L impression Offset. et la chaîne graphique. PUBAO, IUT, Maïa Génova, 2004

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1 L impression Offset et la chaîne graphique PUBAO, IUT, Maïa Génova, 2004

2 En général Il existe diverses méthodes pour imprimer une illustration; l'héliogravure, la sérigraphie, la flexographie et la lithographie offset sont les plus courantes. Le choix dépendra principalement du budget, de l'imprimeur et de paramètres tels que le nombre de couleurs, le type de rendu, l importance de la série, etc... L'impression offset étant la plus couramment employée, nous l'avons choisie pour expliquer les principes de base de l'impression professionnelle. Par définition l'offset est un procédé d'impression à plat fondé sur le principe lithographique. Deux idées simples sont à la base de l'impression offset : 2

3 imprimer sur une surface plate et utiliser l'antagonisme entre l'eau et l'huile (les deux corps ne se mélangent pas). La plaque d'impression est encrée; la surface de l'image est rendue sensible à l'encre (corps gras) et non à l'eau. Cette technique diffère en cela de l'héliogravure, qui utilise des formes en creux ou de la flexographie, qui utilise des éléments en relief. L'offset se distingue également des autres procédés de la manière suivante : le papier ne vient pas au contact direct des éléments imprimants. Il reçoit son impression d'un cylindre revêtu d'une feuille de caoutchouc, dite blanchet, préalablement entrée en contact avec les éléments imprimants encrés qui s'y sont décalqués. C'est à ce report sur caoutchouc que fait allusion le nom d'offset (qui en anglais signifie " report "). Le report sur le blanchet se fait à partir d'une plaque, généralement métallique, acceptant l'encre en ses endroits oléophiles (éléments imprimants) 3

4 et, consécutivement à un mouillage (qui demeure l'une des particularités du procédé), la repoussant partout ailleurs. Le report sur blanchet conduit à veiller au sens de l'image à reproduire, qui se présente à l'endroit sur la plaque, puis à l'envers sur le blanchet, pour se retrouver à l'endroit sur le papier. La flasheuse Une flasheuse peut facilement être assimilée à une sorte d'imprimante laser de grande précision, pilotée à partir de micro-ordinateurs tout à fait ordinaires. Pourtant, la flasheuse diffère fondamentalement de l'imprimante en ce qu'elle impressionne un film photosensible chargé en rouleau de plusieurs mètres, là ou l'imprimante classique appose une encre sur du papier feuille à feuille. Les formats de documents utilisés pour les flasheuses ne sont également pas les mêmes que ceux des imprimantes laser. En effet, la plus modeste des 4

5 flasheuse doit avoir la capacité de reproduire les éléments graphiques et typographiques répartis sur toute la surface d'une page A4, y compris les traits de coupe et les hirondelles disposés sur le pourtour de celle-ci. Du point de vue du fonctionnement, la flasheuse " impressionne " les points de trame des images et les caractères des textes en les construisant pixel par pixel. Ces pixels correspondent à des portions de film impressionnées par un très fin faisceau laser. Celui-ci émet des spots lumineux à intervalles très courts et se déplace très rapidement sur la surface du film avec une très grande précision. D'un point de vue trechnique, les flasheuses se trouvent aujourd'hui en mesure d'effectuer une résolution de près de 5000 pixels par pouce (5000 dpi), bien que la plupart des travaux effectués se situent dans une plage de 1270 à 2540 dpi. Par comparaison, une imprimante laser de bureau 5

6 imprimera les documents entre 600 et 1200 dpi en moyenne. Cependant, le temps de flashage augmente à mesure que la résolution se fait plus élevée. Entre la flasheuse et les ordinateurs auquel elle est reliée s'interpose un boîtier électronique (un autre microordinateur) d'interprétation et de traduction baptisé "RIP" (Raster Interface postcript). Ce boîtier est chargé de lire les informations contenues dans les fichiers décrivant les mises en page et les images afin de les convertir en signaux simples et interprétables par la flasheuse. Selon les modèles, les flasheuses peuvent traiter des travaux d'une largeur comprise entre un format timbreposte et un poster d'environ 80 cm de large (format relativement marginal et très onéreux, la moyenne se situe à 65 cm). 6

