Contrôles de l utilisation des produits phytopharmaceutiques effectués en 2009 en région Auvergne



Documents pareils
Les entreprises pouvant être concernées : - Jardineries, - Magasins de bricolage, - GMS, - Libre service agricole,

I) Evolution de la demande d emploi mensuelle

1 La sécurité sanitaire de l alimentation : l insuffisance des contrôles du ministère de l agriculture

JFQ Page 2 sur 5 Créé le : 20/04/2012 M.A.J. le:

Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire

4. Notice d utilisation

L agrément des entreprises pour le conseil indépendant à l utilisation de produits phytopharmaceutiques. Ordre du jour

AVERTISSEMENTS. Réglementaires RAPPEL SUR L AGREMENT DES ENTREPRISES POUR L APPLICATION ET LA DISTRIBUTION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES (DAPA)

DOSSIER L ARRETE DU 12 SEPTEMBRE 2006 PRESENTATION ANALYSE MISE EN APPLICATION CONSEQUENCES

Document d information 1. Principaux aspects de la proposition de la Commission COM (2000) 716 du point de vue de l alimentation animale

Circulaire relative au monitoring dioxine des produits à risque destinés à l alimentation animale

La nouvelle réglementation européenne relative à l hygiène des aliments: «Paquet Hygiène»

PLAN SANTE SECURITE AU TRAVAIL DES EXPLOITANTS AGRICOLES DE LA REGION GUADELOUPE PERIODE :

FORMATIONS EN MATIERE DE SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

NOP: Organic System Plan (OSP) / EOS: Description de l Unité Information et documents requis

2. Identification de l'organisme de formation : Adresse BP 7

L Indice Environnemental

Qualité Sécurité Environnement

AVIS. de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail

dossier de presse, 5 avril 2011

Veille réglementaire

Archiver dans une entreprise privée commerciale Fiche 4 : au moins 5 ans

RESTAURATION SCOLAIRE

CERTIFICATION CERTIPHYTO

S informer sur les formations obligatoires ou recommandées

Annexe 1 b : Description des actions de l opération 0412 Maîtrise de l énergie Programmation

Observatoire des Métiers, Qualifications et Besoins de formation

Registres de fermentation lente. Critères d inspection

EN AMONT DE LA DÉLÉGATION ACCUEIL ET FORMATION GÉNÉRALE À LA SÉCURITÉ FORMATION AU POSTE DE TRAVAIL

RESOLUTION OIV-VITI GUIDE D APPLICATION DU SYSTÈME HACCP (HAZARD ANALYSIS AND CRITICAL CONTROL POINTS) A LA VITICULTURE DE L OIV

EVALUATION DU RISQUE CHIMIQUE

Enterprise Europe Network, CCI de Lyon Contact : Catherine Jamon-Servel Tél : Mail : jamon@lyon.cci.fr

SOMMAIRE. I - Synthèse de l'activité II - Secteur "Logement" métropole... 4

réglementation bio Partie générale bio, reconnaissable et contrôlé

Emis le : 5/08/2011 Mis à jour : 10/2014

Enquêtes nationales sur les utilisations agricoles de pesticides

Modalités de candidature et de certification. Niveau 1. Certification de personnes Expert méthode HACCP/SMSDA

Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMPs)

Comment concevoir son lit biologique

Compléments ments alimentaires Les règles du jeu - SCL / Strasbourg-Illkirch 14 octobre 2011

Guide pour le dépôt des dossiers relatifs aux demandes d autorisation transitoire de mise à disposition sur le marché de certains produits biocides

Via Volontariat International en Entreprise (V.I.E Pays de la Loire)

Laboratoire départemental d analyses

Crédit d impôt en faveur de l agriculture biologique

Laboratoire départemental d analyses

Sdage, état d avancement de la révision et prochaine consultation

Uniterres. Rapprocher l aide alimentaire et les producteurs locaux

Certificat de Spécialisation «RESPONSABLE TECHNICO-COMMERCIAL : AGRO-FOURNITURES»

Gestion des déchets dangereux dans les entreprises

Le certificat individuel (Produits phytosanitaires)

Appliquer la réglementation dans la filière

Pièces à joindre RENTREE Qui peut bénéficier de la bourse de lycée?

Notice explicative Comment renseigner votre dossier PAC?

