PATRIMOINE CULTUREL ET DEVELOPPEMENT DURABLE DANS L AMENAGEMENT URBAIN L EXEMPLE DE MARSEILLE. - FRANCE
QUESTION D INTERET GENERAL POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DU PATRIMOINE HISTORIQUE
QUESTION D INTERET GENERAL POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DU PATRIMOINE HISTORIQUE Parallèlement au développement urbain et à l évolution technologique en matière de bâti, il faut également considérer l intérêt du paysage modifié quotidiennement par les interventions humaines : déboisements, constructions, démolitions, lotissements, création des infrastructures et des équipements, remembrement des terrains, aménagement des devantures commerciales, etc.
QUESTIONS D INTERÊT GENERAL POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DU PATRIMOINE HISTORIQUE Il s avère que chaque paysage possède des caractères à prendre en compte. Les préoccupations patrimoniales sont devenues des questions d intérêt général pour lesquelles les collectivités deviennent un garant de la protection et de la conservation. Depuis la fin du XVIIIè siècle à nos jours, elles se sont constamment développées:
QUESTIONS D INTERÊT GENERAL POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DU PATRIMOINE HISTORIQUE - dans deux directions: diversification des champs d intérêt et approches plus globales, de la protection portée sur un monument isolé à ses abords aux villes, aux villages, aux quartiers anciens, aux sites et aux paysages. - dans les objectifs: de la conservation et de la restauration à la réhabilitation, à l adaptation à la vie nouvelle d élément protégé afin de devenir un facteur culturel économique et social dans notre environnement.
SITES CLASSES ET INSCRITS DU VIEUX PORT Ce plan montre les sites inscrits portant sur les parcelles du Cadastre du XIX siècle. En surimpression, mention de destructions de guerre et de reconstructions qui ont modifié le bâti et l emprise cadastrale actuelle.
ZONES SENSIBLES DU LITTORAL DU CENTRE VILLE: ZONES DE PROTECTION AUX ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES Les «zones de protection» sont circonscrites dans un rayon de 500 mètres aux abords des monuments historiques classés ou inscrits à l Inventaire des Monuments Historiques et protégés au titre de la Loi du 23 Décembre 1913.
RADIOGRAPHIE D UNE VILLE Le centre historique de Marseille Cartographie informatisée GEOCONCEPT 2004: En rouge: Les monuments existants. En vert: Les monuments disparus. En bleu: Le cadastre napoléonien (début du XIXème siècle)
ATLAS DES ELEMENTS ARCHITECTURAUX DU CENTRE HISTORIQUE DE MARSEILLE
UN ATLAS INFORMATISE DU CENTRE HISTORIQUE
PATRIMOINE CULTUREL DU CENTRE HISTORIQUE élément majeur d un document de développement durable Exemple N 1: Hôtel de Ville et ses abords
PATRIMOINE CULTUREL DU CENTRE HISTORIQUE élément majeur d un document de développement durable Exemple N 2: Place des Accoules Place des Accoules du quartier du Panier Pour assurer la gestion de son territoire, la Ville de Marseille a mis en place une banque de données à valeur culturelle, historique, urbanistique et technique. Cette banque de données qui concerne tout le territoire de la ville fait l objet d une mise à jour permanente. Cette information enrichie par les données spécifiques que gère chacun des Services Municipaux peut être consultée par tous ces Services ainsi que par les Administrations qui travaillent sur le territoire communal et constitue un outil de gestion pour le développement durable. Radiographie du site Ainsi la Place des Accoules apparaît sur le plan topographique comme un espace libre et dégagé, mais, en réalité, son sous-sol est encombré par un grand nombre de réseaux ainsi que par des vestiges d anciennes fondations comme celles de l Eglise des Accoules dont il ne subsiste que le clocher. Il s agit du tissu complexe reél en milieu urbain ancien d une ville comme Marseille.
