MODULE 2 L'ÉVOLUTION DE LA SOCIÉTÉ COLONIALE SOUS L'AUTORITÉ DE LA MÉTROPOLE FRANÇAISE DE 1608 À 1760 Dossier 4 La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) La croissance de la population En, la population de la Nouvelle-France est d environ. Pour une carte de la population des régions de la Nouvelle-France en 1713, voir le manuel, p. 102 (document 66). En, la population de la Nouvelle-France atteint environ. Quant à la, elle est concentrée à. Pour une carte de la population des régions de la Nouvelle-France en 1752, voir le manuel, p. 102 (document 67). Les origines sociales de la population canadienne Les immigrants qui s installent en Nouvelle-France appartiennent à l un des trois ordres qui composent la société française de l époque : a) b) c)
a) Ils sont riches, disposent de privilèges, sont influents et dirigent la société., qui deviennent des centres culturels importants. Des nobles et des bourgeois assistent à des représentations privées de théâtre ou organisent des concerts et des bals. b) L évêque et les dirigeants des communautés religieuses sont riches tandis que le bas clergé (curés, frères et soeurs) vit dans des conditions plus modestes. Le clergé dispose de privilèges, est très influent et exerce une autorité morale sur la société. c) (comme de grands commerçants de fourrures),. Ils ont peu de privilèges (à l exception des seigneurs). Mis à part les bourgeois fortunés et les seigneurs, ils vivent modestement. L esclavage en Nouvelle-France Entre 1700 et 1760, on compte. La majorité d entre eux appartiennent à établie à l ouest de la rivière Missouri :. Ces esclaves autochtones sont souvent des canotiers pour les marchands de fourrures. On retrouve également, mais. Provenant des Antilles françaises, ils sont surtout utilisés comme domestiques dans les familles de la haute société ou pour les communautés religieuses. En 1709, l intendant Jacques Raudot légalise l esclavage. La loi sur les esclaves ne leur donne aucun droit ni aucune protection juridique. Dossier 4 - La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) 2
De Français à Canadiens Avec les années,. Ils conservent plusieurs caractéristiques culturelles de la métropole comme la langue française. Toutefois, certains aspects de leur culture et leur façon de vivre se distinguent de ceux des Français venus de France. C est ainsi que les habitants de finiront par être appelés et ceux (ou de l Acadie), des. L acclimatation Face aux rigueurs de l hiver dans la vallée du Saint-Laurent, les Canadiens doivent s adapter. Ils vont donc (tuque en laine rouge, bonnet de fourrure, capot à capuchon, jambière en fourrure, etc.); (par l adoption des raquettes, du toboggan et du canot); _ (fondations plus profondes et en pierres des champs pour atténuer les effets du gel, toit en pente prononcée, maisons en bois et plus tard en pierre, superposition d une deuxième fenêtre à la première, ajout d un poêle à bois au foyer existant, etc.). En plus d un milieu géographique très différent de celui de la France, est un autre facteur qui aurait contribué à forger une culture distincte. L influence amérindienne Selon plusieurs observateurs européens, les habitants canadiens sont plus indépendants d esprit et moins obéissants que les Français. et auraient favorisé l émergence d une telle attitude. Les réalités climatiques de la vallée du Saint-Laurent incitent les Canadiens à s inspirer des Amérindiens en adoptant, entre autres, le canot d écorce, les raquettes, les vêtements en fourrures, etc. La présence de sept villages d Amérindiens domiciliés au 18 e siècle dans la vallée du Saint-Laurent permet aux Canadiens de côtoyer les Amérindiens et de se laisser influencer. À la fin du régime français, on estime qu environ 5000 Autochtones habitaient ces villages. Dossier 4 - La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) 3
Le développement économique Dans la première moitié du 18 e siècle, la diversification économique de la Nouvelle- France demeure un enjeu important pour les intendants. Vers, tourne surtout autour (activité qui rapporte le plus); (activité pratiquée par la majorité de la population);. Il y a donc chez plusieurs intendants une volonté de poursuivre le travail de diversification amorcé par Jean Talon en. De plus, on souhaite intégrer la Nouvelle-France dans un réseau commercial comprenant d autres colonies françaises. Parmi les intendants les plus actifs, on retrouve : Intendant de 1712 à 1726. Il encourage lui aussi. Il encourage. Plusieurs démarrent leurs activités sous son intendance pour alimenter en planches les chantiers maritimes français. Intendant de 1729 à 1748. Il établit de où on y construit des navires de guerre. Il poursuit le développement de l industrie du bois ainsi que de la culture du chanvre et du lin. Il fait construire en 1738 les premières forges industrielles de la colonie dans la région de Trois-Rivières, en bordure de la rivière Saint-Maurice, grâce à la présence de fer. Ce sont, qui seront en activité jusqu en 1883. On y fabrique, entre autres, des poêles à bois, des marmites, des pièces de navires, etc. pour favoriser les échanges commerciaux et les communications dans la colonie. Cette route, terminée en 1737, est nommée. Dossier 4 - La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) 4
