L ACCUEIL DES MÉDIAS À ALBERTVILLE PRÉSENTATION DU RÔLE ET DES ACTIVITÉS D ORTO 92 Chaque site fait sa place à la caméra. Les médias sont devenus une composante majeure des Jeux Olympiques. La diversité des compétitions, les nombreux sites sur lesquels elles ont lieu nécessitent une organisation et des plans d opération draconiens. Comment seront accueillies, à Albertville, en février prochain, les équipes des chaînes de télévision et de radio? François Lemoine, président de l'organisme de radio télévision olympique d Albertville 92 (Orto 92), le radiodiffuseur-hôte, nous apporte ici toutes les réponses. Par François Lemoine Dans le cadre du contrat le liant au CIO, le COJO doit, entre autres missions, choisir un radiodiffuseur-hôte, chargé de la réalisation et de la production de toutes les retransmissions télévisées et radiodiffusées des épreuves et des cérémonies olympiques ainsi que de la fourniture, à tous les radiodiffuseurs, qui en acquièrent les droits, des services dont ils ont besoin en matière de radio et de télévision. Au cours de l été 1988, le COJO lança, sur la base d un cahier des charges détaillé, un appel d offre pour l attribution de cette mission et l hiver suivant choisit comme radiodiffuseur-hôte un groupement de chaines françaises de télévision et de radio : Antenne 2, FR3 et Radio-France, constitué en une société anonyme qui, après signature avec le COJO d un contrat regroupant l ensemble des clauses techniques, financières, juridiques, est devenu «ORTO 21
MEDIAS 92» : Organisme de radiodiffusion télévision olympique d Albertville 1992». En décembre 1990, à l occasion d une augmentation de capital, la société Télédiffusion de France (TDF) rejoignait ORTO 92. UNE MISSION COMPLEXE La mission du radiodiffuseur-hôte au cours des Jeux Olympiques, on le sait, est de produire et de mettre à disposition des détenteurs de droit l ensemble des signaux internationaux de retransmission télévisuelle et sonore qui constituent le signal de base et de fournir certains services complémentaires. A ce titre, le radiodiffuseur-hôte assure l ensemble des missions, de la conception à l exploitation durant toute la durée des Jeux. Cette description un peu sévère mérite quelques éclaircissements. En premier lieu, il s agit de traduire par le son et l image la réalité des Jeux Olympiques, respectant ainsi l un des principes de la Charte : «La diffusion la plus large possible des Jeux et des idéaux du Mouvement olympique». Les retransmissions de cette manifestation sportive internationale doivent constituer un spectacle qui met en lumière la beauté des gestes sportifs dans leur grande diversité, la recherche continue vers leur perfection et l attente passionnée du résultat, dans le cadre exceptionnel des sites, avec cet esprit universel qui unit toute la famille olympique. Cet objectif passe, en radio-télévision, par la conjugaison du professionnalisme, de l expérience, des dispositifs de production et l utilisation des technologies les plus modernes et les mieux adaptés à chaque épreuve. Deuxième mission du radiodiffuseurhôte: la fourniture, aux sociétés de radiodiffusion qui, dans le monde entier, ont acquis les droits de retransmission, des moyens et services, souvent spécifiques, nécessaires à l exploitation sur leurs réseaux, des programmes qu ils produisent à l occasion de cet événement. Aux Saisies, la télévision sera présente pour le biathlon. COJO, RADIO-TV ET FOURNISSEURS Il est apparu, d emblée, qu il convenait de travailler simultanément mais de façon coordonnée avec le COJO, notre mandant, les radiodiffuseurs détenteurs de droits, nos clients, et les six prestataires principaux, nos fournisseurs. Prestataire du COJO, Orto 92 assume les engagements et obligations relevant du domaine de la radiotv, auxquels ce dernier a souscrit vis à vis du CIO et des sociétés détentrices de droits. Entre les deux organismes la confiance s est instaurée progressivement. Au fur et à mesure