PLAN D AMENAGEMENT DE L OFFRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE EN MONTEREGIE



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Transcription:

1

Rédaction Hélène Fortin, économiste Chargée de projet pour le Comité de concertation régionale en formation professionnelle et technique Collaborations Caroline Dion Coordination régionale du Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique Responsable de la formation professionnelle et technique Direction régionale du MELS Véronique Jacques Soutien administratif Comité de concertation régionale en formation professionnelle et technique Flavie Langlois Caron Responsable des communications Direction régionale du MELS Jean Patrice Quesnel Analyste Table d éducation interordres de la Montérégie Révision Solange Deschênes Hélène Larue Approuvé par la Table d éducation interordres de la Montérégie le 10 octobre 2008 Mise en page et graphisme Xpresso Communication inc. Version électronique : www.educationmonteregie.qc.ca dans «Vitrine pédagogique», section «FP FGA» 2

AVANT PROPOS L ÉDUCATION : UNE PRIORITÉ COLLECTIVE Dans un contexte de croissance économique marqué à la fois par le vieillissement de la population, qui entraîne des départs à la retraite massifs et une décroissance démographique qui réduit l apport de travailleurs, la rareté de la main d œuvre constitue un phénomène auquel le Québec doit faire face dès aujourd hui et dont on commence à mesurer l ampleur, même si le ralentissement économique actuel affecte certains secteurs d activité plus fragiles. Illustration tangible de cette prise de conscience collective, plusieurs initiatives gouvernementales, telles que le Pacte pour l emploi, le Plan d action éducation, emploi et productivité, le plan en immigration Pour enrichir le Québec, franciser plus et intégrer mieux, sont lancées dans le but de relever le défi de répondre adéquatement aux besoins du marché du travail. Parmi les solutions envisagées pour le recrutement de main d œuvre, on assiste au déploiement de stratégies renouvelées pour la réinsertion de bénéficiaires de l aide sociale aptes au travail, pour le maintien en emploi des retraités ou pour l augmentation de l immigration. Toutefois, pour être en mesure de répondre adéquatement aux besoins du marché du travail, ces stratégies doivent prendre en compte le fait que le degré de qualification requis pour ces emplois est de plus en plus élevé et spécialisé. Par conséquent, l amélioration des systèmes de reconnaissance des acquis et des compétences, l augmentation et la mise à jour de la qualification par la formation continue et la valorisation de la formation professionnelle et technique sont plus que jamais des avenues à explorer, en plus de renforcer nos efforts pour lutter contre le décrochage scolaire. Il semble donc que le développement du Québec et de ses régions passe obligatoirement par la mission de l éducation. Afin d assurer le mieux être des citoyens et le développement de l économie, l éducation constitue une des grandes priorités des années à venir. La mission des acteurs de l éducation converge de manière significative avec celles des secteurs de l emploi, du développement économique et social, du développement régional et de l immigration vers un objectif commun : atteindre une meilleure qualification des individus en vue de permettre le déploiement du plein potentiel humain et économique de la région. LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE : UN LEVIER POUR LE DÉVELOPPEMENT DES RÉGIONS La grande majorité des emplois présentement disponibles et de ceux qui sont à venir exigent une qualification professionnelle et technique. Or, l écart entre ces besoins et les inscriptions aux programmes de formation correspondants est considérable. De surcroît, le taux de diplomation des élèves qui s inscrivent en formation professionnelle et technique est nettement insuffisant. Le Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique, amorcé en juin 2006, vise justement à consolider le dispositif de formation professionnelle et technique de chacune des régions du Québec en assurant l accessibilité à une formation de qualité et viable, en optimisant l utilisation des ressources de formation professionnelle et technique disponibles et en menant une action régionale cohérente. 3

Cette initiative se traduit par une importante stratégie partenariale, ouverte sur trois chantiers : le rapprochement entre les établissements de formation professionnelle et technique et la concertation régionale, le rapprochement entre les programmes de formation et le rapprochement avec le marché du travail. pour relever le défi de la qualification de la main d œuvre en Montérégie pour la prochaine décennie. Le présent document, le plan d aménagement de l offre de formation professionnelle et technique en Montérégie, se situe au confluent de ces trois chantiers. La Table d éducation interordres de la Montérégie répond ainsi au mandat qui lui a été confié en établissant une vision concertée et partenariale pour une meilleure harmonisation des efforts de développement de la région. Diane Schetagne Coprésidente de la Table d éducation interordres de la Montérégie Présidente de la Commission scolaire des Trois Lacs Claude Boivin Coprésidente de la Table d éducation interordres de la Montérégie Directrice générale de la Commission scolaire des Hautes Rivières L ACTION RÉGIONALE CONCERTÉE : LE MOYEN QUI S IMPOSE Résultat de la concertation intensive menée auprès des employeurs et des acteurs des secteurs de l éducation et de l emploi au cours de la dernière année, le présent document constitue une forme de plan d action définissant les priorités des années à venir en matière de formation professionnelle et technique. Chacun des partenaires concernés y retrouve ses préoccupations en lien avec la formation, et ce, dans le respect de sa mission et de ses objectifs. Il faut dès maintenant unir les efforts de tous les acteurs afin d agir de façon cohérente et efficace, mettre en commun les ressources des partenaires et déployer ensemble les solutions novatrices appropriées. Les principaux constats, enjeux et problèmes à résoudre font consensus. Les principales solutions également. Nous devons maintenant nous engager conjointement dans l action en vue d atteindre les résultats escomptés. C est avec détermination que tous les membres de la Table d éducation interordres entendent contribuer à l effort de mobilisation qui est requis 4