7 Le film d'impression Le film produit par la flasheuse doit nécessairement être de taille supérieure à celle du format de la page. Cette caractéristique permet au graphiste de disposer des éléments à la coupe, tels que la photographie et le bandeau dans lequel se trouve le titre. Une page en couleur et en quadrichromie fait l'objet de quatre films qui doivent parfaitement se superposer; il y aura un film pour le Cyan, un pour le Magenta, un pour le Jaune et un autre pour le Noir. Si les traits de coupes qui seront imprimés sur les feuilles de papier vierge constituent des repères de coupe, les hirondelles quand à elles, représentent des repères qui permettent à l'imprimeur de faire se superposer exactement les quatre impressions de couleur. Visuellement, le film correspond à une feuille de plastique transparente - dont l'aspect rappelle celui de la pellicule photographique - relativement épaisse et d'une grande souplesse, alliée à une grande 7

8 résistance au déchirement. Sur celui-ci figurent en noir les textes et les images, composés par les points de trame. Ce noir est d'une opacité propre à arrêter la lumière, et tout spécialement les ultraviolets. Des films à l'épreuve de contrôle Si le film d'une composition imprimée ultérieurement en noir et blanc est un élément graphique dont la qualité s'avère facilement contrôlable, il n'en va pas de même pour un jeu de quatre films, destinés à reproduire une page dotée de photographies en couleur. Pour cette raison, une épreuve en couleur de contrôle doit être réalisé à partir de ces mêmes films. Ces épreuves de contrôle sont vulgairement appeles " Cromalin ", " Matchprint " ou encore " Ozalid " en fonction de la marque de la machine et du procédés selon lesquels elles sont réalisées. Ce qui se pratique de plus en plus, est de proposer des impressions couleurs haut de gamme de type jet d'encre, sublimation thermique ou laser. Cependant si des 8

9 épreuves de ce type offrent d'excellents résultats, celles-ci ne peuvent véritablement offrir un moyen de contrôle totalement fiable, parce qu'elles ne sont pas élaborées à partir des films qui sont les véritables matrices de la production définitive. Des films aux plaques d'impression Les films ne désignent en fait que des matrices de grande qualité, à partir desquelles sont gravées les plaques d'impression qui se verront à leur tour montées sur la presse à imprimer. La gravure de ces plaques métalliques s'opère chimiquement. L'opération se déroule comme suit : les films se présentent sous forme de supports en plastique transparents sur lesquels se trouvent des zones noires opaques représentant points de trames, textes et autres enrichissements graphiques. La lumière est arrêtée par ces zones noires. Par le principe des ombres chinoises, une lumière ultraviolette produit une projection des zones opaques du film sur une mince tôle métallique, recouverte d'un vernis "photopolymère". Celui-ci a la 9

10 propriété de changer de caractéristiques lorsqu'il est exposé à une source lumineuse ultraviolette. Pendant cette opération nommée "l'insolation", le film est fortement pressé contre une plaque afin qu'aucune lumière ne vienne frapper les zones ombrées. Après un temps d'exposition calculé et précis, la plaque métallique vernie est soumise à un bain de développement qui n'attaque que les zones qui ont été exposées à la lumière, laissant ainsi en relief les autres parties. La plaque est ensuite lavée, afin de stopper l'action d'attaque chimique qui agit de la même manière qu'un acide. A la suite de cette opération, les textes et points de trame apparaissent sous forme de très légères aspérités de surface. On réalise autant de plaques qu'il y a de films, soit quatre traditionnellement pour une impression quadrichromique. Les plaques offset Elles sont constituées généralement de feuilles minces d'aluminium (ou plus 10

11 rarement en polyester) anodisé et grainé dont l'épaisseur est typiquement de 0,3 mm. Livrées à l'imprimeur " présensibilisées ", c'est-à-dire déjà recouvertes d'une substance photosensible (photopolymère), elles sont vulnérables à l'exposition d'une source de lumière riche en rayons ultraviolets. Cette couche constitue la zone imprimante de la plaque et correspond au motif à reproduire. C'est en fait par une opération de copie que s'effectue le transfert sur la plaque des éléments imprimants : sous un montage de films positifs, la couche photosensible de la plaque est protégée de l'exposition aux ultraviolets par les opacités des éléments imprimants, alors que sous les transparences (les régions non imprimantes) elle se trouve modifiée et pourra être éliminée au cours de l'opération de développement. Ainsi, les parties exposées de la couche étant devenues solubles, l'opération de développement a pour effet d'en assurer la décomposition et de les éliminer grâce à un 11

