SERVICE ÉDUCATIF. L immigration en Essonne. Les lieux de vie

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Transcription:

SERVICE ÉDUCATIF L immigration en Essonne Les lieux de vie

Introduction Les lieux de vie des immigrés sont marqués par des conditions plus précaires que celles des français, et une tendance au regroupement communautaire. Les politiques publiques améliorent progressivement le logement des immigrés et leur permettent d accéder au confort sans parvenir à éviter l apparition de nouveaux lieux d exclusion. Après 1945, l État intervient pour résoudre la crise du logement. De grands ensembles modernes sont construits dans les banlieues. Les immigrés, qui les construisent n y ont pas accès. Des milliers de travailleurs algériens, portugais entre autres vivent seuls ou avec leur famille dans des meublés insalubres ou des bidonvilles. Pour résorber cette situation, l État s engage au lendemain de la guerre d Algérie dans une politique de logement (foyers, cités) qui s achève au milieu des années 1970. I - Des conditions de logement précaires 1 - Quelle est la date du document? 2 - Quel territoire concerne-t-il? 3 - Quelle est la population concernée par le document? 4 - Quelles sont les caractéristiques de cette population? 5 - Comment est-elle logée? Tableau statistiques du nombre d immigrés et de logements. DAPM - 930W/43 2

1 - Où se situent les bidonvilles dans le département? 2 - Quel est celui qui abrite le plus de population? 3 - Quelle solution est préconisée dans ce rapport? Rapport à Monsieur le Préfet sur la résorption des bidonvilles, s. d. DAPM - inquarto1186 3

1 - Quel est le risque majeur des bidonvilles? 2 - Qui est mis en cause dans les articles? 3 - D où sont originaires les habitants du bidonville? 4 - D après l extrait quel paradoxe souligne le journaliste? Article extrait du journal de Palaiseau, 9 novembre 1966. DAPM - 1012W/100 4

1 - Dans quelle ville sont situés les bidonvilles? 2 - Qui le député interpelle-t-il? 3 - Qu a entrepris la ville, pour amorcer une réponse à la question du logement des travailleurs immigrés? Article extrait du journal de Palaiseau, 20 septembre 1967. DAPM - 1012W/100 5

Fiche terrain appartenant à l État. DAPM - 1012W/100 6

II - Vers une politique publique du logement des immigrés Contexte L histoire des bidonvilles s intègre dans celle du mal-logement ouvrier depuis le XIX e siècle. Nombre de baraques et logements précaires se situent au sein de la zone non aedificandi au-delà des «fortifs» entre Paris et sa banlieue. La zone constitue un espace d accueil durable pour les travailleurs immigrés et les Tsiganes qui sont arrivés en France par plusieurs vagues depuis le début de la III e République. La décolonisation accélère l accroissement des bidonvilles, avec l arrivée d une main d œuvre bon marché dans un contexte de croissance économique qui vient grossir les rangs des mal-logés. Après la guerre d Algérie, le gouvernement veut éradiquer le problème des bidonvilles, et charge la Sonacotra de construire des logements pour les travailleurs algériens. 1 - Qui rédige le courrier, et à qui s adresse-t-il? 2 - Par qui sont logés les travailleurs? 3 - Comment sont-ils logés? Société Auxiliaire des Coopératives Ouvrières pour la construction (SOACO), 1976. DAPM - 1225W/7 7

1 - Quelle est la date du document? 2 - Quelle décision prend le maire de Massy? 3 - Qui sera relogé? Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Massy (recto). DAPM - 8

Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Massy (verso). DAPM - 9

1 - A qui s adressent ces constructions? 2 - Comment les appelle-t-on? Article extrait du journal «La gazette», 24 novembre 1970. DAPM - 1225W/7 10

1 - À qui s adressent ces constructions? 2 - Comment les appelle-t-on? 3 - Combien coûte une chambre? 4 - Quels sont les services et activités proposés aux locataires? Article extrait du journal «La gazette», 8 mars 1972. DAPM - 1225W/7 11

1 - Quelle est la surface totale de la chambre? Pour combien de personnes est-elle prévue? 2 - Quel niveau de confort prévoit-elle? Décrivez la. 3 - En quoi est-elle un progrès dans le logement des immigrés? Quelles en sont les limites? Plan d une chambre type d un foyer de travailleurs à Sainte-Geneviève-des-Bois, 1968. DAPM - 1502W/1385 Photographie d une chambre à Gennevilliers, extraite de la revue «La main d oeuvre». DAPM - 1012W/100 12