1985-1998: PATRIMOINE CULTUREL ET NOUVELLES TECHNIQUES mises en application à Marseille Le cadastre en site historique et les relevés d architecture: L église Saint-Victor est l unique vestige de la grande abbaye médiévale. Aujourd hui des bâtiments d habitation occupent l emplacement de l enceinte fortifiée et des dépendances de l ancien couvent. Le site qui domine le Vieux Port constitue l un des hauts lieux de la ville; aussi la connaissance de sa complexité est-elle importante. La lecture simultanée : - La mise en situation des relevés de différents niveaux du monument améliore sa compréhension en volume et relève sa stabilité. L interprétation des relevés archéologiques (documents L.A.M.M - C.N.R.S Aix en Provence) permet de compléter l information sur l occupation du site avec en particulier la mise en évidence de la cohabitation réseaux-archéologie. Le témoignage archéologique : Dans l une des tours de l église Saint-Victor, sépultures et petit édifice à toiture en tuiles sont imbriqués à l extrême. Le relevé photogrammétrique (C.R.M.H Paris) exploité par l archéologie (L.A.M.M C.N.R.S Aix en Provence) permet une restitution numérisée au 1/20è pour l Atlas du Patrimoine.
1985-1998: PATRIMOINE CULTUREL ET NOUVELLES TECHNIQUES mises en application à Marseille La superposition des plans anciens permet de retrouver la trace des utilisations antérieures et apporte une connaissance et une compréhension nécessaires comme préalable de toute intervention sur la ville.
1985-1998: PATRIMOINE CULTUREL ET NOUVELLES TECHNIQUES mises en application à Marseille Informatisation des données archéologiques: l exemple du quartier de la Bourse
1985-1998: PATRIMOINE CULTUREL ET NOUVELLES TECHNIQUES mises en application à Marseille Site archéologique au quartier du Panier
1985-1998: PATRIMOINE CULTUREL ET NOUVELLES TECHNIQUES mises en application à Marseille Système de gestion concernant les données du patrimoine culturel (S.I.G Géoconcept) : Exemple sur l hypercentre A. METHODOLOGIE: - Cadrage général d une étude préalable sur un lieu précis. - Analyse de l état d un bâtiment dans son contexte géographique physique, humain et dans sa dimension historique. B. OBJECTIFS: Propositions d interventions possibles en milieu urbain. C. TECHNIQUES MISES EN ŒUVRE: - Calage de cadastres ou de plans d époques différentes pour localiser le bâti et le redessiner si besoin est. - Interrogation de la base de données par requêtes paramétrées. - Réponse instantanée (pointage automatique sur le bâti concerné) et affichage d une mini fiche d information synthétique. - Création de liens hypertextes renvoyant à une information complémentaire (dessins d architectes, photographies anciennes ou récentes, bibliographie, sources historiques, notice historique, et généalogie des propriétaires).
1985-1998: PATRIMOINE CULTUREL ET NOUVELLES TECHNIQUES mises en application à Marseille Système de gestion concernant les données du patrimoine culturel (S.I.G Géoconcept) : Exemple sur l hypercentre
AIDE A LA GESTION D UN CENTRE DE VILLE HISTORIQUE 1. METHODE DE DIAGNOSTIC, CONSTITUTION D UNE BANQUE DE DONNEES ET INTERVENTION SUR UN QUARTIER: EXEMPLE DU QUARTIER PANIER A MARSEILLE Depuis 20 ans, les quartiers en centre ville (Panier, Belsunce, Noailles, Opéra, Préfecture, Palais de Justice) ainsi que les noyaux villageois de Marseille (Mazargues, Estaque, Saint Henri, Château Gombert) font l'objet pour chacun d'eux de l édition d un guide pour les travaux d entretien. Il comporte: - de la documentation historique sur l'urbanisme et l'architecture du quartier. - la méthode de diagnostic: relevés d'architecture et des désordres structuraux, typologie des façades et des devantures commerciales. - l'analyse des matériaux de façades: en enduits traditionnels, en pierres apparentes, en ciments naturels, etc. - des recherches sur la polychromie de façades. - la méthode de relevé et de constitution d'une banque de données, de la représentation graphique et cartographique. - la palette des couleurs de façades: composition et nature des matériaux et techniques mises en œuvre. - des recommandations.