12 traitement approprié. Cette opération, autrefois manuelle, est réalisée par des machines automatiques qui assurent, en une seule opération, le dépouillement de la couche, le rinçage et un traitement de surface des régions non imprimantes. Après le développement, seules subsistent sur la plaque les parties de la couche qui n'ont pas été insolées et qui correspondent aux régions imprimantes. La plaque doit : - accepter l'encre (l'émulsion de solution de mouillage dans l'encre) sur ses zones images - faciliter le mouillage rapide et uniforme, en un film fin, de la solution de mouillage - transférer l'image à reproduire jusqu'au blanchet, avec un minimum de distorsion. - présenter une sensibilité élevée à la lumière afin de raccourcir le temps de développement - posséder une bonne définition afin d autoriser la reproduction de points de très petites dimensions) 12

13 - résister à l'abrasion et conserver ses qualités de reproduction le plus longtemps possible. De la plaque au papier Les plaques seront ensuite montées sur des presses. La presse offset "traditionnelle" est composée de quatre groupes monocolores permettant d'imprimer de la quadrichromie en une seule opération. Certains imprimeurs disposent même de presse à cinq voir six couleurs pour que l'on puisse imprimer dans le même passage une ou plusieurs teinte supplémentaire (fluorescente ou métallisée) de type Pantone, en plus des quatre couleurs de base (Cyan, Magenta, Jaune, Noir). Toutes ces machines ont une capacité moyenne de 3500 à 7000 feuilles par heure. Les formats de feuille acceptés vont de 45 x 46 cm à 109 x 160 cm. Il existe également des presses offset aptes à imprimer simultanément en quatre couleurs le recto et le verso 13

14 d'un même document (machinerie Heidelerg). D'autres impriment directement sur des bandes de papier chargées en rouleaux. Lors de la mise en route d'une presse offset, l'imprimeur procède au calage, de façon à ce que les quatre impressions de couleurs se chevauchent parfaitement et que l'encrage soit convenablement réglé. A ce moment, l'imprimeur utilise l'épreuve de contrôle (Cromalin, Matchprint) comme moyen de comparaison. L'impression sur papier doit bien évidemment se rapprocher au plus près de ce qui figure sur cette épreuve de contrôle. Pendant cette opération, 200 à 500 feuilles de papier peuvent être gâchées, ce qui explique en partie les faibles écarts de coût d'impression que l'on observe entre des quantités allant de 1000 à 3000 exemplaires qui représentent des quantités minimum. La presse offset s'utilise couramment pour effectuer des impressions de l'ordre de 500 à exemplaires 14

15 maximum. Au-delà, elle devient moins rentable qu'un autre type de machine appelée "rotative". Les presses rotatives ne sont exploitées que pour les impressions de grandes quantités, c'est-à-dire supérieures à exemplaires. Ces machines se révèlent monumentales, et certaines d'entre elles possèdent des systèmes de pliage automatique en bout de chaîne qui mesurent plusieurs dizaines de mètres de longueur. C'est avec de tels engins, très rapides, que l'on imprime les journaux quotidiens et la plupart des prospectus de supermarché diffusés à grande échelle. A la différence des presses offset, ces machines ne comportent pas de blanchet et impriment le papier directement. Celui-ci est écrasé entre un rouleau presseur et le porte-plaque. Seules les grandes imprimeries disposent de tels appareils. 15

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17 Le papier On distinguera évidemment le papier couché du papier non couché (dit offset) : Le papier couché est le plus utilisé et s'emploie préférentiellement pour des impressions de bonne qualité. En effet, sa surface, plus lisse et moins poreuse, d'une part autorise un meilleur transfert d'encre depuis le blanchet, et d'autre part laisse pénétrer moins de pigments (d'où une couverture du film d'encre plus efficace). Par ailleurs, la couche du papier peut en améliorer la blancheur, l'opacité et le brillant. Les charges du papier couché sont destinées à : D une part minimiser l'absorption d'eau lors des contacts répétés avec des blanchets humides. En effet, les fibres de cellulose, très hydrophiles, absorberaient facilement l'eau de la solution de mouillage, occasionnant des distorsions de l'image 17

18 inacceptables, une fragilisation de la surface, et du tuilage (déformation curviligne du papier, parce qu'une face absorbe davantage de liquide que l'autre). D autre part augmenter la blancheur et l'opacité du papier (dioxyde de titane, etc.). 18

