Fiche C.6 - Stratégie et modalités d organisation de la vaccination contre une grippe à virus pandémique



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Transcription:

Fiche C.6 - Stratégie et modalités d organisation de la vaccination contre une grippe à virus La stratégie vaccinale et les modalités d organisation de sa déclinaison territoriale sont en cours de précision dans le cadre de la préparation de la vaccination contre le virus H1N1. La survenue d une pandémie de grippe est liée à l apparition d un nouveau virus grippal, capable de se transmettre facilement d homme à homme, et qui se répand dans une population qui ne possède pas d immunité vis-à-vis de ce nouveau virus. La vaccination contre un nouveau virus grippal représente le moyen le plus efficace d enrayer ou d atténuer une pandémie, dès lors que cette dernière apparaît comme une menace importante pour la santé publique et que les bénéfices sanitaires de la vaccination paraissent l emporter sur ses inconvénients. Dans le cas d une pandémie grippale, il est impossible de développer à l avance un vaccin puisque, par définition, la pandémie est provoquée par un nouveau virus. Le développement d un vaccin dépend donc d un certain nombre de facteurs : - la date de mise à disposition, par l Organisation mondiale de la santé, de la souche virale ; - la durée de développement d une souche vaccinale par l industrie pharmaceutique ; - la durée des phases d essai dont certaines étapes pourront être soit raccourcies, soit menées en parallèle, tout en maintenant les exigences de qualité et de sécurité ; - la durée des phases administratives dont certaines pourront être accélérées pour l obtention de l autorisation de mise sur le marché (AMM) par une procédure centralisée auprès de l agence européenne des médicaments (EMEA). Par ailleurs, la préparation d une campagne nationale de vaccination nécessite de : procéder à l acquisition de lots de vaccins qui pourront être utilisés en fonction des autorisations de mise sur le marché et des dates de livraison progressives effectives ; déterminer les groupes de population à vacciner en identifiant les priorités selon notamment les données épidémiologiques, cliniques et virologiques disponibles ; préparer la mise en œuvre opérationnelle sur le terrain à la fois pour ce qui concerne les lieux de vaccination, les personnels intervenant mais également les modalités de convocation des personnes, adapter le système de pharmacovigilance, préparer une communication adaptée. 1. Les vaccins actifs contre les virus s. La nécessité de développer très rapidement un vaccin, une fois que la souche responsable est connue, a conduit l EMEA (European Medicinal Evaluation Agency) à émettre des recommandations destinées aux laboratoires développant ce type de vaccin. Plusieurs laboratoires ont développé des vaccins comportant des adjuvants à base d émulsion huile dans l eau qui contribuent à majorer la réponse immunitaire humorale et cellulaire induite (en termes de nature, de durée, d intensité et de spectre vis-à-vis des souches virales) ainsi que de réduire la dose d antigène vaccinal. Une charge antigénique plus faible doit permettre d augmenter le nombre de doses vaccinales produites et une diminution du délai de leur mise à disposition. Septembre 2009 107