PRÉFACE C'est la voie de la concertation que la Montérégie a choisie pour réaliser le mandat que le ministre de l'éducation, du Loisir et du Sport (MELS) a donné aux instances interordres de chaque région au mois de juin 2006, à savoir de produire un plan régional d'aménagement de l'offre de formation professionnelle et technique. La Table d'éducation interordres de la Montérégie a confié ce mandat au Comité de concertation régionale en formation professionnelle et technique (CCRFPT), formé depuis une dizaine d'années et regroupant des directions des commissions scolaires et des cégeps ainsi que les directions régionales du MELS et d'emploi Québec. Pour amorcer ce mandat, le CCRFPT a fait produire un état de situation approfondi de l'offre de formation et des lignes de force du développement de la région afin de mieux positionner les orientations qui allaient guider le plan régional d'aménagement de l'offre de formation. C est ainsi que le document L'offre de formation en Montérégie et les priorités de 2007 à 2011, qui a été déposé à la Table d éducation interordres en juin 2007, a constitué un outil de référence précieux pour orienter la suite des travaux. C est à partir des conclusions de ce document que les membres du CCRFPT n'ont pas hésité à recommander à la Table d'éducation interordres de s'engager dans une démarche de mobilisation des réseaux de l'éducation, de l'emploi et des employeurs autour de sept secteurs d'activité jugés prioritaires en raison de leur positionnement stratégique pour le développement de la région et de l'ampleur des pénuries de main d'œuvre qu'on doit y appréhender. Placés sous le signe du partenariat, ces événements de concertation régionale ont permis de lancer un appel de projets d initiatives partenariales qui suscite un tel intérêt auprès des acteurs visés que le Fonds à l innovation de quelque un million de dollars, constitué grâce à une collaboration particulièrement fructueuse entre Emploi Québec, le ministère du Développement économique, de l Innovation et de l Exportation (MDEIE), l Agence de santé et des services sociaux et la Table interordres, est déjà complètement engagé et que des démarches se poursuivront avec nos partenaires pour permettre l éclosion d autres projets de même nature. À ce jour, six événements de concertation sectorielle ont eu lieu et ont servi de point d appui aux commissions scolaires et aux cégeps pour convenir ensemble, au long d une démarche de concertation sans précédent, de l offre régionale de formation ainsi que de l organisation des services et de la formation. C est avec fierté que les membres du CCRFPT déposent le plan d aménagement de l offre de formation professionnelle et technique de la Montérégie 2008 2011, en étant convaincus que la mise en œuvre de ce plan se fera dans le même esprit de collaboration et de partenariat que celui qui a inspiré toute sa préparation. Je désire saluer l engagement et l effort d intense concertation dont ont fait preuve toutes les directions générales des collèges et des commissions scolaires pour revoir l ensemble de notre offre de formation professionnelle et technique à la lumière des conclusions des travaux de chaque forum sectoriel. Je veux également souligner les efforts déployés par nos directions de service, qui se sont engagées dans l organisation des forums sectoriels et qui en ont assuré le succès, avec la collaboration exceptionnelle de nos nombreux partenaires que sont l Agence de santé et des services sociaux, Emploi Québec, le ministère du Développement économique, de l Innovation et de l Exportation, les comités sectoriels de la main d œuvre et les créneaux ACCORD. 5

Je tiens aussi à remercier les trois conférences régionales des élus et le ministère de l Immigration et des Communautés culturelles ainsi que les autres partenaires ministériels qui ont été présents tout au long de nos travaux et qui constitueront de précieux collaborateurs dans la mise en œuvre du plan d aménagement. Enfin, j adresse au nom du CCRFPT mes plus vifs remerciements à notre chargée de projet, M me Hélène Fortin, ainsi qu à l équipe de la Direction régionale du ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport, qui ont su savamment orchestrer l ensemble de la démarche que nous avons amorcée au mois de mars 2007 et qui a conduit au dépôt du plan d aménagement selon les objectifs que nous nous étions fixés. Guy Laperrière Président du Comité de concertation régionale en formation professionnelle et technique Directeur général du collège de Valleyfield 6

TABLE DES MATIÈRES AVANT PROPOS...3 SECTION I. Actions engagées en réponse aux objectifs gouvernementaux du Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique..11 1. Un plan pour répondre aux besoins prioritaires de main d œuvre qualifiée...11 1.1 Enjeu... 11 1.2 Solutions... 12 1.2.1 Identification des secteurs prioritaires...12 1.2.2 Organisation des forums sectoriels régionaux...13 1.2.3 Lancement d un Fonds à l innovation et d un appel de projets...13 1.2.4 Planification concertée de l offre de formation professionnelle et technique...14 1.2.5 Déploiement de la formation continue...14 1.2.6 Régionalisation de la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC)...16 1.2.7 Accroître la visibilité des centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT)...16 2. Un plan pour augmenter le nombre de personnes qualifiées...16 2.1 Enjeux...16 2.1.1 Faiblesse du nombre d inscriptions en formation professionnelle et technique et baisse démographique...16 2.1.2 Décrochage scolaire et faiblesse du taux de diplomation...17 2.1.3 Attraction et rétention d un plus grand nombre d immigrants...18 2.1.4 Insertion en emploi des adultes éloignés du marché du travail...18 2.2 Solutions... 19 2.2.1 Valorisation de la formation professionnelle et technique...19 2.2.2 Actions concertées en faveur de la persévérance et de la réussite scolaire...19 2.2.3 Stratégies concertées pour attirer et faciliter l intégration des immigrants...20 2.2.4 Actions concertées pour faciliter l insertion en emploi des adultes éloignés du marché du travail...20 3. Un plan pour accroître la fluidité des parcours de formation entre les ordres d enseignement...21 3.1 Enjeu... 21 3.2 Solutions... 21 4. Un plan pour améliorer l accessibilité à la formation...22 4.1 Enjeux...22 7

4.1.1 Offre insuffisante de certains services de formation sur le territoire...22 4.1.2 Transport en commun inadéquat...23 4.2. Solutions... 23 4.2.1 Déploiement de l offre de formation sur le territoire...23 4.2.2 Amélioration du transport...24 5. Un plan pour aider les établissements d enseignement en difficulté...24 5.1 Enjeux...24 5.1.1 Établissements en forte baisse d inscriptions et programmes sans inscriptions...24 5.1.2 Établissements ou équipements sous utilisés...25 5.2 Solutions... 25 5.2.1 Aménagement de l offre de formation...25 5.2.2 Financement de petits groupes...26 SECTION II. Aménagement proposé du dispositif de formation professionnelle et technique...26 1. Secteur de l aérospatiale...26 1.1 Offre de formation professionnelle... 27 1.2 Offre de formation technique... 27 1.3 Organisation des services et de la formation... 27 1.4 Partenariat et faisabilité économique... 27 2. Secteur bioalimentaire...27 2.1 Offre de formation professionnelle... 28 2.2 Offre de formation technique... 28 2.3 Organisation des services et de la formation... 28 2.4 Partenariat et faisabilité économique... 28 3. Secteur de la fabrication métallique et de la métallurgie...29 3.1 Offre de formation professionnelle... 29 3.2 Offre de formation technique... 30 3.3 Organisation des services et de la formation... 30 3.4 Partenariat et faisabilité économique... 30 4. Secteur de la microélectronique...30 4.1 Offre de formation professionnelle... 31 4.2 Offre de formation technique et organisation des services... 31 4.3 Projet pilote du cégep de Granby Haute Yamaska... 32 4.4 Partenariat et faisabilité économique... 32 8

