Yves Brayer ( ) La passion de peindre

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1 exposition

2 Yves Brayer ( ) La passion de peindre du 15 octobre 2008 au 25 janvier 2009 Musée des années 30 Espace Landowski Boulogne-Billancourt A l'occasion du centenaire de la naissance d'yves Brayer, le musée des Années 30 consacre une exposition à ce peintre prolixe toujours resté fidèle à la peinture figurative. Cette exposition constitue une occasion rare de découvrir un large éventail de son travail, à travers une centaine d'œuvres (principalement des huiles sur toile, mais aussi, des monotypes, gouaches et aquarelles). Quelques dessins, gravures et défaits de livre d'artistes seront présentés dans les vitrines. A l'image de certains artistes, Yves Brayer eût plusieurs vies. D'abord, sa vie de peintre, amoureux de l'architecture italienne, de Venise, Rome, Vérone, qu'il représenta à de nombreuses reprises, amoureux aussi des couleurs flamboyantes de l'espagne. Inlassable voyageur, il parcourut l'europe dans une quête perpétuelle de nouveaux décors, de nouvelles émotions. Dans une seconde période, Yves Brayer découvrit la Provence, la douceur et l'harmonie de ses paysages qui n'avaient pour lui rien à envier aux architectures humaines, aussi belles soient-elles. La proximité de cet environnement influença sa peinture de manière radicale. Un deuxième Brayer était né plus proche de la nature et de ses caprices. Le parisien d'adoption choisit les Alpilles et les Baux-de-Provence comme nouveau port d'attache entre deux voyages. A partir de ce moment-là, il n'eût de cesse de représenter la beauté des paysages de l'arrière pays provençal. Cette nouvelle approche trouva même une résonnance quand il peignit loin de ce Lubéron tant aimé. Une grande douceur émane désormais de ses toiles et ses aquarelles. La dernière vie d'yves Brayer est parallèle aux deux autres, elle commence en 1930 avec son Prix de Rome pour se poursuivre, durant des années au Salon d'automne, puis au musée Marmottan dont il fût le directeur pendant dix ans, cette vie d'"entrepreneur" infatigable de l'art. Un musée lui est consacré aux Baux-de- Provence depuis L'exposition se découpera en quatre grandes parties : L'Italie (essentiellement sa période romaine des années 30), l'espagne (avec ses voyages de 1927, 1931 et 1962), Paris (de 1929 à 1948) enfin, La Provence et la Camargue (de 1946 à 1983). Dès le hall d'entrée où seront installés les grands formats, le visiteur sera invité à entreprendre avec Yves Brayer un voyage à travers ces pays, ces régions, qu'il aima tant et qu'il prît tant de soin à représenter. Contact presse Ville de Boulogne-Billancourt Véronique Colignon v eronique.colignon@mairie-boulogne-billancourt.fr

