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Résumé Introduction La généraisation de enseignement en Tunisie fait partie des priorités du gouvernement depuis indépendance. Ainsi depuis 1958, es réformes successives du système éducatif tunisien ont jeté es bases d un enseignement unifié de 13 années, gratuit et obigatoire de 6 à 16 ans. Dans e miieu des années quatre-vingt-dix, objectif d un accès universe à écoe pour tous, aors en très bonne voie de réaisation, s est coupé d un objectif d améioration de a quaité du système éducatif. Redonner sens aux apprentissages, rendre éève pus actif dans a construction de ceux-ci, outier es enseignants afin qu is interviennent auprès des pus faibes tes étaient es objectifs recherchés en vue d augmenter efficacité du système éducatif tunisien et de e rendre pus incusif et pus équitabe. Autour de ce eitmotiv ont été mises en œuvre différentes réformes dont a oi de 2002 qui entend généraiser année préparatoire dans e secteur pubic et es programmes d aide aux enfants en difficuté à écoe (PASS, PEP, ISEH, etc.). Ces décennies de déveoppement du secteur éducatif tunisien ont formé a carte scoaire actuee. En 2013, e taux net de scoarisation des enfants de 6 ans est de 99,4% (égaité fies/garçons) et ceui des enfants de 6 à 11 ans est de 98,9% : i s agit d une couverture quasi universee assurée depuis une dizaine d années déjà. Par aieurs, e ratio d éèves par enseignants ne cesse de diminuer pour atteindre aujourd hui 17,2. Au Coège et au Lycée, a situation est pus probématique puisque e taux de scoarisation des jeunes de 12 à 18 ans stagne depuis 10 ans aux aentours des 74-75%. Le Coège et e Lycée accusent par aieurs un taux de redoubement qui, en 2011-2012, était de 10 points pus éevé que ceui du Primaire (17,3% au Coège et 16,8% au Lycée contre 7,5% dans e cyce Primaire). Le taux d abandon est aussi significativement supérieur : 1% dans e Primaire contre 9,3% au Coège et 11,9% au Lycée. Aors qu ee traverse un processus de transition démocratique sans précédent, a Tunisie est confrontée à de nombreux défis (économiques, poitiques, sociaux, reigieux ) qui pèsent tout autant comme une menace que comme une opportunité pour e système éducatif du pays, si ceui-ci entend se saisir de a dynamique de changement pour améiorer a scoarité des enfants tunisiens. C est dans a poursuite de ce dernier objectif que s inscrit a présente étude sur es enfants en dehors de écoe. Ee vise à dresser a situation des enfants non scoarisés (ENS) ou présentant un risque de e devenir. Ee cherche égaement à identifier es facteurs sociopoitiques et cutures qui freinent accès à écoe et a poursuite de a scoarisation de ces enfants, en vue de proposer un certain nombre de pistes d action. Résumé Tunisie rapport nationa sur es enfants non scoarisés 1

L étude repose donc sur un doube voet anaytique : un premier voet quantitatif de cacu des enfants en dehors de écoe ou risquant de e devenir dans e Préscoaire, e Primaire et e Coège ; et un deuxième voet quaitatif d identification des obstaces et des gouets d étrangements expicatifs des processus en jeu dans es phénomènes d excusion scoaire, ainsi que des stratégies existantes pour es surmonter et des imites de ces stratégies. Les grandes tendances de excusion scoaire en Tunisie D un point de vue méthodoogique, on notera es difficutés à avoir des données démographiques fiabes et cohérentes entre es différentes sources (INS, NU). Ces imprécisions ont pour conséquence qu i est difficie de désagréger es taux issus des données administratives par miieu, par gouvernorat, etc. Les données MICS issues des enquêtes auprès des ménages permettent de paier cette imite et autorisent des croisements par genre, par niveau d éducation de a mère et par quintie de richesse. Le tabeau ci-dessous regroupe es données cés issues de anayse des Cinq dimensions de excusion scoaire. Les Cinq dimensions de excusion en Tunisie Fies Garçons Tota Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage Enfants non scoarisés D1 : Enfants âgés de 5 ans (Préparatoire) 26 351 30,0% 28 258 30,6% 54 609 30,3% D2 : Enfants âgés de 6 à 10 ans (Primaire) 6 070 1,2% 8 963 1,7% 15 033 1,5% D3 : Enfants âgés de 11 à 14 ans (Coège) 23 357 9,8% 26 023 10,3% 49 380 10,0% Tota des enfants non scoarisés 55 779 6,8% 63 244 7,2% 119 