Guide des Assurances en Algérie



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Présentation KPMG Algérie est une société de droit algérien, membre d un réseau mondial qui met à la disposition de ses clients et investisseurs plus de 110 experts algériens formés aux standards internationaux de la finance, du droit, de la fiscalité et du conseil, notamment en système d information pour les assister dans le développement de leur performance et dans la concrétisation de leurs projets. Premier des «Big Four» à s être implanté en Algérie en 2002, KPMG Algérie n a cessé depuis d accroître son expérience et ses connaissances des réalités historiques, culturelles, politiques et économiques du pays, lui permettant de répondre au mieux aux besoins du marché. KPMG Algérie fournit aujourd hui ses services à de nombreuses entreprises nationales et multinationales dans tous les secteurs d activités et est leader sur le marché algérien. Le marché algérien ne peut se résumer en sa capitale, KPMG Algérie a décidé d ouvrir un bureau à Oran afin de répondre aux attentes de ses clients et être présent pour répondre aux besoins des investisseurs de cette région dynamique qu est l ouest algérien et plus particulièrement l Oranie. Vos services KPMG : AUDIT : une révision intègre et objective de la situation financière de votre entreprise ou de votre projet pour améliorer l efficacité de votre activité et appuyer vos décisions financières ; TAX & LAW : l audit pour l identification de vos problèmes juridiques et fiscaux et des solutions adaptées pour accompagner l implantation et le développement de vos activités ; CONSEIL : pour améliorer la qualité de votre stratégie, l efficacité et la réactivité de votre organisation, le rendement et l efficience de vos processus, l efficacité et la réactivité de votre système d information.

GUIDE DES ASSURANCES EN ALGÉRIE 2009 (A jour au 1 er janvier 2009) Le Guide des assurances en Algérie est une publication éditée par KPMG SPA. Elle a pour vocation l information générale non exhaustive. KPMG ne peut en aucun cas être tenu responsable de l utilisation et de l interprétation de l information contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent l étude et l analyse de cas particuliers. Dépôt légal : 610-2009 ISBN : 978-9947-807-10-1

S O M M A I R E CHAPITRE 1 PRÉSENTATION DU SECTEUR... 13 1.1 Historique de l assurance en Algérie... 13 1.1.1 Des années 1960 aux années 1990... 13 1.1.2 L ouverture et la libéralisation du marché. 14 1.2 Les sociétés d assurances... 16 1.2.1 Six sociétés publiques directes... 16 1.2.2 Une société publique de réassurance... 16 1.2.3 Sept sociétés privées...... 16 1.2.4 Deux sociétés mutuelles pratiquent l assurance directe... 17 1.3 Le marché algérien en chiffres... 17 1.3.1 Caractéristiques du marché... 17 1.3.2. Chiffre d affaires et taux de croissance du marché de 1995 à 2007... 18 1.3.3. Densité d assurance et taux de pénétration... 19 1.3.4. La réassurance...... 20 1.3.5 Production par sociétés d assurances directes... 21 1.3.6 Tableau de la production du marché par branches d assurance... 22 1.3.7 Evolution du chiffre d affaires des compagnies d assurances... 23 1.3.8 La présence étrangère...... 23 CHAPITRE 2 LES CONDITIONS D EXERCICE DE L ACTIVITÉ... 25 2.1 Les conditions de constitution... 25 2.1.1 L octroi d agrément...... 26 2.1.2 Les conditions de forme...... 28 2.1.2.1 La société... 28 2.1.2.2 Le bureau de représentation... 29 2.1.2.3 La succursale... 30 2.2 Les conditions d exercice des métiers de l assurance... 31 2.2.1 Le courtage en assurance... 31 2.2.1.1 Les conditions préalables d exercice... 31