que le compte à rebours s échenille, il a fallu sans cesse valider les dispositions prises et résoudre les problèmes qui se présentaient. Un travail en dialogue permanent avec la direction générale du COJO, celle des médias, des sports et celle des Equipements; une collaboration dont l apothéose surviendra en février mais d ici là le travail ne manque pas. La chaîne américaine CBS, I UER, pour l Europe occidentale et l OIRT pour les anciens Etats socialistes, le Canada (le réseau public anglophone CBC et francophone SRC), le réseau japonais NHK, l Australie, la Nouvelle Zélande et d autres, ont 22
progressivement acquis des droits de retransmission dont le montant représente approximativement le tiers des recettes du COJO, somme considérable pour tout le monde. Il est donc bien naturel que les exigences manifestées par ces radiodiffuseurs soient grandes et nombreuses: qualité des réalisations, souplesse des dispositifs pour le direct et le différé selon l utilisation qu ils en font, la disponibilité des moyens dont ils ont besoin... Ces professionnels, habitués à trouver sur ce type d événements les meilleures installations et toutes les facilités souhaitent et exigent toujours plus et toujours mieux! Pour définir les problèmes et les résoudre d ici aux Jeux de 1992 Orto 92 entretient également d autres contacts réguliers notamment avec différents organismes comme la commission Radio-TV du CIO, la commission olympique des radiodiffuseurs d Albertville (CODA), le groupe sport de l UER, ou encore avec les fédérations sportives à l occasion des compétitions mondiales qui se tiennent dans la région jusqu aux Jeux. Expériences, voire notoriétés professionnelles sont exploitées à fond. Grâce, à la collaboration de six grands prestataires : quatre sur les sites, un pour le Centre international de Radio-TV et un dernier pour les liaisons, Orto 92 assure les activités de production et d ingénierie, dont elle a la responsabilité. Sur les sites, la Société française de production (SFP) est chargée de l ensemble des compétitions et des cérémonies à Albertville, celles de Val d Isère et le ski à Méribel. La Société de télévision FR3 quant à elle assurera la retransmission du Hockey, à Méribel et Courchevel. L UER, dans le cadre du contrat qui la lie au CIO/COJO, fournit le tiers du montant des droits sous forme de prestations techniques, sous la responsabilité d Orto 92. Les sociétés de télévision de Finlande, Suède et Norvège couvriront le site des Saisies (ski nordique et biathlon). Pour celle d Allemagne ce sera le bob et la luge à La Plagne. L'Italie, la Yougoslavie et la Suisse couvriront les descentes alpines aux Arcs, le ski artistique à Tignes et le curling à Pralognan, ces trois sites abritant des épreuves de démonstration à l exception des bosses à Tignes qui, pour la première fois, constituent une discipline olympique. Radio- France, enfin qui installera et exploitera les cinqcents à cinq cent cinquante postes de commentateurs. Service ô combien stratégique puisqu il concerne les journalistes qui s adressent en direct aux 2,2 milliards de téléspectateurs. LE CIRTV ET LES LIAISONS TDF est chargée de la conception, de l installation et de l exploitation en continu de ce Centre international de radio télévision (CIRTV), qui fonctionnera jour et nuit. L ensemble des liaisons optiques, hertziennes et satellite sera assuré par la société de nationale de communication France-Télécom qui fournira les liaisons permanentes pour le transport des signaux. Il s agit de deux liaisons terrestres permanentes (fibre optique et/ou faisceaux hertziens), l une pour le signal international, et l autre sur réservation pour les liaisons privatives, auxquelles viennent s ajouter une liaison satellite de secours pour le signal international, quant aux sons-commentaires, ils seront acheminés au CIRTV sur des circuits numériques. Dans leur ensemble, la qualité indiscutable de ces organismes est un énorme atout pour