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BUTE_1203043_CloudMaitriseMar2012-240x310 JournalTelecoms - fi - rel Faire équipe avec vous SFR - S.A. au capital de 3 423 265 598,40 - RCS Paris 343 059 564 *Cloud computing : l informatique en nuage. Vous connaissiez le Cloud *. Voici le Cloud Maîtrisé, par SFR. Le Cloud Maîtrisé par SFR Business Team, c est le Cloud * en toute sérénité grâce à la maîtrise du service de bout en bout de l accès réseau jusqu au serveur, la sécurisation des données et aussi tout l accompagnement SFR. Découvrez le Cloud Maîtrisé sur sfrbusinessteam.fr FIXE MOBILE CONVERGENCE CLOUD * sfrbusinessteam.fr SFR Business Team, marque du groupe SFR, est à destination des entreprises. JOURNAL DES TELECOMS 240X310 PP

JDT232-P03-EditoOKTP:JDT 30/03/2012 12:59 Page 3 Le Journal des Télécoms est une publication de Télécom Presse, 66-72, rue Marceau, 93100 Montreuil Tél. : 01 41 58 58 20 Fax : 01 48 58 55 34 S.a.r.l. au capital de 8 000 euros Siège social : 66-72, rue Marceau, 93100 Montreuil N de commission paritaire : 1011T84383 Rédaction Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Ariel Gomez +33(0)1 41 58 59 24. E-mail : ariel.gomez@jdt.fr Début des hostilités sur le LTE Ariel Gomez, directeur de la rédaction, rédacteur en chef Journaliste Thomas Pagbe +33(0)1 41 58 59 29. E-mail : thomas.pagbe@jdt.fr Ont collaboré à ce numéro : Hervé Reynaud, François Arias, GC Direction artistique Anastasie Babic Rédacteurs-graphistes Christophe Monfort, Benoît Maurice Publicité Directeur de publicité Miguel Mato Miguel@microscoop.com Tél : +33(0)1 41 58 58 23 Directeur de clientèle Bernard Bibas Bernard.bibas@jdt.fr Tél : +33(0)1 41 58 59 23 Fax publicité : +33(0)1 48 58 55 34 Administration/comptabilité Stéphanie Largillière Tél. : +33(0)1 41 58 58 20 E-mail : stephanie@microscoop.com Abonnements DIP-Le Journal des Télécoms Cécile Cich Mail : cecile.cich@dipinfo.fr 20, quai de la Marne, 75164 Paris Cedex 19. Tél. : +33(0)1 44 84 80 83. Impression Iapca - 83 Toulon Mensuel - 24 ème année. Prix du no : 9,50 TTC. Abonnement (1 an ) : 79 TTC. Directeur de la publication : Ariel Gomez Actionnaires : Microscoop, Ariel Gomez Désolé. Nous allons encore vous parler de Free. Ou plus précisément, de l onde de choc qu a constitué son arrivée dans la téléphone mobile, et qui continue de se propager. Certes, il y aurait encore beaucoup à dire sur les problèmes de réseau que connaît encore le nouvel entrant, et sur la difficulté qu éprouvent ses clients à faire passer leurs appels et leurs SMS chaque jour entre 17 h et 20 h. On pourrait aussi revenir longuement sur le rapport d étape de l ANFR (Agence Nationale des Fréquences), révélé par Le Point, qui confirme noir sur blanc que si l opérateur répond bien à ses obligations de couverture de réseau, la stratégie de déploiement et le fonctionnement dudit réseau ne sont pas exempts de quelques bizarreries. Entre autres joyeusetés, l ANFR écrit : «un résultat inattendu de ces premières mesures a été la proportion importante des stations sur lesquelles le terminal ne s est pas connecté spontanément» ( ) «70 % des stations testées sont entrées en connexion spontanée avec le mobile de test ( )», les 30 % restants ne l ont pas fait. En clair, ces 30 % de stations «rebelles» se sont connectées directement chez Orange. Constatant que, d après les cartes fournies par l opérateur, les stations sont implantées de manière très espacée, l ANFR écrit benoîtement que «la motivation de cette option réside sans doute dans le fait que cet opérateur ait prévu de tirer parti de l itinérance d un réseau partenaire à forte couverture. Ce choix maximise néanmoins la longueur de la frontière qui délimite les zones couvertes par le réseau de Free Mobile et accroît ainsi les occasions pour un usager en mobilité de déclencher l itinérance». «Du côté des conséquences positives le «facteur Free» a donné un coup de boost au calendrier LTE des opérateurs, notamment de Bouygues Telecom et d Orange, ce qui est une bonne nouvelle pour l industrie». Mais revenons sur les conséquences de l arrivée de Free. Le bouleversement du marché qu il a entraîné a provoqué une première victime, de taille, en la personne de Frank Esser (cf page 4), le maintenant ex-p-dg de SFR, remercié après 10 ans de bons, loyaux et excellents services, pour ne pas avoir suffisamment pris la mesure du changement. Il est malheureusement à craindre que d autres départs, pas forcément aussi médiatiques, mais beaucoup plus nombreux, soient à venir dans les prochains chez les opérateurs comme sur toute la filière. Du côté des conséquences positives comme nous le prévoyions dans notre numéro précédent le «facteur Free» a donné un coup de boost au calendrier LTE des opérateurs (notamment de Bouygues Telecom, voir interview page 26, et d Orange), ce qui est une bonne nouvelle pour l industrie. Reste que le relais d activité que va apporter la 4G LTE à l ensemble de l écosystème télécoms ne donnera sa pleine mesure que dans quelques années. Entre temps, il faudra encore se serrer un peu la ceinture. 3 Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012

JDT232-P04-05-Sommaire OKAG:JDT193 29/03/2012 21:11 Page 4 N 232 Dernière heure Le juteux contrat de déploiement du National Broadband Network (NBN), un réseau haut débit sur l ensemble du territoire australien pourrait bien passer sous le nez de Huawei. L équipementier chinois ne pourra pas participer à l appel d offres. Pour justifier leur décision, les autorités du pays ont évoqué des raisons de sécurité. Ce chantier, d une valeur de 38 milliards de dollars, dotera l Australie d un des réseaux de télécommunications publics les plus importants ayant jamais été construits. Alliant différentes technologies de communication (fibre optique, satellite, haut débit), le NBN permettra de couvrir 93 % de la population et des entreprises. L infrastructure devrait être prête en 2020. Pour Huawei, il s agit d un deuxième revers de taille. Aux Etats-Unis, le géant chinois s est également vu interdire l accès aux appels d offre concernant la construction de réseaux LTE. Motif? L administration américaine a elle aussi fait part de ses craintes quant à la sécurité nationale. Free Mobile fait une victime de taille en la personne de Franck Esser. Le futur-ex patron de l opérateur au carré rouge est remplacé temporairement par Jean- Bernard Levy, le président du directoire de Vivendi. A la tête de SFR depuis décembre 2002, Frank Esser paierait ainsi son manque d anticipation par rapport à l arrivée de Free Mobile. Le 2 ème opérateur mobile est en effet celui qui a le plus perdu de clients à fin février (208 000, soit un peu moins de 1 % de sa base de clientèle) et probablement celui qui a le moins bien réagi en termes de cohérence de la réponse face au défi posé par Free Mobile. Deux facteurs qui plombent les résultats de l opérateur. Autre grief de l actionnaire : le rachat l an dernier des 44 % de SFR détenus par Vodafone pour un montant de 8 Mds d euros avait été fait sur la base d estimations «optimistes» de l activité du secteur et de la rentabilité de l opérateur. C était sans compter sur l agressivité commerciale (entre autres) de Free Mobile, qui aurait réussi à engranger en un peu plus de deux mois 2,2 millions de clients (estimation Bouygues Telecom non confirmée par Free). Lenovo lance lui aussi son propre kiosque d applications. Le Lenovo Enterprise App Shop propose des applications dédiées aux professionnels. Accessible depuis une tablette de marque Lenovo, la plate-forme est également ouverte à toutes les tablettes sous Android. Ces dernières doivent cependant disposer de la version 3.1 du système d exploitation mobile de Google. Infrastructures 6 Actualité Opnet braque ses yeux sur les applications 8 Focus L industrie veut replacer le numérique au cœur de la campagne Opérateurs 10 Actualité Bouygues Telecom sort du bois dans le LTE 12 Actualité Tata Communications : le Cloud et le mobile au cœur de sa stratégie 14 Focus Free Mobile : quel impact sur le marché? Distribution 16 Actualité La Ficome et la FEB (Fédération de l Equipement de bureau) fusionnent 17 Actualité NextiraOne poursuit sa migration vers le service Equipements 18 Actualité Gigaset, garder la valeur et développer le pro 19 Actualité Aastra vise la place de n 1 français 20 Point Marché Partage de flux vidéo : CPL ou WiFi? services 24 Actualité SFR et HP poussent leur cloud commun 24 Point Marché Les box grand public : quelles offres pour fidéliser Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 4

JDT232-P04-05-Sommaire OKAG:JDT193 29/03/2012 21:11 Page 5 P.28 : DOSSIER Communications d entreprise : pourquoi passer de l IPBX au cloud? Les communications d entreprise (voix, communications unifiées, visio) font partie des fonctions éligibles à une migration vers le cloud, avec comme principaux avantages le passage d un mode Capex à un mode Opex et l assurance de disposer d une solution régulièrement mise à jour et sécurisée. Toutefois, les entreprises n ont pas toutes les mêmes besoins et adoptent des stratégies différentes sur le sujet. Ainsi, les raisons de passer aux UCaaS (Unified Communications as a Service) sont nombreuses mais les freins aussi. Tour d horizon des différents enjeux et de l'offre disponible. Nouveautés Produits 34 Points de vue/idées Apps vs web : quel paysage de l'internet mobile? Le VDI est-il la solution aux problèmes de sécurité des données du BYOD? Les services de fidélisation Box : nouveau dilemme pour les opérateurs Introduction au courtage cloud 42 Nominations Les mouvements du mois des entreprises du secteur 43 Mise en œuvre Expérience Le WiFi, passeport pour l hôpital connecté Les gens & les chiffres 26 Interview Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Telecom 44 Les nouveaux produits mobiles, accessoires, réseaux. 45 Nouvel ipad Le nouvel ipad innove surtout en termes de composants avec un écran offrant une meilleure définition et un processeur surpuissant, au prix il est vrai d une finesse un peu moindre et d un léger embonpoint. 47 Nokia Lumia 710 Avec le Lumia 710, Nokia place à la portée d un plus grand nombre de bourses un combiné multimédia très moderne. Certes loin du Lumia 800, le 710 possède un nombre de fonctionnalités non négligeable sur cette gamme de prix. 49 Blackberry Curve 9380 RIM reste sur sa lancée et continue à proposer des combinés avec écran tactile. Le résultat avec le 9380 n est pas des plus réussis. Le LTE nous permettra de retrouver de la valeur 5 Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012