2.2.1.2 La constitution et le dépôt du dossier d agrément des courtiers... 32 2.2.2 L agent général d assurance... 34 2.2.2.1 Les conditions préalables d exercice... 34 2.2.2.2 Le dossier d agrément...... 35 2.2.2.3 Le contrat de nomination...... 35 2.2.3 Les experts, commissaires d avaries et actuaires... 36 2.2.3.1 Les conditions préalables d exercice... 36 2.2.3.2 Le dossier d agrément...... 36 2.2.3.3 Missions et obligations...... 37 2.3.3.4 Le contrat de nomination... 38 CHAPITRE 3 OBLIGATIONS ET RÈGLES PRUDENTIELLES... 39 3.1 Les obligations...... 39 3.2 Les règles prudentielles...... 40 CHAPITRE 4 LES NORMES ET MÉTHODES COMPTABLES APPLICABLES AUX COMPAGNIES D ASSURANCES ALGÉRIENNES...... 43 4.1 Contexte général...... 43 4.1.1 Le plan comptable sectoriel, des ajouts au plan comptable de 1975... 43 4.1.2 Les états financiers...... 43 4.2 Format du bilan...... 44 4.3 Format du tableau des comptes de résultats... 52 CHAPITRE 5 LES OBLIGATIONS DECLARATIVES... 53 5.1 Obligations déclaratives à l administration de contrôle... 53 5.2 Obligations déclaratives aux administrations fiscale et sociale... 55

CHAPITRE 6 LES PRODUITS DE L ASSURANCE... 56 6.1 Introduction...... 56 6.2 Le contrat d assurance... 57 6.3 Les assurances de biens et de responsabilité... 59 6.3.1 L assurance automobile...... 59 6.3.1.1 La responsabilité civile obligatoire... 59 6.3.1.2 Les garanties facultatives... 61 6.3.2 La responsabilité civile générale... 65 6.3.2.1 La responsabilité civile des professionnels... 67 6.3.2.2 La responsabilité civile produits... 68 6.3.2.3 La responsabilité civile décennale... 72 6.3.3 Les risques «incendie»...... 75 6.3.3.1 Les dommages matériels résultant d un incendie... 75 6.3.3.2 Les dommages immatériels résultant d un incendie... 76 6.3.3.3 Les risques des articles 45 et 46 de l ordonnance n 95-07... 77 6.3.3.4 Les risques exclus...... 78 6.3.3.4 Les obligations de déclaration... 79 6.3.3.5 La règle proportionnelle...... 82 6.3.4 Les risques techniques...... 84 6.3.4.1 Les contrats tous risques chantiers (TRC) et tous risques montage (TRM)... 84 6.3.4.2 Les risques «bris de machine» (BDM) et «matériel informatique» (TRI)... 87 6.3.5 Les assurances CAT-NAT... 91 6.3.5.1 Les événements concernés... 92 6.3.5.2 Les personnes concernées... 92 6.3.5.3 Les biens concernés...... 92 6.3.5.4 La valeur assurée...... 93 6.3.5.5 L estimation des biens... 93 6.3.5.6 Le tarif...... 93 6.3.6 Les multirisques...... 95 6.3.6.1 Contrat multirisques habitations... 95 6.3.6.2 L assurance «multirisques professionnels»... 96 6.3.7 Les assurances transports... 98

6.3.7.1 Les facultés maritimes...... 98 6.3.7.2 Autres assurances transports... 99 6.4 Les assurances de personnes.... 100 6.4.1 Assurance en cas de vie... 100 6.4.1.1 Assurance retraite...... 100 6.4.1.2 Les assurances de groupe... 101 6.4.2 Assurance temporaire décès... 102 6.4.3 Individuelle voyages...... 102 6.4.3.1 Le risque...... 103 6.4.3.2 La couverture...... 103 6.4.4 Individuelle accident...... 103 6.4.4.1 Le risque...... 103 6.4.4.2 La couverture...... 104 CHAPITRE 7 LES SINISTRES D ASSURANCES... 105 7.1 Introduction...... 105 7.2 Prise en charge des sinistres de la branche automobile... 106 7.2.1 L obligation de déclaration du sinistre... 106 7.2.2 Le droit des victimes...... 106 7.2.2.1 Indemnisation des dommages matériels... 106 7.2.2.2 Montant et limite de l indemnité... 107 7.2.2.3 Dispositions spécifiques relatives au vol... 107 7.2.2.4 L application d une franchise... 107 7.2.2.5 Subrogation...... 108 7.2.2.6 La sauvegarde des droits des victimes... 108 7.2.2.7 Les cas de refus, par l assureur, de paiement d un sinistre... 108 7.2.3 L inopposabilité des restrictions de garanties à la victime... 109 7.3 Le sinistre dans les autres branches... 109 7.3.1 Les obligations...... 109 7.3.2 Les procédures d expertise... 110 7.3.3 Délaissement et sauvetage... 111 7.3.4 Règlement et paiement de l indemnité... 111

