Écrir e un film de fiction



Documents pareils
Tutoriel Infuse Learning. Créer des quizzes multimédias sur ordinateur ou tablette

LES ESCALIERS. Du niveau du rez-de-chaussée à celui de l'étage ou à celui du sous-sol.

FICHES DE REVISIONS LITTERATURE

Ministère des Affaires étrangères et européennes

Un exemple d étude de cas

Là où vont nos pères1

on à l i m a ge Famille, Centres de loisirs, Maisons de quartier...

Compression Compression par dictionnaires

Virtualisez un système d'exploitation avec VirtualBox

Chapitre 3: TESTS DE SPECIFICATION

Accueil Events, l accueil personnalisé des touristes d affaires Informations, bonnes adresses, réservations et découvertes!

Voix parlée, voix lyrique. Vocabulaire

Centre de Récupération de SoftThinks

Guide pratique Pandémie grippale

Poste 4 le montage. Le montage

Demande d admission au Centre pédagogique Lucien-Guilbault Secteur primaire

Tâches d écriture 5f. Ces ressources peuvent servir de déclencheur, de modèle ou tout simplement d inspiration. La recette.

BRÉSIL. Frais techniques: e 140,- par couleur/position. techniques: 350,- Frais. 27x12cm EGALEMENT POSSIBLE. 21x10cm

La rédaction d un courriel

MON LIVRET DE COMPETENCES EN LANGUE (Socle commun) Niveau A1/A2 / B1

Prévention des Risques routiers encourus par les salariés Enseignants et Non - Enseignants

Synerway - Agent SQL Server

Rappels. Prenons par exemple cet extrait : Récit / roman

TEPZZ 6Z85Z5A T EP A2 (19) (11) EP A2 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

DESCRIPTEURS NIVEAU A2 du Cadre européen commun de référence pour les langues

I/ CONSEILS PRATIQUES

Projet de raccordement au réseau de transport de gaz naturel EXPRESSION PRELIMINAIRE DE BESOIN SITE :..

METHODE IDENTIFIER LA NATURE D UN DOCUMENT

Pour travailler avec le film en classe Niveau b Avant la séance...4 L affiche...4 La bande-annonce...4 Après la séance... 5

Français langue étrangère Savoir-faire - Actes de paroles - Supports d apprentissage -Tâches

PROJET D'ANIMATION ATELIER DE DESSIN ANIME ASSISTE PAR ORDINATEUR - ATELIER TOON -

Questionnaire pour connaître ton profil de perception sensorielle Visuelle / Auditive / Kinesthésique

Inscription en ligne FQSC. Guide d utilisation

Etudier l influence de différents paramètres sur un phénomène physique Communiquer et argumenter en utilisant un vocabulaire scientifique adapté

Expérimentation «Tablettes Tactiles en maternelle» (Octobre Février 2014) Ecole maternelle Les Alouettes, Champhol

Qu est - ce qu une SAEM L? Une SAEM L (Sociét é Anony m e d Econom ie M ix t e Locale) est une sociét é de dr oit pr iv é, au

LE HARCÈLEMENT PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL AU QUÉBEC

Stagiaire Ecole professionnelle supérieure (EPS)

REDIGER UN COMPTE RENDU DE TYPE JOURNALISTIQUE

Tux Paint. 1. Informations générales sur le logiciel. Auteur : Bill Kendrick et l équipe de développement de New Breed Software


Cours d algorithmique pour la classe de 2nde

A retenir : A Z m n. m noyau MASSE ET ÉNERGIE RÉACTIONS NUCLÉAIRES I) EQUIVALENCE MASSE-ÉNERGIE

B Projet d écriture FLA Bande dessinée : La BD, c est pour moi! Cahier de l élève. Nom : PROJETS EN SÉRIE

La rue. > La feuille de l élève disponible à la fin de ce document

La santé de votre entreprise mérite notre protection.