JDT232-P06-Infra-Actu OKAG:JDT 29/03/2012 20:42 Page 6 Actualité infrastructures en bref Ericsson va s offrir l activité télédiffusion de Technicolor Ericsson a décidé de s offrir pour 19 millions d euros l activité «services diffuseur de contenus» du groupe français Technicolor. Le suédois pourrait être amené à ajouter un complément pouvant aller jusqu à 9 millions d euros «en fonction du chiffre d affaires qui sera réalisé par l activité en 2015», a précisé l entreprise française dans un communiqué de presse. La transaction devrait être finalisée au cours au milieu de l année en cours. A l aide de cette nouvelle acquisition, le suédois renforce son catalogue de services managés à destination des chaînes de télévision. «En Suède, nous fournissons déjà ce type de service. Ce n est pas un nouveau métier. Avec Technicolor, nous continuons», explique Franck Bouétard, p-dg d Ericsson France. «La gestion des régies de diffusion pour la télévision est assez proche de ce que nous faisons avec les opérateurs. Nous exploitons les mêmes outils et les mêmes process». Pour le responsable, l externalisation de Frank Bouétard, p-dg d Ericsson France la vidéo va aller croissant, multipliant les opportunités pour les équipementiers. «Avec la fin de la TV linéaire, les chaînes seront de plus en plus amenées à se poser la question d externaliser la diffusion». Bluecoat bétonne son offre de sécurité pour le Web Bluecoat renforce sa gamme d outils de sécurité pour les professionnels. Le spécialiste de l accélération de flux et de l optimisation WAN ajoute à son arsenal une nouvelle solution de sécurité Web, Unified Security Solution (USS). La solution permet d assurer la défense du système d information et des utilisateurs contre les attaques malveillantes. USS dispose de plusieurs fonctionnalités. Ainsi, Global Threat Defense joue le rôle de barrière de protection contre les menaces virales. Pour appliquer des politiques d utilisation, les gestionnaires d infrastructure pourront s appuyer sur Universal Policy. Dernière brique de cette solution, Unified Reporting permet aux utilisateurs d obtenir un reporting. Cette dernière fonctionnalité devra être déployée sur les appliances Secure Web Gateway. USS protège en outre les sièges d entreprise et leurs succursales. La solution garantit également la sécurité des utilisateurs distants tous comme celle des utilisateurs d appareils mobiles. En ajoutant cette nouvelle offre à son portefeuille, l entreprise californienne se dote d un nouvel atout. En 2011, l entreprise s était surtout concentrée sur la sécurité du Cloud. Monitoring Opnet braque ses yeux sur les applications Daniel Crowe, vice-président associé d Opnet en charge des ventes pour la France, l Europe Sud et le Maghreb. Avec l émergence du Cloud Computing et la prépondérance de son modèle économique, les entreprises doivent désormais s assurer de la qualité des flux qui transitent dans leur réseaux, et ce, qu il s agisse de leur infrastructure propre ou d un datacenter. De fait, le monitoring des applications (Application Performance Managment, APM) est devenu est un secteur stratégique. Positionné sur ce marché depuis plusieurs années, Opnet dispose d une large palette de services qui permettent aux gestionnaires de services informatiques de savoir comment une application fonctionne sur le réseau. «Notre objectif est d indiquer aux directions de services informatiques les problèmes de performance, avant même que les utilisateurs ne soient avertis. En fait, nous surveillons la partie applicative du réseau», indique Daniel Crowe, vice-président associé en charge des ventes pour la France, l Europe Sud et le Maghreb. «Nous disposons d une offre complète», explique le responsable, «un mélange de software et de hardware». «Des sondes (AppResponse Xpert) installées sur le réseau collectent les flux qui transitent et les analysent a posteriori. Nous réalisons un tableau de bord pour connaître le temps de réponse par utilisateur» ou évaluer l occupation de la bande passante. C est à partir de cette prise d information, primordiale, qu Opnet établit son «diagnostic» applicatif et détermine le bon fonctionnement d une application. «Nous sommes capables de savoir si le problème provient d une application issue d un centre de données ou d un serveur», précise le responsable. Les outils d Opnet ne se limitent pas à cette fonction d analyse. Ils sont également capables de réaliser des préconisations et éviter, ainsi une avarie. En outre, la solution AppTransaction Xpert Le Cloud Computing permet aux spécialistes de la performance applicative de proposer leurs services à un nombre grandissant d entreprises. permet également d assurer la stabilité future d une application en anticipant la manière dont un programme métier va se comporter avant même d être déployé sur l infrastructure. Toujours très concerné par la thématique de simplification du réseau, Brocade présente une nouvelle plate-forme destinée à faciliter le déploiement d outil de communications unifiées (UC) en entreprise. Développée en étroite collaboration avec Microsoft, cette solution améliore, notamment, l intégration dans le système d information de l UC Lync, de l éditeur de Redmond. Cette solution, pouvant être installée sur les datacenters de Brocade donc exploitée en mode Cloud - ou directement sur l infrastructure de l entreprise, s appuie sur plusieurs équipements issus du catalogue de l équipementier américain. Les commutateurs VDX pour datacenters, la gamme de switchs ADX dédiés à l «application delivery» ainsi que les commutateurs SAN constituent la charpente de cette solution. La Les Banques et les assurances comme clients La solution n est pas cantonnée aux infrastructures «traditionnelles» de type LAN. Les connexions depuis un VPN en situation de mobilité et les problèmes de latence qu elles entraînent- n échappent pas non plus au radar d Opnet. «L origine des connexions ne fait pour nous aucune différence», assure Daniel Crowe. Discret sur l identité de ses clients, le spécialiste de la performance applicative compte parmi ses utilisateurs de «grosses banques, des fournisseurs d énergie, des assurances et des salles de marché. Nous tentons d apporter une réponses à toutes les entreprises pour lesquelles le temps de réponse applicative est critique», précise Daniel Crowe. Opnet est loin d être le seul acteur de la performance applicative. Son compatriote Compuware affiche également de très sérieuses ambitions en la matière. Après avoir racheté la société Dynatrace, un spécialiste de l APM, Compuware affiche de très fortes ambitions dans ce domaine et un plan de bataille sur 3 ans. L entreprise souhaite ainsi générer quelque 2 milliards de dollars de revenus. Pour Opnet, la compétition s annonce rude. Thomas Pagbe Réseaux Brocade dédramatise les communications unifiées John McHugh, chief marketing officier chez Brocade plate-forme n est cependant pas liée à Microsoft. «Elle est non exclusive», précise Ian Whiting, senior-vp, en charge des ventes dans le monde entier. Selon le spécialiste du stockage, cet outil illustre l évolution des solutions de communications unifiées. Pour Brocade, leur développement est intimement lié à celui du réseau. «Nous devons tenir compte du fait que l IT devient de plus en virtualisé», explique John McHugh, chief marketing officier chez Brocade. «Avec le bon réseau, les outils de communications unifiées peuvent être déployés en services». Faciliter le déploiement d UC sur le réseau constitue pour Brocade un argument de plus. Pour l américain, «Le réseau est un élément critique. De plus en plus d entreprises, y compris des PME, le comprennent», assure John McHugh. TP Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 6

Magazine-SL910-240x310 23/03/12 vendredi 23 mars 201212:56 Page1 Enfin un écran tactile pour votre téléphone fixe. Nouveau SL910 Écran couleur tactile capacitif 3,2" Navigation simple et rapide Synchronisation de vos contacts (téléphone mobile ou ordinateur) via l interface Bluetooth gigaset.com/fr