A ce jour, on constate un manque de données de tolérance à long terme lors de l utilisation de cette classe d adjuvant, notamment en cas de vaccination de masse. La perspective d utiliser dans ces conditions un vaccin contenant un puissant adjuvant chez de jeunes enfants dont le système immunitaire est en cours de maturation, doit être étudiée. Vaccins s prototype ( Mock-up pandemic vaccines) Le développement du vaccin prototype est réalisé en phase inter. Le dossier est soumis aux autorités pour approbation pendant la phase inter. Une autorisation de mise sur le marché (AMM) n est accordée que sous circonstances exceptionnelles, c'est-à-dire que ces vaccins ne peuvent être commercialisés que si une pandémie de grippe a été déclarée officiellement par l OMS/EU (phase 5/6) et à la condition que le titulaire de l AMM prenne en considération la souche officiellement déclarée. Vaccins à usage pré dits «prés» Les vaccins à usage pré dits «prés» sont définis comme pouvant être utilisés avant la déclaration officielle par l OMS d une situation. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a émis, en septembre 2008, des recommandations sur la pertinence et le moment de l utilisation de ce vaccin. Le dossier est soumis aux autorités pour approbation pendant la phase inter ou d alerte. Les procédures pour l obtention d une AMM sont identiques à celles d un nouveau vaccin. Le vaccin peut être utilisé avant la déclaration officielle par l OMS d une situation (phase 5/6). Les vaccins s prototype et les vaccins prés peuvent être identiques dans leurs caractéristiques ; seules les exigences de l'amm diffèrent. 2. Éléments de la stratégie vaccinale La stratégie de vaccination face à une pandémie grippale pourrait reposer sur 2 volets : - la vaccination pré. Elle pourrait s envisager, si le vaccin peut avoir un effet sur la souche virale qui apparaîtrait en phase 4, afin de contribuer à la protection des sujets considérés comme devant être protégés prioritairement ou réduire le taux d attaque de la maladie. - la vaccination. Elle serait l élément essentiel pour arrêter la circulation du virus et donc le phénomène, en évitant la maladie à nombre d individus. Le vaccin dirigé contre un virus grippal ne peut être préparé qu une fois le nouveau virus connu et donc la pandémie engagée. Compte tenu de cette contrainte et des besoins considérables, l approvisionnement en vaccin ne peut être que progressif et la définition d un ordre de vaccination apparaît donc nécessaire. La définition de l ordre de vaccination doit respecter un certain nombre de principes. Elle s appuiera sur un avis du haut conseil de santé publique. o l ensemble de la population est éligible à la vaccination, o l «ordre prévisionnel de vaccination» restera modifiable en fonction des caractéristiques du virus, de la pandémie et de son évolution, o les règles définissant l ordre d accès à la vaccination doivent être explicitées publiquement, o une gestion collégiale opérationnelle de ces principes et des recours, o la vaccination s insère dans une palette de moyens de prophylaxie et de réponse, o la nécessité d un suivi rigoureux des effets secondaires de la vaccination. Le fait d imposer un ordre de priorités pourrait présenter le risque d invoquer la rupture d'égalité. Ce principe est un principe constitutionnel, mais, selon une jurisprudence constante du Conseil constitutionnel, le principe d égalité «ne s oppose ni à ce que le législateur règle de façons Septembre 2009 108

différentes des situations différentes, ni à ce qu il déroge à l égalité pour des raisons d intérêt général, pourvu que, dans l un et l autre cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l objet de la loi qui l établit». 3. Orientations sur les modalités d organisation de la vaccination 3.1. Disponibilité des vaccins 3.1.a. Vaccins pré s H5N1 Une quantité de vaccins pré s H5N1 permettant de vacciner 2 millions de personnes a été commandée, par le ministère chargé de la santé. Une réflexion sur l opportunité de la réservation de stocks nationaux complémentaires de vaccins pré s H5N1 est en cours. 3.1.b. Vaccins s H1N1 Le ministère de la santé a procédé à l acquisition de 94 millions de doses auprès de trois producteurs. A ce stade, il est prévu une présentation en flacons multi doses faisant privilégier l organisation de la vaccination sur des sites collectifs. Le rythme et la périodicité de mise à disposition des vaccins dépendent directement de la capacité de production des firmes pharmaceutiques. Compte tenu des délais de développement et de production à partir de l isolement de la souche du nouveau virus, et selon la cinétique de la pandémie à l échelle mondiale, la mise à disposition des premiers lots de vaccins s pourrait intervenir après que la première vague ait touché la France. De ce fait, une partie de la population sera déjà naturellement immunisée à cette date. 3.2. Matériel d injection Pour une partie des vaccins, le producteur fournit les seringues et aiguilles, ainsi que les conteneurs de DASRI. Pour l autre partie, le matériel d injection et les conteneurs sont acquis par l Etat et font l objet d un marché distinct. Ils seront acheminés sur les lieux de vaccination concomitamment aux vaccins. 3.3. Organisation de la vaccination 3.3.a. Principes généraux La vaccination antigrippale est organisée par les pouvoirs publics selon des modalités qui prennent en compte les contraintes suivantes : - étaler la vaccination sur plusieurs semaines ou mois ; - organiser la vaccination par ordre de priorité pour des groupes de population divers ; - tenir compte d un schéma vaccinal pouvant nécessiter plusieurs injections espacées d au minimum trois ou quatre semaines. La réparation des éventuels accidents attribuables à la vaccination organisée par les pouvoirs publics se ferait dans le cadre de l Office national d indemnisation des accidents médicaux (ONIAM). Septembre 2009 109