La communication interculturelle entre milieux professionnels

LE PROGRAMME DES CLASSES DE BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL EN FRANÇAIS

l Agence Qui sommes nous?

Livret du jeune spectateur

EMUNERATIONS ET CHARGES ACCESSOIRES UTRES CONDITIONS DE TRAVAIL UTRES CONDITIONS DE VIE RELEVANT DE L'ENTREPRISE

GUIDE D INSTALLATION TOITS VERTS ST M, M O N T R E A L, 2 013

CAP TERTIAIRE/INDUSTRIEL

Organiser des séquences pédagogiques différenciées. Exemples produits en stage Besançon, Juillet 2002.

outil RÉFÉRENCE GLOSSAIRE Agrégateur (n. m.) : logiciel qui permet de recevoir tous les fils RSS auxquels on est abonné.

Incentives & Teambuilding

Master professionnel Création, production, images

Chapitre 5 : Noyaux, masse et énergie

Sortie de Résidence Compagnie Satellite Vendredi 23 mai 2014

TEPZZ A_T EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (51) Int Cl.: G07F 7/08 ( ) G06K 19/077 (2006.

Les petits pas. Pour favoriser mon écoute. Où le placer dans la classe? Procédurier. Adapter les directives. Référentiel Présentation des travaux

c dur Leçon 8 S c i e c v m C s c d f M a c u n S C r t V C o coton café classe carotte sac tricot Sa si ca la co lu cu ra ac cre

Noël des enfants qui n'ont plus de maisons

deux niveaux 750 m² ordinateurs tablettes liseuses lecteurs MP3. programmation culturelle accueille

GRAVER LA PAIX Projet de création artistique collective dans le cadre des Rencontres de Genève Histoire et Cité Construire la Paix (

BMW Wallonie Moto Club ASBL

Je veux apprendre! Chansons pour les Droits de l enfant. Texte de la comédie musicale. Fabien Bouvier & les petits Serruriers Magiques

TD n o 8 - Domain Name System (DNS)

Déterminants possessifs

Autoris ations pour :

La communication et la gestion de l'information

REPUBLIQUE DU CONGO CONSTI TUTI ON DE LA REP UBLI QUE DU CONGO. Unité * Travail * Progrès

La Reine des fourmis a disparu

«Longtemps, j ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance.»

Académie de Créteil. Projet présenté autour de l album «Trois souris peintres» d Ellen Stoll Walsh

STATUTS GROUPEMENT SUISSE DU FILM D ANIMATION SCHWEIZER TRICKFILMGRUPPE

Guide d accompagnement à l intention des intervenants

Autoris ations pour :

SMS sur le réseau fixe

Qu est-ce que le pansori? Je voudrais pour commencer interroger les raisons qui m ont amenée à me poser cette question, et à me la poser en français

Écoutez une première fois et répondez en fonction de ce que vous entendez. b) Comment identifie-t-on le chroniqueur?.

Séquence. «Eduquer aux réseaux sociaux : créer, publier, maîtriser»

PROJET MULTIMEDIA 2005/2006

Création, partage et droit d'auteur à l'ère d'internet. Philippe Aigrain numaparis, 22 janvier 2014

«Est-ce que mon enfant est à risques?» Sécurité sur la rue

Séance 1 - Classe de 1 ère. Cours - Application Introduction à la typologie et à l analyse des figures de style

La danse contemporaine à la maternelle

César doit mourir. Cesare Deve Morire. de Paolo et Vittorio Taviani

«Je pense, donc je suis» est une grande découverte

À travers deux grandes premières mondiales

Langue Française. Syllabus A1. Description globale du niveau A1 utilisateur élémentaire

L enfant sensible. Un enfant trop sensible vit des sentiments d impuissance et. d échec. La pire attitude que son parent peut adopter avec lui est

Tableau des contenus

Educ lab by MICM Lab avec

N 1051 ASSEMBLÉE NATIONALE

Ce document a été mis en ligne par le Canopé de l académie de Montpellier pour la Base Nationale des Sujets d Examens de l enseignement professionnel.

