12-8 LE GRAND DAUPHIN

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12-8 LE GRAND DAUPHIN (Tursiops truncatus) Grand Dauphin. Les captures accidentelles par différents engins de pêche (chaluts pélagiques et benthiques, filets trémails et maillants calés, filets dérivants et palangres flottantes) entraînent la mort par noyade ou provoquent des blessures parfois importantes. Le Grand Dauphin vit en petits groupes sociaux pouvant comprendre jusqu à une trentaine individus, sur des territoires dont la profondeur n excède pas 20 m. La plupart vivent au large mais quelques petits groupes sont sédentarisés près des côtes. Le Grand Dauphin est un prédateur consommant principalement des poissons. Il fait preuve de beaucoup d opportunisme quant aux espèces qu il prélève. Il mange parfois également des crevettes et des céphalopodes. Les évolutions des effectifs de Grand Dauphin ne sont pas très bien connues, mais il semble qu il y ait eu une régression des populations. En effet, des individus étaient régulièrement détruits car cette espèce était considérée comme nuisible. Il semble que les effectifs soient maintenant assez stables. Actuellement, 2 sites accueillent régulièrement des groupes de Grand Dauphin en Bretagne. Il s agit de la côte de la Manche entre Saint-Brieuc et la baie du Mont-Saint-Michel et de la mer d Iroise. La pollution des eaux côtières par des effluents d origine industrielle, urbaine et agricole peut provoquer des empoisonnements. L urbanisation du littoral et l augmentation des activités nautiques peuvent entraîner des ruptures de liens interindividuels, ce qui peut perturber la socialisation au sein des groupes. OBJECTIF > > Assurer la pérennité de la présence de cette espèce en Bretagne. > > Améliorer la connaissance de chaque groupe de dauphins : évolution numérique, aire de répartition et comportement. > > Améliorer la connaissances des impacts des activités humaines sur cette espèce. > > Sensibiliser les pêcheurs, les plaisanciers et le grand public en général sur cette espèce et sur les comportements à adopter pour lui être favorable. > > Veiller à ce que les pratiques sportives et les visites touristiques ne provoquent pas de dérangement des groupes de dauphins. Deux groupes résidents sont présents en mer d Iroise. Ils se situent autour de l île de Sein (une quinzaine) et de l archipel de Molène (une trentaine). 48

Grands Dauphins en action. ACTIONS DÉJÀ MISES EN ŒUVRE > > Les groupes de dauphins en mer d Iroise (île de Sein et archipel de Molène) sont suivis depuis près de 15 ans par Océanopolis, qui collecte également des informations sur le reste des côtes bretonnes. A ce suivi participent diverses structures associatives, des administrations et organismes publics, et des bénévoles. Participation d Océanopolis au programme européen sur le Grand Dauphin côtier. > > Des actions de sensibilisation à la conservation de l espèce auprès du public sont menées par Océanopolis et des associations de protection de la nature. > > Un projet de charte de bonne conduite à l attention des usagers de la mer, particulièrement des plaisanciers et des organismes de loisirs nautiques, est élaboré par Océanopolis. 49

12-9 LE PHOQUE GRIS (Halichoerus grypus) Les habitats fréquentés habituellement par le Phoque gris sont les côtes rocheuses avec quelques petites plages. Les sites privilégiés comme lieux de reproduction et de mue se trouvent sur des îles et îlots à quelques distances de la côte. Pour s alimenter, l espèce fréquente le milieu marin, depuis la côte jusqu à bien au large. Le Phoque gris se nourrit essentiellement de poissons, sans qu une espèce particulière semble spécialement recherchée. Il consomme parfois des crustacés et des céphalopodes lorsqu ils abondent. Phoque gris. Depuis que le Phoque gris est protégé, ses effectifs connaissent une lente augmentation. Cette espèce fréquente à nouveau la Bretagne depuis les années 1950-1960 et s y reproduit au moins depuis 1973. Situés en limite d aire de répartition, les effectifs bretons sont faibles (un peu plus d une centaine d individus lors du maximum d abondance en été) répartis principalement sur 2 sites : à Molène et aux Sept-Îles. On y observe quelques naissances chaque année. La population bretonne est très étroitement connectée aux colonies du sud-ouest des îles Britanniques : le suivi d animaux porteurs de balises Argos a montré de fréquents échanges entre différents sites. Les menaces qui pèsent sur le Phoque gris sont nombreuses : les captures accidentelles de jeunes individus par les filets de pêche sont encore nombreuses, entraînant leur mort par noyade ou des blessures parfois importantes ; la pollution des eaux côtières par des effluents d origine industrielle, urbaine et agricole peut provoquer des empoisonnements ; le dérangement répété par les visites touristiques pendant les périodes de mue et de reproduction peut mettre en péril la pérennité des colonies. Par ailleurs, le dynamisme des effectifs bretons est certainement lié à celui des colonies beaucoup plus importantes dans les îles Britanniques. OBJECTIFS > > Assurer la pérennité de sa présence en Bretagne et accompagner sa lente expansion. > > Limiter le dérangement des animaux : améliorer la surveillance des sites de repos au printemps et en été ; veiller à ce que les pratiques sportives et les visites touristiques n entraînent pas de nuisances sur les sites fréquentés par le phoque gris ; sensibiliser et informer les usagers de la mer et le grand public. > > Veiller à ce que tout le cycle d activités des animaux soit bien pris en compte dans les plans de gestion d espaces protégés. Liens : voir aussi les orientations «4 - Préserver et restaurer les habitats terrestres du littoral», «6 - Sauvegarder les milieux marins remarquables» et «19 - Prendre en compte la faune sauvage et ses milieux dans l organisation des activités touristiques, de loisirs et de sports de nature». 50

