CONTRÔLE INTERNE ET GESTION DE LA QUALITÉ DANS LES CABINETS D'AUDIT



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Transcription:

CONTRÔLE INTERNE ET GESTION DE LA QUALITÉ DANS LES CABINETS D'AUDIT Introduction Un moyen de se doter d un système de contrôle interne efficace et performant réside dans la mise en place d un système de gestion de la qualité. Cela est vrai pour les entreprises, cela l est également pour les cabinets d expertise comptable et de commissariat aux comptes. Le Management Qualité Dans Les Cabinets Tout cabinet doit gérer la qualité de ce qu il produit, c est-à-dire avoir en permanence une organisation qui soit capable de produire ce qui satisfait le client et qui réponde aux normes d exercice professionnel. Le management de la qualité consiste à organiser un cabinet de manière cohérente et rationnelle afin qu il soit en mesure d atteindre les objectifs fixés par la direction. La révision régulière à la hausse de ces objectifs permet de situer le cabinet dans une spirale de progrès communément nommée la «boucle d amélioration continue» (planifier et organiser, exécuter, vérifier, améliorer). Le principe d amélioration continue peut se résumer comme suit : «Le management de la qualité consiste à organiser le cabinet pour qu il apprenne chaque jour à faire mieux que la veille et moins bien que le lendemain». Le management de la qualité implique une bonne connaissance des attentes des clients, une stratégie claire définie par la direction et déclinée en objectifs suivis, la mise en place d une organisation interne capable d y répondre, mais aussi une gestion efficace Articles Janin AUDAS expert-comptable, commissaire aux comptes, Président d'audit EUREX (Paris) Président de la commission de Coopération internationale de l'ordre des experts-comptables et de la Compagnie des commissaires aux comptes français. Ancien Président de la commission " Contrôle qualité des régions de la CNCC ". 78 des ressources matérielles et humaines. Il implique également le respect des normes professionnelles qu elles émanent de l Ordre ou de la Compagnie. Le respect des normes assure une qualité technique des prestations fournies en posant le principe de la mise en œuvre de diligences minimum à effectuer avant d émettre une opinion. Le management de la qualité est orienté, quant à lui, non pas sur les travaux effectués sur les dossiers, mais sur l organisation interne du cabinet permettant de produire une prestation conforme aux exigences du client et aux règles de la profession. Normes professionnelles = Qualité de la prestation Norme qualité = Qualité de l'organisation du cabinet

La mise en place D'une " Norme Qualité" Rôle de la Direction Quand la qualité est retenue comme une stratégie du cabinet, le management de la démarche revient à la direction du cabinet. La direction, qui est au cœur du système de la qualité, doit : - définir une politique qualité en harmonie avec la stratégie globale du cabinet; - fixer des objectifs mesurables qui devront être déclinés à tous les niveaux (directeurs de mission, chefs de mission, assistants); - communiquer cette politique et ces objectifs à tous les collaborateurs; - mettre à disposition les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs fixés (effectif suffisant, informatique opérationnelle, documentation à jour ); - mettre en place une politique d amélioration continue. La direction doit aussi veiller en permanence à ce que les exigences des clients soient bien comprises par le cabinet et respectées, pour autant qu elles soient compatibles avec les normes professionnelles. Elle doit également s assurer de la bonne application du système de management de la qualité au sein du cabinet et que les équipes ne produisent pas de «sur-qualité» au-delà de ce qu attend le client et de ce qu exigent les normes professionnelles ;la sur-qualité est une non qualité qui génère un surcoût non facturable. La direction mènera des revues d application du système pour s assurer qu il demeure adapté et efficace. Management des Ressources Le cabinet doit organiser la mise en place et le suivi des ressources nécessaires à la réalisation des objectifs (moyens humains et matériels). Ressources Humaines Le personnel effectuant un travail avec incidence sur la qualité du produit doit être compétent sur la base de sa formation initiale et professionnelle, de son savoirfaire et de son expérience. Le cabinet doit pour ce faire : - déterminer les compétences nécessaires pour le personnel effectuant un travail ayant une incidence sur la qualité des prestations fournies ; - pourvoir à la formation ou entreprendre d autres actions pour satisfaire ses besoins (politique de recrutement) ; - évaluer l efficacité des actions entreprises ; - s assurer que les membres de son personnel ont conscience de la pertinence et de l importance de leurs activités et de la manière dont ils contribuent à la réalisation des objectifs qualité. Moyens Matériels Le cabinet doit déterminer, fournir et entretenir les infrastructures nécessaires pour obtenir la conformité du «produit». Elles comprennent : - les locaux, espaces de travail et installations associées; - les équipements, matériels et logiciels, associés aux processus ; - les services supports tels que logistique et moyens de communication. Réalisation de la Prestation Le cabinet doit s assurer que la mission a été définie contractuellement. Il doit, le cas échéant, gérer les «achats» ayant une incidence sur la qualité du produit final et produire les travaux convenus. Les normes générales «programmation des travaux» et «délégation et supervision» répondent parfaitement aux exigences qualité des cabinets. La réalisation de la prestation passe par plusieurs étapes successives : - écoute des besoins du client (entretien client, lettre de mission, maintien de la mission) ; - conception de la prestation (planification de la mission, définition des équipes) ; - «achats» de partenariats nécessaires à la réalisation de la prestation (experts, sous-traitants, co-traitants : conseils, avocats ) ; 77