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21 Les 5 étapes du procédé Les plaques Uilisant un procédé photographique, l imprimeur expose l image inversée de la séparation sur film sur une plaque de métal ou de papier, puis développe cette plaque. La zone d image de la plaque (image positive qui peut être lue) est recouverte d un produit chimique qui a la propriété d attirer l encre et de repousser l eau; la zone restante attire l eau mais non l encre. Le mouillage La plaque est montée sur un cylindre rotatif. Lorsque la presse est mise en fonction, la plaque entre d abord en contact avec des rouleaux mouilleurs. Une solution composée d eau et d additifs est versée en permanence sur les plaques, par le biais des rouleaux. Le dernier rouleau mouilleur humidifie l ensemble de la plaque d impression, sauf aux emplacements traités pour résister à l eau. 21

22 L encrage Le rouleau encreur applique ensuite une encre à base d huile sur la plaque. L encre, épaisse et grasse, est répartie en une couche fine et régulière à l aide d une série de rouleaux animés de vibrations. Lorsque le dernier rouleau encreur entre en contact avec la plaque mouillée, il applique régulièremennt l encre sur la zone d image imperméable à l eau. L offset Le dernier rouleau - blanchet - est recouvert d une surface caoutchoutée. L image encrée se décalque en inversé sur le blanchet. Ce rouleau est relativement flexible et cède légèrement sous la pression, de façon à assurer un transfert en douceur de l image sur un papier lisse ou granuleux. 22

23 L impression Pendant cette dernière étape, le papier - en feuille à feuille ou en bobine - passe entre le blanchet et le cylindre d impression (ou cylindre de marge). Le blanchet imprime alors l image inversée sur le papier, produisant ainsi une image positive. Impression numérique directe En impression numérique directe, la presse est connectée à une station de travail qui génère des fichiers PostScript à partir de documents et d images bitmap, et les envoie à la presse. La presse n utilise pas de film, ni même dans certains cas de plaque. Certaines presses numériques transfèrent l information sur les cylindres par un procédé électrophotographique au lieu de plaques et emploient du toner pour imprimer les pages en quadrichromie. D autres envoient les pages numérisées directement sur des plaques spéciales montées sur la presse. 23

24 L impression numérique directe réduit les délais de fabrication et les coùts de production, tout en permettant de personnaliser facilement les documents. Elle est souvent utilisée pour les travaux ponctuels et les tirages courts de 10 à 1000 exemplaires en moyenne. Elle autorise l'utilisation d'un choix de papiers honorable, du couché mat au brillant, du calque au transparent dans une plage de 60 à 250 grammes. Globalement la presse peut s'assimiler à une grosse imprimante couleur, capable de grandes cadences, et pilotée par un simple ordinateur. Mais la résolution d'impression est bien moindre qu'une sortie offset est reste pour le moment limitée à 600 dpi. La cadence elle, reste aussi limitée par rapport à l'offset traditionnel : de l'ordre de 50 à 70 pages A4 recto verso par minute. Le format lui aussi est assez restreint : 50 cm sur les plus grosses machines (très rare...). 24

25 L impression numérique se place comme une alternative qui permet de résoudre ponctuellement des problèmes épineux, mais en aucun cas ne saurait remplacer l'impression offset. 25

26 Terminologie relative à l impression Demi-tons Une photographie, un dessin ou une peinture sont des documents en demi-tons. Si vous examinez un document en demi-tons à la loupe, vous remarquerez que l image est constituée de teintes unies de gris ou de couleur qui se mélangent. Les images numérisées comportant une large gamme de tons sont des images en demi-tons. Trames Pour reproduire un document original demi-tons en couleurs quadri sur une presse d imprimerie, l image doit être divisée en une série de points de tailles et de couleurs différentes, appelée une trame. La presse utilise des points noirs pour recréer des images noir et blanc, et des points cyan, magenta, jaune et noir pour reproduire des images couleur. Lorsque la reproduction est correctement effectuée, ces quatre points de couleur forment un motif en forme de rosette. 26

27 Des points de petite taille sont utilisés pour les zones claires, tandis que des points plus grands sont utilisés pour les zones sombres. Tons directs et teintes (pantone) Les tons directs sont imprimés à l aide d encres prémélangées (des centaines de tons directs sont disponibles). Il faut utiliser une plaque par ton direct. Un ton direct imprimé à 100 % est une couleur pure non tramée. Une teinte est une couleur quadri ou un ton direct éclairci. Vous créez une teinte en réduisant la taille des points employés pour imprimer la couleur de base. Cela s appelle tramer une couleur. Couleurs quadrichromie Les couleurs quadri sont créées par impression de points superposés - la trame - cyan, magenta et jaune (CMJ), qui permettent de reproduire de nombreuses couleurs. Les encres CMJ étant 27