ACTIONS DÉJÀ MISES EN ŒUVRE > > Des études sur la biologie de l espèce et la dynamique de sa population sont menées, particulièrement dans l archipel de Molène, par Océanopolis (Brest) et par l Université de La Rochelle. Ces études permettent d orienter les actions de conservation > > Diverses initiatives locales, menées par des associations, les réserves naturelles et l ONCFS, viennent renforcer le dispositif légal de protection. Ces initiatives concernent des programmes de surveillance et de suivi des colonies, d information du public et de prévention pour réduire les facteurs de dérangement. Des programmes éducatifs ont également été développés par Océanopolis et la Ligue pour la protection des oiseaux. 51

12-10 LE PHOQUE VEAU-MARIN (Phoca vitulina) Les habitats fréquentés habituellement par le Phoque veaumarin sont principalement les côtes sableuses, mais les côtes rocheuses basses peuvent également être utilisées. L espèce, plutôt côtière, affectionne les plages, les baies abritées et les larges estuaires offrant des chenaux profonds et de nombreux bancs de sable qui se découvrent à marée basse. Le Phoque veau-marin se nourrit essentiellement de poissons, sans qu une espèce particulière semble spécialement recherchée. Il consomme parfois des crustacés et des céphalopodes lorsqu ils abondent. Le Phoque veau-marin connaît une lente expansion le long des côtes de la Manche à partir des importantes populations de la mer du Nord. Cette espèce est arrivée jusqu en baie du Mont Saint-Michel, où une petite colonie d une quinzaine d individus se reproduit depuis 1997. Plus à l ouest, les observations de Phoque veau-marin sont occasionnelles. Les menaces qui pèsent sur le Phoque veau-marin sont nombreuses : les captures accidentelles de jeunes individus par les filets de pêche peuvent se produire, entraînant leur mort par noyade ou des blessures parfois importantes ; la pollution des eaux côtières par des effluents d origine industrielle, urbaine et agricole peut provoquer des empoisonnements ; le dérangement répété par les visites touristiques pendant les périodes de mue et de reproduction, peut mettre en péril la pérennité des colonies. Le dérangement en période de lactation peut être fatal aux petits. Par ailleurs, la petite colonie de la baie du Mont-Saint-Michel est probablement connectée à celles de la baie des Veys et de la baie de Somme sur le littoral français de la Manche, voire à la population de la mer du Nord : le dynamisme de l espèce en Bretagne dépend probablement d un dynamisme à plus grande échelle. OBJECTIFS > > Assurer la pérennité de sa présence en Bretagne et accompagner sa lente expansion. > > Limiter le dérangement des animaux : améliorer la surveillance des sites de repos au printemps et en été ; veiller à ce que les pratiques sportives et les visites touristiques n entraînent pas de nuisances sur les sites fréquentés par le Phoque veau marin ; sensibiliser et informer les usagers de la mer et le grand public. > > Veiller à ce que tout le cycle d activités des animaux soit bien pris en compte dans les plans de gestion d espaces protégés. Liens : voir aussi les orientations «4 - Préserver et restaurer les habitats terrestres du littoral», «6 - Sauvegarder les milieux marins remarquables» et «19 - Prendre en compte la faune sauvage et ses milieux dans l organisation des activités touristiques, de loisirs et de sports de nature». ACTIONS DÉJÀ MISES EN ŒUVRE > > Etude en cours, par Océanopolis et l Université de la Rochelle, sur la taille de la colonie, ses modalités d occupation de l espace et l impact des activités humaines. 52