La Fenaison Brueghel Domaine artistique : Arts du visuel Forme d expression : peinture 1/Cartel d identification de l œuvre Artiste: Pieter Brueghel Titre de l œuvre : La Fenaison (Juin-Juillet) Date de création : vers 1565 Dimension : 114 x 158 cm Technique / Support : huile sur bois Genre : scène de genre, scène d'extérieur Lieu de conservation : Narodni Galeri, Prague République, Tchèque
2/Repères historiques : Brueghel est un peintre et dessinateur flamand du XVIe siècle. Il est célèbre pour ses paysages, ses tableaux religieux, ses représentations de la vie paysanne. Les Jeux d'enfants (1560) La Tour de Babel (1563) Les Chasseurs dans la neige (1565) Le repas de noce (1568) La Danse des Paysans (1568) 3/Les quatre critères pour analyser une œuvre d art : La forme, les techniques, le sens et l usage. La forme : Le genre: scène de genre :scène d extérieur (paysage) Le style artistique : peinture flamande du XVI siècle, réaliste La composition de l œuvre: -la composition : -le contenu : trois jeunes femmes d' âges différents en mouvement portent des râteaux. La plus jeune qui regarde fixement le regardeur, avec un charmant petit sourire, porte une cruche. Elles viennent de croiser d'autres personnages marchant en file indienne, lourdement chargés de beaux fruits mûrs, qui partent dans l'autre direction. Ce sont des paysans qui prennent certainement le chemin du marché du village en contre-bas alors que ces femmes vont aux champs. Elles sont débordantes de dynamisme et d'entrain et semblent marcher d'un même pas, sur une même ligne. On peut presque y voir comme une danse dans une chorégraphie bien étudiée. Tous ces personnages sont animés contrairement aux autres qui travaillent dans les champs qui semblent être figés. -le traitement de l espace : Au premier plan: un chemin argileux avec les différents personnages et en bordure du chemin, un paysan se tient à l'ombre, penché sur sa faux. Au second plan : un vaste paysage de prairies, de collines bordées d'arbres et de rivières, dans lequel se déroule de droite à gauche la scène de la fenaison qui donne le titre au tableau. En ces mois de juin-juillet, on rentre le foin, on récolte fruits et légumes.
Dans ses tableaux dominés par la vie populaire, ses personnages sont ronds, Brueghel montre les paysans tels qu'ils sont dans leurs activités et divertissements. Pour la première fois dans l'histoire de la peinture, la classe rurale est représentée telle qu'elle l'est: en accord avec la nature, sachant l'exploiter, en bénéficier. On peut remarquer une ébauche de mise en perspective, nouveauté pour cette période artistique, le cours du fleuve forme une ligne diagonale donnant ainsi une véritable profondeur de champ au tableau. -la circulation des regards: le peintre s'est placé en hauteur et son regard nous offre une vue plongeante et un large panorama qui de plus s'étend très loin, notre regard se laissant emporter par le fleuve. -les lignes de force :les nombreuses lignes courbes qui traversent le paysage de gauche à droite nous donnent un sentiment d'ordre et rendent la nature accueillante. Les roches qui surgissent du paysage à droite ne semblent pas être inaccessibles car leur forme est atténuée par la perspective du paysage qui nous emmène tranquillement jusqu'à l'horizon. La présence de l'arbre à droite du tableau ne brise pas l'harmonie du paysage et semble veiller sur les personnages du premier plan qui empruntent le chemin. Les techniques : Peinture Supports : bois Médiums : peinture Outils, Méthodes et techniques :J.