3.3.b. Acheminement des vaccins sur les sites de vaccination Les modalités d acheminement et de distribution des vaccins tiendront compte des capacités et du rythme de mise à disposition des vaccins par les laboratoires, ainsi que des choix retenus concernant les sites de vaccination. Des contrats ont été passés avec des opérateurs nationaux pour assurer la distribution vers des sites locaux prédéfinis. 3.3.c. Personnels effectuant ou concourant à la vaccination Médecins : la présence d au moins un médecin par site de vaccination est obligatoire, indépendamment de la réalisation de l injection vaccinale : - tout médecin en exercice inscrit à l ordre des médecins, quel que soit son statut, sa qualification et son mode d exercice, peut être médecin vaccinateur ; - des médecins non inscrits à l ordre (retraités, médecins exerçant une activité administrative ) peuvent être réquisitionnés ; la réquisition l emporte alors sur l inscription à l ordre des médecins ; - s agissant de séances collectives de vaccination dans des institutions, les médecins et les personnels paramédicaux et de secrétariat de ces institutions sont prioritairement affectés à la vaccination ; - les étudiants en médecine peuvent être amenés à effectuer des vaccinations conformément à l article L. 4131-2 du code de la santé publique. Sages-femmes : les sages-femmes peuvent être amenées à prescrire la vaccination aux femmes enceintes et peuvent réaliser l acte de vaccination. Infirmiers et infirmières généralistes ou spécialisés (puéricultrices notamment) : tout(e) infirmier(e) diplômé(e) d État est autorisé(e) à effectuer des injections vaccinales sur prescription médicale. Autres auxiliaires paramédicaux : les aides soignants, les auxiliaires de puériculture et les secrétaires peuvent concourir à la mise en œuvre de la vaccination (accueil, préparation des locaux et du matériel et remise en état, aide au remplissage des documents). D autres personnels peuvent être nécessaires : traducteurs, personnels assurant la sécurité des sites de vaccination, notamment si cette dernière n est possible qu en période de circulation virale. 3.3.d. Sites de vaccination Le préfet détermine les sites de vaccination en liaison avec les maires. La vaccination préalable des professionnels de santé chargés d assurer la vaccination du public au niveau des sites sera assurée dans les locaux d établissements de santé disposant d une pharmacie à usage intérieur. Pour les autres populations, l organisation privilégie une ou plusieurs des solutions suivantes : 1) Sites de proximité, au plus près des populations à vacciner L objectif est d affecter des équipes et du matériel vaccinal sur les sites fréquentés habituellement par les groupes particulier à vacciner, dans la mesure où ces sites disposent des installations requises. Il s agît : - des institutions où elles vivent : maisons de retraite, EPHAD, établissements de soins de longue durée ; - des institutions qui les accueillent, si leur activité est maintenue : pour les nourrissons et les jeunes enfants, crèches, écoles maternelles ; pour les enfants et adolescents : écoles, collèges et lycées ; pour les personnes âgées, foyers d accueil de jour ; Septembre 2009 110