022 7,0% Enfants encourant un risque de déscoarisation D4 : Enfants scoarisés au Primaire 11 026 2,2% 16 012 2,9% 27 038 2,5% D5 : Enfants scoarisés au Coège 17 471 7,4% 37 584 14,9% 55 055 11,3% Tota des enfants encourant un risque de déscoarisation 28 497 3,8% 53 596 6,7% 82 093 5,3% Source : 5D cacuation, d après es données du ME, INS et cacus de auteur Que nous enseigne ce tabeau? Dans e Préscoaire, en 2006, un enfant sur deux était inscrit dans année Préparatoire. L évoution va dans e bon sens puisque, aujourd hui, i n y a pus qu un enfant sur trois qui ne suit pas année Préparatoire (e taux d ENS à 5 ans est de 30,3%, soit 54 609 enfants dont 26 351 fies), même si une partie de ces enfants suit un enseignement Préscoaire d une autre forme. En conséquence de quoi, accès à un enseignement Préscoaire est encore aborieux pour près d un enfant sur quatre. Surtout, cet accès n est pas réparti de façon équitabe puisqu un enfant inscrit en première année Primaire a près de deux fois pus de chances d avoir suivi une année Préparatoire orsque sa mère a suivi enseignement supérieur ou orsqu i se trouve dans une famie aisée, que orsque sa mère n a pas ou peu reçu d éducation ou qu i provient d une famie très pauvre. Dans a fouée, on enregistre de grandes différences en termes d accès entre e miieu urbain (9 enfants sur 10) et e miieu rura (6 enfants sur 10). Dans es différents niveaux, tant pour es fies que pour es garçons, on enregistre des pourcentages importants d éèves précoces dans e Préscoaire, e Primaire et e Coège. A inverse, un nombre reativement réduit d éèves suit son cursus avec retard. 2 Moyen-Orient et Afrique du nord initiative mondiae en faveur des enfants non scoarisés

Dans e cyce Primaire, e taux de scoarisation est atteint de manière presque universee, ques que soient es profis d enfants. Le nombre d ENS en âge du Primaire est de 15 033 (6 070 fies), soit un taux de 1,5%. Parmi cette faibe proportion d enfants en dehors de écoe Primaire, a majorité rejoindra écoe de manière pus tardive. En termes de maintien des éèves dans e cyce Primaire, es données sont encourageantes puisqu en 2012, e nombre d abandons est trois fois moindre que ceux enregistrés en 2000 (passant de 9% à 3%). Mais cette diminution s est faite au détriment d un système d enseignement de quaité, es éèves n ayant pas acquis es compétences de base requises atteignant magré tout a sixième année de enseignement de base. C est pourquoi, au Coège, on enregistre un nombre d abandons qui, s i a baissé en 12 ans, reste deux fois pus éevé qu au Primaire, posant a question de a déicate transition entre es deux cyces. On enregistre égaement une déperdition reativement importante parmi es éèves handicapés au fi des années d enseignement. Du Primaire au Coège eur nombre diminue de près des deux tiers et on n en retrouve qu un quart au Lycée. La question du genre est très sensibe dans es abandons au Coège et a même augmenté avec es années pour devenir deux fois pus importante chez es garçons que chez es fies. Les variabes socio-économiques interviennent égaement. Les études cohortes montrent en effet que es difficutés scoaires sont corréées au statut socio-économique, eque fait ui-même objet d importantes disparités régionaes en Tunisie. L enquête MICS4 (2012) révèe de grandes disparités régionaes dans es gouvernorats du centre ouest qui enregistrent es taux de scoarisation es pus faibes. Les enfants de 12 à 14 ans sont en dehors de écoe dans des proportions pus éevées qu au Primaire : un peu pus d un enfant en âge d aer au Coège sur dix (soit un tota de 49 380, dont 23 357 fies) ne suit pas, en effet, une scoarité dans e deuxième cyce de enseignement de base. I s agit majoritairement d enfants qui ont abandonné écoe par e passé, ce qui fait de abandon a probématique majeure du Coège. De 12 ans à 18 ans, a probabiité d être en dehors du système scoaire augmente avec âge. Néanmoins, es données MICS4 montrent que es enfants et jeunes, comptés comme se trouvant en dehors du système scoaire, peuvent être inscrits dans e secteur de a formation professionnee (qui ne dépend pas du ME). La catégorie «enfant en dehors de écoe» considère donc une variété de situations qu i convient de prendre en compte : enfants inscrits dans un système d enseignement paraèe, enfants inscrits en