-B. Descamps, La Vie des peintres flamands, 1753 : «Bruegel faisait des esquisses pendant les fêtes, les noces paysannes, ses voyages qu'il peignait admirablement à l'huile et à la détrempe. Né pour ce genre de thèmes, il eut été le premier dans son art. Ses compositions sont très bien imaginées; le dessin est correct, les costumes de bonne qualité, les têtes, les mains sont saisies dans leur valeur spirituelle.» Pour cette époque, cela prouve une profonde étude de la vie en mouvement, une grande notion du geste et de la mimique. Couleurs : dominante chaude évoquant la saison ensoleillée, choix de la gamme colorée avec des tons chauds (jaune, orangé, rouge, brun). Brueghel a su garder les méthodes du XV e siècle. Comme les anciens enlumineurs, il utilise des couleurs intenses, il aime les beaux rouges, les jaunes et les bruns puissants et savoureux. Ses couleurs sont vives, il ne les fond pas les unes dans les autres, il les échantillonne. Lumière : directe qui remplit tout le paysage La signification ou le sens : Brueghel peint des scènes idéalisées de la vie quotidienne, résultats d'une observation minutieuse. Chez cet artiste, la nature et les hommes sont en harmonie et la nature est inséparable de l'homme. L'artiste célèbre ainsi le travail de l'homme dans la nature mais aussi sa vie, ses occupations, ses plaisirs et ses joies en peignant de nombreux détails. Tout cela donne, en regardant ses tableau, une impression de sérénité, d'optimisme et de confiance en l'homme. Au loin, on peut deviner un bateau qui remonte le fleuve. Sur les collines, on peut voir de drôles de constructions, mi-châteaux, mi-forteresses. Un moulin surgit au loin. C'est un monde idéal que nous présente Brueghel, un monde simple et beau où l'homme est au centre. Pierre Brueghel, témoin véritable de son temps, possède un don d'observation exceptionnel mêlé d'humour. Il va se consacrer à la représentation de la vie campagnarde et populaire. Son œuvre a une valeur historique grâce à la peinture de ces véritables fresques sociales. Il fera plusieurs dizaines de croquis tirés d'après nature. Paysages et paysans, mendiants et estropiés, animaux, témoignage unique sur son époque. On sait qu'il prenait plaisir à aller aux kermesses et aux fêtes villageoises, en compagnie de son ami Hansrrauclcert, un marchand allemand d' Anvers. Déguisés en paysans, tous deux se mêlaient à la foule, offraient même des cadeaux. "Le bonheur de Bruegel", dit van Mander, "était d'étudier ces mœurs rustiques, ces ripailles, ces danses, ces amours
champêtres." En 1552, il aurait fait un voyage en Italie. Certains éléments de ses peintures ou dessins font référence à des paysages italiens. Tout cela va lui permettre de faire voir, dans toute sa splendeur, le monde tel qu'il le conçoit. C'est l'époque de la création de la série de tableaux appelée : Saisons ou Mois L usage : le cycle des Saisons ou Mois qui raconte le monde selon les lois de la Nature est une commande d un riche flamand d'anvers, Jonghelinck. Fenaison (juin-juillet), Moisson (aoûtseptembre), Rentrée des troupeaux (octobre-novembre) 4/Les ressentis : Consigne : "Dis quel effet cette scène (cette œuvre) produit sur toi. J'écris ce que me dit, ce que me fait cette œuvre: 5/ le vocabulaire : Peinture réaliste : ressemblance avec le réel La perspective : le tableau doit être comme une fenêtre ouverte sur la réalité et donner l illusion du réel, d un espace à trois dimensions ( hauteur, largeur et profondeur ). Il s agit de représenter sur un tableau, donc sur une surface plane, l image perçue par l oeil immobile d un spectateur. La profondeur de champ : succession des différents plans dans une œuvre contribue à donner l'effet de profondeur, c'est-à-dire l'effet de la troisième dimension L'enlumineur artiste qui réalise des enluminures : une peinture ou un dessin exécuté à la main qui décore ou illustre un texte, généralement un manuscrit. Mimique :expression du visage Sérénité : tranquillité Autoportrait de Brueghel :