1A. Methode de diagnostic: Relevé d'architecture et des désordres structuraux Les façades elles-mêmes sont bien sûr les meilleures sources d'information sur leur état actuel et le relevé graphique intégré à la documentation photographique est le moyen le plus immédiat et efficace pour obtenir une juste représentation finalisée au diagnostic et à la remise en état des immeubles. Les relevés et les diagnostics ont bien entendu lieu avant l'exécution des travaux afin d'établir un devis. Ils devront être malgré tout précis, de façon à ce que soient nettement visibles les divers éléments de façade. On indique les éventuels désordres, fissures, micro fissures, décollement d'enduit, etc. qui, du fait de leur taille, sont aisément identifiables. Les dessins et photos ont besoin d'être clairs et précis dans le cas de façades au décor gravé ou peint en trompe-l'œil, afin de les refaire à l'identique lorsqu'un mauvais état général impose le décroûtage total de l'enduit. Il est donc important que le relevé fasse état du décor et des désordres structuraux ou superficiels de façon exhaustive.
1B. Typologie des facades: relevés d'architecture et des matériaux composant de façades Il convient de considérer que chaque façade est unique du point de vue des matériaux (enduit traditionnel, pierres apparentes, ciment naturel), de la technique ou de l'état de conservation, il est cependant vrai que les typologies observées sont en nombre limité compte tenu aussi des multiples variantes.
1C. Constitution d une banque de données Après la collecte des données et des échantillons prélevés, le relevé des couleurs s'est fait à l'aide d'une fiche de type informatisée pour décrire de manière objective les diverses couleurs observées. On s'est servi du code MUNSELL en l'associant au système de dénomination scientifique des couleurs ISCC-NBS. Le traitement informatique permet de décrire jusque dans les moindres détails l'articulation du décor et apporte des informations utiles en vue de travaux de réhabilitation, une fois cernée la chromatique historique ou récente du quartier. La classification des divers types de façades d'après les couleurs, les matériaux et les techniques de mise en œuvre permet de restituer l'image traditionnelle du quartier.
1D. Fiche de l état actuel des façades
1E. Représentation Graphique
2. PRODUCTION DES DOCUMENTS GUIDES 2A. "Guide pratique des travaux de restauration des façades" Le guide pratique a pour but d'apporter aux divers intervenants des renseignements utiles pour mener à bien leurs chantiers de restauration de façades enduites sur maçonneries anciennes montées aux mortiers peu résistants, soit aux chaux aériennes ou hydrauliques naturelles, soit aux divers mortiers bâtards chaux ciments, soit au ciment prompt et de façades anciennes montées et enduites aux mortiers de plâtre et de chaux aérienne. Le guide pratique comporte: 1. Diagnostic de l'état du bâti et des travaux à entreprendre. 2. Principe d'une bonne restauration et généralité sur l'élaboration des mortiers. 3. Liants spécifiques aux travaux de restauration du bâti ancien. 4. Choix des liants et destination des mortiers : au traitement du soubassement et fondation du mur de façade. 5. Travaux d'enduits. Composition-exécution des couches. 6. Confection des moulures et corniches. 7. Préparation du badigeons à la chaux sur enduit conservé ou refait.
PLANIFICATION URBAINE DU CENTRE VILLE DE MARSEILLE ET DEVELOPPEMENT DURABLE Marseille dispose dans son centre ville d'un périmètre de 250 hectares qui est composé de plusieurs secteurs où le patrimoine urbain et architectural est homogène suivant l'évolution de la ville intra-muros. Dès 1972, pour affirmer sa politique de protection du patrimoine culturel du centre ville, la Municipalité de Marseille avait pris la décision de créer les premières zones d'aménagement ayant pour objectifs de remettre en valeur une grande partie du centre historique en forte dégradation depuis au moins les deux dernières décennies, de revitaliser la fonction résidentielle et de susciter le retour au centre ville des activités économiques. - Création de la première Z.A.D (Zone d'aménagement Différé) du quartier du Panier en 1972 - Création de la deuxième Z.A.C (Zone d'aménagement Concerté) de Grands Carmes- Sainte Barbe et Belsunce en 1972 - Création la troisième Z.A.C de la Canebière en 1991.