3 Edito Revoir Brayer Les dernières années du siècle précédent furent cruelles pour la peinture. Elle n existait plus. Elle ne devait plus exister. Les foires internationales d art contemporain l interdisaient, lui préférant le déjà-fait, le découpage, le carrelage, l emballage, la performance, les écrans, la virtualité pourquoi-pas? Certains artistes, en (ou sans) la matière, furent très convaincants mais alors pourquoi les décideurs de l art rejetaient-ils la peinture si violemment? Redoutaient-ils son pouvoir de séduction? La considéraient-ils d un autre âge selon l idée absurde et fausse, et pourtant bien ancrée dans les esprits, d un évolutionnisme de l Art? A l aube du XXI e siècle, le vent semble avoir tourné et on redemande à "voir" la peinture. Lassés par les présentations redondantes des "modernes" qui ont marqué le siècle, les institutions et les historiens d art semblent s attacher - et le grand public se laisser séduire - à favoriser le retour de ceux qui, avec ferveur et humilité, ont observé et décrit ce dernier. Ce n est que justice! Loin des chapelles et des querelles esthétiques, il y eût, en effet, des peintres humanistes qui tracèrent droit leurs chemins sans se poser trop de questions. Ils étaient des hommes de conviction, sachant débattre des «choses de la vie» mais surtout préoccupés, au travers de leur engagement dans la peinture, de tenter de percer simplement le mystère de la création. Yves Brayer fut l'un d'entre eux, de ceux qui n'hésitèrent pas à mettre leurs pas dans ceux des plus grands de leurs prédécesseurs. Dans un esprit de saine émulation, Brayer n'eût jamais peur de relever le gant. Le Musée des Années 30 se devait donc de présenter l'un des plus audacieux et des plus célèbres représentants de la peinture figurative du XX e siècle. Plus habitué aux redécouvertes d'artistes méconnus, le musée expose aujourd'hui un " monstre sacré" pas encore oublié grâce au patient et fervent labeur de sa famille. Né en 1907, l'année ou Picasso réalisait ses Demoiselles d'avignon, Yves Brayer ne s'est pas laissé séduire par les sirènes du cubisme qu'il aurait pu apprendre à décortiquer sous la houlette d'un André Lhote. Tout au contraire, il est resté toute sa vie fidèle à la réalité poétique apprise lors de son passage à l'excellent atelier du maître Lucien Simon, le magicien du trait et de la couleur réconciliés. Il a abordé tous les sujets et a beaucoup voyagé. Il a "croqué" avec énergie et peint avec passion. L'œuvre est considérable, peut-être trop? Ses détracteurs ne voient en lui que le chantre des chevaux de Camargue et de la chaîne des Alpilles, reproduits en lithographie par centaines dans les années soixante. Cette abondance de l'image conséquence d'un succès mérité à notre avis - a masqué le travail remarquable du peintre, celui fait dans la quiétude de ses ateliers successifs à Cordes, aux Baux-de-Provence ou à Paris. L'exposition du Musée des Années 30 à l'occasion du centenaire de l'artiste - se propose donc de faire redécouvrir une peinture pleine de l'ardeur de la jeunesse et de la fougue intacte des années de la maturité. L'Espagne, le Maroc, l'italie, la France ont été des terres d'aventure pour ce "condottiere" de la palette. Les esquisses et les toiles d'yves Brayer sont tour à tour, calmes et réfléchies, fortes et puissantes, toujours bien construites et convaincantes. Elles sont le témoignage de l'engagement d'une vie et d'un beau métier pas encore disparu. Emmanuel Bréon, conservateur en chef du musée des Années 30 3

4 Biographie Yves Brayer fait partie des peintres français, qui au XX e siècle, restant fidèles à la tradition figurative, imposèrent néanmoins leur vision personnelle à un large public et à la presse de l époque : on pense à Oudot, Brianchon, Rohner, Humblot que l on avait pris l habitude de voir réunis dans les Salons d Automne au Grand Palais, au Salon des Tuileries, à la Galerie Charpentier et dans des expositions internationales durant les années 45 à 80. Yves Brayer est né à Versailles en novembre Il commence très tôt à dessiner et colorier des scènes d enfants jouant ou des personnages sur les marchés. A dix ou onze ans il trace sur de grandes feuilles des scènes de rues qu'il rehausse de touches d aquarelles. Abandonnant bientôt le collège, il entre à l école des Arts Décoratifs où un de ses professeurs lui conseille de s orienter vers la peinture. En 1924, son père militaire est nommé à Paris et la famille s installe dans le quartier du Panthéon. Le jeune Yves va dessiner aux cours du soir de la Ville de Paris, puis il s inscrit à la Grande Chaumière dans l atelier de Lucien Simon. Quand ce dernier sera nommé professeur à l école Nationale des Beaux-arts, Yves Brayer le suit. En 1927, il expose pour la première fois au Salon d Automne qui réunit peintres et sculpteurs s écartant de la tradition. Quelques mois avant, il avait obtenu une bourse de voyage de l Etat pour partir en Espagne. Il va à Madrid où la contemplation des œuvres des peintres espagnols, tout particulièrement Vélasquez, El Gréco et Goya l enthousiasme. En 1929, le Salon des Tuileries lui ouvre ses portes et il montre au Salon d Automne une grande toile "Marché aux chevaux à Fez". Dès 1930, il est nommé sociétaire du Salon d Automne. Au début de ces années 30, les galeries étaient peu nombreuses et les carrières artistiques paraissaient aléatoires. Pour le prestige et le soutien financier qu'il représente, il se présente et obtient le Prix de Rome Au bout de quelques mois, il s intègre à la vie romaine. Il est reçu au palais Farnèse, lieu de résidence de l ambassade de France, accueilli au palais Taverna par Charles-Roux, ambassadeur auprès du Vatican, qui lui donne l occasion d assister à des cérémonies fastueuses. De retour dans son atelier, il coupe de grands morceaux d un rouleau de papier ocré et fixe le souvenir de quelques unes des scènes qui ont frappé son regard. Il est envoûté par Rome, ses palais, ses places, mais aussi par le spectacle des rues où les uniformes militaires rutilants côtoient des groupes de religieuses de tous les pays, des prêtres dont les séminaristes allemands qu il peint passant devant les escaliers de la Trinité-des-Monts. Ayant découvert une vieille presse-à-bras dans un débarras de la Villa Médicis, il s exerce à l exécution de monotypes (décalque d une peinture à l essence sur papier). Durant ces deux années, pris par l exécution de ces grandes toiles, il n a quitté Rome que pour venir à Paris, préparer ses envois à des expositions. En février 1934 une exposition de ses œuvres est organisée à la galerie Charpentier. Ce nouvel espace permet à Yves Brayer de présenter ses grandes compositions et un bon nombre de ses autres formats. L exposition connait le succès dans la presse comme dans le public. D.R. 4