28 translucides, elles absorbent certaines couleurs et en reflètent d autres. Pour créer du bleu, par exemple, il faut superposer des points cyan et des points magenta. Les yeux mélangent les points cyan et magenta et perçoivent du bleu. En théorie, si on mélange 100 % de cyan, de magenta et de jaune, on obtient du noir. En réalité, il est impossible d imprimer ces encres à 100 % pour deux raisons : D une part les encres sont imparfaites et si vous imprimez ces trois encres en les superposant, vous obtiendrez seulement du marron sombre. D autre part si vous imprimez trop d encre sur une même zone de la page, le papier est saturé et l impression de mauvaise qualité. En conséquence, pour imprimer des ombres très sombres et des détails en noir, les imprimeurs utilisent une encre noire, en plus du cyan, magenta et jaune (CMJN). 28

29 Séparations Pour imprimer un document couleur demi-tons sur une presse, vous devez d abord séparer la page de façon à extraire ses différentes composantes couleur et imprimer une séparation sur film pour chaque encre - cyan, magenta, jaune et noir, plus les tons directs (les séparations des tons directs sont également appelés tons directs superposés). L imprimeur utilisera ces séparations sur film pour créer les plaques d impression qui seront ensuite montées sur la presse. On appelle flashage le procédé qui consiste à produire un film ou un document sur une flasheuse haute-résolution. Propriété de la couleur Les objets apparaissent de certaines couleurs selon leur capacité à refléter, absorber ou transmettre la lumière que nous percevons comme couleur. Nos yeux sont extrêmement sensibles et sont en mesure de percevoir des milliers de couleurs différentes 29

30 dans le spectre de la lumière visible - et notamment des couleurs qui ne peuvent pas être reproduites à l écran ou par une presse d imprimerie. Les couleurs sont décrites à l aide de trois caractéristiques : la tonalité, la luminosité et la densité. La tonalité est la longueur d onde réfléchie par un objet ou transmise à travers celui-ci. Généralement, la tonalité correspond au nom de la couleur (orange, rose, vert, etc.). La luminosité indique le caractère sombre ou lumineux d une tonalité, c est-à-dire si elle est plus proche du noir ou du blanc. La densité (ou saturation) indique si une tonalité est plutôt vive ou terne. De nombreux facteurs influent sur notre perception des couleurs, telles que la lumière ambiante ou la combinaison avec d autres couleurs. En général, ces différences de perception n ont guère de conséquence sur notre vie. En matière d impression, en revanche, ces différences peuvent nuire à la qualité du résultat final. Pour obtenir des impressions satisfaisantes, il est donc important de 30

31 comprendre comment différents facteurs influent sur notre perception des couleurs et quels éléments déterminent une couleur imprimée. Les périphériques utilisés pour créer une illustration couleur - qu il s agisse d un scanner, d un moniteur couleur, d une imprimante de bureau ou d une presse - reproduisent une gamme différente de couleurs du spectre visible. Deux moniteurs fabriqués par le même constructeur peuvent par exemple afficher différemment une couleur. Votre moniteur permet de produire beaucoup plus de couleurs qu une imprimante de bureau ou une presse. Certains effets, réalisés notamment avec des encres métalliques et des vernis, ne peuvent être reproduits sur votre moniteur. Les scanners et les moniteurs couleur utilisent en outre un procédé de couleur différent de celui des périphériques d impression. Lorsque les couleurs sont imprimées, elles sont converties d un procédé de couleur en un autre ; il n est donc pas étonnant que les résultats obtenus à l écran et à l impression 31

32 soient différents. Lorsque vous créez des illustrations destinées à être imprimées sur une presse, il est important de considérer ce qui peut être reproduit sur le papier avec les encres et non ce que vous voyez sur votre écran. Il est également nécessaire de choisir les couleurs avec attention et d en imprimer des épreuves. Procédés de couleur Deux procédés sont appliqués pour décrire les couleurs car la lumière est utilisée de façon différente selon les supports. La vidéo (technologie utilisée pour les écrans d ordinateur ou de télévision, ou les scanners) utilise le modèle additif RVB : elle transmet de la lumière rouge, verte et bleue en proportions variables que nos yeux perçoivent comme couleurs. En imprimerie, par contre, des encres translucides cyan, magenta et jaune sont imprimées (les imprimeurs utilisent en fait une quatrième couleur, le noir, pour obscurcir les ombres et imprimer du noir). Ces encres absorbent et 32