JDT232-P08-INFRA FocusOKTP:JDT 29/03/2012 15:08 Page 8 Focus infrastructures Par Thomas Pagbe L industrie veut replacer le numérique au cœur de la campagne L Economie numérique est la grande absente de la campagne. Plusieurs organisations tentent d attirer l attention des candidats sur une industrie susceptible d apporter la croissance tant recherchée. Faire parler les candidats à l élection présidentielle sur le volant «Economie numérique» de leur programme est une réelle gageure. Dans cette dernière ligne droite avant le premier tour, le peu de disponibilité des états-majors des différentes formations politiques ne nous a pas permis d obtenir de réponses directes des conseillers des intéressés sur ce point précis. Cependant, force est de constater que l Economie numérique reste désespérément absente de la campagne présidentielle. Parmi les principaux aspirants à la magistrature suprême (Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean-Luc Mélanchon, Marine Le Pen, François Bayrou et Eva Joly), aucun n a clairement abordé le numérique sous l angle économique. Les nominations de personnes chargées de construire l argumentaire des candidats n a pour le moment rien donné. Pour ne citer qu elle, Fleur Pellerin, responsable du pôle «société et économie numériques» pour François Hollande, continue à plancher sur des propositions. Le Parti socialiste n a cependant pas de retard sur ces rivaux. Ni l UMP, ni le Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique «Nous avons été reçus par leurs conseillers. Ils écoutent avec attention, ils partagent notre vision. Cependant, on ne retrouve pas le numérique dans leur réflexion. Ils se bornent à parler d Hadopi et des blogs» Front national, pas plus que le Front de gauche ou Europe Ecologie Les Verts n ont pour le moment formulé de propositions concrètes. La fondation Terra Nova, un «think tank» marqué à gauche, fait le tour des programmes numériques des différents candidats. Sur les principaux candidats cités auparavant, Hadopi, le dispositif légal mis en place pour lutter contre le piratage, apparait comme la thématique centrale sur laquelle les différents candidats espèrent se pencher une fois élus. Hormis cette thématique, le très haut débit, le dossier médical personnel, l e-administration, l e-santé, l e-justice n ont pas été abordés. Quant à l industrie du logiciel ou au phénomène du Cloud Computing, ils n ont pas été perçus comme des éléments structurants pour l ensemble de l écosystème. Pour autant, l impact du numérique sur l emploi semble avoir été peu intégré par les principaux candidats. Les chiffres de l étude McKinsey commandée par Google - font état d un nombre de 700 000 emplois créés par l industrie ; un chiffre qui reste soumis à controverse. Une autre étude menée par le cabinet Deloitte à la demande de Facebook, avance quant à elle qu à lui seul, le réseau social le plus populaire de la planète, aurait créé en France 22 000 emplois directs et indirects. Hadopi et les blogs Hormis ces chiffres, évoqués notamment par Nicolas Sarkozy, les candidats ont été très chiches en propositions, concrètes. Une situation qui inquiète Guy Mamou-Mani, le président du Syntec Numérique, une organisation qui réunit les SSII, les éditeurs de logiciels et les sociétés de conseils IT. «Nous avons écrit à tous les candidats», assure-t-il. «( ) Nous Loic Bodin, délégué général de Renaissance numérique avons été reçus par leurs conseillers. Ils écoutent avec attention, ils partagent notre vision. Cependant, on ne retrouve pas le numérique dans leur réflexion. Ils se bornent à parler d Hadopi et des blogs. ( ) Nous demandons aux hommes politiques de nous placer dans le secteur de l industrie. Pour eux, la question du numérique est surtout représentée par Facebook». Loïc Bodin, délégué général de l organisation Renaissance numérique se dit quant à lui «déçu» de la place qu occupe la question numérique dans le débat politique pré-électoral. «Ils n en comprennent pas l importance». Ces deux organisations ont pourtant tenté d attirer l attention des candidats à de nombreuses reprises. Avec peu de succès. En janvier, le Syntec Numérique a présenté un programme de 10 propositions pour les candidats. Soutien à travers un crédit impôt recherche, crédit à destination des PME, modernisation de l Etat figurent, parmi d autres mesures, sur ce «programme» que le Syntec rêve de voir les principaux candidats s approprier. Aucun de ces thèmes ne resurgit pourtant dans les discours des principaux candidats. Seul François Bayrou a allumé un semblant d espoir avec la mise en place de table ronde dédiée. Un espoir vite douché par la participation de bloggeurs et l impossibilité «Nous avons mis en place un QG numérique à l aide de Silicon Sentier de Cap Digital. Le QG sera sur un site Web et sur un lieu physique itinérant. L objectif, c est de produire de la réflexion et des données pour les acteurs du numérique et pour les politiques» d élever le débat vers des problématiques industrielles. Se trouver à l origine de la création du secrétariat d Etat au numérique n a pas plus permis à Renaissance numérique d être audible. Pour donner plus de relief au numérique, l organisation a imaginé un nouveau stratagème. «Nous avons mis en place un QG numérique à l aide de Silicon Sentier et de Cap Digital. Le QG sera sur un site Web et sur un lieu physique itinérant. L objectif, c est de produire de la réflexion et des données pour les acteurs du numérique et pour les politiques», explique Loïc Bodin. A un mois du premier tour, la situation reste quasi-identique. Parmi les principaux prétendants à la magistrature suprême, aucune annonce concrète n a été formulée. Loïc Bodin semble certain d être en mesure d accélérer la prise de conscience. «Les candidats peuvent s intéresser [à l économie numérique] en voyant les réalités», assure le délégué général de Renaissance numérique. Des exemples «réels» Guy Mamou-Mani n en est pas avare. «La sécurité sociale accuse un déficit de 30 milliards d euros. Avec la télémédecine, on pourrait économiser 2 milliards par an». A l heure de la rigueur budgétaire, c est une musique que les candidats à l élection présidentielle pourraient être plus disposés à écouter. Le Journal des télécoms N 215 232 Décembre Avril 20122010 8

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JDT232-P10-Opes Actu OKAG:JDT 29/03/2012 21:06 Page 10 Actualité opérateurs en bref Henri Reboulet, country manager de Sisteer France Sisteer propose aux installateurs-intégrateurs la brique MVNO Sisteer veut rendre encore plus aisée la mise en place d offres mobiles pour les aspirants MVNO. La dernière solution mise en place par le facilitateur d opérateur mobile virtuel (MVNE) consiste à proposer une offre complète à destination des installateurs et des intégrateurs. «C est une offre packagée, en mode cloud» explique Dominique Theriez, viceprésident en charge du marketing chez Sisteer. Conçue pour rendre aisée la création d une offre opérateur, la solution, disponible à partir du mois d avril, se compose d une plate-forme technique à partir de laquelle Sisteer se propose de centraliser et de gérer toutes les données pour le futur opérateur. La plate-forme, modulaire, comprend notamment un outil de facturation. L hébergeur vante cependant la grande modularité de son offre. «Pour ceux qui possèdent déjà un service de facturation, on peut leur fournir seulement les briques dont il a besoin. Cela permet à un opérateur en devenir de construire son offre comme il le souhaite», assure Henri Reboulet, country manager pour la France. Sur le volet tarifaire, Sisteer entend également apporter son soutien. Les clients, libres de proposer les tarifs de leur choix peuvent néanmoins s appuyer sur une tarification préétablie. «Nous proposons un forfait illimité prêt à être commercialisé» précise Dominique Theriez. Un partenaire grossiste, pas encore sélectionné, devrait quant à lui fournir les téléphones portables. En plus de téléphones de marques Samsung et HTC, entre autres, l offre devrait compter des clés et des hubs 3G. Le nouveau service de Sisteer intervient dans un contexte chahuté par l irruption de Free Mobile et de ses tarifs. «En matière de gestion de parc, de facturation unique ou même en terme de gestion, Free Mobile n est pas forcément adapté» tempère Henri Reboulet. Pour le MVNE, rien ne dit que les entreprises se laissent séduire par le nouvel entrant. Sisteer reste également persuadé que «les offres de revente en gros des opérateurs vont s adapter». D où la «fenêtre de tir» que Sisteer entend exploiter. «Un espace économique existe pour les offres comme la notre. ( ) Nous espérons atteindre entre 50 et 100 000 lignes d ici deux à trois ans» conclut Henri Reboulet. 4G Olivier Roussat, le directeur général de Bouygues Telecom Jean-Paul Arzel, directeur du réseau de Bouygues Telecom Cela ressemble aux chicaneries de cour d école : dès qu on opérateur prévoit une annonce d importance, il s en trouve toujours un autre pour l apprendre suffisamment tôt et casser son effet d annonce en lui grillant la politesse, parfois de quelques minutes seulement. Il en est ainsi de Bouygues Telecom et d Orange pour le LTE. Le 3 ème opérateur avait prévu, jeudi 22 mars, un déplacement à Lyon avec une dizaine de journalistes (dont votre serviteur) pour annoncer le démarrage de ses tests LTE dans la capitale des Gaules et dévoiler son plan de déploiement national, comme nous l avions anticipé dans notre édition papier de mars. La présentation d Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Télécom, n était pas terminée en fin de matinée que l annonce d Orange tombait, sous forme de communiqué de presse quelques minutes avant le communiqué de Bouygues Telecom -, annonçant le lancement du Très Haut Débit mobile à Marseille. Depuis l INSA (école d ingénieurs où il fit ses études), Olivier Roussat, a annoncé la pose «de la première pierre de notre déploiement réseau LTE». Un déploiement qui prévoit de démarrer le test du réseau avec 300 à 400 personnes à Lyon fin juin, et de déployer 5000 sites en France avant la fin de l année. Ces 5000 sites, qui ne seront exploités qu en technologie 2,6 GHz et essentiellement dans les grandes villes, représentent la couverture de 50 % de la population et 70 % du trafic data. Le vrai lancement commercial, pour Bouygues Telecom sort du bois dans le LTE Le mouvement vers la 4G LTE s accélère. Bouygues Telecom ouvrira fin juin la ville de Lyon en test et annonce 5000 sites couverts d ici fin 2012, soit 50 % de la population et 70 % du trafic data. Orange s accroche à l annonce pour révéler sa ville test, Marseille, qui devrait aussi démarrer en juin. sa part, devrait intervenir fin 2012-début 2013. Si aucune précision n a filtré sur le détail des offres prévues, Bouygues Telecom a rappelé que dans d autres pays, on trouvait trois niveaux d offres data, à 3, 5 et 10 Go de données par mois, voire 15 Go au Japon. Des abonnés qui reviennent Ce déploiement correspond à un besoin de différentiation qui est devenu stratégique pour l opérateur. En témoigne le niveau de l investissement financier. «En 2011, commente Olivier Roussat, nous avons investi 1 Mds d euros dans le réseau, en 2012, nous atteindrons 1,5 Mds d euros, soit le chiffre le plus élevé que nous n ayons jamais investi». Proportionnellement plus touché que les deux opérateurs de réseau par l arrivée de Free Mobile, Bouygues Telecom a été aussi le plus rapide des MNO (opérateurs de réseau) à réagir s alignant, via sa marque Internet B&You, sur l offre principale de Free. Résultat : une fois résorbés les stocks de portabilités générés par les clients qui quittaient notamment Orange, SFR et Bouygues Télécom, et après les pannes et difficultés rencontrées par Free, de nombreux déçus de Free ont entrepris le chemin du retour vers leur opérateur d origine. Exemple, pour la journée du 21 mars après la grande panne du réseau de Free 49 % des 4119 nouveaux abonnés enregistrés par B&You venaient de chez Free Mobile. Le solde net entre les deux opérateurs n en reste pas moins favorable à l entreprise de Xavier Niel, et cet alignement tarifaire ne fait qu écraser les marges des Bouygues. Le «vrai» décrochage, qui permettra à l entreprise de Martin Bouygues de se battre efficacement contre les offres qui auraient séduit à ce jour quelque 2,2 millions de clients, se fera à travers le réseau LTE. Pour Jean-Paul Arzel, directeur du réseau de Bouygues Telecom, le LTE sera le moyen d expérimenter une nouvelle expérience en termes de flux data et vidéo. «Les personnes qui participeront au test (habitants, journalistes, élus locaux ) seront équipées de quatre types de terminaux : smartphones et tablettes (Samsung), dongles (Huawei) et hot spots LTE-WiFi (ZTE)». La partie radio du réseau est fournie par Ericsson, le cœur de réseau par Cisco. Les tests effectués sur place (chargements FTP, jeux en ligne multijoueurs, visio-conférence, connexion multi-terminaux) ont permis de constater des débits effectifs jusqu à 93 Mbit/s réels en flux descendant et jusqu à 33-34 Mbit/s en débit montant. Orange, un peu de LTE et beaucoup de H+ Orange, pour sa part, qui comme Bouygues Telecom obtenu deux blocs de fréquences dans les 800 MHz et dans les 2,6 GHz, a profité de la fenêtre de tir médiatique pour faire une annonce sur le «Très Haut Débit Mobile», qui mélange tests en cours à Marseille sur la technologie 4G LTE et nouveaux forfaits HSPA+. Sur le LTE, dont les débits attendus vont jusqu à 150 Mbit/s, le communiqué se borne à annoncer que «Marseille serait la première ville Orange 4G pilote. Après le déploiement expérimental de la 4G dans plusieurs quartiers de Marseille, d autres villes suivront». Le partenaire d Orange pour ces tests est Alcatel-Lucent, dont l opérateur rappelle qu il a «déjà déployé avec succès la 4G aux USA». Sur cette dernière technologie, que l opérateur historique nomme commercialement H+ (et qui permet un débit jusqu à 42 Mbit/s) l opérateur annonce couvrir en H+ depuis fin novembre 2011 50 % de la population et prévoit 10 points de plus fin 2012. Jusqu à présent réservée aux seuls clients entreprises, cette technologie est désormais accessible à tous les clients Orange. De son côté, SFR, dont le p-dg, Frank Esser, a été remercié comme conséquence aux effets de l arrivée de Free Mobile, avait annoncé en septembre 2011 à Marseille le déploiement du HSPA+ à 42 Mbit/s dans cette ville (et dans d autres) en même temps qu il présentait ses tests LTE. «Le déploiement [du réseau LTE] se poursuit», explique un porte-parole, visiblement sans vouloir prendre part à l agitation ambiante. Ariel Gomez Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 10