Les Tricheurs Caravage Domaine artistique : Arts du visuel Forme d expression : peinture 1/Cartel d identification de l œuvre Artiste: Caravage (1571-1610) Titre de l œuvre : les Tricheurs Date de création : vers 1595 Dimension : 94,2 x 130,9cm Technique / Support : huile sur toile Genre : scène de genre Lieu de conservation : Fort Worth, Kimbell Art Muséum 2/Repères historiques :
Caravage est un des premiers peintres italiens à peindre des scènes de la vie quotidienne et des scènes de vie comme Les Tricheurs ou La Diseuse de Bonne Aventure (1595), Le Jeune Bacchus (1597), les peintres ne peignant précédemment en Italie que des scènes religieuses. 3/Les quatre critères pour analyser une œuvre d art : La forme, les techniques, le sens et l usage. La forme : Le genre: scène de genre : scène d intérieur qui illustre le quotidien de personnages anonymes de l'époque Le style artistique : peinture italienne figurative La composition de l œuvre: -la composition : un gros plan sur trois personnages qui sont à la hauteur du regardeur qui pourrait presque toucher le vêtement du jeune joueur du premier plan. C'est une composition fermée qui s'inscrit dans un cadre géométrique. Ces trois personnages sont placés dans un triangle pour nous montrer l'importance de ce qui se passe dans cette scène : une tricherie bien organisée. -le contenu : Trois hommes : le joueur au manteau sombre est en train de se faire piéger par deux compères. L'un regarde les cartes par-dessus son épaule, l'autre du premier plan, sort celle qu'il cachait dans son dos.un décor seulement composé d'une table nappée. Les murs de la pièce sont nus afin de bien centrer le regard sur la scène qui se déroule. Sur la nappe damassée, un jeu est posé presque en équilibre instable comme la réussite de la tricherie qui se déroule sous nos yeux. -le traitement de l espace : au premier plan un jeune joueur à la bouche entrouverte comme s'il craignait que le joueur piégé ne lève les yeux au moment où il va tricher. Au second plan : le jeune joueur au manteau sombre. A l'arrière plan : un homme plus âgé qui regarde les cartes et donne les indications à son complice. En fond, un mur uni, sans aucune décoration, pour mettre en évidence les trois personnages et leur jeu et ne nous donnant ainsi aucune indication sur le lieu où se passe la scène. -la circulation des regards: notre regard est attiré par le visage enfantin et pur du jeune homme, victime de la tricherie, concentré sur ses cartes, les yeux baissés, observé par les deux tricheurs complices. -les lignes de force : le triangle de la composition est étiré par la présence des plumes des chapeaux des tricheurs, l'une désignant la victime, l'autre plume orangée nous indiquant la main qui tire la carte dans le dos du joueur nous expliquant la tricherie qui se joue comme si nous n'avions pas bien compris l'histoire racontée par l'artiste. Les techniques : Peinture Supports : bois Médiums : peinture Outils, facture :Caravage est le premier peintre italien a peindre directement sans faire d'esquisses auparavant. Il peint face à son modèle rapidement, corrige et ne s'arrête que lorsqu'il est satisfait.