formation professionnee, enfants qui travaient, enfants expatriés, etc. Quant à a probématique du travai des enfants, MICS4 nous enseigne que 2,6% des enfants de 5 à 14 ans sont engagés dans un travai, et ce sont essentieement des enfants de 5 à 11 ans. Les enfants non scoarisés sont davantage engagés dans un travai que es enfants scoarisés et i s agit à d une différence très significative parmi es 12-14 ans (10% contre 0,5%). Les enfants vivant en miieu rura sont davantage engagés à travaier, qu is soient scoarisés ou pas, que es enfants des miieux urbains. On enregistre aussi des variations entre sexes. Ainsi, parmi es enfants scoarisés, on constate qu i y deux fois pus de garçons qui travaient que de fies, aors que parmi es enfants non scoarisés a situation est inversée. Comment expiquer cette situation, ques en sont es principaux ressorts et, s i faut agir, par où commencer? Dans a deuxième partie de étude, différents gouets d étrangements du système éducatif tunisien ont été mis en évidence et différentes stratégies adoptées depuis pusieurs années ont été discutées. Cette anayse a abouti à pusieurs constats et recommandations, synthétisés comme suit. I) I faut investir massivement dans e préscoaire : dans es infrastructures, unification et a standardisation des programmes et a formation des éducateurs. Le système éducatif tunisien reste confronté à une faibe préscoarisation des enfants, ce qui freine e déveoppement de enfant et affecte efficacité de enseignement primaire. Résumé Tunisie rapport nationa sur es enfants non scoarisés 3

Bien que e taux de couverture ait augmenté depuis 2006, orsque a moitié des enfants ne recevait aucune forme de préscoarité avant 6 ans, aujourd hui encore, un enfant sur quatre ne bénéficie toujours pas de couverture Préscoaire et un enfant sur trois ne suit pas année Préparatoire avant d entamer e cyce Primaire. La question de a couverture Préscoaire se pose avec pus d acuité en miieu rura. I convient de contrer cette tendance en rendant e Préscoaire obigatoire et gratuit, dans e cadre d une poitique d ensembe, c est-à-dire une poitique qui ne se imite pas uniquement à année préparatoire, mais qui intègre aussi a préscoarisation des enfants de 3 et 4 ans. Ces années qui précèdent e début de a scoarisation Primaire sont en effet cruciaes pour e déveoppement de enfant : pour a formation de sa personnaité, pour a contribution à ses succès scoaires utérieurs mais aussi pour e dépistage précoce d insuffisances physiques ou mentaes susceptibes de imiter ses chances de réussite scoaire. Si impusion et e cadre généra doivent venir de manière décisive des ministères chargés de enfance et de éducation, a mise en œuvre devra, quant à ee, s appuyer sur ensembe des acteurs régionaux et ocaux, associatifs et privés concernés. Le niveau oca a un rôe cé à jouer, étant pus à même de traduire es grandes impusions dans es besoins ocaux. Le rôe des coectivités ocaes dans a gestion des jardins d enfants doit être reancé. Le secteur privé doit aussi être associé en tant que partenaire stratégique, en ui proposant notamment des incitations financières pour qu i investisse dans es régions es pus pauvres. Au niveau de a demande, des campagnes de sensibiisation doivent être menées auprès des parents qui ne voient pas toujours intérêt d une préscoarisation de eur enfant, surtout dans es miieux ruraux. Sur a base de ces enseignements, es recommandations spécifiques suivantes sont formuées : Rendre sans pus tarder a préscoarité obigatoire et gratuite. I n est pas acceptabe que dans a Tunisie d aujourd hui, autant d enfants de 5 ans ne soient pas encore scoarisés. Dans e cadre d une stratégie nationae du Préscoaire, reancer a voonté de généraisation de année préparatoire, sous impusion du ministère de Education et du ministère chargé de Enfance, et sous es conditions suivantes : penser a généraisation dans e cadre d une poitique d ensembe du Préscoaire c est-à-dire une poitique qui ne se imite pas à année Préparatoire mais incut aussi es enfants de 3 et 4 ans ; penser quantité et quaité ensembe, car i n est pas concevabe de généraiser enseignement Préscoaire s i n est pas de quaité ; et mettre davantage encore accent sur es régions ruraes. S appuyer sur ensembe des acteurs opérant à un niveau oca, en particuier es coectivités