5. Secteur de la santé...33 5.1 Offre de formation professionnelle... 33 5.2 Offre de formation technique... 34 5.3 Organisation des services et de la formation... 34 5.4 Partenariat et faisabilité économique... 35 6. Secteur des services professionnels, scientifiques et techniques...36 6.1 Offre de formation professionnelle... 37 6.2 Offre de formation technique... 37 6.3 Organisation des services et de la formation... 37 6.4 Partenariat et faisabilité économique... 38 7. Secteur du transport et de la logistique...39 7.1 Offre de formation professionnelle... 40 7.2 Organisation des services et de la formation technique... 40 7.3 Partenariat et faisabilité économique... 40 8. Autres secteurs...41 8.1 Offre de formation professionnelle... 41 8.2 Offre de formation technique... 42 8.3 Organisation des services et de la formation... 42 8.4 Faisabilité économique... 43 9. Synthèse des demandes des commissions scolaires et des cégeps...45 SECTION III. PROMOTION ET VALORISATION DES MÉTIERS ET DES PROGRAMMES DE FORMATION POUR LESQUELS DES PÉNURIES DE MAIN D ŒUVRE SONT APPRÉHENDÉES...48 1. Enjeu : établir un plan de communication régional concerté... 48 2. Solution : planifier la démarche et synchroniser les efforts de communication... 48 SECTION IV. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ADRESSÉES AU MELS...49 Annexe 1 : L offre de formation en Montérégie et les priorités de 2007 à 2011 Annexe 2 : Grille de consultation des commissions scolaires et des cégeps Annexe 3 : Diagnostic sectoriel secteurs priorisés dans le cadre du plan régional d aménagement de l offre de formation professionnelle et technique Annexe 4 : Consensus des commissions scolaires de la Montérégie sur le développement de la formation professionnelle Annexe 5 : Consensus des cégeps de la Montérégie sur le développement de la formation technique Annexe 6 : Fiches synthèses des projets déposés dans le Fonds à l innovation de novembre 2007 à septembre 2008 Annexe 7 : Position de la Table d éducation interordres de la Montérégie : Conduite d engins de chantier 9

INTRODUCTION La présentation du Plan d aménagement de l offre de formation professionnelle et technique en Montérégie s articule autour des six objectifs du Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique lancé en juin 2006. Le plan d aménagement s appuie sur un premier document de référence qui dresse le profil socioéconomique de la région et précise l offre de formation et les besoins de main d œuvre qualifiée et de formation (annexe 1 : L offre de formation en Montérégie et les priorités de 2007 à 2011). La démarche suivie dans la préparation du plan est fondée sur la concertation de tous les acteurs régionaux concernés. Elle a débuté par une consultation des cégeps et des commissions scolaires sur les 73 programmes présentant les plus grands déséquilibres de main d'œuvre, par l entremise d une grille de consultation (annexe 2 : Grille de consultation des commissions scolaires et des cégeps). Elle s est poursuivie par l identification de sept secteurs prioritaires pour lesquels il a été décidé d organiser un forum sectoriel visant à se donner une lecture commune des problématiques du secteur. Depuis septembre 2007, six de ces rendez vous sectoriels ont été tenus et le septième aura lieu le 15 octobre prochain. Celui sur le bioalimentaire a directement ciblé des projets d initiatives partenariales. Ces forums sectoriels ont été organisés en partenariat avec le réseau de l éducation, Emploi Québec, les comités sectoriels de la main d œuvre, le ministère du Développement économique, de l Innovation et de l Exportation et les créneaux de l Action concertée de coopération régionale de développement (ACCORD). Le ministère de l Immigration et des Communautés culturelles et les trois Conférences régionales des élus (CRE) y ont également étroitement participé. Ces forums ont été alimentés par des portraits sectoriels qui ont servi de référence pour les discussions (annexe 3 : Diagnostic sectoriel). Chacun a fait l objet d un appel de projets d initiatives partenariales. Le premier appel de projets, lancé dans le secteur de la santé, a suscité beaucoup d intérêt de la part des partenaires et quelque 25 projets ont été présentés. Les appels de projets pour les autres secteurs lancés en mai dernier commencent déjà à recueillir plusieurs réponses (voir la liste de projets à l annexe 6). Le Fonds à l innovation, d environ un million de dollars, a été lancé pour financer ces projets. Par la suite, les cégeps et les commissions scolaires se sont entendus pour aménager l offre de formation professionnelle et technique en fonction des priorités qui ont fait l objet de consensus lors de la tenue des forums. Le plan d aménagement présente, pour chacun des cinq objectifs gouvernementaux du Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique, les enjeux régionaux soulevés par ces objectifs et les solutions mises de l avant pour y remédier. L aménagement du dispositif de la formation professionnelle et technique proposé constitue une réponse au sixième objectif qui vise à consolider le dispositif de formation en ajoutant à sa cohérence et à son efficacité. Au chapitre consacré à l aménagement proposé du dispositif de formation professionnelle et technique, le document présente, pour les sept secteurs priorisés ainsi que pour les autres secteurs, l aménagement proposé en matière d offre de formation, d organisation des services et de la formation, ainsi que les éléments relatifs à la faisabilité économique de ces aménagements. Le plan d aménagement consacre également un volet important à la promotion et à la valorisation des métiers et des programmes de formation pour lesquels une rareté de la main d œuvre est appréhendée. Un plan de communication régional sera déployé au cours de l année prochaine à partir d orientations qui ont déjà fait consensus parmi les partenaires concernés. Enfin, le plan d aménagement présente, en guise de synthèse, les recommandations adressées au MELS pour faciliter sa mise en œuvre et 10