Orto 92 et finalement pour la qualité des Jeux. Néanmoins, une fois signé ces contrats, l essentiel reste de faire travailler de concert toutes ces entreprises qui ont, faut-il le rappeler, de sérieuses personnalités, voire des particularismes notables. Dans cette optique, ont été introduits des éléments de souplesse indispensables pour remédier aux inévitables aléas. UN ENVIRONNEMENT TECHNIQUE ET D ACCUEIL DE QUALITÉ Face à la gare de Moûtiers, au coeur géographique de la Savoie olympique, le Centre international radio télévision (CIRTV) étend ses vingt mille mètres carrés sur deux niveaux d un bâtiment couronné de six blocs de bureaux de trois à quatre étages. Destiné à accueillir les organismes Trouver l emplacement ad hoc pour une descente prodigieuse... à la télévision aussi. 23
MEDIAS A Moûtiers, le centre de radiotélédiffusion. de radio et de télévision, c est le centre nerveux de la communication audiovisuelle olympique. Les chaînes américaine CBS, canadiennes CBC, SRC et japonaise NHK se partagent les sept mille mètres carrés du rezde-chaussée. Les deux Unions européennes de radiodiffusion (UER, OIRT), la Chaîne 9 australienne, France Télécom, le COJO et Orto 92 sont installés dans les étages. Les radiodiffuseurs disposent en outre de locaux d accueil et de services qui leur assurent un environnement de qualité. Les infrastructures techniques sont de la même façon mises à leur disposition en fonction des besoins et des conditions de travail nécessaires à l exploitation des programmes qu ils produisent, sur leur réseau, c est à dire dans le monde entier. Le bureau des opérations, véritable «cerveau» du CIRTV, regroupe les cellules du COJO, d Orto 92 et de France Télécom, et gère la logistique et l ensemble des demandes de prestations techniques. TDF a été chargé de la mise en place et de l exploitation des installations techniques du CIRTV pour la réception des images et des sons en provenance des lieux d épreuves et leur distribution aux radiodiffuseurs. Orto 92, à qui incombe les enregistrements, la duplication et l archivage des signaux internationaux, offre également aux radiodiffuseurs des ensembles de post-production pour le visionnage, le montage et le mixage, et réalise pour eux un résumé de trente minutes des événements sportifs les plus marquants de la journée, diffusé deux fois par jour. 24
LA QUALITÉ, OBJECTIF ULTIME Tous ces moyens n ont de sens que par l usage qui en est fait. L essentiel demeure la qualité des programmes produits. La notion de qualité incluent la souplesse des dispositifs, lesquels devront répondre aux demandes particulières. Une qualité de cet ordre passe par des réalisateurs et des équipes de production chevronnés, une étude approfondie des retransmissions des événements mondiaux qui se sont déroulés ces dernières années, auxquels viennent s ajouter des contacts, voire des collaborations, avec des professionnels étrangers de renommée internationale: MM. Quidoz du Canada pour le hockey, Lindenberg des Pays-Bas pour le patinage de vitesse, Uusivuori de Finlande pour le ski nordique par exemple. Parallèlement, un travail extrêmement minutieux est réalisé sur les graphismes, les incrustations le chronométrage, autant de spécialités de fignolage qui sont expérimentées avec la direction Médias & Sports du COJO, son partenaire IBM, Swiss Timing, Chyron et la SFP, au cours des épreuves-tests, organisées sur les sites au cours de l année 1990. Quête permanente vers la perfection, vers l impeccable, l objectif énoncé par Jean Claude Killy, cette recherche de qualité n est pas toujours synonyme de surcoûts, même si on doit bien admettre qu elle reste toujours exigeante sur ce point. Si près du grand démarrage des Jeux Olympiques d Albertville. ORTO 92 est, est-ce une information (?), dans les temps, mais ne nous y trompons pas, il n y a pas une journée à perdre! F. L. Des Jeux retransmis dans le monde entier avec les meilleurs dispositifs techniques. 25