de calme et de réflexion -Pertinence et richesse des opinions -Respect de la parole et écoute des autres