telefunken-digital.fr Visuels non contractuels - Photos : Getty Images - Création : TÉLÉPHONES MOBILES UNIVERSELS GRAND-ÉCRAN CLAVIER GROSSES TOUCHES BLUETOOTH TM APPAREIL PHOTO BOUTON S.O.S. JournaldesTelecoms_240x310_PRINT1 1 23/02/12 16:44:38

JDT232-P12-OPES Actu2 OKAG:JDT 29/03/2012 20:58 Page 12 Actualité en bref Michel Calmejane, Directeur Général de Colt Technology Services France Les opérateurs en guerre contre la «surfiscalité» Redevance de gestion des fréquences, copie privée et VOD, Taxe sur les Services de Télévision (dite Cosip), Taxe Télécom pour financer la fin de la publicité sur France télévisions, taxe sur les infrastructures réseaux et les antennes (IFER) En tout, ce que les principaux opérateurs télécoms, à travers la Fédération Française des Télécoms (FFT), considèrent comme une «surfiscalité» indue atteint les 1,2 Mds d euros (1). «Ce montant représente 12 % du résultat d exploitation et 20 % des investissements des opérateurs chaque année», expliquait Michel Calméjane, Directeur Général de Colt Technology Services France et administrateur de la FFT, à l occasion du Forum sur la Fiscalité Numérique organisé le 14 février dernier au Sénat sous le parrainage de Philippe Marini, président de la Commission des finances du Sénat. Et si l Etat ne perçoit pas directement la totalité de la manne générée par ce bouquet d impôts (les régions, les départements, les communes, le cinéma, la TV et les ayants droits bénéficient aussi de cet écot), c est bien à l Etat régulateur qu est adressé le message des opérateurs : le montant de cette «surtaxe», c est autant d argent qu on soustrait aux investissements. Ce forum a également été l occasion de soulever un certain nombre de sujets autour de la taxation. Parmi les plus prégnants : la taxation des acteurs dits «over the top», tels que Google, Apple, Amazone, Facebook. «Ces acteurs commercialisent des prestations en France, explique Michel Calméjane, mais facturent depuis le Luxembourg ou l Irlande, profitant de niches fiscales européennes. La France perd 300 à 400 M de TVA par an, l Allemagne et le Royaume Uni bien davantage. Le problème ne peut donc pas se traiter au niveau français, mais européen». Et si le sujet «commence à être perçu au sein de la Commission Européenne», cette dernière est très libérale. «Notre analyse, c est qu il appartient au pouvoir politique de mettre en place une fiscalité et des lois qui rééquilibrent ou amènent des recettes supplémentaires, conclut Michel Calméjane, une des pistes pourrait tourner autour de l octroi numérique, autrement dit, une fiscalité d accès à une communauté d internautes». Une idée à creuser AG (1) Chiffres pour 2010 : 402 M pour l IFER Cuivre (régions), 116 M pour l IFER Antennes (départements, communes), 239 M pour la «taxe télécom», 139 M pour la Taxe sur les Services de Télévision (dite Cosip, TV), 31 M pour la copie-privée-vod (cinéma, ayants droits), 264 M pour la redevance de gestion des fréquences (Etat). opérateurs Tata Communications Tata Communications : le Cloud et le mobile au cœur de sa stratégie L'opérateur indien poursuit sa conquête des marchés occidentaux. Plusieurs grandes entreprises françaises et européennes ont choisi de faire confiance au très discret géant indien. C'est dans la flamboyante ville-etat de Dubaï que Tata Communications a tenu cette année à présenter ses résultats et ses ambitions pour les prochains mois. A l'image d'autres géants du secteur, l'indien entend s'appuyer sur sa puissante infrastructure pour proposer ses services Cloud et des solutions de Content Delivery Network (CDN) pour les opérateurs mobiles. Le parcours de Tata Communications n'est pas sans rappeler celui de deux autres entreprises asiatiques Huawei et ZTE qui oeuvrent, elles, dans les infrastructures. Comme ces deux groupes, l'opérateur indien, a élaboré discrètement sa stratégie pour se tailler un espace sur les marchés occidentaux. Ce travail de longue haleine semble avoir porté ses fruits. Ricoh, IBM, JP Morgan ou encore HSBC comptent parmi ses clients. «En France, notre clientèle est composée à 50 % des entreprises du CAC 40, elle génère 40 millions d'euros de revenus» explique Claude Sassoulas, 'managing director' pour l'europe et l'amérique. Ces quelques exemples illustrent à quel point Tata Communications s'est hissé en quelques années du statut de relatif anonyme à celui d'une société sur laquelle les grands comptes peuvent s'appuyer. Vinod Kumar, p-dg de Tata Communications L'avenir est plein d'opportunités Vinod Kumar, Tata communications John Landau, 'senior vice president' en charge des 'Global Managed Services' «The Ring» Désormais à la tête du groupe, Vinod Kumar entend continuer développer les piliers d'une stratégie construite autour de trois thématiques : le Cloud, la vidéo et le haut débit mobile. «Nous allons nous positionner sur ces trois marchés» affirme le patron du groupe. Comment? Tata continue à miser très fortement sur son réseau. A Dubaï, l'opérateur a notamment annoncé la fin des travaux sur son réseau de fibre optique baptisé «the ring», une infrastructure de près de 9 280 km reliant tous les continents, capable de proposer des débits entre 2 Mbit/s et 10 Gbit/s. Tata Communication y a consacré une somme totale de 800 millions de dollars. A l'aide de cet actif, central dans sa stratégie, Tata Communications va proposer des services Cloud aux marchés matures au cours de l'année 2012. Lancée commercialement en Inde et Singapour, l'offre Cloud de l'opérateur se compose, notamment, sur de services tels que InstaCompute (location de puissance informatique) et InstaApps (Saas). Pour John Landau, 'senior vice president' en charge Quelle est votre vision du futur de Tata Communications? Nous allons nous appuyer sur de nouvelles technologies et approcher de nouveaux clients. Issu du monde émergent, Tata Communications peut amener une réactivité nouvelle aux marchés matures, un nouveau style. De plus, le monde des télécommunications a besoin d'un nouvel acteur. Comment comptez-vous améliorer votre visibilité? Nous souffrons, toujours, c'est vrai, d'un manque de visibilité. Cette situation est cependant en train de changer. Nous avons multiplié les contacts auprès des organisations avec lesquelles nous travaillons. L'accord signé en février avec FOM [Formula One Management, la société de Bernie Ecclestone qui gère la marque Formule 1] est sur ce point central. Nous continuons à agir de manière à attirer l'attention des groupes les plus importants. Le Cloud occupe désormais une place importante dans votre stratégie. C'est vrai. Cependant, nous allons nous concentrer sur l'iaas (Infrastructure as a service). Cet élément reste une part de notre stratégie IP. Rien n'est fixé pour le moment. Nous continuons à chercher le bon positionnement. Ce qui est certain, c'est que nous allons marier notre réseau avec des services. Ce sera notre valeur ajoutée. des 'Global Managed Services', Tata tient surtout se différencier dans la manière d'exploiter les services Cloud. «Il est possible d exploiter un service Cloud via un VPN par exemple», explique t-il. L'opérateur n'a en revanche pas très disert sur sa stratégie vidéo. Cependant, Tata Communications indique avoir pris la mesure de l'explosion de la consommation de la vidéo, qu elle se fasse depuis des appareils mobiles ou depuis des salles de téléprésence. La tactique a en revanche été plus claire pour le mobile. Tata Communications mise sur un paramètre : la qualité de service. L'opérateur doit être en mesure de proposer aux utilisateurs un service premium et payantd'accès privilégié à des contenus. La solution IPX+Framework offre aux opérateurs la possibilité de mettre en place des systèmes de priorisation pour certains abonnés. De fait, le système fonctionne comme un CDN pour les réseaux fixes. L'outil est amené évoluer. «Nous voulons en faire une solution [multiple], centrée sur la vidéo et capable d'optimiser l'expérience du jeu en ligne», assure Allan Chan, vice-président exécutif en charge des solutions pour les opérateurs. Tata Communication reste bien attaché à deux domaines. Les marchés émergents d'abord. L'indien compte bien rester présent dans ces territoires sources de croissance. La voix, peu abordée dans les futurs plans de l opérateur, reste au sein des préoccupations de l entreprise. «La voix génère 100 millions de dollars de cashflow disponible. Cette activité rapporte toujours de l'argent», explique Michel Guyot, président, en charge de l'activité voix. Cependant, la transition vers les services est en marche. Alors que la voix représentait 97 % des revenus nets du groupe il y a encore quelques années, elle a chuté à 18 %. Les services comme le VPN et les services managés représentent désormais respectivement 16 % et 13 % de ses revenus. Thomas Pagbe, envoyé spécial à Dubaï Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 12