33 réfléchissent la lumière selon le procédé de synthèse soustractive. Nos yeux perçoivent la couleur réfléchie comme couleurs. Vous pouvez combiner trois longueurs d onde de lumière - rouge, vert, bleu (RVB) - d intensités différentes pour simuler la gamme des couleurs existant dans la nature. Rouge, vert et bleu sont des couleurs additives primaires car, ajoutées ensemble à une densité de 100 %, elles produisent du blanc. Si aucune de ces couleurs n est présente, l oeil verra du noir. Si vous soustrayez du rouge, du vert ou du bleu à la lumière blanche (pour une densité de rouge, vert et bleu de 100 %), vous obtenez du cyan, du magenta ou du jaune (CMJ). Vous percevez un objet cyan car il absorbe (soustrait) 100 % de rouge et reflète le vert et le bleu. Ces couleurs sont dites soustractives primaires et sont à la base de l impression en quadrichromie. Les gammes de couleurs Le spectre visible comprend des millions de 33

34 couleurs. Les périphériques utilisés en imprimerie ne peuvent reproduire qu une partie du spectre (gamme). Les gammes des différents périphériques ne correspondent pas exactement, ce qui explique que les couleurs reproduites à l écran ne puissent pas être toutes imprimées. Infographie Dessin vectoriel Les dessins vectoriels, dits orientés objet, sont constitués de courbes et de segments de ligne définis mathématiquement et appelés vecteurs. Vous pouvez modifier le dessin en redimensionnant et déplaçant, ensemble ou séparément, les éléments qui le composent. Les dessins vectoriels ne dépendent pas de la résolution, ils peuvent être affichés ou imprimés 34

35 à n importe quelle résolution, selon les possibilités du moniteur ou de l imprimante. Images bitmap Les images bitmap sont constituées de minuscules carrés - pixels - formant une grille rectangulaire. Chaque pixel renferme des informations définissant s il est noir ou blanc ou bien l intensité de sa couleur. La taille du fichier dépend de la quantité d informations couleur que renferme l image bitmap. Une image couleur 24 bits occupe un volume beaucoup plus important que la même image 8 bits. A la différence des dessins vectoriels où l on manipule des lignes et des formes, la modification d une image bitmap traite des groupes de pixels. Les images bitmap dépendent de leur résolution. Si, par exemple, elles ont été créées en basse résolution, puis agrandies et imprimées à plus haute résolution, elles perdront en qualité du détail et en netteté. 35

36 Problèmes d impression fréquents Effets de moirage Lorsque vous imprimez les séparations de couleurs quadri, les rangées de points (trames) de chaque couleur quadri sont imprimées selon un angle précis afin que les points d encre ne s impriment pas exactement les uns sur les autres. Ils forment un motif symétrique, en forme de rosette, qui aide l oeil à fondre les couleurs. Si une couleur est imprimée selon un angle incorrect ou si le papier glisse légèrement lorsqu il passe dans l imprimante, le motif risque de ne plus être parfait. Un effet de moirage est alors visible, empêchant une reconstitution idéale des couleurs par l oeil. Défaut de repérage Le papier s étire parfois ou se déforme lorsqu il est mouillé et passé dans la presse. Les plaques d impression peuvent également s étirer et être mal alignées. 36

37 Cela provoque des défaut de repérage, et entraîne de légers écarts (réserves) entre les couleurs superposées. Engraissement du point de trame De nombreux facteurs - procédés photomécaniques utilisés pour produire les séparations au type de papier et à la presse utilisés - affectent la taille des points de trame imprimés. En général, les points sont élargis lorsque l encre humide est appliquée sous pression par le blanchet. Les points engraissent également lorsque des négatifs de différentes sources sont réimprimés pour produire le film final. Si les points sont trop élargis, les images perdent de leur précision et les couleurs imprimées et sont plus sombres que prévu. Image bitmap et résolution de l impression La résolution correspond au nombre de points par 37