- production de la prestation (programmation des travaux, délégation et réalisation de la mission conformément à sa définition et dans les conditions prévues, supervision et rapports); - contrôle de conformité (revue indépendante). Mesures, Analyses et Amélioration Il n y a pas de management de la qualité sans un suivi a posteriori de l application de la politique impulsée par la direction : le contrôle qualité. Le contrôle de qualité peut se définir comme étant la politique et les procédures adoptées par le cabinet afin de s assurer, avec un degré d assurance raisonnable, que toutes les missions effectuées sont réalisées selon les principes fondamentaux tels qu ils figurent dans les normes. Le cabinet doit donc planifier et mettre en œuvre les processus de surveillance, de mesure, d analyse et d amélioration nécessaires pour : - démontrer la conformité de la prestation (aux attentes du client et aux normes et règles professionnelles), - assurer la conformité du système de management de la qualité (audits qualité internes), - améliorer en permanence l efficacité du système de management de la qualité (surveillance et mesure des processus et des prestations, maîtrise des prestations non conformes). Les résultats des divers contrôles : satisfaction clients, audit interne, contrôle des processus, contrôle des prestations, conformité des prestations, et les autres sources d informations (suggestions du personnel) doivent être centralisés et analysés. Les indicateurs qualité seront calculés à intervalle défini, ce qui permet alors de tenir «le tableau de bord qualité» des prestations fournies : qualité perçue par le client, respect des délais, degré d implication des collaborateurs, performance du système de planification interne, maîtrise des coûts de production, résultat par mission, mais aussi perte de clients, entrée de nouveaux clients, évolution du CA par client, évolution des prestations fournies (en expertise comptable) L analyse de l ensemble de ces données doit permettre d apprécier l adéquation entre le système de management de la qualité du cabinet et l évolution des processus de la qualité des prestations rendues. Cette synthèse prépare la revue de direction. Le Système Documentaire Pas de management de la qualité sans une gestion de la documentation liée à la qualité (sous toute forme et sur tout type de support). La documentation du système de management de la qualité doit comprendre : - l expression documentée de la politique qualité et des objectifs qualité ; - un manuel qualité ; - les procédures documentées ; - les documents nécessaires pour assurer la planification, le fonctionnement et la maîtrise efficaces des processus Le MAQ " Manuel d'assurance Qualité " Le cabinet doit établir et tenir à jour un manuel qualité comprenant: - les domaines d application du système de management de la qualité, y compris le détail et la justification des exclusions ; - les procédures documentées établies pour le 76

système de management de la qualité ou la référence à celles-ci ; - une description des interactions entre les processus du système de management de la qualité. La documentation du système de management de la qualité doit être maîtrisée (sinon on ne peut prétendre à la qualité). Une Procédure Documentée Une «procédure documentée» implique que la procédure soit établie, documentée, appliquée et sa rédaction actualisée. L étendue de la documentation du système de management de la qualité diffère d un cabinet à l autre en raison : - de sa taille et du type d activités ; - de la complexité des processus et de leurs interactions. Une procédure documentée doit être établie pour : - approuver les documents quant à leur adéquation avant diffusion ; - revoir, mettre à jour si nécessaire et approuver de nouveau les documents ; - assurer que les modifications et le statut de la version en vigueur des documents sont identifiés ; - assurer la disponibilité sur les lieux d utilisation des versions pertinentes des documents applicables; - assurer que les documents restent lisibles et facilement identifiables ; - assurer que les documents d origine extérieure sont identifiés et que leur diffusion est maîtrisée ; - empêcher toute utilisation non intentionnelle de documents périmés, les identifier de manière adéquate s ils sont conservés dans un but quelconque. Pour assurer l homogénéité des pratiques du cabinet, il faut que la documentation qualité soit «à jour» et que le personnel ait accès aux dernières versions de la documentation définie qui constituent leur référence de travail. La Maîtrise des Enregistrements Les enregistrements sont des documents particuliers, établis et conservés pour apporter la preuve des activités effectuées ou des résultats obtenus, de la conformité des travaux aux exigences et du fonctionnement efficace du système de management de la qualité. Les enregistrement doivent être maîtrisés et rester lisibles, faciles à identifier et accessibles. Une procédure documentée doit être établie pour assurer l identification, le stockage, la protection, l accessibilité, la durée de conservation et l élimination des enregistrements. Le support est le plus souvent écrit mais l enregistrement peut être conservé sur tout support de données. La conservation informatique est donc tout à fait acceptable à condition d être protégée et accessible à tout moment. Dans les missions de commissariat aux comptes, le dossier des contrôles annuels répond à l obligation d enregistrement de même que le dossier annuel de l expert-comptable pour une mission d établissement de comptes annuels. Les Actions Préventives et Actions Correctives La formalisation des actions préventives (pour éviter la survenance d un événement) et correctives (pour empêcher le renouvellement d une erreur ou d un dysfonctionnement) sont deux procédures obligatoires dans le système documentaire du management de la qualité. Ces actions s inspire de l approche d audit par les risques (plus le risque est élevé, plus le cabinet doit mettre en place des actions préventives). 75