JDT232-P14-15-Opes-Focus Free OKAG:JDT193 29/03/2012 20:51 Page 14 Focus opérateurs Hervé Reynaud Free Mobile : quel impact sur le marché? Plus de deux mois après l ouverture commerciale du réseau de Free Mobile, l extrême excitation qui s était emparée du marché est logiquement retombée. L heure est donc venue de tirer les premiers enseignements de l arrivée d un quatrième MNO sur le marché français. Incontestablement, les prix ont baissé et les offres tendent vers plus de lisibilité. Toutefois, d un point de vue macro-économique, l offensive de Free Mobile pourrait avoir des conséquences ennuyeuses. Explications. 201 000 pour Orange, 208 000 pour SFR et 159 000 pour Bouygues Telecom : tels sont les premiers chiffres de pertes nettes de clients qui ont été communiqués par les trois MNO en place après le lancement officiel de l offre de Free Mobile (reflétant la situation au 15 février). Des chiffres certes négatifs, mais qui témoignent néanmoins d une assez bonne résistance des opérateurs face aux forfaits très agressifs dévoilés par le nouvel entrant le 10 janvier dernier. Orange reconnaît que les demandes de résiliation ont afflué lors des premiers jours mais se sont ensuite nettement réduites et stabilisées. Ses pertes de clients ne représentent pour l instant que 0,7 % de son parc d abonnés mobiles. L'opérateur historique a notamment réussi à limiter les dégâts grâce à ses offres SIM only de la gamme Sosh (90 000 nouveaux clients sur la même période). «L excitation générale liée à l arrivée de Free Mobile est maintenant retombée», observe Alice Holzman, directrice marketing grand public, «de notre côté, nous avons fait de belles ventes en janvier car nous avions préparé des offres destinées à répondre à l offensive du nouvel entrant, du reste nous avons triplé notre parc d abonnés Sosh entre décembre et la mi-février». Un satisfecit qui met néanmoins en évidence le premier effet de l'arrivée de Free Mobile sur le marché : les prix ont baissé sur les offres SIM only sans engagement, chez la quasi-totalité des opérateurs. L'abonnement à 19,99 /mois pour l'illimité complet de Free Mobile est aujourd'hui devenu un repère dans un segment de marché où les offres s'étirent désormais de 18,90 à 24,90 /mois. «Mais le low-cost ne couvre pas tout le marché», souligne bien Alice Holzman, «seulement 30 % des consommateurs disent être intéressés par ce type d offres». Il n empêche que le chiffre d affaires comme les marges des opérateurs plongent. Chez Orange, on s attend à une forte baisse de cash flow opérationnel : de 9,31 Mds d euros en 2011, il devrait passer en 2012 à 8 Mds, ce qui devrait entraîner aussi en 2012 une baisse du dividende versé aux actionnaires. Le mobile subventionné a toujours la côte Pour autant, ce n est pas l agressivité des tarifs pratiqués par Free Mobile qui a le plus surpris les opérateurs. En effet, ils les avaient anticipées en lançant leurs offres SIM only dès la fin de l'année dernière (ce qui démontre au passage que l arrivée du quatrième opérateur a bien eu un impact sur les tarifs du marché, avant même l ouverture de son réseau). «C est surtout la forme et le ton employés lors de la présentation des offres, cette façon de mettre au pilori les opérateurs en place, qui nous a surpris», explique Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Telecom, «nous ne attendions pas à cela et, d ailleurs, nous n étions pas habitués à ce type d agressivité dans le monde des télécoms». Et le show de Xavier Niel a incontestablement atteint son objectif puisque la confiance des consommateurs envers leurs opérateurs a été sérieusement altérée, comme en témoignent les très nombreux appels de mécontentement reçus par les centres de relations clients des opérateurs dans les jours qui ont suivi le lancement de Free Mobile. «Mais, d après une étude que nous avons réalisée une semaine après, un Français sur deux n avait pas compris que les of- Alice Holzman, directrice marketing grand public chez Orange «Nous avons triplé notre parc d abonnés Sosh entre décembre et la mi-février ( ) Mais le low-cost ne couvre pas tout le marché, seulement 30 % des consommateurs disent être intéressés par ce type d offres». Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 14

JDT232-P14-15-Opes-Focus Free OKAG:JDT193 29/03/2012 20:51 Page 15 Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Telecom «D après une étude que nous avons réalisée une semaine après, un Français sur deux n avait pas compris que les offres du nouvel opérateur n intégraient pas de mobile, pas plus qu elles n incluaient de services d accompagnement ( ) les consommateurs vont maintenant expérimenter l absence de services dans les offres de Free Mobile et se rendre compte de la différence, y compris en matière de renouvellement de mobiles». fres du nouvel opérateur n intégraient pas de mobile, pas plus qu elles n incluaient de services d accompagnement», indique Olivier Roussat, «les consommateurs vont maintenant expérimenter l absence de services dans les offres de Free Mobile et se rendre compte de la différence, y compris en matière de renouvellement de mobiles». Comme les autres opérateurs, Bouygues Telecom est donc persuadé que les consommateurs préféreront toujours en majorité pouvoir renouveler régulièrement leur mobile au travers d offres subventionnées avec engagement. D'une manière générale, le marché va d'ailleurs très probablement s'organiser de plus en plus autour de deux types d'offres clairement identifiés (avec ou sans mobile) pour aller vers plus de simplicité et de lisibilité. Et c'est sans doute le deuxième impact important de l'arrivée de Free Mobile sur le marché : une clarification des offres que l'on peut déjà observer chez la majorité des opérateurs. Des réductions de coûts à venir chez les MNO Bouygues Telecom a déjà anticipé que son chiffre d affaires 2012 serait en baisse de 10 %, ce qui va le conduire à devoir réduire ses coûts de manière assez importante en 2013 (une réduction de 300 millions d euros est visée). «C est une autre conséquence directe de l arrivée de Free Mobile, et nous ne serons pas le seuls à devoir réduire nos coûts, l impact se portera surtout sur le système distributif», explique Olivier Roussat, «il restera les réseaux à la marque des opérateurs, la distribution sur internet, mais nous Comment avez-vous vécu l arrivée de Free Mobile? L arrivée de Free Mobile a été rugueuse. Dès le lendemain, suite aux propos de Xavier Niel traitant les opérateurs d escrocs, notre service de relations clients recevaient des appels d insultes. Nous avons pris notre mal en patience, repositionné nos tarifs (avec notamment le tout illimité à 18,99 euros/mois) et nous sommes maintenant plus compétitifs. Nous avons perdu pas loin de 12 000 clients, mais nous en avons regagné 10 000 depuis, notamment en raison des soucis techniques qu a connu Free Mobile. Comment voyez-vous la suite? Désormais, je pense que le nouvel opérateur prendra surtout des clients aux autres MNO, d autant plus que la confiance des réduirons nos coûts sur les autres canaux de distribution» [cf aussi l interview d Olivier Roussat p. 26]. De son côté, SFR a lui aussi laissé entendre qu il chercherait à réduire ses coûts. Et ce, «sans plan social, ni avant ni après les élections», nous précise une source proche de la direction. L opérateur, qui s est montré très actif depuis la mi-janvier pour faire respecter les obligations techniques de Free Mobile, n a pas souhaité répondre plus avant à nos questions. Mais, dans un communiqué du 1 er mars, Jean-Bernard Lévy (PDG de Vivendi) soulignait que «le lancement commercial d un quatrième opérateur mobile allait (...) peser sur le chiffre d affaires et les marges de SFR». Avant d ajouter que, «pour en minimiser l impact, SFR mettait en place un programme de reengineering de ses processus». Les MVNO entre deux eaux Free Mobile a lui aussi pris la parole par le biais d un communiqué de presse diffusé le 9 mars. Sans divulguer ses chiffres de vente (selon diverses estimations, notamment celle de Bouygues Telecom, l opérateur disposerait de plus de 2,2 million de clients), ni son ARPU, l'opérateur y souligne que son obligation de couverture de 27 % a été constatées par deux fois par l ARCEP, mais reconnaît que la part de son trafic acheminée par son propre réseau est pour l heure inférieure à ces 27 % (pour diverses raisons techniques, notamment un éloignement assez marquée des stations de base installées, ce qui place souvent ses clients en situation d'itinérance). Free annonce avoir allumé environ 1000 sites et projette de dépasser les 2500 sites d ici la fin de l année. Enfin, l opérateur prévient qu il attaquera désormais en justice toute personne dénigrant la réalité de sa couverture. Le ton monte... D'ailleurs, le nouvel entrant n est pas seulement rudoyé par les MNO, mais aussi par les MVNO. En effet, regroupés dans une association baptisée Alternative Mobile, ils ont dénoncé les conditions tarifaires d hébergement proposées par Free Mobile (frais de lancement de service de 2 millions d euros puis 2 par carte SIM/mois). Toutefois, les MVNO n ont pas forcément à se plaindre de l arrivée d un quatrième MNO. «En quelques semaines, Free Mobile a déjà fait beaucoup pour convaincre les consommateurs qu il était possible d avoir des offres de services mobiles à de meilleures conditions tarifaires», explique Pascal Rialland, directeur général de Virgin Mobile, «cela nous aide et va continuer à être positif pour nous». Enfin, au niveau macroéconomique, les répercussions de l'arrivée de Free Mobile sur le marché des télécoms ne sont pas encore bien identifiées, mais elles ne seront pas forcément positives. «Si le marché est très très baissier, les profits et les investissements des opérateurs peuvent baisser de manière sensible, ce qui peut avoir des conséquences en termes d emplois, voire d aménagement numérique du territoire», estime Pascal Rialland, «en tout cas, il sera intéressant de suivre l évolution du marché afin de savoir si les avantages économiques dont les consommateurs profitent aujourd'hui ne vont pas se traduire par des inconvénients plus importants à l'avenir». Pascal Rialland, directeur général de Virgin Mobile «En quelques semaines, Free Mobile a déjà fait beaucoup pour convaincre les consommateurs qu il était possible d avoir des offres de services mobiles à de meilleures conditions tarifaires, cela nous aide et va continuer à être positif pour nous». 3 questions à Patrick Gentemann, PDG de Call in Europe (Zéro Forfait) consommateurs vis-à-vis de leur opérateur a été ébranlée et que cela risque de durer. Aujourd hui, les prix du marché sont indéniablement modifiés, mais les utilisateurs risquent tout de même de perdre en qualité de service. Pour notre part, nous conservons la même qualité de service, nous ne changeons en rien notre modèle low-cost, nous étions juste 10 euros plus cher que le nouveau prix du marché, ce que nous avons rectifié. Selon vous, Free Mobile a t-il définitivement modifié le marché? Le nouvel entrant a alerté la France entière sur le fait que le low-cost existait, ce qui est bénéfique pour nous à moyen terme. Mais il reste à savoir si Free Mobile pourra conserver un positionnement aussi bas. En effet, son modèle économique est basé sur une asymétrie tarifaire, puisqu il encaisse des terminaisons d appels nettement plus importantes que celles de ses concurrents, notamment sur les SMS. Cela ne durera pas, il faudra bien faire payer les consommateurs à un moment donné. Peut-être Xavier Niel est-il allé un peu loin. Le temps le dira. 15 Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012