38 unité de longueur utilisés pour représenter un détail de l image. Sur un écran d ordinateur, il s agit du nombre de points ou pixels par pouce linéaire (ppi). Sur un périphérique de sortie, il s agit du nombre de points par pouce linéaire (dpi), et sur un scanner, du nombre de pixels par pouce linéaire de l image numérisée. De la résolution du périphérique de sortie dépendent la netteté des détails et la gamme des tons reproduits à partir d une image bitmap. Le pixel est le plus petit élément composant une image bitmap. Une image bitmap haute résolution comporte suffisamment d informations - l emplacement et la couleur de chaque pixel - pour reproduire les moindres détails de l image. Une image basse résolution ne possède pas autant d informations et ne peut rendre le même niveau de détail. La résolution plus élevée d une image bitmap ne rend pas nécessairement un meilleure qualité d impression. L image bitmap peut en effet 38

39 comporter plus de données que le périphérique de sortie ne peut en gérer ; par conséquent, il est important de déterminer la résolution qui permettra d obtenir une qualité optimale de l image imprimée. Si la résolution de l image est trop élevée pour le périphérique de sortie, la durée de l impression sera allongée. Si la résolution est trop basse, la qualité de l impression sera médiocre. Linéature La linéature, également appelée fréquence de trame, correspond au nombre de lignes (ou rangées) de points utilisés pour reproduire une image sur film ou sur papier. Elle est mesurée en lignes par pouce (lpi). La relation entre la résolution de l imprimante et la linéature détermine la finesse de l image imprimée. La linéature utilisée pour produire le film d un document dépend de la résolution de 39

40 la flasheuse, du type de papier et de presse utilisés pour réaliser l impression. Les journaux sont généralement imprimés avec une linéature faible de 85 Ipi, en raison de la qualité hautement absorbante de l encre et la vitesse très élevée de la presse. Si la linéature est trop élevée, le papier journal sature d encre et les images bavent. Un magazine en quadri sur papier couché s imprime généralement en linéature 133 lpi. Une linéature plus faible porterait préjudice à la netteté et au degré du détail des images. La linéature détermine également la taille des cellules de trame, qui à leur tour, imposent la taille maximale des points de trame. Chaque cellule de trame se compose de points élémentaires. La résolution de l imprimante détermine le nombre de points imprimés par cellule. Le rapport entre la résolution de l imprimante et la linéature détermine le nombre de niveaux de gris. Plus la linéature est élevée, plus la cellule rapetisse, et contenant moins de points, elle est capable de reproduire moins de niveaux de gris. Imposition et reliure L imposition consiste à disposer les pages d un document de sorte qu une fois imprimé et pliées ces pages se retrouvent dans le bon ordre. Les pages sont 40

41 Cahier de16 pages imposées et pliées Cahiers inserrés Cahiers assemblés Reliure en piqûre à cheval Dos carré collé disposées individuellement sur une grande planche utilisée pour produire la plaque d impression. Chaque plaque correspond à une seule planche, ou empreinte, des pages imposées. Les empreintes de deux plaques sont imprimées sur la feuille de la presse qui est ensuite pliée pour constituer un cahier. Le cahier est relié aux autres, si nécessaire, et massicoté pour obtenir le document final. L imposition peut être manuelle ou électronique. L imposition manuelle, travail considérable, consiste à découper, disposer avec minutie et raccorder de petites portions (le film sur une table de montage. L imposition électronique fait appel à des logiciels spécialisés qui agencent le document électronique dans l ordre qui convient. Reliure La reliure consiste à rassembler les cahiers pliés selon différentes méthodes. Dans la méthode dite piqûre à cheval, les cahiers Rognage sont adossés, puis agrafés. Dans la méthode Un renflement se produit lorsque les pages centrales ressortent Un renflement décale la zone d impression pendant la reliure et le rognage du dos carré collé, les cahiers sont groupés, 41

42 le dos grecqué et les cahiers collés ensemble par le dos pour former une couverture d une seule pièce. Lorsque les cahiers sont assemblés et piqués à cheval, il se peut que les pages intérieures ressortent légèrement. La zone d impression se décale progressivement par rapport aux autres pages. Plus un livre comporte de pages, plus la zone d impression des pages centrales sera décalée. Ce phénomène est appelé renflement. Si le phénomène de renflement n est pas compensé par l imposition, les textes et graphiques sembleront s éloigner du blanc intérieur - près de la reliure - dans la première moitié du livre, et s en rapprocher dans la seconde. 42