Les obstacles à la diversification de l économie Plusieurs facteurs vont nuire, encore une fois, à la diversification de l économie coloniale : Certaines ressources comme le minerai sont situées dans des endroits peu peuplés ou inhabités. Leur exploitation est alors plus difficile et coûteuse, surtout pour le transport. Le fleuve Saint-Laurent gèle près de 5 mois par année, ce qui rend.. Elle interdit certaines entreprises artisanales (ou manufactures) dans sa colonie (comme les ateliers de fabrication de chapeaux de castor). Pour toutes ces raisons, la fourrure domine encore largement les exportations de la Nouvelle-France au 18 e siècle, suivis par les produits agricoles et les produits de la pêche. Le commerce triangulaire Au 18 e siècle, les Français organisent les échanges commerciaux entre la France, la Nouvelle-France et les colonies françaises des Antilles. L objectif de cette organisation commerciale est. Dossier 4 - La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) 5
La métropole française met donc en place qui fonctionne selon trois grands principes : Les navires ne sont jamais vides, ils sont toujours chargés de produits rares ou inexistants sur le territoire où ils sont livrés. Les navires qui quittent la Nouvelle-France et les Antilles transportent principalement des matières premières et les surplus de production vers la France. Dans le cadre du commerce triangulaire,, située sur l île Royale (aujourd hui l île du Cap Breton en Nouvelle-Écosse), devient. Érigé en 1713, Louisbourg devient avec les années le port de mer le plus achalandé de la Nouvelle-France, accueillant plus de 150 navires annuellement. Cette grande importance de Louisbourg s explique par deux éléments : _ Louisbourg sert à la fois de marché pour les surplus agricoles de la Nouvelle-France (quand il y en a). C est aussi de son port que sont embarqués la plupart des surplus destinés aux Antilles françaises. Dossier 4 - La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) 6
Portrait général de l économie coloniale Vers la fin du régime français, malgré les efforts de diversification des intendants, l économie de la Nouvelle-France demeure peu diversifiée. L économie coloniale se résume au commerce des fourrures, l agriculture, la pêche et des activités artisanales. Le commerce des fourrures Depuis la crise du castor des années 1690, le commerce des fourrures vivaient des moments difficiles. Mais après 1715, cette activité reprend de la vigueur grâce : ;. Jusqu à la fin du régime français, le commerce des fourrures se portera bien. La production agricole est suffisamment importante pour que les colons puissent vendre leurs surplus dans les marchés locaux et les villes canadiennes. L'agriculture Rares sont les produits agricoles exportés en France. Les exportations agricoles sont surtout dirigées vers Louisbourg et les colonies françaises des Antilles., qui représente les 2/3 du grain récolté. Les censitaires entretiennent également de petits jardins potagers dans lesquels on y cultive des fruits et des légumes. Avec les années,. Dossier 4 - La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) 7
La pêche constitue une importante activité économique pour la Nouvelle- France. Non seulement fournit-elle. De plus, les représentent une part non négligeable. La pêche Au 17 e siècle et dans la première moitié du 18 e siècle, ce sont les marchands de la métropole qui profitent principalement de cette ressource. Ce sont eux qui ont les moyens d'établir des comptoirs de pêche temporaires sur les côtes de Terre-Neuve. À partir du début du 18 e siècle, (comme la forteresse de Louisbourg sur l île Royale), ou encore dans des postes de pêche plus petits créés par des entrepreneurs qui obtiennent des concessions territoriales par les autorités coloniales pour exploiter la ressource (comme celui de Pabos en Gaspésie). Au Canada,. Leur atelier ou boutique occupe le rez-de-chaussée de la maison, alors que l étage sert de logis. Les activités artisanales La Nouvelle-France accueille plusieurs artisans de divers métiers : charpentiers, maçons, tonneliers, forgerons, cordonniers, etc. Les artisans spécialisés (sculpteurs, peintres, etc.) offrent leurs services aux gens de la haute société et au clergé catholique. Avec l augmentation de la population, surtout dans la première moitié du 18 e siècle, la marché rural se développe. C est pourquoi. Très souvent, ils vont combiner leur métier d artisan à celui d agriculteur. Dossier 4 - La Nouvelle-France dans la première moitié du 18 e siècle (1700 à 1760) 8