contribuer ainsi à l atteinte des objectifs gouvernementaux du Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique. SECTION I. Actions engagées en réponse aux objectifs gouvernementaux du Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique En lançant le Plan de rapprochement en matière de formation professionnelle et technique en juin 2006, le gouvernement visait six grands objectifs : Répondre aux importants besoins de main d œuvre qualifiée du Québec dans les prochaines années et maintenir sa compétitivité; Amener plus de jeunes et d adultes à acquérir une formation qui les qualifie pour un métier ou une profession et faciliter la mise à jour continue de leurs compétences; Faciliter le cheminement des étudiants d un ordre d enseignement à l autre, sans dédoublements de formation, comme cela est souhaité depuis longtemps; Maintenir l accessibilité à la formation dans un contexte de décroissance et de migration des personnes touchant plusieurs régions; Aider les établissements d enseignement en difficulté et consolider ces importants outils de développement pour les populations et les entreprises régionales; Consolider le dispositif de formation professionnelle et technique en ajoutant à sa cohérence et à son efficacité d ensemble. Le Plan d aménagement de l offre de formation professionnelle et technique de la Montérégie vise à contribuer à l atteinte de ces objectifs au cours des prochaines années. 1. UN PLAN POUR RÉPONDRE AUX BESOINS PRIORITAIRES DE MAIN D ŒUVRE QUALIFIÉE 1.1 ENJEU Selon les prévisions d Emploi Québec, 42 000 nouveaux emplois devraient être créés de 2008 à 2012 en Montérégie, dont 61 % seraient liés aux sept secteurs priorisés, alors qu ils concentrent 39 % des 710 000 personnes en emploi dans la région. En plus de la création d emplois, il faut prévoir le remplacement de nombreux départs à la retraite dus au vieillissement de la main d œuvre. La Régie des rentes du Québec prévoit qu il y aura 85 000 départs à la retraite entre 2007 et 2011 en Montérégie. Déjà en 2006, 106 340 (15 %) travailleurs de la région avaient 55 ans et plus, dont 37 070 (35 %) se trouvaient dans les sept secteurs priorisés. Si l on tient compte de la création d emplois et des besoins de remplacement de la main d œuvre dans les professions en lien avec la formation professionnelle et technique pour la période 2007 2011 (52 000), et que l on garde constant le nombre de diplômés (diplôme d études professionnelles, attestation de spécialisation professionnelle, diplôme d études collégiales, attestation d études collégiales) sur cinq ans (35 000), on peut estimer qu il manquera environ 17 000 diplômés en Montérégie, soit le tiers des besoins à combler. 11

Pour répondre aux besoins de main d œuvre, il faudrait par conséquent augmenter de 50 % le nombre de diplômés en formation professionnelle et technique en Montérégie. L apport des personnes immigrantes sera également déterminant dans le contexte où le nombre de personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) commencera à diminuer à compter de 2012 en Montérégie. 1.2 SOLUTIONS Afin de répondre au défi pour le développement de la région que constituera au cours des prochaines années la rareté de main d œuvre qualifiée, la Table d éducation interordres a choisi les orientations suivantes : Repérer les secteurs prioritaires, soit les plus névralgiques pour le développement de la région et qui seront les plus affectés par la rareté de la main d œuvre; Favoriser la concertation et le maillage entre les acteurs des milieux concernés dans les secteurs prioritaires en organisant des forums sectoriels; Favoriser l articulation de projets novateurs susceptibles de répondre à la rareté de main d œuvre en associant le réseau de l éducation, celui de l emploi et les employeurs, par un appel de projets et le lancement du Fonds à l innovation; Susciter une planification concertée de l offre de formation professionnelle et technique et organiser une concertation des commissions scolaires et des cégeps sur l offre de formation; Favoriser le renforcement et le déploiement de la formation continue et de la formation sur mesure; Favoriser le déploiement des services de reconnaissance des acquis et des compétences; Accroître la visibilité des centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT). 1.2.1 IDENTIFICATION DES SECTEURS PRIORITAIRES L analyse des besoins de main d œuvre en Montérégie a permis de dégager sept secteurs à prioriser pour la préparation du plan régional d aménagement de l offre de formation. Parmi ces secteurs, cinq correspondent aux créneaux ACCORD identifiés en Montérégie. Aérospatiale (ACCORD associé dans la fabrication à valeur ajoutée en aérospatiale) Bioalimentaire (ACCORD leader) Fabrication métallique et métallurgie (ACCORD leader en transformation des métaux ferreux et nouveaux matériaux associés) Microélectronique (ACCORD émergent en fabrication à haute valeur ajoutée de composantes microélectroniques) Transport et logistique (ACCORD associé en technologies avancées de matériel de transport et logistique) Santé Services professionnels, scientifiques et techniques (ex. : cabinets de comptables, bureaux d avocats, services de génie et d architecture, services conseils en environnement, en conception de systèmes informatiques, en recherche et développement, agences de publicité) 12

Afin de mieux saisir l importance des besoins et les professions concernées pour chacun de ces secteurs, un document intitulé Diagnostic sectoriel a été rédigé pour accompagner le plan régional d aménagement et soutenir la mise en place des forums sectoriels (voir l annexe 3). De plus, les professions qui avaient été retenues dans l exercice veille active dans la région se retrouvent toutes dans les secteurs priorisés. Liste des professions de la veille active CNP Titre 2232 Technologues et techniciens en génie mécanique 2241 Technologues et techniciens en génie électronique et électrique 3152 Infirmiers et infirmières 3233 Infirmiers et infirmières auxiliaires 3413 Aides infirmiers et préposés aux bénéficiaires 5223 Techniciens en graphisme 6251 Bouchers 7231 Machinistes 7265 Soudeurs 7315 Mécaniciens d aéronefs 7411 Conducteurs de camion 8431 Ouvriers agricoles 9461 Opérateurs de machines et de procédés industriels 1.2.2 ORGANISATION DES FORUMS SECTORIELS RÉGIONAUX En vue de favoriser le maillage entre les acteurs des milieux concernés dans les secteurs priorisés, de se donner une compréhension commune des enjeux en matière de planification et de développement de la main d œuvre et de trouver des pistes de solution à mettre en œuvre, la formule privilégiée fut l organisation de forums. Pour les cinq forums qui ont eu lieu récemment, près de 1 500 invitations ont été envoyées, plus de 600 personnes se sont inscrites, avec un total de 555 participants. Selon les évaluations des participants, 93 % ont été satisfaits ou très satisfaits du forum. Pour le secteur bioalimentaire, l évènement de concertation a pris la forme d une journée de travail portant sur l identification de projets de partenariat. Les commentaires des employeurs qui ont participé aux panels lors des forums ont confirmé les difficultés de recrutement et les besoins importants de main d œuvre à prévoir au cours des prochaines années. 1.2.3 LANCEMENT D UN FONDS À L INNOVATION ET D UN APPEL DE PROJETS Les membres de la Table d éducation interordres, Emploi Québec, l Agence de santé et des services sociaux de la Montérégie et le ministère du Développement économique, de l Innovation et de l Exportation ont accepté de constituer un Fonds à l innovation. Ce fonds de plus de un million de dollars s inscrit dans une volonté de partenariat entre les divers milieux afin de mener des actions qui s inscrivent dans une démarche intégrée permettant une meilleure adéquation entre les besoins de main d œuvre et l offre de formation. Le Fonds à l innovation a pour vocation de soutenir le démarrage de projets novateurs dont les objectifs sont de contribuer à la réduction de la pénurie de main d œuvre appréhendée dans les secteurs priorisés au cours des prochaines années en Montérégie et d optimiser l utilisation des ressources, tant financières, humaines que physiques. La synthèse des 32 projets déposés à ce jour est présentée à l annexe 6. La mise en œuvre du Plan d action éducation, emploi et productivité ainsi que du Pacte pour l emploi s inscrit parfaitement dans les actions amorcées 13