- des lieux de travail, pour des populations particulières, dont les professionnels de santé travaillant en établissement de santé : dans les services de médecine du travail lorsqu ils existent, ou en réservant des locaux collectifs existant sur place ou à proximité ; - des consultations de PMI. 2) Site collectifs permettant de vacciner un nombre important de personnes L objectif est de déplacer les personnes à vacciner vers des sites collectifs dédiés qui peuvent être : - des locaux collectifs retenus pour l implantation des unités de vaccination de base du plan variole. Ces sites dotés d une grande capacité d accueil, peuvent être sécurisés, disposent d une aire de stationnement à proximité et permettent le tri des personnes symptomatiques et l information préalable à l acte vaccinal. - des centres de vaccination et des centres de consultation dédiés temporairement à la vaccination contre la grippe ; - dans les zones à faible densité de population non équipées de locaux médicaux : locaux publics tels que mairies, écoles, voire unités mobiles (camions PMI ou de médecine du travail ou de services de lutte antituberculeuse). 3) Locaux et équipements Les sites de vaccination doivent : - disposer de pièces distinctes permettant respectivement l accueil et l enregistrement, l acte de vaccination, le rhabillage, la prise en charge d une personne présentant des effets indésirables immédiats ; - en cas d impossibilité, cloisonner les locaux existants afin de séparer les différentes étapes ; - assurer une marche en avant et la séparation des circuits «propre» et «sale». Les locaux doivent comprendre un point d eau potable, des sanitaires pour le public. Des capacités de stockage des vaccins respectant les conditions de température doivent être présentes sur les sites de vaccination (réfrigérateurs ou glacières). Les lieux de stockage des vaccins doivent être fermés, sécurisés, et leur accès doit être limité aux seules personnes autorisées. Le matériel de base nécessaire à l utilisation du site de vaccination doit comprendre, notamment : tables, chaises (la vaccination est un geste qui se réalise assis), formulaires («fiches navette»), stylos, tablettes d écriture, papeterie, téléphone, poubelles, badges d identification pour le personnel, matériel de ménage. Les autres matériels nécessaires à l organisation d une vaccination collective : désinfectant pour la peau, coton, gants latex (gants vinyle pour les personnes allergiques), solution hydro-alcoolique pour friction désinfectante des mains, eau de javel pour désinfection des surfaces. Si la vaccination est réalisée en période de circulation virale : vêtements de protection à usage unique pour le personnel (gants, casaques, blouses, masques FFP2 ou masques chirurgicaux). Le matériel médical de réanimation doit être disponible sur place, de façon à assurer les premiers secours en cas de choc anaphylactique ou d effet secondaire grave immédiat après la vaccination. 3.3.e. Chaîne vaccinale Les étapes successives nécessaires au déroulement d une vaccination collective contre la grippe sont : - l information des personnes concernant la vaccination ; - le tri à l entrée, notamment en période de circulation virale : o les personnes se présentant doivent être triées de façon à ce que seules celles non symptomatiques (fièvre, toux) pénètrent dans le site de vaccination ; o les autres personnes sont orientées vers des locaux ou des sites spécifiques ; Septembre 2009 111

o la file d attente doit être organisée à ce niveau, et le maintien de l ordre assuré par du personnel de sécurité ou par les forces de l ordre. Ce personnel, lui-même préalablement vacciné, doit être protégé par des masques FFP2 ; o seules les personnes ayant été filtrées au tri peuvent pénétrer dans les locaux ; - l accueil et l enregistrement des personnes à vacciner (éventuellement enregistrement informatique) ; - l information et le remplissage du questionnaire médical : o information sur la vaccination (indications, contre-indications, effets secondaires, précautions après vaccination), donnée de façon passive (plaquettes distribuées à l accueil) ou interactive (personnel paramédical formé et traducteurs à disposition) ; o signature de l attestation d information relative à la vaccination ; o orientation vers la consultation médicale ; - la consultation médicale : o le médecin évalue l existence ou non d une contre-indication et oriente ou non vers la vaccination ; o le cas échéant, il prescrit des examens complémentaires ou indique à la personne présentant une contre-indication temporaire, la date à laquelle elle devra se représenter ; o les personnes ne pouvant être vaccinées sont orientées vers un poste où elles reçoivent des conseils et des explications (sur les raisons de leur non-vaccination, sur les examens à faire ) ; - l injection du vaccin et les conseils en cas d effets indésirables ; - l étape administrative : o remplissage du certificat de vaccination ou du carnet de santé et remplissage du registre de vaccination (enregistrement informatique recommandé) ; o explications sur la conduite à tenir en cas d effets indésirables ; o rendez-vous pour la deuxième dose. 3.3.f. Pharmacovigilance Un suivi de pharmacovigilance en cas de pandémie est prévu au plan européen dans le cadre d un plan de gestion de risque. Au plan national, en complément de la déclaration obligatoire des effets indésirables graves ou inattendus par les professionnels de santé, s ajoutera un suivi national assuré par les centres régionaux de pharmacovigilance désignés. Septembre 2009 112