Méthode universitaire du commentaire de texte

PLAN D ÉTUDES. école fondamentale

FICHE PÉDAGOGIQUE -Fiche d enseignant-

Transcription:

Écrir e un film de fiction 1. Le sy no ps is Résumé de l histoir e à g rands traits. Disons une page dactylog raphiée par heur e. Le pitch (sujet, idée) tient, lui, en une ou deux phrases. 2. Le sc én ar io Il peut aussi porter le nom de «contin uité dialoguée». a. Mise en for me g raphique Le film est découpé en scènes n umér otées. À c haque déb ut de scène, figur e en lettr es CAPI- T ALES (et év entuellement en GRAS ), bien identifiab les, - le n umér o de la scène, afin de sa v oir à quel moment du récit on se situe. - les indica tions de décor ou le lieu et le moment de la jour née où la scène se dér oule (précisément indiqué)s : - E X T., signifie que le lieu de tour nage sera en e xtérieur. - I N T., qu il s agira d un intérieur. Puis : J O U R ou N U I T, A U B E... Et enfin, év entuellement, le lieu précis : P A R V I S D E L É G L I S E, C H A M B R E D E P I E R R E, H A L L D E L A É R O P O R T, etc. P ar e x emple: 1 5. E X T. N U I T - D E V A N T L A B R A S S E R I E D E P A U L A près ces pr emièr es indica tions, quelques lignes peuv ent présenter la scène, en indiquant ce qui se passe à l écran. Ensuite nous r entr ons dans le cor ps, à pr opr ement par ler du scénario, en indiquant le nom du per sonnage qui v a s e xprimer et la teneur de son dialogue. Quelques indica tions de r ythme, de ton, en cour s de dialogue peuv ent êtr e notées, en c hangeant de typog raphie (entr e par enthèses). ou P I E R R E, s o u d a i n t r è s e n c o l è r e P I E R R E ( s o u d a i n t r è s e n c o l è r e ) Les dialogues doiv ent êtr e clair ement identifiés, ainsi que les noms des per sonnages qui s e x- priment. Une page écrite en cor ps 14, à un inter ligne et demi, cor r espond à une min ute du film. Un long métrage d une durée d une heur e tr ente compr end donc à peu près 90 pages. Un outil inf or ma tique g ra tuit, Celtx, per met de gér er ces questions, et bien d autr es. b. Style/écritur e Le lang age doit êtr e simple, dir ect. Rien de littérair e : le scénario est un simple outil, un instrument de tra v ail ; il n a pas d e xistence artistique en soi. Le récit est entièr ement au présent de l indicatif. c. Ne figur ent généralement pas dans le scénario : - les cadr es/mouv ements de caméra (tra v elling, g r os plan, plan ser ré, etc.) - les indica tions tec hniques en général - les indica tions du type : ellipse, une min ute plus tar d... - le découpage plan par plan (v oir «Découpage tec hnique»).