par ces projets de partenariat. La convergence de ces plans gouvernementaux avec les projets d initiatives partenariales issus des forums permet d être relativement optimiste à l égard de la capacité de répondre aux besoins de main d œuvre en Montérégie, et ce, si les efforts de concertation entre les employeurs et les réseaux de l éducation et de l emploi se poursuivent et se renforcent. 1.2.4 PLANIFICATION CONCERTÉE DE L OFFRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE Afin de mieux planifier le développement de la formation et de répondre aux besoins de main d œuvre, des documents ont été produits pour soutenir la prise de décision des directions des commissions scolaires et des cégeps de la Montérégie. De plus, trois rencontres avec les directions des commissions scolaires, quatre rencontres avec les directions des cégeps et une rencontre conjointe des directions des commissions scolaires et des cégeps ont eu lieu. Ces échanges ont permis d établir des consensus sur le développement et l organisation de la formation à mettre en place dans la région au cours des cinq prochaines années. De nombreuses collaborations ont été établies pour le prêt de carte entre commissions scolaires, et également entre les cégeps, notamment pour offrir un programme conjoint (Technologie du génie civil). Parmi l ensemble des consensus établis au collégial, celui en Soins préhospitaliers d urgence mérite d être mentionné. Malgré l intérêt de tous les cégeps pour offrir ce nouveau programme, le retrait des programmes en textile au cégep de Saint Hyacinthe et l espace libéré par l abandon de ce programme ont amené les cégeps de la région à se rallier à la demande de Saint Hyacinthe. Par ailleurs, la concertation entre les commissions scolaires et les cégeps pour expérimenter des parcours de continuité et attirer davantage de jeunes en formation professionnelle et technique s annonce porteuse. Des mises à jour du plan d aménagement seront effectuées au cours des prochaines années afin d actualiser les besoins de formation et de répondre aux besoins de main d œuvre. 1.2.5 DÉPLOIEMENT DE LA FORMATION CONTINUE Selon les résultats de l Enquête sur l innovation 2005 (Statistique Canada, 2008), les activités d innovation les plus répandues chez les entreprises du secteur de la fabrication au cours de la période 2002 2004 ont été la recherche et développement, l acquisition de machinerie, d équipement ou de logiciels et la formation. La formation permet aux entreprises d être innovantes et de demeurer compétitives. Les établissements de formation doivent être à l affût des tendances du marché pour être en mesure de répondre rapidement aux besoins de formation des entreprises. À cet égard, la formation continue est appelée à jouer un rôle de plus en plus stratégique pour combler les besoins du marché du travail et prévenir les pénuries de main d œuvre, notamment dans le cadre du Pacte pour l emploi. Clientèle De 2002 à 2006, on a observé une baisse de 39 % de la clientèle en formation continue créditée dans les cégeps de la Montérégie. Pour les prochaines années, le mini baby boom des années 1990 permettra un regain d effectifs. Selon les prévisions du MELS, la formation technique devrait connaître une augmentation des effectifs de 12,4 % (893) entre 2006 et 2011 en Montérégie et tous les cégeps en profiteront. Il est permis de penser que la formation continue suivra cette même tendance, quoique le profil des étudiants diffère selon qu ils sont inscrits en formation initiale ou en formation continue. La formation technique menant au diplôme d études collégiales (DEC) est suivie à 86 % par des personnes de moins de 25 ans, dont la moitié ont entre 16 et 19 ans. La situation est tout à fait différente en formation continue (attestation d études collégiales), où 71 % de la clientèle a plus de 25 ans (2006). Par conséquent, les stratégies de promotion de la formation continue devront tenir compte de ce phénomène. 14

Financement En ce qui concerne les attestations d études collégiales (AEC), les sept cégeps se partagent annuellement la part régionale de l enveloppe de quelque 40 millions de dollars financée par le MELS (une somme de 4 661 638 $ allouée à la Montérégie en 2007 2008), selon des critères établis entre les cégeps. À ce montant s ajoutent les achats de formation par Emploi Québec pour répondre à des demandes urgentes de formation de la part du marché du travail. En 2007 2008, Emploi Québec a investi globalement 11,7 millions de dollars dans des achats de formation technique en Montérégie, dont 6,2 millions alloués aux cégeps. Enfin, la nouvelle enveloppe de financement des AEC de 603 400 $, dont la gestion est confiée à la Table et qui atteindra quelque 900 000 $ en 2008 2009, sera utilisée en fonction des priorités de formation établies dans le plan d aménagement. Plusieurs projets de formation continue ont déjà été soumis par les cégeps à ce jour. Ceux ci ont convenu de déposer une planification des projets d AEC au début de l année scolaire 2008 2009. Compte tenu de l importance du rôle de la formation continue pour répondre directement aux besoins du marché du travail, les cégeps souhaitent que le financement des AEC se fasse à partir d une enveloppe ouverte ciblée, comme c est le cas pour la formation initiale. En ce qui concerne les attestations d études professionnelles (AEP), la seule source de financement provient jusqu à présent d Emploi Québec et les achats de formation ont porté davantage sur des clients dirigés vers des diplômes d études professionnelles (DEP) que vers ceux qui ont été dirigés vers les AEP. En 2007 2008, Emploi Québec a investi 23,8 millions de dollars dans des achats de formation professionnelle en Montérégie, dont 8,3 millions ont été alloués aux établissements de formation professionnelle. La nouvelle enveloppe de financement des AEP de 526 000 $, dont la gestion est confiée à la Table d éducation interordres et qui atteindra quelque 790 000 $ en 2008 2009, sera également utilisée en fonction des priorités de formation retenues dans le plan d aménagement, comme les AEC. Les commissions scolaires ont également convenu de déposer une planification des projets d AEP au début de l année scolaire 2008 2009, comme les cégeps. Formation sur mesure Les services aux entreprises des commissions scolaires et des cégeps jouent déjà un rôle considérable pour répondre aux besoins ponctuels de formation des employeurs. Afin d assurer l utilisation la plus efficiente possible de ces services de formation dédiés aux entreprises dans le cadre du Pacte pour l emploi, la région s est donné une structure de fonctionnement avec le nouveau Comité régional du Pacte pour l emploi, qui s arrimera étroitement aux travaux liés à la mise en œuvre du plan d aménagement de l offre de formation. Par ailleurs, les régions qui se sont déjà dotées de guichets régionaux de service aux entreprises se révéleront des sources d inspiration pour mieux harmoniser l offre de service de formation sur mesure sur le territoire des trois conférences régionales des élus (CRE) de la Montérégie. À cet effet, la Commission scolaire de la Vallée des Tisserands et le collège de Valleyfield ont déjà fusionné leurs services en mettant en place un guichet unique de service aux entreprises sur leur territoire. 15

