Alcool : je fais le point sur ma consommation



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Transcription:

Alcool : je fais le point sur ma consommation

Tous concernés? De quoi s agit-il? On a l habitude d évoquer un risque pour la santé au-delà de 3 verres standard par jour pour les hommes ou 2 pour les femmes, mais nous ne sommes pas égaux face à la dépendance, certains étant plus vulnérables que d autres. À qui ça arrive? Au moins 5 millions de Français boivent trop. Il n y a pas besoin de boire tous les jours de l alcool à hautes doses pour en faire partie. Ne pas pouvoir se passer d alcool dans des conditions précises - par exemple, lors d une sortie entre amis - est déjà un signe de dépendance psychique. Au moins 2 millions de Français seraient concernés par cet "alcoolisme social". L adolescence est-elle à risque? À 17 ans, la moitié des ados ont déjà été ivres, mais seulement 10% l ont été plus de 10 fois dans l année (3 fois plus de garçons que de filles). Le risque existe surtout pour les adolescents qui prennent de l alcool en groupe ou seul, pour pallier un problème. Le "binge drinking" - prise de plusieurs boissons alcoolisées en un laps de temps très court avec recherche de l ivresse - peut ainsi refléter un véritable mal-être. Le risque de basculer un jour dans la dépendance est alors élevé. WavebreakMediaMicro

C est une bonne idée De vérifi er si je suis à risque Consommez-vous des boissons alcoolisées (vin, bière, cidre ou autres alcools), une fois par semaine ou davantage? Consommez-vous plus de 2 verres standard, pour une femme, ou 3, pour un homme, au cours d une journée ordinaire où vous buvez de l alcool? Au cours d une même occasion, vous arrive-t-il de boire au moins 4 verres standard ou plus? Au cours des 12 derniers mois, vous est-il déjà arrivé d être incapable de vous arrêter de boire après avoir commencé? Le fait de boire de l alcool vous a-t-il déjà empêché de faire ce qu on attendait de vous? Avez-vous déjà ressenti le besoin de boire dès le matin pour vous sentir mieux? Vous êtes-vous déjà blessé ou avez-vous blessé quelqu un parce que vous aviez bu? Si vous avez répondu "oui" à l une de ces questions ou davantage, il serait bien d en parler de façon plus approfondie avec votre médecin traitant, pour faire le point. Bon à savoir Qu'est ce que la dépendance psychique? Elle est issue d un besoin de ressentir les effets d euphorie ou d assurance que l'alcool peut apporter, sans nécessairement dépasser les doses élevées qui causent une intoxication alcoolique sérieuse. Qu'est ce que la dépendance physique? Elle se traduit en plus par des troubles en cas de sevrage brutal : sueurs, tremblements, accélération du rythme cardiaque, anxiété, agitation...

Les vrais dangers de l alcool Sur l'organisme Sur le foie En cas d alcoolisation chronique, après être passé par un stade de foie gras (stéatose), le foie devient le siège d une inflammation chronique (hépatite alcoolique), puis d une fibrose. Elle est encore réversible, à condition d en finir avec l alcool. À défaut, survient une cirrhose qui représente un facteur de risque notoire de cancer du foie. Sur le risque de cancer L excès d alcool augmente le risque de cancer de la bouche, de la gorge, de l œsophage, du foie, du côlon et même du sein chez la femme. Sur le cerveau L alcoolisme chronique s accompagne de troubles de la concentration et de la mémoire qui peuvent être très importants. Sur les nerfs Les nerfs périphériques peuvent être atteints, provoquant des troubles caractéristiques de la marche. Sur le comportement La perte du contrôle de soi est la porte ouverte à toutes les dérives. Une personne sous l emprise de l alcool a des sautes d humeur et ne contrôle plus sa force! Le saviez-vous? Il n y a pas besoin d être déjà "esclave" de l alcool pour en payer les conséquences : près d un décès prématuré sur deux lié à l alcool touche des consommateurs qui ne sont pas dépendants. Iosif Szasz-Fabian

Ça change la vie! De prendre la décision d arrêter Longtemps, la personne dépendante de l alcool va rester dans le déni, et seule sa prise de conscience du problème permettra d entamer un sevrage qui changera sa vie. De se faire aider Le traitement médicamenteux n'est pas obligatoire et quand il est prescrit, il est avant tout associé à un accompagnement vers le changement. Car l abstinence totale n est pas l unique solution pour tous, certains pouvant passer par une réduction de leur consommation. Les thérapies comportementales permettent d identifier les circonstances à risque d alcoolisation et d adopter de nouveaux réflexes. Les mouvements d'entraide ou d'association de malades ont une place importante à tenir en plus de celle des thérapeutes spécialisés grâce au dynamisme et à l engagement de leurs membres (des anciens buveurs) qui mettent à la disposition des groupes de parole, assurent des contacts téléphoniques, organisent des réunions d information, etc. De suivre un protocole de sevrage Le sevrage en lui-même repose sur un protocole qui a déjà fait ses preuves : hydratation, benzodiazépines, acide folique et vitamine B1. Si la motivation est là, la phase initiale du sevrage qui angoisse la personne dépendante dure entre 3 et 10 jours. Mais ce sevrage physique doit être accompagné d une véritable prise en charge environnementale et sociale. Eléonore Hs

Allo les "pros"? Rien n est jamais perdu Après sevrage, au bout d un an, environ un tiers n a pas retouché à une goutte d alcool. Un autre tiers passe par des phases d abstinence et des périodes de rechutes. Un dernier tiers, enfin, n a jamais réussi à se passer d alcool, ce qui ne veut pas dire qu il n y arrivera pas plus tard. Les exemples de personnes alcoolodépendantes ayant fini par en sortir après des années de rechutes, ne manquent pas. Vers qui se tourner? Mon médecin traitant peut tout à fait m aider s il se sent à l aise avec les techniques de sevrage. Sinon, je consulte un médecin alcoologue dont c est la spécialité. Bon à savoir L alcoolisme fait au moins 10.000 victimes collatérales chaque année. En font partie : les bébés nés avec un syndrome d alcoolisation fœtal (entre autres responsable de troubles de l apprentissage). Les proches victimes de violence physique et verbale. Et enfin, les nombreux morts et blessés dans le cadre de 40% d accidents de la route liés à une conduite en état d ivresse de l'un des conductuers responsables de l'accident. Plus d informations : www.alcoolinfoservice.fr, Écoute Alcool : 0811 91 30 30. Informations médicales validées par l expertise du Dr Agnès Delrieu, médecine préventive, chargée de mission à l OFTA (Office français de prévention du tabagisme et de l'alcool). 10-2012/ Création : Institut Moncey pour Assureurs Prévention / Source images : Fotolia. Couv. Mikko Pitkänen