Lor sque l on décrit un per sonnage ce n est pas la peine de donner tr op de détails v estimentair es ou sur ses déplacements. Les seules indica tions qui ser ont nécessair es sont celles qui nous r enseignent sur ce per sonnage. Les éléments pur ement descriptifs sur son ph ysique ou sur le décor qui l entour e ne fer ont que diluer l enjeu de la scène. Les descriptions doiv ent êtr e signifiantes en ter mes d image. d. Histoir e Elle est rég lée de la même manièr e que dans tous les autr es types de récit (r oman, bande dessinée, conte, etc.) On part d une Situation Initiale stab le, r ompue par un Événement P erturbateur, qui amène le hér os à entr e pr endr e des Actions, lesquelles r eçoiv ent des Sanctions, pour finalement débouc her sur une Situation Finale stab le de nouv eau (mais pas la même stabilité en général). Ces étapes peuv ent s enc haîner, se r edoub ler, s emboîter, etc. On peut classer les per sonnages/f or ces agissantes/éléments interv enant dans l histoir e en six ca tégories : - le Sujet, qui agit - l Objet, qui est le b ut qu il c her c he à a tteindr e - l Adjuvant, qui l aide dans sa quête - l Opposant, qui c her c he à l empêc her - le Destinateur, qui confèr e la mission - le Destinatair e, à qui est destiné l objet de la quête Chacun de ces éléments peut êtr e pluriel. A utr ement dit, un per sonna ge a un désir. Il r encontr e des obstac les, mais aussi des aides, se r e- tr ouv e au cœur de conf lits, qu il résout (ou non) et a tteint son b ut (ou non). e. Récit/Narration L histoir e (ce qui est raconté, la fiction) est moins importante que la manièr e dont v ous la traitez (le récit, la nar ra tion). Un typhon est un typhon ; mais vu par Buster K ea ton ( Steamboat Bill J unior ) ou par J an de Bont ( T wister, scénario de Mic hael Cric hton), il ne donne pas le même film. Il faut toujour s se placer du point de vue du specta teur, qui est, selon le mot de J ean R enoir, celui qui «finit le film» : - Il faut c her c her ce qui peut fa v oriser son identification ; le r ecour s à des événements sur pr enants non préparés (le hér os g agne à la loterie, le méc hant se fait écraser par hasar d, etc.) ou mélodrama tiques (maladie g ra v e de l hér oïne bien méritante, etc.) n est pas crédib le et lasse. P ensez aussi que l identifica tion v ariee, elle peut très bien passer, dans le cour s du film, d un per sonnage à l autr e. - Que quelque c hose soit vrai n a aucune importance. Ce qui compte est que le specta teur pense que ça peut l êtr e ; ce que v ous racontez doit êtr e vr aisemb lab le. «Le vrai peut quelquef ois n êtr e pas vraisemb lab le.» (Boileau) - Ce que le réalisa teur souhaite (r egistr e, émotions, etc.), c est en définitiv e le spectateur qui en décide ; si v ous réalisez un film d hor r eur où les gens hur lent, mais de rir e, c est v ous qui a v ez tort. - le r ythme est essentiel (a ttention, ce mot n est pas synon yme de «vitesse», un r ythme peut êtr e lent) ; c est cet élément qui fait que le specta teur r este a ttentif. Là encor e, c est la manièr e de raconter qui prime : un film ne v a pas vite par ce que ses per sonnages cour ent. Un der nier conseil : c her c her à êtr e original est souv ent le meilleur moy en de ne pas y par v enir. Êtr e soimême est le bon moy en.