1.2.6 RÉGIONALISATION DE LA RECONNAISSANCE DES ACQUIS ET DES COMPÉTENCES (RAC) Le comité de la Table d éducation interordres en charge de la RAC a fait produire un rapport afin de définir les moyens pour accélérer le processus de reconnaissance des acquis et des compétences dans la région. Un colloque avec les partenaires du milieu a eu lieu en mai dernier et tous les participants ont convenu qu il fallait mieux desservir les clientèles pour faire face aux pénuries de main d œuvre. En juin 2008, la Table d éducation interordres a décidé d implanter un service régional de reconnaissance des acquis et des compétences intégrant les commissions scolaires, les cégeps, Emploi Québec et le ministère de l Immigration et des Communautés culturelles. Ce service facilitera l aiguillage de la clientèle en fonction de ses besoins et contribuera à mieux faire connaître les services de reconnaissance des acquis et des compétences auprès des entreprises et des clientèles. 1.2.7 ACCROÎTRE LA VISIBILITÉ DES CENTRES COLLÉGIAUX DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE (CCTT) La Montérégie compte quatre centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) : en écologie industrielle au cégep de Sorel Tracy, en aérospatiale à l École nationale d aérotechnique du collège Édouard Montpetit, en agroalimentaire et en textile au cégep de Saint Hyacinthe. De plus, le collège de Valleyfield vient de mettre en place un centre de développement, d innovation et de transfert technologique (CEDITT) spécialisé en technologie manufacturière, pour desservir les petites et moyennes entreprises manufacturières du territoire de la CRE Vallée du Haut Saint Laurent. L innovation constitue, avec la formation, la seule véritable solution pour renforcer la compétitivité des entreprises face aux économies émergentes et à la mondialisation. Ces centres peuvent aider les entreprises à améliorer leur productivité, notamment lors de l implantation d un changement technologique ou de recherche orientée vers la conception d un nouveau produit ou d un nouveau procédé. Les entreprises des secteurs concernés ont intérêt à connaître les services offerts dans ces centres puisque les CCTT ont une expertise reconnue dans leur secteur et qu ils peuvent également diriger des étudiants qui terminent vers les programmes reliés à leur secteur. La Montérégie cherchera à accroître la visibilité des CCTT auprès des divers partenaires dans son plan de communication. 2. UN PLAN POUR AUGMENTER LE NOMBRE DE PERSONNES QUALIFIÉES 2.1 ENJEUX Il convient de prendre en considération plusieurs champs d intervention pour augmenter le nombre de personnes qualifiées en Montérégie : l augmentation du nombre d inscriptions en formation professionnelle et technique, la lutte contre le décrochage scolaire à l école secondaire, la persévérance scolaire jusqu à la diplomation en formation professionnelle et technique, l attraction et la rétention des immigrants et l intégration en emploi des adultes éloignés du marché du travail. 2.1.1 FAIBLESSE DU NOMBRE D INSCRIPTIONS EN FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE ET BAISSE DÉMOGRAPHIQUE Si l on compare l effectif en formation professionnelle par rapport à l effectif en formation générale au secondaire (jeunes et adultes), on observe un ratio de seulement 11,1 % en Montérégie par rapport à 15,9 % au Québec et 19,9 % dans la région de Montréal. La Montérégie présente donc un écart (formation professionnelle/formation générale) de 4,8 points de pourcentage avec la moyenne québécoise. La région de la Capitale Nationale a le ratio le plus élevé de toutes les régions, avec 25 % de l effectif en formation professionnelle par rapport à l effectif en formation générale, soit plus du double de la Montérégie. Le même constat peut être fait en ce qui concerne les élèves inscrits en formation technique. Cette faiblesse des inscriptions en formation professionnelle et technique se traduit par un déséquilibre dans l adéquation formation emploi, les centres 16