7.4 La lutte contre la fraude à l assurance... 111 7.5 Contentieux et jurisprudence... 112 7.5.1 Procédures en matière automobile... 112 7.5.1.1 Dispositions spéciales aux garanties responsabilité civile... 112 7.5.1.2 Dispositions spéciales à la garantie défense recours... 113 7.5.1.3 Dispositions spéciales aux garanties contractuelles... 113 7.5.1.4 Le barème d invalidité...... 113 CHAPITRE 8 LES ACTEURS DU MARCHÉ DE L ASSURANCE... 117 8.1 Introduction...... 117 8.2 Les institutions en charge des assurances... 119 8.2.1 Le ministre des Finances... 119 8.2.2 Le Conseil national des assurances (CNA).. 119 8.2.2.1 Organisation du CNA...... 120 8.2.2.2 Missions...... 122 8.2.3 La «centrale des risques»... 123 8.2.4 La Commission de supervision des assurances (CSA)... 124 8.2.4.1 Missions...... 124 8.2.4.2 Organisation...... 124 8.2.5 L organe de tarification...... 125 8.2.6 Le fonds de garantie des assurés... 125 8.2.7 Les associations professionnelles... 126 8.3 Les assureurs...... 127 8.3.2 Les sociétés d assurances directes généralistes... 127 8.3.3 Les sociétés d assurance directes spécialisées... 128 8.3.4 Les sociétés mutuelles pratiquant l assurance directe... 129 8.4 Les agents généraux...... 129 8.5 Les courtiers...... 130 8.6 Les banquiers...... 130 8.7 Les réassureurs...... 132 8.8 Les experts...... 133

Guide des Assurances en Algérie CHAPITRE 1 PRÉSENTATION DU SECTEUR 1.1 Historique de l assurance en Algérie Au lendemain de l indépendance, plus de 160 compagnies d assurances étrangères opéraient en Algérie. Le législateur algérien a reconduit par la loi 62-157 du 21 décembre 1962, tous les textes en attendant la mise en place d une réglementation afin de sauvegarder les intérêts de la nation. En quittant le pays, les compagnies étrangères ont laissé des engagements qui ont finalement été pris en charge par le marché algérien pour régler les indemnisations de leurs assurés. Le processus qui a conduit à l état du marché actuel peut être scindé en deux étapes. La première a consisté à la nationalisation de l activité et à la spécialisation des compagnies, la deuxième, au contraire, à la déspécialisation et à l ouverture progressive du marché. 1.1.1 Des années 1960 aux années 1990 Cession obligatoire de 10 % Obligation est faite aux compagnies d assurances étrangères de céder 10 % de leur portefeuille au profit de la CAAR, créée en 1963. En 1964, outre la CAAR, seule la Société algérienne d assurances SAA (alors société algéro-égyptienne) a continué d exercer ses activités avec la compagnie tunisienne STAR, aux côtés de deux Mutuelles d assurances, l une pour les risques agricoles et l autre pour l enseignement. Monopole d Etat En 1966, l Algérie indépendante institue le monopole de l Etat sur les opérations d assurances (ordonnance n 66-127 du 27 mai 1966). Les entreprises publiques nationalisées étaient : la CAAR, spécialisée dans les risques transports et industriels, et la SAA (après rachat des parts égyptiennes) pour les risques automobiles, assurances de personnes et risques simples pendant la période 1973 à 1989. 13