f. Les g randes par ties du récit - Exposition Intr oduction d un certain nombr e d inf or ma tions nécessair e à la compréhension du récit.. L e xposition ne doit pas donner l impr ession d en êtr e une. Accr oc he : a ttiser l a ttention du specta teur. Naissance du désir c hez le(s) per sonnage(s). Le désir peut êtr e : - pr emier (le hér os doit sauv er le monde) - secondair e (sa sa tisfaction est nécessair e, mais pas suf fisante pour que le désir pr emier soit sa tisfait -> le hér os a ttac hé c her c he à se libér er de ses liens pour ar rêter le méc hant et ainsi sauv er le monde). - Nœud Le désir r encontr e un obstacle. Il s ensuit un conf lit. Ce der nier peut êtr e : - e xter ne - réactionnel (les intérêts du per sonnage s opposent à ceux de quelqu un d autr e) - moral/d idées - inter ne - d intérêts per sonnels - moral/d idées (un prêtr e per d la f oi) L opposition monte jusqu à un «climax». Dans un film claqssique, ce der nier doit se situer le plus près possib le de la fin. - Dénouement Il doit naîtr e des données de l histoir e et non d une interv ention e xtérieur e ( deus e x mac hina ). Il peut êtr e : - fer mé (tous les pr ob lèmes ont tr ouvé leur solution) - ouv ert (tout n est pas résolu) - cy clique (la fin boucle a v ec le déb ut). g. La g estion de l infor mation Un film est une succession d inf or ma tions, du déb ut à la fin. Les inf or ma tions en question sont - sues (données une f ois dans le cour s du film, en passant), ou - r etenues (données a v ec insistance, de sorte que le specta teur sait qu il sait. Il est nécessair e de répéter au moins qua tr e f ois, dit-on au théâtr e). - Implants («plants») C est une inf or ma tion donnée en amont pour justifier un élément en a v al. P ar e x emple, dans Psy c hose, Hitc hcock nous présente tout de suite Nor man Ba tes comme taxider miste. Plus besoin de longue e xplica tion à la fin. Il est nécessair e que les implants soient r emar qués, mais il faut éviter qu ils soient «téléphonés» : le specta teur doit enr egistr er l inf or ma tion, mais pas de viner où elle mène). L implant d intérêt vise à év eiller l a ttention du specta teur sur un élément qui v a jouer un rôle par la suite. Le f aux implant (ég alement nommé r ed her ring/f ausse piste ) consiste à a ttir er l a ttention sur un élément qui, finalement, ne servira à rien (le b us sur la r oute où a ttend Car y Grant dans La mort aux tr ousses d Hitc hcok). Dif ficile à réussir et désastr eux si l ef fet est ra té.

- P ar ta g e de l inf or ma tion Le scénariste peut partager les inf or ma tions de manièr e inég ale entr e le per sonnage et le specta teur. Le specta teur sait ne sait pas Le per sonnage sait ne sait pas - [ qui est l assassin dans Columbo. ] Supériorité Suspense F rustra tion du specta teur (séquence du plan dit à v oix basse par un per sonnage à l or eille d un autr e) Ignorance absolue/ Désinf or ma tion ( Usual Suspects ) h. Comment entr er dans un scénario Ce peut êtr e une bonne c hose d a v oir toujour s sur soi un car net et un cra y on, v oir e un dictaphone (certains lecteur s MP3 of fr ent cette f onction). V ous pouv ez v ous en servir pour noter une idée, une réf le xion entendue, un action vue. Sans êtr e f or cément le point de départ d un scénario, ce que v ous observ ez (il faut êtr e toujour s aux aguets, ouv ert à l autr e) peut enric hir une histoir e. De quoi peut-on partir? - d un car actèr e e x. : indécis -> bonne idée (déclenc he des situa tions) e x. : menteur -> fausse bonne idée (comment le montr er?) - d une f or me e x. : des actions en parallèle e x. : un objet qui cir cule e x. : un film de science fiction (genr e) - d un conce pt e x. : conce pt de point de vue (un per sonnage vu par plusieur s témoins) e x : conce pt d écritur e (le plan-séquence) - d un lieu e x. : le train e x. : une maison - d un messa ge qu on v eut fair e passer a v antage : la situa tion est conten ue dans le message, il suf fit de l en fair e sortir. danger : si le film se réduit au message, il sera enn uy eux. Ne pas non plus fair e d un des per - sonnages son porte-par ole. C est l action qui porte le message. e x. : On a toujour s besoin d un plus petit que soi. Le point de départ est moins important que le questionnement auquel on le soumet. C est par ce questionnement que l on parvient à construir e une ébauc he d histoir e. Ex. : à pr opos de la maison - Où sommes-nous? Dedans ou de hor s? - Dedans. Dans quelle pièce? - Une c hambr e. D adulte ou d enfant? - D adulte. À quoi r essemb le le lit? Lar ge? Étr oit? - P eut-on v oir des vêtements? Sont-ils rangés? Épar s? - D homme et/ou de femme? - À combien de per sonnages semb lent-ils appartenir? Il s agit de laisser aller son imagina tion, mais toujour s dans l idée de construir e. Dans l e x emple précédent, on finira par tr ouv er des per sonnages, et l ébauc he d une situa tion.