PLANIFICATION URBAINE DU CENTRE VILLE DE MARSEILLE ET DEVELOPPEMENT DURABLE L objectif est: - Faire revenir les habitants au centre ville, en leur offrant de bonnes conditions de rési dence, aussi bien en matière de logement que d'espaces publics et d'équipements. - Adaptater à la vie contemporaine le patrimoine existant et d'offrir aux habitants la possi bilité de renouer avec l'histoire de la ville. - Faciliter la réhabilitation des quartiers en s'appuyant sur la conservation - restauration et la mise en valeur du patrimoine existant. - Appliquer le mécanisme fiscale destiné à favoriser la restauration immobilière. Les zones de protection se présentent comme un outil juridique garantissant la conservation du patrimoine tout en permettant aux périmètres de restauration immobilière de rester opérationnels. Elles permettent de remplacer la servitude de protection des monuments historiques par un règlement associé à un plan de délimitation dans la perspective du développement durable.
3. Les Programmes de Référence applicables en centre ville Les périmètres des Opérations Programmées d Amélioration de l Habitat en centre ville.
3. Les Programmes de Référence applicables en centre ville Il s'agit des programmes d'intervention concernant l'ensemble des acteurs publics et privés qui s'appuient sur les enjeux urbains et sociaux sur les quartiers centraux ou faubourgs anciens en mutation, pour mettre en place des opérations importantes et complexes : ZAC, OPAH, RHI, PRI, etc.). L'intérêt du Programme de Référence réside dans la recherche d'une bonne cohérence entre les différents modes d'intervention, de procédures et d'opérations d'aménagement publics ou privés et notamment d'une meilleures maîtrise d'enjeu urbain (protection et mise en valeur du patrimoine, de résorption d'habitat insalubre, réhabilitation d'habitat social défavorisé, traitement des espaces publics, amélioration des équipements et services, etc.) et d'enjeu social (maintien de la vocation résidentielle d'habitat social ou maintien de la mixité). Le 22 Juillet 1994 la Ville de Marseille a voté un programme général d'actions concertées en faveur du centre ville. Celui-ci met particulièrement en évidence la nécessité, en complément des actions déjà engagées (Plan Canebière, OPAH, RHI, PRI) d'entreprendre un effort global sur le centre ville: - transformer le tissu urbain et réhabiliter le parc immobilier dans le respect indispensable du patrimoine architectural et urbain. - favoriser, en adaptant l'action sociale, le rééquilibrage de l'habitat. - développer le partenariat avec les acteurs privés.
EXEMPLE D'UNE RESTRUCTURATION ET RECONVERSION DU GRAND HÔTEL NOAILLES DE LA CANEBIERE EN COMMISSARIAT DE POLICE DU SECTEUR CENTRE
RESTRUCTURATION ET RECONVERSION DES ANCIENS DOCKS DE LA JOLIETTE EN ACTIVITES TERTIAIRES 1. HISTORIQUE: LES DOCKS DE LA JOLIETTE Cet édifice situé en bordure de l'actuel quai de la Joliette, qu'on appelle encore parfois de son vrai nom Grand Entrepôt, est le dernier vestige des établissements que fit élever à cet endroit, de 1859 à 1868, l ingénieur et financier Paulin TALABOT pour le compte de la société qu'il venait de créer et qui allait occuper la place d'un siècle durant La Compagnie des Docks et Entrepôts de Marseille. (Institut Français d Architecture Marseille la Passion des contrastes, Collection Villes, Mardaga)
L ATELIER DU PATRIMOINE