Formulaire de demande d un apport de trésorerie remboursable sur la fin de l année 2015

A vos cultures

Intitulé du stage. Initiation à l'environnement industriel Jeudi 15 et vendredi 16 septembre 2011

ASPECTS JURIDIQUES DE L ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF

Modalités de Contrôle des Connaissances A partir de septembre 2014

Les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) délivrées au titre du Règlement (UE) n 528/2012 (dit BPR)

Annexe A : Tableau des exigences

ACOUSTIQUE DU BATIMENT Comprendre enfin pourquoi = 3

Fonction Publique Territoriale

Trame / Présentation du Projet de Plan Santé au Travail N 2. Axe 1 Améliorer la connaissance en santé au travail

LE GRAND VIZIR, A ARRETE :

«Actualités réglementaires en radioprotection»

Licence professionnelle Génie logiciel, développement d'applications pour plateformes mobiles

APPEL A MANIFESTATION D INTERET CAHIER DES CHARGES DE SELECTION DU GESTIONNAIRE

PAC. ce qui change. vraiment

DIRECTIVES POUR LA CONCEPTION ET LA MISE EN OEUVRE D UN PROGRAMME NATIONAL DE RÉGLEMENTATION D ASSURANCE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE CONCERNANT LES

Ordonnance du DFI sur l exécution de la législation sur les denrées alimentaires

L INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE : LE PREMIER SECTEUR ECONOMIQUE FRANCAIS

D039942/02 P A R L E G O U V E R N E M E N T, À L A S S E M B L É E N A T I O N A L E E T A U S É N A T.

Laboratoire Départemental d Analyses Premier semestre 2015 I T. mon Département, Ain

Les audits d installations Edition avril 2014

Permis d exploitation et Hygiène Alimentaire. Formation de 5 jours en secteur Hôtellerie-Restauration. Notre devise :

JEUNE CONSEIL DE MONTRÉAL XXVIII e ÉDITION

Le guide des bonnes pratiques d hygiène et la qualité alimentaire en restauration

COMMISSION EUROPÉENNE DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SANTÉ ET DES CONSOMMATEURS

Registre des dossiers et des mesures correctives du programme LCQ

POITIERS le 28 Mars Règlement Produit Construction Le rôle des différents acteurs. Pascal BAR

Système Management Environnemental

ARRETE N 2015-DDTM-SEA-0006

PROCESSUS DE CERTIFICATION Agriculture Biologique

LA RÉPARTITION DES SERRURIERS EN FRANCE

La Lettre de l IMSEPP

GUIDE A L INTENTION DES RESPONSABLES

Manuel - Campetto 4 distributeur électrique souterrain

RÈGLEMENT DU CONCOURS Personnalisation de la machine à café à dosettes SENSEO 1 PHILIPS

Référentiel Officine

PREFET DES BOUCHES-DU-RHONE

Compléments alimentaires et cosmétiques Aspects légaux de l étiquetage

Afssa Saisine n 2007-SA-0028

INDUSTRIES AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES RÉDUIRE ET VALORISER LES DÉCHETS,

CONFIANCE DANS L INDUSTRIE AGRO-

34-Internationalisation des entreprises 166- Fonds Régional d Appui à l Exportation Annexe 2 VIE PAYS DE LA LOIRE

BONNES PRATIQUES DECHETS ET POINTS D ATTENTION

FICHE DE DONNEE SECURITE

Qui est concerné? Les établissements non concernés ou dispensés

Evaluation Agi Son Agi son Evaluation de la campagne de sensibilisation aux risques auditifs liés à l écoute de musiques amplifiées

Transcription:

Contrôles de l utilisation des produits phytopharmaceutiques effectués en 2009 en région Auvergne Le programme national de contrôle de la mise sur le marché et de l utilisation des produits phytosanitaires pour l année 2009 a fixé les objectifs pour la région Auvergne en terme de nombre de contrôles. Le pôle Inspections mutualisées du service régional de l alimentation a donc réalisé au cours de l année: 214 contrôles utilisateurs dans le cadre de la conditionnalité des aides PAC, 20 contrôles sur l utilisation de fumigants et 11 contrôles au niveau de la mise sur le marché. L exposé qui suit concerne les 214 contrôles dits «conditionnalité» effectués en 2009. 1. Méthode d inspection et réalisation des contrôles Les exploitants mis en contrôle sont avertis par téléphone au maximum 48 heures à l avance. Cette pratique permet à l agriculteur de réunir les pièces nécessaires à l inspection, notamment les factures ou bons de commande. L inspection commence par l examen du local. Un état des stocks y est notamment effectué de façon à vérifier la présence ou non de Produits Phytosanitaires Non Utilisables. La cohérence du registre et le respect des conditions d utilisation des produits (dose, Délai avant récolte DAR-, Zone non traitée ZNT- ) sont vérifiés à l aide de la base de données e-phy et des factures d achat des produits. En fonction de la taille de l exploitation, de la tenue du registre, de la multiplicité des cultures, de la réalisation ou non d un prélèvement, l inspection dure de 1 à 3 heures. Les 214 contrôles effectivement réalisés en 2009 ont nécessité l intervention de 5 agents du service ainsi que 4 vacataires. Les inspections se sont toujours déroulées en binôme constitué d un agent du service et d un vacataire. Les contrôles ont débuté le 14 mai. Le dernier contrôle a été réalisé le 13 novembre. 2. Caractéristiques de la sélection 2009 Toutes les exploitations contrôlées en 2009 étaient bénéficiaires d aides du 1er pilier. Le nombre d exploitations bénéficiant d aides du 2 ème pilier étaient de 134 (63 %) et 68 exploitations bénéficiaient de Mesures Agro-Environnementales MAE (32 %). L échantillonnage des exploitations à contrôler est réalisée essentiellement par une analyse de risque (ARP) qui prend en compte à la fois la taille de l exploitation, les cultures jugées à risque et la situation géographique de l exploitation pour les bassins versants à risque. Sont retirées de la sélection les exploitations déjà contrôlées les années précédentes qui ne présentaient pas d anomalies importantes. L inspection de nouvelles exploitations est donc privilégiée. La sélection s effectue en appliquant un taux de contrôle d autant plus élevé que la note d analyse de risque (ARP) est élevée, sans toutefois exclure les exploitations ayant une note ARP très faible. Par principe, aucune exploitation ne doit être susceptible d échapper au contrôle, et les contrôles doivent être répartis sur l ensemble du territoire régional.

Par ailleurs, la sélection intègre des contre-visites, qui font suite à des inspections réalisées les années précédentes et ayant abouti à des mises en demeure, donc à des anomalies graves. des exploitations comportant les cultures sur lesquelles une analyse de résidus était prévue Répartition géographique La carte ci-dessus montre la répartition par Petite Région Agricole (PRA). Chaque PRA comporte au moins une exploitation contrôlée, ce qui répond à la volonté de répartir les contrôles sur l ensemble du territoire régional. 2

Le taux de contrôle réglementaire de 1% a été mise en œuvre au niveau départemental. Répartition en % Nombre inspections réalisées 2009 Allier 23,5 % 50 Cantal 24 % 52 Haute-Loire 20,5 % 44 Puy de Dôme 32 % 68 Auvergne 100% 214 3. Résultats des analyses de résidus Une partie des exploitations mises en contrôle doit faire l objet d une analyse multirésidus dont l objectif principal est de détecter l utilisation éventuelle de produit(s) interdit(s). Les prélèvements n étant pas réalisés à la récolte, il ne s agit pas véritablement d un contrôle de Limite Maximale de Résidus (LMR). Au total, sur les 32 analyses multi-résidus effectuées en 2009, l utilisation de substances interdites à l utilisation a été mise en évidence dans 2 exploitations : il s agissait d Azinphos méthyl interdit depuis le 31/12/2007 et de Phosalone interdit depuis le 22/06/2008. 4. Conformité des exploitations inspectées en 2009 4.1 Taux de conformité Les contrôles de l utilisation des produits phytosanitaires reposent sur des réglementations nationales dont certains points seulement peuvent être pénalisants au titre de la conditionnalité. Ainsi une exploitation est conforme pour la conditionnalité quand aucune anomalie n apparaît sur les 13 points de contrôles conditionnalité (8 points de contrôle concernent la bonne utilisation des produits phytosanitaires, et 5 points de contrôles concernent le paquet hygiène) et les 4 points de contrôle supplémentaires si l exploitation bénéficie d une MAE (Mesure Agro Environnementale). Dans certaines exploitations, des anomalies peuvent apparaître sur des points de contrôle hors conditionnalité. Ainsi, par exemple, certains points de contrôle du local sont des points de non-conformité de la réglementation générale (affichage/étanchéité) alors que d autres (fermeture/aération/absence de local) sont retenus dans le cadre des points de nonconformités conditionnalité. En 2009, 156 exploitations sur 214 sont conformes pour les points de contrôles conditionnalité soit près des trois quarts, et parmi elles 111 sont conformes sur la totalité des points de contrôles soit un peu plus de moitié. 3