ocaes. II) La quaité du système éducatif tunisien (y compris a quaité de offre) reste un défi très actue. Cette quaité doit être améiorée à tous es niveaux, en commençant par e niveau préscoaire, et en priviégiant notamment a transition entre e primaire et e coège. II.1) Le premier défi à reever pour augmenter a quaité de éducation est ceui de a formation des enseignants. A ce jour, a Tunisie ne possède pas de centre de formation pour ensembe des métiers de éducation. I est indispensabe qu une poitique de formation des enseignants ambitieuse soit éaborée, en distinguant bien es compétences attendues des enseignants / éducateurs dans chacun des niveaux. Les critères de recrutement des enseignants doivent aussi être révisés. Le métier d enseignant ne s improvise nuement et exige des compétences spécifiques d ordre pédagogique. La baance existant actueement entre quaifications (dans une optique de vaorisation du métier d enseignant, via exigence de posséder une maîtrise) et compétences enseignantes (dans une optique d exercice du métier d enseignant) est déséquiibrée et doit être repensée au profit du deuxième pôe. 4 Moyen-Orient et Afrique du nord initiative mondiae en faveur des enfants non scoarisés

II.2) Le deuxième défi consiste à se donner es moyens d un enseignement qui pace éève au centre des apprentissages. La réforme introduite dans e miieu des années quatre-vingt-dix faisant appe à approche par compétences témoignait d une voonté d améioration du système d enseignement dans e sens de pus d efficacité, de quaité et d équité. Sur e fond, cette réforme était très pertinente mais ee ne s est pas donné es moyens de ses ambitions. En particuier pour e travai par cyce d apprentissage impiquant des sessions de remédiation ainsi que des moments d évauations formatives puis certificatives qui permettent d évauer a mesure dans aquee éève a intégré es compétences requises. C est pourquoi, ce n est pas sur e redépoiement d une poitique de redoubement qu i faut mettre accent : on se tromperait aors de débat. I faut putôt mettre accent sur e déveoppement d un système d évauation des acquis des éèves, qui se base sur a résoution de situations compexes et concrètes, afin de favoriser au maximum expoitation des ressources dans intérêt des éèves. Un te système d évauation suppose, en amont, que des situations compexes soient travaiées avec es éèves en casse. I faut aussi renforcer de manière décisive es cours de remédiation au bénéfice des éèves en difficuté. II.3) Le troisième défi à reever est ceui de a révision et de uniformisation des programmes. Les différents niveaux doivent diaoguer en vue d instaurer une certaine cohérence entre es différents programmes. Le cadre administratif reativement coisonné doit être surmonté par un groupe de piotage mis en pace pour superviser a révision des programmes (matières ittéraires, sciences humaines ) afin d assurer une continuité entre es différents cyces d enseignement. II.4) Le quatrième défi se jouant à un niveau pus oca touche a quaité de a vie scoaire au sein de chaque étabissement. Dans a veine du décret de 2004, i faut renforcer a dimension «offre scoaire» en intégrant des activités socio-cuturees, sportives et civiques. L étude sur accompagnement scoaire recommande par exempe d intégrer, au sein même du temps scoaire, tant es devoirs que es activités cuturees et sportives en es articuant avec es apprentissages, et d en définir a contribution en référence au soce de compétences cibé pour chaque niveau. Eaborer un projet cuture et sportif intégré fait aussi partie des actions à réaiser en vue d améiorer e cadre de vie scoaire, pour que ceui-ci soit perçu de façon positive et stimuante par es éèves. II.5) Le cinquième défi se joue sur a quaité de offre. Dans a Tunisie d aujourd hui, a quaité des infrastructures et des équipements reste variabe, y compris parfois au niveau des équipements de base (atrines, eau potabe, routes goudronnées ), ce qui ne peut être toéré. La question du transport scoaire se pose de façon ancinante dans es régions ruraes et doit être régée en mettant sur pied une offre de transport adaptée à chaque environnement oca, à exempe du partenariat réaisé par e MAFF avec une association ocae autour de a mise en circuation d un bus gratuit pour es enfants sur e chemin de écoe. La piste