de formation professionnelle de la région ne répondant qu à 56 % des besoins de main d œuvre et les cégeps de la région qu à 46,2 %. Par ailleurs, si l on a vu au cours des dernières années une augmentation de l effectif en formation professionnelle en Montérégie tout comme au Québec, cette augmentation, en moyenne, masque des diminutions parfois importantes d effectifs dans certaines commissions scolaires (Sorel Tracy, Vallée des Tisserands). Quant aux prévisions d effectifs en formation professionnelle, on peut s attendre à ce que les diminutions prévues des élèves inscrits au secondaire aient des répercussions sur la formation professionnelle. En ce qui concerne la formation technique, la diminution des effectifs s est manifestée dans les cégeps de la Montérégie davantage qu en moyenne au Québec. Toutefois, selon les prévisions d effectifs au collégial, cette tendance à la baisse doit s inverser. Elle a déjà débuté cette année, compte tenu de l accroissement de la population des élèves du secondaire observé au cours des dernières années. Les accroissements de clientèle attendus se manifesteront cependant davantage en formation préuniversitaire qu en formation technique. 2.1.2 DÉCROCHAGE SCOLAIRE ET FAIBLESSE DU TAUX DE DIPLOMATION Le taux de décrochage scolaire (sortie sans diplôme en formation générale des jeunes) dans les établissements publics de la Montérégie était de 28,5 % en 2007, soit un pourcentage comparable à la moyenne québécoise (28,6 %). Ce taux établi au niveau de la région masque des disparités importantes entre les milieux, avec des taux de décrochage atteignant 50 % chez les garçons dans certains cas. Pour l ensemble des établissements publics et privés, le taux de décrochage était de 23,5 % dans la région, dont 29,8 % chez les garçons comparativement à 17,2 % chez les filles. Selon les dernières données du recensement de 2006, la part des 25 à 34 ans sans diplôme d études secondaires atteint 12,5 % en Montérégie comparativement à 11,9 % au Québec. L écart entre la région et le Québec s explique par la grande différence des résultats entre les MRC. En fait, la MRC de la Vallée du Richelieu présente la plus faible part de personnes sans diplôme chez les 25 à 34 ans (7,2 %) alors que les MRC plus rurales (Acton, Jardins de Napierville et Le Haut Saint Laurent) ont des taux oscillant de 23 % à 25 %. L écart entre les sexes persiste également en dépit de l amélioration de la situation à l âge adulte. En Montérégie, 15,6 % des hommes de 25 à 34 ans n ont aucun diplôme, comparativement à 9,5 % des femmes. Le taux de diplomation en formation professionnelle en Montérégie (trois ans après le début du programme) était de 78,3 % pour les nouveaux inscrits de 2004 2005, soit un taux légèrement supérieur à la moyenne au Québec (77,9 %). Au collégial, le taux de diplomation en formation technique (deux ans après la durée prévue du programme) était de 59,0 % en Montérégie de même qu au Québec. À titre d exemple, le taux d obtention du diplôme dans le programme de formation professionnelle Santé, assistance et soins infirmiers (profession infirmière auxiliaire) n était que de 57,3 % en Montérégie et de 55,9 % pour le programme de Soins infirmiers au collégial (pour les étudiants demeurant dans le même programme). Ces deux professions sont incluses dans l exercice de la veille active en raison des besoins importants de main d œuvre. Ainsi, pour répondre à ces besoins, non seulement il faut augmenter les inscriptions, mais il est nécessaire aussi que plus d étudiants poursuivent leurs études jusqu à l obtentioin du diplôme. 17

2.1.3 ATTRACTION ET RÉTENTION D UN PLUS GRAND NOMBRE D IMMIGRANTS Parmi les 209 355 immigrants admis au Québec de 2002 à 2006, 13 937 (6,7 %) se sont établis en Montérégie. On observe une nette progression dans le choix de destination des immigrants pour aller résider en Montérégie. De 1998 à 2002, seulement 3,6 % des immigrants admis au Québec étaient allés résider en Montérégie. Toutefois, le taux de rétention des immigrants admis de 2002 à 2006 en Montérégie atteint 58,7 % (janvier 2008), comparativement à 70,7 % à Montréal. Il faut donc améliorer la rétention dans la région. Selon une étude de la Table d éducation interordres, les cégeps francophones de la Montérégie éprouvent des difficultés à attirer la clientèle immigrante, puisque plus de 50 % des jeunes immigrants ayant fréquenté le secondaire en Montérégie se dirigent vers l île de Montréal au moment d entrer au cégep et que leur taux de transfert linguistique du français vers l anglais est de 38 %, comparativement à 5 % chez les autres étudiants. Cette étude révèle également que les immigrants fréquentent proportionnellement plus les programmes de formation technique que les autres étudiants (42,3 % contre 32,5 %), particulièrement dans le domaine de la santé (33,1 % contre 16,1 %). Ces élèves représentent 4,0 % des inscriptions en formation technique dans les cégeps francophones de la Montérégie et ce taux a tendance à s accroître. En formation professionnelle, la situation est semblable. Les élèves nés à l extérieur du Canada représentent 5,1 % des inscriptions en formation professionnelle et ce taux a également tendance à s accroître. Il conviendrait par conséquent d encourager cette tendance. Par ailleurs, au dernier recensement de 2006, la Montérégie comptait 95 480 immigrants de 15 ans et plus, soit 8,7 % de la population de la région. Parmi eux, 4 650 étaient à la recherche d un emploi, ce qui correspond à un taux de chômage de 7,6 %, comparativement à 5,3 % pour l ensemble des Montérégiens, et ce, même si seulement 12,3 % des immigrants de 25 à 64 ans n avaient aucun diplôme secondaire, comparativement à 17,1 % pour la population de la région et que le tiers des immigrants détenaient un diplôme universitaire, contre 18,7 % des Montérégiens. Il est par conséquent hautement souhaitable d accroître l intégration en emploi des immigrants et de mettre en place un processus de reconnaissance de leurs compétences si l on veut qu ils demeurent au Québec. La rareté de la main d œuvre appréhendée et l embauche plus rapide d immigrants dans d autres provinces canadiennes, notamment en Alberta, devraient inciter les employeurs québécois à être plus proactifs dans l accueil d immigrants. 2.1.4 INSERTION EN EMPLOI DES ADULTES ÉLOIGNÉS DU MARCHÉ DU TRAVAIL Selon les prévisions démographiques de l Institut de la statistique du Québec, la population de la Montérégie de 15 à 64 ans devrait augmenter de seulement 7 000 personnes de 2007 à 2012; par la suite, la population en âge de travailler commencera à décroître. Compte tenu que la création nette d emploi devrait osciller autour de 42 000 emplois pendant cette période selon Emploi Québec, il faut pouvoir utiliser au maximum le potentiel des personnes qui désirent travailler, parce qu il y aura plus de postes à pourvoir que de personnes pour les occuper. En Montérégie, 55 000 personnes étaient disponibles au travail en 2007 (prestataires de l assurance emploi et prestataires de l aide sociale, sans contrainte à l emploi). Plusieurs d entre elles détiennent déjà les compétences recherchées par les employeurs et ceux ci devront prendre des mesures pour faciliter l intégration de ces personnes en emploi (immigrants) ou pour adapter l organisation du travail aux contraintes qu elles peuvent connaître (conciliation travail famille, transport, etc.). D autres auront besoin d un complément de formation pour répondre aux exigences de qualification liées aux emplois disponibles et il reviendra aux établissements de formation d établir les stratégies nécessaires pour rejoindre ce type de clientèle. Ces enjeux se retrouvent au cœur du Pacte 18