JDT232-P16-DISTRIB-actuOKTP:JDT 30/03/2012 12:49 Page 16 Actualité distribution en bref Thierry Caliari, directeur des ventes retail chez RIM France Blackberry étend sa distribution L irruption de Free dans le paysage de la téléphonie mobile a eu comme effet immédiat (outre les baisses de prix des offres) une forte montée en puissance des ventes de terminaux nus (40 % sur les réseaux indirects, d après GFK) ; un territoire quasi inconnu pour Blackberry. Historiquement très focalisé sur le canal de vente des opérateurs, RIM est passé entre 2010 et 2011 du statut de challenger (sur le marché GP) à celui de marque installée. Et, depuis fin 2011, le constructeur a initié un élargissement de ses canaux de distribution, en partie avec ses grossistes Tech Data et Ingram. Aujourd hui, le constructeur canadien a deux priorités, comme l explique Thierry Caliari, directeur des ventes retail : «nous voulons que l ensemble de notre gamme se retrouve sur l ensemble des canaux, et nous voulons nous rapprocher des enseignes». «Nous souhaitons aussi nous rapprocher de la distribution parce que nous avons des services nouveaux à apporter au consommateur, comme la reprise ou les offres de crédit», poursuit Thierry Caliari. Un mouvement qui redonne de la valeur aux smartphones. RIM travaille aussi à implanter sa tablette Playbook. Bien que plébiscitée à sa sortie, la Playbook peine depuis à trouver son public. Or, le Playbook est une pièce maîtresse dans la stratégie de RIM : sans base installée en QNX (l OS sous Unix de la tablette) il aura plus de mal à déployer par la suite son nouvel OS, Blackberry 10 (OS unique pour les smartphones et les tablettes) dont les dernières rumeurs font état d une sortie retardée à mi-2013. Pour booster les ventes, RIM a donc joué sur les prix. Une première baisse de 50 fin 2011 [sur les prix initiaux de 499, 599 et 699 ] ayant eu peu d effet, le constructeur a procédé à un 2ème dégrafage, beaucoup plus violent, qui a repositionné la gamme entre 209 (16 Go) et 319 (64 Go). «La réponse du marché a été immédiate en France ; entre temps, nous avons lancé l OS 2.0, nous avons donc arrêté», explique T. Caliari, assurant que «la destruction de valeur a été de très court terme». Pour séduire la distribution, RIM compte aussi sur Blackberry Drive (un portail internet dédié) et sur ses 200 ambassadeurs qui visitent les revendeurs pour porter les valeurs de la marque. Rapprochement La Ficome et la FEB fusionnent Les présidents des deux structures, Silvano Trotta et André Vidal, ont fait connaissance en bataillant ensemble en mars 2010 contre la création du SAE (Service d Achats de l Etat, cf JDT 219). Depuis, l idée d un rapprochement a fait son chemin et aboutit aujourd hui. Objectif : mettre en commun leurs moyens, profiter des convergences métier de leurs adhérents, et peser davantage face aux pouvoirs publics. Depuis quelques années, la question d une intégration de la Ficome (qui regroupe des sociétés de services et réseaux et télécoms) au sein du Syntec (syndicat professionnel qui réunit SSII, éditeurs de logiciels et sociétés de conseil) revenait sur le tapis de manière récurrente. Or, sous les trois dernières présidences de la Ficome, la question avait toujours buté sur la crainte des administrateurs d être dilués au sein d une énorme organisation (1200 entreprises), plus tournée vers la vie des grandes entreprises que vers celle des PME du secteur. Pour autant, dans la logique d une réflexion sur la pérennité à long terme de la Ficome, le rapprochement avec une autre structure était toujours à l ordre du jour, car le nombre élevé d associations professionnelles posait la question de leurs moyens d action, de leur représentativité et de leur poids face aux pouvoirs publics. Et c est justement en ferraillant contre l Etat que la rencontre entre les deux organisations s est faite en mars 2010. Il s agissait en André Vidal, FEB Quelques axes d action effet d empêcher que la création du SAE (Service d Achats de l Etat), une structure créée pour «massifier» les commandes de l Etat, se traduise par la mise à l écart de la commande publique des PME qui composent les deux syndicats. «Depuis trois ans, on n avait jamais fait autant de choses pour les adhérents de la Ficome, explique Silvano Trotta, président de l organisation. Nous avons fait des ateliers et des matinées thématiques, nous avons organisé la lutte contre le SAE, nous avons organisé l information et la sensibilisation contre les risques du piratage téléphonique, nous avons stoppé la chute du nombre d adhérents et des cotisations, nous avons remonté la pente et regagné des adhérents». «Nous avons découvert que la FEB a fait plein de choses que nous prévoyions de faire, explique Silvano Trotta, comme un journal mensuel, des cycles de formation, etc. Nous avons donc présenté la FEB au conseil d administration de la Ficome, et nous avons étudié la possibilité de fusionner les deux». En avant-première de la convention qui se tiendra les 14 et 15 juin prochains à Cannes, André Vidal, président de la FEB, comme du nouvel ensemble issu de la fusion, nous en a dévoilé quelques axes de son action à venir. «Nous allons reproduire ce qui a fait le succès de la FEB», a-t-il expliqué. La première étape consiste à identifier clairement tous les interlocuteurs de l organisation. Ensuite, il s agira de mettre en place une nouvelle gouvernance : d un Conseil d Administration (CA) mensuel à la Ficome, on passera à deux CA par an. En revanche, l organisation va fonctionner par cellules métier, avec un Vice-Président à la tête de chaque cellule. Chaque cellule, travaillera sur ses sujets métier, à la fois sur le quotidien et sur le futur, mais aussi des sujets transversaux partagés avec les autres cellules. La convergence numérique, le recrutement-formation et les rémunérations font partie des premiers chantiers. En contrepartie de leur implication, les administrateurs pourront être les premiers bénéficiaires des résultats des travaux de leur commission. «Nous mettons en place une machine qui va donner beaucoup de rythme, conclut André Vidal, notre objectif, c est de faire monter nos entreprises en compétence, en rentabilité et en pérennité. Et nous souhaitons que nos adhérents aient un sentiment d appartenance à une organisation». André Vidal, président de la FEB (à gauche), et Silvano Trotta, président la Ficome (à gauche). Devenir un guichet unique pour les entreprises Approuvé par les Conseils d Administration et par les AGE (Assemblées Générales Extraordinaires) des deux organisations (28 et 29 mars derniers), le projet entrera rapidement dans sa phase active. Concrètement, il est prévu que la FEB absorbe la Ficome, et que cette dernière devienne une vice-présidence du nouvel ensemble, qui portera un nouveau nom et qui intègrera les locaux actuels de la Ficome (dans le 17ème arrondissement de Paris). «Les retours ont été très positifs, poursuit Silvano Trotta, car au sein de la FEB aujourd hui, il y a déjà des intégrateurs, qui travaillent sur des couches logicielles pour connecter des systèmes de Geide (gestion électronique des documents), du CRM Nous pouvons, via les adhérents de la Ficome, apporter la couche opérateur télécom pour faire un guichet unique et complet de services numériques aux entreprises» «La condition de réussite du rapprochement, ajoute André Vidal, président de la FEB, c était aussi une rencontre entre personnes. Avec Silvano, nous nous sommes dits que nous pouvions mener des chantiers ensemble». Nouvelle pour la Ficome, cette opération de fusion ne le sera pas pour la FEB. Car l organisation dirigée aujourd hui par André Vidal est le résultat du rapprochement de quatre syndicats professionnels il y a quatre ans : ceux de la papeterie, de l informatique, de la bureautique et des papetiers-libraires. En quatre ans, la FEB est passée de 280 à 1800 adhérents et qui représente quelque 10 000 entreprises. «Aujourd hui, poursuit André Vidal, la FEB couvre l informatique, le mobilier de bureau, la papeterie, et les systèmes d impression. Avec la Ficome, nous avons une convergence de métiers, et nous sommes sur la même typologie des clients : PME, TPE, collectivités, administrations, professiones libérales. Notre projet, c est de devenir un syndicat qui soit à la fois visible et reconnu, professionnellement comme à travers les ministères». Les moyens humains des deux organisations vont s additionner pour totaliser neuf personnes : huit permanents et un président «quasi permanent», dixit André Vidal. Ariel Gomez Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 16