des cantines scoaires doit aussi être exporée, car aimentation est primordiae tant pour e bien-être que pour a concentration de éève. II.6) On pointera aussi e fait que enseignement technique devrait faire objet d une attention particuière en revaorisant e programme et en introduisant une dimension pratique compémentaire à a dimension théorique, voire en proposant aux jeunes une possibiité d aternance enseignement/travai (e travai étant rémunéré et sous forme de stage) afin de es confronter au marché de empoi, tout en eur donnant a possibiité de poursuivre eur scoarité. II.7) De manière transversae, pour toutes es réformes futures, a igne d horizon doit être cee de standards de quaité rigoureux, mais aussi équitabes. L équité signifie qu on préfère donner davantage de chances de progresser aux pus faibes que de faire réussir haut a main es pus forts. Résumé Tunisie rapport nationa sur es enfants non scoarisés 5

Choisir équité passe par une attention particuière aux régions es pus défavorisées, en particuier es miieux ruraux qui enregistrent des taux de scoarisation pus bas que es miieux urbains. C est surtout e cas dans e Préscoaire et dans es Coèges et Lycées. En d autres termes, idée d accorder des moyens sur a base d une discrimination positive est intéressante, pour peu que cea se fasse sur a base d une anayse préaabe des besoins. Cette anayse des besoins est centrae si on ne veut pas diapider es moyens. Choisir équité passe aussi par accorder une attention spécifique au groupe vunérabe que forment es enfants handicapés. La Tunisie a mis en œuvre depuis 10 ans une stratégie intégrative ambitieuse qui a toutefois révéé de nombreuses imites : manque de formation spécifique du personne, des structures non aménagées en conséquence, un manque criant de moyens Le pan rénové d incusion scoaire des enfants handicapés, en discussion à heure actuee, devra s appuyer argement sur évauation des pratiques précédentes dans es écoes intégratives afin de ne pas répéter es erreurs passées. I conviendrait en particuier de carifier ce qui est entendu par «enfant handicapé (éger)». Quees que soient es formues choisies, i convient que intégration de enfant handicapé ne devienne pas une finaité en soi mais reste bien un moyen au service du déveoppement et de épanouissement de enfant handicapé. Choisir équité passe aussi, nécessairement, par une mise en question du mythe de a casse ou de étabissement homogène. Loin de favoriser a quaité des apprentissages pour tous, regrouper es éèves par niveau intensifie es différences entre es éèves faibes et forts au détriment des premiers. A inverse, des études ont montré que enseignement donné dans des casses hétérogènes est tout aussi efficace, et qu i est même pus avantageux pour es éèves es pus faibes. L hétérogénéité permet par aieurs de réduire a compétition au profit de a compréhension. Si objectif de écoe est, entre autres missions, de renforcer ouverture sur a civiisation universee, comme e préconise artice 3 de a oi d orientation de 2002, on peut égitimement se demander si a compréhension de soi, des autres, du sens des matières enseignées, etc. peut être sacrifiée en faveur de a réussite qui dès ors se trouve vidée de son sens. Sur a base de ces enseignements, es recommandations spécifiques suivantes sont formuées : Initier un «Programme nationa de mise à niveau de infrastructure scoaire» (PNMANIS). En 2014, écoe pubique tunisienne doit reféter une image digne des enfants du pays. Si a participation de a société civie est une piste intéressante, ee ne peut en aucun cas se substituer aux missions qui incombent à autorité pubique. I est suggéré qu en espace de 5 ans, ensembe des écoes, des Coèges et des Lycées soient aux normes tunisiennes d équipement. Cea nécessite : i) une définition des normes ; ii) une cartographie exhaustive de état des infrastructures ; iii) éaboration d un business pan de PNMANIS. Revoir en profondeur e système d évauation des acquis des éèves en se basant sur a résoution de situations compexes et en renforçant es cours de remédiation. Repenser une poitique ambitieuse de formation des enseignants et revoir es critères de eur recrutement au profit notamment des compétences pédagogiques des enseignants recrutés afin de préparer (et vaoriser) davantage à a compexité d exercer e métier d enseignant. Instaurer une cohérence entre es programmes des différents cyces d enseignement en es réformant, voire en uniformisant davantage eurs contenus. Poursuivre dans a voie du décret de 2004 reatif à a vie scoaire en intégrant, au sein même du temps scoaire, tant es devoirs que es activités cuturees et sportives, en es articuant avec es apprentissages, et en définissant eur contribution en référence au soce de compétences cibé pour chaque niveau. Cea doit incure une réfexion sur comment moduer e temps scoaire seon certains paramètres sociaux et ocaux. 