i. Le per sonna g e

j. Les g enr es Il est nécessair e de définir dans quel genr e v a s inscrir e le film que l on écrit. V oici quelques genr es cinéma tog raphiques majeur s (la liste n est pas complète).

k. Les r e gistr es Encor e quelque c hose dont on doit êtr e conscient. Il s agit de l ef fet que l on c her c he à pr oduir e sur le specta teur.

3. Le s di al o gu es a. Dif fér ence a v ec les dialo gues de théâtr e A u théâtr e toute l inf or ma tion passe par les dialogues, puisque c est tout ce que le spectateur et le lecteur ont (en dehor s de quelques didascalies, mais elles sont plutôt destinées à l acteur et au metteur en scène). A u cinéma c est l image qui prime, le dialogue n est qu un mo y en d inf or ma tion par mi d autr es. «Quand on r eg ar de un film en langue étrangèr e sans traduction et que l on ne compr end rien, cela n a rien à v oir a v ec notr e métier.» (Otar Iosseliani) T outef ois, bien sûr, un certain nombr e d inf or lma tions passent na tur element par les dialogues, les noms des per sonnages par e x emple. b. Construction d un dialo gue - les tr ois temps I. Ouv ertur e F or m ules de politesse, «Bonjour», «comment ça v a?», etc. Il s agit de rituels de confir ma tion des r ela tions sociales entr e les per sonnages. P our des questions de r ythme et d intérêt, cette partie est très souv ent supprimée ou très réduite dans les dialogues fictifs (cinéma, théâtr e, r oman, etc.). II. T r ansaction C est évidemment la partie la plus importante, là où se joue la r ela tion entr e les per sonnages. Il faut le considér er comme un comba t. Les deux (ou plus) inter locuteur s peuv ent désir er des c hoses dif fér entes, opposées, ou identiques ( l enjeu ). Leurs paroles doivent caractériser les interlocuteurs. Chacun doit s exprimer avec le ton qui convient à son identité, à son être social, à la thèse qu il défend. Le statut des interlocuteurs dans le dialogue doit être défini. Sont-ils à égalité? L un domine-t-il? L un d eux aura-t-il le dernier mot? Le dialogue suit un itinérair e, c est-à-dir e qu il part d un point (position du pr ob lème) pour aboutir à un autr e ( accord, désaccord renouvelé, nouveau désaccord, compromis, statu quo, victoire de l un, ) Les répliques s enchaînent toujours selon trois modes : question-réponse, opposition [affirmation-objection], reprise [d un mot, d une expression, d une idée]. Le rythme de l échange. Répliques brèves ou longues, travailler sur la variation. III. F er metur e Mêmes r emar ques qu en ce qui concer ne l ouv ertur e. On n écrit ces deux temps que s ils ont une raison d êtr e, qu ils mar quent une év olution des rapports entr e les per sonnages («Bonjour, madame/a u r e v oir, ma c hérie»). Sinon on les passe. c. La question du natur el La tendance majoritair e est d écrir e des dialogues qui paraissent na tur els. Mais ce n est pas ob lig a toir e. On peut très bien, comme par e x emple les auteur s de la «Nouv elle V ague» (Éric R ohmer entr e autr es), c hoisir un mode d e xpr ession appar emment antina tur el, si l on r ec her - c he un ef fet particulier. D une manière générale, au niveau de l écriture, on ne doit jamais essayer d imiter le parler de la vie quotidienne, en croyant ainsi être naturel ; on doit essayer de «se mettre mentalement les mots en bouche», afin que le lecteur puisse en faire autant. L impr o visa tion, totale ou sur cane v as, est ég alement une option.