Création de la CCR La Compagnie centrale de réassurance est créée en 1975. Dès lors, obligation a été faite aux compagnies d assurances d effectuer l intégralité de leurs cessions au profit de la CCR. Accentuation de la spécialisation Accentuation de la spécialisation avec la création de la CAAT en 1982 qui s est concentrée sur les risques de la branche transports, prenant une part de marché de la CAAR qui détenait le monopole sur les risques industriels. 1.1.2 L ouverture et la libéralisation du marché Déspécialisation En 1989, la parution des textes relatifs à l autonomie des entreprises publiques entraîne la déspécialisation. A compter de cette date, les sociétés ont pu souscrire dans toutes les branches. L ordonnance n 95-07 du 25 janvier 1995 Cette ordonnance est le texte de référence du droit algérien des assurances. Elle met fin au monopole de l Etat en matière d assurances et permet la création de sociétés privées algériennes. Enfin, c est par ce texte que sont «réintroduits» les intermédiaires d assurances (agents généraux et courtiers), disparus avec l institution du monopole de l Etat sur l activité d assurance. La loi n 06-04 du 20 février 2006 Cette nouvelle loi modifie l ordonnance 95-07. Les principaux apports sont : - renforcement de l activité en assurances de personnes, - généralisation de l assurance de groupe, - réforme du droit du bénéficiaire, - création de la bancassurance, - séparation des activités des compagnies (vie, non-vie), 14

Guide des Assurances en Algérie - renforcement de la sécurité financière, - création d un fonds de garantie des assurés, - obligation de libération totale du capital pour agrément, - ouverture du marché aux succursales des sociétés d assurances et/ou de réassurance étrangères, - institution d une Commission de supervision des assurances chargée de : * veiller au respect, par les sociétés et intermédiaires d assurances agréés, des dispositions législatives et réglementaires relatives à l assurance et à la réassurance, * s assurer que ces sociétés tiennent et sont toujours en mesure de tenir les engagements qu elles ont contractés à l égard des assurés, * vérifier les informations sur l origine des fonds servant à la constitution ou à l augmentation du capital social de la société d assurances et/ou de réassurance. Le contentieux algéro-français des assurances Le contentieux entre l Algérie et la France trouve son origine en 1966, au moment de la création du monopole de l Etat sur l activité d assurance. En effet, les sociétés françaises présentes sur le territoire de la République algérienne jusqu au 31 mai 1966 avaient contracté des engagements auprès des assurés algériens. Une fois les sociétés françaises parties, ces engagements ont été honorés par les sociétés algériennes. Cependant, les biens immobiliers acquis en contrepartie de ces engagements étaient restés juridiquement en possession des sociétés françaises. De ce fait, les sociétés algériennes ont dû régler les sinistres sans pouvoir utiliser pour ce faire les actifs correspondants. Après de longues négociations, ce contentieux a été définitivement réglé en 2008, ouvrant ainsi la voie à la pénétration du marché algérien par les groupes d assurances français qui en étaient jusqu alors écartés : AGF, Aviva, AXA, Groupama, MMA. Les sociétés françaises signataires de la convention sont désormais réputées avoir apuré leurs engagements et sont donc, à ce titre, éligibles de plein droit à l agrément pour effectuer des opérations d assurance en Algérie. Elles sont 15

également réputées avoir apuré tous les passifs, y compris fiscaux, concernant les opérations d assurance et leurs actifs immobiliers en Algérie, leur gestion et leur transfert. 1.2 Les sociétés d assurances Les compagnies d assurances et de réassurance sont au nombre de seize, sept sociétés publiques, sept sociétés privées et deux mutuelles. 1.2.1 Six sociétés publiques directes 4 compagnies généralistes opèrent dans toutes les branches d assurance, la CAAR, la SAA, la CAAT et la CASH, qui représentent ensemble 74 % de la production du marché. 2 compagnies publiques sont spécialisées dans l assurance du risque crédit : la CAGEX (assurance crédit à l exportation) et la SGCI (assurance crédit à l immobilier). 1.2.2 Une société publique de réassurance La CCR, Compagnie centrale de réassurance, bénéficie des cessions préférentielles du marché et de la garantie de l Etat. 1.2.3 Sept sociétés privées Elles représentent 20 % de la production globale du marché, acquis en un peu plus de 10 ans, en progression régulière. Ces compagnies sont : CIAR, Compagnie internationale d assurance et de réassurance. 2A, Algérienne des assurances. TRUST Algeria. GAM, Générale d assurance méditerranéenne. Salama Assurances (ex Al Baraka Oua Al Amane). 16