6 Moyen-Orient et Afrique du nord initiative mondiae en faveur des enfants non scoarisés

Mettre accent sur a question du transport scoaire dans es régions ruraes, et sur a question des cantines scoaires dans es régions défavorisées. Revaoriser enseignement technique et penser à des formues d enseignement en aternance. Dans a mise sur pied du Pan rénové d incusion scoaire des enfants handicapés, qui devrait prendre a forme d un véritabe Pan intégré de prise en charge des enfants handicapés, veier à adopter des objectifs cairs, des responsabiités bien réparties, des indicateurs de performance, un mécanisme de suivi et de redevabiité. S appuyer argement sur évauation des pratiques précédentes. Pour toutes es réformes futures, avoir comme igne d horizon des standards de quaité rigoureux, mais aussi équitabes. L équité impique de porter une attention particuière aux régions. Ee impique aussi de mener une réfexion sur e mythe de efficacité de homogénéité des casses, et d initier, e cas échéant, des expériences piotes de casses hétérogènes, encadrées et bien outiées. III) La gouvernance du secteur de éducation doit être sensibement améiorée, de trois manières : 1) en renforçant e processus de décentraisation en cours, 2) en consoidant a coaboration horizontae entre es acteurs, à tous es niveaux ; et 3) en renforçant es moyens de connaissance de son système éducatif. III.1) La création des commissariats régionaux est considérée comme une avancée dans améioration de a gouvernance du système éducatif et donc de son efficacité mais ce processus ne se fait pas sans difficutés. D importantes imites subsistent encore : sur e pan du déveoppement des compétences au niveau régiona (comme, par exempe, a cuture de a panification stratégique), sur e pan budgétaire, etc. I faut répondre à ces imites en renforçant ces structures régionaes, afin qu ees se constituent en entités pus autonomes, avec des projets éducatifs spécifiques définis dans e cadre des orientations nationaes. Une des forces du processus de décentraisation est d accorder des moyens à des entités qui opèrent à une échee pus petite que échee nationae. Dans cette optique, on ne peut que recommander aux commissariats nouveement créés de creuser a piste d initiatives partenariaes avec des associations ocaes, dans e cadre de contrats cadres, autour d objectifs spécifiques tes que e transport scoaire, aide aux devoirs, es activités cuturees ou sportives, etc. Les associations disposent d une expertise et d une connaissance au niveau oca à expoiter, au cas par cas, dans e cadre de partenariats à construire autour d actions et d objectifs cairs, panifiés et budgétisés. Des projets mis en œuvre à échee ocae qui pus est, des projets intégrés permettent par aieurs de maximiser es chances d impact. III.2) La coordination entre acteurs doit être consoidée à tous es niveaux. Au niveau centraisé, a diversité des tutees ministériees dans pusieurs domaines e Préscoaire, e handicap, e domaine des droits de enfant engendre des probèmes de gouvernance qui ont des répercussions très concrètes sur e parcours de enfant. Au niveau oca a coordination entre es divers intervenants, issus de différents secteurs (médecins, enseignants, assistants sociaux, éducateurs spéciaisés, etc.), fait généraement défaut au sein des dispositifs mis en pace en faveur de aide aux enfants en difficuté. Cea est particuièrement frappant dans a probématique de a prise en charge des enfants handicapés, caractérisée par une péthore d acteurs. Cette mutipicité d intervenants pose a question du fonctionnement de a prise en charge de enfant, mais aussi cee de sa isibiité : pour es parents qui n en ont donc pas une ecture caire, et ne savent souvent pas à quee structure s adresser mais aussi pour es intervenants qui, souvent, n ont pas une vision précise de eurs missions ni même des moyens à disposition. En conséquence, es responsabiités de chacun sont diuées dans un ensembe aux contours fous, personne ne sachant vraiment où commence son rôe et où i s arrête. Résumé Tunisie rapport nationa sur es enfants non scoarisés 7

