UN PROGRAMME DE BIEN-ÊTRE SUR LE LIEU DE TRAVAIL QUI AGIT SUR LE DIABÈTE Par Janice Bartos, B.S.N, R.N., consultante clinicienne Que peut faire un employeur pour lutter contre le diabète? L'espoir est permis. L'étude décrite dans cette publication illustre la réussite d'un programme de bien-être qui a eu un impact positif sur les deux précurseurs principaux du diabète : l'obésité et le syndrome métabolique. INTRODUCTION Nous sommes là pour vous. Chacun sait qu'une épidémie d'obésité se répand de plus en plus vite aux États- Unis. Cette expansion considérable de l'obésité s'accompagne de l'augmentation de l'incidence du diabète. L'obésité et le diabète vont main dans la main. Si l'on examine les tendances aux États- Unis, le taux d'obésité a augmenté de 127% (jusqu'à 2008). Le nombre total de cas de diabète diagnostiqués a augmenté de 115% (par rapport à 1996). Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a estimé à 174 milliards de dollars US le coût annuel du diabète aux États- Unis pour l'année 2007. Le CDC estime également que les dépenses médicales moyennes (ajustées selon l'âge et le sexe) d'une personne atteinte de diabète sont supérieures de 230% à celles d'une personne sans diabète. Selon les statistiques de United Healthcare, les dépenses annuelles moyennes couvertes pour un employé diabétique sont de 1308% supérieures à celles d'un employé en bonne santé (22 512 $US contre 1 721 $US, respectivement). Ces chiffres n'incluent pas le coût indirect du diabète, lié à l'absentéisme et à la réduction ou la perte de productivité. L'obésité n'est pas le seul précurseur du diabète. Selon un article publié en 2008 dans Diabetes Care, la revue officielle de l'association américaine du diabète, le syndrome métabolique est un facteur de prédiction important du diabète. 1 Le «syndrome métabolique» est un groupe de facteurs de risque qui augmente les probabilités de développer du diabète ou des troubles cardiaques, de subir un accident cardiaque ou d'être touché par bien d'autres maladies. Le schéma ci- dessous illustre les cinq facteurs de risque regroupés sous l'appellation de Syndrome métabolique. PICTURE : Metabolic syndrome risk factors Fasting blood glucose Facteurs de risque du syndrome métabolique Glucose à jeun : 100 mg/dl ou plus
HDL (good) cholesterol Triglycerides Waist circumference Blood pressure HDL («bon» cholestérol) : moins de 40 mg/dl chez les hommes, moins de 50 chez les femmes Triglycérides : 150 mg/dl ou plus Tour de taille : 100 cm ou plus chez les hommes, 87 cm ou plus chez les femmes Tension : 130/85 ou plus Parmi les risques qui composent le syndrome métabolique, le taux de sucre à jeun est considéré comme le facteur de prédiction le plus important du risque de diabète. Le diabète est un problème médical qui se caractérise par un excès de sucre dans le sang. L'insuline, hormone secrétée par le pancréas, doit retirer le glucose de la circulation sanguine et le transporter vers les cellules du corps qui en ont besoin pour produire de l'énergie et assurer leur fonctionnement normal. Les personnes atteintes de diabète ne produisent pas assez d'insuline ou ne parviennent pas à utiliser l'insuline qu'elles produisent. Des études passées ont permis de découvrir que les personnes atteintes du syndrome métabolique ont quatre fois plus de risques de développer un diabète de type 2 (non insulino- dépendant). L'article «Syndrome métabolique, précurseur de maladies cardiovasculaires et du diabète sucré de type 2», publié dans Circulation, le journal officiel de l'association américaine du coeur, explique que le syndrome métabolique est associé à un risque accru de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires chez les hommes comme chez les femmes, et qu'il est responsable d'environ la moitié des nouveaux cas de diabète de type 2. 2