5 Yves Brayer n a pas encore fait son service militaire. En 1935, il est envoyé à Metz dans une section de cavalerie puis à l Ecole Militaire à Paris, où il terminera son service. Dès la fin de celui-ci, il part travailler en Italie. En 1938, il présente une seconde exposition intitulée "Venise, Vérone et Rome" à la Galerie Charpentier. Il s est bien habitué à la vie parisienne mais l occasion lui est offerte d aller séjourner à Londres profitant d un atelier à Queen s Gate appartenant à l Institut de France. Son séjour est abrégé par les bruits d une guerre imminente et il rentre à Paris pour être mobilisé. Néanmoins, il fait, en février 1939 à la Galerie de Berri à Paris, une exposition de ses toiles et aquarelles rapportées de Londres. L armée allemande envahit en partie la France. Brayer et son unité sont évacués jusqu à Montauban où il est rapidement démobilisé. Il apprend que deux de ses amies sont à Cordes en albigeois : comme beaucoup, hésitant à rentrer dans Paris occupé, il va les rejoindre à bicyclette ; il restera dans le Tarn plus d un an et demi, y achètera une vieille maison. Avec quelques camarades sculpteurs, architectes, ils formeront un groupe éphémère qui se manifestera aux musées d Albi et de Toulouse où beaucoup de parisiens et le journal France-Soir étaient provisoirement installés. En février 1942 a lieu, à l Opéra de Paris, la première représentation d un ballet situé au Moyen-âge. Yves Brayer est chargé de composer les maquettes des décors et des costumes. Serge Lifar, directeur de la Danse, réalise la chorégraphie et assume le premier rôle. Durant les répétitions, Brayer regarde, dessine les danseurs et rehausse certains croquis de taches d aquarelles. Une fois les répétitions terminées, il entreprend un grand portrait de Serge Lifar. Plus tard, il est chargé du décor et des costumes pour l Amour Sorcier de Manuel de Falla : Lifar dirige et tient le rôle du spectre. Il retrouve le goût d exécuter quelques toiles de composition dont le "Nu assis" en Il prend pour habitude de passer les mois d été à Cordes où il s est installé un bel atelier. En Juin 1945, il y épouse Hermione Falex. Un de leurs amis leur propose d aller, en guise de voyage de noces, passer l été dans un mas qu il possède à Saint-Rémy-de-Provence. Brayer pense aux murs ocrés, aux toits de tuiles rondes dont les couleurs lui rappelleront l Italie. Enthousiasmé par les paysages et les environs, il décide de revenir en hiver et de s installer aux Baux-de-Provence. A son retour, surprise, il a neigé abondamment. Yves Brayer, parti pour 15 jours, va rester plusieurs semaines subjugué par cette nature parfaite. La chaîne des Alpilles qui l entoure vaut bien à ses yeux les architectures créées par les hommes. Il abandonne les rouges qui dans la gamme espagnole faisaient valoir les noirs ; il ajoute à sa palette le vert et le jaune de baryte, il réintroduit le bleu qu il avait presque supprimé, car ces couleurs s accordent ici au paysage. Très vite à Paris ses toiles sont approuvées par ses camarades puis, plus tardivement, par les amateurs qui aiment à retrouver l image qu ils se font d un peintre d après ses œuvres précédentes. En effet, les premières fois qu il montre ses toiles ou aquarelles, le public est déconcerté, trop imprégné du souvenir des architectures italiennes auxquelles certains étaient habitués. Puis les amateurs s habitueront à ses paysages de Provence, à ces toiles de Camargue. Brayer non soucieux de plaire ne reviendra pas en arrière et lorsqu il retournera en Italie et en Espagne en 1948 et 1949 sa vision sera plus dépouillée. Il est invité à présenter des rétrospectives de son travail dans divers musées à Genève, Nice, Aix-en-Provence, Montpellier, Castres, Albi. Régulièrement il montre des ensembles de ses œuvres récentes à Paris, également à Londres, en Allemagne, à New York en 1963 puis au Mexique. Ce pays de tradition espagnole l enchante et il en rapporte 5