III.3) La Tunisie a un système de coecte d information et de production de données statistiques très avancé. Mais cette étude a mis en évidence e fait que e pays souffre encore de certaines insuffisances sur e pan des moyens de connaissance de son système éducatif au niveau des études, évauations, coecte des données sur des sujets tes que a quaité du Préscoaire, a transition Primaire-Coège, e travai des enfants (voir ci-dessous), intégration des enfants porteurs de handicap, etc. Sur ce pan, on ne peut que recommander a nécessité de davantage de mise en cohérence de ensembe du dispositif statistique existant dans e cadre d un système d information intégré s appuyant sur une batterie d indicateurs pertinents, afin d augmenter efficacité du piotage du système éducatif (voir notamment es indicateurs reatifs à a quaité de enseignement et portant sur es performances des éèves). I y a égaement nécessité de déveopper a cuture de a panification stratégique, d y consacrer des moyens, en particuier sur e pan de a mise en œuvre des mécanismes de suivi et d évauation aux niveaux oca et régiona. Parmi ces insuffisances, a question spécifique du travai des enfants reste peu étudiée en Tunisie. Pourtant cette probématique existe et se pose de manière différenciée seon es miieux et es régions, seon e sexe et seon e statut socio-économique de a famie de enfant. Les réponses à apporter seront donc, ees aussi, à différencier seon es cas. On ne peut que recommander a poursuite d une anayse pus documentée et pus fine de ce phénomène afin d en saisir es tenants et aboutissants, condition préaabe pour endiguer ce phénomène que a Tunisie s est engagée, au niveau internationa, à éradiquer. Sur a base de ces enseignements, es recommandations spécifiques suivantes sont formuées : Poursuivre e processus de décentraisation en octroyant es moyens nécessaires aux commissariats régionaux de éducation. Exporer es potentiaités que recèe a coaboration avec des acteurs opérant au niveau oca en vue de maximiser es chances d impact : coectivités ocaes, secteur associatif, opérateurs privés et ce dans différents secteurs, dont notamment e Préscoaire, a prise en charge des enfants handicapés et a prise en charge des enfants menacés. Intensifier es échanges d information et a coordination à tous es niveaux, afin que a mise en réseau définie sur papier trouve une effectivité sur e terrain, dans a pratique des intervenants, et apporte des réponses qui fassent sens pour enfant en difficuté. Le cas échéant, effectuer un travai de mise à pat des dispositifs existants de prise en charge de enfance (éducation, socia, justice ) en vue de es rationaiser. Organiser des sessions d information au niveau oca et / ou régiona pour es enseignants et es famies sur es différents dispositifs existants en faveur des éèves en difficuté (dans e cyce Primaire en particuier). Introduire davantage de mise en cohérence de ensembe du dispositif statistique existant dans e cadre d un système d information intégré s appuyant sur une batterie d indicateurs pertinents afin d augmenter efficacité du piotage du système éducatif. Rendre ce dispositif statistique transparent. A cette fin, i convient notamment d améiorer es EMIS et autres systèmes de coecte des données et de mettre à jour périodiquement es données OOSC. Déveopper a cuture de a panification stratégique et y consacrer des moyens, en particuier sur e pan de a mise en œuvre des mécanismes de suivi et d évauation aux niveaux oca et régiona. Dans e cadre de recherches futures (en coaboration éventuee avec e CNIPRE et e miieu universitaire), entreprendre une anayse pus documentée et pus fine du phénomène du travai des enfants afin d en saisir es tenants et aboutissants, condition préaabe pour endiguer ce phénomène que a Tunisie s est engagée, au niveau internationa, à éradiquer. 8 Moyen-Orient et Afrique du nord initiative mondiae en faveur des enfants non scoarisés

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