Ses modèles ne sont pas toujours des modèles professionnels, ce sont souvent des gens ordinaires croisés dans les ruelles de Rome, le soir. Couleurs : une palette de couleurs restreinte avec une dominante de couleurs chaudes : marron, orange, jaune, beige, des dégradés de brun, noir, gris. Lumière : Caravage est le génie du clair-obscur. Dans ce tableau, les personnages sont cadrés de manière très serrée, ils occupent tout l'espace. La lumière éclaire principalement le visage de la victime, ses mains. Cette clarté symbolise l'innocence. Le tricheur au visage coloré, moustachu, plus âgé, plus négligé, au gant percé, qui donne l'indication est dans l'ombre, dans l'obscurité, symbole du mal. Méthodes et techniques : Formé à Milan, Caravage a été employé chez un peintre maniériste à la mode. Il ne peint que fleurs et fruits et s'ennuie mais ses peintures sont les témoins plus tard de cette spécialité, la finesse des détails en est la preuve : le damassé de la nappe et des vêtements, les plumes (celle orangéedu jeune tricheur), les cheveux, la boîte à jeu. La signification ou le sens : A Rome, au début du XVII siècle, Caravage a révolutionné la peinture italienne en racontant des scènes du quotidien, des petites histoires proches du peuple loin de l'histoire religieuse. L'artiste rôde, la nuit, dans les quartiers populaires de Rome et s'en inspire. Les personnages dans ses œuvres sont toujours porteurs d'émotions (la bouche ouverte du joueur du premier plan nous montre son inquiétude de se faire démasquer en train de tricher). Ses tableaux vont changer l'histoire de la peinture italienne par leur simplicité, leur message clair et réaliste. Caravage a 25 ans lorsqu'il réalise ce tableau! Caravage, véritable génie du clair-obscur, est à l'origine d'un mouvement en peinture. Ses imitateurs seront aussi des peintres célèbres à travers toute l'europe : George de La Tour en France : La diseuse de Bonne aventure Le Tricheur à l'as de Carreau (1635), Rembrandt en Hollande:La Fuite en Egypte (1627), Vélasquez en Espagne : Saint Thomas (1620), en reprenant ses éclairages tranchants, ses personnages réalistes, sa palette de couleurs restreinte. L usage: en 1595, le cardinal del Monte, un grand amateur d'art romain, prend Caravage sous son aile et lui fait de nombreuses commandes : le Jeune Bacchus, La Diseuse de Bonne aventure, les Tricheurs. 4/Les ressentis : Consigne : "Dis quel effet cette scène (cette œuvre) produit sur toi. J'écris ce que me dit, ce que me fait cette œuvre: 5/ le vocabulaire : Scène de genre : tableau qui raconte le quotidien, une histoire Peinture figurative: qui restitue la réalité avec la représentation d'objets, de personnages, d'animaux sans interprétation de l'artiste, contraire d'abstrait Dégradé : diminution progressive d'une couleur Clair-obscur :contraste violent entre parties claires et foncées Cadré : enfermé dans une forme géométrique Symboliser:représenter par un symbole Peinture maniériste : mouvement de peinture de la renaissance qui cherche à ne plus donner l'exactitude des proportions, l'harmonie des couleurs ou la réalité de l'espace, de manière à produire un nouvel effet émotionnel et artistique. Damassé : le damas est une étoffe de soie et de satin d'une seule couleur avec un contraste de brillance entre le fond et le dessin formé par le tissage. Mouvement en peinture : dans le domaine artistique, il existe de nombreux mouvements, c'est-àdire des styles de peinture différents (maniérisme, caravagisme, baroque, classique...) Réaliste :ressemblance avec le réel
Palette de couleurs : les différentes couleurs utilisées habituellement par l'artiste 6/ Pratique artistique : DADA n 175 Peinture caravagesque à partir d'une photographie prise sur le vif Mise en scène en clair-obscur avec des figurines (type Playmobil)
Le Prêteur et sa Femme Metsys Domaine artistique : Arts du visuel Forme d expression : peinture 1/Cartel d identification de l œuvre Artiste:Quentin Metsys (1466-1530) Titre de l œuvre :Le Prêteur et sa Femme dit aussi Le Changeur et sa femme ou Le Banquier et sa femme Date de création : 1514 Dimension : 71 x68 cm Technique / Support : huile sur bois Genre : scène de genre : scène d'intérieur Lieu de conservation : Paris, Musée du Louvre 2/Repères historiques : La date et la signature se trouve sur le rouleau de parchemin posé sur une étagère : ''Quinten Matsys / Schilder 1514 L'artiste : Quentin Metsys est né à Louvain en Flandre en 1466. Il quitte la ville pour s'installer à Anvers, où il est reconnu, en 1491, comme Maître en peinture et où il meurt en 1530. La ville connaît à cette époque une activité commerciale très importante et devient rapidement le principal lieu d'échange entre le Nord et le Sud. On y croise des marchands portugais et espagnols ainsi que les puissants banquiers italiens. Cette activité importante fait de la ville le premier centre financier d'europe avec de nombreux marchands étrangers utilisant diverses monnaies et donc l'ouverture de nombreuses boutiques de changeurs et de prêteurs comme à Bruges et surtout à Anvers où se passe cette scène.