6 une moisson d aquarelles qu il réunit en une exposition à Paris. D autres voyages vont suivre, en Egypte, en Iran et Israël puis en Irak lorsque le pays était en paix. Enfin, au printemps 1981, le journal Yomiuri Shimbum présente une rétrospective de ses œuvres dans sept villes au Japon. A cette occasion, il est invité avec son épouse à passer trois semaines pour visiter ce pays plein de contrastes, où la nature très préservée lui fournira l occasion de nombreuses notes à l aquarelle. Membre de l Académie des Beaux-Arts, il est nommé en 1967 directeur du Musée Marmottan à Paris qui conserve plus de soixante œuvres de Claude Monet. Durant dix ans, il dirige ce lieu où il avait joué enfant, car sa grand-mère maternelle était cousine de Paul Marmottan. En octobre 1984, lors de l organisation du Salon d Automne dont il était le président, il est atteint d une hémiplégie. Après six mois de traitement il reprend une vie presque normale, mais bientôt la fatigue s accentue et le découragement le prend lorsqu il n a plus la force de tenir un pinceau : il sombre dans une sorte de dépression et meurt le 29 mai Un an plus tard, un musée de ses œuvres est inauguré aux Baux-de-Provence, proche de la Chapelle des Pénitents qu il a décorée de fresques en Peintures, gouaches, aquarelles, dessins, lithographies, gravures y sont présentés en permanence. Selon son désir, il repose dans le cimetière des Baux qui domine le Val d Enfer et les fantastiques rochers qu il admirait tant. Les catalogues Catalogue de l'exposition "Yves Brayer, la passion de peindre" disponible au musée des années 30. Société de Gestion Picturale, 82 pages. Format : 20,5 X euros. Parution du tome 2 du catalogue raisonné couvrant la période 1961 à Editions de La bibliothèque des arts, 428 pages. Format : 32,5 X 25, euros. 6

7 Visuels Visuel 1 Portrait d'hermione à la robe rouge, 1955, HST 100x81 Photo Serge Veignant Visuel 2 Les Cigarières à Séville, 1934, HST 177x227 Photo Serge Veignant Visuel 3 La femme aux gants verts, 1936, HST 116x73 Photo Philippe Fuzeau Visuel 4 La place des seigneurs à Vérone, 1937, HST 114x162 Photo Serge Veignant Visuel 5 Les Séminaristes en rouge à Rome, 1932, HST 119x88 Photo Serge Veignant Visuel 6 La montagne rouge aux Baux, 1948, HST 97x130- Photo Serge Veigant 7

8 Informations pratiques Commissariat général d'exposition : Olivier Brayer, fils de l'artiste et Emmanuel Bréon, conservateur en chef du musée des Années 30 Autour de l'exposition : Les midis du musée, visite guidée: Yves Brayer la passion de peindre Mardi 4 novembre à 12h00 Musée des Années 30 - espace Landowski 28, avenue André-Morizet Boulogne-Billancourt Ouverture du musée : du mardi au dimanche de 11h à 18h Fermé les jours fériés Métro ligne 9 (Marcel-Sembat). Bus 126 et 175 (Hôtel-de-ville). Parking public de l hôtel-de-ville. Tarifs Plein tarif : 4,50 Tarif réduit : 3,50 Gratuit pour les scolaires jusqu'à 16 ans Gratuit le premier dimanche du mois Audioguide : 2,60 Renseignements pour le public : Programme complet sur 8