Guide des Assurances en Algérie Alliance Assurances. Cardif El Djazaïr. Pour mémoire, deux sociétés privées, Star Hana (banque BCIA) et Al Rayan (Al Rayan Bank), liées à des groupes bancaires ayant cessé leurs activités bancaires, ont arrêté de ce fait leurs opérations d assurance. 1.2.4 Deux sociétés mutuelles pratiquent l assurance directe CNMA, mutuelle agricole, héritière de la mutualité agricole française, représente une part de marché de 6 %. MAATEC, mutuelle des travailleurs de l éducation nationale et de la culture. 1.3 Le marché algérien en chiffres 1.3.1 Caractéristiques du marché L Algérie se caractérise avant tout par la faiblesse relative de son marché. L assurance algérienne occupe le 68 e rang mondial avec une part de marché de 0,016 % du marché mondial. L Algérie participe seulement à hauteur de 1,3 % du marché de l assurance du continent africain qui lui-même ne pèse guère plus de 1,1 % du marché mondial de l assurance, avec pourtant une population de plus de 900 millions d habitants. Sans tenir compte de l Afrique du Sud qui totalise à elle seule 82 % du marché continental, l Algérie représente 7 % du marché africain. Les 16 sociétés du marché algérien des assurances totalisent un chiffre d affaires annuel de 460 millions d euros en 2006, faible dans l absolu, mais en croissance soutenue et régulière (13 % en 2006, avec une moyenne supérieure à 10 % sur les cinq dernières années). L année 2007 voit se poursuivre cette croissance avec un chiffre d affaires de l ordre de 538 millions d euros (+ 16 %). L assurance automobile (obligatoire) prédomine avec 46 % du total. Cette 17

branche enregistre la part la plus forte de l accroissement des primes du marché. Suivent les assurances des risques industriels avec 31 % (dont les contrats de Sonatrach, de Sonelgaz et d Air Algérie qui représentent à eux seuls une part significative). Les assurances agricoles, qui sont en stagnation depuis quelques années, enregistrent même une légère baisse en 2007 et ne représentent que 1 % du marché, chiffre très en deçà du potentiel d assurance. Au total, l Algérie se classe au 60 e rang mondial en assurances dommages. Les assurances de personnes ne représentent pour 2007 que 7 % du total (6 % en 2006) contre plus de 50 % sur les marchés européen, nord-américain ou japonais. L assurance vie est pratiquement inexistante (3 milliards de dinars, soit moins de 30 millions d euros). Les assurances de crédit ont connu une évolution de plus de 156 % par rapport à 2006. De 23 millions d euros en 2006 à environ 60 millions d euros en 2007, les assurances crédits ne représentent encore que 1 % des parts du marché des assurances. 1.3.2. Chiffre d affaires et taux de croissance du marché de 1995 à 2007 En milliards de dinars Source : D après les chiffres du rapport annuel de 2007 de la direction des assurances, ministère des Finances 18