3/Les quatre critères pour analyser une œuvre d art : La forme, les techniques, le sens et l usage. La forme : Le genre: scène de genre : scène d intérieur de la vie quotidienne Le style artistique: peinture flamande réaliste La composition de l œuvre: -la composition : un gros plan sur deux personnages peints de façon symétrique, l'axe de symétrie vertical passe par le centre du tableau donné par l'étui noir accroché à la deuxième étagère de l'arrière plan. -le contenu : c'est une scène de change dans la boutique d'un prêteur d'une ville commerçante de la Flandre de la Renaissance dans laquelle on découvre aussi une nature morte. Les objets disposés à l'arrière-plan sur l'étagère sont soigneusement choisis et placés avec une précision importante, rien est mis au hasard. L'inscription sur le parchemin qui indique la date de création et le nom de l'artiste en sont la preuve. On note la présence d'une bougie éteinte et d'une pomme. Ces objets appelés vanités en peinture nous rappelle que l'homme est mortel. La carafe d'eau et le chapelet suspendu à l'étagère sont des symboles chrétiens (la pureté de la Vierge). Les objets précieux : Devant l'homme, sur la table, à gauche se trouvent divers objets précieux utilisés dans son métier : un vase de cristal taillé incrusté de métal, une bourse d'étoffe noire ouverte avec des perles, un rouleau sur lequel sont enfilées quatre bagues montées de pierres précieuses, alternativement rouges et vertes. Ces objets seront échangés contre les écus d'or placés en tas juste à côté ou achetés par le client. L'activité du prêteur: la pesée au trébuchet L'homme est entièrement absorbé par la pesée de pièces au moyen d'une petite balance de changeur portative à fléau, aussi appelée trébuchet, son étui noir est posé près de lui. Il en vérifie le poids grâce à une pile de Charlemagne, série de godets de métal s'emboîtant les uns dans les autres, dont la boîte est ouverte à côté de lui. Cette balance lui permet de vérifier la valeur de la pièce mais aussi sa teneur en métal précieux. Cette vérification du poids au trébuchet, précédée généralement d'un examen du son de la monnaie, était censé vérifier le bon état de la pièce, et est à l'origine de l'expression espèces sonnantes et trébuchantes. On ne sait pas exactement si le client est venu échanger les objets contre des pièces ou si c'est l'inverse. Ce qui est sûr est que le plus précieux sur cette table est l'or des nombreux écus entassés sous la main du prêteur. -le traitement de l espace Au premier plan: les deux personnages sont présentés jusqu'à la taille, assis derrière une table, dans un cadre serré qui leur donne une grande présence. Par leur position, ils sont en parfaite symétrie.ils
penchent leurs bustes l'un vers l'autre, de part et d'autre d'un axe vertical que l'on pourrait tracer au milieu du tableau. L'homme devant lequel s'étalent des perles, des bijoux et des pièces d'or est occupé à peser ces richesses, cela distrait son épouse qui faisait la lecture d'un livre saint, où l'on reconnaît une représentation de la Vierge et l'enfant. L'homme et la femme se correspondent aussi par la richesse de leurs vêtements et et de leurs bijoux : fourrure au col et aux manches du couple, épingle d'or ornant le milieu de la coiffe de la femme, sur son front, bagues, à l'annulaire droit pour l'homme, à l'auriculaire droit pour la femme. Les mains effectuent d'ailleurs les mêmes gestes : doigts de la main gauche, en l'air, qui retiennent, le trébuchet pour l'homme, et la page d'un livre d'heures pour la femme, la main droite reposant sur la table, une pièce entre le pouce et l'index replié pour l'homme, le majeur retenant le fermoir du livre pour la femme. A l'arrière plan: sur le mur du fond de la pièce, les étagères sont peintes par l'artiste comme des natures mortes avec tous les objets à valeur symbolique chrétienne qui