JDT232-P17-Distrib-Actu LOGO:JDT193 30/03/2012 09:58 Page 17 Marché NextiraOne poursuit sa migration vers le service L intégrateur reste attaché aux objectifs fixés en 2010 : devenir incontournable dans les services. Philippe Hedde, ex-ibm, met cette stratégie en musique depuis plusieurs mois. Changement de capitaine Philippe Hedde est le nouveau directeur général France du groupe - mais pas d objectif : NextiraOne veut continuer à renforcer son statut d entreprise de services, sans abandonner pour autant son métier historique d intégrateur. Après un exercice 2010-2011 en demi-teinte durant lequel NextiraOne a dû faire face à une grave crise de rentabilité, le groupe a su reconstituer ses forces et se recentrer sur ses objectifs. L ambition de se concentrer sur les services, déjà présentée par l ancien directeur général, s est confirmée avec l arrivée de Philippe Hedde à la direction générale France. Selon ce dernier, l intégrateur doit s appuyer sur sa force première. «NextiraOne est belle entreprise d ingénieurs», assure-t-il. Cette matière grise, à laquelle s ajoute «une vue critique sur le réseau», qui constitue les points forts du groupe est la charpente principale de la stratégie que le groupe entend mettre en œuvre dans les prochains mois. Construite majoritairement autour du service, la stratégie de NextiraOne comprend plusieurs volets. L intégrateur va notamment se concentrer sur les services managés. «Ils représentent un tiers de notre activité», détaille Philippe Hedde, références à l appui. «Nous sommes en mesure d accompagner nos clients dans le monde entier. Nous avons piloté le réseau de Michelin dans 70 pays. Avec Legrand, nous gérons leur activité data et voix dans plus d une centaine de pays». NextiraOne entend également placer davantage le curseur sur la sécurité, les communications unifiées, les datacenters et les centres de contact. Sur ces segments, l intégrateur entend continuer à maintenir des relations fortes avec Alcatel-Lucent, Genesys, Cisco, Juniper ou Microsoft. Le WAN reste également l une des thématiques favorites de NextiraOne. «Nous allons continuer à nous appuyer sur des technologies Philippe Hedde, directeur général France de NextiraOne majeures comme celles d Alcatel-Lucent ou Juniper Networks». NextiraOne reste en revanche bien plus discret sur l un des prochains objectifs : la mobilité. La très forte pénétration de la mobilité en entreprise et le phénomène du Bring Your Own Device - les salariés utilisent leurs mobiles ou tablettes personnels sur le lieu de travail - n ont pas échappé à l intégrateur. «Nous venons de recruter un ancien patron de Sprint [un opérateur américain]. La mobilité est l un de nos axes de réflexion», se contente de commenter Philippe Hedde. NextiraOne poursuit ainsi une mue entamée il y a plusieurs mois. L entreprise reste cependant bien consciente du fait que le chemin n aura rien d une promenade de santé. La migration vers l IP place désormais spécialistes des télécoms et acteurs issus du monde de la Data sur les mêmes marchés. «Dans les datacenters, nous rencontrons des entreprises comme HP», concède le directeur général. Dans les deux ans, l intégrateur veut avoir atteint son but. «Nous resterons un acteur de monde l intégration. Dans le même temps, nous allons basculer vers un modèle où le service sera tout aussi important», conclut le responsable. Thomas Pagbe 17 Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 17 Le Journal des télécoms N 193 Mars 2009

JDT232-P18-19-Equip-Actu OKAG:JDT193 29/03/2012 20:40 Page 18 Actualité en bref Logitech créé le chaînon manquant de la visioconférence Positionné entre les grandes salles de téléprésence et les systèmes de visio individuelle, le BCC950 ConferenceCam, proposée par Logitech à partir du mois de mai prochain, a été conçue pour des sessions à trois ou quatre personnes. Cette caméra répond aux besoins inhérents à la visioconférence : la qualité de l image HD (1080p) et sa grande mobilité lui permettent d assurer la visibilité de tous les participants. L intégration du standard H.264 dans l appareil réduit grandement la consommation de ressources du processeur. Sur le plan sonore, la ConferenceCam peut capter et diffuser le son dans un rayon de 2,50 m. Une technologie de réduction de bruit ambiant garantit également la qualité sonore des sessions. Compatible Windows et Mac la ConferenceCam a été configurée pour fonctionner sous Microsoft Lync, notamment, et sur Skype. «Elle fonctionne sur une large sélection de solutions de communications unifiées» précise Ziva Nissan, senior product manager chez Logitech. Aisée à installer, l équipement se connecte en USB et ne nécessite aucun logiciel d installation ni configuration. Dernier avantage : son prix, de 249 HT. Avaya s apprête à racheter Radvision Avaya va mettre la main sur Radvision. L américain s apprête à mettre sur la table la somme de 230 millions de dollars. L opération de rachat devrait être conclue au début du troisième trimestre de l année 2012. Connu pour ses ponts de visioconférence, le spécialiste de la visioconférence a souffert suite au rachat de Tandberg par Cisco, son principal client. Avec Radvision dans sa musette, Avaya va pouvoir retrouver un avantage concurrentiel en proposant une solution de bout en bout. Le spécialiste des communications d entreprise envisage de mettre à profit ce rachat pour proposer de la videoconférence sur tous les appareils mobiles. Les outils de l entreprise israélienne devraient ainsi être intégrés à la plate-forme Avaya Aura et notamment permettre, selon Avaya, d exploiter plus simplement les solutions de vidéo collaborative depuis des terminaux sous Android et ios. Les outils de Radvision offriront également à Avaya la possibilité de proposer des solutions aux entreprises soucieuses de gérer la problématique du terminaux personnels utilisés dans l entreprise (Bring Your Own Device ou BYOD). équipements Stratégie Gigaset, garder la valeur et Sébastien Joumard, p-dg de Gigaset France développer le pro Après une année 2011 marquée par un changement de stratégie de l actionnaire (Arques Industrie est devenu Gigaset AG et se concentre désormais à 100 % sur cette entreprise) et par l abandon définitif de la marque Siemens au profit de Gigaset, le leader français de la téléphonie fixe grand public prévoit une année 2012 «compliquée», en raison de la baisse du marché en valeur et du ralentissement de la consommation dû aux élections, mais pas pour autant exempte d opportunités pour le constructeur. Sa stratégie n est pas appelée à subir des changements fondamentaux, mais elle devra faire face à un environnement changeant. En 2011, par exemple, la téléphonie résidentielle, a perdu 5 % de sa valeur - à l image de l ensemble de l industrie de l EGP -, mais Gigaset a fait le choix de garder son positionnement prix, avec un prix moyen de vente stable à 54. «Nous avons refusé de baisser les prix lorsque le marché s est affolé avec l arrivée des marques distributeurs, explique Sébastien Joumard, p-dg de Gigaset France. Les distributeurs sont venus en frontal avec des marques comme Alcatel et Logicom. Ils ont proposé des produits à 15, qui n est pas notre marché, mais cela a provoqué des effets de bord sur la moyenne gamme à 30-35». Le prix de l A 400 est en effet passé de 34,90 à 29,90, mais cette baisse est aussi liée à un renouvellement de gamme à venir. Au prochain Medpi, Gigaset présentera en effet un nouveau produit d entrée de gamme, ainsi qu un haut de gamme. «Nous avons décidé d accepter de perdre quelques points de part de marché [de 33,5 % à 31 % sur le global] pour garder la valeur, explique Sébastien Joumard, et cette stratégie est comprise et acceptée par nos grands distributeurs. Nous n avons rien perdu sur le premium, segment sur lequel nous comptons capitaliser en 2012». Après le succès du SL910 (Dect haut de gamme à écran tactile à 149 ) et du L410 (Dect en clip), Lutter contre la baisse de la valeur du marché, affermir sa marque et développer les gammes professionnelles, tels sont les objectifs de Gigaset, qui devrait par ailleurs présenter deux nouveaux produits au Medpi. produits qui resteront le fer de lance en grand public, Gigaset envisage de faire descendre en gamme le tactile, et de mettre l accent sur «des opérations trade, notamment avec les grands clients à l occasion des lancements». Un vrai acteur du marché professionnel Le relais de croissance structurel pour Gigaset dans les années à venir, c est le marché professionnel. Gigaset en effet lancé à l occasion de l édition 2011 d IP Convergence son offre pro, composée d une gamme d IPBX et de terminaux SIP filaires qui vise essentiellement les TPE et les PME. Le constructeur s appuie sur deux masters distributeurs (dont Global Concept) pour toucher les VARs (avec une certification de deux jours gratuite), mais vise aussi les opérateurs. Des discussions sont en cours avec Orange, mais aussi avec d autres opérateurs IP pour proposer des offres «tout compris» (produit plus service). «L année 2012 sera pour Gigaset Pro celle du décollage, conclut Sébastien Joumard, nous prévoyons 5 % de notre chiffre d affaires en France liés à cette activité». A l horizon de trois ans, l activité devrait représenter plutôt 10 et 15 % de chiffre d affaires de la société. Ariel Gomez Visio Telepresence : Huawei vise le haut de gamme Huawei a décidé de se faire une place dans le monde de la téléprésence. Lors du Cebit, l équipementier chinois a dévoilé une solution dotée d une technologie d affichage à triple écran, dont la date de disponibilité n a pas été précisée. Développée à partir d une solution existante (la référence TP3106) lancée lors du dernier Broadband World Forum, la nouvelle gamme de Huawei propose un système plus avancé technologiquement, notamment au niveau de la qualité de l image. Conçue pour être économe en énergie, la solution consomme, toujours selon le chinois, «30 % de moins que la norme». Compacte et légère, elle peut être fixée au mur et occuper moins d espace. A l instar de ses concurrents, Huawei a également intégré une technologie HD 1080p sur des bandes passantes faibles. Là encore, l objectif est d éviter de provoquer des dépenses supplémentaires chez l utilisateur. «La nouvelle génération de solutions de téléprésence intègre des innovations de pointe dans le but de proposer aux entreprises une meilleure expérience utilisateur tout en réduisant les coûts d exploitation», indique Mr Yiquan Chen, Président de la gamme UC&C de Huawei Enterprise Business Group dans un communiqué. Selon les dernières analyses réalisées par le cabinet IDC, Cisco reste le leader incontestable de la vidéoconférence en 2011 avec 54,3 % de part de marché, suivi de Polycom, avec 20 %. Huawei, qui a dépassé les 2100 unités vendues à fort à faire. Le chinois, qui revendique, parmi ses clients, plusieurs opérateurs et gouvernements, cherche notamment à pénétrer le marché des entreprises, segment auquel il a récemment consacré une unité d affaires. TP Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 18