Taux de conformité globale Exploitations conformes tout conforme nombre % Allier 24 48% Cantal 31 60% Haute-Loire 20 45% Puy-de-Dôme 36 53% Total 111 52% 40 30 20 10 0 24 31 20 Allier Cantal Haute- Loire 36 Puy-de- Dôme Le Cantal présente le taux de conformité globale le plus élevé tandis que l Allier et la Haute- Loire sont bien en dessous de la moyenne régionale. Taux de conformité conditionnalité conforme conditionnalité nombre % Allier 38 76% Cantal 37 71% Haute-Loire 27 61% Puy-de-Dôme 54 79% Total 156 73% Exploitations conformes au titre de la conditionnalité 60 50 40 30 20 10 0 38 37 27 54 Allier Cantal Haute-Loire Puy-de- Dôme Si le Puy-de-Dôme et l Allier affichent de très bons taux de conformité vis-à-vis de la conditionnalité, la Haute-Loire se situe très en dessous de la moyenne régionale. 4.2 Analyse des non conformités Analyse des anomalies mineures, taux de remise en conformité En 2009, les contrôles au titre de la conditionnalité ont inclus la notion d anomalies mineures. Il s agissait des non-conformités suivantes : registre pour la production végétale très incomplet pour les cultures à destination alimentaire, local phytosanitaire non conforme aux prescriptions en vigueur en matière d'aération et de fermeture, exigences complémentaires si MAE: registre phytopharmaceutique très incomplet pour les cultures non alimentaires, exigences complémentaires si MAE: Absence de justificatif de remise de produits ou emballages au moins une fois au cours des deux dernières années. 4

Ces anomalies pouvaient être remises en conformité dans le délai d un mois, remise en conformité qui permettait d éviter une pénalisation. Anomalies mineures Nombre exploitations % des exploitations contrôlées taux de remise en conformité Auvergne 49 23% 94% Près d un quart des exploitations contrôlées en 2009 présente au moins une anomalie mineure, le taux de remise en conformité est cependant très élevé (94 %). Nombre Anomalies mineures anomalies Registre pour la production végétale très incomplet pour les cultures à destination alimentaire 12 Local phytosanitaire non conforme aux prescriptions en vigueur en matière d'aération 27 Local phytosanitaire non conforme aux prescriptions en vigueur en matière de fermeture 17 MAE: Absence de justificatif de remise de produits ou emballages au moins une fois au cours des deux dernières années 13 Les anomalies mineures relevées concernent pour une large part le local phytosanitaire : l aération y est insuffisante et/ou la fermeture à clé n est pas assurée alors même que des produits CMR (cancérigènes, mutagènes ou repro-toxiques) y sont présents. Autres anomalies constatées par ordre décroissant : Présence de Produits Phytosanitaires Non Utilisables PPNU- non identifiés comme tels Utilisation des Equipements de Protection Individuelle (EPI) Gestion des Emballages Vides de produits Phytosanitaires (EVPP) Etiquetage des produits (conformité de l'étiquette, intégrité des emballages) Récupération des effluents Utilisation sur des végétaux destinés à l'alimentation humaine ou animale d'un produit sans Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) Utilisation sur des végétaux destinés à l'alimentation humaine ou animale d'un produit phytosanitaire qui n'a jamais eu d'amm pour l'usage, mais pour lequel une AMM existe pour un autre usage sur la culture contrôlée ou pour cet usage sur une autre culture (mésusage) Respect des conditions d'octroi de l'agrément (un agrément Distributeur Applicateur de Produits Antiparasitaires est indispensable en cas de prestation de service) Non respect des exigences prévues par l'amm et figurant explicitement sur l'étiquette du produit utilisé, en matière de dose et de Délai Avant Récolte (DAR) Utilisation d'un produit sans AMM sur la culture contrôlée, suite à une préconisation erronée Absence de local phytosanitaire 5

Parmi ces différentes anomalies, deux reviennent de façon importante : la présence de Produits Phytosanitaires Non Utilisables présents dans le local et non identifiés comme tels apparaît dans presque un tiers des exploitations inspectées. Le risque est grand d utiliser ces produits alors qu ils n ont plus d AMM, d où l importance de faire l état des stocks en début de campagne avant tout traitement. Les Equipements de Protection Individuelle (EPI) ne sont pas présents et/ou ne sont pas utilisés dans un peu plus d un quart des cas. Une troisième non-conformité mérite d être citée, la gestion des Emballages Vides de produits Phytosanitaires. Une mauvaise gestion des EVPP est constatée dans 15 % des exploitations contrôlées. Il convient donc de rester vigilant quant à la gestion des stocks compte tenu des nombreux retraits de produits enregistrés ces dernières années, de ne pas relâcher les efforts entrepris en terme de recyclage des emballages vides et de sensibiliser les utilisateurs/ applicateurs à l importance de l utilisation des EPI pour la protection de leur santé. 6