sont rangés avec précision. C'est une composition ouverte sur l'extérieur : c'est le hors-champs procédé courant chez les peintres flamands -sur la droite, une porte entrouverte sur la rue nous laisse entrevoir un jeune homme et un vieillard qui discutent et pointent du doigt la salle du prêteur. -dans le miroir convexe posé sur la table au premier plan, procédé courant dans la peinture flamande (les Époux Arnolfini de Van Eyck) et qui permet de créer un lien avec l'espace extérieur de la toile, se reflètent une fenêtre à croisée qui s'ouvre vers l'extérieur où se dresse la flèche gothique d'un beffroi et un personnage qui est certainement le client. Les techniques : C'est une peinture Supports :panneau en bois Médiums : peinture Outils, facture : peinture avec finesse des détails Couleurs : Le gris-bleu de la veste de l'homme, et le vert (couleur de l'émotion) de sa coiffe, s'opposent au rouge de la robe de la femme (couleur du cœur). On retrouve ces mêmes couleurs dans la fenêtre du miroir et dans l'illustration du livre. Lumière : elle provient de la fenêtre de gauche et éclaire le prêteur. Il existe aussi une lumière intérieure qui illumine son épouse sans aucune trace d'ombre sur son visage. Des touches éclairées sont aussi à remarquer : sur le miroir posé sur la table, dans la carafe sur l'étagère. Pour montrer que ces objets ont une importance symbolique ou qu'ils nous entraîne ailleurs(hors-champs). La signification ou le sens : on pourrait imaginer que ce tableau comme le tableau célèbre de Jan Van Eyck ''Les Époux Arnolfini'' (1434), est une peinture privée commandée à l'artiste. Ce n'est pas le cas. Le nom de ce couple n'est pas donné. Ce qui nous confirme que l'artiste a voulu nous faire passer un message personnel philosophique à travers la peinture de cette scène sur l Être (le spirituel) et l'avoir (le matériel) : «nul ne peut servir 2 maîtres» référence à l'évangile de St Mathieu. Il voulait dénoncer la cupidité, l'avarice, et la vanité des richesses terrestres. Le trébuchet, l'or, les perles (symbole de la mauvaise vie) et les bijoux posés devant l'époux attire la femme et la détourne de ses occupations spirituelles : la lecture des textes saints. Les objets que l'homme manipule symbolisent le monde matériel, celui de l argent et de l'avarice. Le livre d'heures représente une Vierge à l'enfant et évoque le monde spirituel et chrétien. Mais la femme détourne le regard du livre sacré, et se laisse absorber par le trébuchet, comme attirée par l or. Les richesses matérielles détournent du monde spirituel. L usage :
Ce n'est pas une commande privée mais une peinture moralisatrice. La seconde moitié du XVe siècle est marquée en Europe par le développement de la peinture de genre: paysage, portrait et scènes de la vie quotidienne. Les artistes font la morale à l'aide de représentations de la vie quotidienne, ils montrent les mauvais côtés de l'homme et lui rappellent qu'il est mortel. Quentin Metsys est le premier peintre à travailler ce genre de peinture. 4/Les ressentis : Consigne : "Dis quel effet cette scène (cette œuvre) produit sur toi. J'écris ce que me dit, ce que me fait cette œuvre: 5/ le vocabulaire : Scène de genre :représentation de la vie quotidienne Peinture réaliste :ressemblance avec le réel Vanité :objet qui représente la fragilité de la vie pour rappeler à l'homme qu'il est mortel Livre d'heures :livre de prières Hors-champs : décor et action qui se poursuivent en dehors de la toile. Trébuchet :petite balance portative de précision pour petites quantités Pile dite de Charlemagne : petits godets utilisés pour la pesée Beffroi : tour renfermant les cloches, élément architectural du nord de la France et de la Belgique Quentin Metsys (1466-1530) : autoportrait..
Détail du miroir convexe Les Epoux Arnolfini Jan Van Eyck 1434 82x62 cm huile sur bois National Gallery Londres