JDT232-P18-19-Equip-Actu OKAG:JDT193 30/03/2012 09:57 Page 19 Marché Aastra vise la place de n 1 français A l occasion de l étape parisienne de son tour des partenaires 2012 (l Aastra Open Tour), l équipementier canadien, qui bat des records d audience dans les différentes étapes de sa tournée, a annoncé son intention de prendre la 1 ère place du marché français dans les 5 années qui viennent. Aastra sent que son heure est venue. Et l entreprise n hésite plus à partager ce sentiment avec ses partenaires, distributeurs et intégrateurs. Ce sentiment se traduit par un objectif maintenant clairement formulé : devenir le premier fournisseur d équipements et de logiciels de communication du marché français dans les cinq années qui viennent ; cette échéance étant par ailleurs la «fourchette haute» du plan. Le vrai objectif de l équipe française a plutôt pour horizon l année 2015. «Cet objectif ne nous est pas imposé par le siège, précise d entrée de jeu Jean-Denis Garo, directeur marketing et communication support d Aastra France, c est la direction française qui l a proposé à Tony Shen [le CEO]». D après son analyse, le contexte est en effet favorable : d une part, la société possède le portfolio de produits adéquat (avec un focus particulier sur la vidéo et le cloud), d autre part, Aastra ne serait plus qu à 4 ou 5 points du leader du marché, Alcatel-Lucent. Ce dernier, dont on attend toujours le renouvellement de la gamme Oxo, qui devait intervenir en 2011, souffre par ailleurs de l effet de rumeurs récurrentes portant sur la cession par l équipementier de la branche entreprises. Dans ce contexte, Aastra ne se prive pas de porter un effort particulier sur la conquête et la séduction de nouveaux partenaires Vidéo, cloud, proximité «La stratégie de notre prochain quinquennat, explique Bernard Etchenaguccia, directeur général d Aastra France, c est une route droite. Mais c est sur les routes droites qu il y a le plus d accidents, prévient-il. Nous avons défini des axes, comme celui de la vidéo ; nous avons aussi amorcé un virage vers les logiciels et services». Pour atteindre la première marche du podium, Bernard Etchenaguccia affirme avoir «les produits, les équipes et les réseaux de partenaires. Pour ces derniers, nous avons une politique de proximité et d accompagnement». On peut voir un autre signe de l intérêt que porte le marché à Aastra dans le succès croissant de son tour de France des partenaires. L édition 2012 de l Aastra Open Tour bat en effet des records d audience, avec 1700 inscrits pour les huit étapes et un taux de «perte en ligne», constaté après les étapes de Lyon, Nantes et Paris, extrêmement bas. Pour sa part, l escale parisienne, qui s est tenue dans la salle tout juste rénovée de la Mutualité, a attiré près de 400 participants. Des chiffres en nette progression par rapport aux 1300 participants de l AOT, dont 316 pour l étape parisienne. Par ailleurs, le nombre de partenaires technologiques présents au «village partenaires» (6 en 2011) a plus que doublé pour atteindre les 14. Fait nouveau : les opérateurs étaient de la partie, et pas des moindres, puisqu il s agissait d Orange Business Services et de SFR Business Team. A ces acteurs prestigieux, il faut ajouter d autres grands noms comme ceux de HP, Samsung ou Plantronics. Autre signe positif : alors qu en 2011 les consultants avaient fourni une partie non négligeable du panel des présents, l année 2012 voit le retour en force des installateurs-intégrateurs, avec 73 % des présents. Ariel Gomez 19 Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 19 Le Journal des télécoms N 193 Mars 2009

JDT232-P20-21-Equip PM CPL Wifi OKAG:Mise en page 1 29/03/2012 20:10 Page 20 Point marché présente de nombreux inconvénients (les liaisons peuvent être très impactées par les interférences et très limitées par les murs des habitats collectifs, ce qui se matérialise par des artéfacts sur les écrans en matière de signaux vidéos), l utilisation de la bande de fréquences des 5 GHz depuis l année dernière apporte de grandes améliorations. «Contrairement aux 2,4 GHz, les 5 GHz sont réservés pour le WiFi, ce qui réduit considérablement les interférences», explique Thierry Fernandez, «de plus, dans cette bande de frééquipements Par Hervé Reynaud Partage de flux vidéos : CPL ou WiFi? Pour répondre au besoin de partage de flux vidéo HD (et 3D) entre les différents terminaux désormais présents dans les foyers (TV, PC, tablettes, smartphones), les technologies CPL et WiFi présentent chacune des avantages et des inconvénients. Au point qu'elles sont parfois complémentaires. Explications et tour d'horizon du marché. Sur les cinq dernières années, l évolution du marché du CPL suit de très près l évolution du marché de l IPTV», explique Thierry Fernandez, directeur technique de Lea (fabriquant de prises CPL) «tout simplement parceque le CPL est la solution proposée par la plupart des opérateurs pour connecter les décodeurs TV avec les modems des box». Et il est vrai que cette technologie plug and play est ultra simple à utiliser et répond aux Thierry Fernandez, directeur technique de Lea besoins de débit des usages vidéo (si le 85 Mbit/s initial était un peu juste, le CPL à 200 Mbit/s qui est disponible depuis trois ans est parfaitement adapté aux flux HD). Même l'arrivée progressive de la 3D et la multiplication des terminaux mobiles (PC portables, tablettes, smartphones), qui booste les besoins de partage de signaux vidéo, sont absorbées par la technologie CPL. En effet, pour accompagner l'évolution des usages, les débits théoriques disponibles sur le CPL sont passés de 200 à 500 Mbit/s il y a un peu plus d un an. La montée en débit va d'ailleurs se poursuivre puisque la norme Homeplug AV2, dont les spécifications ont été ratifiées lors du dernier CES de Las Vegas, permettra de disposer de 1 Gbit/s en 2013. WiFi : les avantages du 5 GHz et du dual band De son côté, le WiFi évolue aussi et reste une technologie adaptée au partage de flux vidéo. En effet, si le WiFi sur la bande des 2,4 GHz «Contrairement aux 2,4 GHz, les 5 GHz sont réservés pour le WiFi, ce qui réduit considérablement les interférences, de plus, dans cette bande de fréquences, les canaux sont plus nombreux et plus larges». quences, les canaux sont plus nombreux et plus larges». Lea vient d ailleurs de lancer en début d année une gamme de produits WiFi Dual Band (2,4 et 5 GHz) en partenariat avec la société Celeno Communications. Il s agit de passerelles multimédia WiFi disposant du MiMo (Multiple Input Multiple Output). «Pour l'instant, nous poussons ces produits uniquement vers les opérateurs», indique Thierry Fernandez, «en effet, dans les années à venir, la partie modem des box des opérateurs sera Dual Band». Les passerelles Lea disposent de 4 ports Ethernet, d une connexion WiFi à 450 Mbit/s, d une sécurité WPS, d'une fonction de détection et d'évitement des interférences, et du changement rapide de canaux. «Aujourd hui, le CPL et le WiFi peuvent aussi être associés pour répondre à des besoins spécifiques», poursuit Thierry Fernandez, «par exemple, pour amener le signal vidéo à l étage d une maison». En effet, dans ce cas, le CPL permet de transporter facilement le flux d un étage à l autre et le WiFi de le partager sur un seul niveau en permettant la mobilité. Pour ce type d'usages, Lea propose aujourd hui son NetPlug WiFi qui permet de faire le lien entre le réseau CPL et le hot-spot WiFi (au prix de 199 ). Ce produit accompagne notamment dans la gamme du fabricant le NetPlug Nano (pack de 2 adaptateurs CPL à 69 ) et le Socket 500 (pack de 2 adaptateurs CPL avec connexion Gbit/s pour les abonnés fibre, à 129 ). Des produits combinés WiFi-CPL «Nous développons nous aussi des produits hybrides qui convergent et combinent les deux technologies», explique Philippe Gourion, directeur commercial et marketing chez Devolo, «il y a des avantages évidents à associer la facilité d usage et la fiabilité du CPL avec la mobilité que permet le WiFi». Le fabricant commercialise notamment, dans cette famille de produits, le dlan 200 AV Wireless n, une borne CPL WiFi dotée de 3 ports Ethernet pour 139. La version 500 Mbit/s sera lancée d ici la fin de l année. «Le CPL permet aujourd hui de transporter des flux volumineux comme le sont ceux du domaine vidéo, en évitant les coupures y compris pour les flux 3D et les jeux en réseau», poursuit Philippe Gourion, directeur commercial et marketing chez Devolo «Le CPL permet aujourd hui de transporter des flux volumineux comme le sont ceux du domaine vidéo, en évitant les coupures y compris pour les flux 3D et les jeux en réseau». Le Journal des télécoms N 232 Avril 2012 20