APPROCHE DE L'ÉTUDE Les analyses biométriques relatives aux cinq facteurs de risque du syndrome métabolique ont été effectuées avant et après un programme de bien- être impliquant 3 617 participants adultes, employés auprès de 37 entreprises différentes réparties sur tout le territoire américain. Certaines entreprises ont tenu compte de la participation des conjoints des employés. Les dimensions et les secteurs industriels étaient très variés. Les employeurs étaient notamment des universités et des commissions scolaires, des sociétés dans le domaine de l'énergie et des technologies, des municipalités, des groupes hospitaliers et des compagnies d'assurance, des sociétés de transport et de vente de détail, entre autres. Parmi les 3 612 participants, 2 018 (soit 55%) étaient atteint de syndrome métabolique, c'est à dire qu'ils présentaient au moins trois des cinq facteurs de risque. Le programme de bien- être était un programme de lutte contre le syndrome métabolique basé sur le comportement et visant à la fois les comportements alimentaires et la perte de poids. Les participants étaient répartis dans les cohortes suivantes d'après les résultats des analyses biométriques avant programme : Glucose à jeun de type pré- diabète, ou «glucose à jeun anormal» Glucose à jeun de type pré- diabète et syndrome métabolique Glucose à jeun de type diabète Glucose à jeun de type diabète et syndrome métabolique Les participants présentant un taux de sucre à jeun de type pré- diabétique sont exposés à un risque relativement élevé de développement de diabète et de maladies cardiovasculaires. L'Association américaine du diabète indique qu'une prise en charge nutritionnelle entraînant une perte de poids de 5 à 10% peut prévenir ou retarder le développement du diabète chez les individus en pré- diabète, et peut également avoir un impact sur le développement des maladies cardiovasculaires. 3 Au total, ce sont 1 457 participants qui ont commencé le programme de bien- être avec un taux de sucre à jeun de 100 ou plus. Un taux de sucre compris entre 100 et 125 est considéré comme pré- diabétique. 1 149 participants ont ainsi commencé le programme avec un taux de glucose pré- diabétique. Au- delà de 126, le taux de sucre indique un diabète. Sur les 1 457 participants, 308 présentaient un taux de sucre de type diabétique. RÉSULTATS Le tableau ci- dessous illustre les très bons résultats du programme de bien- être pour les groupes pré- diabétiques et diabétiques :
Mesure Pré-diabète (glucose à jeun : 100-125) Diabète (glucose à jeun : 126 et plus) Nombre au départ 1149 308 % Amélioration du glucose à jeun 79% 82% % Retour à la normale 51% 17% % Retour sous 126 N/A 51% % avec SyndMet avant 83% 88% % avec SyndMet après 46% 71% Poids moyen avant 99,7 103,6 Poids moyen après 94,5 98,9 Perte de poids moyenne 5,3 4,8 Perte de poids moyenne (%) 5,3% 4,6% Amélioration des taux de glucose à jeun au bout de 10 semaines Pour les 3 612 participants, le programme de bien- être de dix semaines a entraîné non seulement une perte de poids significative et une réduction sensible du syndrome métabolique et de ses facteurs de risque, mais également une amélioration significative sur le plan du diabète et des risques de développer cette maladie. Le nombre de personnes présentant un taux de sucre normal a augmenté. Le nombre de personnes présentant un taux de sucre pré- diabétique a diminué. Le nombre de personnes présentant un taux de sucre diabétique a diminué.
