Histoire SECRÈTE DE LA GRANDE GUERRE PAR BERNARD CROCHET PREMIÈRE ÉDITION R E N N E S EDITIONS OUEST-FRANCE RUE DU BREIL, 13 2 0 1 6
H I S T O I R E S E C R È T E D E L A G R A N D E G U E R R E Les secrets de la mobilisation française La mobilisation de 3 430 000 soldats pour les armées françaises était d une complexité effarante et ne pouvait être improvisée. C était un élément stratégique capital à préserver au moins en partie de l espionnage ennemi. Les plans de mobilisation ont été élaborés par l état-major français dès l avènement de la III e République, en 1872, et révisés en 1909. Rien d étonnant à cela, c était la même chose dans tous les grands pays européens. Pour mettre les armées françaises sur pied de guerre, il a fallu résoudre bien des problèmes. Impossible d affecter les mobilisés à des unités sans prévoir leur transport par chemin de fer, leur accueil sur place, leur habillement, leur équipement, le déploiement des unités, la réquisition des chevaux et des charrettes. Affiche française de mobilisation générale. 8
L A G U E R R E S U R L E S F R O N T S E T L E U R S S E C R E T S Des Français et des Françaises devant des affiches de mobilisation. 9
ESPIONNER, CAMOUFLER, INTOXIQUER, CENSURER C H A P I T R E D E U X La guerre a évidemment donné une grande impulsion aux activités d espionnage chez tous les belligérants. Se renseigner par tous les moyens s avère capital pour tous. Déceler les intentions de l adversaire permet de mieux contrer ses actions. Page de droite : Le journal L Écho de Paris du 2 octobre illustre Le Mystère de Ker-Even, un grand roman d espionnage de M. Delly.
H I S T O I R E S E C R È T E D E L A G R A N D E G U E R R E La tour Eiffel et les performances des transmissions françaises La tour Eiffel aurait dû être démontée après l Exposition universelle de 1889. Elle est sauvée par le futur général Ferrié (le père de la télégraphie militaire française) qui la transforme en support d émetteur-récepteur de TSF. Elle va jouer un grand rôle entre 1914 et 1918. Le futur général Ferrié trouve la solution idéale au problème de la diffusion des ondes radioélectriques sur de longues distances qui nécessite de très hautes antennes. Il met le 21 janvier 1904 des antennes au sommet de la tour Eiffel, alors le monument le plus haut du monde avec ses 300 mètres. Les essais de liaisons par TSF entre la tour, les forts parisiens, les places du Nord et de l Est sont très concluants. En 1908, l émetteur-récepteur de la tour Eiffel n atteint encore que 10 kwh avec une longueur d onde de 1 800 mètres. Mais il est capable d assurer une liaison avec un poste de Casablanca, soit à plus de 2 000 kilomètres de distance. En 1910, sa puissance est portée à 40 kwh. 74
E S P I O N N E R, C A M O U F L E R, I N T O X I Q U E R, C E N S U R E R La tour Eiffel projetant ses faisceaux hertziens sur le monde. À sa base, le local abritant les appareils de radiotélégraphie. 75
H I S T O I R E S E C R È T E D E L A G R A N D E G U E R R E ta b l e d e s m at i è r e s LES SECRETS DE LA GRANDE GUERRE Introduction page 4 Chapitre 1 La guerre sur les fronts et leurs secrets page 6 Les secrets de la mobilisation française page 8 Une surprise : l engagement des réserves allemandes en première ligne page 12 Tannenberg : les dessous d une éclatante victoire allemande page 14 Un secret bien gardé : la présence de croiseurs de bataille anglais aux îles Falkland page 16 Les fraternisations de Noël 1914 page 18 Les bateaux-pièges page 22 Les mystères du naufrage du paquebot Lusitania page 26 Le repli allemand sur la ligne Hindenburg : un secret stratégique bien gardé page 30 Les Allemands ignorent les mutineries dans l armée française page 32 Les secrets du mont Cornillet page 34 L action méconnue des détachements français au Moyen-Orient page 38 Caporetto, un désastre italien dû à la surprise page 40 La 4 e armée française du général Gouraud fait échec à l offensive allemande de Champagne en évacuant ses premières lignes (juillet 1918) page 42 La 10 e armée française du général Mangin surprend les Allemands (juillet 1918) page 46 L automobile dans les armées françaises : un facteur sous-estimé par les Allemands page 48 L armistice page 52 Les troupes coloniales françaises page 56 140
T A B L E D E S M A T I È R E S Chapitre 2 Espionner, camoufler, intoxiquer, censurer page 58 L affaire Redl page 60 Des femmes exceptionnelles contre l occupant allemand page 62 Tromper, dissimuler : l art du camouflage devient une véritable science entre 1914 et 1918 page 66 L affaire Bolo Pacha page 68 Mata Hari, une courtisane plus douée pour le plan horizontal que pour l espionnage page 70 La tour Eiffel et les performances des transmissions françaises page 74 La censure page 78 La photographie aérienne, une autre forme d espionnage page 80 Chapitre 3 Le secret des armes page 82 Un secret bien gardé : le frein hydraulique de recul du canon de 75 page 84 Les chars alliés : une surprise tactique et stratégique pour les Allemands page 88 La synchronisation du tir à travers l hélice ou la naissance des avions de chasse page 92 Les progrès impressionnants de l aviation pendant le conflit page 94 Une surprise stratégique : les bombardiers lourds allemands Friedrichshafen G.III et Zeppelin Staaken R.VI page 96 La guerre chimique entre en scène page 98 Les Grosses Bertha, les canons à plus longue portée de l histoire de l artillerie page 102 141
H I S T O I R E S E C R È T E D E L A G R A N D E G U E R R E Chapitre 4 Politique, diplomatie page 106 Les mystères de l attentat de Sarajevo contre l archiduc François-Ferdinand et son épouse page 108 La dépêche Zimmermann, cause de l entrée en guerre des États-Unis en avril 1917 page 112 Des pourparlers secrets pour la paix page 114 La révolution russe : quelques faits peu connus page 116 Chapitre 5 Les civils en guerre page 120 Les exactions allemandes en Belgique en 1914 page 122 Le massacre des Arméniens page 124 Chapitre 6 Les séquelles de la grande guerre page 128 Des secrets enfouis dans le sol des anciens champs de bataille page 130 Des pertes humaines cachées avec soin page 134 L archéologie de la Grande Guerre page 136 142