Guide des Assurances en Algérie 1.3.3. Densité d assurance et taux de pénétration Au niveau européen, l assurance est une activité au poids considérable dans une économie, puisqu elle représente entre 4 % (Luxembourg) et 12 % (Royaume- Uni) du Produit intérieur brut de ces pays. On parle d ailleurs de «l industrie des assurances», tant son rôle est prépondérant dans l activité financière. En Algérie, le taux de pénétration (primes d assurance en pourcentage du PIB) est voisin de 0,6 % et reste quasiment invariable depuis 2001 (voir tableau ci-dessous). En 2007, la part des assurances dans le PIB reste inférieure à 1 %. Elle est de 0,55 % en 2006 et de 0,57 % en 2007. Quant à la densité d assurance (prime d assurance par habitant), elle est inférieure à 16 euros. Les chiffres publiés par le ministère dénotent une légère amélioration de la densité. En 2007, les primes payées par habitant sont de 1561 DA contre 1373 DA en 2006 (voir tableau ci-dessous pour l évolution des données entre 2001 et 2007). Ces chiffres significatifs mettent l Algérie à un niveau très inférieur par rapport à ses voisins immédiats que sont la Tunisie et le Maroc (densité de 50 et 45 euros respectivement et pénétration de 1,9 % et 3 % respectivement). Les raisons communément admises sont avant tout la mauvaise image de l assurance et l absence de culture assurantielle dans le pays. Une étude diligentée par le Conseil national des assurances relative à «L attitude des Algériens face à l assurance contre les effets des catastrophes naturelles» 1 ajoute comme raison le manque de visibilité et de communication des entités agissant dans le secteur. Le faible niveau de revenu des ménages ainsi que l absence de marché financier structuré ne font qu accentuer cet état de fait. Source : D après les chiffres du rapport annuel 2007 de la direction des assurances, ministère des Finances 1 L étude peut être consultée sur le site du CNA : http://www.cna.dz/index.php?option=com_content&task=view&id=1836&itemid=129 19

1.3.4. La réassurance La couverture des grands risques se fait par appel à la réassurance. Ils sont pour la plupart réassurés sur une base facultative auprès de réassureurs étrangers cotés. Les compagnies directes mettent également en place des traités de réassurance pour couvrir les petits risques. La branche automobile n est généralement pas réassurée. La Compagnie centrale de réassurance (CCR) bénéficie d une cession obligatoire de 5 ou 10 % suivant les risques et d une priorité pour les autres cessions, qui ne peuvent être cédées qu à des réassureurs classés au moins BBB 2 (ou notation équivalente), et de la garantie de l Etat dans ses opérations de réassurance des risques de catastrophes naturelles. 33 % des primes encaissées par le marché sont cédées en réassurance (15,2 milliards de dinars en 2006). 67 % de ces cessions sont réalisées directement sur le marché international et 33 % sur le marché national, dont 30 % au réassureur national, la CCR. Ces données restent pratiquement inchangées en 2007 : le montant des cessions (toutes sociétés confondues) atteint 17 milliards de dinars, soit 32 % du total des primes émises. 66 % sont réalisées sur le marché international et 34 % sur le marché national. La CCR en chiffres de 2004 à 2007 : En milliards de dinars 2004 2005 2006 2007 Acceptations nationales 4872 4602 4622 5382 Acceptations internationales 785 651 629 637 Total en millions de dinars 5657 5253 5251 6019 Taux de rétention 35 % 46 % 49 % 54 % Taux de rétrocession 65 % 54 % 51 % 46 % Source : Direction des assurances, ministère des Finances 2 Note attribuée aux entreprises de réassurances, la note BBB signifie «sûre». 20

Guide des Assurances en Algérie Le fait marquant de ces trois dernières années est l augmentation de la conservation de la CCR, signe d une meilleure maîtrise des risques et d une solidité financière accrue en 2007. Le taux de rétention représente 54 % de son portefeuille. L augmentation de la rétention de la CCR est liée au type de traité utilisé, qui passe du proportionnel au non proportionnel, du système basé sur les primes à celui basé sur les sinistres. 1.3.5 Production par sociétés d assurances directes En millions de dinars (hors Cagex, SGCI) Année 2005 Année 2006 Variation 2005/06 Année 2007 Variation 2006/07 Montant Part Montant Part En valeur En % Montant Part En valeur En % SAA 12 532 30 % 13 422 29 % 890 7 14 719 27 % 1297 10 CAAR 6255 15 % 7573 16 % 1318 21 8157 15 % 584 8 CAAT 7392 18 % 8068 17 % 676 9 10 588 20 % 2520 31 CIAR 2246 5 % 2830 6 % 584 26 3345 6 % 515 18 Trust Algeria 1499 4 % 1009 2 % 490 33 1433 3 % 424 42 2A 1851 4 % 1852 4 % 1 0 2118 4 % 266 14 MAATEC 27 0 % 29 0 % 2 7 32 0 % 3 10 CNMA 2991 7 % 2833 6 % 168 6 3141 6 % 318 11 CASH 4300 10 % 6174 13 % 1874 44 6563 12 % 389 6 Salama 653 2 % 1055 2 % 402 62 1422 3 % 367 35 GAM 1511 4 % 1337 3 % 174 2 1322 2 % 15 1 Al Rayan 361 1 % Alliance Assurance 2 0 % 302 1 % 300 932 2 % 630 209 Cardif Al Djazair 17 0 % 17 Total 41 620 100 % 46 474 100 % 4854 12 53 789 100 % 7315 16 Source : Direction des assurances, ministère des Finances 21