Les participants présentant des taux de sucre de type pré-diabète et diabète ont vu reculer leur syndrome métabolique et ses facteurs de risque Sur les 1 149 participants qui ont commencé le programme avec un taux de sucre à jeun de type pré- diabète, 948 étaient touchés par le syndrome métabolique. Seuls 53% des participants qui ont commencé le programme avec un syndrome métabolique en étaient toujours atteint lors des analyses de fin de programme. Le pourcentage de participants présentant les cinq facteurs de risque du syndrome métabolique avait diminué à la fin du programme. Fait notable, c'est sur le glucose à jeun que le programme a eu le plus grand impact, en réduisant le nombre de personnes ayant un taux de sucre pré- diabétique de 51%. Dans le groupe pré- diabétique touché par le syndrome métabolique, le retour à un glucose normal a également été de 51%. Sur les 308 participants qui présentaient un taux de sucre de type diabétique au début du programme, 271 étaient atteints du syndrome métabolique. L'incidence du syndrome métabolique dans ce groupe a été réduite de 24% lors des analyses conduites au terme du programme de 10 semaines. Il s'agit d'une amélioration significative qui illustre l'importance d'une intervention avant l'installation de la maladie chronique ou du problème de santé. Sur les 308 participants, le pourcentage présentant à la fois un glucose diabétique et les cinq facteurs de risque du syndrome métabolique avait diminué à la fin du programme. Globalement, 81% des participants ont constaté une amélioration de leur taux de sucre. Plus de la moitié ont réduit leur glucose de plus de 15% et 17% des participants sont revenus à un taux de sucre normal. La proportion de participants ayant constaté une amélioration au niveau des cinq facteurs de risque dépassait largement la moitié, à l'exception de l'amélioration du HDL («bon» cholestérol) qui a concerné 50% de l'échantillon. Le tableau ci- dessous illustre l'amélioration considérable observée pour les 308 participants qui ont entamé le programme avec un glucose de type diabétique. GRAPHIC : Percentage of participants with improvement Percentage of participants Elevated Waist Circumference Elevated Triglycerides Reduced HDL Elevated blood pressure Elevated fasting glucose Total Pourcentage de participants ayant connu une amélioration Pourcentage de participants Tour de taille important Triglycérides élevés HDL («bon» cholestérol) élevé Tension élevée Glucose à jeun élevé Total CONCLUSIONS Un programme de bien- être de 10 semaines visant à lutter contre le syndrome métabolique a réduit le risque de développement de diabète et d'autres maladies en réduisant le syndrome métabolique et ses facteurs de risque, dont le taux de glucose à jeun.
Le programme de bien- être a réduit le risque de maladie chez les personnes qui ont entamé le programme avec des taux de sucre de type pré- diabétique ou diabétique. Une perte de poids significative a été obtenue ; cela a non seulement un impact sur le diabète mais aussi sur les dépenses d'assurance médicale, les dépenses en congés maladie et les coûts liés aux interruptions de travail. RÉFÉRENCES 1. Metabolic Syndrome and Incident Diabetes: Current State of the EvidenceFord E S, Li C, Sattar N. Diabetes Care 2008: vol 31; pages 1898-1904. 2. Metabolic Syndrome as a Precursor of Cardiovascular Disease and Type 2 Diabetes MellitusWilson P, D Agostino R, Parise H, Sullivan L, Meigs J Circulation 2005: vol 112; pages 3066-3072. 3. Diagnosis and Classification of Diabetes Mellitus. The American Diabetes Association. doi: 10.2337/dc09- S062 Diabetes Care January 2009 vol. 32 no. Supplement 1 S62- S67
À PROPOS DE L'AUTEUR Janice Bartos soutient les initiatives de bien- être et gère les projets liés au bien- être pour Trajectory Health, LLC. Depuis le premier jour de sa carrière d'infirmière, il y a plus de 30 ans, Janice Bartos travaille avec des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires et de diabète pour les aider à réduire les facteurs de risque liés à ces maladies. Elle remplit toujours cette mission aujourd'hui dans son rôle de consultante clinicienne. Avant de rejoindre Trajectory Health, LLC, elle a été infirmière en soins intensifs, infirmière- chef, formatrice pour le développement du personnel, formatrice de personnel infirmier et éducatrice auprès des consommateurs. Janice Bartos a également été coordinatrice d'étude clinique au University Hospitals Case Medical Center de Cleveland dans l'ohio, avant de partir pour Dallas au Texas en novembre 2007. Sa riche expérience lui a permis d'exceller dans l'évaluation et la mise en oeuvre de différents programmes cliniques liés au diabète, à l'arrêt du tabac, à la santé cardiovasculaire, à la gestion du poids et à la gestion du stress. Janice Bartos, B.S.N, R.N. Consultante clinicienne Trajectory Health, LLC REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier tout spécialement Laura Hirschy, notre analyste financière et spécialiste en gestion de données, pour ses recherches et sa collaboration à la rédaction de ce document. Ce bulletin d'informations adopte le point de vue des bienfaits pour les employés et ne reflète pas nécessairement les lois en vigueur dans certains états. Les lecteurs sont encouragés à demander un avis juridique ou les conseils d'un expert avant de prendre toute mesure sur la base des informations contenues dans ce bulletin.