pour l emploi, qui appelle à une mobilisation de tous les acteurs concernés pour intégrer ces personnes en emploi. 2.2 SOLUTIONS 2.2.1 VALORISATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE L analyse des projets déposés dans le cadre du Fonds à l innovation dans le secteur de la santé a permis de constater que les efforts de communication anticipés pour ce secteur gagneraient à être soutenus par l élaboration d un plan de communication couvrant l ensemble des secteurs priorisés, afin d éviter le fractionnement des messages. Le CCRFPT a dès lors convenu d établir un plan de communication régional à l automne 2008 afin d accroître la clientèle dans l ensemble des programmes de formation professionnelle et technique concernés (voir la section 3). Les autres initiatives de promotion et de valorisation en cours dans la région seront intégrées à ce plan de communication régional, notamment la démarche régionale de valorisation de la formation professionnelle et technique qui se déroule sur le terrain depuis 2006 dans quelques écoles secondaires de la région. Dans chacune des écoles choisies, un comité local composé de la direction, de conseillers d orientation, d enseignants, d élèves, de parents et de représentants de la formation professionnelle met au point les stratégies de communication appropriées pour modifier les préjugés véhiculés dans leur propre milieu. Cette démarche présente des possibilités de rapprochement entre le milieu de l éducation et les entreprises. Par ailleurs, les réflexions du comité de travail MELS CS chargé d examiner les avenues susceptibles d accroître l accès des jeunes de moins de 20 ans à la formation professionnelle inspireront les commissions scolaires dans le choix des moyens à mettre en place localement pour accroître le nombre de jeunes dans leurs programmes, puisque 35 % seulement de la clientèle des commissions scolaires de la Montérégie est âgée de moins de 20 ans. De 2002 à 2006, cette clientèle s est accrue de 31 % alors que celle de 25 ans et plus a augmenté de 40 %. Aussi, le volet régional des stratégies nationales telles que la campagne Tout pour réussir, le concours Chapeau, les filles!, les Olympiades de la formation professionnelle et technique sont des moyens privilégiés pour valoriser la formation professionnelle et technique auprès de diverses clientèles. 2.2.2 ACTIONS CONCERTÉES EN FAVEUR DE LA PERSÉVÉRANCE ET DE LA RÉUSSITE SCOLAIRE L entente sur la persévérance et la réussite scolaire Réussite Montérégie est en œuvre depuis 2002 et les partenaires viennent d entériner son renouvellement pour une période de cinq ans. Les actions portent sur la promotion de la persévérance scolaire, la conciliation travail études et la constitution d un observatoire sur le décrochage. De plus, la Table d éducation interordres étudie la possibilité de créer une chaire de recherche action portant sur les causes différenciées du décrochage scolaire en Montérégie et sur les stratégies d accompagnement des milieux scolaires pour favoriser la persévérance et la réussite. La mise sur pied d une autre chaire de recherche action sur l intéressement des jeunes aux techniques et aux sciences et sur les stratégies d accompagnement des milieux scolaires pour susciter davantage l intérêt des jeunes dans ces domaines en déficit d inscriptions est également à l étude. Comme les garçons représentent la plus grande cohorte des décrocheurs, on estime que la chaire apportera des solutions pour attirer ces jeunes présentement démotivés, mais qui ont tout le potentiel pour réussir, en plus d intéresser davantage de filles à ces domaines, elles qui sont peu nombreuses. 19

Par ailleurs, des projets d initiatives partenariales pour favoriser la persévérance et la diplomation en formation professionnelle et technique, notamment en alternance travail études et en enseignement individualisé ont été déposés. Des projets pilotes sont également mis en œuvre par les commissions scolaires avec d autres partenaires, comme les conférences régionales des élus, pour faciliter le retour en formation des 16 à 24 ans. À cet égard, il faut mentionner la mise en œuvre d Engagement jeunesse sur le territoire de chacune des trois conférences régionales des élus de la Montérégie, qui contribuera à offrir des services mieux adaptés aux besoins des jeunes en améliorant la continuité des services en matière de santé, de services sociaux, de retour en formation, de qualification et d aide à l emploi. 2.2.3 STRATÉGIES CONCERTÉES POUR ATTIRER ET FACILITER L INTÉGRATION DES IMMIGRANTS La Table d éducation interordres a retenu parmi ses priorités le déploiement de stratégies visant à attirer et à intégrer plus facilement la clientèle immigrante au sein des établissements de formation. Pour répondre à cette préoccupation, une analyse a été effectuée au sein de chaque commission scolaire l année dernière pour inventorier les contraintes et les facteurs facilitant l attraction et l intégration des immigrants, et des recommandations ont pu être adressées aux commissions scolaires. Une analyse semblable est en cours au sein des cégeps. Par ailleurs, la Table a convenu d élaborer cette année un plan d action pour concevoir une offre de formation qualifiante répondant aux besoins des immigrants, en lien avec les exigences des ordres professionnels. Ce plan d action sera instauré avec la collaboration du ministère de l Immigration et des Communautés culturelles. intégration socioprofessionnelle et leur rétention dans la région. Des formations d appoint leurs seront offertes pour compléter ou accélérer la reconnaissance de leur diplôme. Des projets ciblant la clientèle immigrante ont été déposés grâce au Fonds à l innovation, notamment en Soins infirmiers à Granby, ainsi que pour répondre aux besoins de main d œuvre en bioalimentaire dans toute la Montérégie. De plus, le Pacte pour l emploi et le Plan d action éducation, emploi et productivité prévoient des actions particulières pour soutenir l emploi des personnes immigrantes ou les membres de minorités visibles. 2.2.4 ACTIONS CONCERTÉES POUR FACILITER L INSERTION EN EMPLOI DES ADULTES ÉLOIGNÉS DU MARCHÉ DU TRAVAIL Le plan d action du comité régional du Pacte pour l emploi, qui sera déposé à l automne, présentera des actions pour valoriser le travail et faciliter l intégration en emploi de tous ceux et celles qui désirent travailler, en améliorant leurs compétences et en les accompagnant davantage. Parmi les mesures disponibles, mentionnons la conciliation travail études, le crédit d impôt pour stage en milieu de travail, la prime au travail dédiée aux personnes présentant des contraintes sévères à l emploi, des mesures à l intention des personnes handicapées et l intensification des interventions avec les mesures de formation d Emploi Québec. Les partenaires régionaux réunis autour du comité régional du Pacte pour l emploi ont convenu d arrimer étroitement les travaux du comité avec le plan d aménagement de l offre de formation, notamment en soutenant les projets d initiatives partenariales issus des forums sectoriels. Également, les ententes particulières en immigration sur les trois territoires des conférences régionales des élus signées par la ministre de l Immigration et des Communautés culturelles et les partenaires de la région permettront d attirer davantage d immigrants en Montérégie, en plus de faciliter leur 20