1 - En 1978, quelles sont les nationalités les plus représentées dans les foyers d Étampes? Compte-rendu du sous-préfet sur les foyers SANACOTRA et ADEF d Étampes, du 24 février 1978. DAPM - 1225W/7 13

1 - Quelle est date de création de la société d économie mixte? 2 - Dans quelle contexte est-elle créée? 3 - À quels objectifs doit-elle répondre? Photographie de la construction de logements familiaux à Colombes, extraite de la revue «La main d oeuvre». DAPM - 1012W/100 14

En résumé La proposition de loi de Michel Debré, alors député de la Réunion, pour la résorption des bidonvilles est adoptée en décembre 1964. Elle facilite l expropriation pour permettre l aménagement des terrains sur lesquels sont situés les bidonvilles. Cette loi se révèle peu efficace dans un contexte de croissance économique qui appelle une main d œuvre immigrée qui vient grossir les mal-logés des bidonvilles alors que les résorptions se multiplient. L insuffisance des relogements génère des transferts de population vers d autres bidonvilles. Les municipalités tentent d améliorer les conditions de vie de ces habitants : scolarisation, transports gratuits, colonies de vacances, installation de boîtes aux lettres, ramassage des ordures ménagères. III - Une solution collective pour loger les familles Plan de situation de Quincy-sous-Sénart, extrait du rapport «Réhabiliter le Vieillet?», 1985. DAPM - 1683W/12 15

1 - Qui construit les logements? 2 - Combien de bâtiments sont-ils construits pour combien de logements? 3 - Nombres d étages maxi et mini? 4 - Quel type de logement domine et pourquoi? Devis descriptif, nombre de logements sur la commune de Quincy-sous-Sénart, 1967. DAPM - 1502W/1421 16

1 - Quelle est la surface de cet appartement? 2 - Quel est le nombre de pièces? 3 - Décrivez le niveau de confort. Plan d un appartement au Vieillet à Quincy-sous-Sénart,1967. DAPM - 1502W/1419 17

Extrait du rapport «Réhabiliter le Vieillet», 1985. DAPM - 1683W/12 18

Extrait du rapport «Réhabiliter le Vieillet», 1985. DAPM - 1683W/12 19

Pour répondre aux questions, consultez les documents pages 18, 19 et 20. 1 - Quelle est la part de contingent de logement la plus importante? 2 - Quel est le % d étrangers et combien de nationalités sont représentées dans la résidence? 3 - Comment se répartissent les catégories socio-professionnelles? Extrait du rapport «Réhabiliter le Vieillet», 1985. DAPM - 1683W/12 20

En résumé En 1966, le vote de la loi Nungesser, (secrétaire d État au logement), un colloque sur la migration algérienne et la mise en place d une Commission permanente interministérielle pour supprimer l habitat précaire, s inscrivaient dans le cadre du Plan national de résorption des bidonvilles en cinq ans, programmé par le ministère de l Équipement et réajusté par la loi Vivien, (secrétaire d État au logement), du 10 juillet 1970. Ce programme évoqua pour la première fois la notion de grands ensembles comme palliatif à l habitat précaire. Il fallait supprimer ces zones de marginalité pour des raisons avant tout morales, afin d éviter l exclusion. Le projet gouvernemental de Nouvelle société ne pouvait être compatible avec l existence de l habitat précaire, symbole de l anti-modernité. Les mesures prises furent davantage suivies d effets à partir de 1972-1973 et les bidonvilles disparurent peu à peu pour laisser place aux grands ensembles. Vocabulaire Baraque : construction provisoire en planches. Bidonville : désigne les ensembles d abris de fortune, de baraques sans hygiène où vit la population la plus misérable associé au départ aux travailleurs immigrés d Algérie. Mot qui vient d Afrique du Nord qui désignait l habitat insalubre autour de Casablanca. Cité : constitue une première expérience pour reloger les familles immigrées des bidonvilles. La part d étrangers est limitée à 15% pour éviter le ghetto. Les logements sont attribués à des familles métropolitaines ou rapatriées. Foyer Sonacotra : la société Sonacotra est crée en 1956 pour reloger les travailleurs algériens et leur famille. C est le point de départ d une politique de construction de foyers-hôtels, cadre de vie de travailleurs isolés de toute nationalité. La réglementation intérieure est stricte et les conditions matérielles se détériorent rapidement. Un mouvement de grève de loyer se propage à partir de 1970 et va durer plus de décennie. 21