Evolution graphique de la production entre 2005 et 2007 par société d assurances (En millions de dinars) Source : D après les chiffres du rapport annuel 2007 de la direction des assurances, ministère des Finances 1.3.6 Tableau de la production du marché par branches d assurance En millions de dinars et pourcentage du total 2006-2007 Année 2006 Année 2007 Variation 2006/07 Montant Part Montant Part En valeur En % Automobile 21 064 45 % 24 525 46 % 3461 16 Assurances dommages aux biens 17 357 37 % 19 455 36 % 2098 12 Transport 4317 9 % 5158 10 % 841 19 Risques agricoles 574 1 % 517 1 % -57-10 Assurances de personnes 2931 6 % 3542 7 % 611 21 Assurances crédits 231 0 % 592 1 % 361 156 Total 46 474 100 % 53 589 100 % 7315 16 Source : Direction des assurances, ministère des Finances 22

Guide des Assurances en Algérie A la lumière du rapport annuel 2007 établi par la direction des assurances du ministère des Finances, la tendance est nettement en faveur de la branche traditionnelle qu est la branche automobile. Les autres risques, notamment ceux liés aux particuliers (les assurances de personnes et les assurances CAT-NAT) bien qu enregistrant une légère hausse, restent loin derrière la branche automobile. Cependant, il est à noter que ce sont là des produits récents sur le marché algérien des assurances, leur part dans le marché des assurances étant amenée à se développer. 1.3.7 Evolution du chiffre d affaires des compagnies d assurances Les sociétés publiques restent dominantes. L évolution des chiffres d affaires des compagnies depuis 2001 montre que les sociétés publiques demeurent loin devant les sociétés privées. Toutefois, les nouveaux entrants se développent rapidement. Les quatre sociétés publiques ont généré en 2007 74 % de la production du marché (40 milliards de dinars) contre 20 % pour les sociétés privées (10 milliards de dinars) et 6 % pour les deux sociétés mutuelles (3,2 milliards de dinars). La CIAR demeure la première société privée (3,4 milliards de dinars de chiffre d affaires). La société Alliance Assurances triple son chiffre d affaires qui de 302 millions de dinars en 2006 passe à 932 millions de dinars en 2007. Quant à la société Cardif Al Djazair, première société spécialisée dans la souscription de contrats d assurances de personnes, elle réalise un chiffre d affaires de 17 millions de dinars, ce qui reste significatif pour une société qui a débuté ses activités il y a peu. La société Cardif Al Djazair n a, en effet, obtenu son agrément que fin 2006. La progression pour les deux sociétés mutuelles se traduit par une évolution de +11 % par rapport à l exercice précédent. Les chiffres 2007 expriment une nette tendance à la hausse en termes d activité et de chiffres d affaires malgré les faibles variations. 1.3.8 La présence étrangère La présence étrangère est faible, hormis les participations des opérateurs du Proche et Moyen-Orient. Avec ces opérateurs, sont apparues des assurances dites «takaful» (c est-à-dire conformes à la Charia). 23

Pour les acteurs du marché français, la levée du contentieux algéro-français paraît déjà se traduire par des opportunités de création ou de partenariat, à l image de l accord de partenariat entre la Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France (Macif) et la société nationale SAA, signé en avril 2008. Pour rappel, la présence française dans ce secteur s illustre par les activités de la société Cardif Al Djazair présente dans le secteur depuis fin 2006. A ce jour, les pays qui ont manifesté le plus vif intérêt sont : l Espagne, la France et le Portugal. Quant aux grands courtiers internationaux (directs et réassurance), leur absence actuelle est liée à l impossibilité pour eux de s établir librement 3. 24 3 Voir infra, «Les conditions d exercice des métiers d assurance».