Le suivi des non-conformités et des actions mises en place pour y remédier doit nécessairement être effectué afin de vérifier leur efficacité Un Atout Concurrentiel En conclusion, on peut affirmer que, si l entreprise a mis en place un système de management de la qualité compatible avec les normes qualité, son système de contrôle interne sera très certainement efficace. Dans ce cas, le commissaire aux comptes pourra s appuyer largement sur ces données. Symétriquement, nos cabinets ont tout à gagner à s engager dans une démarche qualité, voire sur la voie de la certification ISO. Nous aurons alors des facilités à assurer dans notre propre structure un contrôle interne fiable. Experts-comptables, nos équipes seront mieux à même d accompagner nos clients dans leur démarche qualité, avec la légitimité de la pratique en interne. Commissaires aux comptes, nous aurons conforté notre maîtrise du contrôle interne La Notion De Contrôle Interne : Rappel «Le système de contrôle interne est l ensemble des politiques et procédures mises en œuvre par la direction d une entité en vue d assurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités» (selon l introduction de la norme 2301- sur l évaluation du risque et contrôle interne). Ces procédures impliquent le respect des politiques de gestion, la sauvegarde des actifs, la prévention et la détection des irrégularités et inexactitudes, l exactitude et l exhaustivité des enregistrements comptables et l établissement en temps voulu d informations financières ou comptables fiables. Les Domaines Couverts Le système de contrôle interne s entend au-delà des domaines directement liés au système comptable. ll Comprent - l environnement général de contrôle interne qui est l ensemble des comportements, degrés de Cet article a été rédigé à l aide des ouvrages suivants: - Référentiel normatif de la CNCC, particulièrement la norme 2301-, juill. 2003 ; - Appréciation du contrôle interne, CNCC, Coll. Notes d informations, fév. 1992 ; Guide de lecture de la norme ISO 9001 à l usage de la profession comptable libérale, AFNOR et CSOEC, sept. 2003 74 sensibilisation et actions de la direction concernant le système de contrôle interne et son importance dans l entité. Cet environnement a une incidence sur l efficience des procédures de contrôle interne spécifiques. Toutefois, un environnement de contrôle interne organisé ne constitue pas, en soi, une garantie d efficience du système de contrôle interne. Les éléments essentiels qui le constituent sont les suivants: o la philosophie et le style de la direction ; o la fonction du conseil d administration et de ses comités ; o la structure de l entité et les méthodes de délégation de pouvoirs et de responsabilités ; o le système de contrôle de la direction comprenant la fonction d audit interne, les politiques et les procédures relatives au personnel ainsi que la répartition des tâches. - et les procédures de contrôle qui désignent les politiques et procédures définies par la direction afin d atteindre les objectifs spécifiques de l entité complémentaires à l environnement général de contrôle interne. Les Limites : Le système de contrôle interne ne donne pas à la direction la certitude que les objectifs fixés sont atteints, et ce en raison des limites inhérentes au fonctionnement de tout système. Ces limites sont les suivantes : - le coût d un contrôle interne ne doit pas excéder les avantages escomptés de ce contrôle ; - la plupart des contrôles internes portent sur des opérations répétitives et non sur des opérations non récurrentes ; - le risque d erreur humaine due à la négligence, à la distraction, aux erreurs de jugement ou à la mauvaise compréhension des instructions ne peut être totalement éliminé ; - la collusion d un membre de la direction ou d un employé avec d autres personnes internes ou externes à l entité pour échapper aux contrôles internes peut se produire ; - une personne chargée de réaliser un contrôle interne peut abuser de ses prérogatives, par exemple un membre de la direction passant outre le contrôle ; - les procédures peuvent ne plus être adaptées en raison de l évolution de la situation et donc ne plus être applicables ni appliquées.