Guide des Assurances en Algérie CHAPITRE 2 LES CONDITIONS D EXERCICE DE L ACTIVITÉ Par l ordonnance n 95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances, le législateur entendait ouvrir le secteur des assurances aux investisseurs tant nationaux qu étrangers. Les compagnies étrangères désireuses de s implanter en Algérie peuvent se constituer en sociétés d assurances de droit local, en succursales ou en mutuelles d assurances. Elles peuvent également opter pour la création d un bureau de représentation depuis janvier 2007. A chacune de ces structures correspond un régime juridique qui lui est particulier. Les règles prudentielles prévues par la loi soulignent la volonté du législateur d encadrer un secteur d activité qui jusqu alors ne suscitait que peu d intérêts auprès de l opinion publique ou d investisseurs locaux et encore moins auprès des étrangers. L Algérie, pays émergent, se dote ainsi de tout un arsenal juridique propre à assurer l organisation et le développement de l activité. 2.1 Les conditions de constitution La nouvelle législation distingue les sociétés d assurances qui «contractent des engagements dont l exécution dépend de la durée de vie humaine, de l état de santé et de l intégrité physique des personnes, de la capitalisation et de l assistance aux personnes» des sociétés qui contractent des engagements de toute autre nature. Aucune société ne peut se voir accorder un agrément pour l exercice de ces deux activités. Les sociétés exerçant ces activités avant la promulgation de la nouvelle législation doivent se conformer aux nouvelles dispositions dans un délai de cinq ans à partir de la date de publication de la loi 4. En dehors des conditions du droit commun des sociétés, le décret n 07-152, modifiant le décret n 96-267 relatif aux modalités d octroi d agrément des sociétés d assurances, soumet la constitution des sociétés (entreprises et mutuelles) d assurances et/ou de réassurance à des conditions propres à l activité même d assurance et de réassurance. 4 Loi n 06-04 du 20 janvier 2006, publiée au J.O. n 15, 12 mars 2006. 25

2.1.1 L octroi d agrément Aux termes de l ordonnance, modifiée et complétée par la loi n 06-04 du 20 janvier 2006, et des décrets d application, les sociétés d assurances et/ou de réassurance ne peuvent exercer leur activité qu après avoir obtenu un agrément accordé par le ministre des Finances. Aussi et conformément aux textes (article 6 du décret 96-267 modifié et complété par le décret 07-152 du 22 mai 2007), le dossier d agrément doit être adressé au ministre des Finances et doit comprendre : 1. une demande indiquant l opération ou les opérations d assurance que la société se propose de pratiquer, 2. le procès-verbal de l assemblée générale constitutive de la société, 3. une copie de l acte constitutif de la société, 4. un document constatant la libération du capital, 5. un exemplaire des statuts, 6. la liste des dirigeants principaux et des administrateurs avec nom, prénom, domicile, nationalité, date et lieu de naissance, accompagnée des documents justifiant des qualifications professionnelles suivantes : concernant les administrateurs, il s agira de justifier d un diplôme universitaire et d une expérience professionnelle minimale de cinq (5) années dans les domaines économique, financier, commercial ou juridique, pour les dirigeants principaux, justifier de l une des capacités suivantes : - un diplôme universitaire et une expérience professionnelle minimale de dix années dans les domaines économique, financier, commercial ou juridique, - un diplôme universitaire et une expérience professionnelle minimale de huit années en matière d assurance, - un diplôme de post-graduation en assurance et une expérience professionnelle minimale de cinq (5) années en matière d assurance, 7. les administrateurs 5 doivent signer une lettre d engagement selon un modèle expressément prévu par la réglementation 6 la nomination des administrateurs et des dirigeants principaux des sociétés d assurances 5 Il doit s agir du directeur général et, au moins, une personne parmi celles ayant le rang le plus élevé au sein de la société d assurances 26 6 Décret exécutif 07-152, 22 mai 2007.